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économie et finance - Page 380

  • Le scandale social des maillots aux deux étoiles.

    Le capitalisme mondial est-il moral ? En fait, la question ne se pose plus depuis longtemps pour ceux qui en tirent le plus grand profit et, particulièrement, par le moyen d'une indifférence marquée à la question sociale, désormais grande absente des réflexions néolibérales et peu évoquée dans nos sociétés de consommation : il est vrai que le principe même de celles-ci insiste plus sur la consommation et sa croissance, véritable aune et condition de la santé d'une économie quand elle ne devrait être, en une société humaine, qu'un élément d'appréciation et éventuellement d'amélioration des conditions de vie des personnes et des familles. 

    Ainsi, tout à la joie de la victoire sportive de l'équipe de France de balle-au-pied, peu de journalistes et d'économistes ont signalé l'indécence de l'équipementier de celui-ci, une multinationale états-unienne au patronyme grec signifiant la victoire. En effet, Nike va bientôt mettre en vente pour le grand public et au prix de 140 euros un maillot frappé des deux étoiles de champion de monde, maillot dont le coût de production, selon le Journal du Dimanche (22 juillet 2018), équivaut à... 3 euros ! Comme le souligne Le canard enchaîné, voici une belle « culbute en or », au seul bénéfice de la multinationale peu regardante, pourrait-on croire naïvement, sur les conditions sociales de la production de ces maillots.

    Dans son édition du 25 juillet, le journal satirique précise un peu les choses et renseigne sur ce qui permet d'atteindre un si bas niveau de coût pour un si grand profit envisagé : « La fabrication en masse de la tunique bleue (…) ne sera pas vraiment made in France, mais... made in Thailand. » Rien que cette simple phrase nous indique que la victoire des Bleus n'est pas forcément une bonne affaire pour l'industrie textile française qui, pourtant, aurait bien besoin d'un bon bol d'air, et que cette importation d'un maillot fabriqué loin de la France sera plus coûteuse sur le plan environnemental et commercial que ce qu'il pourra rapporter à la France : coût environnemental en fonction des milliers de kilomètres qui sépareront le lieu de production de l'espace de consommation, et qui se traduit par une pollution atmosphérique loin d'être négligeable en fin de compte ; coût commercial car cela fera encore pencher un peu plus la balance du commerce extérieur du côté du déficit, déjà beaucoup trop lourd pour notre économie ; mais aussi coût social car, en privant nos industries textiles locales de cette commande, cette fabrication « mondialisée » en Thaïlande fragilise un peu plus l'emploi français dans cette branche d'activité... Et que l'on ne nous dise pas que cette fabrication lointaine est ce qui permet de vendre « à bas coût » (sic !) ces maillots aux deux étoiles si longtemps espérées : non, elle permet juste de dégager de plus grands profits pour la multinationale et ses actionnaires, un point c'est tout ! L'on touche là à « l'hubris », à la démesure du capitalisme (1) et de ses « élites », incapables de retrouver la juste mesure qui, tout compte fait, est la condition de l'équilibre et de la bonne santé de nos sociétés ordonnées.

