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élections - Page 177

  • Quand la droite l'emporte dans un pays meurtri

    6a00d8341c715453ef0240a496af6a200d-320wi.jpgLa victoire, très nette et très prévisible, du centre-droit dans les élections législatives grecques de ce 7 juillet doit, bien sûr, être saluée comme une bonne nouvelle à la fois pour ce pays lui-même et probablement aussi pour l'Europe. Tsipras laisse, après 4 ans de démagogie et de reniements, un pays où le taux de chômage est de 18 %, où l'insécurité et l'immigration illégale ont grimpé, cependant que les diplômés émigrent. Il est tout simplement stupéfiant que ce personnage ait été salué par tous les commentateurs parisiens, y compris des journaux comme Le Point ou L'Opinion.

    Le parti victorieux a développé un programme très clair. Disposant de 158 députés sur 300, il doit pouvoir en appliquer les grandes lignes, sans craindre l'opposition du parti Syriza dont les seuls succès visibles se mesurent en kilomètres de tags impunis sur les murs des grandes villes, et qui ne compte plus que 86 députés. Certes on peut déplorer que le vieux parti communiste stalinien persiste à récolter 5,3 % des voix et obtenir 15 sièges, etc.

    Il s'agira aujourd'hui pour ce pays, meurtri par plusieurs années de mémorandum, et de tutelle, aggravée par un gouvernement de renégats gauchistes :

    1° de diminuer les impôts, car tout ce que les technocrates imposés par le FMI de Mme Lagarde ont su faire était de les alourdir dans des proportions désastreuses. François Lenglet rappelait, en glissant[1], que le taux d'excédent budgétaire primaire de l'État, certes surendetté, est aujourd'hui l'un des plus élevés d'Europe.

    2° d'alléger la dépense publique, ceci a été fort bien expliqué par Constantin Mitsotakis qui conditionne la baisse de la fiscalité par les économies correspondantes.

    3° d'assurer la sécurité des citoyens, ce qui ne peut que déplaire à l'idéologie du racisme antiflic en vigueur dans l'Hexagone, mais qui n'a jamais heurté la droite locale.

    Si ce programme devait être trahi, certes, il se retournerait contre ceux qui n'ont été élus que pour l'appliquer.

    S'il est effectivement mis en œuvre, il doit réussir.

    Il se trouve d'autre part, conjoncture plutôt favorable, que l'Europe soutient, pour la première fois depuis 60 ans, la position grecque et chypriote, conforme au droit international, face aux ambitions, aux provocations incessantes et aux forages pétroliers de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Égée.

    Grand vainqueur de ce scrutin populaire et national, le nouveau Premier ministre est, bien sûr, dénigré constamment et insidieusement en France. On le présente en tant que membre de l'une des grandes familles politiques du pays. En réalité cette dimension est plutôt ressentie comme positive. Les commentaires du Monde, toujours fielleux et biaisés par la sympathie gauchisante de ses rédacteurs, n'éclaireront pas le public parisien qui se croit informé sur la situation de la Grèce. Comme d'habitude.

    Mais, pour l'ensemble du Continent, le résultat le plus intéressant de l'expérience réalisée au détriment de ce pays est l'évolution de ce qu'on appelle "populisme" et "dégagisme". Alliée à une tentation souverainiste, la fine fleur des adeptes du chaos avait largement conduit à la victoire de Tsipras et de son parti gauchiste en 2015. Pendant 4 ans ils avaient gouverné avec l'appoint d'une formation souverainiste de droite : les prétendus "Grecs indépendants" dirigés par son allié, ministre de la Défense le grotesque Panos Kammenos.

    Or, ce parti et son chef sont désormais balayés.

    Ont subi le même sort les fascistes déclarés de L'Aube Dorée qui disparaissent du parlement avec 2,9 % des voix.

    Et les deux mouvements antieuropéens qui leur ont succédé, l'un à coloration ultranationaliste, se voulant "panorthodoxe"[2], à droite 3,7 % des voix et 10 sièges, l'autre à gauche créé par Varoufakis avec 3,4 % des suffrages et 9 députés[3] se trouvent donc eux-mêmes réduits à une marginalité sans appel.

    Parallèlement, tous les observateurs attentifs ont donc pu noter que, plus encore que dans d'autres pays le mécontentement violent des classes moyennes était considéré comme la question sociale centrale de ces élections.

    Qu'il ne se soit pas porté vers des mouvements uniquement contestataires ou extrêmes, mais vers une droite traditionnelle et responsable, qui ne cherche pas à dissimuler ses positions et ses perspectives, voilà ce que l'on peut tenir pour un résultat positif. Espérons qu'il ne sera pas gâché.

