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écologie et environnement - Page 176

  • Les miraculeux emplois verts s’effondrent en Allemagne…

    L’énergie renouvelable était censée créer des dizaines de milliers d’emplois verts. Pourtant, malgré des centaines de milliards d’euros de subventions, le nombre d’emplois diminue rapidement. Sept emplois sur dix ne resteront que si les subventions continuent d’affluer.

    Les subventions des énergies renouvelables n’ont pas conduit à une augmentation significative et durable de l’emploi. Selon des chiffres récents du gouvernement allemand, le nombre brut d’emplois dans les énergies renouvelables est de 363.100 en 2013 et a diminué d’environ 7%. En comptant les salariés des organismes publics et des institutions académiques, les énergies renouvelables ont créé du travail à environ 370.000 personnes.

    Angela et le vent

    Cela signifie que seulement 0,86% environ des 42 millions de travailleurs en Allemagne sont employés dans le secteur fortement subventionné des énergies renouvelables. Une grande partie de ce travail est limité à la maintenance et à l’exploitation des installations existantes.

    Le « miracle de l’emploi vert » s’éteint. Développement de l’emploi dans l’industrie de l’énergie renouvelable en Allemagne.

    D’autres suppressions d’emplois attendues

    Dans le cœur de l’industrie, pour la production des systèmes d’énergies renouvelables, seulement 230.800 personnes occupaient un emploi l’an dernier : une baisse de 13% dans l’année, principalement due à l’effondrement de l’industrie solaire allemande.

    Il n’y a pas d’amélioration en vue, selon le rapport récent du gouvernement fédéral qui dit : « Dans l’ensemble, une nouvelle baisse des emplois sera probablement observée dans le secteur des énergies renouvelables dès l’année prochaine. »

    La grande majorité des emplois de ce secteur est encore tributaire des subventions,15 ans après le début des subventions à l’énergie verte par le biais de la loi sur les énergies renouvelables (Erneuerbare-Energien-Gesetz, l’EEG).

    Presque aucun emploi des énergies vertes n’est financièrement indépendant

    Selon les chiffres officiels du gouvernement fédéral, 70% de l’emploi brut était dû aux énergies renouvelables (EEG) l’année dernière. Bien que ce soit une légère baisse par rapport à 2012, sept emplois sur dix dans le secteur de l’énergie-écologique sont encore subventionnés par la loi sur les énergies renouvelables (EEG).

    Environ 137.800 personnes travaillent dans le secteur de l’éolien, seul secteur de l’éco-énergie, hors géothermie, qui ait augmenté l’emploi. Environ 56.000 salariés dans le secteur photovoltaïque dépendent du paiement par l’EEG.

    Les investissements chutent de 20%

    Les subventions à la production d’électricité verte ont été payées pendant près de 15 ans et totalisent une somme en centaines de milliards, qui doit être encore payée pendant plus de 20 ans par les factures des consommateurs d’électricité. Cette année seulement, les consommateurs doivent subventionner la production d’électricité verte à hauteur d’environ 20 milliards d’euros. Un effet durable sur le marché du travail n’a rien d’évident.

    Le rapport « L’emploi brut dans les énergies renouvelables en Allemagne en 2013 », commandé par le ministère fédéral de l’économie et de l’énergie, a été rédigé conjointement par les instituts du DLR, DIW, STW, GWS et Prognos. Selon les chercheurs, la cause de la baisse de l’emploi est due à la baisse des investissements en énergie verte.

    Les investissements dans les énergies renouvelables en Allemagne ont chuté de 20%, à 16,09 milliards d’euros l’année dernière. Par rapport à l’année précédente, environ la moitié seulement des panneaux solaires a été installée en Allemagne. Les investissements dans les usines de biomasse et dans le solaire thermique ont chuté également.

    « Il ne reste rien du miracle de l’emploi »

    Les chercheurs ne s’attendent pas à ce que la production de systèmes de haute qualité en énergie verte conduise encore à un boom de l’emploi en Allemagne. Pour cette année et la suivante, ils s’attendent plutôt à une nouvelle baisse de l’emploi. Par la suite, les secteurs de basse technologie tels que « l’entretien de fonctionnement » ainsi que la fourniture de combustibles de biomasse sont attendus pour « stabiliser l’emploi ».

    « Il y a quelques années, le secteur des énergies renouvelables a été un miracle pour l’emploi en Allemagne, maintenant il ne reste rien de tout cela », a déclaré Oliver Krischer, le chef adjoint des Verts au Bundestag.

