divers - Page 273
-
LE VRAI JOURNALISME CENSURE PAR LA RIPOUBLIQUE - Vincent Lapierre
-
Francis Cousin : "La guerre a pris d'autres formes"
-
1968-2018, une révolution anthropologique
Synthèse de l'intervention de Patrick Buisson lors de l'université d'été de Renaissance catholique :
"Au lendemain de la Libération, l'Etat-providence aboutit à la destruction de la solidarité traditionnelle du monde rural. A partir de la fin des années 60, l'Etat a cessé de nous défendre en tant que peuple pour nous protéger en tant qu'individus. Les années 60 sont aussi les années d'une déchristianisation. Il y a une méfiance et un mépris du clergé vis à vis des traditions populaires assimilées à des superstitions.
Autre rupture anthropologique : destitution du père comme figure d'autorité sociale et politique car l'ordre patriarcal est considéré par le marxisme comme la figure de l'oppression bourgeoise. Mai 68 : Le rejet du père n'exprime plus la volonté du fils de le remplacer, mais le rejet de ce qu'il est. L'avènement du tout marchandisme passe par le jeunisme, c'est à dire la prise en considération du jeune comme un acteur social. L'industrie du divertissement va domestiquer la jeunesse par l'apparition du transistor. La soumission aux pratiques socio-culturelle va être vécu comme une rébellion. Le néocapitalisme qui se met alors en place nécessitait au préalable la liquidation du Vieux monde pour que le marché puisse s'étendre sans limite et fabriquer l'homo economicus.
Dernière rupture anthropologique : la révolution sexuelle, la culture du désir. La dissociation de l'acte sexuel et de la procréation a une influence profonde dans le délitement de la structure familiale. Corrélation entre l'émancipation sexuelle et la promotion de la femme objet et la marchandisation du corps avec par exemple le succès du film "Emmanuelle". On nous a promis le bonheur et on a seulement fait exploser le marché des anxiolytiques... Drogue, suicide des jeunes, autant de marqueurs de la désespérance des jeunes. La modernité est un processus de destruction du sens. "La mort de Dieu charrie le cadavre de l'homme" Pierre Boutang"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/07/1968-2018-une-r%C3%A9volution-anthropologique.html
-
L’islam est multiple, mais il y a aussi une forme d’unité idéologique de l’islam
Odon Lafontaine, spécialiste de l'islam (lire Le Grand secret de l'islam), a été longuement interrogé par Franck Abed. Extrait :
"En Europe, beaucoup ont tendance à parler de l’islam comme si celui-ci n’était formé que d’un bloc, alors qu’en réalité il est multiple (chiisme et sunnisme, dont les différentes écoles juridiques de ce dernier, nouveaux courants réformistes, traditionnalistes, salafistes, « islam des lumières », soufisme etc.). D’où vient cette simplification outrancière ? De fait, ne participe-t-elle pas à une méconnaissance de l’islam ou des islams ? Concrètement, comment appréhender ou combattre un phénomène méconnu voire inconnu ?
C’est là un des sujets traités au fond dans mon dernier livre, La Laïcité, mère porteuse de l’islam ? (3). J’y renvoie les lecteurs pour des explications complètes.
Très grossièrement on pourrait penser que les flux d’immigration musulmane ayant été à peu près homogènes jusqu’à présent, cela a pu nourrir cette idée chez certains Occidentaux d’un islam unifié. Forcément, les Français n’ont vu principalement de l’islam que celui des Maghrébins malékites de leurs colonies d’Afrique du Nord, les Allemands celui des Turcs hanafites et les Anglais celui des Indo-Pakistanais, Egyptiens et Irakiens, hanafites également. Les vagues plus récentes d’immigration montrent cependant combien l’islam est beaucoup plus divers que cela.
