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divers - Page 498

  • Les Chevaliers de Colomb soutiennent les chrétiens persécutés

    Lors de sa 133ème Convention suprême qui s’est tenue à Philadelphie (Pennsylvanie) du 4 au 6 août, l’association catholique fraternelle et philanthropique des Knights of Columbus (Chevaliers de Colomb) des États­-Unis, a adopté plusieurs résolutions dont l’une avait pour objet la « Solidarité avec les chrétiens persécutés ». Christianophobie Hebdo l'a traduite. Extrait :

    Unknown"[...] Attendu que les Knights of Co­lumbus ont constitué en 2014 le Christian Refugee Relief Fund [Fonds de secours pour le réfugié chrétien] qui a, depuis, fourni près de 3 millions de US$ en aide aux chrétiens déplacés d’Irak et de Syrie et à d’autres minorités religieuses persécutées,

    Il est résolu que les Knights of Columbus sont solidaires de tous les chrétiens, dans le monde en­ tier, souffrant d’une persécution violence,

    Il est encore résolu que nous félicitons le gouvernement ré­gional du Kurdistan, la Jordanie et le Liban pour leur protection envers ceux qui cherchent à s’y protéger de la persécution en Irak et en Syrie,

    Il est enfin résolu que les Knights of Columbus s’engagent à pour­ suivre leur aide à ceux qui ont été victimes de crimes contre l’humanité, et en particulier aux chrétiens qui ont été violemment persécutés à cause de leur foi."

    Michel Janva

  • Jacques Attali : « La TVA va augmenter »

    Alors que le chef de l’État a admis qu’il avait fait une erreur en supprimant la TVA Sarkozy, Jacques Attali insiste : “Moi-même j’étais pour cette augmentation. C’était d’ailleurs l’une des conclusions du rapport de la commission que j’avais présidée”. Et d’ajouter : “C’est un impôt idéal car ça conduit à une dévaluation de la zone euro et en période de faible inflation ça n’a aucun effet négatif sur la justice sociale”.

     

    Selon lui, cette mesure est également la preuve qu’il y des “réformes de consensus qui auraient pu être faites par la gauche, comme par la droite”. Enfin, l’économiste et écrivain n’a peu de doute quant à une future hausse de cette taxe. “La TVA va augmenter (…) Si on veut tenir la promesse de réduire les impôts sur le revenu, il n’y a pas d’autres solutions possibles”.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Migrants : l’envers du décor que nos médias ne montreront pas


     
    http://www.oragesdacier.info/

  • Dette française : l'incompétence des dirigeants politiques sur la sellette

    Le surendettement public français a des causes multiples : l’Etat providence, le clientélisme, la mondialisation, les intérêts cumulés dus aux banques. Mais le surendettement a aussi des causes politico-administratives. En dix ans, deux réformes majeures des finances publiques ont échoué : la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) coproduite par l’UMP et le PS en 2001 ; la Révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en œuvre par le gouvernement à partir de 2007. La Cour des comptes et la revue Acteurs publics dressent un bilan sévère de ces réformes. Andrea Massari résume leur analyse pour les lecteurs de Polémia.

    1-LOLF : beaucoup de papier et d’informatique pour… rien

    La Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) est la constitution financière de la France depuis 2001. Elle a été co-préparée par le député socialiste Didier Migaud et le sénateur centriste Alain Lambert, avec le soutien de Laurent Fabius. Un vote quasi unanime des parlementaires l’a sacrée. La LOLF était fondée sur la logique de la « performance » et prônait l’autonomie des gestionnaires.

    Dix ans plus tard, c’est un fiasco bureaucratique. Selon la revue Acteurs publics http://www.acteurspublics.com/ « les documents budgétaires totalisent désormais quelque 7.500 pages annexées au projet de loi de finances et 894 indicateurs pour jauger de l’efficacité de politiques publiques rassemblées en 33 missions, subdivisées en 143 programmes ».

    Or les parlementaires, pris par leurs activités locales, n’utilisent guère les informations mises à leur disposition : le vote de la loi de règlement est expédié en 3h30 !