    Ce politicien vert est sceptique sur les tentatives du gouvernement fédéral qui visent à réduire la dépendance de la subvention aux énergies vertes : « Les freins à l’expansion des énergies renouvelables par le gouvernement conservateur-libéral précédent frappent maintenant fortement le marché du travail », a déclaré Krischer: « À cause de la réforme des énergies renouvelables (EEG) en cours par les syndicats et le SPD, l’industrie jeune et innovante des énergies renouvelables va perdre davantage d’emplois. »

    Au bout du compte, il ne reste aucun emploi

    Le rapport du gouvernement fédéral estime explicitement que l’« emploi brut » est créé principalement par des subventions vertes. Les mêmes subventions, cependant, ont conduit à la hausse des coûts et des pertes d’emplois dans de nombreux autres domaines, comme l’industrie lourde et le commerce ainsi que chez les opérateurs de centrales conventionnelles. Pour une analyse nette, les emplois qui ont pu être empêchés ou détruits en conséquence devront être déduits du nombre brut des emplois verts.

    Les chiffres officiels de l’effet net sur l’emploi des énergies renouvelables en Allemagne devaient être à l’origine présentés en juillet, selon le ministère de l’économie fédérale. Toutefois, la présentation a été retardée jusqu’à l’automne.

    Des chercheurs comme le président de l’institut IFO de Munich, Hans-Werner Sinn, croient que l’effet net des subventions pour les énergies renouvelables sur le marché du travail est égal à zéro : « Celui qui prétend que des emplois nets ont été créés doit prouver que le capital investi pour la production d’énergie dans les nouveaux secteurs est plus faible que dans les anciens. Il n’y a aucune indication dans ce sens. » « Il n’y a pas d’effet positif net sur l’emploi par les énergies renouvelables (EEG) », a également déclaré Sinn. « Grâce à des subventions pour des technologies inefficaces, pas un seul nouvel emploi n’a été créé, mais la richesse a été détruite. »

    Source : Die Welt 26 mai 2014 cliquez ici Traduction : Jean-Pierre Cousty pour Contrepoints.

    Et pourtant chez nous, il y a trois semaines :

    Après les 100.000 emplois promis dans les énergies renouvelables, Ségolène Royal précise que l’éolien en mer en génèrera 10.000.

    La ministre du développement durable a annoncé ce 7 mai que GDF Suez et Areva avaient gagné l’appel d’offres sur l’éolien offshore. Elle promet 10.000 emplois dans cette « filière d’avenir ». cliquez ici

    Question : Qui a dit « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » ?

    Réponse : Henri Queuille qui a dit aussi : « La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »

    Source Vu de France cliquez ici Daniel Wetzel, depuis l’Allemagne

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/les-miraculeux-emplois-verts-seffondrent-en-allemagne_109083.html#more-109083

  • EELV dénonce le djihadisme New Age

    Question de Esther Benbassa, Sénatrice EE-LV, au ministre de l'Intérieur :

    " Monsieur le Ministre, L'antisémitisme en France est désormais sur une pente meurtrière. Les attentats de Toulouse, puis de Bruxelles l’ont démontré. Leurs protagonistes, l’un avéré, l’autre présumé, ont suivi des parcours similaires : sortie prématurée du milieu scolaire, petite délinquance, radicalisation islamique en prison, voyages d'initiation au djihad au Moyen-Orient. Ils symbolisent le lien coupé avec la société française. Leur dérive nous interpelle sur l'école, sur les modalités d'encadrement de nos jeunes, sur ces mouvements de jeunesse qui ne remplissent plus leur rôle, inaptes à pallier la déstructuration du modèle familial patriarcal duquel sont en principe issus ces futurs djihadistes, endoctrinés dans la haine du Juif et d'Israël au nom d'un islam extrémiste ingurgité sur internet, et gagnant bientôt l’Orient, où cet endoctrinement se double d'un apprentissage du terrorisme. Si les mesures annoncées hier par le ministre de l’Intérieur au conseil des ministres sont nécessaires, la question que ces actes terroristes nous posent n’est pas seulement d’ordre sécuritaire. Le djihadisme New Age, en France, est d’abord un problème sociétal. La prison en est devenue le réservoir. L'abandon à soi-même, la promiscuité, aussi, la fréquentation de salafistes fraîchement convertis y préparent au pire, quand une peine de probation éviterait à certains le passage par la case prison pour de petits délits. La future réforme pénale aidera peut-être à résoudre au moins cet aspect des choses. Le diagnostic sociologique étant posé, les regains actuels d’un antisémitisme polymorphe ne peuvent pourtant que raviver, chez les Juifs, la mémoire du génocide qui a annihilé 6 millions d'entre eux ici-même, en Europe, dont 73 000 en France. Intolérable, cet antisémitisme doit être combattu par tous les moyens, comme l'islamophobie, la xénophobie et tous les racismes. Ces actes antisémites ne peuvent être ramenés à une affaire entre Juifs et musulmans. Les arabo-musulmans de France eux-mêmes pâtissent par réaction d’une aggravation du rejet indistinct et injuste dont ils sont déjà victimes. En fait, ce sont nos sociétés, démocratiques, libres, progressistes, que ces actes prennent pour cible et déstabilisent. Monsieur le Ministre, les discours d’apaisement et les messages de sympathie ne suffisent plus. Que compte faire le Gouvernement pour changer la donne en profondeur et rétablir les conditions d’un vivre ensemble acceptable ?

