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élections - Page 174

  • Salvini et la nouvelle crise italienne

    6a00d8341c715453ef0240a4745aca200c-320wi.jpgLe 4 août encore, le Corriere della Sera publiait une enquête Ipsos tendant à démontrer que 63 % des Italiens étaient encore convaincus que le gouvernement resterait en place, ceci en dépit des désaccords de plus en plus évidents entre Matteo Salvini et Luigi Di Maio. Et puis, quatre jours plus tard, le 8 août, la nouvelle de la rupture tombait. Il s'agit pour un quotidien tel que Le Monde, d'une "d'une crise gouvernementale surprise".

    Les rédacteurs de cet organe officiel, toujours si bien informés, ne l'avaient pas ressentie comme inévitable.

    Bien entendu les commentateurs agréés s'emploient à nous en distiller les motifs, au point que l'on ne comprend plus les faits.

    En fait, la première cause de la décision de Matteo Salvini, de dissoudre de son alliance contre nature avec Cinq Étoiles et de provoquer des élections anticipées tient, d'abord, à une analyse de la volatilité de l'électorat italien en regard du désir non assouvi d'une force de gouvernement.

    Rappelons en effet qu'en 2014, le sauveur de la gauche et de la démocratie, peut-être même de toute la social-démocratie du Vieux Continent, Matteo Renzi avait obtenu 40,8 % des voix aux élections européennes. Un triomphe. Mais quatre ans plus tard son parti démocrate est réduit à 22,9 % des voix et il perd 201 sièges.

    À l'inverse, depuis cette date, la droite italienne, car c'est de cela qu'il s'agit, s’est progressivement regroupée autour de Salvini et sur la base d'une volonté d'enrayer l'immigration. Aux européennes de mai 2019, sa liste obtient 34 % des voix et les sondages le créditent de 36 à 38 % : or, c'est exactement le score qu'il avait obtenu en 2018, mais à l'époque sa Ligue se présentait dans le cadre d'une coalition, laquelle incluait Forza Italia, le parti de Berlusconi. Il s'est donc passé que celui-ci, aujourd'hui âge de 83 ans, apparu sur la scène politique de la Péninsule du fait la crise de mani pulite, devenu président du conseil en 1994 a désormais fait son temps. Une fenêtre est ouverte pour son remplacement, Salvini s'y est engouffré.

    Pour mieux unifier son camp, celui-ci s'est emparé du mécontentement des classes moyennes devant l'hyper fiscalité. Le 7 août, veille de sa rupture officielle, c'est sur le slogan d'une "flat tax" habilement vantée comme une mesure d'efficacité favorable aux travailleurs italiens, qu'il redéployait sa propagande, s'opposant au président du Conseil Giuseppe Conte.

    Désormais de futures batailles parlementaires puis électorales se dessinent dans la Péninsule.

    La droite a trouvé son chef de file, et son programme ressemble fort à celui de tous les nationalistes italiens, depuis toujours[1] : gouverner ce pays disparate, dont l'unité ne remonte guère en deçà de 1861.

    La gauche semble, dès aujourd'hui, en train de se regrouper sur la base du refus de ce pouvoir naissant, avec des arguments et des réseaux qui ressemblent à ceux de nos radicaux-socialistes de la première moitié du XXe siècle. Elle cherche même en ce moment à construire une alliance alternative englobant certains débris de Forza Italia, mais elle retrouvera difficilement les électeurs de Berlusconi. En revanche, avec l'appui discret du président de la république, de la technocratie bruxelloise et même du Vatican, elle s'emploie à récupérer les restes du "populisme", c'est-à-dire ceux du mouvement Cinq Étoiles en déconfiture.

    Retournant à un choix entre la droite et la gauche, l'intermède dégagiste et populiste, semble avoir fait long feu.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. la recension par Romano Ruggiero des livres de P. Guichonnet "L'Unité italienne" et de M. Vaussard, "De Pétrarque à Mussolini, Évolution du sentiment nationaliste italien".

    https://www.insolent.fr/

  • En Italie, la Ligue veut et peut gouverner seule

    En Italie, la Ligue veut et peut gouverner seule

    De Gabriel Robin dans L’Incorrect :

    La coalition gouvernementale italienne n’aura finalement pas tenu. Fort de sondages impressionnants et des résultats des élections européennes de mai, l’intenable Matteo Salvini se rêve seul maître à bord. Il peut le faire.

    […] L’entente ne pouvait pas durer entre cet homme ambitieux venu de la droite, et désormais leader de facto du « centre-droit » unissant son parti à Forza Italia et à Fratelli d’Italia dans de nombreux exécutifs locaux, et les tenants de l’antipolitique du Mouvement Cinq Etoiles aux nombreuses factions (dont la plupart ont plus de rapport avec la gauche idéologique qu’avec la droite).