    Les fontionnaires locaux, eux, n’ont pas gagné en autonomie mais doivent remplir de plus en plus de tableaux. Selon une enquête IPSOS commandée par la Cour des comptes, les deux tiers des gestionnaires publics ne croient pas en l’efficacité des indicateurs qu’ils remplissent pour évaluer leurs performances. Et le très coûteux programme d’informatique budgétaire « CHORUS », limite encore plus l’autonomie des acteurs.

    2-RGPP : un meccano administratif qui ne pose pas les vrais problèmes

    Conçue en 2001, la LOLF a été mise en place en 2006 ; mais dès 2007, la LOLF a été percutée par une autre réforme : la Révision générale des politiques publiques (RGPP), la grande œuvre budgétaire du gouvernement Sarkozy-Fillon. « Révision des politiques » : un titre trompeur ! Car fortement influencée par les grands cabinets conseils privés (sis à la Défense et à Neuilly), la RGPP n’a posé aucune question de fond sur l’utilité des politiques : de la ville, de prévention, d’aide à l’emploi ou de pertinence des méthodes pédagogiques, etc. La RGPP n’a débouché que sur un meccano administratif désorganisant les structures territoriales de l’Etat tout en complexifiant l’organisation des administrations centrales. Une partie croissante du temps de travail et de l’énergie des fonctionnaires d’Etat est dispersée dans la digestion de réformes de structures contradictoires au détriment de leurs missions de services publics.

    3-Explosion des dépenses locales et sociales

    Enfin, LOLF et RGPP ont concentré tous les efforts d’économie sur l’Etat régalien et accessoirement sur l’Education (mais sans s’interroger sur les méthodes ni les contenus de l’enseignement). Les dépenses locales et sociales ont, elles, été laissées de côté : or ce sont précisément elles qui ont fait exploser les dépenses publiques.

    4-L’irresponsabilité financière de la classe parlementaire

    La classe parlementaire (UMP et PS confondus) qui vote et contrôle les budgets porte une responsabilité majeure dans la crise financière, tant a été grande son irresponsabilité : - Toutes majorités confondues, les parlementaires ont multiplié le vote de lois créant des « droits à » ; lois non financées. Ces « droits à » (à un logement, à des soins, à des aides sociales, à une aide judiciaire) sont l’une des causes majeures des dérapages budgétaires. Mais derrière chaque « droit à », il y a un lobby associatif (handicapés, immigrés, logement social, etc.) ou une corporation (avocats) à qui il s’agissait de plaire.

    • - Toutes majorités confondues, les parlementaires constituent eux-mêmes un très puissant lobby, celui des collectivités territoriales. Dans les faits, les sénateurs et les députés défendent dans les enceintes parlementaires leurs intérêts de maire, de président d’intercommunalité, de conseil général ou de conseil régional – collectivités qui ont jusqu’ici fonctionné à guichet ouvert et qui dépensent 200 milliards par an.
    • - Une anecdote suffit à montrer la manière dont les budgets sont votés : placé à la tête de 250.000 hommes, le chef d’état-major des armées françaises a droit à une Laguna de fonction ; organisateur des transports parisiens, le président de la Région Ile-de-France a droit, lui, à une Citroën C6, en semaine, et à une Saab 2L le week-end. 30.000 € de dépenses pour le chef militaire, 90.000 € pour le chef territorial.

    Il est temps de mettre les collectivités territoriales à la diète.

    Andrea Massari , 10/11/2011

    En liens deux articles d’Acteurs publics, en date du 7 novembre, qui ont servi de sources aux trois premières parties de cet article :

    http://www.acteurspublics.com/article/07-11-11/rgpp-lolf-l-impossible-cohabitation 
    http://www.acteurspublics.com/article/07-11-11/le-rejet-des-indicateurs

    http://archives.polemia.com/article.php?id=4308

  • On se fait de grosses illusions en pensant que ce sont des Français qui contrôlent la France.

    Lu sur le site de Politique Magazine :

    Sans-titreDécédé d’une crise cardiaque le 19 août, Emmanuel Ratier avait accordé un entretien à Politique magazine pour son numéro de juin. C’était la dernière fois qu’il s’exprimait publiquement.

    Avez-vous eu des ennuis après la publication du Vrai visage de Manuel Valls (éd. Facta – 2014) ?

