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écologie et environnement - Page 173

  • Les faux nez de l’écologie

    Selon la Tribune de Genève, « les dirigeants européens ont trouvé ce vendredi 24 octobre un accord ambitieux sur le climat, prévoyant notamment une réduction d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Le plan doit mettre l’Europe en position de leader mondial dans la lutte contre le réchauffement de la planète. » Nous voilà bien contents.

    Cela fait plus de vingt ans qu’on nous parle sans cesse de réchauffement climatique, de gaz à effet de serre, de réduction des émissions de CO2, de transition énergétique et d’énergies renouvelables. Le tout sous-tendu par un propos très officiel et très noble : l’atmosphère se réchauffe, cela aura des conséquences sérieuses sur la planète tout entière, et la cause de ce réchauffement réside dans l’activité humaine.

    Soit. Nul ne souhaite que les populations du tiers monde, déjà bien fragilisées, subissent comme une nouvelle plaie d’Égypte pluies diluviennes et destruction de leurs terres arables.

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  • [Dijon] Cerle Bossuet du 22 octobre 2014

    La rentrée du Cercle Bossuet de l’AFE DIJON : "Militantisme & écologie politique" a été une réussite.

     

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    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Dijon-Cerle-Bossuet-du-22-octobre

  • Transition énergétique : le gouvernement a-t-il les moyens de ses ambitions ?

    Le projet de loi sur la transition énergétique actuellement étudiée au Parlement se présente comme l’accomplissement d’une des promesses phares du président Hollande. Elle est en l’occurrence portée avec éclat par Ségolène Royal. Si la loi est effectivement dense (64 articles), on y retrouve les contradictions larvées des politiques énergétiques des vingt dernières années, fruits inévitables d’une volonté de satisfaire simultanément les règles du marché libre, les lobbies et les croyances électorales en matière de réchauffement climatique.

    François Hollande et Nicolas Sarkozy avaient bataillé autour de la question de la fermeture de Fessenheim lors du débat d’entre-deux-tours en 2012. Le premier parlait de fermer l’installation au plus vite, le deuxième se montrait outragé, accusant Hollande de sacrifier des emplois et la puissance nucléaire française pour des basses histoires d’accords électoraux avec des Verts ne représentant plus qu’eux-mêmes. Une passe d’armes qui ne doit pas faire oublier qu’en matière de politique énergétique, la « gauche » et la « droite » ont globalement la même vision et les même contraintes (Europe, réalité techniques et terrible mythe médiatique du réchauffement climatique obligent), et sont donc amenées à se chamailler sur d’étroites marges de manœuvre. Le débat se cristallise donc sur les quelques différences entre les deux bords, comme le temps que doit prendre la sortie progressive du nucléaire.

    Quels sont les grands objectifs de la « transition énergétique » ?

    Rappelons les caps fixés en termes de transition énergétique par le président Hollande : baisser de 30 % la consommation d’hydrocarbures d’ici 2030, ramener à 50 % le poids du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025, ou encore diminuer de 30 % les émissions gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990). Au niveau quantitatif, il s’agirait d’aboutir à une baisse totale de la consommation d’énergie de 50 % d’ici 2050.

    Le terme de « transition » énergétique est effectivement adapté à cette vision, car il s’agirait non seulement de baisser la consommation d’énergie en général (comme dit l’adage, le mégawattheure le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne consomme pas), mais surtout de modifier le « mix » énergétique, aujourd’hui dominé par les énergies fossiles (qui représentent 68 % des consommations d’énergie finale) et le nucléaire (75 % de la production d’électricité). Les énergies renouvelables seraient amenées à monter en puissance continuellement ; on parle par exemple d’un objectif de 23 % d’énergie renouvelables dans la consommation finale d’énergie à l’horizon 2020 (contre 10 % aujourd’hui).

    Les moteurs idéologiques de la transition sont connus et n’ont rien de nouveau. Il y a d’abord la volonté, assez logique et louable, de diminuer les dépendances aux importations d’hydrocarbures, et de se détacher du nucléaire (le plan impliquerait l’arrêt d’une vingtaine de réacteur sur les 58 actuellement en service). Mais la raison la plus souvent avancée est aussi celle qui fait le plus débat : la lutte contre le réchauffement climatique.

    Quelles mesures concrètes propose la loi ?

    La batterie de mesures que prévoit la proposition de loi pour accélérer la transition énergétique relève de la dynamique duale et habituelle de la carotte et du bâton : crédit d’impôts, « éco-prêts », « chèques énergie », subventions, mais aussi taxes et réglementations. Il s ‘agit ainsi d’inciter financièrement à la rénovation des logements (pour enfin parvenir à l’objectif fixé de 2012 des 500 000 rénovations par an), de strictement encadrer la construction de bâtiments nouveaux, de mettre en place un système de bonus pour l’achat d’un véhicule électrique, de remplacer progressivement le parc automobile de l’État, de mettre en service 7 millions de bornes de recharge sur les routes…

    La vente directe d’électricité issue d’énergies renouvelables sur le marché fera l’objet d’une nouvelle prime, et une « filière d’excellence » des énergies renouvelables marines va être créée.