    Dont acte. En déposant sa motion de défiance envers le chef du gouvernement, Matteo Salvini tente un coup de poker bien calculé. L’objectif est de faire tomber l’exécutif en capitalisant sur son immense popularité, acquise et consolidée grâce à ses fonctions de ministre de l’Intérieur ultra-médiatique. Ancien journaliste, le Lombard a été extrêmement habile, jouant des codes qui plaisent à ses concitoyens et se montrant ferme sur le sujet qui l’a porté au sommet de la vie politique du pays de Machiavel : l’immigration. Il a aussi su apparaître « proche du peuple » à plusieurs reprises, doué pour les accolades et les sorties sur les plages. De quoi rappeler – au moins sur la forme -, un certain … Silvio Berlusconi. Prototype du dirigeant « populiste » moderne dans sa manière de communiquer, le Milanais était en quelque sorte une anticipation de ce qu’est aujourd’hui Donald Trump. Comme toujours dans son histoire, l’Italie fait donc figure de laboratoire des idées politiques en Occident.

    La place de ministre de l’Intérieur était trop étroite pour Matteo Salvini. Il a fait ses calculs et sait qu’il peut gagner de nouvelles élections et gouverner avec le centre-droit pour mener son programme. Quel est-il ? En premier lieu, poursuivre et intensifier la lutte contre l’immigration. Dans un second temps, baisser de manière drastique la fiscalité. On s’en doute, l’Italie de Salvini devra encore batailler avec Bruxelles.  « Si vous nous en donnez la force, nous voterons un budget qui mettra au centre le travail des Italiens et la baisse des impôts, et si cela ne convient pas à l’Europe nous le ferons quand même », a ainsi dit Matteo Salvini lors d’un meeting. Pour y parvenir, il devra battre ses anciens amis du M5S, lesquels chercheront peut-être à s’allier avec le Parti Démocrate ou avec des dissidents de Forza Italia. Certains seraient même enclins à chercher une solution qui leur éviterait de retourner aux urnes, à l’image du député sicilien Stanislao Di Piazza qui a proposé un « gouvernement du bien commun » …

    Du côté du Parti Démocrate, on attise la peur des « marchés » et des « spreads » bancaires pour décrédibiliser la volonté de conquête de la Ligue. De quoi effrayer les Italiens ? Rien n’est moins sûr. Les prochains mois risquent d’être fort agités de l’autre côté des Alpes…

    https://www.lesalonbeige.fr/en-italie-la-ligue-veut-et-peut-gouverner-seule/

  • A propos de "l'union des droites"...

    1371572749.jpgL'avis de Jean-François Touzé

    Je ne crois pas à court terme à l'Union des droites en France. La droite républicaine malgré son affaiblissement clinique n'a pas encore atteint le point de décomposition absolue et Macron, en en récupérant une partie, pérennise le Système, tandis que la droite nationale reste éparpillée et sans leader incontesté. Les choses se feront un jour. Probablement dans des conditions, selon des modalités et autour d'une personnalité encore imprévues.

    Mais si l'Union des droites est un jour possible chez nous, elle devra ressembler à ce que bâtit aujourd'hui Matteo Salvini.

    l'Union de la Lega, structure majeure et centrale, de Fratelli d'Italia, des reliefs de Forza Italia, le tout soutenu par Casa Pound, voilà qui me va très bien.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • George Soros commence déjà à financer le Parti Démocrate pour les élections présidentielles américaines de 2020

    Etats-Unis – George Soros a fait un premier don 4,6 millions d’euros à un nouveau Comité d’Action politique (PAC) à l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2020. C’est plus de deux fois ce qu’il avait injecté à ce stade de la campagne des élections de 2016.

    “Le PAC Democracy du milliardaire juif né en Hongrie est sa première contribution aux élections de 2020”, écrit Times of Israël.

    Le milliardaire cosmopolite Soros est un donateur de longue date du Parti Démocrate américain. Pour la campagne présidentielle américaine de 2016, Soros avait officiellement injecté un total de 18 millions d’euros dans le financement du Parti Démocrate, apparaissant parmi les plus importants donateurs de l’ensemble de la campagne américaine.

    https://www.medias-presse.info/george-soros-commence-deja-a-financer-le-parti-democrate-pour-les-elections-presidentielles-americaines-de-2020/111183/

     
  • La vraie droite c'est le redressement d'un pays

    6a00d8341c715453ef0240a4c0e0cf200b-320wi.jpgObservant, dans la chronique précédente[1], les ignorances médiatiques parisiennes, on pouvait les attribuer à vrai dire autant à la méconnaissance de l'histoire qu'à celle la géographie[2].

    Le redressement d'un pays se réalise quand les forces de droite l'ont emporté sur les forces de gauche, condition politique nécessaire mais hélas pas toujours suffisante. Encore faut-il que les facteurs de la prospérité économiques. Or, en France, de telles expériences sont, dans le meilleur des cas, superbement passées sous silence, et, plus généralement carrément dénigrées par le sectarisme de gauche, relayé par le psittacisme journalistique parisien.

    Depuis le 8 juillet, par exemple, un nouveau gouvernement homogène et résolu est apparu à Athènes. Il a prêté serment dès le lendemain d'une victoire électorale de la droite, nette, massive et sans bavures. Dans un pays où les socialistes se sont employés depuis 25 ans à imposer un mode de scrutin favorable aux partis de gauche et à l'anarchie, le premier ministre dispose cependant d'une majorité claire. Or, la raison principale de la victoire de ceux qu'on appelle conservateurs, qui ont, en particulier su rassembler les classes moyennes réside une fois encore dans le rejet des démagogues et des destructeurs de l'épisode catastrophique de l'ère Tsipras.

