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divers - Page 387

  • Mathieu Bock-Côté : après la polémique, ce qui restera du livre de Patrick Buisson

    L'essai de Patrick Buisson a déclenché les passions, mais sous l'angle des confidences à l'endroit de l'ancien président. Mathieu Bock-Côté, pense au contraire que La cause du peuple est d'abord et avant tout un livre d'analyse politico-philosophique de notre époque [Figarovox, 18.10]. Cette chronique brillante - et selon toute vraisemblance pertinente pour qui n'a pas encore lu le livre de Patrick Buisson - porte, elle aussi, son regard très en profondeur non seulement dans l'essentiel de cet ouvrage mais aussi dans les maux dont souffrent nos sociétés - la société française tout particulièrement - et dans les perspectives et conditions d'une possible renaissance. Il y a là de très belles et très sûres réflexions qui intéressent au premier chef les royalistes, les patriotes et, au delà, tous les Français qui selon l'expression de Thierry Maulnier « persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle ». Lafautearousseau 

    « Un brulot ». Un « livre à charge ». Un « règlement de comptes », ajoutèrent certains. C'est ainsi qu'on a accueilliLa cause du peuple (Perrin, 2016), le dernier livre de Patrick Buisson, en prenant bien la peine de rappeler, comme à l'habitude, tout son parcours idéologique, comme s'il fallait mettre en garde le commun des lecteurs contre lui. Ces mises en garde faites, on a tout fait pour réduire cet ouvrage à une compilation de confidences et d'indiscrétions, comme s'il se livrait à la manière d'un petit tas de secret sur la Sarkozie. En gros, ce serait un livre de ragots. Comment ne pas voir là une autre preuve que la plupart du temps, les journalistes ne lisent pas vraiment les livres dont ils parlent ? Ou s'ils les ont lus, qu'ils se fichent bien de l'essentiel. Ou alors, peut-être ont-ils décidé d'enterrer celui qu'on veut à tout prix faire passer pour un mauvais génie ? Chose certaine, ils ne se sont pas intéressés à l'analyse de notre situation historique que Buisson a pris la peine d'élaborer sur plus de 400 pages, avec un bonheur d'écriture indéniable: on se contentera d'y coller une sale petite étiquette radioactive pour en faire un infréquentable personnage. Le vrai pouvoir de la gauche médiatique, c'est de décerner des certificats de respectabilité auxquels on prête encore de la valeur.

    Et c'est dommage. Très dommage. Car La cause du peuple est probablement un des livres les plus importants parus ces dernières années - j'ajouterais, un des plus passionnants. Si Buisson joue à sa manière le rôle du chroniqueur des années Sarkozy, qu'il a accompagné de 2005 à 2012 en voulant en faire le héraut de la France telle qu'il se l'imagine, il nous propose surtout, dans cet ouvrage, une puissante analyse de notre temps. Il croise la psychologie politique, la philosophie politique et l'anthropologie politique et son regard va très en profondeur. Il s'agit de faire un portrait de l'époque à travers la présidence d'un homme qu'il aurait souhaité frappé par la « grâce d'État » mais qui n'est jamais vraiment parvenu à faire quelque chose de son incroyable énergie, comme s'il était paralysé par son désir de reconnaissance par les branchés et les élégants, représentés à ses côtés par son épouse. Sarkozy, pour Buisson, est d'abord l'histoire d'un talent gâché, d'une immense déception. C'est l'histoire d'un homme qui aurait préféré l'agitation à l'action, en confondant l'hyperactivité médiatique et le travail de fond. Il n'aura pas su saisir la part sacrée du politique, la symbolique sacrificielle du pouvoir. Le pouvoir devait le conduire dans la jet-set mondiale où il jouirait, enfin riche, de son ascension sociale parfaitement réussie.

