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élections - Page 173

  • George Soros commence déjà à financer le Parti Démocrate pour les élections présidentielles américaines de 2020

    Etats-Unis – George Soros a fait un premier don 4,6 millions d’euros à un nouveau Comité d’Action politique (PAC) à l’approche de l’élection présidentielle américaine de 2020. C’est plus de deux fois ce qu’il avait injecté à ce stade de la campagne des élections de 2016.

    “Le PAC Democracy du milliardaire juif né en Hongrie est sa première contribution aux élections de 2020”, écrit Times of Israël.

    Le milliardaire cosmopolite Soros est un donateur de longue date du Parti Démocrate américain. Pour la campagne présidentielle américaine de 2016, Soros avait officiellement injecté un total de 18 millions d’euros dans le financement du Parti Démocrate, apparaissant parmi les plus importants donateurs de l’ensemble de la campagne américaine.

    https://www.medias-presse.info/george-soros-commence-deja-a-financer-le-parti-democrate-pour-les-elections-presidentielles-americaines-de-2020/111183/

     
  • La vraie droite c'est le redressement d'un pays

    6a00d8341c715453ef0240a4c0e0cf200b-320wi.jpgObservant, dans la chronique précédente[1], les ignorances médiatiques parisiennes, on pouvait les attribuer à vrai dire autant à la méconnaissance de l'histoire qu'à celle la géographie[2].

    Le redressement d'un pays se réalise quand les forces de droite l'ont emporté sur les forces de gauche, condition politique nécessaire mais hélas pas toujours suffisante. Encore faut-il que les facteurs de la prospérité économiques. Or, en France, de telles expériences sont, dans le meilleur des cas, superbement passées sous silence, et, plus généralement carrément dénigrées par le sectarisme de gauche, relayé par le psittacisme journalistique parisien.

    Depuis le 8 juillet, par exemple, un nouveau gouvernement homogène et résolu est apparu à Athènes. Il a prêté serment dès le lendemain d'une victoire électorale de la droite, nette, massive et sans bavures. Dans un pays où les socialistes se sont employés depuis 25 ans à imposer un mode de scrutin favorable aux partis de gauche et à l'anarchie, le premier ministre dispose cependant d'une majorité claire. Or, la raison principale de la victoire de ceux qu'on appelle conservateurs, qui ont, en particulier su rassembler les classes moyennes réside une fois encore dans le rejet des démagogues et des destructeurs de l'épisode catastrophique de l'ère Tsipras.

    Or, il y a fort à faire pour nettoyer les décombres laissés par tous les résidus et protégés du seul régime[3] se réclamant de la gauche radicale en Europe.

    Une bonne photo valant souvent mieux qu'un long discours, telle observatrice française établie à Athènes dénonce "l'état dans lequel se trouvent les universités grecques après 4 ans 1/2 de gouvernement Tsipras. Ce n'est pas fake", écrit-elle, "j'habite à proximité de l'une d'entre elles. Ce fut le règne des féministes, LGBT, mondialistes etc.

    Ça va changer."[4]

    Après Tsipras le désastreux, on peut, jusqu'ici, partager l'espoir qu'elle exprime. Le nouveau pouvoir politique a, en effet, rapidement pris une salve de décisions, sans perdre de temps, qui font enrager la gauche, et s'écarte de son idéologie ce qui devrait toujours être considéré comme un bon signe. Il n'omet pas d'inscrire dans les mémoires souligner les scandales de l'équipe précédente, par exemple en rappelant son incompétence criminelle dans le cadre de l'anniversaire des incendies de forêts de 2018.

    Or, quand un pays se relève, on ne doit pas s'étonner que ses ennemis et ses détracteurs cherchent à lui remettre la tête sous l'eau. Observant depuis des décennies la manière dont les médias parlent de la Grèce, votre chroniqueur n'est nullement surpris de lire, à nouveau, les mêmes sottises alimentées par les mêmes réseaux.

    Le quotidien parisien de référence Le Monde, par exemple, ne laissait jusqu'ici passer qu'un seul reproche à l'endroit du lamentable Tsipras, élu par défaut en 2015 : pour une partie des rédacteurs du journal officieux de Boboland, il ne penchait pas assez à gauche. Ah si Varoufakis avait conservé son influence et son portefeuille ministériel, certainement aurait-il suscité encore plus de commentaires favorables.

    Le nouveau gouvernement, constitué le 8 juillet cherche-t-il, au lendemain de sa victoire, à appliquer son programme électoral ? On le juge trop à droite : c'est pourtant en sa faveur que les Grecs ont voté. Sans enthousiasme nous dit-on alors immédiatement.

    Et, toujours Le Monde de se scandaliser au contraire que "le nouveau premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis donne des gages à sa majorité et mène tambour battant une politique de rupture avec celle de son prédécesseur, Alexis Tsipras."[5]

    Il est possible en effet que le si brillant Moscovici, chargé d'exercer la tutelle technocratique sur ce pays que l'on s'est efforcé d'humilier, trouve à redire à la nouvelle politique.

    Le New York Times va plus loin encore dans la médiocrité, donnant tout simplement la parole à un ancien porte-plume officiel de Syriza, en le présentant comme un "journaliste grec" et sans mentionner ses états de service[6].

    Mais le New York Times est en pleine décadence.

    Plus étonnant : le traitement de la nouvelle majorité de droite par Le Figaro. L'organe central de la bourgeoisie parisienne en effet, s'offusque ainsi des allègements d'impôts, sans en donner ni les détails ni l'objet qui est très explicitement de relancer l'économie en opérant une diminution des gaspillages étatistes. Il laisse, sur ce point, sa souriante correspondante locale Mme Alexia Kefalas reprendre les accusations[7] d'un député Syriza, – sigle qui veut dire : rassemblement de la gauche radicale, – sans donner la parole à un seul autre point de vue.

    Peut-être conviendrait-il de conseiller aux excellents rédacteurs qui fabriquent ce journal de suivre un peu plus objectivement l'actualité du pays dont ils jugent[8].

