Jean Messiha, du Rassemblement national, vient d’annoncer qu’il présentait sa candidature à la commission d’investiture de son mouvement politique pour les élections municipales à Paris en 2020. Réaction, au micro de Boulevard Voltaire, de Serge Federbusch, qui s’était entendu avec le Rassemblement national de Paris pour être le candidat d’union des droites.
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Serge Federbusch, à propos de Jean Messiha : « Un pur nouveau venu dans le paysage politique parisien »
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Robert Ménard lance la conquête d’un 2e mandat avec un livre
Robert Ménard est un maire qui ne laisse pas indifférent. Fort d’un bilan positif, il se lance dans la conquête d’un deuxième mandat et a publié en mai un livre qu’il faut lire : Un maire ne devrait pas dire ça.
Maire, un métier et des dangers
Les premiers mots de cet article sont pour évoquer la mémoire du “Maire courage” de Signes, Jean-Mathieu Michel, tué lors de l’accomplissement de sa mission d’agent de l’État en voulant rappeler à l’ordre des contrevenants. Selon le ministère de l’intérieur, 361 maires et adjoints ont été agressés en 2018. Dans notre République, constituées de collectivités dont chacune dans son essence et son fonctionnement est le miroir du modèle national, la multiplication des signes et incidents inquiétants s’amplifie. Le maire est le premier élu à constater sur le terrain la dégradation de la vie civique dans un contexte de crise économique structurelle. Et le maire est aussi souvent le seul élu qui soit encore respecté par les citoyens. Mais souvent, il se sent seul face au désarroi de ses administrés et devant la montée des incivilités, abandonné par l’État et même la Justice. Qui se souvient par exemple de Maurice Boisard, maire PS de Cousolre (Nord), condamné en première instance en 2010 pour avoir giflé un adolescent qui l’avait insulté ? Malheureusement, il existe aussi des élus, avides de clientélisme, qui semblent s’accommoder de la situation de leurs villes du moment que leur réélection est assurée.
Robert Ménard, un livre de campagne
A l’approche des élections municipales, Robert Ménard, maire de Béziers, lance avec ce livre un plaidoyer pour appuyer sa candidature pour un second mandat. Il est destiné d’abord aux Biterrois mais il veut être aussi porter témoignage d’un renversement de situation qui a pris une portée symbolique en 2014 car cette élection était devenue un enjeu national. Béziers (près de 80 000 habitants), vieille cité grecque, est depuis 1945 aux mains de la gauche (dite “cassoulet”) ou d’une UMP frileuse dans un contexte de déclin économique. Havre pour les Pieds noirs après le drame algérien, mais aussi objet d’une immigration importante qui a remodelé son visage, elle a finit par devenir une ville emblématique de la France périphérique, mise à l’écart de la mondialisation, avec son cortège de disparition d’emplois, de paupérisation et d’acculturation.
Aux élections de 2014, Robert Ménard, biterrois d’origine pied noir, ancien journaliste engagé à gauche (Reporters sans frontières) relève un défi qui attire sur lui les foudres de la presse locale (Midi libre) et nationale (Médiapart entre autres). Il est élu avec l’appui du Front national, de Debout la France et de personnalités courageuses pour succéder à Raymond Couderc (UMP), à l’héritage décrié et «classé dans la presse dans le hit parade des plus gros cumulards» (dixit R.M.). Un article de l’Obs du 18/10/2015 plante le décor tout en critiquant déjà le nouvel élu :
« La chance de Ménard, élu avec l’appui du Front national, c’est de succéder à un maire, Raymond Couderc (UMP), à l’héritage décrié… Laissé en déshérence, vidé de ses magasins, le centre-ville a été investi par une population pauvre, Gitans et Maghrébins. A la sortie de certaines écoles élémentaires, il n’est pas rare de ne voir que des femmes voilées. Autour des allées Paul-Riquet, cœur de la cité, difficile cependant de sentir le fameux changement vanté par les supporters de Ménard. Seule la brasserie Cristal, qui vient d’être refaite, attire un peu de monde. Pour le reste, Béziers est une cité comateuse… »
Rudement éreinté par la presse locale qui l’accuse d’avoir mis en place un laboratoire d’extrême droite, des tombereaux de vertes critiques tentent depuis 2014 de discréditer la nouvelle municipalité. Un site d’opposition Envie à Béziers (https://www.envieabeziers.info/extreme-droite/1476-reconnaitre-le-fascisme-faites-vous-meme-votre-evab-test) du 2 juin 2019 va même très loin en affirmant que Robert Ménard est le prototype d’un nouveau fascisme. Ce dernier appelle ses détracteurs de mauvaise fois les “antifascistes de carnaval“.
