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économie et finance - Page 322

  • La coopération stratégique et scientifique entre la Russie et la Chine se précise

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    par Jean-Paul Baquiast

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    Nous avons souvent indiqué ici que l'initiative chinoise dite Belt and Road Initiative BRI donnera à la Chine l'occasion de nouer des relations économiques et politiques avec toutes les nations traversées, y compris récemment en Italie.

    Une question restait posée : la Russie s'associerait-elle à cette démarche ou, à l'inverse, y verrait-elle une concurrence dangereuse pour les relations qu'elle a depuis longtemps établies avec ses voisins du sud au sein de l'Union économique eurasiatique.

    La réponse vient d'être donnée à la seconde Conférence de la BRI qui vient de se tenir à Pékin. Elle rassemblait 37 chefs d'Etat, dont Vladimir Poutine en personne. Celui-ci vient d'annoncer son intention d'associer la Route Polaire Maritime russe à la BRI. Cette route est de plus en plus fréquentée pendant la période de fonte des glaces, période qui ne cesse de s'allonger avec le réchauffement climatique. Ceci devrait faire de l'Arctique une zone de coopération où pourraient se retrouver de nombreux intérêts refoulés vers le nord par ces changements de température. La Chine voit déjà dans la Route polaire un élément majeur de son ouverture au reste du monde.

    C'est d'abord la diminution des temps de transport maritime qui l'intéresse. La route du port chinois de Dalian à Rotterdam sera raccourcie de 10 jours par rapport au passage par le détroit de Malacca et le canal de Suez. Par ailleurs, un accès aux ressources de l'Arctique sera précieuse pour un pays surpeuplé et sans grandes ressources propres tel que la Chine. 

    Quelques jours auparavant, dans le cadre de l'International Arctic Forum qui se tenait à St Petersbourg début Avril, la Russie avait mis l'accent sur l'importance de ce qui est nommé un Grand Partenariat Euroasiatique non seulement pour la coopération économique mais pour celle en matière scientifique. Lors de cette conférence, Chine et Russie ont signé un accord de coopération scientifique pour l'Arctique créant un China-Russia Arctic Research Center.

    Dans un premier temps, il s'agira de réaliser des constructions durables sur des plateformes flottant sur la glace et des brise-glaces plus performants. Sans attendre on y étudiera des méthodes permettant de préserver les milieux naturels fragiles de cette partie du monde.

    Sur ce plan, beaucoup de scientifiques resteront dubitatifs. On peut craindre que les objectifs économiques l'emportent sur les préoccupations de préservation. D'autant plus qu'à plus long terme des dizaines de millions de personne chassées de chez elles par le réchauffement et la désertification chercheront à se reconvertir non seulement dans le nord de la Sibérie mais dans l'Arctique.

    Celle-ci est sans doute trop loin  de l'Europe pour qu'elle s'intéresse, hormis quelque peu les pays scandinaves (et Total). Ce sera dommage pour elle. 

  • La spoliation des retraités

    La spoliation des retraités

    Extrait d’un article du Bulletin d’André Noël :

    […] En 2013, le président Hollande créée la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA.) Tout le monde est frappé, pas de quartier ! Elle est prélevée sur les pensions de retraite versées par tous les régimes de retraite obligatoires – régimes de base et complémentaires – du privé comme du public mais également sur les rentes viagères versées à la sortie d’un produit d’épargne retraite : Perp, Préfon, Madelin. Son taux est de 0,3%. Elle vient s’ajouter à la CSG calculée au taux de 6,6% et à la CRDS de 0,5%. Au total, ce sont donc 7,4% qui sont désormais prélevés directement par les caisses de retraite au moment du versement des pensions.

    Les socialistes ont toujours été hostiles aux familles, surtout si elles sont nombreuses, le plus souvent catholiques. Avant Hollande, les majorations de pension accordées aux parents de 3 enfants et plus étaient exonérées d’impôt sur le revenu. Depuis l’imposition des revenus de 2013 ces majorations sont soumises à l’impôt dans les mêmes conditions que les pensions de retraite proprement dites. Cette imposition concerne aussi bien les majorations versées par les différents régimes de base, que celles versées par les régimes complémentaires et ceux de la fonction publique.

    La loi de réforme des retraites du 20 janvier a décalé de 6 mois la date de revalorisation des pensions, la reportant du 1er avril au 1er octobre 2014. Aucune revalorisation n’est donc intervenue sauf pour les retraités bénéficiaires de l’allocation de solidarité aux personnes âgées. Mais la loi de financement rectificative pour la sécurité sociale adoptée plus tard a finalement gelé les pensions versées en 2014. Aucune revalorisation n’est donc intervenue au 1er octobre. Il est vrai que Fillon avait donné le mauvais exemple en retardant la revalorisation des pensions… que Hollande avait promis d’annuler ! Maigre consolation toutefois pour les retraités qui perçoivent des pensions de retraite inférieures à 1.200 € par mois : ils ont reçu de Hollande une prime de…40€ début 2015. Une aumône !

    Dernier acte de Hollande qui modifie les conditions d’application du taux réduit de CSG (3,8 % contre 6,6 %). Jusqu’à présent réservé aux contribuables qui ne payent pas l’impôt sur le revenu, le bénéfice du taux réduit serait désormais subordonné à un seuil de revenus à ne pas dépasser (13.900 euros pour une personne seule). Ce nouveau critère rend imposable à la CASA certains retraités qui bénéficiaient du taux réduit de CSG.

