
économie et finance - Page 323
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Usine Ascoval : l’incompétence au coeur du macronisme
Le mercredi 27 février 2019 pourrait marquer la disparition d’une des dernières oasis dans le désert de la sidérurgie française.
Depuis des mois, les 281 salariés de l’usine de Saint-Saulve dans le valenciennois vivent dans l’angoisse, au gré des séances de la chambre commerciale du Tribunal de Grande Instance de Strasbourg, où ne se sont présentés que de rares repreneurs.Pour finir, les pouvoirs publics ont adoubé un acteur improbable : la société Altifort.Soutenue par le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, et davantage encore par le Président de Région Xavier Bertrand, cette solution s’est effondrée la semaine dernière avec le forfait du « repreneur » qui aurait « trompé tout le monde » selon les mots du ministre.En réalité, il n’y a pas eu tromperie mais de l’incompétence ou au mieux un incroyable amateurisme.Altifort est une entreprise moyenne de 4 ans d’existence (oui 4 ans seulement !) et dont le capital s’élève à 23 millions d’euros, avec en face des dettes non négligeables. Dans le cadre du projet de reprise et de redressement d’Ascoval, dont le coût financier s’élève à 150-200 millions d’euros, elle apportait uniquement 10 millions et disait pouvoir obtenir 25 millions d’un fonds spéculatif espagnol. Le reste devant venir de l’Etat, de la Région et des collectivités sous forme d’avances ainsi que des banques sous forme de prêts. Une goutte de capital et une montagne de dettes pour financer la reprise et le redressement d’une activité déjà fragilisée par la crise de l’acier.Tout cela est une gigantesque farce qui n’aurait pas même abusé un jeune diplômé d’école de commerce. Elle serait drôle si elle n’avait pas « trompé » un ministre issu de cette caste qui nous toise depuis des années du haut de sa « compétence ».La solution au drame d’Ascoval comme celui de Ford Blanquefort n’est pourtant pas très compliquée.Dans un cas comme dans l’autre il y a un bel outil industriel, des équipes de direction et de production compétentes et une clientèle nombreuse et fidèle ; le problème vient d’un capital privé rivé sur les « start-up » chères à Emmanuel Macron et qui ne s’intéresse guère à des activités qu’il préfère voir prospérer en dehors de France.C’est donc l’Etat stratège avec son bras financier qu’est la Banque Publique d’Investissement qui doit frapper fort au lieu de bricoler des schémas pour le moins acrobatiques. Reprendre le site, le moderniser avec du capital public, le redresser économiquement pour le céder enfin, au bout de quelques années, à des industriels fiables avec, potentiellement, une plus-value à la clé.Ce n’est que du bon sens, le nôtre, celui d’un parti, le Rassemblement National, qui sera prêt à consacrer de l’argent public pour que vive une industrie française pérenne, ainsi que les territoires et les hommes qui en dépendent. Bref, pour que vive la France !Communiqué de Jean Messiha,Délégué National du Rassemblement National -
Au moment où s'ouvre le Salon de l'Agriculture, le Parti de la France présente ses 12 propositions pour le monde rural :
En dix ans un tiers des exploitations agricoles à disparu en France dans l'indifférence générale y compris celle des syndicats censés les représenter mais fonctionnant de plus en plus comme les mandants de leurs propres intérêts ou de ceux exclusifs des grandes exploitations. Entre un tiers et la moitié des exploitants gagnent moins de 350 euros par mois, l'immense majorité des éleveurs touchant moins de 1 000 euros. 75 % des exploitants à la retraite touchent une pension inférieure à 450 euros mensuels. Tous les deux jours, un agriculteur se suicide. Voilà le quotidien, voilà la réalité de notre monde paysan.Au moment où s'ouvrent les portes du Salon de l’agriculture 2019 et où Emmanuel Macron, lors de son inauguration samedi, toujours dans l'incantation, s'est autoqualifié de « patriote de notre agriculture », les Français attachés à notre ruralité sont en droit d'exiger des actes.Le Parti de la France demande à l'Exécutif de s'engager sur douze points essentiels.- Alléger la pression administrative et normative pesant sur les exploitations et procéder au gel de toute nouvelle évolution réglementaire risquant de générer de nouvelles charges.
- Réduire le coût du travail, notamment saisonnier, pour permettre aux employeurs agricoles d'être compétitifs par rapport à leurs concurrents européens.
- Permettre par la loi un rééquilibrage équitable entre les intérêts des agriculteurs, des industries de transformation, et surtout ceux de la grande distribution en mettant un coup arrêt aux pratiques et méthodes de cette dernière trop souvent établies sur la base du fait accompli. C'est aux producteurs qu'il appartient de fixer les prix.