On peut résumer le livre de Robert Ménard en trois points :
– Son élection, choc salutaire, est la preuve que le système peut perdre localementPour cela, le nouveau maire et son équipe ont dû faire preuve de ténacité et absorber un travail considérable. Selon Robert Ménard, outre le déchaînement de la presse à son encontre, de sourdes oppositions se sont immédiatement dressées sur le chemin du changement à Béziers :
Une opposition interne : Alors que les bureaux ont été laissés pratiquement vides de dossiers par l’équipe précédente, vielle méthode politique, la “haute administration” municipale a manifesté de la réticence à aider les nouveaux élus. Il a donc fallu s’affirmer afin de reconstituer les dossiers pour pouvoir travailler.
Une opposition venant d’en haut : le représentant de l’État dans le département s’est montré particulièrement pointilleux pour exercer le contrôle de légalité sur les affaites traitées par la nouvelle équipe. «Un corps préfectoral qui se bouchait le nez pour travailler avec nous » (dixit R.M). De même, le renforcement de la police municipale a suscité une guerre larvée avec le procureur de la République « au point qu’il m’est arrivé de me demander s’il était vraiment du côté de la police » (dixit R.M.).Le travail a été accompli grâce au sentiment que la population, qui en avait assez de ce qu’était devenue la ville, approuvait et le témoignait. « Sur le fond, nous étions les élus du petit peuple, à leurs yeux forcément ignorants et incultes » (dixit R.M. à l’adresse de ceux qui contestèrent sa capacité à prendre les rênes de la ville).
– Redonner à une ville blessée sa dignité
Avec les gestions laxistes précédentes, la ville a beaucoup souffert de son image. Les Biterrois les plus modestes souffrent d’une double insécurité : physique, avec la délinquance et sociale et culturelle avec la peur de l’avenir pour leurs enfants. Ils aspirent donc à une vie normale sans avoir à quitter leur ville et approuvent les politiques de fermeté. Pour cela, il a fallu auparavant mettre les choses au point avec certaines associations et même le clergé local très orienté. Des mesures sociales ont été prises, comme la mutuelle municipale, le prix des cantines scolaires, la gratuité des musées, etc. Le maire se bat avec succès pour le maintien des Galeries Lafayette et de EDF-Energies nouvelles à Béziers. Son principe « Si une bonne partie de la population de Béziers est pauvre, pas question de multiplier les aides sans contrepartie » donne le ton. Une gestion rigoureuse a été également engagée pour réduire le nombre d’années d’endettement de la ville. Enfin, Robert Ménard s’attache à insuffler à sa ville un esprit patriotique consensuel en restaurant la maison de Jean Moulin, en inaugurant le buste de Jean Jaurès et une rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc qui remplacera celle du 19 mars 1962. Il reconnaît par ailleurs des erreurs de communication au sujet d’affiches maladroites.
– Une mandature ne suffit pas….