    Or, il y a fort à faire pour nettoyer les décombres laissés par tous les résidus et protégés du seul régime[3] se réclamant de la gauche radicale en Europe.

    Une bonne photo valant souvent mieux qu'un long discours, telle observatrice française établie à Athènes dénonce "l'état dans lequel se trouvent les universités grecques après 4 ans 1/2 de gouvernement Tsipras. Ce n'est pas fake", écrit-elle, "j'habite à proximité de l'une d'entre elles. Ce fut le règne des féministes, LGBT, mondialistes etc.

    Ça va changer."[4]

    Après Tsipras le désastreux, on peut, jusqu'ici, partager l'espoir qu'elle exprime. Le nouveau pouvoir politique a, en effet, rapidement pris une salve de décisions, sans perdre de temps, qui font enrager la gauche, et s'écarte de son idéologie ce qui devrait toujours être considéré comme un bon signe. Il n'omet pas d'inscrire dans les mémoires souligner les scandales de l'équipe précédente, par exemple en rappelant son incompétence criminelle dans le cadre de l'anniversaire des incendies de forêts de 2018.

    Or, quand un pays se relève, on ne doit pas s'étonner que ses ennemis et ses détracteurs cherchent à lui remettre la tête sous l'eau. Observant depuis des décennies la manière dont les médias parlent de la Grèce, votre chroniqueur n'est nullement surpris de lire, à nouveau, les mêmes sottises alimentées par les mêmes réseaux.

    Le quotidien parisien de référence Le Monde, par exemple, ne laissait jusqu'ici passer qu'un seul reproche à l'endroit du lamentable Tsipras, élu par défaut en 2015 : pour une partie des rédacteurs du journal officieux de Boboland, il ne penchait pas assez à gauche. Ah si Varoufakis avait conservé son influence et son portefeuille ministériel, certainement aurait-il suscité encore plus de commentaires favorables.

    Le nouveau gouvernement, constitué le 8 juillet cherche-t-il, au lendemain de sa victoire, à appliquer son programme électoral ? On le juge trop à droite : c'est pourtant en sa faveur que les Grecs ont voté. Sans enthousiasme nous dit-on alors immédiatement.

    Et, toujours Le Monde de se scandaliser au contraire que "le nouveau premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis donne des gages à sa majorité et mène tambour battant une politique de rupture avec celle de son prédécesseur, Alexis Tsipras."[5]

    Il est possible en effet que le si brillant Moscovici, chargé d'exercer la tutelle technocratique sur ce pays que l'on s'est efforcé d'humilier, trouve à redire à la nouvelle politique.

    Le New York Times va plus loin encore dans la médiocrité, donnant tout simplement la parole à un ancien porte-plume officiel de Syriza, en le présentant comme un "journaliste grec" et sans mentionner ses états de service[6].

    Mais le New York Times est en pleine décadence.

    Plus étonnant : le traitement de la nouvelle majorité de droite par Le Figaro. L'organe central de la bourgeoisie parisienne en effet, s'offusque ainsi des allègements d'impôts, sans en donner ni les détails ni l'objet qui est très explicitement de relancer l'économie en opérant une diminution des gaspillages étatistes. Il laisse, sur ce point, sa souriante correspondante locale Mme Alexia Kefalas reprendre les accusations[7] d'un député Syriza, – sigle qui veut dire : rassemblement de la gauche radicale, – sans donner la parole à un seul autre point de vue.

    Peut-être conviendrait-il de conseiller aux excellents rédacteurs qui fabriquent ce journal de suivre un peu plus objectivement l'actualité du pays dont ils jugent[8].

    JG Malliarakis  
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    Apostilles

    [1] cf. L'Insolent du 5 août "Deux thèses sur l'union des droites."
    [2] La météorologie officielle, comme chacun peut le constater sur les écrans du service public, s'arrête aux frontières de l'Hexagone. Elle ne s'étend même que rarement aux départements et territoires d'Outremer. De la même manière, l'oligarchie régnante cultive cet étonnant nombrilisme collectif. Il est à remarquer qu'elle prétend, par ailleurs, hautement en dénoncer ce qu'elle appelle "la lèpre" chez ses adversaires, qualifiés désormais de populistes. On entend ainsi couramment accuser, aujourd'hui encore, les "nationalistes" d'être responsables de guerres, où, en effet les authentiques nationalistes ont bravement combattu sac au dos, mais guerres qu'ils n'ont ni dirigées ni déclarées, tout en les ayant prévues et en ayant appelé leurs concitoyens à s'y préparer. Un des textes les plus importants de Charles Maurras me semble à cet égard le discours qu'il prononça sur la tombe de son ami Léon de Montesquiou, auteur lui-même du livre "1870, les Causes politiques du désastre", tombé au champ d'honneur en septembre 1915.
    [3] Il existe certes dans divers Länder allemands, voire à Berlin, par exemple, des pouvoirs régionaux où l'extrême gauche, le parti Die Linke ou certains écolos radicaux exercent leur nuisance comme au sein de la municipalité parisienne. Il existe aussi pas mal d'anciens communistes camouflés en soi-disants sociaux-démocrates en Europe centrale. Mais la Grèce de Tsipras était depuis 2015 le seul État membre de l'UE gouverné par la gauche radicale.
    [4] cf. le compte twitter de cette "Nouvelle Philhellène"
    [5] cf. article du 27 juillet dénonçant les "Premiers pas très à droite du nouveau premier ministre" qui, selon le journal isolent Kyriakos Mitsotakis."
    [6] cf. article du 5 août signé de Matthaios Tsimitakis, s'inquiétant de la dérive droitière. L'auteur est présenté ainsi "Mr. Tsimitakis is a Greek journalist.""
    [7] cf. son article complètement unilatéral publié le 22 juillet "Athènes supprime la brigade antifraude du fisc."
    [8] en utilisant au moins leurs connaissances éventuelles de la langue anglaise dans laquelle est notamment publiée une version de leur équivalent local le quotidien grec de centre droit Kathimerini.