    JG Malliarakis  
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    Apostilles

    [1] cf. L'Insolent du 5 août "Deux thèses sur l'union des droites."
    [2] La météorologie officielle, comme chacun peut le constater sur les écrans du service public, s'arrête aux frontières de l'Hexagone. Elle ne s'étend même que rarement aux départements et territoires d'Outremer. De la même manière, l'oligarchie régnante cultive cet étonnant nombrilisme collectif. Il est à remarquer qu'elle prétend, par ailleurs, hautement en dénoncer ce qu'elle appelle "la lèpre" chez ses adversaires, qualifiés désormais de populistes. On entend ainsi couramment accuser, aujourd'hui encore, les "nationalistes" d'être responsables de guerres, où, en effet les authentiques nationalistes ont bravement combattu sac au dos, mais guerres qu'ils n'ont ni dirigées ni déclarées, tout en les ayant prévues et en ayant appelé leurs concitoyens à s'y préparer. Un des textes les plus importants de Charles Maurras me semble à cet égard le discours qu'il prononça sur la tombe de son ami Léon de Montesquiou, auteur lui-même du livre "1870, les Causes politiques du désastre", tombé au champ d'honneur en septembre 1915.
    [3] Il existe certes dans divers Länder allemands, voire à Berlin, par exemple, des pouvoirs régionaux où l'extrême gauche, le parti Die Linke ou certains écolos radicaux exercent leur nuisance comme au sein de la municipalité parisienne. Il existe aussi pas mal d'anciens communistes camouflés en soi-disants sociaux-démocrates en Europe centrale. Mais la Grèce de Tsipras était depuis 2015 le seul État membre de l'UE gouverné par la gauche radicale.
    [4] cf. le compte twitter de cette "Nouvelle Philhellène"
    [5] cf. article du 27 juillet dénonçant les "Premiers pas très à droite du nouveau premier ministre" qui, selon le journal isolent Kyriakos Mitsotakis."
    [6] cf. article du 5 août signé de Matthaios Tsimitakis, s'inquiétant de la dérive droitière. L'auteur est présenté ainsi "Mr. Tsimitakis is a Greek journalist.""
    [7] cf. son article complètement unilatéral publié le 22 juillet "Athènes supprime la brigade antifraude du fisc."
    [8] en utilisant au moins leurs connaissances éventuelles de la langue anglaise dans laquelle est notamment publiée une version de leur équivalent local le quotidien grec de centre droit Kathimerini.

    https://www.insolent.fr/

  • La droite a encore un avenir dans les villes et métropoles…

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    À en croire les dernières élections, la droite n’aurait plus aucun avenir dans les grandes villes, dont l’électorat serait devenu, au mieux macroniste comme à Paris, au pire rouge écolo, comme à Grenoble. Et, depuis le naufrage de la liste LR aux européennes, les maires de droite trembleraient, hésitant entre un ralliement à LREM ou une campagne d’où le mot « droite » serait entièrement effacé.

    La panique d’un Estrosi à Nice ou d’un Goasguen à Paris en est la risible illustration.

    Cette vision d’une France binaire, partagée entre les métropoles aisées et macronistes et la France périphérique où le Rassemblement national prospère, si elle arrange bien les affaires des deux grands partis du moment, et si elle est corroborée par les analyses bien connues de Christophe Guilluy, est toutefois réductrice. C’est ce que montre une note fouillée de Nelly Garnier, publiée début juillet par la Fondation pour l’innovation politique, intitulée Allô Maman bobo. L’électorat urbain, de la gentrification au désenchantement.

    Sa lecture est à conseiller à tous ceux qui, à droite – chez LR mais aussi au RN –, souhaitent comprendre et dépasser les limites de leurs performances électorales, leurs fameux « plafonds de verre ».

    Le premier mérite de l’étude est de démonter le fantasme réducteur de l’électeur urbain bobo, qui serait à mille lieues des préoccupations de ceux de la France périphérique. En effet, si l’électeur urbain se caractérise bien par un niveau socio-culturel élevé, une plus grande ouverture culturelle, il n’en manifeste pas moins des inquiétudes réelles qui rejoignent celles de la France périphérique. Médiatiquement, c’est l’angoisse écologique qui est soulignée et habilement exploitée par ceux qui en font le commerce politique, mais l’étude montre que les questions du déclassement, de l’insécurité, du terrorisme et du communautarisme taraudent aussi l’électeur urbain car il les subit parfois de plein fouet. Nelly Garnier souligne, en particulier, les stratégies d’évitement scolaire. Voilà l’espace qui s’ouvre à la droite.

    L’autre mérite de ce travail est de pointer la souffrance des urbains : non, le bonheur n’est pas dans la légèreté de la « street life » en trottinette. De nombreuses études pointent le désir de beaucoup d’urbains de quitter les métropoles, les angoisses liées à un certain déclassement des cadres, les équations famille-logement-travail difficiles à résoudre pour de plus en plus de ménages des métropoles.

    Le verdict est sans appel : Paris n’est pas une fête pour tout le monde, le bonheur est dans le pré, d’une certaine façon, même pour les urbains, même à titre de rêve. Il y a là une piste pour une synthèse des droites des villes et des champs.

    La droite aurait donc grand intérêt à renoncer au totem du « bobo », que ce soit comme repoussoir ou comme fantasme derrière lequel courir, et à investir franchement et sérieusement ces thématiques.

    Vous l’avez compris, la droite n’a aucun intérêt à laisser les villes en jachère et à les abandonner aux « urban tribus » d’un Griveaux, d’un Jadot ou d’une Hidalgo dont tout le monde, y compris dans leur propre camp, mesure déjà les limites et les échecs. Ni à s’allier avec eux. Christian Jacob semble l’avoir compris. À l’origine exploitant agricole, élu de Seine-et-Marne – un département qui est en lui-même une synthèse de ces sociologies à concilier -, peut-il être, avec sa simplicité et son physique d’acteur, l’homme, ou tout au moins le catalyseur, de cette synthèse des droites des villes et des champs ?

    Pascal Célérier

    https://www.bvoltaire.fr/la-droite-a-encore-un-avenir-dans-les-villes-et-metropoles/

  • Plus fort que les homards de Rugy : le financement de la campagne de Macron (2)

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    Les peoples ne sont pas les seuls à fréquenter Macron. Macron reçoit aussi, à dîner ou non, des acteurs de la vie politique et publique qui, sur le papier, n’ont pas grand chose à voir avec ses fonctions de ministre de l’Économie.

    L’Express écrit en janvier 2018 que Macron s’entretient à Bercy avec des intellectuels qui pensent le spirituel et la laïcité, ou encore avec des représentants des cultes. Dalil Boubakeur, alors président du Conseil français du culte musulman, se souvient avoir dressé à Macron « un panorama depuis une trentaine d’années des musulmans en France » et avoir trouvé une oreille très attentive du ministre.