    Comme aujourd’hui, le développement des énergies renouvelables est censé être financé par les énergies polluantes. La CSPE, taxe sur l’électricité qui n’a cessé de croître ces dernières années, est aujourd’hui de 16,5 €/MWh (contre 4,5 €/MWh en 2010). Coté gaz, pas question de revenir sur l’interdiction d’exploration du gaz de schiste (le présidentiable Sarkozy y est au contraire favorable) mais un accent fort est mis sur le développement du biogaz, censé s’appuyer entre autres sur une taxe spécifique, la CSPG. 

    Les contradictions majeures de la transition énergétique

    La première problématique évoquée dans les médias au sujet du projet de loi est l’argent. On parle d’un plan « flou », surtout pour le nucléaire, et on juge les mesures pour inciter aux rénovations « insuffisantes ». Jusqu’à aujourd’hui, d’ailleurs, le cap des 500 000 rénovations par an est loin d’être atteint. De plus, Ségolène Royal promet l’apport de 10 milliards d’euros pour les trois premières années, ce qui peut laisser perplexe en période de disette budgétaire. Il restera donc à voir si les principes posés par la loi se traduisent bien par les décrets censés les appliquer.

    Mais ce sont aussi les aspects techniques de la transition qui font ricaner certains professionnels du secteur. Outre la contraction latente d’un discours qui prône une baisse drastique de la consommation d’énergie tout en étant obsédé par la croissance du PIB – les processus industriels nécessitent de façon irrémédiable des hydrocarbures –, on peut évoquer certaines situations pour le moins ironiques. Les énergies renouvelables sont par exemple impropres à garantir le passage de la « pointe » de la demande hivernale, qu’aujourd’hui seules les centrales thermiques, par leur démarrage rapide, peuvent assurer. Ainsi, à l’aube même de la « transition », des effets contraires ont déjà été observé : de nombreuses centrales gaz d’appoint étant mises hors service faute de subventions (les financements étant d’abords dédiés à l’éolien ou au solaire), la France et l’Allemagne se retrouvent à devoir s’appuyer sur le charbon, bon marché aujourd’hui (du fait de la baisse de la demande américaine et du niveau bas du marché du CO2), et surtout bien plus polluant que le gaz ! Les acteurs privés ou semi-privés sont en effet maîtres des moyens de production et d’acheminement soumis aux obligations de la rentabilité, et pratiquent ainsi l’arbitrage rationnel.

    Ceci ramène à la problématique de l’actuelle distorsion du prix du gaz entre la zone nord et la zone sud de France, une situation sans précédent au niveau national. Les acteurs privilégient l’exportation de gaz naturel liquéfié vers l’Asie (effet Fukushima et croissance des pays émergents), où le prix de marché est plus haut qu’en Europe, délaissant les terminaux méthaniers de Fos Cavaou et Fos Tonkin (Bouches-du-Rhône), clefs majeures de l’approvisionnement en gaz de la zone gazière sud.

    Dans un registre plus douteux, on peut rappeler que les mesures visant à s’attaquer au réchauffement climatique (sujet, rappelons-le, scientifiquement très décrié) ont parfois fait l’objet de spéculations incontrôlables ou de prises d’intérêts abusives. On peut par exemple évoquer la taxe carbone ou l’écotaxe. Même si Ségolène Royal parle de créer 100 000 emplois grâce à son plan, il ne faudrait pas oublier que les politiques d’« énergies vertes » ont souvent été exploitées par des intérêts purement spéculatifs et financiers.

    Au final, on peut s’interroger sur la viabilité d’un plan mené par des politiques qui ne peuvent pas toucher au sacro-saint libéralisme imposé par Bruxelles. Les questions énergétiques nécessitent certes des coopérations dépassant le cadre national, mais la loi du libre marché reste la doxa. Il faudrait pourtant un jour trancher : la sécurité d’approvisionnement, la consommation et la production énergétiques sont-elles des affaires d’intérêt général que l’État doit prendre en main, ou sont-elles des questions que peut résoudre le laisser-faire vertueux du marché mondialisé ? À défaut de pouvoir répondre à cette question, ou au moins de trouver un équilibre durable, nos pouvoirs publics sont donc condamnés à ne déployer concrètement que des demi-mesures et des bricolages en tout genre... Malgré l’apparente grande détermination dont ils font preuve lors des débats télévisés.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Transition-energetique-le-gouvernement-a-t-il-les-moyens-de-ses-ambitions-28333.html

  • Pour l'écologie aussi, "Politique d'abord" !

    J'étais dimanche au Festival du livre et de la presse d'écologie, dans le quartier de Belleville, et j'en suis revenu avec les bras chargés de littérature scientifique, militante ou simplement informative, après avoir longuement discuté avec quelques exposants et écrivains présents. Le fait de me présenter comme royaliste, professeur d'histoire de surcroît, n'a guère choqué, même si j'ai parfois senti, au début, quelques crispations chez des militants plus habitués à la conversation avec libertaires ou « zadistes »...