    Macron à l’offensive contre les retraités

    Rappel ! En janvier 2018, une partie des cotisations sociales pesant sur les actifs a été transformée en CSG, un impôt imputé sur tous les revenus, y compris sur les pensions. L’augmentation de leur taux de CSG, passé de 6,6 % à 8,3 %, a rapporté 4,8 milliards € supplémentaires à la Sécurité sociale, selon l’estimation officielle.

    La révolte des gilets jaunes, des retraités et, au-delà de leurs enfants et petits-enfants, devant cette injustice contraint le gouvernement à reculer… un peu.

    Si 4,5 millions de retraités ayant subi la hausse de CSG ont obtenu une compensation sous forme de baisse de leur taxe d’habitation, 2,5 millions sont trop « aisés » pour y avoir droit. Plus scandaleux, les pensionnaires modestes hébergés en maison de retraite en étaient aussi privés. Il a fallu amender le texte de loi pour qu’ils soient eux aussi compensés… Partiellement. C’est l’improvisation qui conduit à cette usine à gaz que l’administration elle-même a du mal à suivre.

    En septembre 2018, le premier ministre a annoncé qu’aucun retraité vivant dans un ménage ayant accru ses revenus ne verra son taux de CSG croître avant deux ans : concrètement, il n’y aura aucune hausse de CSG en 2019, une mesure de lissage des effets de seuil qui doit profiter à … seulement 300.000 retraités.

    Enfin, en décembre, Emmanuel Macron a renoncé à 1,3milliard€ de recettes en supprimant la hausse de CSG pour les retraités au revenu compris entre 1.200 et 2.000 € par mois. Ces ménages touchent un chèque de remboursement de l’excédent versé depuis le 9 mai.

    En août 2018 : le gouvernement a décidé, cyniquement, de sous-indexer les pensions pendant deux ans pour économiser 5,2 milliards €. Ces pensions n’ont pourtant pas été revalorisées en 2018. Elles ont aussi souffert de la faible inflation au cours des années précédentes, et ont été quasiment gelées pendant six ans pour les retraites complémentaires. Hélas pour le gouvernement, le Conseil constitutionnel a censuré la disposition au titre de 2020 : il faudra repasser devant le Parlement pour voter à nouveau 2,4 milliards € d’économies sur les pensions. Ce serait remuer le couteau dans la plaie alors que certains députés de la majorité ont cherché en vain à « moduler » les revalorisations en fonction du revenu des retraités.

    Un anonyme proche du chef de l’Etat a déclaré, début mai 2019, au Monde que le président « veut absolument se réconcilier avec les retraités, dont une immense majorité a l’impression d’être méprisée par le pouvoir ». Comme s’il ne s’agissait que d’une impression !

    Mais que valent ces paroles en direction des retraités compte tenu de la réalité chiffrée depuis deux ans et qui doit se prolonger jusqu’en décembre 2020 sur décision présidentielle ? Il ne faut pas avoir la mémoire courte ! Nouveau rappel : dès le mois de janvier 2018, les pensions nettes de plus de 10 millions de retraités ont baissé entraînant une perte de pouvoir d’achat de près de 4% sur la seule année 2018 et se prolonge sur les années suivantes.

    Cette spoliation des retraités a servi (théoriquement et pour l’instant…) à compenser la suppression de la cotisation chômage et de la cotisation maladie des actifs. Cela s’est traduit par une petite augmentation du salaire net qui n’a rien coûté aux employeurs ? Tant mieux pour eux : les retraités ont payé à leur place.

    Mais, s’agissant des retraités, Emmanuel Macron, ses ministres et les députés godillots du groupe LREM sont encore allés plus loin. Ils ont décidé que les pensions de retraite n’augmenteraient que de 0,3% en 2019 et en 2020 alors que la hausse des prix est estimée à 1,5% par an sur ces deux années. La hausse des prix sera peut-être plus importante car celui de l’électricité va augmenter de 5,9% d’ici l’été et celui des carburants est reparti à la hausse. Macron s’est donc dit « favorable » à une revalorisation des petites retraites, mais il soumet, en même temps, beaucoup de ces mêmes retraités à une double peine en 2019 et en 2020. Ainsi, ceux qui vivent en HLM ne bénéficieront que d’une hausse de 0,3% de l’Aide Personnalisée au Logement (APL) en 2019 et en 2020. Cela se traduira par plus de dépenses consacrées au loyer à partir de pension désindexées de la hausse des prix.

    Enfin, dire que l’on va revaloriser les seules petites pensions ne signifie pas que ces pensions vont évoluer en fonction de la hausse des prix. Même quand l’évolution des pensions est indexée sur les prix, la structure des dépenses d’un ménage modeste, disent les experts de l’INSEE, comme celui de la plupart des retraités, n’est pas la même que la structure des dépenses du ménage moyen retenu par ce même INSEE pour calculer l’évolution du pouvoir d’achat des ménages de manière globale. Outre ceux qui perçoivent l’APL, ceux qui se chauffent au fioule seront également perdants, vu l’évolution actuelle de son prix. Même s’ils sont des propriétaires occupants de leur maison.

    Il y a ce que l’on a pris aux retraités mais il y a aussi ce dont ils ne peuvent pas bénéficier. Ainsi de la « prime exceptionnelle » défiscalisée et exonérée de charges sociales, versée par l’employeur, entre 400 et 1000 €. Macron la renouvelle pour 2020 : elle ne lui coûte rien ! Mais les retraités, eux, ne recevront rien puisqu’ils n’ont pas d’employeur.