    L’abbé Pierre-Hervé Grosjean, fondateur du Cercle Léon-XIII, est reçu à sa demande avec plusieurs prêtres pour un petit-déjeuner à Bercy : « On avait échangé sur les grands sujets universels et sur la notion de bien commun », dit-il, soulignant que d’autres « ministres n’avaient pas le temps de le recevoir ». Au fur et à mesure que grandit l’ambition de Macron, les échanges se font plus intenses et, surtout, plus politiques.

    « Macron absorbe les conseils, remarques et notes que lui font passer intellectuels et chercheurs !

    Le politologue Stéphane Rozès est reçu un samedi matin à Bercy « deux-trois mois avant le départ de Macron ». « Cet échange n’était pas lié à une mission professionnelle pour Bercy, mais à une discussion de « visiteur du samedi », a-t-il précisé. « Nous avons parlé de la dépression française, de ses raisons profondes. »

    « Dans cette lignée, l’ancienne ministre Corinne Lepage est conviée entre juin et juillet 2016 au ministère où ils « abordent beaucoup de sujets ». « Il m’a dit qu’il allait quitter le gouvernement et m’a demandé de le rejoindre » (Corinne Lepage à franceinfo). Elle attendra janvier 2017 pour rallier la campagne de Macron.

    Était-ce le rôle de Macron de recevoir à Bercy tant de personnalités de tous bords et de tous milieux ?

    À l’époque, En marche ! avait présenté le même argument que celui avancé par de Rugy pour justifier la qualité des personnes invitées à ses dîners. Recevoir au ministère des acteurs extérieurs à l’administration fait partie du rôle et de la fonction d’un ministre ! (En marche ! sur Facebook).

    Le candidat Macron a pu compter sur le soutien de son ancien collègue au gouvernement. Interrogé sur LCP, le 26 janvier 2017, Michel Sapin assurait que Macron n’a « pas dépensé plus » d’argent qu’il n’en avait le droit en frais de représentation.

    « De plus, cette pratique des dîners est très fréquente dans toutes les institutions de la République« , confirment plusieurs journalistes, personnalités et anciens ministres contactés par franceinfo. « Rien dans la réglementation ne permet de contrôler la nature des dépenses, les responsables politiques doivent seulement s’astreindre à ne pas dépasser un certain budget« , explique à France 2 René Dosières, ancien député PS et fondateur de l’observatoire de l’éthique publique. Christian Eckert a, lui, un jugement plus dur sur ces agapes.

    « Je suis pour respecter la liberté du ministre mais là, clairement, on est dans des excès« , soutient-il.

    Il n’est pas le seul à le penser. « Ceux qui essayent de justifier ces dîners, en disant qu’expliciter les reformes auprès des personnalités influentes cela peut être le rôle d’un ministre, ont une conception extensive de ce rôle« , pointe Frédéric Says. Même analyse pour Marc Endeweld, auteur de deux ouvrages sur Macron.

    On est encore et toujours dans des excès ! Marc Endeweld : « Macron a totalement maximisé ses frais de représentation et utilisé sa position de ministre de l’Économie pour son ambition personnelle. C’est à Bercy qu’il a fait son réseautage. » (source : Marc Endeweld, Le Grand Manipulateur. Les réseaux secrets de Macron (Stock, 2019) et Marc Endeweld, L’Ambigu Monsieur Macron (Points, Seuil, 2018).

    Macron en campagne : « Service d’ordre payé en cash, société de sécurité absente des comptes ! Des membres du service d’ordre (SO) de Macron pendant la campagne 2017 sont mystérieusement absents des comptes de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

    « J’ai été payé de la main à la main par Benalla ». D’après Le Monde, certains auraient été payés cash par Benalla. D’après les informations du Monde, des dépenses de la campagne présidentielle de Macron en 2017 ont échappé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

    Elles concernent le service d’ordre (SO), dirigé officiellement par Benalla à partir du 5 décembre 2016. Ainsi, lors du grand meeting qui a eu lieu le 10 décembre 2016 porte de Versailles, à Paris, En Marche ! a fait appel à une petite société de sécurité, Tego Sécurité, qui a fourni une dizaine d’hommes.

    Or, il n’y a aucune trace de leur présence dans les documents remis à la CNCCFP. De même pour Kamel « Gladiateur », Jamel « Judoka » ou « Tino », futurs piliers du SO, présents sur des photos autour de Macron mais absents de la Commission des comptes de campagne.

    Certains affirment au Monde qu’ils n’étaient pas bénévoles. « J’ai été payé au QG de campagne par Benalla, 120 euros en liquide », dit l’un d’eux sous couvert d’anonymat. Après un meeting à Lyon, il affirme avoir assisté à une distribution de billets « pour dix gars ».

    Et il n’est pas le seul à avoir enchaîné les meetings sans pouvoir présenter de fiches de paie. D’après les comptes de campagne, Tego Sécurité n’a facturé que 7 missions, à partir de février 2017. Or, son patron, Darko Bulatovic, déclare au journal serbe Vesti :

    « Nous avons envoyé six gars au premier meeting, puis on nous a sollicités pour le deuxième et le troisième. Tego est la seule société à avoir fait toute la campagne. »

    Benalla, une nouvelle zone d’ombre dans les comptes de campagne de Macron !

    François Krug : « Selon nos informations, des versements à des membres du service d’ordre du candidat à la présidentielle auraient échappé au contrôle de la CNCCFP. Des anciens du SO interrogés par Le Monde évoquent d’autres bizarreries dans la gestion des notes de frais.

    Le 10 décembre 2016, Macron réussit sa démonstration de force. Le candidat à l’élection présidentielle réunit près de 15 000 personnes porte de Versailles, à Paris. Ce succès est aussi celui de Benalla, tout juste nommé directeur de la sûreté et de la sécurité d’En Marche ! À l’époque, c’est un inconnu de 25 ans.

    Aujourd’hui, difficile de le rater sur les images du meeting. Il ouvre le chemin à Macron, bousculant parfois les militants et les photographes. Sur ces clichés, on peut aussi identifier de futurs piliers du SO, le service d’ordre. Comme Kamel, Jamel, ou Tino, un professionnel basé sur la Côte d’Azur et venu spécialement à Paris. Selon le Monde, la société parisienne Tego Sécurité a aussi fourni une dizaine d’hommes. Leur présence n’a pas laissé d’autre trace.

    Selon les documents transmis à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), les dépenses pour la sécurité du meeting se limitent aux 16 500 euros versés à VIP Sécurité, un gros acteur du secteur. Selon ses factures, cette société a fourni une quarantaine d’agents chargés du contrôle des accès du public ou de la sécurité incendie, loin du candidat lui-même.