    Mais au-delà du coût social proprement français, il est juste aussi de s'intéresser à celui qui, plus lointain, ne peut néanmoins nous laisser indifférent : Le Canard enchaîné nous livre quelques informations supplémentaires qui devraient indigner tout homme soucieux de son prochain. Ainsi en Thaïlande, la production se fera « plus précisément dans le nord-est du pays, où les salaires dans les ateliers de production (180 euros par mois) sont inférieurs à ceux de la capitale (250 euros) ». Ces salaires sont évidemment à comparer au prix final de ce maillot à la vente en France et, aussi, aux salaires ouvriers des pays européens et de la France, considérés comme « trop élevés » par ceux qui touchent des millions d'euros annuels pour « diminuer les coûts » et qui, souvent, sont les mêmes, qui n'ont à la bouche que le mot de compétitivité pour mieux servir leur cupidité... Quand les profits de quelques uns se font sur le dos de beaucoup, et sans volonté d'un minimum de partage des richesses produites, il y a là quelque chose d'insupportable pour le cœur comme pour l'esprit, et qui devrait provoquer une juste et sainte colère dans toute société normalement et humainement constituée. Mais, la Société de consommation repose sur une sorte d'addiction à la consommation elle-même, sur cette tentation permanente et toujours renouvelée dans ses objets, sur la possession individualisée qui en fait oublier les autres et la mise en commun, sauf en quelques espaces dédiés et pour quelques services de plus en plus marchandisés et privatisés... Du coup, les consommateurs n'ont guère de pensée pour les producteurs, et le mécanisme de séparation, voire de complète ségrégation entre les deux catégories, fonctionne comme une véritable protection du Système en place. D'ailleurs, le mécanisme de la Société de consommation valorise, en tant que tels, les consommateurs, quand les producteurs eux-mêmes, à quelque échelle qu'ils se trouvent mais surtout quand ils sont au bas de celle-ci, sont de plus en plus la variable d'ajustement, celle qui est la plus pressurée et la moins médiatisée : les classes ouvrières et paysannes font les frais d'une telle société où la marchandise à vendre et le profit à en tirer l'emportent sur le travail qui a permis de la fabriquer et, éventuellement, de la qualifier. Le problème, dans les pays dits « en développement », c'est que l'on a réussi à convaincre ces classes laborieuses (et ce qualificatif me semble particulièrement approprié ici) que leur condition misérable d'aujourd'hui est le passage obligé vers le statut de consommateurs de plein droit... Ce sont des classes sacrifiées mais, surtout, des classes sacrificielles, persuadées que leur sacrifice du jour est l'annonce d'un sort meilleur pour leurs enfants, ce qui n'est pas entièrement faux (si l'on se place dans le temps de deux ou trois générations) sur le plan des conditions de travail et de vie, mais s'accompagne d'une aliénation à la consommation, à l'argent qui en fixe le degré quantitatif et sur lequel le sort de chacun semble désormais indexé...

    Ce que signale aussi l'article du Canard enchaîné, c'est l'absence de droit syndical et la limitation effective du droit d'expression et de manifestation dans le cadre du travail dans les usines de Thaïlande, qui rappellent les entraves à la défense des droits du travail et des travailleurs mises en place, en France, par la Révolution française elle-même à travers ses lois antisociales de 1791, du décret d'Allarde à la loi Le Chapelier, interdisant toute association ouvrière et tout droit de grève ou de manifestation aux ouvriers... « La devise dans ces usines ? « Réduction des minutes passées par ouvrier sur chaque maillot, automatisation et films ultratendus », rapporte l'ONG Clean Clothes. En prime, interdiction pour tout employé de communiquer sur les conditions de travail et d'adhérer à un syndicat. » En somme, une forme d'esclavage salarié pour faciliter les profits de l'entreprise états-unienne, milliardaire en bénéfices...

    Doit-on se contenter d'un tel constat et laisser prospérer une telle attitude d'entreprise ? Si les consommateurs seront malheureusement toujours pressés d'acquérir ce fameux maillot aux deux étoiles, il n'est pas obligatoire de l'acheter pour qui se soucie d'éthique sociale. Mais, au-delà, sans doute faudrait-il que l’État, pour inciter la multinationale à changer de pratiques et d'état d'esprit, introduise dans le Droit social quelques mesures propres à empêcher des marges trop importantes au détriment des conditions sociales des producteurs de base. Une forme de « taxe sociale sur la profitabilité et pour l'équilibre social » calculée en fonction des marges bénéficiaires dégagées par une entreprise multinationale étrangère (mais pourquoi pas française aussi ?) pourrait être envisagée, entre autres. Ou, pourquoi pas une obligation pour la multinationale d'installer dans le pays de vente une partie de la production destinée au marché local ? En fait, ce ne sont pas les propositions et les idées qui manquent, mais bien plutôt la volonté politique de les proposer, de les mettre en place et de les appliquer.

    La République n'est pas, ne peut être sociale en France, comme l'histoire nous le prouve depuis ses origines révolutionnaires, et, si cela est évidemment regrettable, ce n'est pas une raison pour ne rien faire : le royalisme social n'est pas l'attente de la Monarchie pour agir, mais la volonté et l'action sociale pour changer les choses, « même en République », tout en rappelant que la Monarchie politique serait plus efficace pour imposer aux féodalités économiques, même étrangères, de respecter les principes de la nécessaire justice sociale, colonne vertébrale de la société ordonnée française. En cela, la Monarchie active « à la française »,ne peut se contenter de « gérer la crise » mais se doit d'incarner, dès le jour de son instauration, « le sceptre et la main de justice », la décision politique et l'équilibre social... 