- Limiter le développement et les effets de l'agriculture cellulaire encouragée par les multinationales de l’industrie agro alimentaire et les fonds de pension anglo-saxons.
- Légiférer contre l'accroissement des accaparements de terres fertiles par des groupes étrangers sans rapport avec le domaine de l'agriculture et, à l'inverse, prendre des mesures pour assurer la transmission et les successions dans la pérennité des exploitations et chaque fois que cela est possible, dans le cadre familial.
- Promouvoir la qualité française par l’instauration d'un label de référence tout en agissant dans le cadre de la Politique Agricole Commune pour une protection des productions communautaires, le refus des traités commerciaux qui ouvrent les portes à des produits qui ne respectent pas les normes imposées à nos agriculteurs, et une dynamisation de nos exportations.
- Stopper le processus en cours de transfert des aides européennes à l’agriculture vers un budget dédié à l'accueil des migrants.
- Garantir le versement dans des délais raisonnables des aides promises par la Commission européenne et par les Régions aux exploitants, en particulier aux producteurs laitiers qui font le choix du bio.
- Mettre fin à l'agribashing. Nos compatriotes agriculteurs sont de plus en plus en proie à des campagnes incessantes de dénigrement sur les thèmes de la pollution, de la malbouffe, de la maltraitance animale, alors que l'agriculture française est exemplaire dans sa réduction des traitements phytosanitaires et des pesticides, comme dans sa recherche de qualité. Ces campagnes doivent cesser tout comme doivent cesser les actions pro véganisme.
- Développer la recherche pour une agriculture française de la précision et de l'excellence
- Soutenir les filières à forte potentialité comme les céréales, la viticulture et les produits laitiers.
- Mettre fin aux sanctions contre la Russie qui, en suscitant des mesures de rétorsion contre l'Europe et donc contre la France, met en péril de nombreuses exploitations, touchant en particulier les filières du porc, du lait et des fruits et légumes.
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« Contre le libéralisme », le nouvel essai d’Alain de Benoist qu’il faut lire
Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ La parution d’un ouvrage d’Alain de Benoist est toujours un événement. Qu’on apprécie ou pas les idées de ce penseur contemporain majeur, la rigueur et la cohérence de ses écrits font de chaque essai d’Alain de Benoist un texte à lire et à relire.
PolémiaLe titre du nouvel essai d’Alain de Benoist – Contre le libéralisme [1] – est des plus explicite et ne surprendra pas ceux qui connaissent son œuvre philosophique et politique. Le sous-titre de l’essai est également très clair : « La société n’est pas un marché ».
A l’évidence, Alain de Benoist ne se réclame pas du libéralisme mais de sa critique.
Car l’auteur nous livre, dans cet essai dense et documenté de nombreuses références érudites, un appareil critique méthodique de l’idéologie libérale, de ses fondements comme de ses conséquences.
Un ouvrage qui tranche par conséquent avec la doxa libérale/libertaire du Système et pour cette raison un essai novateur.
Le libéralisme domine, mais faut-il s’en réjouir ?
Le libéralisme triomphe aujourd’hui, du moins en occident, comme d’ailleurs la figure archétypale du bourgeois.
Pour Alain de Benoist, le libéralisme a « acquis une portée mondiale depuis que la mondialisation a institué le capital en tant que réel sujet historique de la modernité. Il est à l’origine de cette mondialisation qui n’est jamais que la transformation de la planète en un immense marché » et il « inspire ce qu’on appelle aujourd’hui la pensée unique libérale/libertaire ». Et comme toute idéologie dominante, il est aussi celle de la classe dirigeante.
Mais cette domination, que Francis Fukuyama célébrait hier comme la fin de l’histoire humaine, est-elle pour autant juste et bonne ?
C’est à cette question qu’Alain de Benoist nous invite à répondre en procédant à un vaste examen du libéralisme comme doctrine philosophique, économique et aussi politique. Et comme paradigme de la modernité et du capitalisme.
Qu’est-ce que le libéralisme ?
Au-delà de la diversité des écoles libérales, l’auteur s’efforce de définir le cœur de la doctrine libérale : l’individualisme méthodologique radical qui voit en l’individu un détenteur de « droits », indépendamment et préalablement à tout ordre politique et social.
Le libéralisme apparaît donc tout de suite en rupture avec la conception traditionnelle de la liberté : la liberté ne se définit plus comme le pouvoir participer à la vie publique, mais au contraire comme le droit de… s’en affranchir.
Le libéralisme repose sur un principe totalement dissociant et nie que l’homme soit un animal politique et social. « La société n’existe pas » disait ainsi Mme Thatcher !
A rebours de toute anthropologie, les libéraux ne connaissent que des individus s’associant « librement », agissant selon leur seul intérêt et nient toute légitimité aux ensembles holistes et notamment toute définition du bien commun.