    JG Malliarakis  
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    Apostilles

    [1] cf. sa chronique du 8 juillet sur RTL.
    [2] Sous cette étiquette on désignait au début du XIXe siècle les sympathisants de l'empire des Tsars, dans un contexte évidemment très différent.
    [3] Un beau succès d'estime... si on le compare à son allié français le camarade Benoît Hamon. cf. "Hamon et Varoufakis lancent un mouvement transnational européen" salué le 11 Mars 2018 par L'Humanité

    https://www.insolent.fr/2019/07/quand-la-droite-lemporte-dans-un-pays-meurtri.html

  • Municipales 2020 : les grands enjeux sont identitaires ! Par Jean-Yves Le Gallou

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    Par Jean-Yves Le Gallou ♦ Les municipales 2020 s’annoncent contrastées. Le jeu est fermé dans les grandes villes boboïsées où des maires centristes, libéraux-libertaires, seront souvent reconduits, ou nouvellement élus, sous casaque LR, MODEM ou LREM, ces nuances n’ayant plus grande importance…
    Tout semble ouvert en revanche dans la France périphérique et les villes, petites ou moyennes, où, par-delà les étiquettes, des listes d’esprit identitaire peuvent fort bien tirer leur épingle du jeu. Il y a de grands enjeux. Les terrains d’exercice et de manœuvre sont nombreux : les écoles, la culture, le patrimoine, les cantines, les subventions, les locaux municipaux, l’urbanisme, les paysages, les dépenses, l’immigration, le logement.
    En partant de cette notion centrale : le cercle politique le plus élémentaire c’est celui de l’appartenance locale.
    L’analyse de Jean-Yves Le Gallou pour Polémia

    Les communes ne viennent pas de nulle part. Elles s’inscrivent dans une longue histoire : celle des paroisses de l’Ancien Régime, celle des villes ayant conquis leurs franchises au Moyen Âge, celle de leur développement progressif au cours des XIXe et XXsiècles. Leur tissu humain s’est construit dans la durée. Avec ses traditions et ses fêtes, ses coutumes et ses pratiques. Tels sont les soubassements d’une politique municipale enracinée.

    Ce qui implique de :

    • refuser l’apport massif de populations nouvelles venues d’ailleurs ;
    • refuser les constructions nouvelles disproportionnées en nombre ou en volume par rapport à l’existant ;
    • refuser la dictature des intercommunalités ne prenant pas en compte les particularités locales.

    Et tout inscrire dans la perspective d’un futur fidèle aux racines du passé.

    Immigration : s’opposer aux dictats gouvernementaux et préfectoraux

    Les communes de la France périphérique n’ont pas à servir de déversoir pour immigrés clandestins (faux demandeurs d’asile, faux « mineurs isolés ») que le gouvernement a pour devoir d’empêcher d’entrer sur le territoire français et sinon d’expulser. La première mission d’un maire est de protéger la communauté des citoyens de sa commune. Si besoin est en s’opposant à des  réquisitions dépourvues de légitimité car contraires à l’intérêt local et national. Et en reprenant une meilleure maîtrise du parc locatif social là où il existe.

    Islamisation : refuser la dictature des minorités

    Les règles islamiques : burqa dans la rue, voile islamique au sein du service public et des transports, « burkini » dans les piscines, exigences d’alimentation halal, perturbations du voisinage et sur les lieux de travail dues au ramadan, prières de rue, n’ont pas à être tolérées, encore moins encouragées et subventionnées. Les mosquées, les centres culturels islamiques et les associations musulmanes n’ont pas davantage à être financées. Comme le montre l’exemple corse, les communes et leurs habitants sont le premier échelon de résistance au communautarisme islamique.

    Logement : moins de béton

    Pour que les communes restent vivables, les projets immobiliers qui y sont proposés doivent rester proportionnés à l’existant : respecter les formes, les volumes, les couleurs, les matériaux, les paysages. Il faut aussi réhabiliter l’habitat ancien, les centres-bourgs et les centres-villages plutôt qu’artificialiser de nouveaux sols. Et réserver des logements locatifs accessibles aux habitants du cru.

    Centres-villes et centres-villages, les faire revivre et les embellir

    Les centres-villes et les centres-villages ont souvent été abandonnés au profit de périphéries sans âme. La reconquête est nécessaire : par l’embellissement d’abord ; en requalifiant les rues et les places, en remettant en valeur églises, fontaines et lavoirs, en enterrant les réseaux, en fleurissant les lampadaires et les terre-pleins ; en encourageant une vie économique enracinée en cessant de privilégier les grandes surfaces commerciales et en promouvant les marchés et les commerces locaux.

    Paysages : les respecter

    Les paysages sont le fruit de l’histoire, le résultat d’un jardinage séculaire de la France. La plus grande responsabilité des maires, c’est l’urbanisme. Les 40 dernières années ont été marquées par l’enlaidissement de la France et le saccage de nos paysages. Protéger les paysages doit être une priorité absolue face à la prolifération des zones commerciales, des bâtiments sans âme, des éoliennes et des projets de forage. L’« architecture douce » doit être promue partout où c’est possible.

    Patrimoine, valoriser l’identité locale

    Veiller sur l’entretien des bâtiments historiques et des églises, cesser de sacrifier les musées, aider les sociétés d’histoire locale. Remplacer les minables logos commerciaux par les blasons enracinés : mettre les « communicants » hors d’état de nuire et faire revenir le temps des « armes de la ville » en choisissant des visuels enracinés !