Le mal est trop profond pour être réparé en 5 ans. Le problème de l’emploi est trop dépendant de facteurs exogènes et son traitement demandera beaucoup de patience. Les gens de Béziers le savent. Idem pour l’insécurité, la violence endémique qui fait que des individus circulent armés de couteaux comme nous l’apprend la Dépêche.fr du 17/08/2019 (La nuit de fête entre le 14 et le 15 août se termine tragiquement. Deux frères ont reçu des coups de couteau lors de la feria, à Béziers). C’est un travail de fond au niveau national et local que les forces du changement entreprennent. « Béziers est sur le bon chemin. Mais il ne faut surtout pas baisser la garde, doucher les enthousiasmes, croire et faire croire que la partie est gagnée » (dixit R.M.). D’autant plus que la mairie de Béziers figure en bonne place dans le plan de campagne de la macronie pour les municipales de 2020. Le parti du Président veut arracher Béziers à l’emprise des “populistes” et cherche le bon candidat. Il n’hésitera pas à s’allier pour cela à des candidats appartenant à la droite et la gauche classique pour battre ou faire battre Robert Ménard par le jeu d’une triangulaire.
Albert Tureveux
Tribune reprise du site de Polémia
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L’avortement s’invite donc dans la campagne électorale américaine à l’initiative de Donald Trump
D’Olivier Bault dans Présent :
« Chaque vie est un don sacré de Dieu », a clamé en juin Donald Trump lors de son premier meeting de campagne pour la prochaine élection présidentielle en Floride, assurant, sans doute un peu abusivement, que tous les républicains sont pour le droit à la vie. A l’inverse, a accusé le président américain, quasiment tous les dirigeants démocrates soutiennent aujourd’hui « le droit à l’avortement financé par les contribuables et jusqu’au moment de la naissance, le droit d’arracher les bébés du ventre de leur mère. Les dirigeants démocrates se sont même opposés aux mesures pour empêcher l’exécution des enfants après leur naissance, comme on l’a vu en Virginie ». L’avortement s’invite donc dans la campagne électorale américaine à l’initiative d’un président sortant, considéré comme le plus pro-vie de tous les présidents américains.
Quand la Cour suprême des Etats-Unis contraignit en 1973 les Etats de la fédération à autoriser l’avortement avec le fameux jugement Roe v. Wade, elle n’y mit aucune limite, les autorisant seulement à interdire cet acte une fois que l’enfant atteint un stade de développement lui permettant de vivre en dehors du ventre de sa mère, soit quelque part entre la 22e et la 24e semaine de grossesse. Plus d’un tiers des Etats américains interdisent en réalité aujourd’hui au-delà de la 20e semaine de grossesse les avortements non motivés par le besoin de sauver la vie ou la santé physique de la femme enceinte.
Plusieurs Etats ont par ailleurs introduit des limitations plus ou moins strictes à partir de la 13e semaine de grossesse, voire de la 6e, avec notamment les lois qui interdisent la pratique d’un avortement sur un fœtus dont le battement de cœur est déjà perceptible à l’échographie, ce qui est justement le cas à partir de la 5e ou la 6e semaine de développement prénatal de l’enfant. Quatre Etats ont voté de telles « lois battements de cœur » cette année : le Kentucky, le Mississippi, l’Ohio et la Géorgie. L’Iowa et le Dakota du Nord les avaient précédés. Tous sont gouvernés par des républicains.Ces lois sont toutefois contestées devant les tribunaux qui ont jusqu’ici, en s’appuyant sur le jugement Roe v. Wadede 1973, toujours renversé ce type de législation. En mai, l’Alabama est allé encore plus loin en interdisant totalement l’avortement sauf en cas de danger pour la vie de la femme enceinte. Plus encore que les « lois battements de cœur », la loi ratifiée en mai par le gouverneur républicain de l’Alabama vise directement à contraindre la Cour suprême à se ressaisir de la question, plus d’un demi-siècle après son verdict de 1973. Dans l’espoir bien entendu que la nomination par le président Donald Trump, conformément à sa promesse électorale, de juges plus conservateurs, plus attachés à une lecture stricte de la constitution et plus sensibles au droit à la vie pourrait déboucher sur une lecture différente de la constitution de 1787 qui, on s’en doute bien, ne reconnaît aucunement un quelconque droit à l’avortement.