Cela pose d’ailleurs la question de la démocratie, de la communauté et de la respublica, concepts antinomiques du libéralisme. Car Alain de Benoist montre bien que le libéralisme, en excluant tout dévouement à la communauté d’appartenance, ne saurait justifier que l’individu se sacrifie pour les autres.
Pour cette raison, une communauté libérale est une aporie. « Ni patrie ni frontières » n’est que la conséquence logique et fatale de l’idéologie du « laisser-faire, laisser-passer »[2].
Le déni du déjà-là
L’idéologie libérale exprime donc un radical « déni du déjà-là » – pour reprendre l’expression de Jacques Dewitte – en prétendant que l’homme peut se construire tout seul, hors de la compagnie et même contre celle des autres hommes.
Les libéraux refusent que l’homme soit d’abord un héritier et reprennent à leur compte une vision optimiste et orientée de l’histoire : demain sera toujours mieux qu’hier car l’homme s’affranchira toujours plus des « contraintes » du passé. C’est l’idéologie du progrès.
Mais « ce qui est présenté comme un programme d’émancipation vis-à-vis de tout ce qui pourrait nous contraindre, débouche en réalité sur l’explosion des subjectivités et le choc des égos ».[3] Il débouche aussi sur la société indistincte, celle où l’appartenance collective tend à devenir impensable aux individus, et qui suscite le malaise parce qu’elle est perçue comme chaotique et dépourvue de sens.[4]
Car le chaos contemporain résulte du triomphe du libéralisme/libertaire. Et Alain de Benoist montre comment cette « libération » cache l’obsession de la croissance économique, la place disproportionnée des valeurs marchandes et l’assujettissement de l’homme à l’axiomatique de l’intérêt. Car le marché « ne crée donc les conditions de la liberté que parce que la liberté est mise au service du marché »[5].
Peut-on être libéral et conservateur à la fois ?
Les chapitres centraux de l’essai d’Alain de Benoist portent sur l’œuvre de Friedrich Hayek et la question du conservatisme et de l’identité : peut-on en effet s’affirmer à la fois libéral et conservateurou encore libéral et national ? Un positionnement que revendique une bonne partie de la droite en France.
Pour répondre à cette interrogation, Alain de Benoist se livre à un examen sans concession de l’œuvre d’Hayek et en particulier de son analyse du rôle des traditions et de ce qu’il nomme le constructivisme.
La référence au rôle structurant des traditions ou au fait que l’homme doit s’habituer à vivre avec des institutions qu’il n’a pas forcément choisi en raison, peuvent certes séduire un esprit conservateur.
Mais Alain de Benoist montre que dans le même temps Hayek, penseur paradoxal, plaide pour la grande société – par opposition à ce qu’il nomme l’ordre tribal ou archaïque – qui ressemble beaucoup à la société ouverte que Karl Popper et George Soros appellent de leurs vœux.
Or, il y a « une contradiction de principe entre des traditions qui par définition sont toujours le propre de cultures particulières, et l’universalité des règles formelles que Hayek recommande d’adopter »[6].
Et comme Hayek affirme que la grande société libérale est l’aboutissement naturel d’un processus de sélection historique ayant donné naissance à la modernité, il est « aisé de voir par là que la traditionalisme hayékien ne se rapporte en fait qu’à la tradition de… l’extinction des traditions ».[7]
Car la tradition qu’invoque Hayek ne connaît « ni finalité collective, ni bien commun, ni valeur sociale, ni imaginaire symbolique partagé » : elle n’est valorisée que « pour autant qu’elle naît de la désagrégation des sociétés archaïques » traditionnelles.
Un libéralisme impolitique
Le chapitre consacré à Hayek s’ouvre sur une citation ironique : « Laissez faire la misère, laissez faire la mort ! »
Alain de Benoist montre en effet que la critique hayekienne du constructivisme revient de proche en proche à récuser toute politique. L’œuvre de Hayek apparaît sur ce plan comme proprement impolitique, conformément à l’esprit du libéralisme, qui recherche une neutralité axiologique absolue.
La critique du constructivisme par Hayek est donc incapacitante, car « dire que le marché n’est ni juste ni injuste, revient à dire en effet que le marché doit être soustrait dans ses effets au jugement humain, qu’il est la nouvelle divinité, le nouveau dieu unique devant lequel il faut s’incliner ».[8]
Ce qui revient à préconiser une dramatique résignation, proprement inhumaine. S’il faut abandonner le « gouvernement des hommes » pour se trouver livré à « l’administration des choses » – pour reprendre la formule des saint-simoniens -, donc pour être soi-même transformé en chose, où est donc le fameux progrès ?
En outre « la dichotomie faite par Hayek entre ordre spontané et ordre institué apparaît finalement comme irrecevable »[9] : car toute l’histoire de l’humanité est faite d’une combinaison des deux.