    D’autres membres du SO présents assurent au Monde qu’ils n’étaient pas bénévoles. Ils citent des scènes avec des billets qui circulent au QG de campagne, pour rémunérer des missions ou rembourser des notes de frais. Si les sommes concernées sont difficiles à évaluer, ces versements seraient par nature restés intraçables et auraient échappé au contrôle de la CNCCFP, chargée de valider les dépenses de campagne.

    Après de Rugy et la révélation de la ripoublique des homards, de graves questions subsistent sur le financement de la campagne de Macron, le candidat heureux à Bercy qui a reçu « matin, midi et soir beaucoup de monde pour lancer En marche ! » et qui a été soutenu par tous les médias mainstream en 2017.

    © Thierry-Ferjeux Michaud-Nérard pour Dreuz.info.

    https://www.alterinfo.ch/2019/08/06/plus-fort-que-les-homards-de-rugy-le-financement-de-la-campagne-de-macron/

  • Plus fort que les homards de Rugy : le financement de la campagne de Macron (1)

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    Graves questions sur le financement de la campagne de Macron ! Le député LR Olivier Marleix a été interrogé par Marianne. Marc Sergent : « Vous avez été entendu par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) car vous aviez signalé les opérations de vente des activités énergie d’Alstom à General Electric et la fusion Technip-FMC à la justice.

    « Pourquoi cette démarche ? J’ai signalé ces opérations au parquet de Paris parce que le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des personnalités qui ont contribué financièrement à la campagne présidentielle de Macron des acteurs intéressés à cette vente et cette fusion serait, si cela est avéré, problématique.

    « Des faits dont je n’ai pris connaissance, notamment par un article de Marianne joint à mon courrier, qu’en mai 2018. En droit, ces dons, mêmes réalisés sous une forme légale, pourraient constituer un « pacte de corruption » ou une « prise illégale d’intérêt ».

    Les sommes en jeu dans ces fusions sont immenses : dans la vente d’Alstom power à GE, du seul côté d’Alstom, les « coûts de l’opération » avoisinaient les 300 millions d’euros, souvent en success fees (des primes au résultat en somme, NDLR). Pour une banque d’affaire l’enjeu s’élève à 10 ou 15 millions d’euros. Pendant ses deux années à Bercy,

    Macron a autorisé des fusions pour des montants colossaux. Alstom-GE : 13 milliards d’euros. Alcatel : 15 milliards. Lafarge : 17 milliards. Technip : 8 milliards. Cette accélération de l’histoire est inédite… Que les financiers de la campagne, MM. Kohler et Denormandie aient été en charge de ces dossiers au cabinet souligne le mélange des genres ! »

    Christine Tasin : « Est-ce que le CSA a l’intention de demander à ce que les subventions dont la pièce de théâtre de BHL a fait l’objet sur fonds publics soient réintégrées aux comptes de campagne de LREM ?

    Cette initiative est parfaitement déshonorante. C’est une façon de se moquer du monde. Le Canard Enchaîné a révélé qu’un documentaire sur la pièce de Bernard-Henri Lévy, Looking for Europe, a profité de centaines de milliers d’euros de subvention de la part de grandes chaînes dont certaines sont subventionnées par l’État, comme Arte, dont BHL préside le conseil de surveillance.

    La tournée européenne de Looking for Europe a bénéficié d’une large couverture médiatique en France, son auteur-interprète mettant en avant sa crainte des « populismes« , un thème cher à Macron (en campagne). Le 21 mai, l’essayiste-homme de théâtre en « campagne » était reçu à l’Élysée pour un déjeuner qu’il a lui-même organisé entre le chef de l’État et douze philosophes européens signataires d’une tribune dont BHL est l’auteur, intitulée « l’Europe est en péril« .

    franceinfo : « Macron (en campagne) recevait le Tout-Paris à Bercy ($$$) pour se constituer un carnet d’adresses. Les dîners polémiques (de la vie de château sur le dos des contribuables) organisés par de Rugy alors président de l’Assemblée nationale ont fait ressurgir les souvenirs des dîners organisés par Macron, l’ancien ministre de l’Économie, devenu (par miracle) président de la République. « Il y a des similitudes. »

    Frédéric Says, éditorialiste à France Culture et auteur avec Marion L’Hour du livre Dans l’enfer de Bercy (JC Lattès, 2017) : « Oui, dans les deux cas, des frais de représentation ont été utilisés avec l’idée de se constituer des liens avec la société civile. Enfin, c’est comme cela que c’est justifié ! »

    Mais, ajoute le journaliste : « pour Macron, il n’y a pas eu de photos de sorties et surtout il n’y a pas eu de scandale« . Pour Frédéric Says, les dîners fastueux de François de Rugy, révélés par Mediapart, rappellent les dîners fastueux (de la vie de château sur le dos des contribuables) donnés par Macron à Bercy (le futur président de la ripoublique des homards).

    Macron, alors ministre de l’Économie (2014-2016), a multiplié les dîners et les rencontres à Bercy. À en croire les observateurs de la vie politique et ses adversaires, ces réceptions lui ont permis de se constituer un solide réseau qui a pu lui être utile pour la suite de sa carrière politique.

    « Pour François de Rugy, on parle d’une dizaine de dîners entre octobre 2017 et juin 2018, mais du côté de Macron, c’était quasiment tous les soirs ! C’était très, très soutenu. », s’exclame Frédéric Says.

    « Macron [avait] utilisé à lui seul 80% de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée par le Budget à (l’ensemble du) ministère ». À l’époque, le mouvement En marche ! avait immédiatement démenti ces accusations dans un communiqué : « Aucun centime du budget du ministère de l’Économie (…) n’a été utilisé pour (Macron en « campagne »). Toute affirmation du contraire est purement et simplement diffamatoire ».

    Interrogé de nouveau sur le sujet par franceinfo, l’Élysée n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    « Certains ont pu observer aux premières loges la fréquence très importante des dîners organisés par Macron. « Dans la dernière ligne droite, il y avait beaucoup de passages », confie à franceinfo Michel Sapin, ex-ministre des Finances et des comptes publics. Son secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, est encore plus prolixe.

    Auteur d’Un ministre ne devrait pas dire ça (Robert Laffon, 2018), il y racontait que c’est dans l’appartement de fonction du ministre de l’Économie « 300 mètres carrés high-tech et rutilants (…) digne d’une revue d’architecture » que « matin, midi et soir, le couple a reçu beaucoup de monde pour lancer En marche ! »

    « Tous les espaces du septième étage de Bercy (…) étaient mis à contribution simultanément. Une stratégie qui permettait à Brigitte et Macron de prendre l’apéritif dans une réception du ministère, de débuter un premier dîner plus officiel avec d’autres convives au septième étage, puis d’en poursuivre un second à l’appartement !