    https://www.insolent.fr/

  • La droite a encore un avenir dans les villes et métropoles…

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    À en croire les dernières élections, la droite n’aurait plus aucun avenir dans les grandes villes, dont l’électorat serait devenu, au mieux macroniste comme à Paris, au pire rouge écolo, comme à Grenoble. Et, depuis le naufrage de la liste LR aux européennes, les maires de droite trembleraient, hésitant entre un ralliement à LREM ou une campagne d’où le mot « droite » serait entièrement effacé.

    La panique d’un Estrosi à Nice ou d’un Goasguen à Paris en est la risible illustration.

    Cette vision d’une France binaire, partagée entre les métropoles aisées et macronistes et la France périphérique où le Rassemblement national prospère, si elle arrange bien les affaires des deux grands partis du moment, et si elle est corroborée par les analyses bien connues de Christophe Guilluy, est toutefois réductrice. C’est ce que montre une note fouillée de Nelly Garnier, publiée début juillet par la Fondation pour l’innovation politique, intitulée Allô Maman bobo. L’électorat urbain, de la gentrification au désenchantement.

    Sa lecture est à conseiller à tous ceux qui, à droite – chez LR mais aussi au RN –, souhaitent comprendre et dépasser les limites de leurs performances électorales, leurs fameux « plafonds de verre ».

    Le premier mérite de l’étude est de démonter le fantasme réducteur de l’électeur urbain bobo, qui serait à mille lieues des préoccupations de ceux de la France périphérique. En effet, si l’électeur urbain se caractérise bien par un niveau socio-culturel élevé, une plus grande ouverture culturelle, il n’en manifeste pas moins des inquiétudes réelles qui rejoignent celles de la France périphérique. Médiatiquement, c’est l’angoisse écologique qui est soulignée et habilement exploitée par ceux qui en font le commerce politique, mais l’étude montre que les questions du déclassement, de l’insécurité, du terrorisme et du communautarisme taraudent aussi l’électeur urbain car il les subit parfois de plein fouet. Nelly Garnier souligne, en particulier, les stratégies d’évitement scolaire. Voilà l’espace qui s’ouvre à la droite.

    L’autre mérite de ce travail est de pointer la souffrance des urbains : non, le bonheur n’est pas dans la légèreté de la « street life » en trottinette. De nombreuses études pointent le désir de beaucoup d’urbains de quitter les métropoles, les angoisses liées à un certain déclassement des cadres, les équations famille-logement-travail difficiles à résoudre pour de plus en plus de ménages des métropoles.

    Le verdict est sans appel : Paris n’est pas une fête pour tout le monde, le bonheur est dans le pré, d’une certaine façon, même pour les urbains, même à titre de rêve. Il y a là une piste pour une synthèse des droites des villes et des champs.

    La droite aurait donc grand intérêt à renoncer au totem du « bobo », que ce soit comme repoussoir ou comme fantasme derrière lequel courir, et à investir franchement et sérieusement ces thématiques.

    Vous l’avez compris, la droite n’a aucun intérêt à laisser les villes en jachère et à les abandonner aux « urban tribus » d’un Griveaux, d’un Jadot ou d’une Hidalgo dont tout le monde, y compris dans leur propre camp, mesure déjà les limites et les échecs. Ni à s’allier avec eux. Christian Jacob semble l’avoir compris. À l’origine exploitant agricole, élu de Seine-et-Marne – un département qui est en lui-même une synthèse de ces sociologies à concilier -, peut-il être, avec sa simplicité et son physique d’acteur, l’homme, ou tout au moins le catalyseur, de cette synthèse des droites des villes et des champs ?

    Pascal Célérier

    https://www.bvoltaire.fr/la-droite-a-encore-un-avenir-dans-les-villes-et-metropoles/

  • Plus fort que les homards de Rugy : le financement de la campagne de Macron (2)

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    Les peoples ne sont pas les seuls à fréquenter Macron. Macron reçoit aussi, à dîner ou non, des acteurs de la vie politique et publique qui, sur le papier, n’ont pas grand chose à voir avec ses fonctions de ministre de l’Économie.

    L’Express écrit en janvier 2018 que Macron s’entretient à Bercy avec des intellectuels qui pensent le spirituel et la laïcité, ou encore avec des représentants des cultes. Dalil Boubakeur, alors président du Conseil français du culte musulman, se souvient avoir dressé à Macron « un panorama depuis une trentaine d’années des musulmans en France » et avoir trouvé une oreille très attentive du ministre.