    Bien sûr, ces attaques répétées et systématiques contre les retraités affichent une nécessité économique pour équilibrer les comptes sociaux. Mais cet argument financier n’est que l’habillage d’une idéologie libérale et technocratique. Car pour parvenir à financer les caisses de retraite comme le budget, on sait ce qu’il faut faire, Emmanuel Macron l’a dit lui-même : « Les Français doivent travailler plus.» Mais il ne joint pas le geste à la parole pour qu’ils travaillent davantage : il conserve la semaine de 35 heures, la retraite à 62 ans, il a renoncé à supprimer un jour férié, ce qu’il avait lui-même suggéré. Ce sont les retraités qui, ayant déjà travaillé, devront payer.

    Bien avant qu’il soit président, il était au sein d’un « think tank » (groupe de réflexion) de jeunes technocrates qui pensaient que pour sortir de la crise et libérer l’économie, il fallait privilégier les « productifs », créateurs de richesses. Pour cela, on devait en finir avec « la rente », les revenus improductifs qui seraient ceux des retraités et du troisième âge, sources de dépenses sans recettes.

    Au pouvoir, c’est devenu la nécessité, selon lui, de privilégier les « actifs » au détriment des inactifs. Depuis 2017, il accorde donc la priorité à la compétitivité et au travail. Il pense que le redressement de l’économie française dépend des français productifs, ceux qui créent de la richesse et non pas de ceux qui touchent des revenus de redistribution, à commencer par les retraités, quitte à piétiner ceux-là qui, pour lui, avant d’être des personnes, sont des poids-morts plombant notre productivité. D’où les mesures punitives que nous évoquons ci-dessus.

    Il nous dit qu’il ne nous a pas pris en traître pour la hausse de la CSG figurant dans son programme. C’est vrai, mais, nulle part, il n’a annoncé qu’une grave sous-indexation s’y ajouterait. De toute façon, pour les retraités, il promettait, globalement, en mars 2017 sur France 2 qu’ « il n’y aura pas de perte de pouvoir d’achat » s’il était élu, « Le niveau de vie des retraités, on doit le préserver », annonçait-il dans un clip de campagne. Il se payait même le luxe de s’en prendre à François Fillon qu’il accusait de vouloir « faire des économies sur le dos des retraités » dans son projet présidentiel.

    « Sauver notre système de retraite » ?

    Tous les responsables de la spoliation des retraités depuis vingt-cinq ans affichent le vertueux motif de vouloir « sauver notre système de retraite » et cela mérite des sacrifices. Mais ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de le tuer, Macron tout particulièrement. Demandez aujourd’hui à un jeune de trente ou quarante ans, ce qu’il espère comme retraite. La plupart du temps il vous répondra : rien. Ou : pas grand-chose.

    Une des conséquences les plus fortes de cette politique qui a ciblé les retraités sera d’accélérer la pédagogie des jeunes salariés sur les systèmes de retraite par capitalisation. Les professionnels de l’assurance ne manqueront pas d’arguments. Notamment les anglo-saxons qui sont déjà prêts à les démarcher.

    En pénalisant les retraités actuels, Emmanuel Macron contribue à tuer les systèmes par répartition désormais soumis aux contraintes politiques et à la conjoncture financière. La pension n’est plus un droit acquis grâce à une vie de labeur mais une somme aléatoire, une variable d’ajustement du budget social de la Nation.

    https://www.lesalonbeige.fr/la-spoliation-des-retraites/

  • Le coût effarant de l’immigration pour l’Allemagne : 23 milliards !

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    L’Allemagne a le courage qui manque à la France : elle publie le coût de l’immigration alors que, chez nous, demander à combien se monte la facture est considéré comme raciste.

    Selon Reuters, en 2018, l’Allemagne a dépensé 23 milliards pour ses réfugiés : un chiffre colossal ! L’addition ne se montait qu’à 20 milliards, en 2017. Cette somme gigantesque donne le vertige et on peut légitimement se demander si elle n’a pas été versée en vain puisque, d’après des statistiques publiées par nos voisins d’outre-Rhin, 50 % des nouveaux venus sont toujours au chômage trois ans après leur arrivée. Trouveront-ils, un jour, un travail ? Certains n’ont aucun diplôme et leurs difficultés en allemand rendent difficile toute formation. Beaucoup d’autres sont des déclassés : des ingénieurs se font veilleurs de nuit ou manutentionnaires. Certains Syriens avouent sans fard avoir un niveau de vie bien inférieur à celui qu’ils avaient dans leur pays natal. Mais ils ont le mérite de vouloir s’intégrer et de prendre un emploi même loin de leur qualification.

    La venue de plus d’un million d’hommes célibataires, parfois peu respectueux des femmes, a sans conteste augmenté la criminalité et multiplié les agressions sexuelles. On ne compte plus le nombre d’affaires lamentables qui secouent régulièrement l’Allemagne.

    Le bilan est donc très négatif. Mme Merkel s’imaginait, dans sa naïveté, importer des bac+5 bien formés qui compenseraient la faible natalité allemande. Ses rêves ont été balayés par l’amère réalité. Elle semble l’avoir compris, car sur les 23 milliards dépensés, 7,3 l’ont été pour dissuader l’immigration de se poursuivre ! Un chiffre effarant. Cette somme élevée, qui plus que tout montre l’inanité de l’ouverture des frontières et la sottise de Mme Merkel en 2015, est donnée d’une manière hypocrite et peu glorieuse. Elle va, en partie, à la Libye, aux milices et aux deux gouvernements qui se disputent ce pays : le but est de retenir à tout prix les immigrés dans ce pays, de les dissuader de monter dans des bateaux et, s’ils le font, de les intercepter pour les ramener au point de départ, ce qui leur fera perdre beaucoup d’argent en vain.
    La Turquie est également soudoyée pour qu’elle empêche le million de réfugiés qu’elle abrite de partir pour la Grèce, tandis que les pays africains, en échange d’une aide généreuse, délivrent les papiers nécessaires au rapatriement des déboutés du droit d’asile.