    Notes : (1) : Une démesure structurelle ou conjoncturelle ? Je penche de plus en plus pour le premier qualificatif, au regard de l'histoire contemporaine et du cadre mental dans laquelle elle se déploie.

     Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1505:le-scandale-social-des-maillots-aux-deux-etoiles&catid=52:2018&Itemid=63

  • Motion de censure : l’impuissance des oppositions – Journal du Mercredi 1er Aout 2018

    1) Politique / Motion de censure : l’impuissance des oppositions

    L’échec du vote des motions de censure marque la fin de la saison parlementaire. Après cette séquence Benalla, les oppositions ont démontré leur incapacité à faire vaciller le gouvernement.

    2) Économie / Logement : baisse des mises en chantiers

    Les mises en chantier de logements en baisse depuis deux semestres ! Une petite déconvenue pour l’exécutif qui met en relief le vide macronien dans le domaine… un domaine pourtant primordial pour l’avenir du pays.

    3) Nature / Indonésie : terre de séisme

    4) L’actualité en bref

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  • Prisons : Plus rien ne va pour Nicole Belloubet – JT TVL 31 Juillet 2018

    1) Société / Prisons : Plus rien ne va pour Nicole Belloubet  

    Un mois après la spectaculaire évasion de Redoine Faïd, le ministre de la Justice, Nicole Belloubet, s’active pour combler les failles de l’administration pénitentiaire. Des failles plus que jamais présentes alors que le nombre de détenus a une nouvelle fois battu un triste record.

    2) Economie / Le vin bleu s’attaque au marché français

    Alors que la France est le premier pays producteur et consommateur de vin rosé, un petit nouveau pousse la porte de nos caves : le vin bleu. Ce breuvage du 3ème millénaire et qui nous vient d’Espagne se rêve déjà en véritable concurrent du rosé !

    3) Culture / Patrimoine : le poète ferrailleur breton

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  • Un tsunami vient de l’Ouest, doux comme le miel, mais qui tue comme le poison

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    Par Iurie Roşca
    Ex: http://editionsbios.blogspot.com 
    Quand on voit comment le gouvernement aujourd’hui se prosterne devant les «partenaires stratégiques» – la Trinité du Mal (FMI, Banque Mondiale et l’Union européenne) – et se met à genoux devant les investisseurs étrangers, comment ne pas faire un parallèle plus que nécessaire avec l'époque soviétique ?
    Tout comme ceux qui ont accueilli les occupants soviétiques en 1940 avec des fleurs et des applaudissements sont considérés comme des collaborationnistes et des traîtres, ceux qui posent des tapis rouges et adorent les investisseurs étrangers méritent le même traitement.
    La différence entre les deux types d’envahisseurs est minime. Elle tient seulement de moyens, pas de buts. Si les occupants soviétiques avaient utilisé la force des armes, ceux d’aujourd’hui utilisent les armes de logiciel, économiques et financières, les uns et les autres ayant le même objectif : l’asservissement de la population locale et le pillage de ses richesses nationales.
    Il est vrai que les impérialistes économiques d’aujourd’hui mettent en œuvre et l’ingénierie sociale, visant à anesthésier le pouvoir de discernement des peuples conquis. C’est pourquoi, l’identification de l’agresseur était beaucoup plus facile lors de l’invasion soviétique : la présence des chars, des troupes militaires, des corps de répression, la nationalisation, les déportations, les massacres étaient si évidents que tout le monde comprenait que c’étaient des occupants.
    Mais le nouveau type de colonialisme a cependant une propriété qu’il faut la retenir. Avant d’envahir un territoire, il entreprend un bombardement médiatique (remplaçant le bombardement de l’avion d’autrefois), une attaque d’artillerie (mais pas une classique, comme il était une fois), manifestée par la colonisation de la conscience collective à l’aide de la culture de masse, l’induction de l’état fascinant pour le « rêve américain » et l’attractivité de la société de consommation. Et quand les aborigènes sont suffisamment traités psychologiquement, jusqu’à la perte de la conscience de soi (une nouvelle sorte de mankurtisation) et à l’instinct de conservation, cela compte moins qui est au pouvoir. Parce que n’importe quel gouvernement applaudit à scène ouverte les « sauveurs » descendus « sur le terrain » comme des loups en peau de mouton.
    Encore une fois, si nous éprouvons un véritable mépris pour les collaborateurs du régime soviétique, pourquoi nous apprécions les nouveaux collaborationnistes du régime d’occupation en « style occidental », portant la même étoile à cinq branches sur le drapeau, seulement celui communiste était rouge, et celui d’aujourd’hui est bleu ? Il n’y a qu’une réponse. Par ignorance ou, en parlant délicatement, par erreur de perspective. Car alors le torrent d’origine étrangère venait de l’Est et il était violent, et maintenant un autre tsunami vient de l’Ouest, qui est doux comme le miel, mais qui tue comme le poison.
    Celui qui a des yeux pour voir, verra. Et qui non, il sera dans une situation comme dans le vieil adage roumain : on montre à l’imbécile la lune, et il regarde le doigt.
    http://flux.md/stiri/iurie-rosca-un-tsunami-vient-de-l-ou...
  • Le Qatar banni de l’Ordre Mondial ? – JT TVL 30 Juillet 2018