    Michel Janva

  • Produire bio, un business comme les autres ? (Docu)

    En Europe, les produits bio génèrent 21 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un succès qui s’est accompagné d’une forte industrialisation des modes de production. Quant aux idéaux du commerce équitable, ils sont battus en brèche par ceux qui rémunèrent la main-d’œuvre à vil prix. Enquête sur un business qui n’est pas exempt de pratiques scandaleuses.

    Réalisé par Christian Jentzsch (Allemagne 2014)

    http://fortune.fdesouche.com/

  • [Paris] Cercle du vendredi 06 juin

    Rendez-vous ce vendredi 6 juin à 18h30 aux locaux d’AF pour le cercle étudiant !

    "Vers quelle écologie ?, Critique de l’écologisme moderne."

    Au siège, 10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris

     
  • Pollution : L’homme contaminé

    Des chercheurs évoquent l’incidence de la pollution sur la santé humaine, une question qui suscite peurs et interrogations au sein de la population. Quels sont les effets de la pollution sur la santé ? La question inquiète et passionne. La chimie est omniprésente et les substances cancérigènes se retrouvent partout dans notre environnement. Dans le même temps, le taux de cancers ainsi que l’infertilité et les maladies respiratoires explosent. En 25 ans, l’incidence des cas de cancers a quasiment doublé, la fertilité a chuté de près de 40% et on estime que 6 à 9000 décès seraient liés à la pollution atmosphérique tous les ans. Des chercheurs, médecins et épidémiologistes témoignent des corrélations entre pollution et santé. Il semble qu’il y ait un décalage important entre les alertes lancées par les scientifiques et la mise en place de mesures de protection par les autorités.

    Partie 1

    Partie 2

     

    Partie 3

  • Les origines conservatrices de l’écologie

    Une partie des origines du mouvement écologiste contemporain est à chercher au sein des mouvements issus du romantisme politique, tels certains courants de la « Révolution conservatrice » allemande, comme les völkisch, les mouvements de la réforme de la vie, le Lebensreform, ou comme les premiers alternatifs allemands de la fin du XIXe siècle, voire chez des auteurs comme l’Américain Henry David Thoreau, le Rousseau américain. Celui-ci a posé les bases d’une forme d’écologie dans un roman publié en 1854, Walden ou la vie dans les bois. De fait, ces auteurs ou ces courants ont été influencés par le romantisme, plus que par Rousseau. Contrairement à ce qui est souvent écrit, Rousseau ne croyait pas en la possibilité d’un retour à un état originel ou à un hypothétique âge d’or : « La nature humaine ne rétrograde pas ». Cependant, sa pensée, au travers de l’interprétation romantique, a influencé certains théoriciens d’un retour à la nature comme les völkisch et les premiers alternatifs allemands. En effet, ces « pré-écologistes » idéalisèrent la nature, faisant de « l’état de nature » une nostalgie d’un Eden dans lequel les hommes et la nature vivaient harmonieusement. 

         Cette vision passéiste eut pour conséquence le développement d’un discours antimoderne. Ces premiers mouvements se sont aussitôt présentés comme un refus du monde moderne et industriel qui émergeait alors : la pensée de Thoreau est, en effet, marquée par le refus de l’urbanisation et de l’industrialisation. Ce refus se retrouve chez les précurseurs allemands qui s’opposaient à l’urbanisation et à l’industrialisation de l’Allemagne au nom du risque de décadence spirituelle de celle-ci. D’ailleurs, l’un des pères de l’écologie allemande, au sens scientifique et philosophique du terme, Ernst Haeckel était membre de l’Alldeutscher Verband (« association pangermaniste »), un mouvement nationaliste, et membre fondateur en 1904 d’une structure panthéiste, la Ligue moniste allemande. 