    « Un double dîner en somme« . Interrogé par franceinfo, Christian Eckert dresse la même comparaison que Frédéric Says. « Je ne sais pas si les dîners de Macron étaient comparables avec ceux de Rugy en terme de qualité des repas mais en terme de nombre et de fréquence, c’était impressionnant. »

    Michel Sapin, lui, a sa petite idée sur les différences gastronomiques entre l’hôtel de Lassay et Bercy.

    « Le ministère n’offre pas de si beaux repas que ceux de l’Assemblée nationale », assure-t-il, parlant d’une « bonne cuisine familiale » où « ce n’est pas l’habitude de servir de très grands crus ».

    « Si les mets les plus fins ne sont vraisemblablement pas servis à la table des Macron, ces derniers prennent cette habitude de recevoir à leur table dès l’entrée en fonction du ministre, explique Frédéric Says.

    « Cela prend ensuite un tour plus systématique » (avec) l’idée de se présenter [à la présidentielle] ».

    « La salle à manger peut accueillir les journalistes, les acteurs, les « people », les chefs d’entreprise, les chanteurs, le Tout-Paris et au-delà, accourus par l’entrée discrète située quai de Bercy » (Christian Eckert). Ce qui explique pourquoi certains conseillers affirment n’avoir pas vu les personnalités défiler sous leurs fenêtres.

    « Je ne l’ai pas vu dîner avec le Tout-Paris, assure à franceinfo l’un des ex-conseillers de Macron. Il a assez cloisonné la création d’En marche ! avec le cabinet. » On a pu lire au détour d’un article « people » que la rencontre entre Macron et tel écrivain, chanteur ou intellectuel s’est faite à Bercy.

    France Inter décortique ainsi la relation entre Macron et Michel Houellebecq. Après avoir interviewé Macron pour les Inrocks, Houellebecq est invité à dîner par Macron dans ses appartements à Bercy « pour le remercier et mieux le connaître ! »

    « Un dîner apparemment quelque peu arrosé et qui avait marqué Macron« , note la radio. Contacté par franceinfo, l’agent de Michel Houellebecq n’a pas souhaité s’exprimer plus amplement sur ce dîner, affirmant n’avoir « rien de particulier à raconter sur cette rencontre ». Matthieu Tarot, le producteur de Fabrice Luchini, en cette fin d’année 2014, se met en tête de réconcilier l’acteur « plutôt de droite » avec la gauche (et Macron).

    « Cela passera par un dîner avec Macron, qui « intéresse beaucoup » le trublion du cinéma français. Brigitte trouve l’idée « formidable » et confie à Matthieu Tarot qu’elle pensait inviter l’acteur à dîner. Le repas a lieu le 24 novembre 2014. Sont présents Fabrice Luchini et sa femme, le couple Macron et Matthieu Tarrot.

    « On arrive à 20 heures et on repart à 3 heures, c’est un coup de foudre collectif », dit Tarrot. « On parle de tout, de l’intimité de chacun, de politique… », Tarot parlant du début d’une « relation formidable et intense » entre les deux hommes.

    Fabrice Luchini ira même jusqu’à prêter sa maison sur l’île de Ré, à l’été 2016, à Macron pour que ce dernier écrive son livre programmatique, Révolution. C’est aussi à Bercy que Line Renaud fait la connaissance des époux Macron, qui deviendront au fil du temps des amis très proches.

    Résultat : Macron est félicité par Line Renaud et Stéphane Bern lors de son élection, le 7 mai 2017 !

    « Emmanuel et Brigitte, je les ai rencontrés à Bercy en 2014, avec d’autres artistes. Lui venait d’être nommé à l’Économie. J’ai eu un coup de foudre immédiat pour ce couple », avait raconté à Paris Match Line Renaud. Lors de la campagne, Line Renaud avait clairement affiché son soutien au candidat.

    À suivre

    https://www.alterinfo.ch

  • Christian Jacob exclut toute alliance avec LREM pour les municipales : enfin de la clarté ?

    Christian Jacob.jpgL’annonce est tombée ce dimanche 4 août dans le JDD : Christian Jacob, chef des députés LR et candidat favori à la présidence du parti, a exclu toute alliance avec le parti d’Emmanuel Macron pour les municipales de mars prochain.
    « Il n’est pas question de nouer des accords avec LREM. […] Nous serons candidats partout sous nos couleurs. »
    Cette clarification en plein cœur de l’été était devenue nécessaire alors que, partout dans les villes – petites ou grandes -, les tractations vont bon train pour préparer les listes. Le parti présidentiel, en manque d’implantation locale, mais fort de son score des européennes et de la déconfiture de LR, mettait la pression sur beaucoup de maires sortants ou de têtes de liste pour imposer une telle alliance, arguant de la menace du RN.
    Christian Jacob a le mérite d’avoir tranché et les militants LR devraient lui en savoir gré lors du vote interne. Il l’a fait intelligemment, en soulignant les conséquences qu’auraient des listes communes LR-LREM pour les sénatoriales suivantes :
    « La composition des listes municipales aura un impact direct sur les sénatoriales. Il n’est donc pas question de laisser se nouer des accords cachés avec LREM qui contribueraient à faire battre nos candidats aux sénatoriales. »
    Christian Jacob a vu plus loin que le bout des municipales de 2020. Cela devrait rappeler à Gérard Larcher, le président du Sénat qui semble parfois prêt à tous les accommodements, de qui il tient son pouvoir et sa majorité.
    Néanmoins, quelques zones floues subsistent et Christian Jacob, s’il veut capitaliser sur cette image de clarté, devra rapidement les dissiper.
    D’abord, il a rappelé la tradition des alliances vers le centre. « Une tradition d’accords avec les partis de centre droit », et c’est bien le pluriel de tous ces partis qui pose problème : entre l’UDI, Agir, le MoDem et une pléthore de petites coquilles – vides d’électeurs, mais pleines d’ambitieux et proches de LREM -, la galaxie centriste est foisonnante. À tel point que certaines personnalités, élues il y a deux ans sous l’étiquette macroniste LREM, ont, depuis, subitement changé de couleur. Ainsi, par exemple, le député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin, député LREM pendant deux ans et soudainement devenu délégué national de… l’Alliance centriste ! Est-il devenu LR-compatible ? Les ficelles sont énormes et les électeurs et les militants LR peuvent légitimement se poser des questions sur ces stratégies de camouflage qui sentent les arrangements électoraux en vue des municipales.
    Ensuite, Christian Jacob devra trancher dans le vif des manœuvres, plus visibles, dans des villes plus importantes, comme à Nice, où le cas Estrosi ne cesse de défrayer la chronique, sollicitant selon les jours l’investiture LR ou le soutien de LREM. Christian Jacob a déclaré à ce sujet : « Il existe à Nice une tension locale que je n’ignore pas. Si Jean Leonetti n’est pas parvenu à une solution d’ici là et si je suis élu, je prendrai mes responsabilités dans les jours qui suivront mon élection. »
    Si Christian Jacob parvient aussi à mettre de l’ordre dans cette salade niçoise, il aura effectivement mérité son élection.