    Douglas Murray, dans son livre L’Étrange Suicide de l’Europe, avance un coût de 18 milliards annuels pour l’immigration pour la Grande-Bretagne. Au vu des chiffres allemands, son évaluation est sans doute juste.

    On peut imaginer transposer, en France, ces chiffres : les dépenses doivent être du même ordre car les populations sont équivalentes, le nombre d’immigrés comparable et les politiques d’accueil aussi généreuses. Combien de milliards, donc, en additionnant le coût des centres de rétention, de l’aide médicale, de la prise en charge des mineurs isolés (dont combien ne le sont pas ?), des aides sociales, du RSA délivrés à tous les régularisés et pour une très longue période, celui du logement et de la Sécurité sociale pour les migrants chômeurs ?

    On peut juger que l’immigration est une excellente chose, qu’il faut ouvrir nos frontières en grand, mais il faut cesser de croire que c’est gratuit.

    Christian de Moliner

    https://www.bvoltaire.fr/le-cout-effarant-de-limmigration-pour-lallemagne-23-milliards/

  • Allemagne : vers une sortie furtive de l’euro ?

    Un schéma pour mieux comprendre ! Source : Banque de France, direction des Infrastructures de marché et des Systèmes de paiement

    C’est l’Allemagne qui risque de quitter l’Union européenne, en sortant d’abord de l’eurosystème qui oblige à assumer les dettes des pays les plus pauvres, dont le risque de défaut est élevé. Ce sont des choses un peu arides, un peu complexes mais déterminantes. Qu'il faut savoir. 

    Nul n’ignore désormais que l’euro, qui devait « corseter l’Allemagne » dans les vues de Mitterrand, lui a profité au-delà de toute attente.

    Le rapport du think tank allemand d’inspiration libérale Centrum für Europaïsche Politik montre que l’Allemagne, avec l’euro, a littéralement aspiré la richesse du sud (Politique Magazine, n° 179).

    On sait aussi que, du côté italien, la possibilité d’une sortie de l’euro est loin d’être exclue et que des économistes éminents en parlent (Stiglitz, Gave, Delamarche, et, pour le Portugal, Ferreira do Amaral).

    Un romancier italien en a même écrit le scénario : le président du conseil italien informera le directeur de la Banque Centrale Européenne que son pays a décidé de reprendre sa souveraineté monétaire et de donner naissance à la « Nouvelle lire ». Sergio Rizzo : 02.02.2020. La Notte che uscimmo dall’euro (2 février 2020. La Nuit où nous sommes sortis de l’euro), éd. Feltrinelli.

    Target 2, une cible… atteinte !

    Mais ce scénario, pour spectaculaire qu’il soit, masque une réalité plus subreptice, à bas bruit, et cela nous vient d’outre-Rhin. C’est là qu’intervient une institution, bien hermétique au grand public, Target. Il s’agit des dettes et créances entre banques centrales de l’eurosystème. Dans la zone euro, chaque banque centrale peut créer des euros et s’engage à reconnaître pour siennes les créances sur les autres banques centrales de la zone euro à un euro pour un euro. Target 2 désigne le système qui permet de transférer des sommes importantes entre pays de la zone mais, à la différence d’un transfert international, il n’y a pas de garanties d’or et de devises, les autorités monétaires écrivent ces créances dans un livre justement appelé soldes Target 2, sans nantissement aucun. Un pays qui sortirait de l’eurosystème serait alors tenu de régler ces soldes par l’or et les devises. Comme il n’en aurait pas les moyens, il serait donc contraint de faire défaut sur sa dette. L’Italie, par exemple, dispose de ressources en or très inférieures à sa dette (son stock d’or est de 19,8% de ses dettes Target).

    Or nous savons que l’Allemagne détient près de 1000 milliards de créances sur les pays du « club Méditerranée ». Ce mouvement est un pari, à la fois sur la baisse de la valeur des créances par les détenteurs de capitaux des pays du sud et leur appréciation une fois « logés » en Allemagne. En cas de défaut sur la dette, l’Allemagne ferait payer une partie des 1000 milliards à sa population. Faire payer les moins riches des pays riches pour les plus riches des pays moins riches, il est peu probable que l’Allemagne l’accepte. Mais la dette impayée serait aussi répartie entre les pays restant dans l’euro, la France hériterait donc un supplément de dette d’environ 35% de ces 1000 milliards !

    Sortie furtive* ? L’Allemagne à la manœuvre.

    L’Allemagne pourrait demander désormais que les nouvelles dettes Target ne puissent se contracter que contre une garantie saisissable par le créancier : cela se nomme collatéralisation, ce que nous pratiquons tous dès lors que nous empruntons par hypothèque. Mais, hic jacet lepus, la collatéralisation des Target provoquerait aussitôt l’apparition de cours de marchés variables entre les euros émis par les différentes banques nationales de la zone, certaines créances en euros seraient donc plus recherchées, donc les euros seraient plus chers. Cela signe tout simplement la fin de l’euro, car nous retrouvons la logique monétaire internationale.

    La proposition de garanties pour les dettes (collatéralisation) fut faite dès 2012, par le président de la Bundesbank, Weidman, le piège de la proposition étant qu’une banque centrale transférant des fonds via Target devrait donc nantir ce transfert et, en cas d’impossibilité, le transfert serait refusé. La proposition fut écartée par Draghi, qui avait senti le danger.