         La plupart des thèmes écologistes ont appartenu ou appartiennent encore à un univers de référence plus conservateur que libéral. En effet, l’écologie est l’héritière du romantisme plutôt que celle des Lumières. « Que l’on songe, par exemple, écrit assez justement le néo-droitier Charles Champetier, aux vertus de la vie naturelle célébrées face aux vices de la vie urbaine, à l’idée de nature conçue comme un ordre harmonieux, au refus du progrès, à la réaction esthétique contre la laideur de la société industrielle, à la métaphore de ‘l’organique’ opposé au ‘mécanique’ ou du ‘vivant’ face à l’abstrait, à l’éloge de l’enracinement et des petites communautés... » Par conséquent, « [...] la terre apparaît ici comme donatrice primordiale de l’élément nourricier et ordonnatrice d’un mode de civilisation traditionnelle que la révolution industrielle n’aura de cesse de transformer en un ‘monde perdu’ dont le romantisme eut, le premier, la nostalgie. » 

         Malgré ces thèmes conservateurs, les groupes écologistes français et allemands, les « Verts » et les « Grünen », se sont installés dès le départ à gauche ou à l’extrême-gauche, la plupart de leurs membres étant issus de la contre-culture des années 1970, régionalistes, féministes, autogestionnaires, etc. dont les références étaient parfois loin d’être académiques, comme le furent le magazine La gueule ouverte de Pierre Fournier et les bandes dessinées de Reiser (La vie au grand air) et de Gébé (L’an 01). Cette écologie de « gauche » est l’héritière en France du « naturalise subversif », ou de « l’écologie libertaire », théorisé au début des années 1970 par Serge Moscovici dans La société contre nature, et dont les références sont André Gorz, Ivan Illich, Murray Bookchin, voire Auguste Blanqui, Elisée Reclus ou Kropotkine. Moscovici y critique le progrès technique qui l’isole dans un monde désenchanté. En retour, Moscovici construit un système réenchantant le monde. Il y défend un retour dans la nature mais sans remettre en cause l’héritage des Lumières. Elle est aussi l’héritière de l’agronome René Dumont, l’une des grandes figures de l’écologie française. Dumont prônait un discours radical plus ambigu. D’un côté, il soutenait une sorte de socialisme écologiste anticapitaliste et autogestionnaire. De l’autre, il défendait la « croissance zéro » du Club de Rome et surtout un malthusianisme radical. En effet, anticipant une surpopulation mondiale à venir, il désirait inciter les couples à n’avoir qu’un enfant. 

         Cependant, les Grünen, les Verts allemands ont d’évidentes références conservatrices, voire « révolutionnaires-conservatrices ». Ces idées « révolutionnaires-conservatrices » ont été diffusées par la Nouvelle Droite allemande (Neue Rechte), héritière directe des révolutionnaires-conservateurs des années 1920, au sein des Grünen, par des personnes comme Henning Eichberg. La Neue Rechte a en effet défendu dans les années 1970 un Wertkonservatismus (« conservatisme spirituel ») prônant la protection de la nature, la défense d’un environnement naturel, intact, une vie enracinée avec une alimentation saine... Ce discours a été transmis aux Grünen lorsqu’une partie de la Neue Rechte s’est dissoute, en 1980, dans la première organisation des Verts. Ces militants ont en outre participé à l’élaboration du programme des Verts. La revue du parti, Die Grünen, fut même contrôlée durant un temps par les néo-droitiers allemands. De même, les écologistes américains les plus radicaux soutiennent un discours anti-Lumières. De grands noms de l’écologie américaine ont soutenu, ou soutiennent encore, une conception romantique et antimoderne de l’écologie, comme Aldo Leopold, un disciple de Thoreau qui fut conseiller aux Nations unies pour les questions écologistes. 

    Stéphane François, L’écologie politique : entre conservatisme et modernité

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/les-origines-conservatrices-de-lecologie.html

  • Documentaire : « La Guerre des Graines »

    Enquête sur une bataille souterraine et silencieuse. En 100 ans, sous les effets de l’industrialisation de l’agriculture, les 3/4 de la biodiversité cultivée ont disparu. Alors que se renforce la main-mise sur les semences par une poignée de multinationales, un vaste arsenal réglementaire limite le droit des paysans à échanger et reproduire les semences. Enquête sur une bataille souterraine et silencieuse

    Le documentaire « La Guerre des Graines », qui sera diffusé le 27 mai sur France 5, décrypte les batailles autour de la privatisation du vivant, avec l’appui de témoignages de paysans, d’élus, de militants, d’experts et d’industriels. Un film percutant et engagé.