Alain de Benoist montre d’ailleurs que le marché lui-même ne s’est pas instauré spontanément, mais résulte bien en Europe de l’action de l’Etat naissant, soucieux d’organiser le développement du commerce pour stabiliser l’assiette, toujours fragile, de ses ressources fiscales.
Du bon usage du conservatisme
Le libéralisme ne saurait donc être conservateur.
Comme l’avait bien vu Marx, son incarnation bourgeoise et capitaliste ne peut se développer sans révolutionner en permanence la société. Alain de Benoist analyse d’ailleurs, à la fin de son essai, « le troisième âge du capitalisme » dans lequel nous sommes entrés. Un capitalisme mondialisé, financiarisé, dérégulé et délocalisé, et qui donne naissance à de nouvelles formes d’aliénations contre lesquelles nous sommes de nouveau impuissants.
Et le libéralisme est désormais un bloc économique, politique et « sociétal ».
La droite s’illusionne par conséquent quand elle croit pouvoir distinguer un « bon » libéralisme – économique et anti-étatiste, avant tout pour séduire les milieux économiques – d’un mauvais libéralisme – libertaire et individualiste pour séduire un électorat populaire conservateur.
Est-ce d’ailleurs pourquoi elle ne parvient pas à réunir « les intérêts du peuple et de la bourgeoisie, de ceux qui souffrent le plus du consensus néolibéral et de ceux qui y trouvent finalement leur profit »[10] ?
Alain de Benoist pose d’ailleurs la question : que faut-il vraiment conserver de nos jours, alors que tout a été déconstruit et noyé dans « les eaux glacées du calcul égoïste » ?
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Il est bien sûr réducteur de prétendre résumer en quelques lignes un ouvrage de 340 pages, aussi riche et qui ouvre autant de champs de réflexion.
C’est pourquoi le plus simple est de recommander la lecture de l’essai Contre le libéralisme qu’Alain de Benoist vient de faire paraître aux Editions du Rocher.
Un ouvrage qu’Emmanuel Macron ne lira certainement pas!
Michel Geoffroy 12/02/2019
[1] « Contre le libéralisme » Alain de Benoist, éditions du rocher 2019, 19,90 €
[2] Alain de Benoist remarque que le mot d’ordre ni patrie ni frontière semble être apparu la première fois en 1777 dans un livre du physiocrate Guillaume-François Le Trosne
[3] Op.cit. page 21
[4] Op.cit. page 137
[5] Op.cit. page 232
[6] Op.cit.page 216
[7] Op.cit. page 217
[8] Op.cit.page 215
[9] Op.cit. page 222
[10] Op.cit. page 305
https://www.polemia.com/contre-le-liberalisme-nouvel-essai-alain-de-benoist-faut-lire/
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Le coût de 40 000 migrants mineurs isolés aurait permis de sauver 40 000 paysans
À l’heure où s’ouvre le Salon de l’agriculture, à la fois la plus grande ferme de France et la manifestation la plus fréquentée par les politiques, faisons un tour d’horizon du monde paysan, auquel 85 % des Français sont très attachés.
4 000 animaux et 360 races seront présentés par 1 050 exposants. (Figaro)Pendant cette 56e fête de l’agriculture, on va célébrer l’excellence de l’élevage français et faire l’éloge d’un savoir-faire unique au monde. Une réputation largement méritée.Les plus belles stars de nos élevages vont être bichonnées, lustrées, brossées comme un sou neuf, telles des mannequins de haute couture, pour se pavaner devant le public et les photographes. La star du salon, c’est « Imminence ».Dans chaque stand, chacun pourra goûter ce qui se fait de meilleur comme produits du terroir pour satisfaire son palais. Éleveurs, maraîchers, céréaliers, vignerons, tous passionnés par leur métier, feront honneur à la réputation de notre production agroalimentaire.Les Français aiment leurs agriculteurs. Ils les jugent sympathiques, passionnés, courageux et surtout utiles..En effet, un paysan nourrit 60 personnes en 2019, contre 15 il y a 40 ans..Le nombre d’exploitations s’est effondré. Le secteur agricole ne représente plus que 3,6 % de la population active..Il reste 474 000 exploitations générant un chiffre d’affaires de 75 milliards d’euros..Pour la 3e année consécutive, le modèle agricole français a été promu « le plus durable au monde » par The Economist, loin devant l’Espagne (19e) ou les USA (26e)..Mais au-delà de cette belle fête, à laquelle participeront les principales figures politiques, et au-delà des beaux discours, des éloges et des sourires de circonstance, c’est un monde en grande difficulté que ce monde rural, soumis à une concurrence mondiale et une réglementation européenne toujours plus dures..Quand nos paysans produisent et vendent à perte, parce que les intermédiaires et la grande distribution sont toujours plus voraces, quand les prix au consommateur ne tiennent aucun compte des prix à la production, il ne faut pas s’étonner de la