    Frédéric Sirgant pour bvoltaire.fr
    Sur le même thème lire aussi:
    ➜ Christian Jacob s'en prend à Emmanuel Macron et réclame “une nouvelle élection”

    https://www.peupledefrance.com/2019/08/christian-jacob-exclut-toute-alliance.html#more

  • Deux thèses sur l'union des droites

    6a00d8341c715453ef0240a472c2bc200c-320wi.jpgDans les cercles de fées entourant, ces temps-ci, comme penchées sur son berceau, une droite française en voie de reconstitution, deux thèses, ou deux hypothèses, opposées circulent.

    Prenons pour base deux articles publiés par le quotidien L'Opinion, ces derniers jours.

    Le premier texte reproduisait ce 31 juillet un entretien avec Patrick Buisson réalisé par Ivanne Trippenbach. Pour son interlocuteur, n'existe aucune convergence possible entre ce qu'il appelle respectivement "libéralisme" et "populisme"[1]. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy n'hésite pas d'ailleurs à pronostiquer : "Macron, sans aucun doute, sera le candidat de la droite en 2022."

    La seconde analyse, datée du 1er août, semble au contraire s'exprimer dans l'entourage de Marion Maréchal.[2] Celle-ci travaille, nous dit-on, à une convention des droites nationalistes et conservatrices. Mais d'emblée on nous prévient que,

    - d'une part, cette initiative se situerait en référence à Donald Trump et, on nous le laisse imaginer, dans son sillage,

    - et que, d'autre part, un "député RN" [que le journal ne nomme pas] aurait résumé ainsi sa critique, que l'on pourrait imaginer refléter la ligne de son parti : "le créneau libéral-conservateur, c’est Alain Madelin croisé avec Christine Boutin. Ça fait fuir les Français !"

    Et on appelle à la rescousse un "spécialiste" inoxydable en la personne de Jean-Yves Camus, et celui-ci de rappeler qu'une tentative analogue avait été opérée en mars 2018 par le maire de Béziers Robert Ménard. "Sans lendemain", conclusion de notre expert, et de l'article.

    Première observation de votre chroniqueur : les deux thèses, celle qu'exprime ouvertement, et habilement, Buisson lui-même, et celle qu'on attribue au concept Marion Maréchal, et/ou à ses mystérieux conseillers, ne sont pas développées à égalité.

    Les deux articles concluent, sous la même signature, à la même affirmation : l'union des droites est présentée comme impossible.

    Deuxième observation : s'il est fait référence aux États-Unis, ce qui se passe en Europe ne semble guère émouvoir, ici, ni l'intelligentsia ni l'oligarchie parisiennes. Est-il interdit, par exemple, à Ursula von der Leyen, de rencontrer Viktor Orban ? Toujours la même illusion hexagonale selon laquelle, au fond, il n'existerait que deux métropoles intéressantes dans le monde, à peine concurrencées par de malfaisantes puissances.

    Troisième observation : ignorance totale de l'histoire des idées et de l'histoire tout court. Ignorance du public, bien sûr. Mais aussi, de plus en plus, ignorance des rédacteurs, des commentateurs agréés, de leurs commanditaires, etc.

    Ceci permet de manipuler les concepts. Patrick Buisson, lui, sait certainement de quoi il parle quand il s'ingénie à schématiser la contradiction entre "libéralisme" et "populisme". On mobilise des mots, sans se préoccuper de leur imprécision. On entrechoque les "ismes", mais on ne les définit pas, laissant le lecteur à ses propres interprétations et extensions.

    Ainsi, le même brillant auteur s'emploie aujourd'hui à les opposer après avoir très habilement su les assembler en 2007, au service de la campagne victorieuse de Sarkozy dont il fut l'un des concepteurs.

    On pourrait se souvenir, au passage, que cette campagne a réussi. Elle n'a pas fait fuir les Français : elle a rassemblé une majorité d’électeurs, qui se sont enfuis, plus tard, précisément parce qu'ils se sont sentis trahis.

    On devrait savoir que dans l'histoire politique française, sans même invoquer d'autres exemples, l'union des droites, cette entente entre des forces nécessairement diverses, cela a pu fonctionner, pour le bien du pays, et que les échecs n'ont pris ultérieurement le dessus qu'à la faveur de leurs divisions.

    Entretenir ces divisions, les amplifier, les instrumentaliser fut la marque de fabrique et la seule véritable recette d'un chef cuisinier nommé Mitterrand. Une belle réussite...

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. article "Patrick Buisson: Il n’y a aucune convergence possible entre libéralisme et populisme."
    [2] cf. article suivant, lui aussi signé d'Ivan Trippenbach : "Marion Maréchal rêve de son moment Trump."