On pourrait aussi identifier certains facteurs identitaires et historiques chez les Européens qui leur ont fait voir l’islam comme un bloc unifié. L’identité européenne s’est en partie construite par son opposition aux musulmans et à l’islam : l’opposition doctrinale et totale entre islam et christianisme, la guerre d’expansion conduite par l’islam très tôt en Europe, la coupure avec la partie de l’empire romain d’Orient prise par l’islam, puis sa perte totale, les entreprises de reconquista de l’Espagne ou de la Terre Sainte, l’alliance des puissances européennes pour résister aux coups de boutoir des Ottomans, la piraterie et les razzias barbaresques, etc. ont longtemps forgé une image du musulman comme ennemi juré de l’Occident et de l’islam comme hérésie absolue. La colonisation et la soumission de la quasi-totalité des « terres d’islam » à une Europe triomphante ont relativisé cette perception, introduisant davantage de complexité. Le développement de l’antichristianisme occidental à partir du XVIIIe siècle a par ailleurs inoculé une dimension idéologique nouvelle dans la perception de l’islam et « du musulman » : c’est durant ces périodes que certains historiens ou philosophes, comme Voltaire ou Guillaume Libri ont commencé de construire une histoire fantasmée et reconstruite de l’islam comme pendant à l’histoire chrétienne de l’Europe que l’on cherchait ainsi à dévaloriser (la chimère du paradis perdu de l’Andalousie, par exemple, havre de paix et de tolérance dans une Europe alors en proie à la sauvage barbarie des âges obscurs). De là commencèrent d’émerger des figures idéologiques « du musulman » à partir desquelles le XXe siècle a imposé les siennes. Depuis les années 1950, la figure « du musulman » a en effet été présentée comme celle du nouveau révolutionnaire selon la grille d’analyse marxiste, ou plutôt progressiste : « le musulman » en lutte contre l’oppression impérialiste (les moudjahidine du FLN), « le musulman » construisant dans son pays une voie de développement alternative au capitalisme (Ben Bella recevant Che Gevara à Alger), « le musulman » immigré en Europe comme outil de destruction du monde occidental d’avant, de ses traditions, de ses racines, de sa religion, de son identité (des intouchables « potes » de SOS Racisme aux « migrants » régénérateurs de Georges Soros et Jacques Attali, en passant par les « kids de Bondy » encensés par France Inter et Télérama pour leur contribution heureuse au multiculte, chaque génération se construit son « musulman de service »). Cette vision « du musulman » relève du fantasme idéologique, passant par pertes et profits la complexité de l’histoire, de l’islam et les réalités vécues par les personnes.
Car oui, l’islam est multiple, traversé par des logiques parfois antagonistes, des dynamiques historiques, culturelles, nationales, nationalistes, des courants religieux, des influences extérieures, et désormais des dynamiques issues de l’enracinement de l’islam dans les pays européens… Face à une telle diversité, on pourrait ainsi céder à la facilité de refuser d’y comprendre quoi que ce soit, ou à celle de se contenter de schémas idéologiques. Je pense cependant que, notamment grâce à l’étude historique profonde et à l’analyse des idées, on peut déterminer une certaine cohérence, une forme d’unité à tous « les islams » : c’est cette même conviction que l’islam serait la solution au mal (les définitions de l’islam et du mal pouvant cependant varier… la chose est complexe !). L’islam étant principalement une idéologie, comme j’ai pu le souligner et montrer déjà maintes fois au fil de nos échanges, on peut comprendre cette diversité par l’analogie avec d’autres idéologies, comme le mouvement socialo-communiste : bolchéviques et menchéviques, léninistes, stalinistes, trotskistes, maoistes, khmers, juche, révolutionnaires, réformistes, nationalistes, internationalistes… Tous différents, mais tous unis derrière la poursuite du même rêve de libération de l’humanité.