    Depuis 12.000 ans, les paysans sèment, sélectionnent et échangent librement leurs semences. Mais cette pratique ancestrale au fondement de l’agriculture est en péril. Dix multinationales contrôlent aujourd’hui 75 % du marché mondial de semences [1]. Leurs noms? Monsanto (États-Unis, 26 % du marché mondial), DuPont (États-Unis, 18 %), Syngenta (Suisse, 9 %), Limagrain (France, 5 %), suivis d’une poignée d’autres firmes allemandes, états-uniennes ou japonaises. « Que se passera-t-il si l’industrie semencière réussit à privatiser intégralement les semences agricoles? » interrogent les deux co-réalisateurs.

    « L’histoire que nous allons vous raconter est celle d’une guerre inconnue mais qui nous menace tous, la guerre des graines. » C’est par ces mots saisissants que débute le nouveau film de Stenka Quillet et Clément Montfort, produit par John Paul Lepers.

    Refuser l’esclavage semencier

    L’enquête de Stenka Quillet et Clément Montfort les a menés en Inde, en France et en Norvège auprès de paysans qui, pour rester libres, cherchent une alternative aux graines de l’industrie. Mais aussi dans les couloirs du Parlement à Bruxelles où se jouent régulièrement des épisodes déterminants de la guerre des graines.

    Grand témoin de ce film, la scientifique et militante écologiste indienne Vandana Shiva : « la guerre des graines est dans chacune des fermes. Des fermes dans des pays comme ici, en Inde, où des paysans risquent de perdre leur approvisionnement en graines. Mais aussi les fermes plus grandes et conventionnelles qui n’auront plus d’autres choix que d’acheter des OGM, des herbicides, du Roundup, et seront coincés dans un esclavage semencier. »

    Tous les géants de la semence ont décliné les demandes d’entretiens pour ce film, à l’exception d’un seul, Monsanto. La firme américaine, qui n’a semble t-il plus rien à perdre tant son image a été écornée ces dernières années par différents scandales, a ouvert les portes en France de sa plus grosse usine de semences pour l’Europe.

    La stratégie de Monsanto se dévoile en partie lors d’un entretien avec l’un des responsables de cette usine située à Peyrehorade en Aquitaine. Consciente des difficultés à développer les plantes génétiquement modifiées en Europe sous la pression citoyenne, la firme mise désormais sur la multiplication des droits de propriété sur les semences.

    Avant de quitter le site de Monsanto, la caméra s’attarde sur des semences de couleur rouge. Enrobées d’insecticides ou de fongicides provenant d’autres compagnies comme Bayer ou Syngenta, ces semences rappellent que Monsanto collabore étroitement avec plusieurs géants de l’agrochimie.

    La fin de cette enquête conduit à Svalbard, un archipel de la Norvège situé au large du Groenland. C’est là, dans un chambre forte creusée dans la glace, qu’ont été entreposées des graines du monde entier. L’idée, conserver un double de la biodiversité végétale de la planète. Mais la présence d’entreprises privées, comme Syngenta, dans le financement de la gestion quotidienne de ce coffre-fort inquiète.

    Surtout, rappellent les organisations paysannes, la seule vraie conservation se fait dans les champs des paysans et des jardiniers. Ce qui suppose d’avoir accès et de pouvoir maintenir vivante cette biodiversité. « La guerre des graines est dans chaque assiette, résume Vandana Shiva. Tant que la liberté des graines sera confisquée, alors notre nourriture le sera aussi. C’est pour cette raison que tout le monde doit être engagé pour réclamer la libération des graines. »

    - Plus d’informations sur le blog dédié au film « La Guerre des Graines »..

  • L’arbre à vent : L’invention française qui amène l’éolien dans les villes

    Inspirée par la philosophie du biomimétisme, une entreprise française a conçu un modèle d’éolienne très originale et passe-partout.

    C’est un arbre de huit mètres de haut, dont le tronc blanc est en acier. Au bout de ses branches, une centaine de feuilles dotées de petits générateurs s’activent comme autant de mini-éoliennes. Cet arbre n’est pas un rêve, deux prototypes trônent déjà sur l’Île d’Oléron (Charente-Maritime) et à Pleumeur-Bodou (Côtes-d’Armor).