    Fêtes, respecter les traditions et œuvrer au ré-enracinement

    Chaque ville, chaque bourg, chaque village a son histoire, ses fêtes, ses traditions, sa toponymie, ses sociétés locales. Tout ceci mérite d’être respecté et parfois ranimé. Les noms des places, des rues, des lieux de convivialité ne doivent pas être choisis selon les fantasmes idéologiques du moment mais enracinés dans l’histoire et la topographie locales. Les sociétés locales d’amateurs (des arts, de musique, de théâtre ou de danse, d’histoire) doivent être mieux considérées par les professionnels et les « sachants ».

    La naissance, le mariage, la mort, les accueillir avec dignité et décence

    À la place, ou en complément des lieux de culte, les mairies sont des lieux de passage lors des étapes essentielles de la vie. Cela ne doit pas être seulement des passages administratifs. Déclarer une naissance mérite accueil et considération. Le mariage, c’est l’union solennelle d’un homme et d’une femme dans la durée et dans le cadre d’une lignée. Il peut être bon de le rappeler. Pour veiller au respect des morts, des efforts considérables doivent être faits : des cimetières bien entretenus et protégés contre le vandalisme ; des crématoriums et des funérariums dignes et localisés ailleurs que dans les zones industrielles et les déchèteries.

    Culture, protéger le pluralisme et privilégier l’« art caché » plutôt que le non-art contemporain

    Vaste chantier ! Rétablir la pluralité et la diversité dans les bibliothèques municipales, au cinéma, au théâtre. Sans sectarisme, bien sûr, mais aussi sans accepter le sectarisme des autres. Et cesser de céder aux sirènes ridicules du non-art contemporain. Retrouver l’« art caché », selon la jolie expression d’Aude de Kerros. Cet art figuratif d’aujourd’hui qui existe mais dont on ne parle pas et qu’on expose peu.

    Écoles, s’intéresser au contenu, pas seulement aux locaux

    En matière scolaire, ne pas s’intéresser seulement à l’intendance mais au fond. Comment ? En fédérant les parents d’élèves qui en ont marre des dérives politiquement correctes dès le primaire. Ou en boycottant l’achat d’ouvrages de désinformation : histoire-propagande ou théorie du genre. Et puis en aidant des écoles indépendantes à trouver des locaux.

    Cantines, défendre l’identité culinaire régionale et nationale

    Refuser les interdits alimentaires étrangers ainsi que tout achat de viande halal ; et revenir à des menus plus traditionnels tout en privilégiant le localisme. Retirer le contrôle des assiettes des enfants (et des personnes âgées) aux grands oligopoles de la distribution alimentaire. Former le goût et remettre du sens : proximité, produits français, plats régionaux, cochon, agriculture raisonnée ou bio, le tout servi par des entreprises locales.

    Locaux municipaux, veiller au pluralisme dans leur attribution et à la liberté d’expression

    Là aussi un mot d’ordre : pluralisme dans l’attribution des locaux municipaux pour permettre à tous de s’exprimer. Oui à la liberté d’expression pour les conformistes (si, si !) mais aussi pour les anticonformistes et les dissidents ; oui à la liberté d’expression pour le politiquement, le moralement, l’historiquement et le culturellement incorrect !

    Solidarité : soutenir les victimes de la politique gouvernementale de mondialisation

    Tout en restant prudente, une commune ne doit pas s’interdire une action d’entraide au bénéfice des laissés pour compte de la société individualiste contemporaine. De même elle doit privilégier le localisme économique dans ses appels d’offre et par la mise à disposition de locaux commerciaux ou de bureaux au bénéfice des acteurs économiques locaux.

    Campements de nomades, refuser le laxisme

    Il y a de plus en plus d’aires légales aménagées pour le stationnement des nomades. Dans ces conditions il n’y a pas à accepter les campements sauvages, sources de nuisances et de dégradations de l’environnement. Les maires – et leurs adjoints – n’ont aucune raison de tolérer les manquements sanitaires, les vols d’eau ou d’électricité : la loi leur donne d’ailleurs la compétence d’officiers de police judiciaire. Qu’ils s’en servent en mettant les procureurs au pied du mur.

    Subventions, les supprimer pour les nuisibles

    Taper dans la butte et cesser de subventionner les nuisibles : les syndicats politiquement corrects, les lobbys homosexualistes, antiracistes et immigrationnistes, les associations étrangères, les communautaristes musulmans (et autres), tout ce petit monde doit être mis à la diète. Qu’ils se financent avec l’argent de leurs adhérents, pas avec celui des contribuables ! L’argent des contribuables n’a pas à financer les mosquées ni les pseudo-centres « culturels » islamiques (ou pentecôtistes, ou israélites, d’ailleurs).

    Maîtriser les budgets en supprimant les dépenses nuisibles

    La limitation des budgets est aussi une attente des électeurs municipaux. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, elle est simple à satisfaire : en maîtrisant les dépenses de confort des élus et des administrations communales et intercommunales ; en supprimant les subventions nuisibles aux organismes politiquement corrects ; en cessant d’encourager de manière irresponsable les flux migratoires, sources de coûts sociaux et d’insécurité.

    Reconquérir le pouvoir local

    40 ans de discours sur la déconcentration et la décentralisation ont abouti… à une formidable recentralisation.