    1) International / Le Qatar banni de l’Ordre Mondial ?

    VO : L’organisation de la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar plus que jamais remise en question. En cause : de fortes suspicions de corruption… des suspicions qui arrivent à un moment opportun alors que la monarchie a fait des choix diplomatiques hostiles à Washington.

    2) Économie / La solidarité familiale : une réalité économique.

    VO : Depuis six ans les socialistes puis la République En Marche se sont obstinés à s’attaquer à la famille… la place de celle-ci est pourtant centrale d’un point de vue économique et social. En France, 36 milliards d’euros transitent chaque année entre les membres d’une même famille.

    3) Nature / Quand la Lune voit rouge

    4) L’actualité en bref

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  • Comment arriva la Crise Agricole de 1920-1921

    En 1914, le taux [d’escompte] de la FED était passé de 6% à 4%, puis tombé à 3% en 1916, où il resta à ce niveau jusqu’en 1920. Si les taux d’intérêt étaient si faibles, c’est parce qu’il fallait introduire en bourse les Liberty Loans, les « Emprunts de la liberté ». Au début de chaque campagne d’introduction, le Board plaçait cent millions de dollars sur le marché monétaire par l’intermédiaire de ses opérations sur le « marché ouvert », afin d’apporter un afflux de liquidités et faciliter l’introduction en bourse. Le rôle principal de ces obligations était d’éponger l’augmentation de la masse monétaire qui avait été provoquée par la grande quantité d’argent et de crédit émis durant la guerre. Les ouvriers agricoles touchaient des salaires élevés et les agriculteurs recevaient les meilleurs prix qu’on leur avait jamais versés pour leurs productions. Ces deux groupes sociaux accumulèrent des millions de dollars en liquide qu’ils ne placèrent pas dans les Obligations de la liberté. Cet argent échappait effectivement au groupe de Wall Street qui contrôlait la monnaie et le crédit des États-Unis. Ils voulaient le récupérer et c’est pourquoi les États-Unis ont eu la Crise Agricole de 1920-1921
         Une grande partie de cet argent était déposé dans les petites banques provinciales du Middle-Ouest et de l’Ouest, qui avaient catégoriquement refusé de prendre part au Système de la Réserve Fédérale, les agriculteurs et les éleveurs de ces régions ne voyant aucune bonne raison de remettre à un groupe de financiers internationaux sous le contrôle de leur argentLe boulot principal de la FED fut de casser ces petites banques provinciales et de récupérer l’argent qui avait été versé aux agriculteurs durant la guerre – en fait, de les ruiner. Et c’est ce qu’elle entreprit. Tout d’abord, un Conseil Fédéral aux Prêts Agricoles fut créé. Il encouragea les agriculteurs à investir dans des terres l’argent qu’ils avaient amassé – ce que les agriculteurs étaient désireux de faire – au moyen de prêts à long terme. Ensuite, on fit en sorte que l’inflation prenne son envol, en 1919 et en 1920, aux États-Unis et en Europe. L’objectif de l’inflation en Europe était d’effacer une grande partie de dettes de guerre que les Alliés devaient au peuple américain, et son objectif aux États-Unis était d’aspirer les sommes excessives qui avaient été distribuées aux travailleurs sous la forme de salaires élevés et de primes à la production. Au fur et à mesure que les prix montaient, l’argent des ouvriers perdait de sa valeur, infligeant aux classes laborieuses une hémorragie injuste, tandis que les classes possédantes s’enrichissaient par l’inflation grâce à l’augmentation très importante de la valeur des terres et des biens manufacturés. Les travailleurs furent ainsi efficacement appauvris, mais les agriculteurs, qui constituent une classe plus économe et qui étaient plus autosuffisants, devaient être pris en main plus durement. 