    L’abbé Pierre-Hervé Grosjean, fondateur du Cercle Léon-XIII, est reçu à sa demande avec plusieurs prêtres pour un petit-déjeuner à Bercy : « On avait échangé sur les grands sujets universels et sur la notion de bien commun », dit-il, soulignant que d’autres « ministres n’avaient pas le temps de le recevoir ». Au fur et à mesure que grandit l’ambition de Macron, les échanges se font plus intenses et, surtout, plus politiques.

    « Macron absorbe les conseils, remarques et notes que lui font passer intellectuels et chercheurs !

    Le politologue Stéphane Rozès est reçu un samedi matin à Bercy « deux-trois mois avant le départ de Macron ». « Cet échange n’était pas lié à une mission professionnelle pour Bercy, mais à une discussion de « visiteur du samedi », a-t-il précisé. « Nous avons parlé de la dépression française, de ses raisons profondes. »

    « Dans cette lignée, l’ancienne ministre Corinne Lepage est conviée entre juin et juillet 2016 au ministère où ils « abordent beaucoup de sujets ». « Il m’a dit qu’il allait quitter le gouvernement et m’a demandé de le rejoindre » (Corinne Lepage à franceinfo). Elle attendra janvier 2017 pour rallier la campagne de Macron.

    Était-ce le rôle de Macron de recevoir à Bercy tant de personnalités de tous bords et de tous milieux ?

    À l’époque, En marche ! avait présenté le même argument que celui avancé par de Rugy pour justifier la qualité des personnes invitées à ses dîners. Recevoir au ministère des acteurs extérieurs à l’administration fait partie du rôle et de la fonction d’un ministre ! (En marche ! sur Facebook).

    Le candidat Macron a pu compter sur le soutien de son ancien collègue au gouvernement. Interrogé sur LCP, le 26 janvier 2017, Michel Sapin assurait que Macron n’a « pas dépensé plus » d’argent qu’il n’en avait le droit en frais de représentation.

    « De plus, cette pratique des dîners est très fréquente dans toutes les institutions de la République« , confirment plusieurs journalistes, personnalités et anciens ministres contactés par franceinfo. « Rien dans la réglementation ne permet de contrôler la nature des dépenses, les responsables politiques doivent seulement s’astreindre à ne pas dépasser un certain budget« , explique à France 2 René Dosières, ancien député PS et fondateur de l’observatoire de l’éthique publique. Christian Eckert a, lui, un jugement plus dur sur ces agapes.

    « Je suis pour respecter la liberté du ministre mais là, clairement, on est dans des excès« , soutient-il.

    Il n’est pas le seul à le penser. « Ceux qui essayent de justifier ces dîners, en disant qu’expliciter les reformes auprès des personnalités influentes cela peut être le rôle d’un ministre, ont une conception extensive de ce rôle« , pointe Frédéric Says. Même analyse pour Marc Endeweld, auteur de deux ouvrages sur Macron.

    On est encore et toujours dans des excès ! Marc Endeweld : « Macron a totalement maximisé ses frais de représentation et utilisé sa position de ministre de l’Économie pour son ambition personnelle. C’est à Bercy qu’il a fait son réseautage. » (source : Marc Endeweld, Le Grand Manipulateur. Les réseaux secrets de Macron (Stock, 2019) et Marc Endeweld, L’Ambigu Monsieur Macron (Points, Seuil, 2018).

    Macron en campagne : « Service d’ordre payé en cash, société de sécurité absente des comptes ! Des membres du service d’ordre (SO) de Macron pendant la campagne 2017 sont mystérieusement absents des comptes de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

    « J’ai été payé de la main à la main par Benalla ». D’après Le Monde, certains auraient été payés cash par Benalla. D’après les informations du Monde, des dépenses de la campagne présidentielle de Macron en 2017 ont échappé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

    Elles concernent le service d’ordre (SO), dirigé officiellement par Benalla à partir du 5 décembre 2016. Ainsi, lors du grand meeting qui a eu lieu le 10 décembre 2016 porte de Versailles, à Paris, En Marche ! a fait appel à une petite société de sécurité, Tego Sécurité, qui a fourni une dizaine d’hommes.

    Or, il n’y a aucune trace de leur présence dans les documents remis à la CNCCFP. De même pour Kamel « Gladiateur », Jamel « Judoka » ou « Tino », futurs piliers du SO, présents sur des photos autour de Macron mais absents de la Commission des comptes de campagne.

    Certains affirment au Monde qu’ils n’étaient pas bénévoles. « J’ai été payé au QG de campagne par Benalla, 120 euros en liquide », dit l’un d’eux sous couvert d’anonymat. Après un meeting à Lyon, il affirme avoir assisté à une distribution de billets « pour dix gars ».

    Et il n’est pas le seul à avoir enchaîné les meetings sans pouvoir présenter de fiches de paie. D’après les comptes de campagne, Tego Sécurité n’a facturé que 7 missions, à partir de février 2017. Or, son patron, Darko Bulatovic, déclare au journal serbe Vesti :

    « Nous avons envoyé six gars au premier meeting, puis on nous a sollicités pour le deuxième et le troisième. Tego est la seule société à avoir fait toute la campagne. »

    Benalla, une nouvelle zone d’ombre dans les comptes de campagne de Macron !