    En fait, il n'y a rien d'étonnant à ce que les royalistes soient des partisans, sinon de la décroissance (même si, personnellement, je suis proche de ce courant de pensée et de pratique), en tout cas de la préservation de l'environnement et de ses équilibres nécessaires, de la biodiversité comme de ses espaces : quoi de plus naturel pour des royalistes qui, depuis plus d'un siècle, répètent dans leurs cercles d'études que « l'on ne commande à la nature qu'en lui obéissant » ! C'est d'ailleurs une des premières citations que j'ai retenues des cours de formation politique de l'Action Française du début des années 1980, sans doute au détour d'une page du fameux cahier bleu rédigé par Bernard Pascaud sur « l'empirisme organisateur », et que je n'avais de cesse de répéter lors des discussions politiques au lycée Chateaubriand de Rennes, comme une sorte de sésame...

    Or, aujourd'hui, et malgré tous les avertissements des « amis de la nature » (qui ne sont pas forcément favorables à « l'impuissance face à la nature », cette dérive qui déifie la nature au détriment de toute humanité et de toute intégration de cette dernière dans un écosystème terrien), nos sociétés industrialisées ou post-industrielles (ou les deux à la fois) ne savent pas s'entendre avec l'environnement et ne savent plus l'écouter : l'Homme se fait démiurge et ne veut accepter aucune limite à sa toute-puissance, asservissant complètement la nature quand il faudrait s'en faire une alliée, notre amie... C'est la démesure arrogante et destructrice de l'Homme contemporain, cette fameuse hubris que dénonçaient déjà nos ancêtres grecs depuis Homère !

    En feuilletant les livres et revues achetées ce dimanche, je relève quelques excellentes propositions et initiatives, dont certaines sont déjà pratiquées depuis quelques temps, et je note les appels à changer de logiciel idéologique sur la question économique et au regard des enjeux environnementaux. Mais, souvent, et au-delà des appels libertaires à « rompre avec le Système » (Système dont la définition varie selon les interlocuteurs et les doctrines, mais qui paraît porter le plus souvent les traits du capitalisme et du libéralisme, parfois confondus dans la même entité...), les uns et les autres butent sur la question politique, certains la négligeant carrément quand d'autres la maximisent au détriment de « l'état d'esprit » qui, pourtant, ne peut être si facilement contourné.

    Pour ma part, je reste persuadé que le « Politique d'abord » (à ne pas confondre avec le « Tout est politique » des gauchistes de l'après-Mai 68) cher à Maurras doit être considéré comme le moyen de résoudre la délicate équation entre le bien-être des populations et le respect des équilibres écologiques. En effet, c'est l’État qui peut agir, en politique et non en simple gestionnaire d'une gouvernance qui n'est rien d'autre que la soumission du pouvoir politique aux puissances de la Finance et de l’Économie. C'est l’État qui peut imposer, au nom du Bien commun, des limites aux féodalités actionnariales et économiques qui ont tendance, aujourd'hui, à s'émanciper de toute contrainte et, surtout, de tout devoir et de tout sens du service, prises qu'elles sont dans une logique du « Toujours plus » que notre bonne vieille Terre ne peut supporter éternellement, quelles que soient ses capacités exceptionnelles à s'adapter et à réagir.

    Encore faut-il que l’État soit libre de ses décisions, de ses actions, et qu'il ne doive rien à des commanditaires qui ne seraient rien d'autre que ses véritables maîtres ! La crainte des libertaires à l'égard d'un État qui soit le simple représentant des puissances matérialistes et capitalistes se comprend, au regard de ce qu'est la République quand elle n'a que la démocratie représentative pour se légitimer, cette forme de démocratie (qui peut néanmoins convenir pour certaines assemblées ou pour les communes) « achetant » l’État (par le jeu des partis et des groupes de pression auxquels ils peuvent être redevables d'un succès souvent temporaire, d'une élection à une autre) plus que le servant, et pouvant prêter le flanc à diverses formes de corruption néfastes pour l’État et la nation elle-même. L'exception d'un de Gaulle est justement liée au fait que sa propre légitimité venait d'abord de l'événement fondateur du 18 juin 1940 et non d'une élection (celle-ci ne venant « qu'après »...), ce qui lui donnait une grande liberté, quasiment capétienne, pour « parler et décider »...

    Or, aujourd'hui, pour rendre sa liberté à l’État, il faut d'abord la rendre à sa magistrature suprême : c'est la fonction même d'une Monarchie qui ne doit rien aux jeux de partis ou à « l'entretien des clientèles » ! Et, qu'y a-t-il de plus naturel que la transmission de cette magistrature suprême du père au fils (ou à la fille) ? Un Pouvoir à ce point marqué et légitimé par le fait naturel de la naissance, de l'apparition d'une vie nouvelle au cœur d'une famille, n'oublie pas ce qu'il doit, justement, à la nature, au cycle éternel de la vie, ce qu'il faut préserver et transmettre aux générations à venir...