    https://www.insolent.fr/

  • Municipales à Paris : Cédric Villani inquiète LREM

    Par Nathalie Schuck
    Sèchement écarté par LREM en juillet, le mathématicien prépare activement une candidature alternative à Paris. A la grande inquiétude de l’Elysée.
    Il n’arrêtera, officiellement, sa décision qu’« entre le 26 août et le 8 septembre ». 
    Voilà pour les éléments de langage de son entourage. 
    Car, en coulisses, il ne se passe pas un jour sans que Cédric Villani rencontre ou appelle des alliés potentiels, consulte, préparant activement le lancement de sa fusée pour les municipales parisiennes.
    « A l’évidence, il réfléchit à être candidat », euphémise l’un des prétendants au titre, avec qui il négocie. 
    « Il est déterminé, pas du tout hésitant, c’est sûr à 200 % ! » certifie, plus cash, un interlocuteur régulier du mathématicien, pour qui que la seule question serait de savoir s’il se lance avant ou après l’université d’été de LREM des 7 et 8 septembre à Bordeaux (Gironde). 
    Un supplice chinois pour les macronistes, en forme de savoureuse vengeance.
    C’est peu dire que le médaillé Fields a mal vécu d’être brutalement écarté, le 10 juillet, par La République en marche au profit de Benjamin Griveaux . 
    Il s’est senti humilié, pris pour l’idiot utile d’un processus dont il pense depuis que les dés étaient dès le départ pipés. 
    « Il s’est senti manipulé », souffle l’un de ses amis. 
    Au sein même de la macronie, nombreux sont ceux qui fulminent contre la « bêtise » de LREM, qui a laissé l’unanimité des treize membres de la commission d’investiture choisir l’ex-porte-parole du gouvernement. 
    « Les c… ! Ils n’ont aucune expérience politique. Villani est vexé comme un pou », s’indigne un fidèle du président.
    Vers une candidature alternative ?
    Le député de l’Essonne n’a guère apprécié non plus les railleries de Griveaux, lui promettant de se faire « désosser ». 
    « Je ne pensais pas qu’ils oseraient bidonner leur processus de désignation à ce point ! Il y a un côté doigt d’honneur pour Villani », balance Gaspard Gantzer , candidat déclaré et ancien patron de la com’ de Hollande à l’Elysée.
    Villani se laisse les vacances, qu’il passera dans le Jura et dans les Pouilles au sud de l’Italie, pour dessiner les contours d’une candidature alternative , sans l’imprimatur de LREM. 
    Ses fidèles comparent volontiers sa démarche à celle d’Emmanuel Macron qui, quand il était ministre, avait vu ses velléités de candidature à l’Elysée susciter des sourires au mieux polis.
    Un été studieux, donc, où il échange constamment avec Mounir Mahjoubi (LREM), Pierre-Yves Bournazel (Agir) ou Gantzer. 
    « Il faut inventer quelque chose, casser les codes, à nous de construire une équipe ! » plaide ce dernier. 
    « On travaille à la construction d’un éventuel plan B », confirme un autre des conjurés. 
    « L’enjeu, c’est les Verts. Il discute avec eux », achève un proche. 
    Les écolos, après leur score canon de presque 20 % aux européennes dans la capitale, détiennent une des clés de l’élection parisienne.

    L’Elysée «en mode panique»

    Ces préparatifs inquiètent au plus haut point l’Elysée, pour qui une candidature dissidente serait une catastrophe. 
    « Ils sont en mode panique. Ils commencent à se dire que Villani va vraiment y aller. Ils lui mettent la pression. Paris, c’est la seule ville où le résultat sera lisible, alors s’ils perdent… » glisse un fin connaisseur du dossier. 
    « Ils sortent les rames ! » se gausse un « villaniste ».
    Selon nos informations, les téléphones ont chauffé en début de semaine entre l’équipe du député de l’Essonne et l’Elysée, soucieux de sonder ses intentions. 
    Certains, à LREM, évoquent d’alléchantes propositions s’il lâchait : un ministère comme l’Enseignement supérieur et la Recherche ; ou la tête de liste LREM pour les régionales en Ile-de-France. 
    Achetable, Villani ? Que nenni, jurent ses amis. 
    « Lorsqu’il a été menacé d’exclusion du parti ( NDLR : par Alain Richard, patron de la CNI ), ça l’a plutôt déterminé à ne pas soutenir Griveaux. 
    C’est quelqu’un de très indépendant », dit l’un.
    Et Macron, dans tout cela ? 
    D’aucuns relèvent que le chef de l’Etat ne s’est pas, à ce stade, affiché avec Griveaux. 
    « Le président est darwinien , philosophe un très proche, peu séduit par le candidat investi. Il se dit qu’il verra à l’automne… »
  • L’urgence démocratique

    L’urgence démocratique

    « L’urgence démocratique », récemment publié par Philippe Arnon, est un livre surprenant. La crise des gilets jaunes a rendu brûlante cette question de la participation du peuple à son propre gouvernement. Et l’on ne peut que souscrire aux vigoureuses critiques de l’auteur contre le « système » si manifestement oligarchique.

    En revanche, bien des idées choquent ou surprennent. J’en prendrai trois exemples. Tout d’abord, le lecteur est frappé par le manichéisme de la démonstration : l’ensemble des idées et des pratiques religieuses, politiques ou économiques relèveraient soit de la démocratie (considérée comme le bien), soit de la « bestialocratie » (considérée comme le mal). Il est pourtant clair que, dans notre pauvre humanité pécheresse, le bien et le mal sont profondément mêlés et le manichéisme, comme toute simplification abusive de la réalité, risque fort d’apporter davantage de maux que d’en soulager.

    Par ailleurs, le capitalisme est considéré sans nuance par l’auteur comme relevant de la « bestialocratie ». Pourtant, en soi, le capitalisme n’est ni bon, ni mauvais – exactement comme le travail, dont il résulte (le capital n’étant jamais que du travail accumulé pour accroître l’efficacité du travail ultérieur). Toute la question est de savoir en quelles mains il se trouve, s’il est concentré entre quelques-unes ou, au contraire, largement diffusé – comme nous, catholiques sociaux, le réclamons depuis au moins la fin du XIXe siècle. Le marxisme-léninisme lui-même n’était pas anti-capitaliste, mais concentrait le capital dans les mains de l’Etat, c’est-à-dire concrètement dans les mains des quelques privilégiés du régime.

    Enfin, historiquement, l’éloge des anarchistes espagnols – dont on connaît les terrifiantes exactions durant la guerre d’Espagne – m’a semblé un tantinet exagéré. Que la pensée politique et économique anarchiste soit stimulante, j’en conviens volontiers. Qu’en particulier, la dénonciation de la ploutocratie et de l’injustice sociale soit pleinement justifiée, cela me semble évident. Mais d’une part, on voit mal comment la coopérative pourrait devenir l’unique mode de gestion économique (les hommes étant ce qu’ils sont, il est fort probable que, longtemps encore, l’espoir de gains soit l’un des ressorts principaux de l’action économique) ; et d’autre part, les anarchistes n’ont pas été les seuls – ni même les meilleurs – utilisateurs de ce type original d’entreprise. Les catholiques sociaux, au XIXe siècle, avaient beaucoup travaillé ces questions. Et les monastères médiévaux n’ont-ils pas été, dans l’histoire de l’Europe, les plus grands exemples de coopératives avant l’heure ?

    Bref, j’aurais plusieurs objections à présenter à l’auteur. Mais, comme la crise des gilets jaunes elle-même, cet ouvrage me semble intéressant à bien des titres.