grande détresse qui gagne nos campagnes..Selon la Mutuelle agricole, 40 % de nos paysans gagnent moins de 360 euros par mois..En 10 ans, un tiers des exploitations a disparu..Un agriculteur se suicide tous les deux jours dans l’indifférence générale, incapable de faire face à ses échéances de crédit..25 000 agriculteurs sont en situation de quasi-faillite..Les emprunts contractés pour les mises aux normes environnementales et sanitaires, exigées par Bruxelles, les ruinent et les pénalisent sur le marché mondial, où règne une concurrence déloyale..Nos paysans sont aussi accusés injustement de pollution ou de maltraitance envers les animaux par des ayatollahs de l’écologie ou de la condition animale..Il font face au véganisme et à un agribashing permanent qui n’arrangent rien..Quant à la solitude qui les frappe, c’est un véritable fléau qui les mine. 25 % d’entre eux sont célibataires, soit le double de la moyenne nationale..Dans son discours devant de jeunes agriculteurs européens, Emmanuel Macron veut « réinventer la Pac »..Emmanuel MacronCompte certifié @EmmanuelMacron.« Le danger pour notre agriculture n’est pas la concurrence des fruits espagnols. C’est le fait que notre bétail soit nourri au soja OGM importé et que le prix de nos volailles en dépende. Le danger n’est pas en Europe mais dans notre dépendance à l’égard d’autres puissances. ».Du vent que tout cela. Jamais la Pac ne sauvera nos paysans. Elle est insuffisante. Le carcan des règles imposées par l’UE les asphyxie..Avec Macron, nos paysans doivent se contenter de promesses sans lendemain. Tout part dans l’accueil des migrants pour lesquels rien n’est trop beau..Le coût des 40 000 mineurs isoles accueillis en 2018, plus de 2 milliards, aurait permis de sauver 40 000 paysans en difficulté, en leur accordant une aide 50 000 euros chacun !..Combien de suicides évités si des dizaines de milliards n’étaient pas engloutis chaque année dans une immigration de miséreux incultes, totalement inutiles à une économie numérique ?.Il en arrive 400 par jour dans la clandestinité, allant s’entasser dans les bidonvilles qui fleurissent partout et détruisent le quotidien des riverains.Sans parler de l’immigration légale qui explose chaque année en distribuant les visas sans compter..Macron espère redresser la France en 3 ans. Il va la couler définitivement au nom du vivre-ensemble..Jacques Guillemain pour ripostelaique.com -
Le poids des retraités
Entre réquisitoire contre un état boursouflé et discrète promotion de la politique d’Emmanuel Macron, la récente note de Bercy sur la fiscalité et les dépenses publiques a été jugée incroyable et insolite par les médias.
Le tableau que présente Bercy des dépenses publiques est édifiant. Pour la simplicité, les proportions s'expriment par rapport à 1 000 euros dépensés. La dépense de loin la plus importante se révèle être celle des retraites. Le budget de l'État y contribue à hauteur de 268 euros sur chaque millier d'euros dépensés. Plus du quart ! La famille, qui est l'avenir, demeure un parent pauvre, puisque seulement 42 euros sur mille lui reviennent. Et pour ce qui est des « services publics régaliens » - défense, sécurité, justice - on atteint péniblement les 60.
L'assurance-maladie constitue le deuxième poste, avec 191 euros pour mille dépensés, prix de « prestations sociales importantes » au contraire de citoyens d'autres pays « moins généreux leurs citoyens reçoivent moins de prestations et paient donc moins d'impôts, de cotisations ou de taxes en contrepartie, ils recourent pour leur couverture maladie ou pour la retraite à des systèmes d'assurance privée auxquels ils cotisent par ailleurs ».
La note de Bercy pointe également l'extrême lourdeur des ponctions publiques sur les finances privées en France 45 3 % de prélèvements obligatoires sur le PIB en 2017 et une dépense publique qui a atteint les 56,5 % du PIB cette même année. C'est du socialisme pur et dur où l'État décide de plus de la moitié des dépenses des richesses créées par les Français, au prix de leur liberté. La redistribution est au premier plan « Le niveau de vie des 20 % des Français les plus pauvres est augmenté de près de 75% grâce à la redistribution ». L'histoire ne dit pas ce qu'il en est des non-Français, qui bénéficient largement de cette redistribution.
C'est Bercy qui le dit
L'un des plus puissants verrous qui maintiennent le système en place, comme le suggère la note, est le coût du travail en France 38 3 € de l'heure en France en moyenne dans l'industrie et les services marchands, contre 25,6 euros au Royaume-Uni. Le choix est vite fait. « La France peut-elle continuer de supporter un tel niveau de dépenses, le système de fiscalité est-il juste ? » demande la note de Bercy.