    Voilà maintenant que l’IFO (Institut für Wirtschaftsforschung) de Munich, institut de recherche économique responsable du Geschäftsklimaindex, l’indicateur très influent du moral des patrons en Allemagne, et donc du climat des affaires, exige que le gouvernement de Berlin intervienne auprès de la BCE « contre une utilisation illégale et excessive des soldes Target ». L’idée de Weidman suit son chemin, le journal Die Welt s’en est emparé et met les pieds dans le plat. Dans ses colonnes, les deux économistes Sinn et Gerken préconisent un plan de remboursement des dettes Target selon un échéancier… en or, étant entendu qu’on ne peut rembourser des dettes Target avec d’autres dettes Target. Au total 154 économistes allemands ont signé un manifeste préconisant la collatéralisation des dettes. Le conseil économique de la CDU (Wirtschaftsrat) réclame lui aussi la collatéralisation.

    On imagine que le SPD y est hostile, mais il est mal en point. Le grand « parti populaire » de gauche de jadis ne rassemble plus que 13,5 % des intentions de vote, loin derrière l’Union chrétienne (CDU/CSU) ; il est au coude-à-coude avec l’AfD, à 13 %. Bernd Osterloh, le président du Betriebsrat (conseil des salariés) de Volkswagen (290 000 salariés), un personnage central du syndicat de l’industrie IG Metall, traditionnellement proche du SPD, multiplie les attaques contre le parti dont il est membre. Il l’accuse de ne pas suffisamment défendre les intérêts des ouvriers face aux mesures écologiques (diesel et électrique) et face à l’UE, un comble ! On voit mal le syndicat accepter aussi de payer pour les pays du sud. La logique hégémonique allemande pourrait prévaloir, s’il s’agit d’intérêts vitaux, au prix du sacrifice de l’euro.

    France : silence assourdissant sur la question

    Certes le projet allemand se fait à bas bruit et personne, en France, dans les grands médias, ne le répercute, de peur sans doute d’accélérer le processus de décomposition de l’euro, ou par enfermement idéologique. Les médias et les politiciens continuent à réciter le catéchisme de l’euro. Dans cette hypothèse, il n’y aura pas de grand soir, l’union monétaire se mourra en silence par une série de glissements techniques, quelque chose comme la technique du voleur chinois, et personne n’en aura prévenu les Français.

    Sauf si quelques dirigeants français s’apercevaient – contrairement à la plupart des souverainistes qui, en attendant, veulent rester dans l’euro – que la France a tout intérêt à quitter l’euro le plus tôt possible. Si, en effet, la Banque de France est encore membre de l’eurosystème au moment du défaut de l’Italie, ou d’un autre pays, elle devra, comme indiqué plus haut, assumer une partie de leur dette. Dans le cas où elle coupe les ponts avec l’eurosystème, les pertes ne seront partagées que par ceux qui sont restés. On peut imaginer que l’Allemagne ne resterait pas non plus passive.

    Ainsi après avoir joué cavalier seul sur la question de l’immigration, eu égard à son vieillissement et à son manque de main d’œuvre, la puissance hégémonique allemande joue aussi la sortie de la « solidarité » monétaire, non sans quelque raison. Alors que, sur le plan politique, l’ère Merkel est en train de se clore, le modèle allemand, fondé sur une orthodoxie budgétaire doublée d’un mercantilisme fort, est arrivé au bout de sa logique, et de sa logique européenne aussi. « C’est assez qu’on ait vu par là qu’il ne faut point agir chacun de même sorte. » La Fontaine, L’âne chargé d’éponges et l’âne chargé de sel.

    Dès 2012, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’avait dit : « Ce sont les premiers qui quitteront l’euro qui s’en sortiront le mieux ! » Les Anglais n’étaient pas dans l’euro, mais le bruit et la fureur qui accompagnent le Brexit dissimulent les véritables enjeux de demain. IIs sont, à la veille de ces élections européennes, d’une ampleur que les peuples sont loin de percevoir.  

    * La formule est de Vincent Brousseau, ancien membre de la BCE et conseiller de F. Asselineau pour l’UPR.

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    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/05/22/allemagne-vers-une-sortie-furtive-de-l-euro-6152850.html

  • L'arnaque du nouveau contrôle technique et de l'UE

    L' UE nous enfonce chaque jour davantage.......

    Je sors du contrôle technique pour ma voiture , résultat : 84 euros ! Il y a 2 ans , je payais 61 euros .Macron et sa clique nous ont fait croire que le nouveau CT ainsi que la flambée de son prix étaient repoussés en juillet 2019 suite aux manifestations des gilets jaunes .
    Il n'en est rien dans les faits ! 
    Et c'est comme ça pour tout le reste .

    Toutes les mesures auxquelles on a fait semblant de renoncer histoire de calmer les esprits ne sont en fait qu'un report à une date ultérieure dans le meilleur des cas ! 
    Je discute avec le mécanicien-contrôleur qui me dit que les nouveaux appareillages de mesure sont en place depuis belle lurette et que donc le report en juillet est caduque .

    Les accélérations sont 3 fois plus importantes sur les véhicules ( j'ai eu peur en entendant le vrombissement insensé du mien ! ) et il m'avoue que sur les voitures anciennes " ça peut tout casser...." , mais "ce sont les nouvelles normes européennes , et ...faut s'y faire " ! 

    Le porte-monnaie des usagers , par contre , je ne suis pas sûr qu'il s'y fera !
    Eh bien pour ma part , ces "normes" européennes commencent à m'exaspérer "grave " pour employer un terme cher à une certaine jeunesse !
    L'UE nous tue à petit feu , et le plus souvent à notre insu , en catimini .

    Notre vie quotidienne en pâtit tous les jours , ainsi que notre pouvoir d'achat.