    Le pouvoir local a progressivement été transféré vers les intercommunalités, les départements, les régions, gérés de manière de plus en plus technocratiques. Et placés aux services des grands lobbys idéologiques (« antiracistes », féministes, LGBTQ) et des grandes entreprises (Véolia, Suez, Sodexo, etc.).

    Il est temps pour les communes de reconquérir leurs libertés !

    Jean-Yves Le Gallou 04/07/2019

    https://www.polemia.com/municipales-2020-grands-enjeux-identitaires-jean-yves-le-gallou/

  • Au lendemain des européennes, quel bilan pour la radicalité ?

    2644004314.pngGeorges Feltin-Tracol

    Dans Charlie Hebdo du 5 juin dernier, le politologue Jean-Yves Camus se félicite de la très faible audience des formations de droite radicale enregistrée aux récentes élections européennes.

    L’entente électorale entre les phalangistes et les nationalistes en Espagne ne pèse que 0,05 %. En France, la « Ligne claire » de l’écrivain impolitique Renaud Camus plafonne à 0,01 % tandis que l’excellente « Liste de la Reconquête » de Vincent Vauclin ne réalise que 0,02 % des suffrages, mais il fallait imprimer soi-même le bulletin. Le Parti national rénovateur au Portugal passe de 0,46 à 0,49 %. Si le Parti national slovène stagne à 4 %, le Jobbik hongrois perd 8,33 points et se retrouve à 6,39 %. Sa dissidence plus radicale, le Mouvement Notre Patrie, obtient dès sa première élection 3,31 %.

    L’unique député allemand au Parlement européen du NPD, Udo Voigt, perd son siège. En effet, le NPD ne fait plus que 0,27 %. Outre un vote utile en faveur de l’AfD, il a pâti de La Droite, créée en 2012 sur l’héritage de la DVU (Union du peuple allemand), et de Troisième Voie, lancée en 2013, qui obtiennent respectivement 0,07 et 0,03 %. Victime d’une formidable répression étatique de la part du gouvernement gaucho-bancaire du Grec Alexis Tsipras, Aube Dorée perd 4,51 points et un siège pour ne faire que 4,88 %. L’alliée officielle du RN, Nouvelle Droite, reste à 0,66 % tandis qu’une coalition entre le Front national, la Ligue patriotique et le Mouvement des lions ne recueille que 0,19 %.

    À côté des Vrais Finlandais (13,80 % et deux sièges), le quidam d’Helsinki épris de radicalité pouvait choisir entre le mouvement Finlandais d’abord (0,10 %) qui exige la sortie de la Finlande de l’UE et de la Zone euro, et le Mouvement Sept Étoiles (0,90 %), lui aussi hostile à l’immigration extra-européenne, directement inspiré du Mouvement Cinq Étoiles italien et des « Gilets jaunes » français. En République tchèque, l’allié du RN, Libertés et démocratie directe de Tomio Okamura fait 9,14 % (deux élus). Un autre allié de Marine Le Pen et de Matteo Salvini, le Vlaams Belang devient, avec 19,08 % soit une hausse de 12,32 points, la deuxième force politique de Flandre. Suite à ces résultats, le roi des Belges Philippe a pour la première fois reçu son président, Tom Van Grieken.

    En Pologne, avec 45,38 %, Ordre et Justice (PiS) bénéficie d’une réelle adhésion populaire et écrase tous ses concurrents à droite. Troisième force politique à la Diète, Kukiz’15 du chanteur punk proto-nationaliste Pawel Kukiz n’obtient que 3,69 %, un peu moins que la Confédération (4,55 %), un assemblage hétéroclite de libertariens, de catholiques de tradition, de monarchistes et de nationalistes populistes. À Chypre, malgré 8,25 % des votes et une progression notable de 5,56 points, le Front populaire national (ou ELAM) n’a aucun élu. C’est une vraie déception en partie compensée par un beau succès en Slovaquie. L’allié habituel du FN de Jean-Marie Le Pen, le Parti national slovaque s’effondre à 4,09 %. Son électorat rallie maintenant le Parti populaire – « Notre Slovaquie »de Marian Kotleba. Déjà quatrième à la présidentielle de ce printemps avec 10,60 %, ce mouvement anti-UE, anti-corruption et anti-OTAN gagne 12,07 % et envoie deux députés européens. Ils pourraient travailler en liaison avec les deux euro-députés d’Aube Dorée.

    Enfin, si le Mouvement patriotique maltais, très hostile à l’islam, ne recueille que 0,30 %, la troisième place revient, avec 3,17 % et en constant progrès, à Imperium Europa. Fondé en 2000 par l’écrivain, artiste et spécialiste en arts martiaux Norman Lowell, ce mouvement lui aussi opposé à l’immigration de peuplement prône une véritable union des peuples européens dans le cadre d’un authentique empire géopolitique grand-continental. Aussi se réclame-t-il de l’œuvre de l’essayiste euro-américain martyr Francis Parker Yockey. Ce résultat venu du Sud est prometteur pour l’avenir.