    François Krug : « Selon nos informations, des versements à des membres du service d’ordre du candidat à la présidentielle auraient échappé au contrôle de la CNCCFP. Des anciens du SO interrogés par Le Monde évoquent d’autres bizarreries dans la gestion des notes de frais.

    Le 10 décembre 2016, Macron réussit sa démonstration de force. Le candidat à l’élection présidentielle réunit près de 15 000 personnes porte de Versailles, à Paris. Ce succès est aussi celui de Benalla, tout juste nommé directeur de la sûreté et de la sécurité d’En Marche ! À l’époque, c’est un inconnu de 25 ans.

    Aujourd’hui, difficile de le rater sur les images du meeting. Il ouvre le chemin à Macron, bousculant parfois les militants et les photographes. Sur ces clichés, on peut aussi identifier de futurs piliers du SO, le service d’ordre. Comme Kamel, Jamel, ou Tino, un professionnel basé sur la Côte d’Azur et venu spécialement à Paris. Selon le Monde, la société parisienne Tego Sécurité a aussi fourni une dizaine d’hommes. Leur présence n’a pas laissé d’autre trace.

    Selon les documents transmis à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), les dépenses pour la sécurité du meeting se limitent aux 16 500 euros versés à VIP Sécurité, un gros acteur du secteur. Selon ses factures, cette société a fourni une quarantaine d’agents chargés du contrôle des accès du public ou de la sécurité incendie, loin du candidat lui-même.

    D’autres membres du SO présents assurent au Monde qu’ils n’étaient pas bénévoles. Ils citent des scènes avec des billets qui circulent au QG de campagne, pour rémunérer des missions ou rembourser des notes de frais. Si les sommes concernées sont difficiles à évaluer, ces versements seraient par nature restés intraçables et auraient échappé au contrôle de la CNCCFP, chargée de valider les dépenses de campagne.

    Après de Rugy et la révélation de la ripoublique des homards, de graves questions subsistent sur le financement de la campagne de Macron, le candidat heureux à Bercy qui a reçu « matin, midi et soir beaucoup de monde pour lancer En marche ! » et qui a été soutenu par tous les médias mainstream en 2017.

    © Thierry-Ferjeux Michaud-Nérard pour Dreuz.info.

    https://www.alterinfo.ch/2019/08/06/plus-fort-que-les-homards-de-rugy-le-financement-de-la-campagne-de-macron/

  • Plus fort que les homards de Rugy : le financement de la campagne de Macron (1)

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    Graves questions sur le financement de la campagne de Macron ! Le député LR Olivier Marleix a été interrogé par Marianne. Marc Sergent : « Vous avez été entendu par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) car vous aviez signalé les opérations de vente des activités énergie d’Alstom à General Electric et la fusion Technip-FMC à la justice.

    « Pourquoi cette démarche ? J’ai signalé ces opérations au parquet de Paris parce que le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des personnalités qui ont contribué financièrement à la campagne présidentielle de Macron des acteurs intéressés à cette vente et cette fusion serait, si cela est avéré, problématique.

    « Des faits dont je n’ai pris connaissance, notamment par un article de Marianne joint à mon courrier, qu’en mai 2018. En droit, ces dons, mêmes réalisés sous une forme légale, pourraient constituer un « pacte de corruption » ou une « prise illégale d’intérêt ».

    Les sommes en jeu dans ces fusions sont immenses : dans la vente d’Alstom power à GE, du seul côté d’Alstom, les « coûts de l’opération » avoisinaient les 300 millions d’euros, souvent en success fees (des primes au résultat en somme, NDLR). Pour une banque d’affaire l’enjeu s’élève à 10 ou 15 millions d’euros. Pendant ses deux années à Bercy,

    Macron a autorisé des fusions pour des montants colossaux. Alstom-GE : 13 milliards d’euros. Alcatel : 15 milliards. Lafarge : 17 milliards. Technip : 8 milliards. Cette accélération de l’histoire est inédite… Que les financiers de la campagne, MM. Kohler et Denormandie aient été en charge de ces dossiers au cabinet souligne le mélange des genres ! »

    Christine Tasin : « Est-ce que le CSA a l’intention de demander à ce que les subventions dont la pièce de théâtre de BHL a fait l’objet sur fonds publics soient réintégrées aux comptes de campagne de LREM ?

    Cette initiative est parfaitement déshonorante. C’est une façon de se moquer du monde. Le Canard Enchaîné a révélé qu’un documentaire sur la pièce de Bernard-Henri Lévy, Looking for Europe, a profité de centaines de milliers d’euros de subvention de la part de grandes chaînes dont certaines sont subventionnées par l’État, comme Arte, dont BHL préside le conseil de surveillance.