    Nous vivons sous le diktat absolu de m. Juncker et de son acolyte Macron .........ça ne peut plus continuer ainsi !
    On emmerde les gens ( pardon d'être vulgaire ! ) avec les particules de je ne sais quoi , sachant que les petits travailleurs qui ont du mal à s'en sortir avec leur petite bagnole de 8 ans ne pourront plus payer , mais par contre les plus gros pollueurs de la planète , cargos qui pourrissent la mer et autres avions , sont eux détaxés !
    J'apprends en outre , chose que j'ignorais , que l' UE compte s'attaquer à présent aux pompiers volontaires ainsi qu'à leur statut .............Lamentable .
    Il est temps de réagir ! 

    La France , c'est la France .....pardon pour cette lapalissade , mais notre pays n'est ni l' Allemagne , ni l' Espagne , ni la Grèce , ni tout ce que vous voulez .

    L'UE remet en cause jusqu'à nos valeurs .......c'est une machine débridée qui part dans tous les sens , et qu'on NE PEUT PAS CHANGER , contrairement à ce qu'essaient de faire croire les "progressistes" de pacotille , parce que pour la changer , il faudrait CHANGER LES TRAITES !
    Ceux qui essaient de faire croire que l'UE ,c'est la paix et un rempart contre la guerre , se trompent totalement . 

    Morcelez les peuples , ôtez-leur leur identité et leurs racines , et tôt ou tard ils se révolteront .

    Prenons le cas de l'ex-Yougoslavie , même si ce n'est pas comparable : on a voulu faire un melting-pot avec des groupes qui n'avaient ni la même histoire , ni la même origine , ni les mêmes moeurs , ni parfois la même religion.

    Résultat : chacun a fini par revendiquer son identité propre ........dans la violence et la guerre .

    L'UE est en train de devenir folle , avec 28 états membres , une volonté d'élargissement permanente ( pourquoi pas la Turquie un jour ! ) , une propension inévitable au fédéralisme ( il ne nous manque plus que ça ! ) , une technocratie irraisonnée où seuls dominent les intérêts financiers.Alors STOP ! 

    Stop avant d'être noyés et définitivement dépouillés de tout , que ce soit d'un point de vue collectif ou individuel !!

  • Viré pour avoir refusé de travailler le dimanche. Nous y sommes!

    Le travail le dimanche c’est bien, c’est moderne, et puis vous savez ce ne sera que sur la base du volontariat etc, etc,…

    Et le travail dominical fût assoupli.

    Et ce qui était prévisible se passa.

    (Pour savoir ce qui était prévu voici tous les articles de ce site consacrés à ce sujet ici). 

    « Christelle travaillait depuis 18 ans à l’hypermarché Cora de Saint-Malo, elle a été licenciée pour faute grave ».

    « Selon Europe 1, une femme employée depuis dix-huit ans, formée pour tenir la station-service, et un homme en poste au rayon crèmerie depuis huit ans, ont été renvoyés pour « faute grave ». Tous deux ont refusé de venir travailler le dimanche, puisque cette possibilité n’est pas inscrite dans leur contrat de travail »…

    Ce n’est pas grave.

    Les indemnités sont désormais plafonnées.

    Virés les employés qui n’ont pas voulu plier.

    Un exemple pour tous les autres.

    L’employeur paiera ce qu’il devra payer mais désormais même avec 18 ans d’ancienneté ce n’est pas bien lourd, et puis quand vous percevez des sous, vous avez aussi des délais de carence chez l’ami Pôle Emploi.

    Bref, en théorie, le travail dominical fonctionne sur la base du volontariat, qui devient le volontariat d’office.

    C’est une dérive socialement et humainement terrible, car, il est impératif que le travail dominical reste l’exception et non la norme.

    Il est indispensable de pouvoir bénéficier d’un temps partagé collectif et hors travail.

    Mais le totalitarisme marchand veut tout détruire, tout casser, tout ce qui permet de « faire société commune ».

    C’est d’une bien grande tristesse.

    Charles SANNAT

    Source Le Parisien ici

    https://insolentiae.com/vire-pour-avoir-refuse-de-travailler-le-dimanche-nous-y-sommes/

  • LA MORT DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE : STOP OU ENCORE ?

  • Vincent Lambert : l’affaire qui divise la France – Journal du mardi 21 mai 2019

     

    Vincent Lambert : l’affaire qui divise la France

    Alors que le médecin en charge de Vincent Lambert avait débuté l’arrêt des traitements et la sédation profonde, la cour d’appel de Paris a ordonné la reprise des soins. Un nouveau sursis pour le devenir d’un homme qui divise le pays.

    Macron, la vraie tête de liste

    A 5 jours des élections européennes, Emmanuel Macron a définitivement pris les rênes de la campagne. Multipliant les rencontres et les déclarations, le chef de l’état apparaît comme le véritable candidat de la République en marche et fait passer Nathalie Loiseau au second plan.

    Taxe Gafa : le Sénat sceptique ?

    C’est un des cheval de bataille du ministre de l’Economie Bruno Le Maire : taxer les géants d’internet ! Alors qu’une position européenne commune sur la question n’a pas été trouvée, les équipes Macron avancent seuls dans ce dossier… au risque, selon l’opposition, de devoir rembourser les sommes versées dans quelques années…

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/vincent-lambert-laffaire-qui-divise-la-france-journal-du-mardi-21-mai-2019

  • Que se passerait-il si la Chine vendait ses obligations américaines?

    A quoi s’attendre si la Chine décidait de vendre ses obligations américaines? A mon avis ce n’est ici qu’une question purement théorique car je ne crois pas que cette éventualité soit possible sans qu’elle n’entraîne un cataclysme aussi bien financier que géopolitique. En réalité, si la Chine vendait ses 1 250 milliards de bons du trésor américains, les Etats-Unis demanderaient à la FED, la banque centrale de les racheter. Tout simplement.