  • Vingt-huit produits d’hygiène pour les bébés à bannir

    Ce n’est pas nouveau, beaucoup de grands industriels se moquent de la santé de leurs clients même s’il s’agit de nouveau-nés. Les grandes marques spécialisées dans l’hygiène des bébés ne se privent pas pour mettre une bonne dose de produits chimiques même s’ils sont déconseillés par les autorités sanitaires.

    L’association 60 Millions de consommateurs a passé au crible 52 produits d’hygiène et de soin pour bébé. Résultats: il faudrait en éviter 28. Ils contiennent des substances chimiques problématiques, à l’instar du propylparaben, phénoxyéthanol, méthylisothiazolinone… Des perturbateurs endocriniens, des molécules toxiques et des substances allergisantes qui représentent des risques pour les bébés qui «sont particulièrement sensibles, parce qu’ils sont en plein développement et ont une faible capacité de détoxication», souligne le magazine.

    D’ailleurs, les autorités sanitaires ont récemment émis plusieurs recommandations à ce sujet. «Il est par exemple conseillé de ne plus utiliser de phénoxyéthanol, suspecté d’être toxique, dans les produits pour le siège et, à partir du 16 avril 2015, le propylparaben, perturbateur endocrinien potentiel, sera interdit dans les produits sans rinçage à appliquer sur le siège des enfants de moins de 3 ans», rappelle le magazine. Des alertes que semblent ignorer les industriels.

    Les grandes marques pointées doigt

    Fait étonnant : les produits épinglés appartiennent à des grandes marques. Le magazine pointe notamment les lingettes Pampers et Mixa bébé, qui contiennent du phénoxyéthanol ou l’eau nettoyante Biolane «bourrée de composés allergisants et sensibilisants.». Les résultats sont tout aussi négatifs pour les laits nettoyants puisque60 Millions de consommateurs  en déconseille sept sur les dix testés (dont Mixa Bébé, Poupina, Carrefour baby, Auchan Baby…) et les crèmes hydratantes dont cinq sur sept ne passent pas la barre des tests (Bébé cadum, Nivea Baby, Pommette, Corine de Farme, Prim’âge).

    Plus globalement, l’association de consommateurs dénonce la mention hypoallergénique qui peut «induire en erreur les consommateurs sur l’absence d’ingrédients à risque». Des constats qui risquent d’avoir une forte résonance tant chez les parents que chez les industriels.

    Source : 20minutes

    http://www.contre-info.com/

  • Vers une nécessaire convergence de luttes

    Au lendemain des grands rassemblements d'opposition au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il convient de s'interroger sur l'absence totale sur ce terrain de radicaux identitaires. Pour les uns comme pour les autres, il apparaît clairement que nous n'avons pas su prendre la mesure de ce qui est en train de se passer là bas.

    Et pourtant, au risque de heurter quelques sensibilités, il nous faut comprendre que ce combat est aussi et avant tout le notre.

    Certes, de vieilles barbes nationales-réactionnaires n'hésiteront pas à taper du point sur la table en dénonçant cet engagement « écolo-gauchiste ». Ces gens ont tort. Ils se trompent à la foi de combat et d'époque. Nous l'avons déjà écrit et nous le répétons : la lutte identitaire ne peut s'inscrire que dans un projet de sortie du capitalisme qui est intrinsèquement ethnocidaire. Un projet cohérent de contre-société ne peut faire l'impasse sur le mouvement décroissant et sa proposition de rompre avec la société de croissance illimitée.

    Qu'avons-nous vu et entendu autour des stands installés près de la ferme de Bellevue ? Quelques pancartes intitulées « Des légumes pas du bitume », « Aéroport = capitalisme. Arrêt immédiat », « Quelle terre vont-ils nous laisser ? », « T'es rien sans terre ! » ou encore « Changeons de voix, changeons de voie ! ». Autant de slogans que nous pourrions reprendre à notre compte. Dominique Fresneau, l'un des co-présidents de l'Acipa (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes) clame à qui veut l'entendre : « Cet endroit, ces champs, ces fermes, on considère que c'est chez nous !».

    Les militants qui occupent depuis novembre 2012 la fameuse ZAD (zone à défendre) parlent de « vivre plus en osmose avec la nature, de moins consommer et gaspiller ». Au sein des campements autogérés, existe une bibliothèque installée dans un vieux bus qui regroupe tout un tas d'ouvrages traitant de l'histoire de la paysannerie, des luttes sociales ainsi que des manuels pratiques de jardinage et d'habitat. Une cantine collective offre des repas gratuits. On y parle d'autonomie, de défense de territoire et de nouvelles manières d'organiser les rapports humains. On cherche à « profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis à vis du système capitaliste ». « Nous ne sommes pas à vendre, nous ne laisserons pas détruire le fruit du travail de cinq générations de paysans. La lutte continue » écrit Sylvain Fresneau de l'Acipa. Au nouvel ordre mondial ils opposent le nouvel ordre local.