    On le constate volontiers, ce panorama non exhaustif présente de nombreux contrastes. Il confirme qu’une prise de conscience identitaire émerge dans la plupart des États européens. Il est toutefois regrettable qu’elle soit pour l’instant aussi tournée contre le principe même d’Europe aux Albo-Européens. Mais les cas maltais, slovaque et chypriote montrent que tout reste possible à condition que se poursuive et s’accentue la saine radicalisation des opinions publiques du Vieux Continent.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°131, mise en ligne sur TVLibertés, le 24 juin 2019.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/07/04/au-lendemain-des-europeennes-quel-bilan-pour-la-radicalite-6162053.html

  • Union des droites à Paris

    Le candidat à la mairie de Paris Serge Federbusch, soutenu par le RN, tenait jeudi une réunion publique à laquelle a participé le maire de Béziers Robert Ménard.

  • Les grandes impostures (3) : Les « valeurs « de la « droite » chiraquienne.

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    Franck Timmermans
    Membre du Bureau politique du Parti de la France
    Sitôt tombés les résultats des Européennes, les Médias lancèrent l’hallali, et la stratégie du duo Wauquiez – Bellamy fut vite taillée en pièces. Evidemment, et c’est à cela que se reconnaît la Droite française, ses propres caciques s’étaient rués sur la carcasse pour en découdre avec Sens Commun responsable présumé de l’horrible dérive réactionnaire. Au banquet on pouvait reconnaître le mufle écumant de Raffarin, suivi des incontournables Bachelot, Devedjian, Estrosi, tous pour la plupart déjà acquis à Macron. Mais la curée fut aussi couronnée par le revirement empressé des scélérats de la Droite forte, l’ancien fronto-mégrétiste Peltier et Geoffroy Didier. Enfin, le coup de grâce à l’aventure droitière des LR fut apporté par sa Majesté Sarkozy, qui avait pourtant oint l’initiative d’une tape dans le dos encourageante. Cet incroyable règlement de compte entre seconds couteaux d’une famille enfin agonisante illustre assez bien la veulerie de ces gens, même au sortir d’une élection sans grand enjeu pour le Pays. La peur, la haine, la trahison des idées, oui c’est à cela que se reconnaît la Droite française que l’on peut qualifier de « chiraquienne » pour ces 45 dernières années. En juin 1984, Chirac avait en effet prévenu : « J’exclus toute négociation avec M. Le Pen, tant son idéologie diffère de la nôtre ! ».
    De quelle idéologie s’agissait-il ? Philippe Tesson répondait d’ailleurs à Chirac dans le Quotidien de Paris du 9 juin : « si Le Pen réalise de bons scores c’est parce qu’il voit venir vers lui de la gauche comme de la droite des électeurs frustrés dont le dépit confine à la rage (...) des votes d’humeur sans portée idéologique profonde et auxquels Le Pen est lui-même incapable de donner une portée idéologique profonde. ». Peut-être que Tesson venait de trouver la définition du Populisme…
    Par la suite, Chirac n’en resta pas là et déclara à plusieurs reprises que son Mouvement (le RPR) « et le FN n’avaient pas les mêmes valeurs ». Lesquelles ??? Il les précisa en avril 2002 pour justifier son refus de débattre au 2e tour de la présidentielle avec le Président du FN : « C’est le combat de toute ma vie, un combat au nom de la morale et d’une certaine idée de la France (...) Tous nous sommes réunis par le refus de l’extrémisme, du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie »… Ah ! Enfin un semblant d’argument qui tente de différencier la Droite nationale de la Droite parlementaire aux affaires depuis 1958.
    Le combat de toute une vie pour Chirac sera passé par bien des virages et sinuosités fort éloignées d’une ligne de rectitude : vente de l’Huma à 18 ans, RPF par « hasard », ministre « bulldozer » de Pompidou, il trahit ensuite le parti gaulliste mené par Chaban pour soutenir Giscard en 1974 ; il rompt avec celui-ci ensuite et fonde le RPR ; il publie en 1978 le discours de Cochin aux accents résolument nationaux ; mais il trahit ensuite Giscard en 1981 et fait élire en sous-main Mitterrand ; et de celui-ci devient en 1986 le 1er Premier Ministre de la 1re cohabitation, ce qui ne manqua pas de créer une collusion au grand dam des militants RPR !
    Sur le plan législatif, Premier ministre de Giscard, il chapeauta la Loi Veil et instaura aussi la Loi du funeste regroupement familial des immigrés, Loi que Giscard considérera plus tard dans ses mémoires comme une grave erreur. Redevenu député en 1981, Chirac ne manqua pas de voter l’abolition de la peine de mort créant l’incompréhension dans son propre camp.
    Si Le Pen n’a jamais été un idéologue (heureusement), on peut affirmer que Chirac eût pour ligne de conduite un constant et sans scrupule opportunisme. Il fut aussi un menteur patenté car ses accusations d’extrémisme, de racisme et d’antisémitisme défient la raison. D’abord, si elles avaient été fondées, il aurait eu maintes fois avant 2002 l’occasion de le prouver et de prononcer la dissolution du FN, soit depuis Matignon (1974 et 1986), soit depuis l’Elysée (95). Ensuite, prétextant ses « valeurs » incompatibles, il nia avoir rencontré JMLP. Or, il l’a fait au moins deux fois, dont une attestée par une poignée de main estivale sur une photo de l’évènement, et l’autre attestée par Charles Pasqua dans ses mémoires, et confirmée par JMLP. Celle-ci eut lieu entre les deux tours de la présidentielle, afin de tenter de trouver un modus operandi pour faciliter le vote des électeurs du FN en faveur de Chirac. JMLP le fit et appela lors du rassemblement du 1er mai 1988 les Français à un choix assez clair, qui fit la une du Figaro chiraquien : « Non, non, non, Pas une voix pour Mitterrand ! ». Cette réunion est capitale car d’abord à aucun moment Chirac ne refusa les voix du FN, même aux motifs qu’il invoquera en 2002 ! Ensuite, cette réunion eut lieu fin avril 1988, soit seulement 7 mois après l’affaire du « Détail » de septembre 1987 ! Sept petits mois. C’est dire si la diabolisation était et est toujours à géométrie variable, et qu’elle est sans rapport aucun avec de prétendues valeurs ! Enfin, celles de la morale républicaine furent bafouées par ce même Chirac quand il devint lui-même le 1er Président de la Ve République condamné pour des faits d’emplois fictifs, institutionnalisant de fait la corruption au plus haut sommet de l’État. Une honte !
    Entre 1980 et 2005, le RPR fut le parti qui eut le plus d’élus et de responsables condamnés pour des faits aggravés de corruption, certains qui avaient pourtant voté à l’unisson pour la clarification des financements politiques et électoraux en 1990-92 ! Et je n’aborde pas là les affaires de meurtres qui ont défrayé la chronique dans les années 70 (Boulin, de Broglie etc).
    Aujourd’hui, que deviennent les Chiraquiens en dehors de leur sport préféré de savonner la planche de leurs amis ? Nous avons Balladur et Léotard toujours fort gênés par l’affaire Karachi ; nous avons le chant du cygne pour le couple insatiable de Levallois Perret, les Balkany ; et pour Sarkozy, allaité politiquement aux mamelles de Chirac et Pasqua, il y a encore des épées de Damoclès : les affaires Bismuth, Bygmalion et Khaddafi… Une paille !
    Mais l’ancien Président est digne de Chirac et il continue via ses mémoires à distribuer les bons et mauvais points comme si son avis et sa personne avaient encore la moindre importance !
    Quelles « valeurs » partager aujourd’hui avec une maffia qui a conclu jadis un véritable Yalta politique avec le PC dans nos villes, et fut souvent mêlée à la corruption ?
    Si Marion Maréchal souhaite raviver l’union des Droites, je lui conseillerai de trier le bon grain de l’ivraie car le bon grain est très rare ! Elle a raison de préparer l’avenir du Pays, là où sa tante n’essaye que de sauver le sien. Mais qu’elle ne brade jamais nos vraies valeurs pour cela, celles de la France éternelle, celles des vrais Français fiers de leurs racines. Cela passe par une rupture totale avec les émules du chiraquisme et du sarkozysme, dont le slogan pitoyable « Nous n’avons pas les mêmes valeurs ! » doit être relégué aux seules rillettes !
  • Puisqu’ on vous dit que c’est pour votre bien…