         G.W. Norris a déclaré dans le « Collier’s Magazine » du 20 mars 1920 : « Une rumeur court selon laquelle deux membres du Board ont eu une discussion directe, en décembre 1919, avec quelques-uns des banquiers et des financiers de New York. Immédiatement après les transactions à la bourse ont connu une chute notable et les créations d’entreprises se sont arrêtées. On pense qu’une action générale dans la même direction a déjà été prise pour d’autres secteurs du pays, comme le prouve l’encouragement apparemment abusif du Système de la Réserve Fédérale à spéculer sur les terres [agricoles] et sur les matières premières. » 
         En 1939, le Sénateur Robert L. Owen, Président de la Commission bancaire et monétaire du Sénat, qui apportait son témoignage aux Auditions Monétaires du Sénat, déclarait : 
         « Au début de l’année 1920, les agriculteurs étaient extrêmement prospères. Ils remboursaient leurs emprunts fonciers, achetaient beaucoup de nouvelles terres à la demande du gouvernement – ils avaient emprunté l’argent pour le faire – et ils ont ensuite été mis en faillite par une contraction brutale du crédit et de la monnaie au cours de cette même année. Ce qui s’est produit en 1920 était exactement l’inverse de ce qui aurait dû se produire. Au lieu de liquider sur plusieurs années les excès de crédits créés par la guerre, le Conseil des Gouverneurs de la Réserve Fédérale s’est réuni à huis clos. Ils sont réunis le 18 mai 1920, et c’était une réunion secrète. Leurs discussions ont duré toute la journée : les minutes de cette réunion ont été imprimées sur soixante pages et apparaissent dans le document sénatorial n°310 du 19 février 1923. Les directeurs de Classe A – les membres du Board – étaient présents, mais les directeurs de classe B, qui représentaient les entreprises, les commerces et les agriculteurs n’y figuraient pas. Les directeurs de Classe C, représentant le peuple des États-Unis, n’étaient pas présents et n’avaient pas été invités à se présenter. 
         Seuls les gros banquiers étaient là et leur travail ce jour-là eut pour conséquence une contraction du crédit, laquelle eut pour effet, l’année suivante, de réduire le revenu national de quinze milliards de dollars, jetant des millions de personnes au chômage et réduisant de vingt milliards de dollars la valeur des terres et des ranchs. » 
         Carter Glass, membre du Board depuis 1920 en tant que Secrétaire au Trésor, a écrit dans son autobiographie, publiée en 1928, « Adventure in Constructive Finance » : « Les journalistes n’étaient bien sûr pas présents, ainsi qu’ils ne devaient pas l’être et ainsi qu’ils ne le sont jamais dans aucune réunion de conseil d’administration dans le monde. » 
         Carter Glass avait protesté contre un amendement à la Loi de Réserve Fédérale de 1913 qui avait été suggéré par le Sénateur LaFollette. En effet, si cet amendement avait été voté, il aurait empêché tout membre du Board d’être également directeur, fonctionnaire ou actionnaire de quelque banque, société fiduciaire ou compagnie d’assurance que ce soit. Pour Carter Glass, un tel amendement aurait conduit, in fine, à ce que le Board soit constitué de mécaniciens et d’ouvriers agricoles. Les mécaniciens et les ouvriers agricoles n’auraient certainement pas pu causer plus de dégâts aux États-Unis que ne le firent Glass, Strauss et Warburg, lors de la réunion secrète du Conseil des Gouverneurs. 
         Le Sénateur Brookhart de l’Iowa attesta que lors d’une réunion secrète, Paul Warburg, également président du Comité Consultatif Fédéral, avait obtenu le vote d’une résolution afin d’envoyer un comité de cinq personnes à la Commission au Commerce Inter-Etats pour demander une augmentation des tarifs de chemin de fer. En tant que patron de Kuhn, Loeb & Co, qui possédait la plupart des voies ferrées aux Etats-Unis, il était déjà nostalgique des énormes profits que les Etats-Unis lui avaient versés durant la guerre et il voulait infliger de nouvelles augmentations de prix au peuple américain
    Eustace Mullins, Les secrets de la Réserve Fédérale