    « Tout est parti de l’observation d’un arbre, un jour sans vent. J’ai remarqué que les feuilles bougeaient quasiment en permanence, et je me suis demandé s’il était possible d’exploiter cette énergie », explique Jérôme Michaud-Larivière, président fondateur de l’entreprise New Wind qui fabrique l’arbre à vent.

    Trois ans plus tard, les feuilles des deux prototypes installés sont capables de capter l’énergie des vents faibles et des incessants mouvements d’air autour d’eux. Élégants et silencieux, ils peuvent se fondre là où les éoliennes sont bannies, dans les villes comme à leur périphérie. Cerise sur le gâteau, 99% des pièces peuvent être produites en France.

    Solution locale

    « Là où l’éolien cherche à aller toujours plus haut et à construire des machines toujours plus grandes, nous avons cherché à exploiter l’énergie disponible autour de nous. Je suis persuadé que l’avenir de notre modèle énergétique passe par une multitude de solutions de proximité, et l’arbre à vent en est une », poursuit Jérôme Michaud-Larivière.

    Un seul de ces arbres installé au bord d’une route ou sur un rond-point permet d’allumer quinze réverbères mais aussi d’alimenter en partie une salle de spectacles ou des stations de recharge pour voitures électriques. Le tout pour un coût qui devrait avoisiner les 25.000 euros. « Cela revient à un coût de 35 centimes par kilowattheure, ce qui est compétitif, mais nous allons travailler à baisser le coût de notre arbre dans les mois qui viennent », assure le fondateur.

    Pour ce faire, il compte continuer à s’inspirer de la nature, selon le principe du biomimétisme. Déjà, les ingénieurs de New Wind étudient la position des feuilles dans les arbres pour exploiter au mieux les mouvements des masses.

    A terme, ils étudient même l’opportunité d’équiper leurs arbres de racines, pour capter l’énergie du sol. « Nous n’inventons rien, l’arbre est quelque chose de très puissant qui existait avant nous, nous avons beaucoup à gagner à nous en inspirer. »

    Terra Éco

    http://fortune.fdesouche.com/339963-larbre-vent-linvention-francaise-qui-amene-leolien-dans-les-villes#more-339963

  • Les politiques nucléaires dans le monde [2.L’Amérique du Nord]

    Le faux sommeil du nucléaire américain
    Cet article constitue la deuxième partie sur cinq de l'étude géopolitique des politiques nucléaires dans le monde de notre collaborateur Michel Gay. 
    Le parc nucléaire américain est le premier du monde. Il compte 104 réacteurs et a produit en 2012 un peu moins du tiers de l’électricité nucléaire mondiale. Presque tous les réacteurs ont été construits entre 1967 et 1990. Jusqu’en 2013, aucun nouveau chantier n’avait été ouvert.
    Une inactivité qui n'est qu'apparente
    Le nucléaire américain s’est beaucoup transformé et ses exploitants se sont démenés. Le taux de disponibilité est excellent : 91,1% en 2008 contre 66% en 1990 et 56,3% en 1980. Les Américains ont beaucoup travaillé, accru la puissance de certaines installations, et énormément amélioré la gestion de leurs centrales. Areva participe à ces efforts. Mille salariés de l’entreprise française travaillent dans cette activité aux USA. Le parc nucléaire américain existant produit de l’électricité à 2,4 centimes de $ le kWh, le gaz et le charbon à environ 3,3 centimes. Il a fourni en 2012, 19% de l’électricité du pays. (On se reportera au texte de la World Nuclear Association sur les Etats-Unis).
    Aujourd’hui, le nucléaire américain contribue aux bas prix de l’électricité aux Etats-Unis (en moyenne deux fois moins élevés qu’en Europe). En France, les prix moyens de l’électricité sont, en moyenne, 60% plus élevés.( www.geopolitique-electricité.fr )
    Souvent, on attribue à l’accident de Three Mile Island (1979) l’arrêt des constructions nucléaires aux Etats-Unis. Or, cet arrêt s’est produit plusieurs années avant. Le système judiciaire américain à plusieurs niveaux permettait de rallonger la durée de construction en déposant des plaintes. Les tribunaux stoppaient les chantiers le temps de leur réflexion, ce qui augmentait les coûts et dissuadait les compagnies de lancer des nouveaux projets. C’est pourquoi, dès la fin du XXème siècle, des dispositions législatives successives ont été mises en oeuvre débouchant sur l’ « Energy Policy Act » de 2005, pour donner aux constructeurs nucléaires une plus grande sécurité juridique (entre autres dispositions). A cette époque, les conditions de relance à grande échelle du nucléaire étaient réunies et des projets très importants apparurent. 
    Mais, parallèlement, la révolution du gaz de schiste éclata Outre-Atlantique, rendant le nucléaire non compétitif et faisant même reculer le charbon. Le fer de lance de l’industrie nucléaire américaine est l’AP1000, rival de l'EPR d'Areva.
    C'est la révolution du gaz de schiste qui a empêché la relance du nucléaire aux Etats-Unis. La transition énergétique Outre-Atlantique ne comporte pas de sortie du nucléaire. Le parc actuel de réacteurs, le premier du monde, sera en quasi-totalité, prolongé de vingt ans. Le marché intérieur américain pour de nouveaux réacteurs est donc faible pour le moment.
    Le petit frère canadien et le "CANDU"
    Le Canada a été un pionnier du nucléaire civil. Les 19 réacteurs en fonctionnement produisent 15% de l’électricité. Le pays a développé une filière nationale, dite "CANDU", qui a la particularité d’utiliser l’uranium naturel, évitant les frais d’enrichissement. Cet avantage est grignoté par les coûts liés à l’utilisation de l’eau lourde. Il n’y a pas aujourd’hui de projets de nouvelles constructions dans le pays. « Les faibles prix du gaz et la rapidité avec laquelle les centrales à gaz sont construites rendent difficiles la construction de nouvelles centrales nucléaires ». ( Nuclear Energy Sector, Canadian Nuclear Association, Saskatoon Workshop Report -8/7/2013 ).
    Cependant, comme aux Etats-Unis, les réacteurs verront leur durée de vie prolongée, après réfection. Notons que des réacteurs canadiens sont très importants pour la fourniture mondiale des isotopes radioactifs médicaux. Le Canada a réussi à exporter 31 de ces réacteurs CANDU dans sept pays, dont 13 en Inde, mais aussi en Roumanie, en Chine, en Argentine, etc.
    Les réacteurs CANDU et leurs dérivés locaux forment aujourd’hui la plus grande partie du parc nucléaire. Le parc nucléaire canadien ne s’accroîtra pas à moyen terme. Le modèle local de réacteur, CANDU, ne dispose pas de marché intérieur et est fortement concurrencé à l’exportation par les réacteurs à eau pressurisée et à uranium enrichi.