    On le sait, Patrick Buisson a été grand stratège du sarkozysme électoral en 2007, c'est-à-dire d'une campagne misant sur la transgression du politiquement correct en mettant de l'avant la notion d'identité nationale, longtemps concédée par la droite « républicaine » à la droite populiste. Buisson en était convaincu : il fallait mener la guerre culturelle à une gauche depuis trop longtemps hégémonique dans le monde des idées. Mais cette notion n'avait rien d'un hochet rhétorique chez lui. Au contraire, à travers elle, il était possible de renouer avec la part conservatrice de la droite et plus fondamentalement, de sortir d'une vision strictement économique de l'homme, qui passe souvent pour la seule rationnelle, surtout à droite, où on croit répondre aux besoins de l'âme humaine avec une approche strictement comptable. L'identité nationale ouvrait, pour Buisson, sur la part symbolique et anthropologique de la communauté politique : cette part, qui se dérobe à l'artificialisme sociologique, est probablement la plus importante. L'identité nationale permettait de faire une brèche dans une mythologie progressiste glosant sans cesse sur les valeurs républicaines pour mieux occulter l'identité historique de la France.

    C'est cette part que Buisson cherchera à mettre de l'avant pendant cinq ans, en invitant Nicolas Sarkozy à se l'approprier. Qu'il s'agisse de la question de l'autorité de l'État, de l'immigration ou des questions sociétales, Buisson revient toujours à la charge en rappelant une chose fondamentale : le peuple français fait une expérience pénible de sa désagrégation. Ce constat est vrai pour l'ensemble des peuples occidentaux. Il voit ses symboles s'égrener, ses repères se brouiller, son identité s'émietter. Il se sent de plus en plus devenir étranger chez lui. Ses aspirations profondes sont étouffées, et mêmes déniées. On les présente comme autant d'archaïsmes ou de phobies alors qu'il s'agit d'invariants anthropologiques que la civilisation avait traditionnellement pris en charge et mis en forme. La vocation du politique, nous dit Buisson, est d'abord conservatrice: il s'agit de préserver une communauté humaine, qui est une œuvre historique vivante, et non pas toujours de la réformer pour l'adapter à la mode du jour. Il y a dans le cœur humain un désir de permanence qu'on doit respecter. Lorsqu'on le nie, on pousse l'homme à la solitude extrême, puis à la détresse.

    Buisson souhaite reconstituer le peuple français, et pour cela, il croit nécessaire de renouer politiquement avec lui. Alors que les élites ne savent plus défendre une souveraineté de plus en plus vidée de sa substance, il faut aller directement au peuple pour reconstituer une véritable puissance publique. C'est en puisant directement dans la légitimité populaire que Buisson entend régénérer le pouvoir, le déprendre des nombreuses gangues qui l'enserrent comme le droit européen ou international ou encore, les nombreux corporatismes qui entravent la poursuite de l'intérêt général. Mais, ajoute-t-il, la gauche ne pense pas trop de bien de ce retour au peuple, puisque depuis très longtemps, elle se méfie des préjugés du peuple, qui se montre toujours trop attaché à ses coutumes : elle rêve d'une démocratie sans le peuple pour la souiller de ses mœurs. C'est l'histoire du rapport entre le progressisme et le peuple dans la modernité. Dans le cadre de la campagne de 2012, Buisson cherchera quand même à convaincre Nicolas Sarkozy de miser sur une politique référendaire qui pourrait faire éclater le dispositif annihilant la souveraineté. Il n'y parviendra pas vraiment, même s'il poussera le président-candidat à renouer avec une posture transgressive.

    Mais un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. Et c'est en puisant dans son histoire qu'il peut renaître, en retrouvant ses racines les plus profondes. L'histoire est chose complexe : les formes qu'elle a engendrées peuvent se métamorphoser, renaître, et c'est dans cette optique que Buisson revient sur la question des racines chrétiennes de la France. Formée dans la matrice du christianisme, la France s'est couverte au fil de l'histoire d'églises, avant de les déserter assez brutalement au vingtième siècle - il faut dire qu'on a aussi cherché violemment à lui arracher ses racines chrétiennes avant cela. Dans un monde marqué par l'esprit de conquête d'un certain islam, par une immigration massive et par une déliaison sociale de plus en plus brutale, la France est prête à se réapproprier son héritage chrétien à la manière d'une « ressource politique immédiatement disponible » (p.322). Le catholicisme s'offre non plus nécessairement comme une foi mais comme une culture ayant permis aux Français d'accéder à la transcendance et vers laquelle ils peuvent se retourner à la manière d'une identité civilisationnelle.