Mais on peut ergoter à l'envi, il reste que les dépenses liées au système de retraites par répartition constituent aujourd'hui de facto la plus importante variable d'ajustement (268 pour mille euros dépensés, nous l'avons dit) toute modification aurait un impact incomparable par rapport à, par exemple, une économie faite sur la culture (22 euros pour 1 000 dépensés) ou sur l'administration publique (66 pour 1 000).
Mais pour que le système de retraites par répartition fonctionne, il faut renouveler les générations.
Or les chiffres officiels de FINSEE ont révélé lors de la publication de son bilan démographique 2018 que la France connaît une baisse de fécondité depuis quatre ans il y a eu, en 2018,12 000 bébés de moins qu'en 2017 et l'indicateur conjoncturel de fécondité est retombé à son plus bas niveau depuis 2002 à 1,87 enfant par femme, bien en-deçà du taux de renouvellement des générations qui s'établit à 2,1 enfants par femme dans les pays développés. Pendant ce temps, le nombre des femmes en âge de procréer ne cesse de baisser pour 100 femmes âgées de 20 à 40 ans en 1995, on n'en compte à. peine un peu plus de 90 en 2018. L'âge moyen des mères atteint désormais les 30,6 ans, âge où la fécondité naturelle est déjà en baisse.
Si la France connaît toujours un solde naturel positif- la différence entre les nombres de naissance et de décès - soit 144 000 âmes de plus en 2018 par rapport à l'année précédente, « il n'a jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », et encore, il a été tiré vers le haut par un solde migratoire positif de 58 000 en 2018 (différence entre ceux qui partent, Français ou étrangers, et ceux qui arrivent). Or on sait que les nouveaux migrants extra-Européens sont souvent gros consommateurs d'allocations et d'aides publiques, et qu'ils ont moins de chances d'atteindre un emploi fortement rémunéré et donc fortement contributeur au système de retraites.
Cela veut dire qu'au fil des ans, le nombre des futurs contributeurs au système de retraite continue de baisser, alors que la population vieillit on n'a pas fini de voir les départs à la retraite de la génération du baby-boom, autant dire que les besoins augmentent et vont croissant.
Seule "bonne nouvelle" au chapitre des dépenses de retraites le nombre de morts annuelles augmente, notamment au fur et à mesure que les baby-boomers atteignent des âges avancés 614 000 personnes sont mortes en France en 2018, c'est 8 000 de plus qu'en 2017 - autant de pensions dont le versement s'est arrêté. Mais ce n'est pas pour autant qu'on peut envisager une hausse généralisée du montant des retraites à moins de ponctionner les retraités les mieux dotés.
Jeanne Smits monde&vie 8 février 2019
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L'Étatisme relais du paritarisme moribond
Dans la crise actuelle de l'assurance-chômage, et bien au-delà dans toutes les contradictions que subit le prétendu modèle social français, il semble qu'il faille détecter la part de responsabilité de l'Étatisme. En apparence, en effet, cette rencontre entre patronats et syndicats qu'on appelle paritarisme pourrait être vue comme échappant à l'État : en réalité, dans le contexte hexagonal, il fonctionne de plus en plus comme un simple relais de la haute administration.
Ah certes on soulignera l'attitude particulièrement destructrice de la CGT. Son chef Martinez exige du patronat, et, à défaut de l'État, qu'il mette en place un système de malus pénalisant le recours aux emplois courts.
Cette démagogie épargne les secteurs où l'implantation cégétiste reste puissante : non seulement ceux dont le personnel est doté d’un statut comme dans le ferroviaire ou dans les entreprises électriques ou gazières mais aussi dans une partie de la grande industrie. En revanche elle peut faire beaucoup de mal dans toutes les corporations aux activités saisonnières, à commencer par l'hôtellerie-restauration – dont on doit rappeler qu'elle assure une part importante du commerce extérieur, c'est-à-dire des apports financiers venus de l'étranger sans que les statistiques douanières ne les fassent évidemment apparaître. Rappelons d'ailleurs que les structures qui génèrent le plus de précarité sont sans doute la poste et l'école, fleurons du secteur public.
Or, sans sous estimer la capacité de nuisance des vieux stals de la CGT, remarquons dans cette affaire de bonus/malus sur les contrats courts, que dès le 28 janvier on apprenait que le chef de l'État en personne "est déterminé à instaurer un mécanisme financier pour freiner l'abus de recours aux CDD."[1]
"Le ministère du Travail, précise l'auteur, veut mesurer les taux de ruptures donnant lieu à inscription à Pôle emploi." Et il ajoute: "Emmanuel Macron a été très clair. Quelle que soit l'issue de la négociation entre syndicats et patronat sur l'assurance-chômage, il y aura un mécanisme de type bonus-malus pour récompenser les entreprises qui favorisent l'emploi stable et pénaliser celles qui abusent des contrats courts. 'Parce que c'est vertueux', a-t-il justifié jeudi soir lors d'un débat avec des citoyens dans la Drôme".