    Si le projet initial d'aéroport semble aujourd'hui remis en cause, ce qui se passe au cœur de la ZAD ne doit pas nous laisser indifférents. Lancé dans les années 60, le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes est symptomatique de l'accumulation sans limite et du développement effréné. Il s'agit de cette tentation prométhéenne de dominer et de soumettre la Nature dans le but de servir la métaphysique du progrès au détriment de la biosphère et des liens sociaux. Nous sommes précisément dans un cas de croissance pour la croissance, d'artificialisation d'un besoin qu'on nous présente comme indispensable. Le projet pharaonique de créer un aéroport gigantesque en pleine zone de biodiversité foisonnante (amphibiens, complexe bocager, mares et zones humides avec batraciens , avifaune etc...) est tout simplement fou et criminel. Ce n'est pas un hasard si dans cette affaire le MEDEF se trouve en première ligne dans les soutiens à la construction.  Le Président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie 44, Jean-François Gendron, Richard Thieret, président du Centre national des jeunes dirigeants (CJD), ou encore Grégoire Gonnord, un des dirigeants du Club des Trente (réseau qui regroupe tous les grands patrons du grand ouest) et PDG du groupe Fleury-Michon, tous militent en faveur du démarrage des travaux. Certains n'hésitant pas à recourir au chantage à l'emploi.

    S'opposer à cette construction c'est s'opposer au développement illimité du capital qui nous tue. Il faut le répéter : Le capitalisme s'est mué en système global et c'est sur tous les fronts que nous devons l'attaquer. A Notre-Dame-des-Landes, c'est une lutte contre le capitalisme et sa société de croissance fondée sur la démesure qui s'engage.

    On objectera que parmi les occupants de la ZAD, figurent les ineffables porteurs de dreadlocks plus soucieux de solidarité avec les sans-papiers et de débats autour du monde carcéral que d'autonomie identitaire. On objectera aussi qu'on y trouve des casseurs décérébrés de la mouvance Black Bloc qui n'ont pour horizon politique que de « casser du flic et des vitrines ».Il n'est pas question ici de le nier. Mais parmi tous les autres, il se trouve également des militants pour qui le capitalisme mondialisé est l'ennemi numéro un et avec qui nous pourrions sans aucun doute définir des convergences de luttes. Il y a là bas de véritables travailleurs qui cherchent une alternative viable à la société de consommation et tentent une nouvelle expérience du « vivre ensemble ». Il y a également de jeunes agriculteurs qui ont fait le choix de rester sur les terres de leurs parents. La récupération des terres arrachées aux promoteurs par ces autonomistes est probablement le début d'une nouvelle forme de militantisme dont il faudra suivre les évolutions.

    Autre zone de combat : Sivens. La mobilisation ne faiblit pas dans le Tarn, où des opposants à la construction du barrage occupent le terrain depuis plusieurs semaines. De nombreux heurts ont opposé des militants aux forces de l'ordre. Les opposants veulent empêcher l'accès au site aux engins de chantier destinés à« décaper » le sol, c'est-à-dire l'enlèvement des souches et la mise à nu du terrain.  "Le barrage n'est pas encore construit, on peut encore faire des choses, clame un opposant. De toute façon, ce que nous faisons ici est important car cela nous permet de sensibiliser les gens. D'autres projets comme celui-ci seront sans doute développés plus tard."

    Nous sommes entrer dans une nouvelle ère du combat politique qui va nécessiter de nouveaux rapprochements. La révolution de la décroissance est une révolution par le bas, à l'échelon local, au sein de communautés autonomes pour qui il existe des convergences d'intérêts et de luttes.

    Se déroule devant nos yeux une période intense de recomposition idéologique, un carrefour où se rencontrent et s'entrechoquent toutes les positions intellectuelles et politiques confrontées au turbo capitalisme que nous subissons aujourd'hui de plein fouet. Alors que « gauche » et droite » apparaissent plus que jamais comme sœurs siamoises du monstre libéral, on nous annonce des lois sur la croissance comme autant de danses de la pluie pour invoquer le dieu développement. L'écotartuffe Noël Mamère en appelle à Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, et l'oligarchie ploutocratique, déjà gangrenée par le luxe et l'oisiveté pour reprendre les termes d'Emile Massard, nous assure que l'Afrique est le marché du futur pour l'Europe. Le capital ayant pressé le citron européen à son paroxysme se tourne aujourd'hui vers les derniers dissidents de la société de consommation.

    Parallèlement, une « gauche » critique, qui se veut de plus en plus radicale, commence à émerger et lance d'intéressantes pistes de contre-société dans les domaines sociaux, politiques et culturelles.

    L'excellent mensuel Politis a récemment consacré un dossier sur le thème travail / temps libre empruntant certaines analyses d'André Gorz.

    Les expériences menées au cœur de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes sont d'un intérêt majeur pour qui s'intéresse aux contre-sociétés et aux projets d'après développement. De nombreuses tentatives d'autogestion et de vie en autonomie sont mises en place au sein de communautés spontanées. Il existe au sein de cette mouvante radicale tout un tas de collectifs, groupes associatifs ou réseaux d'entraides et d'échanges qui pensent et organisent leur sortie du capitalisme. La nébuleuse de la décroissance est sans aucun doute le phénomène le plus prolifique en la matière.