  • FED, BCE : les banques centrales ont un pouvoir politique en dehors de tout contrôle démocratique (rediffusion)

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    Le problème des banques centrales indépendantes du pouvoir politique, c’est qu’elles échappent à tout contrôle démocratique alors qu’elles ont de grands pouvoirs, y compris celui d’influencer les élections et de faire tomber les gouvernements. Ce que Donald Trump constate aujourd’hui à l’approche des élections législatives de mi-mandat, quand la Réserve fédérale augmente comme par hasard ses taux, vaut aussi pour la BCE dont le président Jean-Claude Trichet est accusé d’avoir activement collaboré à pousser le gouvernement de Berlusconi vers la sortie en 2011 et également pour d’autres banques centrales indépendantes et donc non soumises à un contrôle démocratique.
    En ce qui concerne la Fed, Donald Trump est, comme dans d’autres domaines, le président qui brise les tabous, car ses prédécesseurs préféraient généralement se taire face aux décisions de la toute puissante banque centrale. Le 20 juillet, Trump s’est plaint en ces termes sur la chaîne CNBC de la hausse des intérêts décidée par la Réserve fédérale : « Je n’aime pas, avec tout le travail que nous faisons pour l’économie, voir ensuite les taux augmenter, je n’en suis pas content ». Le président américain ne va pas toutefois jusqu’à accuser directement la Fed de vouloir faire pencher les élections de mi-mandat en sa défaveur. Il ne faut d’ailleurs pas qu’il s’étonne puisqu’il a remplacé à la tête de la Fed les mondialistes du Council on Foreign Relations (CFR) par d’autres mondialistes du CFR.
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  • Les Herbiers, la réussite du pays réel

    Il existe une France périphérique qui réussit : Les Herbiers, en Vendée ou quand enracinement et valeurs familiales riment avec dynamisme et compétitivité.

    Par François La Choûe

    Samedi 8 mai 2018, finale de la coupe de France. L’opposition est « allégorique », selon Philippe de Villiers, entre le club vendéen des Herbiers et le PSG « Le terroir contre le Qatar ». Le budget du club amateur est 270 fois inférieur à celui de l'écurie parisienne. C'est David contre Goliath, Cathelineau contre Kléber, la Province contre Paris, la France périphérique contre la métropole mondialisée.

    Pourtant, Les Herbiers n’ont rien du trou perdu gangrené par le désespoir bien au contraire. Le taux de chômage est à 5%, l'un des plus bas de France. Si le nom de cette commune de 16 000 habitants au cœur du Bocage est désormais associé au ballon rond, son histoire est ancienne. Le Puy du Fou voisin en témoigne. La commune est dominée par le Mont des Alouettes, 232 mètres d'altitude. Deux moulins illustrent le passé agraire mais aussi militaire de ce coin de bocage marqué par l'insurrection catholique et royale. Une chapelle rend hommage au « peuple de géants » de 1793. Ici, les paysans observaient les mouvements bleus et communiquaient entre eux grâce aux ailes des moulins. En 1926, 60 000 personnes s'y sont massées pour écouter Léon Daudet. Un héritage conservateur que semble illustrer la famille politique du maire, Véronique Besse (MPF).

    Mais c'est bien le dynamisme présent de la société herbretaise qui suscite l'admiration. À première vue, rien ne prédispose la ville à une réussite économique de premier plan. Pas de ressources naturelles, pas de grand axe ferroviaire ou fluvial. Pas de littoral non plus la mer est à près de 100 kilomètres de là.