    justice-aveugle-bis.jpgSur le site du Point, Aziz Zemouri consacrait hier un article au sénateur LR marseillais et « gaulliste social » Bruno Gilles. Après « la débâcle de LR aux élections européennes combinée aux très mauvais scores de la liste Bellamy dans les bureaux de vote marseillais» , «Bruno Gilles s’est offert le surprenant ralliement de Vincent Vidal, responsable local du parti d’extrême droite et islamophobe Souveraineté identités et libertés (Siel). » « Bruno Gilles serait-il lui-même devenu sensible aux sirènes du  grand remplacement » ? s’interroge M.Zemouri qui ne manque pas de rappeler qu’ en février 2019, cet élu LR «annonçait sur les ondes de Radio Gazelle, une radio communautaire locale, que s’il était élu maire de Marseille, il s’engageait personnellement à ce que le nom du jeune Ibrahim Ali, assassiné par des colleurs du FN à l’âge de 17 ans, soit rajouté à une avenue des quartiers nord.» Petite précision sémantique au passage à l’adresse de l’auteur de l’article: l’assassinat, contrairement au meurtre, induit la préméditation, la volonté de tuer la victime avant d’accomplir son acte, or ce ne fut le cas dans ce terrible drame qui a vu la mort de ce jeune comorien, membre de la bande B-Vice , le 21 février 1995. Cette parenthèse étant fermée, Aziz Zemouri estime non sans raison que la « stratégie politique (de M. Gilles) qui consiste à courtiser l’électorat musulman ou comorien tout en draguant des élus qui dénoncent l’africanisation et l’islamisation de l’Europe laisse songeur.»

