Corse – Vendredi soir, à Bastia, une manifestation contre le confinement et pour la défense des commerçants a animé les rues.
économie et finance - Page 205
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Bastia – Manifestation contre le confinement et pour la défense des commerçants jugés “non essentiels”
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La mondialisation, stade suprême de l'expansion du capitalisme (texte de 2014) 2/4
Les règles de conduite du capitalisme financier
Mais il ne faut pas se tromper sur le sens de cette évolution. Les mesures de dérégulation et de libéralisation financière des années 1970 et 1980 correspondent aussi à une époque où l'érosion des taux de rentabilité du capital a ouvert une crise structurelle du capitalisme, que celui-ci ne pouvait surmonter qu'en remettant en cause les acquis sociaux au sein des pays développés et en intégrant les pays tiers dans une nouvelle division internationale du travail. L'avènement du capitalisme financier coïncide avec le moment historique où, à partir des niveaux de productivité et de rentabilité irréversibles qu'il a lui-même engendrés, il ne lui était plus possible de procéder en termes d'économie réelle à l'expansion de la valorisation du travail vivant, d'où une suraccumulation structurelle du capital mondial qui se traduit notamment par un chômage structurel de masse, la fermeture de nombreux sites industriels et la fuite du capital-argent dans des bulles financières. La mondialisation, de ce point de vue, n'est rien d'autre que la réorganisation planétaire des processus productifs de la valeur et des processus de distribution de celle-ci pour sortir d'une crise structurelle de rendements marginaux décroissants.
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La mondialisation, stade suprême de l'expansion du capitalisme (texte de 2014) 1/4
Des frontières détruites. Des démocraties balayées. Des vies condamnées. Pire la Terre transformée en un vaste marché Pilotée depuis le début des années 1970 par des États qui se sont faits les complices de leur propre dessaisissement, la mondialisation a non seulement aggravé les inégalités entre les différents pays du monde, mais aussi à l'intérieur de chacun d'eux. Histoire d'une conquête.
En novembre 2001, 45 % des Français estimaient que « la mondialisation présente plus d'inconvénients que d'avantages pour la France » (sondage Ipsos). En 2003, un sondage Politis-CSA indiquait que 72 % des Français s'inquiètent ou sont hostiles à la mondialisation. En juillet 2007, 74 % d'entre eux la jugeaient dangereuse pour les salariés (sondage Sofres) Le dernier sondage Ipsos-Cevipof montre qu'en 2013, 61 % des Français continuent à percevoir la mondialisation comme une « menace », et que cette opinion nourrit une perception négative de l'avenir qui rend plus insupportables encore les difficultés qu'ils connaissent. Aujourd'hui seuls 18 % des Français ont encore une image positive de la mondialisation. Dans son Rapport pour le président de la République sur la France et la mondialisation, daté de septembre 2007 Hubert Védrine écrivait que « si la mondialisation n'était qu'une éventualité, un choix possible parmi d'autres, et qu'elle fasse l'objet d'un référendum dans l'Union européenne, il est très probable que le non l'emporterait dans beaucoup d'entre eux ».
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Union européenne, l'objection démocratique 4/4
Un des concepts centraux de la théorie de Habermas sur l'Europe politique est le concept patriotisme constitutionnel. Contrairement à ce que Ton pourrait croire, la doctrine du patriotisme constitutionnel n'a rien de patriotique. Elle repose au contraire sur l'idée que les seuls liens qui doivent unir les membres d'une société politique sont des liens juridiques, lesquels se fondent sur une obligation de loyauté à la constitution dont les dispositions fondamentales portent sur la protection des libertés individuelles. Le patriotisme constitutionnel n'exige des individus qu'une seule chose, qu'ils soient respectueux de la liberté de leurs compatriotes comme ces derniers doivent l'être de la leur. La citoyenneté est ainsi déconnectée du patriotisme affectif au profit d'une organisation formelle.
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Union européenne, l'objection démocratique 3/4
L'État de droit sans le peuple
Un premier facteur de dissolution des liens communautaires est consubstantiel à l'anthropologie libérale en ce qu'elle réduit l'individu à n'être qu'une machine désirante en quête de satisfactions individuelles. Dans son grand ouvrage classique, Communauté et société, Ferdinand Tônnies analysait déjà très en profondeur la mutation anthropologique majeure qui transforme les communautés organiques en sociétés contractuelles. Louis Dumont, à sa suite, a montré que cette transformation, inédite dans l'histoire de l'humanité, était le résultat du développement de l'individualisme.
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Politique & Eco n°274 avec Jean-Pierre Chevallier : Dernières nouvelles du tsunami bancaire
Olivier Pichon et Pierre Bergerault reçoivent Jean-Pierre Chevallier : business économiste, monétariste et analyste financier.
« Nos amies » les banques européennes et françaises toujours trop endettées.
Le tsunami n’a pas eu lieu mais le rapport fonds propres sur dettes reste très inquiétant (Société Générale par exemple). L’utilisation abusive de l’effet de levier (leverage) a conduit la BCE à injecter 1 900 milliards d’euros dans le système.
Le problème est que ces milliards sont de la pure création monétaire dispensés par Mme Lagarde via le fameux QE (assouplissement quantitatif). Pour l’heure, pas d’inflation consécutive à cette planche à billets mais une lourde menace demeure.