    La tournée européenne de Looking for Europe a bénéficié d’une large couverture médiatique en France, son auteur-interprète mettant en avant sa crainte des « populismes« , un thème cher à Macron (en campagne). Le 21 mai, l’essayiste-homme de théâtre en « campagne » était reçu à l’Élysée pour un déjeuner qu’il a lui-même organisé entre le chef de l’État et douze philosophes européens signataires d’une tribune dont BHL est l’auteur, intitulée « l’Europe est en péril« .

    franceinfo : « Macron (en campagne) recevait le Tout-Paris à Bercy ($$$) pour se constituer un carnet d’adresses. Les dîners polémiques (de la vie de château sur le dos des contribuables) organisés par de Rugy alors président de l’Assemblée nationale ont fait ressurgir les souvenirs des dîners organisés par Macron, l’ancien ministre de l’Économie, devenu (par miracle) président de la République. « Il y a des similitudes. »

    Frédéric Says, éditorialiste à France Culture et auteur avec Marion L’Hour du livre Dans l’enfer de Bercy (JC Lattès, 2017) : « Oui, dans les deux cas, des frais de représentation ont été utilisés avec l’idée de se constituer des liens avec la société civile. Enfin, c’est comme cela que c’est justifié ! »

    Mais, ajoute le journaliste : « pour Macron, il n’y a pas eu de photos de sorties et surtout il n’y a pas eu de scandale« . Pour Frédéric Says, les dîners fastueux de François de Rugy, révélés par Mediapart, rappellent les dîners fastueux (de la vie de château sur le dos des contribuables) donnés par Macron à Bercy (le futur président de la ripoublique des homards).

    Macron, alors ministre de l’Économie (2014-2016), a multiplié les dîners et les rencontres à Bercy. À en croire les observateurs de la vie politique et ses adversaires, ces réceptions lui ont permis de se constituer un solide réseau qui a pu lui être utile pour la suite de sa carrière politique.

    « Pour François de Rugy, on parle d’une dizaine de dîners entre octobre 2017 et juin 2018, mais du côté de Macron, c’était quasiment tous les soirs ! C’était très, très soutenu. », s’exclame Frédéric Says.

    « Macron [avait] utilisé à lui seul 80% de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée par le Budget à (l’ensemble du) ministère ». À l’époque, le mouvement En marche ! avait immédiatement démenti ces accusations dans un communiqué : « Aucun centime du budget du ministère de l’Économie (…) n’a été utilisé pour (Macron en « campagne »). Toute affirmation du contraire est purement et simplement diffamatoire ».

    Interrogé de nouveau sur le sujet par franceinfo, l’Élysée n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    « Certains ont pu observer aux premières loges la fréquence très importante des dîners organisés par Macron. « Dans la dernière ligne droite, il y avait beaucoup de passages », confie à franceinfo Michel Sapin, ex-ministre des Finances et des comptes publics. Son secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, est encore plus prolixe.

    Auteur d’Un ministre ne devrait pas dire ça (Robert Laffon, 2018), il y racontait que c’est dans l’appartement de fonction du ministre de l’Économie « 300 mètres carrés high-tech et rutilants (…) digne d’une revue d’architecture » que « matin, midi et soir, le couple a reçu beaucoup de monde pour lancer En marche ! »

    « Tous les espaces du septième étage de Bercy (…) étaient mis à contribution simultanément. Une stratégie qui permettait à Brigitte et Macron de prendre l’apéritif dans une réception du ministère, de débuter un premier dîner plus officiel avec d’autres convives au septième étage, puis d’en poursuivre un second à l’appartement !

    « Un double dîner en somme« . Interrogé par franceinfo, Christian Eckert dresse la même comparaison que Frédéric Says. « Je ne sais pas si les dîners de Macron étaient comparables avec ceux de Rugy en terme de qualité des repas mais en terme de nombre et de fréquence, c’était impressionnant. »

    Michel Sapin, lui, a sa petite idée sur les différences gastronomiques entre l’hôtel de Lassay et Bercy.

    « Le ministère n’offre pas de si beaux repas que ceux de l’Assemblée nationale », assure-t-il, parlant d’une « bonne cuisine familiale » où « ce n’est pas l’habitude de servir de très grands crus ».

    « Si les mets les plus fins ne sont vraisemblablement pas servis à la table des Macron, ces derniers prennent cette habitude de recevoir à leur table dès l’entrée en fonction du ministre, explique Frédéric Says.

    « Cela prend ensuite un tour plus systématique » (avec) l’idée de se présenter [à la présidentielle] ».

    « La salle à manger peut accueillir les journalistes, les acteurs, les « people », les chefs d’entreprise, les chanteurs, le Tout-Paris et au-delà, accourus par l’entrée discrète située quai de Bercy » (Christian Eckert). Ce qui explique pourquoi certains conseillers affirment n’avoir pas vu les personnalités défiler sous leurs fenêtres.

    « Je ne l’ai pas vu dîner avec le Tout-Paris, assure à franceinfo l’un des ex-conseillers de Macron. Il a assez cloisonné la création d’En marche ! avec le cabinet. » On a pu lire au détour d’un article « people » que la rencontre entre Macron et tel écrivain, chanteur ou intellectuel s’est faite à Bercy.