    On me pardonnera de le redire, mais on aurait tort de voir dans cet ouvrage essentiel une bête charge contre un homme désaimé. En fait, quiconque recenseLa cause du peuple est condamné à ne rendre que partiellement compte de l'exceptionnelle réflexion qui s'y trouve. Buisson, en fait, fait le portrait de la misère d'une époque qui a le culot de se croire presque irréprochable alors qu'elle pousse les hommes à la misère affective et spirituelle et finalement, à une solitude si violente qu'elle représente peut-être la pire misère qui soit. En creux, il formule un programme de redressement qui est moins fait de mesures ciblées que d'un appel à renouer avec une idée de l'homme autrement plus riche que celle qui domine en modernité avancée : il n'y aura pas de réforme politique sans réforme intellectuelle et morale, dirait-on. L'homme politique ne doit plus voir devant lui une société flottant dans un éternel présent où se meuvent des individus bardés de droits mais un peuple historiquement constitué. Et il doit moins se présenter comme un habile gestionnaire du présent que comme un homme incarnant le passé, le présent et l'avenir d'une civilisation.

    Si Nicolas Sarkozy savait parler et faire de bons discours, il ne savait finalement pas incarner sa fonction et encore moins son pays. À lire Patrick Buisson, c'était un comédien de talent qui n'avait pas de vocation sacrificielle. Buisson a échoué a en faire le grand homme qu'il aurait peut-être pu être. Pouvait-il en être autrement ? On comprend pourquoi la figure du général de Gaulle hante les pages de La cause du peuple. Mais il ajoute : « de n'avoir pas réussi la mission que je m'étais donnée ne prouve rien. D'autres, je le sais, viendront après moi pour dire et redire que ne font qu'un la cause du peuple et l'amour de la France » (p.442). Un pays dure tant que dure dans le cœur des hommes le désir qu'il persévère dans son être : la flamme de la résistance doit toujours être portée pour un jour le faire renaître mais il arrive qu'ils soient bien peu nombreux à la maintenir. Ce qui habite Patrick Buisson, manifestement, c'est l'espérance d'une renaissance française.

    La cité a quelque chose de sacré : à travers elle, l'homme fait l'expérience d'une part essentielle de lui-même, qui le transcende, qui le grandit, qui l'anoblit. «Aimer la France, dit-il, ce n'est pas aimer une forme morte, mais ce que cette forme recèle et manifeste d'impérissable ». Et Buisson ajoute : « Ce n'est pas ce qui mourra ou ce qui est déjà mort qu'il nous faut aimer, mais bien ce qui ne peut mourir et qui a traversé l'épaisseur des temps. Quelque chose qui relève du rêve, désir et vouloir d'immortalité. Quelque chose qui dépasse nos pauvres vies. Et qui transcende notre basse époque. Infiniment » (p.442-443). La cité est gardienne d'une part de l'âme humaine et elle ne saurait bien la garder sans un véritable ancrage anthropologique. Mais elle ne saurait, heureusement, se l'approprier complètement et il appartient aux hommes qui croient à la suite du monde de la cultiver, d'en faire le cœur de leur vie, pour transmettre ce que l'homme ne peut renier sans se renier lui-même, pour honorer ce qu'on ne saurait oublier sans s'avilir intimement.

    « Un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. »

    Mathieu Bock-Côté 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et deLa dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • L'Heure la plus sombre n°50 – Émission du 17 octobre 2016 – Pierre jovanovic

  • Le Cercle Fraternité du FN tenait un colloque sur la Famille

    Voici l'intervention d'Agnès Marion lors du Colloque Famille de samedi dernier à l'Assemblée Nationale (organisé par Gilbert Collard et parrainé par Louis Aliot). Agnès Marion y expose sa vision de la Fraternité et ses objectifs.

    Michel Janva

  • Décès de Gérald Vivot, militant historique de la cause...

    778443602.jpgAU REVOIR, GÉRALD

    Nous publions ici le très beau texte de Gérome paru sur ForumSI cliquez ici

    A ceux qui me liront, certains se souviendront de cet homme qui a passé la Porte dimanche soir, après de longues années de souffrance sans se plaindre.

    Gérald Vivot, c'était ce genre de personnage qui ne pouvait pas vous laisser indifférent. Il avait été de beaucoup de combats.