Plusieurs Etats gouvernés par les démocrates ont à l’inverse libéralisé ces derniers temps leur loi sur l’avortement en supprimant toute limite ou en introduisant une clause permettant l’avortement jusqu’à la naissance en cas de risque pour la santé mentale de la femme enceinte. Les Etats américains qui autorisent l’avortement jusqu’à la naissance sont l’Alaska, le Colorado, le New Hampshire, le New Jersey, le Nouveau Mexique, l’Oregon, le Vermont, l’Etat de New York, en plus de la capitale Washington D C., qui n’est pas un Etat mais un district séparé. Dans le monde, outre ces Etats américains et leur capitale fédérale, l’avortement jusqu’à la fin de la grossesse n’est à ce point libéralisé qu’au Canada, au Vietnam, en Chine et en Corée du Nord. Les démocrates de Virginie ont tenté de faire adopter une loi de ce type cette année, mais ont échoué après la polémique déclenchée quand on s’est aperçu que leur texte aurait permis l’avortement jusque pendant l’accouchement.
Dans la course à la primaire, les candidats démocrates préfèrent généralement rester vague quant à leur position sur les avortements tardifs, et c’est pourquoi le président Trump a annoncé en juillet, lors d’un rassemblement de campagne à Charlotte, en Caroline du Nord, une nouvelle initiative pour les interdire. Le président sortant a en effet tout intérêt à faire de la question de l’avortement un sujet central de la campagne, car les sondages montrent qu’une majorité d’Américains soutiennent les restrictions introduites par les Etats républicains tandis que seule une petite minorité est en faveur des lois radicales adoptées par les Etats démocrates.
Ainsi, un sondage Hill-Harris X réalisé les 10 et 11 mai montrait que face aux 45% d’Américains qui considèrent les lois interdisant les avortements après la 6e semaine comme étant trop restrictives, 34% les considèrent comme étant juste comme il faut et 21% les estiment encore trop laxistes. Comme dans d’autres sondages, on s’aperçoit qu’aux Etats-Unis les jeunes sont plus pro-vie que leurs aînés. Chez les moins de 34 ans, pas moins de 27% considèrent en effet que le délai de 6 semaines est encore trop laxiste.
Un autre sondage publié par l’organisation conservatrice Heritage Action for Americaet réalisé du 3 au 6 juin montre que 9% des Américains souhaiteraient que l’avortement soit interdit dans tous les cas et 45% voudraient qu’il soit interdit dans la plupart des cas avec certaines exceptions comme en cas de danger pour la vie de la femme enceinte ou de grossesse issue d’un viol. A l’inverse, seules 18% des personnes interrogées par les enquêteurs se sont dites favorables à ce que les avortements soient autorisés sans restriction aucune.
Un sondage de l’Institut Gallup réalisé entre le 1er et le 12 mai donnait quant à lui 25% des Américains en faveur de l’absence totale de restrictions sur l’avortement et 21% en faveur d’une interdiction totale. Entre les deux groupes, 1 % veulent que l’avortement soit légal dans la plupart des circonstances et 39% n’acceptent l’avortement légal que dans quelques circonstances. Cela donne 60% des personnes interrogées par les sondeurs hostiles aux avortements sur simple demande (contre seulement 53% un an plus tôt). Dans le sondage Gallup aussi, les tranches d’âge les plus jeunes sont les plus favorables à la limitation ou l’interdiction de l’avortement.
Ce qu’a encore montré l’étude de l’institut Gallup, c’est que 29% des Américains ne voteront que pour un candidat en accord avec leurs opinions sur la question de l’avortement.
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Italie : vers une coalition sociale-démocrate étoilée.