    La vente des bons du trésor US n’est pas une arme pour la Chine, plus grave, elle déprécierait considérablement ses propres avoirs et ses propres réserves.

    Je reste persuadé en termes analytiques que les Etats-Unis ont déjà gagné la guerre commerciale.

    Charles SANNAT

    A quoi s’attendre si la Chine décidait de vendre ses obligations américaines? 

    Le nouveau cycle de guerre commerciale déclenché par Trump contre la Chine a sérieusement impacté le yuan. A 2 semaines de l’entrée en vigueur de nouvelles taxes chinoises contre des produits US, les analystes avertissent que pour empêcher la chute de sa monnaie, Pékin pourrait recourir à une arme puissante: lancer la vente de ses obligations US.

    L’espoir serait vain

    La trêve tant attendue dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine n’a pas eu lieu. Fin avril, le président et le secrétaire au Trésor américain affirmaient que les négociations avançaient bien, mais les tweets de Donald Trump publiés en mai concernant l’augmentation des taxes ont anéanti tous les espoirs.

    Le 6 mai, quand le Président a publié son tweet, les bourses chinoises ont fléchi de 5%. Le 10, Washington est passé des paroles aux actes: les taxes ont grimpé de 10 à 25% sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés.
    Le yuan a perdu 2,4% de sa valeur pour atteindre son minimum depuis décembre dernier. Ce 14 mai, la Banque centrale de Chine a réduit le cours de la monnaie nationale de 0,6%. Un yuan faible rend les exportations moins chères en dollars, ce qui permet aux marchandises de se maintenir sur le marché américain même après le décret de nouvelles taxes rédhibitoires. Mais les importations deviennent plus chères et le reflux des capitaux du pays s’accélère.

    Toutefois, la Banque centrale affirme que le yuan ne deviendra pas une monnaie d’échange dans la guerre commerciale, et que le taux de change sera maintenu à un niveau rationnel et stable.

    Selon les experts de la société de recherche internationale indépendante Capital Economics, il est peu probable que Pékin décide de dévaluer le yuan à cause des taxes américaines. Au contraire, bien des signes indiquent qu’il l’empêchera.

    Les taux d’intérêt sur les prêts à court terme sur le marché offshore du yuan a significativement augmenté: apparemment, les autorités financières chinoises tentent de compliquer le processus de création de positions courtes sur la monnaie nationale afin d’empêcher son affaiblissement, explique Capital Economics.

    Donald Trump a l’intention d’imposer 325 milliards de dollars de produits chinois supplémentaires, soit l’ensemble des exportations chinoises aux États-Unis. Pékin pourrait réagir radicalement en réduisant ses investissements dans la dette publique américaine.
    Ces craintes ont été appuyées par le tweet d’un journaliste chinois selon lequel les autorités «étudient déjà la possibilité de vendre» les obligations américaines et la «manière de le faire».

    Le scénario d’une vente massive d’obligations américaines par la Chine (qui en détient 1.130 milliards de dollars) est peu probable: la forte dévaluation de ces obligations, inévitable dans ce cas, nuirait davantage aux Chinois qu’aux Américains.

    Cependant, précise Bloomberg, Pékin pourrait parfaitement réduire ses investissements dans ces actifs de plusieurs dizaines de milliards de dollars, non pas par vengeance mais afin de maintenir le cours du yuan s’il commençait à chuter.

    Ainsi, en 2016, les Chinois ont vendu 188 milliards de dollars d’obligations (presque 15% du montant total des placements dans cet actif à l’époque) quand le yuan avait fléchi de 7% sur fond de reflux des capitaux. Par la suite, une partie de la dette publique avait été rachetée, mais l’an dernier les ventes ont recommencé. Au total, en cinq ans, Pékin a réduit son portefeuille d’obligations américaines de 13,8%.

    Pour les deux pays, le préjudice causé par la guerre commerciale déclenchée par Washington se chiffre déjà en milliards de dollars. Pékin a averti à plusieurs reprises que si cela continuait, il devrait se débarrasser de la dette américaine — et ce uniquement pour des raisons économiques.
    «Si la Chine commençait à vendre ses obligations du Trésor américain, cela ne serait pas tant lié aux nouvelles taxes mais plutôt à la régulation de sa propre monnaie. Quand le reflux des capitaux se renforcera, Pékin devra protéger le yuan et vendre les obligations», explique à Bloomberg Gene Tannuzzo, analyste chez Columbia Threadneedle Investments.

    Vers un envol des taux d’intérêt

    L’émission d’obligations publiques permet à Washington de financer les dépenses fédérales grandissantes tout en stimulant la croissance économique et en maintenant les taux d’intérêt bas.

    «Si les Chinois décidaient de se retirer de la dette publique ou de réduire significativement leur part sur ce marché, cela provoquerait un déséquilibre aux États-Unis. Washington compte trop sur les acheteurs étrangers d’obligations. La vente d’une grande quantité d’obligations provoquerait une montée en flèche des taux d’intérêt, ce qui impacterait considérablement la première économie mondiale», note CNBC.

    D’une manière ou d’une autre, Pékin poursuivra sa politique visant à renoncer à la dette américaine, affirment les analystes de la société d’investissement privée BlackRock.

    «Pour le Trésor américain, compte tenu du déficit budgétaire croissant, cela risque d’entraîner des conséquences très négatives. Au final le Trésor sera perdant», a expliqué Laurence Fink, PDG de BlackRock.

    La vente d’obligations ferait chuter leur prix en faisant grimper leur rendement et, par effet de conséquence, augmenterait le coût des emprunts pour les compagnies et les consommateurs américains. L’économie du pays en serait ralentie.