    Ceux menés sur cette "putain de terre africaine" aux côtés de ceux qui s'étaient eux-mêmes nommé "les affreux". Il y connaîtra ses plus fidèles compagnons qui le visitaient encore toutes les semaines sur son lit de douleur sourde.

    En Afrique, il avait connu le feu et vu la mort de près et reçu quelques morceaux de plomb qui l'avait écorché dans sa carcasse.

    Et puis les combats des années 60 et 70 sur le pavé parisien et dans les provinces encore françaises.

    Gérald ne parlait pas beaucoup, c'était sa nature et cette force simple de ceux qui n'ont pas besoin de trop s'exprimer pour dire qui ils sont.

    Gérald, c'était une force de la nature, jusqu'à cette maladie sournoise qui le faisait décliner ces dernières années.
    Une force de la nature rassurante dans les bousculades et autres cavalcades qui occupaient le plus clair et le plus noble de notre temps.

    À sa place et par sa façon d’être, il nous aura transmis l'exemple de celui qui ne recule pas face au danger et qui ne laisse jamais un camarade blessé derrière quand il faut se replier.

    Ceux qui l'ont connu, ne l'oublieront pas.

    Gérald était discret, aimait la vie et se retrouver avec sa cohorte de camarades. Il aimait rire, boire et chanter les chants qui parlent de l'idéal indestructible qui animent nos âmes.

    Gérald n'avait pratiquement pas ou plus de famille. La seule qui lui restait, c'était sa poignée d'amis fidèles, sa cohorte de camarades, qui lui auront adouci un peu, chaque semaine, son chemin caillouteux.

    Gérald a fermé les yeux ce dimanche soir, à Nanterre avec auprès de lui, jusqu'au bout, une petite Soeur des pauvres.

    Celle qui avertira de sa fin ceux qui s'occupent maintenant de ses obsèques dans la dignité qu'il mérite.

    Les "petites sœurs des pauvres", qu'on soit catholique, païen ou rien du tout, ont ce grand mérite d'accompagner les mourants avec cette générosité d'âme qui appartient à celles ou ceux qui consacrent leur vie aux autres.

    Gérald n'était pas ce qu'on appelle un "enfant de Chœur", et cette présence lui a sûrement fait du bien.

    Voilà, Gérald, tu as rejoint d'autres camarades qui t'ont précédé et à qui tu avais donné ton amitié et ta fidélité indéfectibles dans les combats.

    Que ta dernière nuit soit belle et douce, Gérald.

    Nos pensées t'accompagnent. Tu nous laisses un bel exemple de loyauté aux combats perdus comme à ceux qui devraient être victorieux dans " ce monde vétuste et sans joie ".

    Comme le dit ce chant - les lansquenets - que tu connaissais bien et qui te ressemble.

    Adieu Gérald. 

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Journal du Mercredi 19 Octobre 2016 : Sécurité / La Police entre révolte et épuisement

  • La famille au cœur des préoccupations du FN

    Sur invitation du député Gilbert Collard, le Front National a présenté samedi à l’Assemblée nationale le Cercle Fraternité. Sont intervenus les députés européens Mylène Troszczynski, Louis Aliot, Jean Luc Schaffhauser, Dominique Marcilhacy (spécialiste de protection sociale), Thibaud Collin (philosophe), Sabine de Villeroché (juriste) et Agnès Marion (conseillère régionale et présidente du Cercle).

    Le Cercle Fraternité entend peser dans l’élaboration du programme de Marine Le Pen, en réfléchissant de manière transversale sur les liens unissant les Français les uns aux autres.

    Quatre axes seront à l’étude : la solidarité nationale, la dignité de la personne humaine, la famille, et enfin ce qu’ils ont appelé « pour un vrai féminisme ».


     
  • Journal du Mardi 18 Octobre 2016 : Société / Affaire Morandini : branle-bas de combat à I-Télé

  • Jean-Frédéric Poisson explose sur twitter

    Lu sur le Figaro :

    "Un candidat a gagné plus de popularité que tous les autres grâce au débat. Logique puisqu'il était inconnu du grand public avant cette élection. Jean-Frédéric Poisson connaît une hausse jamais vue dans ce #baromètre: +757% en une semaine.