Les populistes en peau de toutou du Mouvement 5 étoiles qui ont goûté aux joies des privilèges et au faste des palais nationaux, sont évidemment prêts a tout pour conserver le pouvoir y compris s'allier avec la sociale démocratie.Ceux qui en France rêvent encore de possibles convergences entre les Insoumis et les nationaux doivent enfin rompre avec leurs chimères. Les pourris de la gauche supposée rebelle reviendront toujours à ce qui est leur famille de raison sinon de cœur. C'est une question de gènes, pour ne pas dire une question d'odeur. Asinus asinum fricat...Salvini finira par gagner. C'est écrit et ne se discute pas. Ce sera dans quelques semaines ou dans quelques mois, mais son arrivée aux responsabilités est inéluctable. Et plus l'attente sera longue, plus les solutions à mettre en œuvre devront être radicales.Pour la France et les Français, c'est malheureusement en années qu'il nous faut compter. Mais notre temps viendra.Et quand il sera venu, ce n'est pas en termes de réformes que nous exprimerons, puis appliquerons sans que notre main ne tremble les éléments impératifs de notre politique. Ce sera en termes de révolution nationale. -
Boris Johnson à Macron : “Si vous organisez un référendum, il faut suivre les instructions des électeurs”
Boris Johnson a effectué un rappel sur le respect de la démocratie et la confiance en politique en faisant une allusion au déni de démocratie qui a eu lieu en France en 2008 après le référendum de 2005 :
.@BorisJohnson : « Comme vous l'avez dit Emmanuel, il est essentiel d'avoir de la confiance en politique. Si vous organisez un référendum, il faut suivre les instructions des votants. C'est pourquoi nous devons sortir de l'UE le 31 octobre, avec ou sans accord. »#Frexit #Brexit
En mars 2019, Emmanuel Macron avait insulté le peuple britannique en remettant en cause le résultat du référendum sur le Brexit :
Si la situation est aussi confuse, c’est parce que “le peuple britannique s’est exprimé en n’ayant pas tout en tête” lors du référendum de 2016, a estimé Emmanuel Macron, s’en prenant violemment aux Brexiters:
“Le peuple britannique a fait un choix souverain dans le cadre d’un référendum sur la base d’une quantité de mensonges. Ceux qui avaient prôné ce schéma ont disparu de la scène politique et ont laissé à d’autres le soin de le mettre en oeuvre”, a dénoncé le locataire de l’Élysée.
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Municipales : une étude de la Fondation Jean-Jaurès prédit un beau score au RN et à ses alliés
Les élections municipales constituent le prochain test de la progression « populiste » et identitaire. C’est un test un peu biaisé, pour plusieurs raisons.
Il y a d’abord une prime aux maires sortants. C’est cette prime qui pourrait permettre, par exemple, la réélection de Patrick Balkany à Levallois, s’il n’est pas frappé d’inéligibilité. Les administrés distinguent le maire et l’homme. Il arrive qu’ils continuent à plébisciter le maire, même s’ils émettent des réserves à l’égard de l’homme. Les maires RN ou d’esprit proche (les Bompard, Robert Ménard et quelques autres) bénéficieront de cette prime aux sortants. Un sondage de l’IFOP – bien peu commenté dans les grands médias – réalisé en 2015 montrait qu’un an après l’élection d’un maire FN ou de mouvance proche, « le niveau de satisfaction dans ces villes était plus élevé que dans la moyenne des villes françaises » (74 % de satisfaits). Mais ils sont peu nombreux.
Il y a ensuite le fait que les plus grandes villes sont en général celles où sont concentrés les hauts revenus. Ces villes votent Macron. Les votes identitaires, souverainistes et protestataires concernent surtout les villes périphériques, de province, et les communes rurales. Bien souvent, dans ces villes, du moins dans les plus petites d’entre elles, les listes sont sans étiquette, même si la tête de listes est connue pour ses engagements ou ses sympathies du côté de la droite nationale.
Enfin le RN, qui a surgi dans le paysage français il y a maintenant près d’un demi-siècle, peut être considéré comme le plus jeune des grands partis politiques, car il n’a commencé à avoir ses premiers élus de terrain qu’aux municipales de 1989. Le contre-exemple est le PC : vieux parti (congrès de Tours en 1920), devenu inexistant (2,5 % aux européennes), n’en finissant pas de mourir, avec un recul plus lent aux municipales.
Du baume au cœur des militants
Pour toutes ces raisons, les élections de mars prochain ne sont pas considérées comme favorables au RN. Mais une étude de Jérôme Fourquet, pour la fondation Jean-Jaurès, va cependant donner du baume au cœur des militants. Elle nous apprend en effet que de très nombreuses villes moyennes pourraient basculer, entraînant alors des bouleversements politiques radicaux en région Nord-Pas-de-Calais, et dans tous les départements du pourtour méditerranéen.