    Et pourtant, Les Herbiers sont au centre d'un tissu fertile d'entreprises, oscillant entre grandes marques bien connues des Français (Fleury-Michon, Sodebo), sociétés de pointe (le fabricant nautique Jeanneau, filiale du groupe Beneteau) et PME familiales en tous genres, dans le transport, la forge, l'agro-alimentaire. Vous avez forcément consommé vendéen récemment. Le pays, doux et calme, est devenu la terre promise des sièges sociaux, des entrepôts et des usines. L'industrie, c'est près de 45% de l’activité économique locale, une performance remarquable pour cette terre rurale située aux confins occidentaux d'une nation désormais abonnée au secteur tertiaire.

    Ce sont les valeurs qui marchent

    Les facteurs de cette réussite ? Une détermination politique, à l’échelle départementale, suscitant le désenclavement routier. L aménagement stratégique de zones propices à des activités diverses - les Vendéopôles - parsemant le territoire départemental. Le pari vendéen ? la contagion du succès dans des espaces dynamiques. L'administration de Philippe de Villiers, qui habite d'ailleurs aux Herbiers, fut au cœur de cette réussite. Et puis, il y a l'aventure culturelle et collective du Puy du Fou, dont le rayonnement est lui aussi facteur d'emplois directs et indirects dans le Bocage.

    Surtout, il existe un ressort intime, le fameux « esprit vendéen », fait d'humilité et de ténacité, d’audace aussi. Le sentiment d'abandon d'une population opprimée par l'État en 1793 a accouché, par-delà les générations, d'une volonté de « prise en main » et de dynamisme. Un sursaut de vie après le déluge de mort. L'idéal du self-made man ? Ce n'est pas non plus celui de l'entrepreneur vendéen, qui est le produit d'un héritage, d'une identité, d'un enracinement. Ici, les patrons louent les « valeurs familiales » en famille, on est davantage passionné par le développement humain des entreprises que parles dividendes, les délocalisations ou les cotations en bourse. Un esprit qui réussit en football comme au travail, comme l'affirme Véronique Besse « en Vendée, aux Herbiers, nous avons l'esprit d'équipe et le goût du challenge. À la vendéenne, nous jouons collectif. On relève des défis ensemble… et on réussit ensemble ! »

    Esprit de communauté ? Capitalisme non libéral ? Réunion des patrons et salariés autour du bien commun de l'entreprise ? Il y a de cela. Mais il y a un revers de la médaille dans l'ancien bastion villiériste, épargné par la crise et dont le dynamisme attire de nouveaux travailleurs, on a voté pour Macron à 82% au second tour ! Sic transit gloria mundi. Le Bocage serait-il devenu l'avant-garde de la « start-up nation » ?

    « En même temps », Les Herbiers sont un double antidote. Contre la fatalité, d'abord la France périphérique n'est pas vouée à la marginalité des perdants de l'Histoire. Surtout, le sursaut herbretais, familial et local, fait pièce aux fables mondialistes. Veut-on nous faire croire que le salut de l’économie française passe par l'avènement d'une société liquide et atomisée ? Les Vendéens nous rappellent au contraire la vieille leçon c'est en chérissant la terre, protégée par les haies bocagères, que l'on en récolte les fruits.

    monde&vie  31 mai 2018

  • Le Billet vert au cœur de l'affaire iranienne

    Et si la lutte américaine contre le supposé programme nucléaire iranien n’était en réalité qu’une bataille pour préserver le dollar ? Téhéran s’est en effet engagé sur la voie dangereuse de la dépolarisation de ses échanges et semble être timidement suivie par l’UE sur ce terrain.

    Par Richard Dalleau

    L’Europe unie face à Trump ! La presse n'a pas eu de mots assez doux pour vanter la dureté de l'UE face aux sanctions US, brandies depuis que Washington a claqué la porte de l'accord sur le nucléaire iranien. Il faut avouer que l’unanimité des 28 est suffisamment rare pour être soulignée. Car non contente de hausser le ton face au grand frère américain, l'UE a sorti les muscles. Des muscles de poids coq, dont on n’est pas sûr qu'ils impressionneront le poids lourd yankee la Commission a activé le 18 mai la « Loi de blocage », qui interdit aux entreprises et tribunaux européens de se conformer à des sanctions prises par des pays tiers. Bref, No Pasaràn, les sanctions américaines, du moins pour les PME.