    Or si le dollar chutait, les marchés internationaux seraient frappés encore plus fort que lors de la crise financière de 2008.
    «Est-ce que la Réserve fédérale devra augmenter le taux directeur en plongeant l’économie dans une récession pour compenser l’offre supplémentaire d’obligations avec une demande plus basse? Ce n’est que l’une des questions à laquelle devra répondre la Maison-Blanche. Il faut surtout se demander qui sera le nouvel acheteur de la dette américaine», souligne Laurence Fink.

    «La vente d’obligations est effectivement l’arme la plus puissante de Pékin. Les Chinois pourraient s’en servir dans leur confrontation avec les États-Unis. Et cela arriverait si la situation s’aggravait», estime Sung Won Sohn, professeur d’économie à l’université Loyola Marymount (USA) et président de SS Economics.

    Source Agence Sputnik.com ici

    https://insolentiae.com/que-se-passerait-il-si-la-chine-vendait-ses-obligations-americaines/

  • Les Bourses mondiales prises au piège dans un champ de mines

    Par Marc Rousset  

    « La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. »

    Les Bourses mondiales jouent au yo-yo depuis deux semaines, au gré des rebonds de la guerre commerciale sino-américaine, des inquiétudes sur la croissance, avec en toile de fond de nombreux fondamentaux économiques qui sont toujours aussi catastrophiques.

    En fait, les marchés financiers sont périodiquement rattrapés par les réalités et la peur gagne du terrain. Le VIX (Volatility Index), appelé aussi indice de la peur, qui mesure la volatilité à Wall Street a progressé de plus de 25 %, ces derniers jours.

    Après l’échec des pourparlers sino-américains et les hausses de droits de douane, la Chine n’a pas hésité, à son tour, à taxer 60 milliards de dollars d’importations américaines. Le ton devient de plus en plus belliqueux et la Chine se dit prête à mener cette guerre. Un accord est toujours possible d’ici quelques mois entre Trump, qui est en position de force, suite au déséquilibre commercial USA/Chine de 383 milliards de dollars en 2018, et Xi Jinping, mais ce ne sera qu’un accord de façade.

    La réalité, c’est que la guerre commerciale et technologique, avec comme enjeu la domination du monde, a été déclarée par Trump et que rien ne pourra plus l’arrêter. Trump vient de surenchérir en tentant de neutraliser la société Huawei, acteur incontournable des réseaux mobiles et de la 5G. Trump souhaite priver l’équipementier chinois de la technologie américaine afin de l’asphyxier.

    La Chine dispose, cependant, de l’arme atomique pour faire plier Trump, en vendant son énorme portefeuille de bons du Trésor américain qui s’élève à 1.130 milliards de dollars, soit 17,7 % de la dette publique américaine, ce qui entraînerait l’effondrement du dollar, mais en même temps la revalorisation du yuan, ce qu’a toujours voulu éviter Pékin, en maintenant un taux de change bas du yuan afin de favoriser ses exportations. Il faudrait aussi que la Chine ait préalablement réduit sa dépendance au marché américain. De plus, Pékin se tirerait une balle dans le pied, suite à la perte de valeur de ses obligations en dollars toujours détenues. La vente en masse d’obligations américaines par la Chine correspondrait à une guerre économique totale et à la mise à mort de Wall Street.

    Au cours des quatre premiers mois de l’année 2019, selon l’agence Bloomberg, les entreprises chinoises ont fait défaut sur leurs obligations nationales pour un montant de 5,2 milliards d’euros, soit un chiffre trois fois supérieur à celui de 2018. Un krach obligataire n’est donc pas exclu en Chine, même si l’État chinois fera tout pour l’éviter.

    En Italie, les taux d’emprunt de l’État sont repartis à la hausse après les déclarations suicidaires de Salvini sur le déficit : « Dépasser la limite de 3 % ? Il est de mon devoir de nous affranchir de quelques contraintes européennes qui affament des millions d’Italiens. Non seulement de la limite du déficit à 3 % du PIB, mais aussi des 130-140 % de la dette publique. Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. » Salvini a déjà menacé, il y a quelques mois, de prendre le contrôle des réserves d’or du pays. Le résultat a été immédiat : la différence entre les taux d’emprunt à dix ans de l’État italien avec ceux du Bund allemand est monté à 2,92 %, son plus haut niveau depuis décembre 2018, lors du bras de fer avec Bruxelles.

    Avec 0,1 % de croissance en 2019, dans un pays où les banques sont très fragiles et où le PIB par habitant stagne depuis dix-huit ans, le déficit italien pourrait atteindre 2,5 % en 2019 et 3,5 % en 2020. Suite aux tensions entre la Ligue et le M5S, l’Italie pourrait se diriger tout droit vers la chute du gouvernement en juin et un retour aux urnes le 29 septembre au plus tard. À noter que la crise italienne n’est que la partie visible de l’iceberg européen. Des menaces pèsent aussi sur le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. En Grèce, on n’a fait que reporter les dettes de dix ans.

    La BCE, elle, ruine les épargnants avec des taux d’intérêt ridicules, paie les banques avec des taux d’intérêt négatifs pour qu’elles prêtent à une économie atone, masque l’insolvabilité des États déficitaires qui, comme la France de Macron ne contrôle plus les dépenses publiques, préserve de la faillite un grand nombre d’entreprises non rentables et prépare l’opinion à une fuite en avant vers la création monétaire, ce qui conduira à l’hyperinflation et à l’écroulement final. 

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    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/05/20/les-bourses-mondiales-prises-au-piege-dans-un-champ-de-mines-6152347.html