Certes le score du RN décroît en fonction de la taille des villes, et les communes de plus de 100 000 habitants restent difficiles à conquérir, Paris étant de ce point de vue une ville emblématique. Mais dans les régions de forte implantation RN, Fourquet évoque « un effet domino », spécialement identifiable autour d’Hénin-Beaumont, Orange et Béziers. La dynamique électorale est dans le camp du RN, et ses implantations constituent autant de points d’ancrage non seulement pour les communes voisines, mais aussi pour les mandats locaux et régionaux.
Quant au seul point noir, celui des grandes villes, Jean Messiha, le responsable des études et argumentaires au RN, ne cachait pas samedi son optimisme, commentant l’étude de Fourquet : « Des villes de plus en plus importantes sont à la portée du Rassemblement national ! »
Francis Bergeron
Article paru dans Présent daté du 26 août 2019
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Vague populiste : un rêve qui s’achève ?
« Le populisme menace nos démocraties », « L’Europe face à la montée populiste » : certains parlant même de lèpre, vous l’aurez compris, pour nos élites intellectuelles, médiatiques, économiques, culturelles et politiques, la menace existentielle n’a d’autre nom que cet adjectif méprisant la volonté populaire de plusieurs pays occidentaux. Mais que ce beau monde se rassure, le cauchemar est peut-être en passe de se terminer.
En effet, le 24 juillet dernier, Boris Johnson accédait au 10 Downing Street ; parallèlement, le ministre de l’Intérieur et vice-président du conseil italien Matteo Salvini annonçait, le 8 août dernier, son souhait de revenir aux urnes. À ce moment précis, tous les voyants semblaient au vert, Johnson étant en passe d’accomplir sa promesse, à savoir mener à bien le Brexit le 31 octobre. De l’autre côté des Alpes, la Lega culminant à 38 % d’intentions de vote, le mouvement Fratelli Italia à 8 %, les deux partis franchissant à eux deux la barre des 40 %, celle-ci accordant une prime majoritaire, pour la première fois depuis 1945, un pays d’Europe se dirigeait vers un gouvernement 100 % « extrême droite ».
Mais depuis, rien ne s’est passé comme prévu, une législative partielle au Royaume-Uni ayant amoindri la majorité de Boris Johnson à seulement une voix. Une partie des députés Tories étant opposés à un Brexit sans accord, notamment l’ex-chancelier de l’Échiquier Philip Hammond, ou encore la désormais simple députée… Theresa May. Autrement dit, face à la volonté des parlementaires de stopper un Brexit sans accord, l’opposition n’a besoin que de quelques défections au sein de la majorité pour faire tomber le gouvernement, ce qui, avouons-le, mènerait tout droit à un report du Brexit aux calendes grecques ou bien à pas de Brexit du tout.
La bataille perdue outre-Manche, à Rome, Matteo Salvini ayant sous-estimé ses anciens alliés du M5S, ces derniers pourraient se diriger vers une coalition avec le Parti démocrate susceptible de durer jusqu’à la fin de la législature soit… 2023. Une catastrophe pour la droite italienne, qui verrait alors probablement son capital de popularité s’effriter, un récent sondage Gpf Poll attribuant seulement 31 % à la Lega, soit une perte de sept points en seulement un mois. Pendant ce temps, la nouvelle coalition s’inscrirait dans un agenda résolument pro-européen, rouvrant ses portes aux migrants, nommant un commissaire européen parfaitement europhile, et réformant la loi électorale, supprimant ainsi la prime majoritaire. Le rêve de Matteo Salvini d’obtenir « seul » une majorité, voire avec ses amis de Fratelli Italia, s’arrêterait net, d’autant que la prochaine élection présidentielle de 2022 accoucherait d’un président hostile à la Lega (tel est le cas actuellement).
Les rêves de Johnson et Salvini qui s’amenuisent, la récession qui menace outre-Atlantique, pouvant annihiler une potentielle réélection de Donald Trump, sonneraient la défaite historique du « populisme », achevant ainsi le cycle entamé en 2016.