    Car outre que cette loi serait d'une efficacité douteuse, elle ne fera rien pour protéger les grands groupes, de l’aveu du même Macron « Les entreprises de taille mondiale font des choix qui leur sont propres en fonction des intérêts qui sont les leurs ». Circulez, Total, PSA, Bouygues et consorts, il n'y a rien à voir. En vérité, l'UE ne peut tout simplement rien faire pour protéger des entreprises présentes aux USA. Mais surtout, elles sont dépendantes du dollar pour leurs transactions internationales, une arme de destruction massive pour Washington, pour qui toute entreprise utilisant des actifs américains - matériel, services, monnaie. - tombe sous le coup de la loi US, donc des sanctions décidées par Washington.

    Le dollar, arme de destruction massive

    Téhéran et Bruxelles sont conscients de cette épée de Damoclès qui menace leurs échanges : si l'Iran ne s'est pas transformé en eldorado depuis 2015 et la levée des sanctions, c'est que les banques, très particulièrement exposées au risque « dollar » on se souvient des 8,9 milliards de dollars d'amende infligés à la BNP en 2015 pour avoir contourné des embargos US), n'ont pas soutenu les investissements dans ce pays. Certes, la Bpifrance, la Banque Publique d'Investissement, a promis en début d'année de garantir le règlement des ventes en Iran de certaines PME. Depuis, silence radio.

    Le moyen de sortir du piège, c'est la dédollarisation, se passer du dollar pour contourner l’extraterritorialité des lois américaines. D'ailleurs, l'Iran a annoncé vouloir remplacer le billet vert par l'euro dans ses échanges commerciaux. Ce devrait être notamment le cas pour le pétrole, réglé via des transferts entre les Banques centrales européennes et la Banque centrale iranienne. Une volonté affichée par Téhéran dès 2016, mais à qui le retour des sanctions US devrait donner un coup d'accélérateur. D'autres avant Téhéran s'y sont brûlé les doigts et les mollahs jouent gros en brisant ce tabou.

    Pourtant, le contexte a changé la Russie et la Chine, notamment, commercent entre elles, y compris sur le marché pétrolier, dans leurs devises nationales. Des échanges qui touchent aussi l'Angola, le Brésil, l'Afrique du Sud, le Venezuela et donc l'Iran qui est dans la boucle de ce commerce « dollar-free » avec Moscou et Pékin. Trois pays, qui comme par hasard, sont sur la liste noire du Département d'État américain et font l’objet de sanctions politico-économiques, dont la sévérité est inversement proportionnelle à leur poids mondial.

    Malgré tout, de plus en plus de pays émergents sont sensibles aux sirènes de la dédollarisation et multiplient les accords dans ce sens avec la Chine et la Russie. L'UE saura-t-elle profiter de ce mouvement pour imposer l'euro sur la scène internationale et résister à la pression de « l'allié » d'outre-Atlantique ? Ce serait enfin trouver une utilité à une union qui est si néfaste sur bien des plans. « Nous nous sommes débarrassés de toutes nos illusions », persiflait le polonais Donald Tusk à propos des États-Unis. Puisse-t-il être entendu.

    monde&vie  31 mai 2018

  • Extorsion : le gouvernement compte encore augmenter le prix du carburant !

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    C’est aux lecteurs du journal Var-mation que le ministre de l’action et des comptes publics s’est livré, le jeudi 19 juillet. À la question « Les taxes de carburants vont-elles diminuer pour favoriser le pouvoir d’achat ? » , il s’est exclamé « Non ! Au contraire, on va les augmenter car le diesel est une des premières causes de mortalité dans les villes » . Il précise que les enfants peuvent contracter de l’asthme ou des cancers et que des dizaines de milliers de morts sont causés par le diesel chaque année. 

    L’objectif est donc une économie décarbonisée, une « logique contre intuitive » selon le ministre. « Pendant des années on a fait acheter du diesel mais aujourd’hui nous devons passer à une transition énergétique plus écologique. » ajoute-t-il, avant d’évoquer la prime de conversion. Il qualifie cette initiative de « grand succès » et confirme que ceux qui passent à l’électrique réalisent de grandes économies.

    Source : Var Matin

    http://www.contre-info.com/extorsion-le-gouvernement-compte-encore-augmenter-le-prix-du-carburant#more-53073