    Il faut le reconnaître. C'est au cœur de « la gauche radicale » et des organisations libertaires que la critique capitaliste et celle de la société de croissance sont les plus fécondes. C'est au sein de ces groupes en marge que se forge la nouvelle utopie et les contre-projets les plus novateurs.

    Nous sommes nombreux chez les radicaux identitaires à trouver insuffisant et réducteur le projet de société proposé par la mouvance nationale. L'avenir n'est plus au productivisme effréné ni à l'homo consumance.

    Nous pensons au contraire qu'une sortie du capitalisme est nécessaire et qu'une révolution culturelle est inévitable. Il nous faut revoir nos rapports à la consommation, à la production, au travail. Nous devons impérativement nous recentrer sur une démocratie écologique et une autonomie économique locales.

    Il existe indéniablement une convergence de luttes entre ces groupes de la gauche radicale et nos propres positions à l'égard du système capitaliste et de la croissance illimitée.

    Nous sommes à un carrefour où tout devient possible. De nouvelles lignes de front se dessinent. Les propositions et les idées fusent de toutes parts. Pensons librement ! Ne refusons pas le débat, entrons y ! Discutons, rencontrons. Lisons Jean-Claude Michéa, Serge Latouche, Dominique Méda, Michel Onfray et tous ceux qui proposent une critique du « capitalisme mondialisé comme système d'emprise et de déshumanisation totale ».

    Soyons des briseurs de formules ! Réapproprions-nous l'imaginaire ! Constituons le socle de ce nouveau bloc historique populaire destiné à inventer la société de demain.

    Guillaume Le Carbonel

    Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

    N.B. 1: Des militants de Midi-Pyrénées du M.A.S et de la revue Rébellion sont allés afficher leur soutien à la Z.A.D. de Sivens (photographie d'illustration) au grand dam de certains...

    N.B. 2: Guillaume Le Carbonel nous propose ici une version remaniée d'un de ses textes parus sur Novopress

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/10/19/vers-une-necessaire-convergence-de-luttes-5471949.html

  • Chronique de livre: Gil Rivière-Wekstein "Bio, fausses promesses et vrai marketing"

    Gil Rivière-Wekstein, Bio, fausses promesses et vrai marketing, Le Publieur, 2011

    Je suis, comme de nombreux militants de notre mouvance, quelqu'un de très attentif à mon alimentation. Sportif, je cherche par mon alimentation à concilier performances athlétiques, bien-être général, respect de l'environnement et plaisir gastronomique. Ces motivations me conduisent à choisir une grande partie de mon alimentation issue de l'agriculture dite "biologique" et d'acheter certains produits dans des magasins spécialisés. Afin de comprendre les enjeux d'un besoin de rupture avec l'alimentation industrielle moderne et de pouvoir mettre en place cette stratégie diététique bénéfique, il m'a fallu lire quelques ouvrages et visionner des films dénonçant les méfaits de la junk food, des additifs alimentaires, des pesticides et autres dérives modernes. Cependant, en chercheur de vérité friand de controverses et de remises en question, je me suis mis à la recherche d'argumentaires "anti-bio". J'avais parfois entendu ces remarques du café du commerce sur "le bio c'est de la connerie", et des reportages racoleurs sur "les dessous du bio", mais je me demandais malgré tout s'il existait une véritable raison de se méfier des produits certifiés. Je suis alors tombé sur ce livre de Gil Rivière-Wekstein Bio, fausses promesses et vrai marketing. Voilà un titre qui laisse augurer une attaque contre ce qui me paraissait pourtant inattaquable. Serions-nous une fois de plus les dindons de la farce ? Manipulés pour payer plus chers des produits aussi nocifs (voir plus?) que les autres sous prétexte qu'ils disposent d'une petite étiquette verte ?

    Et puis, si comme le sous-entend le titre, tout le bio, ici considéré en bloc, n'est qu'une entreprise marketing, qui pourrait donc bien se cacher derrière ce "complot" ?