    La sœur du premier ministre a annoncé qu’elle porterait plainte. Ca ne m’aurait pas dérangé car toutes mes informations sont sourcées. Je l’attends encore… J’ai eu plus de difficultés quand j’ai sorti en 1995 mon livre sur le Siècle, club qui était méconnu à l’époque. Leurs responsables m’avaient alors adressé une lettre annonçant qu’ils saisiraient l’ouvrage avant sa parution. Ils ne l’ont pas fait. Mais j’ai subi juste après un contrôle fiscal de onze mois et demi ; une source sûre m’a assuré qu’il était lié à cette publication. Le livre sur le Siècle est sans doute mon enquête la plus importante. On est là en présence d’un des principaux centres du pouvoir en France. C’est une association extrêmement bien verrouillée qui se renouvelle depuis plus de cinquante ans (...)

    Vos études montrent que les politiques se pressent pour intervenir aux diners du Crif ou aux conférences publiques de la franc-maçonnerie. Comment expliquez-vous cette sur-représensation des communautés juive et franc-maçonne aux plus hauts niveaux du pouvoir ?

    Difficile de s’exprimer sans être condamné… Pour la franc-maçonnerie, cela varie selon les obédiences. Mais il semble que ces courants constituent davantage des relais locaux et d’affaires que des pôles d’influence réellement politiques à haut niveau.

    On se fait surtout de grosses illusions en pensant que ce sont des Français qui contrôlent la France. Dans les faits, ce sont des fonds étrangers qui tiennent la plupart de nos grandes entreprises et les milieux politiques à Bruxelles qui font nos lois."

    Merci à LG

    Philippe Carhon

  • Serge Latouche : “La décroissance n’a pas à se situer sur l’échiquier politique”

    Professeur émérite d’économie à l’université de Paris-Sud (Orsay), Serge Latouche est spécialiste des rapports économiques et culturels Nord-Sud et de l’épistémologie des sciences sociales. Il est l’un des fondateurs de la revue d’étude théorique et politique de la décroissance Entropia.

    Rédacteur historique de la Revue du MAUSS, il dirige depuis 2013 la collection ”Les précurseurs de la décroissance” aux éditions Le Passager Clandestin. Serge Latouche est aujourd’hui considéré comme le spécialiste de la décroissance qu’il a contribuée à lancer dès le début des années 2000 grâce à des ouvrages tels que Le pari de la décroissance, Pour une société d’abondance frugale ou encore l’Age des limites.

     

    C’est à ce titre que nous avons désiré le rencontrer, afin d’engager un dialogue à bâtons rompus avec ce courageux dissident de la société de consommation. Serge Latouche nous a donné rendez-vous dans une brûlerie du boulevard Saint-Germain à Paris, où, entre deux cafés, il a bien voulu développer pour nous son analyse de la société industrielle. L’échange, à l’heure où les débats sont plus que jamais tronqués, nous parait stimulant et porteur de sens.

    Question récurrente s’il en est, mais nécessaire : existe-t-il une définition simple de ce qu’est la décroissance ?

    Ce n’est pas seulement une question récurrente, c’est une question impossible. On ne peut pas définir la décroissance parce que c’est un terme que nous avons utilisé comme un slogan provocateur et qui bien évidemment, contrairement à ce que la plupart des gens pensent, et surtout nos adversaires, ne doit pas être pris à la lettre. Etre absolument contre toute croissance est absurde dans la mesure où c’est une des lois de la nature. Décroître pour décroître serait complètement stupide au même titre que croître pour croître. Ce serait prendre un moyen pour la fin.

    Derrière ce slogan politique, l’idée est de faire comprendre aux gens la nécessité de sortir de la société de croissance, société dominée par la religion de la croissance. Il est urgent de devenir des athées de la croissance. Si nous voulions être rigoureux, il faudrait d’ailleurs parler d’a-croissance, au même titre que d’athéisme. Nous envisageons ce rejet de la société de croissance, non pas pour rejeter le bien être mais au contraire, cette société ayant trahie ses promesses, pour réaliser ce que mon collègue britannique Tim Jackson appelle la prospérité sans croissance et ce que je nomme l’abondance frugale.