Bien sûr on peut noter que dans la crise actuelle, certaines voix s'élèvent, comme celle de M. Asselin porte-parole des PME souhaitant refonder le paritarisme. Cette louable intention remonte aux idées de Jean Coutrot, lorsqu'en 1936, membre du cabinet de Charles Spinasse, ministre de l'économie nationale du Front populaire il chercha surtout à mettre en place ses idées d'organisation scientifique du travail, invoquant un "Humanisme économiques". L'année 1941, qui vit pourtant la disparition[2] du théoricien, fut dans la pratique celle de la prise du pouvoir du paritarisme administratif dont il avait été un des principaux pionniers. La charte du travail du gouvernement Darlan jeta alors les bases d'un système qu'on s'acharne aujourd'hui encore à considérer comme le modèle social français. La curieuse continuité de la technocratie hexagonale est parvenue en 1944-1946 à maintenir et même à renforcer, avec le concours actif du PCF, les institutions étatiques mises en place par les gouvernemnts successifs de la période 1940-1944. On ne semble toujours pas sorti en effet de cette relation ambiguë entre le MEDEF, qui comme son nom l'indique n'est pas un syndicat d'entrepreneurs mais un mouvement financé par les grandes entreprises, et les centrales qui ne sont plus syndicales que de nom, étant transformées en bureaucraties subventionnaires sans aucune représentativité réelle.
Comme le plan Juppé de 1995-1996, qui étatisa les trois branches de la sécurité sociale, on doit craindre que l'échafaudage actuel laisse la vie libre à une étatisation du système. On peut dès lors faire confiance à nos technocrates, ils le rendront plus pernicieux encore.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. article d'Alain Ruelle, dans les Échos : "Contrats courts : les formules de bonus-malus en concurrence"
[2] celle-ci fut présentée comme le résultat d'une noire conspiration : successivement d'abord par les fascistes en 1941, puis à partir de 1944 par les communistes. En réalité, selon toute vraisemblance, Coutrot s'est bel et bien suicidé. -
Éric Ciotti : « Notre pays est au bord de la faillite »
Entretien décapant avec un élu qui assume une position de « franc tireur », à droite toute.
Le Point : La France est-elle au bord de la guerre civile ?Éric Ciotti : La crise des Gilets jaunes exprime une légitime colère face à l'assommoir fiscal. J'ai soutenu ce mouvement, mais malheureusement, aujourd'hui, il a été dévoyé par la violence de quelques-uns et la manipulation de groupes extrémistes. Le bilan humain est très lourd : 1 400 blessés parmi les forces de l'ordre, plus de 2 000 chez les manifestants, et 11 morts. C'est inédit en métropole depuis la guerre d'Algérie. Les raisons de cette colère sont, certes, anciennes. Mais Emmanuel Macron porte aussi une très lourde responsabilité. Il a mené une politique économique et sociale profondément injuste et inefficace. Et il a été un pyromane qui a allumé l'incendie par ses provocations verbales, son comportement clivant et stigmatisant.En qualifiant le chef de l'État de pyromane, n'ajoutez-vous pas de la violence ?C'est malheureusement le constat que dressent les Français. Il me semble d'ailleurs qu'Emmanuel Macron l'a compris puisque nous assistons à une forme d'acte de contrition et de changement dans sa communication. Jupiter se veut moins arrogant et plus humble, ce qui signe l'échec des deux premières années du quinquennat. Le président de la République a trompé les Français. Pour certains, dont je ne fais pas partie, il a suscité une vraie espérance qui reposait sur un rêve de concorde… et c'est tout le contraire qui s'est produit. On attendait un rassemblement des forces de notre pays et le macronisme s'est réduit au culte de la personnalité.Pourquoi la parole publique est-elle discréditée ?La communication s'est trop souvent substituée à l'action. Notre vie publique souffre d'une overdose de communication impuissante. Certains ont promis le rêve et les Français se réveillent avec des lendemains qui déchantent. Arrêtons de masquer la réalité ! Il faut dire que notre pays est au bord de la faillite, comme l'avait diagnostiqué François Fillon, et que l'on ne peut pas préserver notre système grevé par 1 300 milliards d'euros de dettes et 100 milliards de déficit budgétaire. La démocratie retrouvera de la force lorsque les citoyens auront enfin le sentiment que ce gouvernement ne leur ment pas. Nous devons en finir avec le temps de l'esbroufe et des politiques saltimbanques.[...]Entretien complet dans lepoint.fr -
Avec la loi Alimentation, ce sont les plus pauvres qu’on taxe !