    Déjà, ça part assez mal avec le titre, car comme je viens de le dire, désigner le bio comme un seul et même problème est un mauvais raisonnement. Peut-on en effet mettre dans le même sac le petit agriculteur du coin qui demande la certification AB pour attirer quelques clients de plus sur le marché du jeudi matin et le grand groupe industriel qui voit là une nouvelle "part de marché"?
    Bref, je ne détaillerai pas les erreurs et les malhonnêtetés qui composent les pages des deux grandes premières parties du livre. On sait, si on s’intéresse un peu aux manipulations médiatiques par exemple, qu'il est facile de faire dire n'importe quoi à une étude scientifique. Il est aussi facile, pour ne pas rentrer dans une réfutation sérieuse, de salir l'image de quelqu'un pour rejeter d’emblée ses théories. Ce serait comme dire d'un universitaire reconnu, s'il écrit un livre à rebours de l'idéologie dominante, que ses conclusions sont fausses car cette personne n'est pas vraiment ce qu'elle prétend être (doctorant, ou professeur d'université par exemple). Il pourrait être l'homme de ménage de la Sorbonne que cela n'invaliderait en rien ses travaux. Et bien dans ce livre, c'est ce genre de manipulation qui est utilisé. On prétend que le bio n'est pas meilleur au goût car "le goût n'est pas dans le cahier des charges" (ce qui ne prouve rien), que les pesticides étaient déjà bien employés au début du XXe siècle car on retrouve des recommandations "dans les revues syndicales des années 1900" (ce qui ne nous renseigne pas sur la nocivité de ces anciens pesticides et de la quantité employée, ou simplement à quel niveau ces recommandations étaient diffusées et suivies). On nous apprend aussi que le vin bio nécessite "plus de traitement" car on compare seulement la fréquence de traitement (sans précision sur la nature de ces derniers), ou que manger bio, ce n'est pas manger équilibré... merci quand même.
    Bref, au delà de sa capacité à tout mélanger, à manier les chiffres et les études avec légèreté, l'auteur nous fait comprendre entre les lignes que quelque chose d'autre se cache derrière cette grande arnaque. Déjà, les attaques ad hominem sont lancées sur ces pionniers de l'agriculture biologique que l'auteur tente de faire passer pour des illuminés. D'ailleurs certains le sont certainement, mais encore une fois, cela ne saurait changer quoi que ce soit à la problématique du livre.
    En réalité, c'est surtout de la troisième partie du livre que j'aimerais vous parler, le pivot de toute l'accusation. Pour faire simple, on nous apprend que le bio est en réalité une entreprise fasciste, collabo, eugéniste, réactionnaire, bref, vous les connaissez tous. Respect quand même pour le travail de recherche qui nous permet de dresser une véritable généalogie de l'agriculture biologique et des mouvements écologistes de la première partie du XXe siècle et de l'immédiate après-guerre. On y retrouve des noms familiers, Pétain, Coston, Carrel, Ellul, Pourrat, et même Giono et Barjavel sont mis au rang des accusés (surtout Giono). La fin du livre nous offre un délire complet dont le titre du chapitre "Quand le totalitarisme guette" nous donne le ton. Méfiez-vous donc des vilains fascistes qui voudraient vous faire manger sainement, cela pourrait être un complot, un "projet politique", même Nicolas Hulot est foutu, le bio l'aurait rendu machiste (et donc fasciste car ça en est une forme, dans l'esprit du livre).

    Alors oui, le bio est encore trop cher, et c'est sans doute un bon filon en terme marketing. Oui, il y a beaucoup d'illuminés qui gravitent autours de l'écologie, beaucoup de charlatans et de personnes peu sérieuses, il suffit pour cela de lire les "bio contacts", magasines gratuits disponibles en boutique bio. Oui, le bio ne va pas vous guérir systématiquement du cancer et ne vous dotera sans doute pas de perceptions extra-sensorielles par l'ingestion de graines germées. Oui le bio perdra de son intérêt s'il devient un bio industriel, mais que vaut le bio industriel face à l'industriel non-bio ? Dans tous les cas, l'alimentation biologique, locale et équilibrée, est un pas sur le chemin qui nous éloigne le plus possible du contre-modèle américain-mondialisé-consommateur-obèse, et ça c'est une bonne chose.
    Oui, il existe des liens entre Pétain, pour qui la politique agricole était une priorité, et les pionniers de l'écologie. Oui, certaines figures de la science, certaines personnes soucieuses de l'avenir de notre planète ont eut le malheur de ne pas pencher pour le camp des vainqueurs. Il parait qu'au début des années 1940, il en existait 40 millions comme disait le titre d'un fameux livre (40 millions de Pétainistes, de H. Amouroux).
    Que cela trouble nos auteurs (car en réalité ils sont deux, sa femme collaborant avec lui), grand bien leur fasse ! De mon côté pour tout vous dire, cela me fait plaisir. Cela confirme beaucoup de mes intuitions et donne de la cohérence à notre combat. On ne protège pas l'Homme et ses particularités ataviques sans protéger sa terre, et finalement, qui d'autre que nous possède la cohérence et la légitimité de ce discours ? Je vois que la préoccupation écologique reprend de plus en plus de place dans nos milieux dissidents, et nous continuerons, aux yeux de nos adversaires à vouloir préserver nos corps, notre patrimoine génétique et le sol sur lequel nous prenons racine.

    Franck / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Les Etats ne se donnent pas les moyens d’enrayer l’érosion de la biodiversité

    Les objectifs que s’est fixés la communauté internationale pour enrayer l’érosion de la biodiversité mondiale d’ici à la fin de la décennie ne seront, pour une majorité d’entre eux, pas atteints. Alors que s’ouvre à Pyeongchang (Corée du Sud) la 12e Conférence des Nations unies sur la diversité biologique à laquelle participent 194 Etats, un rapport d’étape, publié lundi 6 octobre, montre que les vingt cibles dites d’Aïchi adoptées en 2010 pour agir sur la disparition des espèces et la dégradation accélérée des écosystèmes ne sont pas ou trop peu mises en œuvre.

    Si un changement de cap n’est pas rapidement décidé, il est donc fort probable qu’en 2020, la communauté internationale soit contrainte d’assumer une nouvelle décennie d’inaction. En 2002, les gouvernements s’étaient collectivement engagés à freiner le déclin de la biodiversité. Dix ans plus tard, aucun n’était au rendez-vous.