    Source : Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuppuZlpFljPXSsgGf.shtml

  • Les politiques nucléaires dans le monde [1.L’Europe] Energie et affaires commerciales

    Notre collaborateur Michel Gay nous communique son étude géopolitique des politiques nucléaires dans le monde. La France tergiverse, l'Angleterre fonce, l'Allemagne s'enfonce, l'Amérique du nord se renforce, le Japon se prépare, la Russie et la Chine avancent, et le reste du monde… émerge. Il nous a semblé, pour une meilleure lisibilité, de mettre en ligne cette étude en cinq parties correspondant aux cinq grandes économies du monde : Europe, Amérique du Nord, Russie, Chine et Asie. Aujourd'hui, l'Europe. 

    EUROPE : LA FRANCE TERGIVERSE, L'ANGLETERRE FONCE, L'ALLEMAGNE S'ENFONCE

    France : Une bien longue pause. Durant seize ans, de 1991 à 2007, aucun chantier nucléaire n’a été ouvert en France. Dans les années 1990, Areva décide de mettre au point, avec l’Allemand Siemens un nouveau produit nommé "Evolutionary Pressurized Reactor" (EPR), qui devait être construit en France et en Allemagne. Il n’y a pas eu que de bonnes fées autour du berceau de l’EPR. En Allemagne, les Verts qui tenaient l’Autorité de Sûreté Nucléaire, compliquèrent le projet dans le but de le rendre inconstructible. En France, le gouvernement de Lionel Jospin, devant l’hostilité des Verts, renonce à lancer sa construction fin 1990. Ce même Gouvernement décide de démanteler le surgénérateur Superphénix, ce qui handicape aujourd'hui considérablement le développement de cette filière de réacteurs de quatrième génération en France, alors que le pays était leader mondial en la matière.