    C’est un slogan que vous avez d’ailleurs relancé dès 2002…

    Oui, disons même que la date officielle du lancement est avril 2002 lors du colloque organisé à l’UNESCO. Précédemment, le numéro 280 de la revue Silence daté de février 2002, publié sous la direction de Vincent Cheynet et Bruno Clémentin, avait déjà pris pour titre “La Décroissance”. Il faut le reconnaître, ce sont eux qui ont eu l’intuition géniale à cette époque que le moment était venu de reprendre l’idée lancée par Nicholas Georgescu-Roegen dans son livre traduit en français par Jacques Grinevald. J’avais lu ce livre à sa sortie en 1994 et j’en avais fait une recension sans que cela ne marque vraiment les esprits. D’ailleurs, l’ouvrage n’avait pas eu un gros succès. Et pourtant en 2002, le mouvement va se mettre en place.

    Derrière ce slogan politique, l’idée est de faire comprendre aux gens la nécessité de sortir de la société de croissance, société dominée par la religion de la croissance.

    La décroissance n’est en rien une croissance négative…

    En effet, la décroissance n’est pas le symétrique de la croissance. Ce n’est sûrement pas une croissance négative. Mais l’idée n’est claire pour personne et encore moins pour les partisans de la croissance. Qu’est-ce que la croissance ? On évoque généralement la croissance du PIB, l’indice fétiche des croyants. C’est ce que remettent en cause les athées. Cependant, du point de vue de l’écologie et dans la mesure où le PIB mesure tout et son contraire, l’indice le plus rigoureux reste l’empreinte écologique, c’est à dire le poids de notre mode de vie sur la biosphère. C’est d’ailleurs dans ce sens strict, et non pas dans celui d’un slogan provocateur pour un projet alternatif, que les Verts avait inscrit dans leur programme la notion de « décroissance de l’empreinte écologique ». Signe manifeste qu’ils n’avaient pas lu mon livre. Mais ce détournement leur permettait d’affirmer : «Nous ne sommes pas pour la décroissance de tout mais pour une croissance sélective ». Inutile de dire que je ne fus jamais partisan d’une décroissance de tout. C’est une vision pour le moins très réductrice du projet. Si vous êtes favorable à la simple décroissance du PIB, alors votre projet est en cours de réalisation ! Mais ce n’est guère serein, convivial et joyeux. C’est bien plutôt l’austérité que la décroissance. Si votre projet est de réduire l’empreinte écologique, le problème est plus complexe. Le PIB décroît bien plus que l’empreinte écologique. On peut même avoir une décroissance du PIB tout en connaissant une croissance de l’empreinte écologique.

    Le paradoxe n’est-il pas que la décroissance apparaît surtout comme une analyse chiffrée d’un phénomène alors qu’elle est aussi une question philosophique et anthropologique ?

    Absolument. Notre slogan invite d’ailleurs à sortir de la société de croissance, c’est à dire d’une société totalement phagocytée par une économie de croissance, autre nom de l’économie capitaliste fondée sur l’accumulation illimitée du capital.

    Cette société est fondée sur une triple illimitation : illimitation de la production, et donc destruction des ressources renouvelables et non renouvelables, illimitation de la consommation, et donc de la création de besoins toujours plus artificiels, illimitation de la production de déchets, et donc de la pollution de l’air, de l’eau et de la terre.

    La base économique de l’illimitation est bien sûr le capitalisme qui ne connaît pas de limite à l’accumulation mais la base philosophique de tout cela c’est la modernité avec son projet d’émancipation de l’homme, de la transcendance, de la révélation et de la tradition. Ce projet partait certes d’un bon sentiment mais n’a pas su imposer de nouvelles limites. La devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est magnifique ! Mais liberté pour quoi faire ? Pour détruire la nature ? Pour exploiter son prochain sans limite ? Votés parmi les premières lois de la Révolution, le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier (1791) ont détruit les corporations et interdit les syndicats qui entravaient l’exploitation sans limite des plus démunis. Les révolutionnaires avaient bien compris qu’à côté de la déclaration des droits, il fallait une déclaration des devoirs. Hélas, nous l’attendons toujours ! Ce qui fait dire aujourd’hui à un ancien président de la République, monsieur Sarkozy pour ne pas le nommer, qu’il s’est construit dans la transgression. Tout est donc permis !