    Ce qui laisse aussi songeur, et à tout le moins explique que l’immigration de l’aveu même d’EmmanuelMacron – qui ferait une fixette sur le sujet -, sera LA GRANDE QUESTION de la prochaine présidentielle, c’est bien son caractère torrentiel. Jean-Paul Gourevitcvh le rappelait ces derniers jours sur Sud Radio, «nous avons entre 14 et 16 millions de personnes d’origine étrangère en France, immigrés ou descendants directs d’immigrés. C’est 4 fois plus qu’il y a 20 ans. »La journaliste de cette antenne,  Véronique Jacquier, précise de son côté qu’en effet «L’immigration sera le sujet de la campagne présidentielle de 2022, voilà ce que dit Emmanuel Macron en petit comité. On recense en 255.000 primo-arrivants en 2018 et 122.000 demandes d’asile, un chiffre en hausse de 22% par rapport à l’année précédente. Et ce ne sont là que les chiffres de l’immigration légale. Le problème, c’est l’immigration illégale (pas seulement!, NDLR), souligne Véronique Jacquier. Des centaines de milliers de personnes restent sur le territoire national, 330.000 bénéficient de l’Aide Médicale d’État (AME) . À peine une expulsion de clandestin sur dix est réellement exécutée.»

    Une immigration, même si oser établir un lien de corrélation directe entre ce torrent migratoire et l’insécurité est un tabou, qui n’est pas pour rien dans l’augmentation de la délinquance, dans l’ensauvagement de notre pays. La lecture du dernier bilan de la délinquance pour le premier trimestre 2019, rendu public en avril, nous apprend que les crimes et délits (plus de 700 agressions quotidiennes) sont en hausse de 7% par rapport à la même période l’année dernière. Même tendance pour les cambriolages souvent opérés par des bandes venues de l’étranger traversant nos frontières passoires (94.516 faits, + 2,4%), les vols à la roulotte (67.562, + 4,7%), les menaces et chantages (33.259 faits + 4,9%), les vols à la tire (41.709 faits, + 16,4%), les viols(5.739 faits, + 19,4%)…

    Plus la situation devient cauchemardesque, incontrôlable, constate Bruno Gollnisch, plus les velléités du Système de stigmatiser toute expression déviante de refus des politiques menées se font pressantes. Il s’agit  de renforcer l’arsenal répressif législatif existant, de museler toute contestation du bien fondé de l’immigration, du multiculturalisme. Et ce, au nom bien commode et sous l’égide de la lutte contre la haine qui animerait forcément les opposants à l’immigration, ceux qui doutent de la propagande officielle sur les joies du vivre-ensemble.

    Danc ce cadre, nous l’évoquions en février, le gouvernement prépare une modification de la loi «afin de renforcer la lutte contre la cyberhaine, en mettant la pression sur les opérateurs du Net.» « Nous allons mettre en place un parquet spécialisé numérique» assurait la mordante député LREM de Paris, Laetitia Avia, à l’origine de cette proposition de loi « contre la haine sur Internet »,  débattue actuellement en commission à l’Assemblée nationale. «Plainte en ligne, amendes, procédures rapides et maintenant un parquet spécialisé ! Voici notre réponse aux racistes, antisémites, homophobes, cyberharceleurs et autres haineux qui sévissent sur Internet. C’est la fin de l’impunité»,  se réjouissait Mme Avia sur twitter.

    Un procédé qui ne fait pas l’unanimité, y compris au sein des récalcitrants de LREM, à l’instar de l’élue macroniste de Saint-Germain-en-Laye, Agnès Cerighelli, actuellement dans le collimateur, comme Agnés Thill, de ses petits camarades progressistes et du lobby LGBTQ+

    «La loi sur la CyberHaine est une loi dangereuse» a indiqué Mme Cerighelli sur twitter. «Au nom de la haine et de l’injure publique qui sont des concepts subjectifs, censure et délit d’opinion vont s’aggraver. Des auteurs de tweets ou de posts risquent d’être fichés et condamnés. La liberté d’opinion est menacée !»

    Peu suspects de complaisance pour la haine racisteantisémite et l’extrémisme en général, les avocats François Sureau et Christophe Bigot ont chacun publié une tribune sur les dangers de la proposition de loi Avia dans Le Figaro.  Me Sureau s’inquète de ce que « le texte entend transférer aux opérateurs de plateformes en ligne la responsabilité de supprimer les contenus estimés haineux dès lors qu’ils leur ont été signalés, sous peine de lourdes sanctions financières. Si le but affiché par la proposition de loi est louable, elle risque de provoquer censure et autocensure sur tous les sujets de société qui font polémique. »

    Me Bigot souligne également qu’ «Il ne s’agît pas de militer pour la liberté de proférer des injures raciales, ou d’appeler à la violence à l’égard de tel ou tel groupe – il va de soi que la lutte contre les contenus haineux est éminement légitime – mais d’alerter sur les risques pour la liberté d’opinion entraînés par un tel texte, dont l’effet inévitable sera un risque de surblocage de la part des opérateurs de plate-formes, aux frontières des infractions visées, à savoir les injures ou les incitations à la haine, à raison de la race, de la religion etc… Et ce risque n’est pas une vue de l’esprit (…).»