    Chateau

    Finalement, le premier chantier français d’EPR s’ouvre à Flamanville en 2007. Un second chantier est envisagé à Penly, près de Dieppe. Il sera repoussé en 2011, à la suite de l’accident de Fukushima. Un nouveau gouvernement, arrivé au pouvoir en 2012, confirme la construction de l’EPR à Flamanville, mais renvoie le second (Penly) aux calendes grecques. Il annonce la fermeture du plus ancien des réacteurs du parc actuel, Fessenheim, fin 2016, et la réduction de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la fourniture d’électricité à l’horizon 2025.
    EDF, traditionnellement, jouait deux rôles dans le nucléaire : le premier dans la gestion des chantiers de centrales électriques dont les centrales nucléaires, le deuxième rôle dans la gestion de ce parc. Le parc nucléaire français est le plus important du monde possédé par une seule compagnie d’électricité. Il fournit entre 75 et 80% de l’électricité française et 17% de l’électricité nucléaire mondiale. En 16 ans, les équipes dirigeantes et les ingénieurs ont changé. Un nouveau chantier nucléaire est redevenu une aventure technico-financière pleine d’inconnues. La filiale d’EDF au Royaume-Uni, EDF Energy, a finalement obtenu fin 2013, des conditions de financement pour lancer la construction de deux réacteurs EPR. Les difficiles négociations ont été menées principalement par le patron de EDF Energy.
    La gestion des chantiers nucléaires a été longtemps un sujet de friction entre EDF et Areva. Les deux chantiers, français et finlandais connurent des déboires similaires…quatre ans de retard et un coût multiplié par 2,5. Areva n’avaient pas encore les compétences nécessaires et EDF les avaient perdues. Les déboires des chantiers finlandais et français commençaient à faire douter de la viabilité du réacteur EPR. Le salut vint de Chine, où le chantier des deux EPR se déroule suivant le planning prévu et au coût annoncé. Certes, le projet chinois bénéficiait des expériences européennes. Mais, comme il devance désormais les chantiers européens, cette explication a des limites. Surtout, les ingénieurs chinois ont géré de nombreux chantiers nucléaires depuis vingt ans et acquis les compétences correspondantes. Le bon déroulement de la construction des deux EPR en Chine a joué dans la décision britannique d’en accepter la construction sur son sol. Areva dispose d’un autre produit, le réacteur ATMEA (1000 MW), élaboré de concert avec le japonais Mitsubishi. En 2013, ATMEA a été préféré à ces concurrents pour le projet nucléaire turc de Sinop. Une compagnie d’électricité est associée au projet. Ce n’est pas EDF mais GDF-Suez (qui gère le parc nucléaire belge). On notera qu’au niveau politique les contacts avec le Gouvernement turc ont été assurés par le Premier Ministre japonais et que le Gouvernement français a observé une grande discrétion.
    La France s'est tirée une balle dans le pied en détruisant la filière des surgénérateurs avec l'arrêt de Superphénix et de Phénix alors qu'elle était la première au monde dans ce domaine. L’industrie nucléaire française a peu à attendre du marché français pendant encore quelques années. Mais Areva propose deux réacteurs à l’exportation. Les récents succès au Royaume- Uni (avec l'EPR) et en Turquie (avec l'ATMEA) permettent d’être optimiste pour d’autres ventes.
    Le Royaume Uni a décidé la construction d’un nouveau parc nucléaire. La construction des premiers réacteurs à Hinkley Point (Somerset) va commencer prochainement. D’autres suivront probablement. Il est prévu de construire jusqu'à 10 réacteurs EPR au Royaume-Uni….

    Chateau

    En Allemagne, en 2010 avant l’accident de Fukushima, le nucléaire produisait 22,6% de l’électricité à partir de 17 réacteurs. Huit furent arrêtés à la suite de l’accident japonais, et les autres doivent être tous stoppés en 2022 au plus tard. Même si le processus de transition énergétique est modifié, ce qui est probable devant le gouffre financier qui s'annonce, le nucléaire est condamné à terme en Allemagne. La structure de l’industrie elle-même est touchée. Les grandes compagnies d’électricité se sont retirées des projets nucléaires britanniques. Le fleuron industriel de l’atome allemand, Siemens, est frappé au coeur après avoir rompu avec le Français Areva et avoir vu son offre de collaboration à l'Est repoussée par les Russes. Le nucléaire allemand n’a plus d’avenir.
    En revanche
    , les dirigeants du "groupe de Visograd" (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie), ont lancé le 15 octobre 2013 un appel à l’Union Européenne pour le soutien de leurs nouveaux projets de réacteurs. La Slovaquie a un chantier en cours. Il est possible qu’un projet voie le jour en Pologne et/ou en Lituanie.

    La Finlande et la Suède vont probablement renforcer leur parc nucléaire.
    En Belarus, un projet est confirmé.

    NotesAmérique du Nord, Russie, Chine et Asie, de nouveaux projets apparaîtront certainement. Ils feront l'objet des quatre études suivantes.

    SourceMétamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuppuEFVFyxdwnoAPz.shtml