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économie et finance - Page 321

  • “La France en est là”…si c’est Bernard-Henry qui le dit!

    allegorie-de-la-france-bis.jpgInvité dimanche du « Grand-Rendez vous » Europe 1-CNews- Les Echos, le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a rappelé qu’il était hors de question de rétablir l’ISF, mais que le gouvernement privilégiait la piste d’un matraquage des classes moyennes qualifiées de «supérieures». Ainsi, l’exécutif renoncerait finalement à la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % des ménages dits les plus aisés, prévue initialement pour 2021. Une mesure imaginée pour calmer la colère des Gilets Jaunes, lesquels seraient sensibles si on l’en croit nos dirigeants,  à ce genre de tour de passe-passe démagogique consistant à toujours taper sur les mêmes. Ils n’ont décidemment rien compris. Le 4 janvier, Ingrid Feuerstein soulignait dans Les Echos qu’ «en décembre, le chef du groupe LREM à l’Assemblée (le super finaud et intelligent) Gilles Le Gendre affirmait qu’à l’exception de l’ISF,  tout le reste peut être sur la table : impôt sur le patrimoine via les successions, ou impôt sur le revenu ». Propos qui ont éveillé l’inquiétude des classes moyennes, au sein desquels M. Macron dispose encore d’un socle électoral, certes bien fragilisé. Ce qui a conduit «le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, lors de son compte-rendu du Conseil des ministres» a essayé de rassurer: « Aujourd’hui il n’y a pas de réflexion en cours sur une modification des droits de succession, sur la fiscalité appliquée aux droits de succession ». Pourtant, précise justement cet article,  «présentée comme telle, la réforme des droits de succession pourrait être compatible avec l’ADN macroniste. Stanislas Guérini (…) désormais patron du parti, y est ouvertement favorable. Dans une interview qui avait fait date, Emmanuel Macron avait exposé au printemps 2016 sa vision de la fiscalité du capital, à une époque où il n’était encore que ministre de l’Economie.  Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer par exemple la taxation sur la succession aux impôts de type ISF.» Or, «si le consentement à l’impôt est fragile en France, il l’est particulièrement concernant les droits de succession , où l’on touche à l’accumulation d’une vie de travail. Une étude récente du Crédoc montre que 87 % des Français souhaitent une diminution de ces droits. Seule une petite minorité (9 %) considère que l’héritage entretient les inégalités de patrimoine.» Ce sont là deux visions du monde, de la société qui s’affrontent. Celles d’un côté des Français,  peuple de terriens, attachés à ses racines, soucieux de transmettre les biens qui ont parfois traversé les générations, voire les siècles, ancrés dans une histoire, un terroir, et de l’autre  les défenseurs macronistes d’un capital hors-sol, liquide, nomade qui a philosophiquement et politiquement leur préférence.

    France d’en bas et France d’en haut dont l’affrontement exacerbé par le jusqu’auboutisme, l’arrogance, les maladresses du régime est illustré de manière très symbolique par les fonds récoltés via une  cagnotte Leetchi par le boxeur Christophe Dettinger, qui avait frappé des policiers le 5 janvier dernier lors d’une manif des Gilets jaunes, lequel s’est finalement rendu à la police. Lancée lundi pour ses futurs frais de justice, « soutenir sa famille et lui montrer la solidarité des gilets jaunes, du vrai peuple français», ladite cagnotte atteignait ce matin , à l’heure où nous écrivons ces lignes, 117.000 euros. Policiers, CRS et gendarmes qui eux, n’ont pas  droit au soutien chaleureux de leur hiérarchie. Ils sont pourtant confrontés quotidiennement à la montée en puissance des violences, à l’ensauvagement, à la tiers-mondisation de la société dont les politiciens qui leur demandent aujourd’hui de gazer et  matraquer des GJ qui leur ressemblent sont les premiers responsables, par idéologie et du fait de leurs lâchetés.

    Hier soir, invité du JT de TF1, Edouard Philippe a pris la posture du bourgeois orléaniste qui tente de se relégitimer en agitant la menace insurrectionnelle, a endossé le costume du politicien garant du parti de l’ordre euromondialiste. Certes,  il n’a pas évoqué cette nuit de la Saint-Sylvestre au cours de laquelle plus d’un millier de véhicules ont été brûlés par des jeunes. Non, il s’est voulu martial pour assurer que les « auteurs d’actes de violences n’aur(aient) jamais le dernier mot». Dans les beaux quartiers des centre-villes nous pouvons  le croire, mais dans les campagnes objet des razzias de bandes de malfaiteurs, dans les banlieues plurielles, les centaines de zones de non droit livrés à la loi des racailles, aux trafics, aux barbus, c’est une autre histoire.

    Nous savons que cet Etat impuissant et veule achète un semblant de paix civile et sociale en refusant de porter vraiment le fer dans la plaie, d’en finir vraiment avec les trafics, l’économie parallèle qui font vivre les cités… .
    Nous connaissons  les consignes données aux policiers d’agir seulement à la marge, mais de ne surtout pas provoquer les jeunes, d’éviter à tout prix la bavure qui pourrait mettre le feu au poudre. Il est tellement plus facile, encore une fois,  de bomber le torse face aux Gaulois! Alors,  notre Premier ministre républicain a égrené ses mesures sécuritaires, approuvées, mais jugées insuffisantes par Laurent Wauquiez (qui milite pour le retour de l'état d’urgence!) : annonce d’une loi durcissant les sanctions contre les «casseurs», création d’un fichier spécial visant à leur interdire l’accès aux manifestations, retour des blindés dans Paris, déploiement de 80 000 policiers pour l’Acte IX des GJ. Vous avez bien lu:  80 000 policiers pour contenir 50 000 manifestants en cas de mobilisation similaire à celle de samedi dernier… du moins si l’on croit les chiffres du bluffeur et jouer de poker-menteur Christophe Castaner.

    Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs dénoncé sur twitter «une ultra-violence qui dévoie la liberté de manifester et souille notre pacte républicain.» Pacte républicain qui consisterait aussi à ne pas souiller la démocratie en écoutant les doléances du peuple. Or, il est curieux, et à vrai dire cela créé même un certain malaise, de voir à quel point les  éléments de langage  utilisés par ce gouvernement  pour diaboliser les Gilets Jaunes sont la décalque de la prose du mari dArielle Domsbale (Arielle c’est du lourd).  Bernard-Henry Lévy a vu ainsi  dans les débordements (bien évidemment condamnables)  de l’Acte VIII de la mobilisation,  non pas la peste brune évoquée par Gérald Darmanin dernièrement , mais «une Nuit des petits couteaux visant le personnel d’un Ministère. Ces Gilets Jaunes-ci devraient revêtir une Cagoule, les choses seraient plus claires. Encore que, même dans les années 30, je ne vois pas de précédent à cette attaque factieuse contre une Maison de la République

    Sur le blogue de BHL,  La Règle du Jeu, un de ses contributeurs réguliers Laurent David Samama résumait  assez bien le jugement de la caste sur le bas peuple en gilet: « France White Trash», «beaufitude désolante», «pancartes et mots d’ordres dégueulasses», «gloubi-boulga incohérent de leurs doléances», «curieuse euphorie destructrice et gueularde», «fièvre populiste d’une foule minoritaire (qui) n’a rien à voir avec l’objectif progressiste» (sic) , «des terriens enracinés jusqu’à l’absurde (sic) , abreuvés de fake news et enclins à l’emploi de solutions radicales…»

    Le problème à notre avis, c’est que BHL, ses clones (et ceux hélas qui s’en inspirent au sommet de l’Etat) ne sont pas pas en phase, sont incapables de comprendre le ressenti, les attentes, les aspirations du pays profond. Dans une allocution prononcée devant la convention nationale du Crif le 18 novembre  dernier , autant dire avant que le  mouvement rentre  dans le  dur, Bernard-Henry Lévy prenait d’ores et déjà au sérieux, accordons lui ce mérite que n’ont pas eu d’autres «intellectuels» ou politiciens du sérail , cette mobilisation des GJ. Un  «agrégat de revendications, chacun sa colère et, pourtant, tous ensemble», notait-il,   « un groupe en fusion», «le groupe par excellence», «un acteur politique majeur et à part entière et son apparition est, presque toujours, le commencement d’un Événement avec majuscule et de longue portée.»

    «Ce mouvement disait-il,  est aussi, à l’évidence, un appel de détresse .Avant de s’intéresser au fait que les Le Pen et Mélenchon y voient une divine surprise, avant de se demander quelle est la proportion de ces protestataires et laissés-pour-compte qui ont voté, ou qui voteront, pour les deux partis de la France populiste, il faut dire ceci. Les Gilets jaunes sont des accidentés de la mondialisation.Et cet appel au secours, ce SOS, il faut impérativement, je dis bien impérativement, et, quelles que soient, encore une fois, les récupérations dont il sera ou est déjà l’objet, l’entendre et le recevoir.C’est le devoir du pouvoir politique et, d’une manière générale, de ceux que l’on appelle les élites, ou les nantis…».

    Mais, poursuivait-il, « Il y a la colère qui élève et il y a la colère qui abaisse.Il y a la colère qui fait que l’on se veut et se sent plus solidaire, plus fraternel, ouvert aux autres – et il y a celle qui vous enferme en vous-même. » Basse colère vous l’aurez compris, qui serait donc celle des GJ car «il arrive au peuple de s’égarer et qu’il convient, dans ce cas, de le sanctionner comme on le ferait pour n’importe quel autre souverain. Mais aussi parce que la démocratie, c’est bien d’autres choses que le seul respect de la voix du peuple majoritairement exprimée.  » Voix du peuple majoritaire qui aujourd’hui n’est plus entendue par la minorité au pouvoir ajouterons nous, et c’est bien là, constate Bruno Gollnisch, le noeud du problème au sein de notre démocratie confisquée! Comment ne pas le voir?

    « Quand on crie à l’Élysée ! ou Macron démission ! poursuit BHL, quand on prétend forcer les grilles du Palais où est censé se situer le lieu de tous les pouvoirs, je crois qu’on joue avec le feu – celui de la mémoire et celui de la langue.La France en est là. Ce mouvement des Gilets jaunes peut, naturellement, bien tourner et contribuer à cette réinvention de la politique et de la citoyenneté dont nous avons si cruellement besoin. Mais il pourrait aussi contribuer au repli de la France sur elle-même, au renoncement à sa propre grandeur et à un endormissement des intelligences qui, le plus souvent, enfante des monstres.» Et  l’auteur de L’idéologie française illustre son propos sur l’évocation d’un monstre disparu, l’écrivain Drieu La Rochelle commentant  en tant que témoin direct la journée d’émeute du 6 février 34…La boucle est bouclée.

    Bref , BHL, résume bien par sa prose les inquiétudes, les crispations, la vision (volontairement?) biaisée des événements qui est celle  de l’oligarchie qui a pris le contrôle de notre pays et auquel le peuple à l’audace de rappeler qu’il existe encore et qu’il espère un autre avenir que celui auquel il est assigné par les élites euromondialistes. C’est en fait très simple à comprendre et la réponse à ce besoin vital de renouveau démocratique n’est certainement pas dans la mobilisation supplémentaire de CRS ou par  la mise sur le tapis d’une énième loi anti casseurs.

    https://gollnisch.com/2019/01/08/la-france-en-est-la-si-cest-bernard-henry-qui-le-dit/

  • Incertitudes

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    par Louis-Joseph Delanglade 

    En ce début d’année, rien n’autorise à penser que le pouvoir a pris la bonne mesure du problème posé par l’existence même du mouvement des gilets jaunes.

    Malgré les mesures chiffrées de décembre, malgré l’ouverture de cahiers de doléances, malgré l’annonce d’une grande concertation, le malaise demeure. L’idée d’une crise de régime poursuit sourdement son chemin. 

    2163813862.jpgCependant, même si le mouvement est susceptible d’avoir des conséquences sur, voire contre, le système, ceux qui pensent pouvoir le récupérer au moins en partie se font sans doute des illusions car il est essentiellement hors système. Les tentatives politiciennes sont grossières (M. Philippot qui dépose l’appellation « gilets jaunes »), ridicules (M. Mélenchon qui croit voir en M. Drouet la réincarnation du terroriste robespierriste de Varennes), ou simplement bien naïves (MM. Jardin ou Lalanne qui sont tentés par l’aventure électorale). Ceux-là n’ont pas compris l’essentiel d’un mouvement dont le surgissement incongru et les manifestations a-politiques sont plutôt le signe d’une réaction salutaire du fameux, mais bien mal en point, « pays réel » et dont le mot d’ordre, pour reprendre la formule de M. Zemmour, serait : « On ne veut pas mourir ! » M. Berger, secrétaire général de la CFDT, ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il déclare sur les ondes de France Inter (6 janvier), que le mouvement est essentiellement « réactionnaire ». 

    Hors système, donc, ce mouvement qui remet en cause le régime de la démocratie dite bien à tort  « représentative », véritable captation de la réalité populaire qui permet à de faux « corps intermédiaires » et autres élites médiatiques et politiques de parler et de penser pour tous les autres sans jamais les consulter vraiment sur les choix civilisationnels et politiques  fondamentaux - ou de ne pas tenir compte de l’avis exprimé, comme ce fut le cas lors du référendum de 2005 (55% de « non » au traité établissant une constitution pour l’Europe), ou même de refuser ouvertement l’idée d’en tenir compte, comme ce M. Guerini (photo)3590873252.jpg, délégué général de La République en marche, qui justifie son hostilité au RIC par le refus de voir les Français décider par exemple de rétablir la peine de mort (BFMTV, 17 décembre). 

    Mais si leur existence est d’abord une remise en cause de cette supercherie, il est cependant évident que les Gilets jaunes ne peuvent apporter au pays la nécessaire re-mise en ordre.  Nous aurons peut-être une crise de régime mais, dans ce cas, l’issue en sera forcément politique et rien ne dit qu’elle soit positive. Aujourd’hui divisées, les « élites républicaines » peuvent se ressouder dans un de ces compromis historiques destinés à permettre la survie du régime, quitte à procéder à un ravalement de façade. Pour l’instant, l’avancée « politique » du mouvement des Gilets jaunes, et elle n’est pas négligeable, est d’avoir fragilisé les certitudes idéologiques du chef de l’Etat, obligé d’admettre explicitement que s’est manifestée une « colère légitime » et peut-être de revenir en conséquence et si peu que ce soit sur son catéchisme euro-libéral. 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • 2019 : cette année décisive qui commence

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    Jean-François Touzé,
    délégué national du Parti de la France
    Un pouvoir asphyxié oscillant entre le sauve-qui-peut et la tentation de l'autoritarisme ; un mouvement des Gilets jaunes de plus en erratique écartelé entre l’expression légitime de la colère française, la saine révolte contre les élites autoproclamées, les justes revendications populaires, la reconstitution en mode son et lumière du navrant épisode « sans culottes » au chant de la Carmagnole, la dérive ochlocratique et le simple mais ravageur effet de provocation attisé par les réseaux sociaux, le tout en attente de récupération (Rassemblement national, France insoumise, une extrême gauche très active, voire, on croit rêver, Bernard Tapie) ; une rupture potentiellement dramatique entre de nombreux Français et les forces de l'ordre ; un grand débat démago/piège à gogos, qui ne débouchera sur rien ; un peuple français perdu, déboussolé et contradictoire dans ses refus comme dans ses attentes ; une immigration installée et de plus en plus antagoniste aux valeurs nationales, véritable poudrière susceptible d'exploser à tout moment mais plus encore dans le climat actuel de débordement des éléments de police et de gendarmerie ; un islamisme radical qui sait que le temps joue pour lui, que toute nouvelle marque de décomposition de l'État lui profite et qui attend le bon moment pour agir ; une économie sous tutelle de la dette (désormais 99 % du PIB) et des marchés, un chômage qui ne décroît pas… L’année qui débute risque de n’être ni tranquille ni empreinte de sagesse.
    Faut-il s'en réjouir ? Chacun aura à en juger selon sa propre analyse, les uns se félicitant de toute rupture qui fait bouger les lignes, les autres redoutant un engrenage plus rouge que bleu et blanc.
    Le Système est atteint. Nul ne peut le contester et nous ne pouvons que nous en féliciter. La France s'est réveillée brisant la malédiction de l’engourdissement.
    Pour autant, rien n'indique en l'état que la situation ainsi créée soit susceptible de déboucher sur l’émergence de conditions favorables au surgissement immédiat d'un élan national allant dans le sens du relèvement du Pays.
    Pour que ces conditions soient réunies, il faut bien plus que les rêves de quelques indécrottables irresponsables marginaux rêvant encore, les malheureux, au « coup de force ». Il est nécessaire que s'ajoute au spontanéisme populaire l’existence d'une avant-garde politique déterminée mais agissant dans le cadre des institutions du moment, bien organisée et puissante. Et une incarnation visible et reconnue. Pour le moment le compte n'y est pas. Tout au moins, il n'est pas dans notre camp. Pas encore…
    Dans ces conditions, l'actuelle agitation risque soit de profiter aux partis d’opposition établis (RN, FI), ce qui, dans le meilleur des cas ne changerait à peu près rien, dans le pire serait à terme dévastateur, soit de conduire rapidement au chaos. On notera que depuis trois semaines les mobilisations les plus importantes et les plus véhémentes ont lieu dans les villes de forte tradition anarcho-syndicaliste comme
    Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rouen ou, dans une moindre mesure Marseille. Rien n'est joué pourtant. Le Système, déçu par Macron, va allumer les contre-feux institutionnels et parallèles pour trouver une alternative. Cela prendra un moment. Pas nécessairement beaucoup de temps. Mettons à profit ce délai relatif pour nous organiser, nous renforcer, nous imposer et préparer les échéances cruciales qui vont venir.
    Le modèle constant, assumé et revendiqué de Macron, c'est De Gaulle, l'Histoire, la dramaturgie et l'uniforme en moins, la fougue juvénile et la passion des selfies exotiques en plus. Pour le premier, le peuple français se confond avec une foule haineuse. Pour son lointain prédécesseur nos compatriotes étaient des vaux. Rien de nouveau sous triste soleil du régime.
    En 1968, profitant de la lassitude des Français devant l’émeute, de leur peur grandissante et de leur inquiétude du manque d’essence à l'approche des vacances, De Gaulle avait su rétablir la situation. Un an plus tard, les Français – et le Système qui avait choisi son successeur — lui signifiaient que le temps du départ était venu et le licenciaient.
    Macron pourrait bien ainsi inaugurer le quinquennat de deux ans et des poussières. Soyons prêts pour ce rendez-vous décisif avec la Nation. Ce moment de vérité approche.
    Il est plus que temps de faire savoir au Pays que Carl Lang et le Parti de la France sont prêts à répondre à son espérance.
    C'est à ce travail et à la préparation d'un inévitable retour aux urnes rapide, et à cela seulement, que nous devons nous atteler tout au long de ces prochains mois. Tout le reste n'est que perte de temps, chemins de traverse qui ne mènent qu'à l'impasse.
    Bonne année malgré tout ! Confiance et ardeur !
  • Le grand débat ? Et si c’était trop tard ?

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    Il n’a pas encore commencé que les sondages déjà nous plombent : le grand débat, c’est foutu ! Personne n’y croit plus !

    Je me méfie terriblement des sondages auxquels on fait dire ce que l’on veut bien. Chacun le sait, les sondages, c’est exactement comme les référendums : tout dépend de la façon dont on pose la question. J’ai eu la faiblesse de répondre, un jour, à un raseur de Médiamétrie qui m’interrogeait sur mes lectures et mes émissions préférées. Le croirez-vous ? Rien de ce que j’aime et qui m’intéresse ne figurait dans son questionnaire. Et il avait, m’assurait-il, « interdiction d’en sortir » !

    Qu’importe, on prépare le grand débat qui devrait faire rendre les ronds-points à la circulation et rentrer les gilets jaunes à la maison. Chantal Jouanno, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, a été affectée à la tâche. Présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), elle confiait, dimanche, au JDD, les modalités d’organisation de son nouveau job. Et le coût de la plaisanterie…

    « Pour l’instant, nous avons une enveloppe de 4 millions d’euros pour la mise en place du dispositif », dit-elle, reconnaissant qu’il est bien « difficile de chiffrer un débat d’une telle ampleur ». Avec cette certitude, toutefois : « Il sera ressenti comme une opération coûteuse si on ne fait rien des résultats. » Monsieur de Lapalisse n’aurait pas dit mieux.

    Donc, des réunions d’initiative locale feront remonter les résultats vers une plate-forme numérique et « plein d’outils pour éviter que quelqu’un ne récupère le débat ». Bien sûr, « il y aura forcément des réunions ou des initiatives partisanes, mais la méthode retenue nous protège. La consultation passe en effet par cinq ou six canaux différents », dit-elle. C’est « ce pluralisme [qui] rendra impossible le noyautage de l’ensemble ». Acceptons-en l’augure…

    Toutefois, quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, comme aurait dit Coluche, notamment dans les nouveaux bars à saucisses des ronds-points, on peut se sentir inquiet. Je sais bien que je vais encore fâcher les « giletjaunolâtres », mais force est de constater que c’est, dans ma région, la foire aux slogans débiles et la surenchère dans l’appel au meurtre !

    D’où la question qui figure en haut de cette page : et si c’était trop tard ?

    Car, à l’évidence, il y a des tas de gens qui n’ont aucune envie de débattre. Pas l’habitude, déjà. Pas les mots, sans doute. Pas d’idées précises, pour finir. Ils veulent « que ça change », un point, c’est tout. Comment ? Pour faire quoi ? Pour mettre qui ou quoi à la place ?

    Les thèmes officiellement retenus pour articuler les débats sont : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté (dont l’immigration), l’organisation de l’État et des services publics. Mais, assure Chantal Jouanno, « vous êtes libres d’ajouter autre chose parce que ces quatre thèmes ne sont pas exclusifs ». À condition, toutefois, là encore, que cela ne vienne pas « détricoter » les mesures prises par le gouvernement depuis son arrivée. Ce qu’on appelle une question fermée, en somme…

    Pour beaucoup, la revendication est simple. Pas besoin de tergiverser, elle s’écrit en deux mots : « Des sous ! » Par n’importe quel moyen. C’est basique. Concis.

    Cette frange-là (si minime soit-elle) est radicale. Elle est influençable, manipulable, ce qui la rend dangereuse et, surtout, inaccessible à la réflexion. C’est elle qui appelle au meurtre des élus ou de la police, elle qui les prend pour cible.

    La députée LREM de Vendée, Patricia Gallerneau, a été emmurée avec sa famille dans la nuit de samedi à dimanche. Celle de l’Aude, Mireille Robert, a vu débarquer sur son terrain « quarante hommes casqués et cagoulés ». D’autres ont reçu des menaces de mort par courrier…

    Pensez-vous que cette frange radicale s’accommodera d’un débat ?

    Marie Delarue

    http://www.bvoltaire.fr/le-grand-debat-et-si-cetait-trop-tard/

  • Que de bobards sur le prélèvement à la source !

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    Elle s’appelle Cendra Motin, c’est une « bleue » en politique chargée, par LREM, de monter au créneau pour défendre le prélèvement à la source – le PAS, comme on doit dire maintenant.

    Elle le fait avec passion, voire virulence, et avec ce perpétuel sourire narquois qui ne sourit pas mais semble dire à ses interlocuteurs « pauvres idiots ». Sur la forme, elle me rappelle Ségolène.

    Et comme Ségolène, elle est capable de débiter les pires âneries « avec une assurance de commissaire », comme le disait ma chère tante Marie-Jeanne.

    C’est ainsi qu’elle nous explique que grâce au PAS, chaque contribuable pourra « coller au mieux de la réalité de ses revenus nets » en signalant tout changement dans sa situation personnelle et redemander le calcul de son taux de prélèvement en cours d’année.

    Cependant :
    – Ce système a toujours existé dans la fiscalité française : chaque contribuable pouvait moduler ses prélèvements mensuels ou ses tiers provisionnels, de sa propre initiative (en contribuable responsable), dès lors qu’il estimait (à la hausse comme à la baisse) que ses revenus allaient être modifiés, donc son impôt.
    – D’un point de vue administratif, imagine-t-on la complexité de tels ajustements en cours d’année pour le gestionnaire de paye qui devra modifier les taux, régulariser, recalculer, quand on sait déjà l’énorme surcharge de travail comptable que cette « réforme » va générer et que plus de 30.000 TPE/PME/PMI ne sont absolument pas prêtes ?

    À la question de savoir si ce transfert aux employeurs du calcul et de la collecte de l’impôt (comme c’est le cas, déjà, pour la TVA) va se traduire par des réductions d’effectifs dans l’administration, elle répond que non, car il faudra bien des « personnels » plus spécialisés pour assurer le contrôle de l’impôt et assister les contribuables. On croit rêver…

    Cette dame affirme même que le PAS aura un effet psychologique très positif pour le contribuable qui réglera son impôt par douzième et non par dixième, d’où une amélioration significative du pouvoir d’achat immédiat ! Là on ne rêve plus, on plane…

    Et que dire du cas des travailleurs indépendants dont les revenus peuvent être très variables d’une année à l’autre et qui se verront ponctionner (par prélèvement direct sur leur compte bancaire), le 15 de chaque mois, un impôt provisionnel calculé sur n-1 qui ne pourra être régularisé qu’une fois les revenus de n déterminés, soit en avril n+1 ! Gare à celles et ceux dont les revenus augmenteront notablement ! En fait, on transpose à l’impôt sur le revenu le même mode de calcul que celui du RSI avec les « paniques » que l’on connaît : cela concerne environ trois millions de contribuables.

    La « vraie vérité », dans cette affaire, c’est que cela s’inscrit dans la politique globale de transfert des fonctions régaliennes de l’État au secteur privé pour alléger les coûts et accélérer les rentrées fiscales, un point c’est tout.

    Quant à l’argument qui consiste à dire « tous les autres pays procèdent ainsi », il est complètement fallacieux car aucun pays au monde n’a, à ma connaissance, un droit fiscal aussi complexe que le nôtre !

    Ce n’est pas parce que les Américains boivent du Coca-Cola et que les Chinois mangent des nids d’hirondelles que tout le monde devrait en faire autant ! Et, enfin, pour paraphraser une pub célèbre, instaurer maintenant une telle réforme, « c’est pas le moment ». Malheureusement, c’est trop tard…

    Patrick Robert

    http://www.bvoltaire.fr/que-de-bobards-sur-le-prelevement-a-la-source/

  • Gilets Jaunes, Démocratie et Monnaie - Version augmentée + BONUS (regardez jusqu'au bout !)

  • En 2018, la France a versé 10,45 milliards d’euros pour l’Aide publique au développement

    En 2018, la France a versé 10,45 milliards d’euros pour l’Aide publique au développement

    Editorial de Bernard Lugan dans L’Afrique Réelle de janvier :

    Durant l’année 2018, l’Afrique a connu plusieurs grandes zones de conflictualité. Qu’il s’agisse de l’Afrique du Nord, de l’espace saharo-sahélien, de la zone tchado-nigériane, de la Centrafrique (RCA), de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ou de la Corne de l’Afrique, en 2019, toutes continueront à faire l’actualité.  Nulle part, en effet, le réel n’est pris en compte, toutes les solutions proposées étant d’ordre électoral.

    Or, les élections africaines relevant de l’ethno-mathématique, elles ne font que confirmer les rapports démographiques, à savoir que les peuples les plus nombreux l’emportent toujours sur les moins nombreux. 

    Tant qu’une évolution du « One man, one vote » individualiste vers un vote de groupe ne sera pas définie, au lieu de pacifier les situations conflictuelles, la démocratie ne fera donc que les envenimer.

    Au point de vue économique, durant l’année 2018, les pays producteurs de matières premières n’ont toujours pas entamé l’impératif mouvement de diversification qui, seul, pourrait leur permettre d’échapper aux malédictions liées à la variation des cours.

    Au point de vue social, le continent continuera à s’enfoncer dans le néant,  sa démographie y étant plus forte que le développement.

    Le cas du Sahel est à cet égard particulièrement parlant. Voilà en effet une région incapable de nourrir ses habitants et où la population double quasiment tous les 25 ans avec un croît de 3,9% et une moyenne de 7,6 enfants par femme. En 2040, cette région fragile, en voie de désertification et aux ressources plus que limitées, devra ainsi faire vivre plus de 150 millions d’habitants !!!

    Pour simplement stabiliser la pauvreté, il faudrait à l’Afrique une croissance de 7% par an durant plusieurs décennies. Or, avec une croissance moyenne de 2 à 3%, le continent s’appauvrit année après année.

    Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement quand, par manque de confiance, les investisseurs boudent l’Afrique ? Là encore, les chiffres sont sans appel : en 2017, sur 2000 milliards de dollars d’IED (investissements étrangers directs) mondiaux, le continent dans la globalité de ses 55 Etats et de son 1,2 milliard d’habitants, en a reçu 60, soit moins que l’Irlande qui, avec ses 5 millions d’habitants en a engrangé plus de 79 milliards…

    Les « Gilets jaunes », et plus généralement tous les contribuables, seront intéressés d’apprendre que, selon les chiffres officiels du gouvernement, en 2018, la France aura versé 10,45 milliards (mds) d’euros pour l’APD (Aide publique au développement), soit 2 mds de plus qu’en 2015, 75% de cette somme allant à l’Afrique. Si à ces cadeaux faits grâce aux impôts des Français, nous ajoutons les 2 mds liés à l’asile et à l’intégration, le milliard de l’aide aux mineurs isolés et divers autres postes associés à la gestion de l’immigration africaine, comme l’aide médicale, ce sont au minimum 15 mds  (sans compter les dons faits par les régions), qui auront servi à contenter le Zambèze tout en rationnant la Corrèze…

    A titre de comparaison pédagogique, le budget du ministère du Travail et de l’emploi est de 13,1 mds, celui du ministère des Solidarités et de la Santé de 9 mds, celui de la Sécurité de 13,64 mds et celui de la Justice de 7,29 mds…

    https://www.lesalonbeige.fr/en-2018-la-france-a-verse-1045-milliards-deuros-pour-laide-publique-au-developpement/

  • Édition spéciale Gilets Jaunes – Journal du lundi 7 janvier 2019

     

    Le pouvoir ne voulait pas le croire, mais ce qui devait arriver arriva. Après une petite baisse de régime due aux fêtes, le mouvement s’est remobilisé et compte s’inscrire dans la durée. A Paris, comme en province, les cortèges étaient renfloués et les revendications s’inscrivent dans la durée.
    Face à une telle constance, le gouvernement perd de plus en plus pied et devient une cible de prédilection. Une position qui pousse l’exécutif à la victimisation, sans grand succès.

    https://www.tvlibertes.com/edition-speciale-gilets-jaunes-journal-du-lundi-7-janvier-2019

  • S’appuyer sur les classes moyennes et populaires

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    Les Français des classes moyennes et populaires qui ont été ignorés et pénalisés par le Système se trouvent aujourd’hui idéologiquement proches de la droite nouvelle. Celle-ci devrait donc, selon Ligne droite, prendre en compte et défendre cette fraction de la population et se fixer comme objectif stratégique d’en faire sa base électorale, une base qui, avec du travail et du temps, pourrait redevenir majoritaire.

    Les classes moyennes et populaires, proches de la droite nouvelle

    Les classes moyennes et une partie des classes populaires ont en effet vocation à occuper une place prépondérante dans la stratégie de la droite nouvelle. Composées essentiellement de Français de souche pour la plupart enracinés dans leur région, les classes moyennes représentent la fraction de la population qui incarne le mieux le peuple français et qui adhère le moins aux poncifs véhiculés par la pensée unique.

    Hostiles au processus d’immigration, inquiètes de la dégradation du système d’enseignement, elles sont très préoccupées de leur sécurité. Et, si elles sont matraquées par les médias et semblent se soumettre au politiquement correct, elles demeurent cependant profondément attachées à la France. De même, malgré la propagande du Système, elles éprouvent une réticence marquée à l’encontre des initiatives de déconstruction sociétale voulues par l’oligarchie. Aussi, cette catégorie de la population est-elle spontanément très proche de la droite nouvelle tant sur la question de l’identité que sur celle des valeurs.

    Sur le plan économique, les classes moyennes et populaires sont en grande partie composées d’acteurs économiques autonomes. On y trouve beaucoup d’artisans, de commerçants, d’agriculteurs, de patrons de PME et de membres des professions libérales. De ce fait, elles se trouvent là encore en osmose avec la droite nouvelle et son projet économique qui propose une diminution des charges, des impôts et de la réglementation à l’intérieur d’un marché protégé de la concurrence sauvage venue d’au-delà des océans.

    Les classes moyennes, une force électorale en déshérence

    Cette proximité idéologique des classes moyennes vis-à-vis de la droite nouvelle pourrait facilement se transformer en proximité politique. Les Français issus de cette fraction de la population ne sont en effet plus acquis à aucune famille politique. Ils sont donc prêts à se tourner vers de nouvelles perspectives, à condition qu’elles soient en rupture avec le Système. Car les Français des classes moyennes sont de plus en plus réticents à l’égard de l’oligarchie, à qui ils reprochent de les avoir délaissés, ignorés et marginalisés. Et, de fait, les classes moyennes ont toutes les raisons de se sentir les mal-aimées du Système.

    Les classes moyennes, de plus en plus hostiles au Système

    Elles ont en effet été la cible principale des augmentations répétitives d’impôts et de cotisations sociales décidées par les gouvernements successifs du Système. Des augmentations qu’elles ont été les seules à assumer, puisque les contribuables les plus modestes en étaient progressivement exonérés et que les Français de l’oligarchie et des classes supérieures pouvaient s’exiler fiscalement ou accéder à des dispositifs permettant de réduire leur impôt. De même, les classes moyennes, mais aussi une partie des classes populaires, ont été peu à peu écartées de nombreuses prestations sociales placées sous condition de ressources ou accordées en priorité aux familles immigrées en raison de leur grand nombre d’enfants et de leur faible taux d’activité.

    Ce sentiment de marginalisation est d’autant plus fort que les classes moyennes et populaires sont souvent implantées géographiquement dans les zones délaissées par le Système. La priorité des crédits et des programmes gouvernementaux va en effet aux métropoles, là où réside l’oligarchie mais aussi là où sont installées les populations immigrées. En revanche, les petites villes, la province profonde et les zones rurales, qui sont autant de lieux d’implantation privilégiés des classes moyennes et populaires, sont abandonnées par les pouvoirs publics. Les activités économiques y vont en déclinant, les services publics y sont de moins en moins présents et aucune perspective d’avenir ne s’y dessine clairement en dehors de la stagnation et du chômage.

    Les classes moyennes, une force à conquérir pour la droite nouvelle

    Aussi, les classes moyennes et populaires sont-elles légitimes dans leur volonté de se défaire d’un Système qui ne les reconnaît pas et qui les maltraite. Autant de raisons pour se rapprocher de la droite nouvelle qui se présente quant à elle comme une alternative au Système et qui de surcroît défend des positions conformes à leurs aspirations.

    La droite nouvelle doit se tourner avec attention vers les classes moyennes et populaires. Elle se doit de les comprendre, de les représenter et de leur offrir des perspectives d’avenir. Cette synergie entre la droite nouvelle et les classes moyennes devrait être d’autant plus féconde que ces dernières sont nombreuses et représentent encore une majorité dans notre pays. Une majorité aujourd’hui silencieuse mais qui pourrait s’exprimer avec une grande force si elle se rassemblait politiquement autour d’un mouvement qui lui redonne l’espoir.

    Pour accomplir son projet, la droite nouvelle doit dès lors adopter comme ligne stratégique prioritaire de s’appuyer sur les classes moyennes et populaires.

    https://lignedroite.club/sappuyer-sur-les-classes-moyennes-et-populaires/

  • Pourquoi un tel parcours à Paris lors de l’acte VIII ?

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    Une des images fortes qui restera de cet acte VIII des manifestations des gilets jaunes à Paris est l’affrontement qui se déroula à hauteur de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, notamment le face-à-face entre un manifestant et plusieurs gendarmes mobiles. Alors que la situation vire à la confrontation entre forces de l’ordre et manifestants, l’homme assène sous l’œil des caméras des droites à un gendarme protégé par son bouclier et son casque. Sous les coups de poing, le cordon des gendarmes recule avant de céder.

    La manifestation de milliers de gilets jaunes était partie de la place de l’Hôtel-de-Ville pour se conclure devant l’Assemblée nationale, point capital. Ce cortège était autorisé par la préfecture. Pourtant, la situation dégénère à hauteur du musée d’Orsay, où les forces de l’ordre tentent de bloquer les manifestants en faisant usage de gaz lacrymogènes. Ceux-ci reçoivent alors divers projectiles. C’est à ce moment que se situe la séquence de « boxe » qui, rapidement, fait le tour des réseaux sociaux. Le syndicat des commissaires de la police nationale lui-même affirme, sur Twitter, avoir identifié l’agresseur, déplorant que le boxeur s’attaque à un homme à terre : « Pour un boxeur, vous ne respectez apparemment pas beaucoup de règles, nous allons vous apprendre celles du Code pénal. » Il s’agirait de Christophe Dettinger, dit « Le Gitan de Massy », boxeur professionnel français champion de France des poids lourds-légers en 2007 et 2008. Personnellement, ce que je reproche le plus à cet homme est d’avoir porté des coups de pied à un militaire à terre.

    Mais le plus condamnable, pour moi qui ai commandé un escadron de gendarmerie mobile, est le dispositif établi par la préfecture de Paris. Celle-ci a, en effet, entériné un parcours le long des quais de Seine, et notamment un passage par le quai Anatole-France au niveau du musée d’Orsay. Or, sur ce quai, la passerelle Léopold-Sédar-Senghor permettant de passer de la rive gauche à la rive droite pour aboutir au jardin des Tuileries ne pouvait que tenter les plus décidés.

    Pourquoi un tel itinéraire ? Les spécialistes du maintien de l’ordre savent parfaitement qu’il est dangereux de bloquer des manifestants en bordure d’une étendue d’eau. En effet, un mouvement de foule ou un début de panique après une charge peut amener des participants à se jeter à l’eau pour fuir. Pourquoi ne pas avoir privilégié le passage par le boulevard Saint-Michel et le boulevard Saint-Germain, qui sont des voies de grande largeur, pour ensuite les orienter vers la rue de l’Université et finir aux Invalides ? Ce dernier lieu vaste et herbagé aurait permis une dissolution en douceur. Certes, des incidents étaient possibles, mais le principe du maintien de l’ordre français (éviter le contact avec les manifestants) était applicable par l’intervention du canon à eau alors que celle-ci est impossible sur une passerelle ou en contre-bas sur les quais.

    Enfin pourquoi tolérer que le rassemblement se finisse devant l’Assemblée nationale pour le bloquer ensuite à hauteur du musée d’Orsay ?

    L’étroitesse de la voie de dégagement (rue Solférino) incitait les participants à se répandre sur le quai Anatole-France et les berges de la Seine. Le positionnement des forces de l’ordre était d’autant plus inadapté qu’au départ, la passerelle était faiblement tenue et qu’il a fallu, en urgence, dépêcher des renforts de gendarmerie. C’est cette action qui a entraîné l’affrontement physique avec des gilets jaunes.

    Face à ces interrogations, la préfecture de police doit répondre au plus vite.

    J.-P. Fabre Bernadac

    http://www.bvoltaire.fr/pourquoi-un-tel-parcours-a-paris-lors-de-lacte-viii/