Les heures et jours à venir seront probablement déterminants : qui sait, la coalition s’annonçant en Italie ne verra peut-être jamais le jour et, dans ce cas, le palais Chigi serait occupé par Matteo Salvini d’ici deux mois ! Le Brexit étant devenu une réalité, Boris Johnson, rapatriant les électeurs déçus partis au Brexit Party de Nigel Farage, deviendrait alors maître des lieux pour au moins dix ans. La réussite britannique entraînerait alors un effet domino au sein de l’UE et la fin de l’organisation multilatérale la plus hostile aux États Nations qui subsiste actuellement. Un an après ces péripéties, le président américain sortant ayant anticipé la récession à venir par des baisses d’impôts, accompagné de taux directeurs avantageux serait alors triomphalement réélu, le populisme devenant alors non pas une parenthèse de l’histoire, mais bien la fin de la « Fin de l’histoire » et le retour à l’histoire. L’avenir du monde occidental, qui se joue probablement dans les prochains mois, s’annonce palpitant.
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Jean Messiha : « Des villes de plus en plus importantes sont à la portée du Rassemblement national ! »
Jean Messiha réagit au rapport de Jérôme Fourquet sur les chances du Rassemblement national de l’emporter dans de nombreuses villes aux élections municipales de mars 2020.
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G7 de Biarritz : Une ville en état de siège – Journal du mercredi 21 août 2019
G7 de Biarritz : Une ville en état de siège
A trois jours du sommet du G7 de Biarritz, la ville de la côte basque est en apnée. Avec un contre sommet tenu à quelques kilomètres et plus de 13 000 forces de l’ordre déployées, la zone semble en état de siège.
Italie :
La crise politique annoncé en Italie a bien lieu. Le président du conseil, Giuseppe Conte a démissionné mardi, mettant ainsi un terme à l’alliance entre Le Mouvement 5 Étoiles et La Ligue.
L’actualité en bref
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La fin de la coalition italienne était inévitable.
La crise gouvernementale qui s'ouvre présente deux avantages.D'une part elle met fin aux chimères des doux rêveurs qui, contre toute évidence et contre toute logique politique naturelle, persistaient à prôner l'union des populistes de toutes les rives. S'unir dans un projet de gouvernement suppose une cohérence philosophique et programmatique. Faute de quoi, c'est la paralysie ou la tétanie comme en témoignent l'impasse budgétaire dans laquelle s'est enfermée le gouvernement démissionnaire de Giuseppe Conte et la relative faiblesse des mesures anti immigration, malgré la volonté de Salvini. Le fait que le navire espagnol chargé d'immigrés clandestins, l'Open arms, ait pu, après d'autres, accosté à Lampedusa en constitue malheureusement un exemple flagrant.Le deuxième avantage se trouve dans la confirmation qui nous est donnée que le Système est prêt à tout pour empêcher l'accession au pouvoir des droites nationales. Retarder les élections, former un gouvernement technique, constituer une nouvelle coalition entre le Mouvement cinq étoiles et le Parti démocrate, user de la menace et de l'intimidation, appeler au soutien international, sans parler de manœuvres plus radicales... Rien ne sera laissé de côté pour lutter contre les nationaux.Pour autant, nous croyons, cette fois ci, à une victoire pleine et entière de Matteo Salvini et de ses alliés de Fratelli d'Italia. Cette victoire est possible. Elle est même probable tant la décomposition du système italien est désormais achevée.Pour Matteo Salvini, la coalition n'aura alors été qu'une étape. L'Italie montrera ainsi la voie aux droites nationales européennes.En France, il nous reste à trouver les moyens, à definir les modalités partisanes et à dessiner les contours d'un regroupement national à vocation majoritaire.Le Rassemblement National existe. Ses positions sont figées. Elle devront évoluer.Mais, en toute hypothèse, une autre force doit exister pour porter haut et fort les valeurs, les principes et les ambition de la droite nationale.Au travail!Lien permanent Catégories : actualité, élections, Europe et Union européenne, immigration 0 commentaire