    France Inter décortique ainsi la relation entre Macron et Michel Houellebecq. Après avoir interviewé Macron pour les Inrocks, Houellebecq est invité à dîner par Macron dans ses appartements à Bercy « pour le remercier et mieux le connaître ! »

    « Un dîner apparemment quelque peu arrosé et qui avait marqué Macron« , note la radio. Contacté par franceinfo, l’agent de Michel Houellebecq n’a pas souhaité s’exprimer plus amplement sur ce dîner, affirmant n’avoir « rien de particulier à raconter sur cette rencontre ». Matthieu Tarot, le producteur de Fabrice Luchini, en cette fin d’année 2014, se met en tête de réconcilier l’acteur « plutôt de droite » avec la gauche (et Macron).

    « Cela passera par un dîner avec Macron, qui « intéresse beaucoup » le trublion du cinéma français. Brigitte trouve l’idée « formidable » et confie à Matthieu Tarot qu’elle pensait inviter l’acteur à dîner. Le repas a lieu le 24 novembre 2014. Sont présents Fabrice Luchini et sa femme, le couple Macron et Matthieu Tarrot.

    « On arrive à 20 heures et on repart à 3 heures, c’est un coup de foudre collectif », dit Tarrot. « On parle de tout, de l’intimité de chacun, de politique… », Tarot parlant du début d’une « relation formidable et intense » entre les deux hommes.

    Fabrice Luchini ira même jusqu’à prêter sa maison sur l’île de Ré, à l’été 2016, à Macron pour que ce dernier écrive son livre programmatique, Révolution. C’est aussi à Bercy que Line Renaud fait la connaissance des époux Macron, qui deviendront au fil du temps des amis très proches.

    Résultat : Macron est félicité par Line Renaud et Stéphane Bern lors de son élection, le 7 mai 2017 !

    « Emmanuel et Brigitte, je les ai rencontrés à Bercy en 2014, avec d’autres artistes. Lui venait d’être nommé à l’Économie. J’ai eu un coup de foudre immédiat pour ce couple », avait raconté à Paris Match Line Renaud. Lors de la campagne, Line Renaud avait clairement affiché son soutien au candidat.

    À suivre

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  • Christian Jacob exclut toute alliance avec LREM pour les municipales : enfin de la clarté ?

    Christian Jacob.jpgL’annonce est tombée ce dimanche 4 août dans le JDD : Christian Jacob, chef des députés LR et candidat favori à la présidence du parti, a exclu toute alliance avec le parti d’Emmanuel Macron pour les municipales de mars prochain.
    « Il n’est pas question de nouer des accords avec LREM. […] Nous serons candidats partout sous nos couleurs. »
    Cette clarification en plein cœur de l’été était devenue nécessaire alors que, partout dans les villes – petites ou grandes -, les tractations vont bon train pour préparer les listes. Le parti présidentiel, en manque d’implantation locale, mais fort de son score des européennes et de la déconfiture de LR, mettait la pression sur beaucoup de maires sortants ou de têtes de liste pour imposer une telle alliance, arguant de la menace du RN.
    Christian Jacob a le mérite d’avoir tranché et les militants LR devraient lui en savoir gré lors du vote interne. Il l’a fait intelligemment, en soulignant les conséquences qu’auraient des listes communes LR-LREM pour les sénatoriales suivantes :
    « La composition des listes municipales aura un impact direct sur les sénatoriales. Il n’est donc pas question de laisser se nouer des accords cachés avec LREM qui contribueraient à faire battre nos candidats aux sénatoriales. »
    Christian Jacob a vu plus loin que le bout des municipales de 2020. Cela devrait rappeler à Gérard Larcher, le président du Sénat qui semble parfois prêt à tous les accommodements, de qui il tient son pouvoir et sa majorité.
    Néanmoins, quelques zones floues subsistent et Christian Jacob, s’il veut capitaliser sur cette image de clarté, devra rapidement les dissiper.
    D’abord, il a rappelé la tradition des alliances vers le centre. « Une tradition d’accords avec les partis de centre droit », et c’est bien le pluriel de tous ces partis qui pose problème : entre l’UDI, Agir, le MoDem et une pléthore de petites coquilles – vides d’électeurs, mais pleines d’ambitieux et proches de LREM -, la galaxie centriste est foisonnante. À tel point que certaines personnalités, élues il y a deux ans sous l’étiquette macroniste LREM, ont, depuis, subitement changé de couleur. Ainsi, par exemple, le député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin, député LREM pendant deux ans et soudainement devenu délégué national de… l’Alliance centriste ! Est-il devenu LR-compatible ? Les ficelles sont énormes et les électeurs et les militants LR peuvent légitimement se poser des questions sur ces stratégies de camouflage qui sentent les arrangements électoraux en vue des municipales.
    Ensuite, Christian Jacob devra trancher dans le vif des manœuvres, plus visibles, dans des villes plus importantes, comme à Nice, où le cas Estrosi ne cesse de défrayer la chronique, sollicitant selon les jours l’investiture LR ou le soutien de LREM. Christian Jacob a déclaré à ce sujet : « Il existe à Nice une tension locale que je n’ignore pas. Si Jean Leonetti n’est pas parvenu à une solution d’ici là et si je suis élu, je prendrai mes responsabilités dans les jours qui suivront mon élection. »
    Si Christian Jacob parvient aussi à mettre de l’ordre dans cette salade niçoise, il aura effectivement mérité son élection.

    Frédéric Sirgant pour bvoltaire.fr
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