Emmanuel Macron a prétendu donner cent euros aux smicards, en décembre. En réalité, l’augmentation sera, en moyenne, de cinquante euros et beaucoup n’auront rien. Mais cette aumône est, en partie, annulée par la flambée des prix consécutive à la loi Alimentation.Cette dernière oblige les grandes surfaces à baisser leurs marges sur les fruits, les légumes, les viandes et les poissons et, a contrario, à en prendre une minimale de 10 % sur tous les produits d’alimentation.Résultat : des enseignes célèbres qui, pour attirer le client, vendaient quasiment à perte ont vu beaucoup de leurs prix faire un bond de 9 %. Énorme ! D’autres, plus élitistes, qui avaient la réputation d’être chers ont, au contraire, baissé leurs prix de 0,6 %. En moyenne, la première semaine de l’application de la loi, l’augmentation a été de 4,1 % en hypermarchés, 3,6 % en supermarchés, sur un grand nombre de produits transformés, au premier rang desquels on trouve le très célèbre Nutella®, qui avait provoqué des émeutes et, d’une certaine façon, est à l’origine de cette loi. Sont également fortement impactés les alcools et le Coca-Cola®.Les produits maison des distributeurs montent moins car les grandes surfaces ont fait baisser le prix d’achat de ce type de marchandise puisqu’ils contrôlent le processus de A à Z, depuis la fabrication jusqu’à la vente. Mais Nutella® est vendu toujours au même prix aux distributeurs et ceux-ci ne peuvent plus brader cette confiture de noisettes, d’où sa flambée de 6 % à 9 % dans les rayons.L’augmentation semble s’amplifier la deuxième semaine et on peut craindre le pire. Certains parlent d’une augmentation finale de 6 %. Les prévisions économiques sont floues. Les experts estiment que les hausses coûteront aux consommateurs, en deux ans, au mieux 0,6 milliard (ce qui serait encore raisonnable), au pire 4,6 milliards (à comparer aux 11 milliards lâchés par M. Macron en décembre). Cela représenterait un coût moyen annuel, pour un ménage, d’au mieux 10 euros par an (ce qui est acceptable), au pire de 74 euros, soit 15 % à 20 % de la hausse de la prime d’activité ! Cette loi Alimentation va d’abord remplir les caisses vides de l’État par le biais de la TVA. Ensuite, elle impactera surtout les classes les plus pauvres, car les produits qui flambent sont ceux que les catégories sociales les plus défavorisées achètent en priorité. La viande, le poisson, les légumes qui vont peut-être (?) baisser sont, malheureusement, des produits surtout consommés par les classes moyennes supérieures. D’autres produits (douche, produits d’hygiène) non concernés par cette loi verront, qui sait, leurs prix baisser fortement, mais rien n’est sûr.Dans sa grande naïveté, le gouvernement espère que les distributeurs ayant augmenté leurs marges paieront plus cher leurs produits aux agriculteurs. On peut en douter et on demande à voir ! Les hypermarchés et les supermarchés sont ravis d’être débarrassés d’une concurrence qui leur coûte cher et les grands gagnants de cette loi seront probablement les actionnaires des groupes d’hypermarchés dont les dividendes vont flamber. Parfois, des secteurs de l’économie sont punis par de fortes amendes parce qu’ils se sont entendus pour maintenir les prix élevés en se répartissant le marché et en évitant toute concurrence frontale. C’est exactement ce qui vient de se produire, mais là, c’est l’État qui a pris l’initiative de ce cartel sur la distribution !Christian de Moliner pour bvoltaire.fr -
Gilets Jaunes, acte 15 : s’inscrire dans la durée – Journal du 22 février 2019
Gilets Jaunes, acte 15 : s’inscrire dans la duréeQuinzième semaine de mobilisation pour les Gilets Jaunes ! En dépit d’une actualité délicate, des dizaines de milliers de Français devraient retourner dans la rue pour faire valoir leur mécontentement face à l’exécutif.
L’agriculture à la croisée des chemins
La 56ème édition du Salon de l’Agriculture ouvre ses portes samedi. L’occasion pour les agriculteurs de retisser un lien de confiance avec les Français alors que le monde paysan continue de s’interroger sur son devenir.
Jeux Vidéo : la locomotive culturelle
Avec un nouveau record de vente en 2018, le secteur du jeu vidéo n’en finit d’atteindre des sommets. Une performance qui le place loin devant la littérature ou encore la musique.
L’actualité en bref
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14 milliards d’euros de fraude sociale, « souvent obtenue grâce à de faux documents d’identités étrangers »