    « Sur la base des tendances actuelles, les pressions sur la biodiversité continueront de s’accroître au moins jusqu’en 2020, et la biodiversité poursuivra son déclin », conclut ce quatrième rapport sur les perspectives de la diversité mondiale, tout en notant cependant qu’un nombre important d’Etats a mis en place des stratégies nationales.

    Création d’aires protégées

    Parmi les objectifs que les experts estiment pouvoir être atteints, figure la protection d’au moins 17 % des espaces terrestres et marins. A condition toutefois que les engagements existants sur la création de ces aires protégées soient tenus, soulignent-ils, en s’inquiétant du fait que les espaces choisis ne sont pas nécessairement les plus importants du point de vue de la biodiversité et des services écosystémiques rendus.

    Autre avancée : le protocole de Nagoya, qui organise l’accès aux ressources génétiques – le matériel d’origine végétale, animale ou microbienne – et le partage des avantages tirés de leur exploitation, entrera en vigueur le 12 octobre. Cinquante Etats l’ont à ce jour ratifié.

    Liste de retards, voir de renoncements

    Voilà pour ce qui peut être mis au bénéfice des quatre années écoulées. Pour le reste, le rapport énumère une liste de retards, voire de ce qui peut être perçu comme de véritables renoncements. L’utilisation excessive d’engrais chimiques se poursuit. Si quelques progrès sont enregistrés en Europe et en Amérique du Nord, « les niveaux sont encore néfastes pour la biodiversité ».

    La nécessaire protection des récifs coralliens, actée au titre de l’objectif 10, reste en grande partie lettre morte et « les pressions liées à la pollution terrestre et le tourisme incontrôlé sont en hausse ». Aucun progrès significatif n’est relevé dans l’élimination des subventions publiques néfastes pour la biodiversité. Si les espèces envahissantes sont mieux identifiées, aucune politique sérieuse pour les maîtriser n’est mise en œuvre…

    Pour d’autres objectifs – intégration des valeurs des services écosystémiques dans les comptes publics, attention portée aux savoirs traditionnels des communautés autochtones, mobilisation des ressources financières… –, le tableau de bord des objectifs d’Aïchi s’affiche à l’orange montrant qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire jusqu’au but fixé.

    Aide financière insuffisante

    « A mi-chemin de notre grand plan pour la nature, il est clair que l’appel d’urgence que nous avons lançé en 2010 à Nagoya n’a pas été entendu », déplorait quelques jours avant la conférence de Pyeongchang, Julia Marton-Lefèvre, la déléguée générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

    A leur décharge, les pays en développement, où se jouent les plus grands enjeux de protection de la biodiversité mondiale, argueront que les pays industrialisés n’ont pas n’ont plus tenu leur engagement de multiplier par deux d’ici à 2015 leur aide financière pour leur permettre d’adopter les politiques adéquates. C’est vrai, et le sujet devrait alimenter les plus vifs débats des jours à venir.

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/357989-les-etats-ne-se-donnent-pas-les-moyens-denrayer-lerosion-de-la-biodiversite#more-357989

  • Ce sac plastique qui cache le vote d'un piège énergétique

    Dans la nuit de vendredi et samedi, nos députés ont courageusement veillé jusqu'à l'aube pour abolir le sac plastique et la vaisselle jetable en plastique (les bébés restant, eux, toujours jetables). Cette décision, qui restera gravée dans la mémoire de tout amateur de pique-nique, a fait la une des journaux, alors que

    "l'essentiel fut voté dans un grand silence d'indifférence, sans l'ombre d'un débat pour l'avenir de notre pays. L'article 1er du projet de loi adopté dès le vendredi matin ne concerne que notre facture d'électricité, notre indépendance énergétique, et notre excellence industrielle. C'est tout. Ce que cet article pose, c'est l'équation à résoudre concernant le mix énergétique, mais il se garde bien de la résoudre. Ainsi,

    • la part du nucléaire dans la production d'électricité devra être réduite de 75 à 50% à l'horizon 2025 ;
    • la consommation énergétique diminuer de moitié en 2050 par rapport à 2012 ;
    • figurent la baisse des émissions de gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030, et leur division par 4 en 2050 ;
    • enfin, la part des énergies renouvelables doit être portée à 23% en 2020 et 32% en 2030, et la consommation des énergies fossiles diminuer de 30% en 2030.

    Bon courage ! Ne serait-ce que pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en diminuant la part du nucléaire, cela me parait être un certain challenge à résoudre. Si on met tous les autres pourcentages dans le shaker, j'ai du mal à voir ce qui va pouvoir en sortir en terme de programmes d'équipements pour la France : 3 millions de chômeurs juchés sur des vélos pour alimenter les ampoules de nos guirlandes de Noël ? Aucun débat sur les impacts liés au coût de l'électricité et sur ses conséquences pour les ménages et notre industrie. Le sac plastique cachait donc une forêt de pourcentages alignés sous forme d'une équation impossible à résoudre, une équation qui n'est que l'expression de la plus pure utopie."

    Louise Tudy