    La dénonciation de cette vision angélique des choses – uniquement des droits – est également perceptible dans la notion de développement durable…

    D’un certain point de vue, l’écologie a réussi a faire prendre conscience de l’existence d’un problème. Cela n’a pas été simple. En 1972, le rapport du club de Rome, commandité par un ingénieur de chez Fiat, alarme sérieusement les esprits. Il est symptomatique qu’il vienne de l’industrie automobile. Les époux Meadows, simples chercheurs universitaires, vont, contre toute attente, rendre un rapport peu conforme à la volonté de départ de leur commanditaire. Le rapport Meadows marquera beaucoup les esprits. Cependant, il ne s’agissait pas de la première alerte. En septembre 1962, Rachel Carson avait fait paraître The silent spring (Le printemps silencieux) qui eut un succès important. En 1973, la crise pétrolière aidant, le débat s’essouffle. Mais les premiers ministères de l’Environnement sont créés. Certaines personnalités prennent cela très au sérieux, mais les crédits sont inexistants. En 1972 a lieu la première conférence mondiale pour l’environnement à Stockholm. Le mot d’ordre choisi est alors l’écodéveloppement. On décide de se réunir tous les dix ans : 1982 Nairobi, 1992 Rio. A Rio, plus de 2.000 représentants d’ONG sont présents, dont Greenpeace et la WWF. Le plus plus gros lobby industriel mené par deux criminels en gants blancs, Maurice Strong – secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement – et Stephan Schmidheiny – milliardaire suisse héritier du groupe Eternit, qui lance en 1995 le World Business Council for Sustainable Development, le Conseil mondial des affaires pour le développement durable. Schmidheiny va même jusqu’à publier un livre sous le titre Changer de cap: réconcilier le développement de l’entreprise et la protection de l’environnement.

    Sous la pression d’Henry Kissinger et du lobby industriel, le terme écodeveloppement est abandonné au profit de celui de développement durable. Maurice Strong et Stephan Schmidheiny s’engouffrent dans la brèche et font un véritable travail de marketing pour vendre l’idée de Sustainable Development, comme on lance un nouveau produit sur le marché. Le succès va être foudroyant.

    Lorsque Vincent Cheney, sur un ton un peu déplaisant, accuse certains responsables d’ONG environnementalistes d’être des écotartuffes et de se compromettre avec des représentants de firmes transnationales polluantes, on ne peut pas objectivement lui donner tort.

    Les Verts, les écologistes de tous pays et les ONG sont tous tombés dans la trappe. Les seuls à ne pas s’y laisser prendre sont Nicholas Georgescu-Roegen et le petit groupe auquel j’appartenais. Nous faisions depuis trop longtemps la critique du développement pour nous laisser embobiner. Sustainable Development nous apparaissait immédiatement comme un oxymore énorme. Le plus extraordinaire c’est que lorsqu’il a fallu bien admettre que tout cela n’était que du vent, les tenants du Sustainable Development ont soutenu que le concept avait été dévoyé. Le concept n’a pas été dévoyé du tout ! Il a été fait pour cela ! D’ailleurs vous avez toujours des braves gens qui continuent d’en parler. Les industriels, eux, l’ont abandonné. Le Sustainable Development ne faisant plus recette, ils défendent maintenant l’idée d’une croissance verte. Malheureusement pour eux, croissance et développement sont inséparables. Le développement n’est pas corrigible. L’idée de Sustainable Development a induit toutes sortes de rapprochements et de dérives.

    La grande question qui s’est posée aux fondateurs de l’écologie politique portait sur la nécessité ou non d’un parti politique…

    Il y a des écologistes qui ont fondé un parti politique. Etait-ce tenable et cohérent ? Personnellement, j’ai tendance à penser que non. La question s’est également posée pour la décroissance à un niveau infiniment moindre. J’ai toujours jugé cela stupide.

    La décroissance n’a pas à se situer sur l’échiquier politique. Elle défend des idées, fait éventuellement pression sur des groupes politiques.

    De ce point de vue, la démarche de Nicolas Hulot avec son contrat écologique va plutôt dans le bon sens. Ce contrat s’inspire d’ailleurs de mon livre Le pari de la décroissance. C’est mon ami Jean-Paul Besset, député européen écologiste de 2009 à 2014, qui est à l’origine de sa rédaction. Le problème c’est que tous les groupes politiques ont signé ce contrat mais sans en appliquer une seule ligne. Lorsqu’on décide de se lancer dans la vie politique, on prend ses responsabilités. Celui qui, à mes yeux, gère bien ce grand écart est Yves Cochet. Il possède de solides convictions et gère dans le même temps une vie politique qui nécessite des compromis voire des compromissions. Malgré tout, il défend des convictions profondes, notamment son attachement à la décroissance, ce qui l’a conduit à se marginaliser auprès des Verts.

    La solution ne passe-t-elle pas par l’exemplarité et la vertu au quotidien pour tous, c’est-à-dire par une révolution par le bas ?

    Il faut évidemment le faire. Mais cela ne suffit pas. Il existe un livre bien sympathique sur le sujet : Un million de révolutions tranquilles, de Bénédicte Manier. Quand j’ai lu cet ouvrage, j’ai eu l’impression d’un remake. Ce sont des solutions que nous avons déjà rencontrées dans le Tiers-Monde. En Afrique, dans les années 70, j’ai assisté à des tas de révolutions tranquilles dont l’un des promoteurs au Burkina Faso se nommait Bernard Lédéa Ouédraogo. L’homme était plein d’enthousiasme et souhaitait stimuler la participation des paysans à leur propre développement. Où en est le Burkina aujourd’hui ? Il existe de nombreuses initiatives intéressantes mais il suffit d’un coup d’état pour que tout s’écrase. Bien souvent ces « révolutions tranquilles » remettent en cause le pouvoir en place, qui n’est lui-même qu’un chaînon du système international. Au même titre que nos gouvernements qui sont eux-mêmes des chaînons de l’oligarchie mondiale. Jusque dans les années 80, l’économie n’avait pas totalement phagocyté la société.

    La mondialisation est le moment où l’économie phagocyte le social. D’ailleurs, le mot mondialisation est usurpé. Il s’agit bien plus d’une marchandisation du monde. C’est ce phénomène qui est nouveau. On marchandise tout, le sport comme l’art. Auparavant, il existait un peu de corruption marchande mais il ne s’agissait pas de marchés. On se garde bien de dire également que les apprentis sorciers qui ont détruit des sociétés entières sont responsables du terrorisme mondial que nous connaissons actuellement. Nos dirigeants ont réussi à mondialiser le terrorisme, ce qui est autrement plus grave.

    Le danger qui nous menace ne réside-t-il pas dans l’action d’experts sans légitimité démocratique qui nous imposent un mode de vie technocratique, avec son corollaire, la création d’un Etat policier ?

    Nous y sommes déjà depuis un certain temps. Nous nous y enfonçons de plus en plus et cela risque de continuer.

    Quelle est l’idée de la collection Les précurseurs de la décroissance que vous dirigez aux éditions Le passager clandestin ?

    Ce projet est assez fantastique. En creusant les choses, on s’aperçoit que la décroissance a été portée dès le début de la révolution industrielle en réaction contre ses effets négatifs. Notamment à travers le socialisme utopique de William Morris ou de Charles Fourier. Ce courant aura son heure de gloire dans les années 70 avec les fondateurs de l’écologie politique : Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, Ivan Illitch ou encore Cornélius Castoriadis. Dans le même temps, on s’aperçoit que la base philosophique qui transparaît derrière le sens des limites est partagé par toutes les civilisations.

    La société de l’illimité est une toute petite parenthèse dans l’histoire de l’humanité, y compris dans l’histoire de la philosophie. Epicure, Diogène, les stoïciens, étaient tous dans l’auto-limitation. De même que le taoïsme, le confucianisme, le bouddhisme, la sagesse africaine, la sagesse amérindienne… Il existe une dimension basique de ce que peut être une civilisation humaine.

    L’intérêt de la collection est de donner au projet de la décroissance ses lettres de noblesse, sa légitimité, pour contrecarrer les tentatives de rabaissement auxquelles se livrent un certain nombre de vedettes médiatiques. Je pense ici à Pascal Bruckner ou Luc Ferry notamment.

    En tant que fondateur du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales), quel est votre positionnement à l’égard de Jean-Claude Michéa ?

    J’ai écrit pour lui un livre lorsqu’il était directeur de collection chez Climat, La planète uniforme. Je souhaitais que lui même écrive un « Georges Orwell » pour la collection des Précurseurs de la décroissance. Jean-Claude est un ami. Le problème c’est qu’il donne un peu des bâtons pour se faire battre. Il n’a pas tort dans ses analyses mais il n’a pas tout à fait raison non plus. Il joue avec le feu dans une zone intermédiaire en lançant des formulations imprudentes. C’est un provocateur mais qui fondamentalement n’a pas tort. Comme dit mon ami Marco Revelli, grand politologue italien, il existe deux droites dont l’une s’appelle la gauche !