L’identité islamique, la solidarité entre musulmans de toutes obédiences dans l’adversité et le sentiment d’appartenance à une même communauté se révèlent cependant lorsque le projet de l’islam lui-même est en jeu, lorsqu’il s’agit de se battre contre le Mal, lorsque, par exemple, l’islam est menacé, lorsqu’il y va de son projet messianiste». C’est ainsi que tous les pays musulmans, par-delà leurs différences, se sont associés au sein de l’OCI (Organisation de la Coopération Islamique, qui regroupe les chefs d’Etat des 57 pays musulmans). L’OCI constitue de fait la première autorité de l’islam, tout à fait capable de parler d’une seule voix et d’agir en commun pour le bien de l’islam, au nom de son expansion, comme je l’ai déjà souligné dans nos échanges. On trouve des exemples de cette solidarité dans le front commun face à « l’islamophobie ». On connait l’officine qui s’est positionnée sur ce créneau en France, le CCIF et ses accointances salafistes. Il est facile de constater qu’elle travaille à la communautarisation des musulmans contre la société civile traditionnelle française. Elle est donc objectivement un agent de fractionnement, de dissolution de cette société civile, un agent de chaos, lequel chaos ne servira ni l’islam ni la France… Ce constat est à la portée de tous, avec ou sans les révélations de Wikileaks. Hé bien, j’ai toujours été étonné de constater l’audience du CCIF chez les musulmans les plus « modérés », les musulmans les plus français et se revendiquant de la France, alors même qu’ils devraient le voir comme leur pire ennemi.
Alors oui, bien sûr, l’islam est multiple, mais il y a aussi une forme d’unité idéologique de l’islam qui peut justifier cette perception d’un « bloc » musulman. Perception que renforcent encore les idéologies progressistes occidentales lorsqu’elles assimilent les musulmans à la figure « du musulman », c’est-à-dire du « musulman de service », du musulman mis au service du schéma idéologique progressiste."
Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, divers, islamisme, religion 0 commentaire -
Le plus d'Éléments n°2 : "décryptage du lynchage médiatique"
-
Le plus d'Éléments n°1 : "Les insoumises contre la pensée unique"
-
Dans le n° de juillet du mensuel "Monde et vie", un grand entretien avec Alban d'Arguin sur son livre "Eoliennes, un scandale d'Etat"...
Chez votre marchand de journaux , 4,20 €
En savoir plus cliquez ici
Eoliennes, un scandale d'Etat cliquez ici
-
Les Bleus ont gagné la Coupe du monde. Et après ?
Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples
L’équipe de France a remporté la Coupe du monde de football dimanche dernier. Bravo ! Depuis, c’est l’hystérie en France et dans les médias. Mais qu’est ce que cela change au fond ? Rien !
La coupe du monde c’est du sport de masse : donc du spectacle, du fric et aussi de l’idéologie. Rien de plus.
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, nous explique que c’est « bon pour la croissance [1] ». Nous voilà rassurés !
C’est sans doute bon pour les juteux contrats publicitaires de retransmission des émissions, pour les vendeurs de produits dérivés et pour les débits de boisson. Bon aussi pour la reconstruction du mobilier urbain et des magasins régulièrement détruits ou pillés par nos « jeunes » depuis la demi-finale. Ce doit être cela la « destruction créatrice » chère aux néo-libéraux ! Mais pas sûr que cela inverse la donne du chômage de masse ou de la désindustrialisation.
Selon le Parisien du 17 juillet, les Français ont « la tête dans les étoiles ». « Leur vie ne sera plus la même » affirmait le 20 Minutes du 16 juillet. Et dimanche soir une journaliste de la télévision affirmait que les Français allaient pouvoir partir en vacances dans la joie.
La propagande récupère l’évènement
La propagande d’Etat a en effet vite récupéré l’évènement à son profit. On dirait même qu’elle s’y étaitpréparée depuis longtemps…
Le journal Le Monde voit dans « ce moment de bonheur collectif (…) un cinglant démenti aux théoriciens rances d’une obsession nationale fondée sur le nom de famille ou la couleur de peau [2]». Et le ministre de l’éducation nationale Blanquer, la preuve que « l’intégration fonctionne plutôt bien. Pas parfaitement, mais plutôt bien [3]».
On nous remet donc une bonne couche de France « Black, blanc, beur » comme en 1998 .
Les médias nous présentent les Bleus comme des héros. On a les héros qu’on peut. Gagner des millions en tapant dans un ballon, quel acte héroïque en effet ! Le colonel Beltrame doit apprécier.