    Le premier, c’est que nous pressentons tous que le cycle ouvert par la révolution libérale de 1789 touche à sa fin. Le peuple, atomisé par l’individualisme, l’explosion de la cellule familiale et la ruine des corporations (sans parler de la destruction plus récente de la nation, dernier corps social naturel qui demeurait debout au milieu des ruines), commence à comprendre que cette « dissociété », comme disait le grand philosophe belge Marcel De Corte, l’écrase et l’humilie. Alors que les constituants de 1789 refusaient avec hauteur toute prétention démocratique, le peuple exige de plus en plus – et avec raison – d’être associé aux décisions qui le concernent. Peut-être peut-on espérer que les mensonges de la propagande disparaissent enfin et que l’on « découvre » que le peuple participait plus aux décisions le concernant en 1750 qu’aujourd’hui ! La revendication de démocratie de l’auteur, comme celle des gilets jaunes, me semble relever de l’attente d’une véritable subsidiarité : prendre les décisions au plus près de ceux qu’elles concernent, à la fois par souci d’efficacité et par souci de légitimité de la décision.

    Il me semble également important, pour la réflexion politique, de prendre en compte le caractère « bestial » de l’être humain – ce que nous, catholiques, appelons le péché originel. Là encore, les révolutionnaires ont prétendu bâtir une société fondée sur un type d’homme vierge de tout défaut (l’homme du prétendu « état de nature »). Nous avons payé cher, avec tous les totalitarismes, cette utopie délirante. Ce que l’auteur appelle « bestialocratie » existe bel et bien et tout ce que nous pouvons faire pour domestiquer les mauvais penchants de l’être humain est utile pour la société et pour la civilisation.

    Lire ce livre, comme discuter avec des gilets jaunes, ne peut que convaincre de l’actualité de la doctrine sociale et politique de l’Eglise, fondée sur une anthropologie réaliste !

    Guillaume de Thieulloy

    Livre à commander ici.

    https://www.lesalonbeige.fr/lurgence-democratique/

  • Et Patrick Buisson enterra l’union des droites…

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    Entre le politologue Patrick Buisson et l’union des droites, c’est une vieille histoire d’amour. Déjà, au début des années 1980, alors journaliste à Minute, il plaide pour une alliance allant de l’UDF au FN tout en passant par le RPR.

    2007, maître stratège de Nicolas Sarkozy, l’union qu’il met en place est d’un genre différent, quoique participant de la même logique consistant à tendre la main aux électeurs du Front national. Le pacte tacite est le suivant : comme Jean-Marie Le Pen n’a aucune chance de parvenir à l’Élysée, votez pour Nicolas Sarkozy qui, lui, mettra ses idées en œuvre. Tactiquement ? Un coup de génie. Stratégiquement ? La catastrophe qu’on sait.

    L’homme a de la suite dans les idées, tel qu’en témoigne sa tentative d’instrumentalisation de Marion Maréchal, au lendemain de l’élection présidentielle de 2017. Avec son compère Éric Zemmour, il reproche à Marine Le Pen d’avoir, pour résumer, mené une campagne trop à gauche, snobé les électeurs de François Fillon au soir du premier tour pour mieux cajoler ceux de Jean-Luc Mélenchon.

    De la suite dans les idées, donc. Sauf que celles de Patrick Buisson ont évolué, entre-temps. Logique, la situation politique ayant fait de même. Ainsi, dans un fracassant entretien accordé à L’Opinion, le 31 juillet dernier, il affirme : « Il n’y a aucune convergence possible entre libéralisme et populisme. »

    En revanche, précise-t-il, « il y a des convergences possibles entre populisme et conservatisme ». D’ailleurs, même si elle était techniquement possible – on est en droit d’en douter – et philosophiquement viable – là, on ne doute plus du tout –, cette hypothétique alliance entre droites libérale et populiste ne serait plus majoritaire dans les urnes. Lors des dernières élections européennes, le total des voix de droite (RN y compris) ne totalisait que 36 %, contre près de 60 % lors de l’élection présidentielle de 1995.

    Ce constat établi, place au jeu de massacre. Les Républicains, pour commencer : « Le choix de Bellamy ciblait l’électorat très participationniste des seniors et des inclus qui forment le grand parti de l’ordre. C’était oublier qu’en période de troubles, ce parti de la peur se regroupe instinctivement derrière le pouvoir en place, pourvu que celui-ci sache exercer sans trop mollir le monopole de la violence légitime. »

    Emmanuel Macron, candidat des bourgeoisies de droite et de gauche, unies dans la défense de leurs intérêts de classe ? Patrick Buisson ne dit pas autre chose que ce qui est écrit depuis longtemps, en ces colonnes, par votre serviteur. Le Président le sait bien, misant sur un prochain second tour l’opposant à Marine Le Pen en 2022. Pour autant, la martingale fonctionnera-t-elle une seconde fois ? Rien n’est moins sûr. Le sortant pourrait-il être sorti ? Ce n’est pas impossible : « Dans un contexte marqué par le retour de la question sociale et l’élargissement de la fracture ethno-culturelle, l’élection présidentielle reste le seul scrutin où les classes populaires et la classe moyenne inférieure fournissent une majorité de votants. Seule une candidature opérant la jonction entre ces deux catégories serait susceptible de l’emporter. » Et comme, malheureusement, il y a plus de pauvres que de riches en France et que l’abstention de masse demeure le principal réservoir d’électeurs…

    Marion Maréchal serait-elle cette personnalité fédératrice ? Là, Patrick Buisson met les pieds dans le plat : « Le moment choisi par Marion Maréchal pour revenir dans le débat laisse perplexe. D’abord en raison de l’échec de Bellamy, qui a fait apparaître l’insigne faiblesse électorale de la ligne libérale et conservatrice dont elle se réclame également. Ensuite parce que Marine Le Pen a fait montre d’une résilience dont bien peu la croyaient capable après le débat raté de 2017. » Plus cruel encore : « Son offre d’union [celle de Marion Maréchal, NDLR] à LR – une OPA sur une coquille vide et une main tendue à des gens qui n’en veulent pas – va vite trouver ses limites. »

    Décapant. Surtout venant d’un homme qui prônait, naguère, cette même alliance pour, aujourd’hui, l’enterrer, mort-née ; tel un père fondateur changé en fossoyeur.

    Marine Le Pen va adorer ; sa nièce, sûrement un peu moins.

    Nicolas Gauthier

    https://www.bvoltaire.fr/et-patrick-buisson-enterra-lunion-des-droites/