    Que pensez-vous des initiatives qui se déroulent à Notre-Dame des Landes contre la création de l’aéroport ou bien encore à Sievens contre l’établissement d’un barrage inutile?

    C’est très bien. Je dis : « Allez-y les gars ! ». J’ai un peu passé l’age mais je suis admiratif. Il est absolument nécessaire de résister. Comme le dit Heidegger, personnalité ambiguë, « L’homme est le berger de l’être ». Alors, nous avons tous une part de responsabilité dans le destin de la planète.

    NOVOPRESS.INFO

    via http://www.fdesouche.com/609329-serge-latouche-la-decroissance-na-pas-se-situer-sur-lechiquier-politique#more-358267

  • Projet de loi contre les discriminations : Manuel Valls n’avait rien de plus urgent à faire ?

    Avec le coup de menton énergique qu’on lui connaît, il n’a pas hésité à déclarer " les discriminations du fait de l’origine, de la couleur de peau, de la religion, de l’orientation sexuelle, par ce que l’on est une femme, sont des humiliations quotidiennes."

    Pour nos dirigeants, éternels auto-satisfaits de leur action, la France va si bien qu’elle doit se pencher sur des problèmes qui, en d’autres temps, seraient passés à l’arrière-plan au profit d’une politique énergique contre le chômage, l’invasion migratoire, l’état de ses comptes publics, ou sa souveraineté nationale.

    C’est la raison pour laquelle il est urgent de prendre des mesures de lutte contre les discriminations. On sait que c’est là une obsession nationale : les collectivités locales, les entreprises, et jusqu’à l’Eglise estiment indispensable de soigner cette plaie qui pourrit la vie quotidienne de nos compatriotes.

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  • Rentrée scolaire : illettrés, incultes, mais… « Charlie » !

    Source : (Présent 8431)

    « Débats citoyens », ateliers dessins « en faveur de la liberté d’expression »… Alors que l’Armée dénombre chaque année pas moins de 40 000 illettrés lors de la Journée d’appel et de préparation à la Défense, le ministère de l’Éducation nationale, loin de se recentrer sur sa mission première, a fait le choix d’accélérer le décervelage des enfants dès la rentrée 2015 en renforçant sa propagande républicaine et laïcarde.

    Laïcité à tous les étages

    C’est que, explique Najat Vallaud-Belkacem dans la lettre qu’elle a adressée mardi à tous les parents d’élèves, « L’École que nous refondons participe pleinement au combat contre toute forme de discrimination, de violence et de harcèlement. C’est une École forte et fière de transmettre les valeurs républicaines, avec son nouvel enseignement moral et civique qui, dès la rentrée, concernera tous les élèves de la maternelle à la terminale. »
    8431-P1
    Et quel enseignement ! Ici, pas question d’apprendre à aimer ni à servir notre pays, mais à « être Charlie » en « réfléchissant » sur les attentats qui ont frappé Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes. Bien orientés par de nouveaux manuels les incitant à réaliser leurs propres dessins « en faveur de la liberté d’expression » et à « désigner des porte-parole » chargés de s’exprimer dans le cadre de « débats démocratiques », tous les élèves auront ainsi droit au lavage de cerveau républicain.

    L’hystérie démocratique belge

    Un programme qui suscite quand même quelques craintes et réticences chez les enseignants exerçant dans les banlieues et qui ont encore en mémoire les incidents qui ont accompagné l’évocation des attentats, en janvier dernier.

    Une crainte et, pour certains, une opposition, auxquelles les Belges sont en train d’apporter une réponse : le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles devrait en effet soumettre le mois prochain à l’approbation du Parlement une nouvelle disposition décrétale, qui imposera aux enseignants qui exprimeraient des opinions « non respectueuses des principes démocratiques », même en dehors de l’exercice de leurs fonctions, un « devoir de loyauté vis-à-vis de la Communauté française », sous peine de sanctions.

     

    Franck Delétraz

    http://fr.novopress.info/