Dimanche soir les télévisions repassaient en boucle l’image de la masse des supporters encerclant l’Arc de Triomphe, protégé par un cordon de police. Quel symbole en effet, que de voir ce réceptacle de la mémoire nationale assiégé par le culte du foot Black Blanc Beur !
Emmanuel Macron n’est évidemment pas en reste et s’efforce, comme hier Jacques Chirac dans les mêmes circonstances, de profiter de la victoire des Bleus. Une tentative pour effacer les désastreux sondages et la calamiteuse fête de la musique à l’Elysée. Ou la cacophonie du défilé du 14 juillet.
L’orchestration du divertissement
Car le mondial du foot c’est du divertissement, au sens propre de la chose. Il a donc été un formidable moyen de diversion pour l’opinion française pendant que la vraie vie continuait. Un véritable opium.
On a vu Emmanuel Macron gesticuler comme un ludion dans sa tribune. Qu’il est cool cet Emmanuel ! Mais à Helsinki les vrais chefs d’Etat ont débattu de l’état du monde. Un monde désormais multipolaire où les puissances ne traitent qu’avec les puissances. Donc pas avec l’Europe de Bruxelles ni avec un Emmanuel Macron qui en est resté, lui, à l’âge de la multipolarité impuissante.
Pendant les matchs, la censure en profitait pour se renforcer : le chroniqueur Eric Zemmour perdait son émission matinale du RTL, Frédéric Taddéï quittait France Télévision et Twitter supprimait des millions de comptes.
Pendant le Mondial, les « migrants » continuaient d’arriver en Europe.
Pendant qu’on était fortement incité à ne se préoccuper que du foot, par un heureux hasard, la Banque mondiale publiait son classement des PIB mondiaux : l’Inde dépasse désormais le PIB français alors qu’il y a 10 ans il représentait la moitié du nôtre. Un symbole du nouvel ordre économique qui s’installe à nos dépens. Nos médias ont donc fait preuve d’une belle discrétion : pour ne pas désespérer les Bleus avant le match sans doute…
Pendant le mondial, Eurostat publiait aussi ses statistiques démographiques : pour la première fois en 2017 au sein de l’Union Européenne, le nombre des décès excède celui des naissances [4]. L’Europe se meurt, mais les Bleus nous ont permis de regarder ailleurs. Qu’ils en soient remerciés !
Revenons au réel
La victoire des Bleus a réjoui les sportifs français. Très bien.
Mais elle ne change strictement rien à la marginalisation économique, culturelle, diplomatique et militaire de la France au plan mondial, ni au déclin européen.
Il serait temps de revenir au réel.
Michel Geoffroy 18/07/2018
[1] Sur France 2, le 11 juillet 2018
[2] Le Monde du 16 juillet 2018
[3] Le Grand Rendez-vous d’Europe 1 avec CNews et Les Echos dimanche 15 juillet 2018
[4] Réinformation TV du 13 juillet 2018 -
[Vidéo] Football : mondialisation et standardisation ?
Comment la Coupe du monde reflète-t-elle la géopolitique et les relations internationales ? Le football est-il aussi mondialisé qu’on le croit ? L’argent a-t-il changé le jeu ?
Voyage en ballon autour de la planète foot. Avec Jacques Sapir, Robert Redeker, agrégé de philosophie et auteur de Peut-on encore aimer le football ? (Éd. du Rocher, 2018), et Jean-Baptiste Guégan, journaliste, spécialiste de la géopolitique du sport et co-auteur de Football Investigation : les dessous du football en Russie(Bréal, 2018).
-
Têtes à Clash n°32 : Coupe du monde, “Vive la République” : qu’en pensez-vous ?
Franck Tanguy reçoit François Bert, Olivier Piacentini, Christian Brosio et Charles de Bourbon-Parme. Ils débattent de la Coupe du Monde, des créations d’entreprises en France, de la rencontre Trump-Poutine et de la destination de vos vacances.