    En sept jours, le candidat chrétien-démocrate est passé de la dernière place qu'il trustait depuis le début de la campagne à la quatrième place, avec plus de 60 000 citations. De même, il dépasse trois candidats en termes d'écho, puisque chacun de ses tweets a été repris en moyenne 86 fois. Le candidat est parvenu à imposer ses thématiques, son rejet de l'immigration massive et du «multiculturalisme». Pour couronner le tout, sa prestation lors du débat a été appréciée des twittos, les deux mots qui reviennent le plus souvent étant «surprenant» et «révélation»."

    Philippe Carhon

  • Jacobinisme pour tous

    Elles avaient pourtant l'air gentil, elles respiraient la jeunesse, l'allant et l'espoir ces joyeuses militantes, de droite assurément, qui se préparaient à manifester dans Paris ce 16 octobre pour la défense de la famille. Pourquoi fallait-il qu'elles s'affublassent de l'emblème le plus affreux, celui des coupeurs de têtes, le Bonnet Rouge, et cela le jour de l'anniversaire du martyre de Marie-Antoinette ?

    La culture de la droite ne semble donc pas encore avoir évacué toutes les scories du gaullisme, qui aimait tant se parer du bonnet phrygien, du bonapartisme, et, disons-le de façon générale, du jacobinisme dont la France crève.

    Le recul évident de la connaissance historique dans la jeune génération ne contribue pas à lui faire ouvrir les yeux sur les vrais errements de ses aînés et enseignants soixante-huitards, et même, on doit s'en rendre compte, soixante-huitards de la troisième génération.

    Or leurs aînés restent précisément, malgré la poussée des idées de droite, largement mutilés par l'état d'esprit jacobin.

    En cela, dans une première approche on doit considérer utilement, non pas ce qui oppose Juppé à Fillon, Sarkozy à Copé, NKM à Bruno Le Maire ou à Jean-Frédéric Poisson, ce dernier étant lui-même un peu à part, mais au contraire ce qu'ils disent dans leur ensemble.

    Or, si on relit attentivement le script de l'émission et si l'on veut bien examiner les idées échangées entre les 7 candidats lors du premier débat de la primaire de la droite ce 13 octobre, on n'y trouve pas du tout l'impression soporifique qu'ont voulu retenir les professionnels de la communication.

    Ils ne se sont guère querellés, pas au-delà de la bien séance, en dépit de deux ou trois moments de tension à propos des affaires, dont les Français se désintéressent mais qui passionnent les journalistes et le microcosme socialiste.

    Pour l'essentiel, ils convergeaient dans leur proposition d'ensemble. Ils divergeaient, certes sur la question de savoir si on doit commencer par la baisse de la fiscalité et des charges ou par la baisse des dépenses. Débat utile, mais non guerre civile.

    Or, leur cohérence entraînait aussi, malheureusement, un corollaire. Ils adhéraient pour la plupart d'entre eux à quelques clichés récurrents dont on se demande quand l'idéologie française s'en débarrassera enfin.

    Prenons un seul simple exemple : celui du salaire minimum.

    La modulation des charges fait que personne n'a éprouvé le besoin de citer son montant exact, exprimé en termes de salaire direct, ou de coût salarial.

    Mais, plus grave, François Fillon disant, à plus ou moins juste titre, qu'il reflète ce que la société française peut payer esquive une autre question : le montant exprimé en euro, étant administrativement fixé à la même hauteur à Dunkerque et à Perpignan, on devrait rappeler qu'il ne représente pas le même pouvoir d'achat à Paris et dans la Creuse.

    Dans la préhistoire de ce qui s'appelait alors le SMIG, institué en 1950, et qui comportait une version agricole, les abattements de zones n'ont été supprimés qu'en 1968, en même temps que le montant national de ceui s'appellerait désormais le SMIC, salaire dit de croissance, désormais unique était augmenté de 35 % ce qui allait entraîner une longue période d'inflation, finalement désastreuse pour les salariés. Et je me souviens avec une pointe d'émotion d'un vaste colloque de la Renaissance française en 1963 où les gaullistes de gauche représentés par Jacques Dauer, lequel venait de s'illustrer dans la lutte anti-OAS, réclamèrent avec passion "la fin des abattements de zones"…

    L'idéologie jacobine fait donc aujourd'hui ce genre de dégâts, très concrets.

    Quand comprendra-t-on qu'il faut en sortir ?

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/2016/10/jacobinisme-pour-tous.html