En revanche, l’Amérique a distribué des liquidités à partir d’emprunts sur les marchés et les a distribués aux citoyens américains. Ces sommes sont revenues vers les banques sur les comptes courants et les comptes d’épargne très liquide, de telle sorte que les banques ne sont pas menacées, aux USA, par ce fameux tsunami, d’autant que le ratio fonds propres / engagements reste dans des limites raisonnables.
Tout ceci devrait conforter le rôle du dollar car la dette américaine est fortement demandée sur les marchés. Il n’est pas encore venu le temps d’enterrer le dollar et la puissance de l’oncle Sam selon Jean-Pierre Chevallier. -
Union européenne, l'objection démocratique 2/4
À partir de 1992, avec le traité de Maastricht, puis avec les traités d'Amsterdam (1997), Nice (2000) et Lisbonne (2007) les pouvoirs du Parlement européen ont été constamment augmentés de sorte qu'il est devenu, dans de nombreuses matières, un véritable co-législateur. Par ailleurs, la Commission européenne est responsable devant lui et il peut la renverser (ce qu'il n'a jamais fait), exactement comme un gouvernement national peut être renversé par un parlement national. Afin de parfaire cette évolution, il avait été proposé, en 2004, dans le traité établissant une Constitution pour l'Europe, d'introduire les concepts et le vocabulaire constitutionnels dans la désignation des compétences des différents organes de l'UE et de permettre ainsi au Parlement européen de voter de véritables lois européennes. L'organisation du pouvoir dans l'UE se rapprochait alors clairement de l'organisation du pouvoir dans un État parlementaire. Cependant, tempérament à ce tropisme parlementaire, le Parlement européen n'est pas le co-législateur dans tous les domaines de compétences de l'UE. Si le traité de Lisbonne a bien fait du Parlement européen un co-législateur de principe, avec le conseil des ministres de l'Union européenne, il ne lui a cependant donné aucune compétence en matière diplomatique ou dans les affaires étrangères. Par ailleurs, le Parlement européen, à la différence des parlements nationaux, ne dispose pas de l'initiative législative. Il ne peut que demander à la Commission européenne de prendre des initiatives, laquelle est libre de suivre ou non ses recommandations. Il ne dispose donc que d'une faculté de supplier, à l'image de celle qui existait dans les anciennes monarchies parlementaires du XIXe siècle.
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Controverse : qui est responsable de la crise ?
C'est une version économique de la poule et de l'œuf : qui est responsable de la crise économique, les États ou les acteurs financiers, à commencer par les banques ? Deux de nos journalistes défendent chacun l'une des deux thèses(1), celle de la défaillance des politiques et celle de la culpabilité des banquiers. Les deux analyses se fondent sur des logiques très différentes il n'est pas surprenant que la plus interventionniste dénonce la passivité des États. Si l'on croit encore au politique, les gouvernements doivent en effet être tenus pour les principaux responsables de la crise actuelle. Reste à savoir de quel pouvoir dispose encore le politique dans le monde et dans le système international actuels. Les banquiers, somme toute, ont fait leur métier, qui consiste à gagner de l'argent, les gouvernants n'ont pas fait le leur, qui consiste à protéger les intérêts de leur peuple. Lorsque les gens de Goldman Sachs et les dirigeants grecs truquent les comptes de la Grèce, tous sont coupables, mais qui l'est le plus ? Il est vrai qu'aujourd'hui, Loukas Papadimos, qui était Gouverneur de la Banque de Grèce à l'époque où les comptes du pays furent truqués et qui occupa par la suite les fonctions de vice-président de la Banque Centrale Européenne (BCE), est devenu Premier ministre de la Grèce. Et que Mario Draghi, qui était vice-président pour l'Europe de Goldman Sachs à l'époque du truquage des comptes grecs, préside actuellement la BCE.
De la poule et de l'œuf, qui est le plus responsable ? Une chose est certaine, tout le monde n'y a pas perdu.
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Union européenne, l'objection démocratique 1/4
L'argument du déficit démocratique est l'objection la plus forte que l'on puisse adresser à l'Union européenne, puisqu'il est aujourd'hui très largement admis que la légitimité vient, en dernière instance, de la souveraineté du peuple ou de la nation Cet argument reste remarquablement équivoque, d'autant qu'il renvoie à une conception mythique et jamais réalisée de la démocratie.
Si l'on pense, avec Rousseau, que la volonté du peuple ne se représente pas, alors les États qui composent l'Union européenne ne sont pas plus démocratiques que ne l'est cette dernière. Si, au contraire, on accepte le principe de la représentation, alors l'Union européenne n'est pas moins démocratique que les États. L'analyse institutionnelle ne permet pas, à elle seule, de comprendre le déficit démocratique.
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L'avidité des banques a conduit à la crise (texte de 2012)
Les politiques se défaussent volontiers de leurs responsabilités sur les banques, dont l'avidité insatiable serait à l'origine de la crise. Est-ce complètement faux ?
« Malheur à celui par qui le scandale arrive… ». La faillite surprise de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, a ouvert la longue litanie des excès de la finance. Mis en cause par l'opinion et les élites politiques, le système bancaire est devenu un bouc émissaire commode. Il n'est pourtant pas tout à fait étranger aux turpitudes qu'on veut lui faire porter.