    «Les opérateurs poursuit-il, appliqueront le principe de précaution pour éviter les amendes.Ainsi, le champ d’application du délit d’incitation à la haine raciale a-t-il changé quatre fois en une quinzaine d’années. Le juge oscille, selon les époques, entre la sanction de toute expression faisant naître un sentiment de rejet, et la limitation de la répression à la seule exhortation à commettre un acte de violence, de haine ou de discrimination. Comment les modérateurs des opérateurs aborderont ces évolutions subtiles, qu’il faut suivre au jour le jour? Ils ne le pourront d’évidence pas et par sécurité, au regard des sanctions, appliqueront le principe de précaution.»

    C’est ainsi qu’une loi que les naïfs pourraient penser pétrie des meilleures intentions aura pour effet de renforcer les très inquiétantes dérives liberticides, orwelliennes de notre société, au nom duBien et des Immortels principes. Bref, une nouvelle fois, qui veut faire l’ange fait la bête…

    https://gollnisch.com/2019/06/20/puisqu-on-vous-dit-que-cest-pour-votre-bien/

  • L’appel du grand large

    drapeau-francais-autorise-1024x576.jpgJamais depuis le scrutin du 26 mai le Rassemblement National n’a mieux porté son nom. De rassemblement il était éminemment question jeudi dernier à Bruxelles lors de la conférence de presse au cours de laquelle Marine et nos amis européens ont présenté le nouveau groupe parlementaire, Identité et Démocratie  (les Allemands de l’AfD, les Autrichiens du FPO, les Vrais Finlandais, les Tchèques de Liberté et démocratie directe, les députés Italiens de la Ligue, le Parti populaire conservateur d’Estonie, le Parti populaire danois, le RN, les Belges du Vlaams Belang). Fort de ses 76 députés (après le Brexit), il est désormais « la première force souverainiste du Parlement européen ». « Le fait que certains membres de ce groupe aient participé à des gouvernements change la nature de notre groupe Identité et Démocratie », a noté la présidente du RN qui s’inquiète cependant de ce que l’UE  reste dans un « déni de réalité » et de démocratie et n’entende pas la vox populi. « La question à laquelle nous n’avons pas de réponse c’est est-ce que le Parlement européen offrira à notre courant de pensée les responsabilités auquel il a droit ?». Pour autant, a ajouté Marine, « il y a (désormais au sein du PE) un bloc souverainiste d’à peu près 200 voix qui maintiendra une pression constante sur des groupes politiques qui pariaient jusqu’alors sur le désintéressement de la presse de nos pays respectifs sur le Parlement européen ».

    Une pression qui s’exercera dans un contexte politique inédit et au moment ou comme le notait Guillaume Berlat le 3 juin (article repris sur le blogue les crises), « avec ses déficits structurels conjugués à son inaudibilité sur l’échiquier du continent, la France d’Emmanuel Macron apparaitra plus que jamais comme  le maillon faible de l’Europe. Nous verrons également quelle sera la nationalité des directeurs de cabinet des futurs commissaires européens. Il y vingt ans encore on s’arrachait des Français. Hier, et plus encore demain, ils feront figure de parents pauvres face aux Allemands (…). Alors que l’Europe est au pied du mur, (la macronie) n’a pas le moindre projet crédible pour sauver l’Union d’une faillite annoncée si ce n’est quelques belles paroles creuses. Quel projet réaliste portent-ils pour répondre à la question lancinante du défi migratoire (autre que celle de la répartition par quota des migrants arrivés illégalement sur le sol européen) qui fait le lit du populisme ? Aucune. »

    Sur un plan intérieur, ajoute-t-il ,  « le face-à-face calamiteux entre le centre et l’extrême droite ouvre lentement mais sûrement la possibilité d’un scénario à l’italienne », à savoir l’arrivée au pouvoir de l’opposition nationale au sein d’une coalition. De rassemblement aujourd’hui pour l’emporter demain, il  était d’ailleurs encore question cette fin de semaine lors de la réunion du Conseil national du RN à La Rochelle.  Un évènement qui a été l’occasion pour le maire de Fréjus, David Rachline, d’annoncer la nomination du pugnace et talentueux Jordan Bardella au poste de second vice-président du RN.

    Hier, Marine y a tenu un discours en direction du peuple de droite trop longtemps trahi par ses représentants, à tous ceux qui entendent nouer le dialogue, construire une alternative victorieuse à LREM lors des échéances électorales de 2020, 2021 et pour gagner la mère des batailles en 2022. « Je lance un appel vibrant de La Rochelle à tous ceux qui, chez LR, n’ont pas envie d’être embrigadés dans l’armée d’Emmanuel Macron. (…) Nous sommes prêts à discuter avec eux, à mettre en œuvre des plateformes d’action communes », afin de mettre sur pied une « grande force d’alternance qui devra voir d’ici trois ans la défaite d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. »  

    Marine en a fait de longue date un axe essentiel de sa stratégie de conquête du pouvoir, elle a rappelé sa certitude selon laquelle  l’opposition nationale ne pourra arriver aux plus hautes fonctions qu’en s’enracinant  localement, par un travail  « de maillage territorial »,  «d’implantation.»  Les analystes de la carte électorale ont ainsi  constaté que depuis 2014,  la bonne gestion de leurs communes par les maires FN/RN a contribué à donner du crédit  notre mouvement et  a  amplifié le vote RN, dans les villes concernées, cela s’est encore vérifié  le 26 mai. C’est aussi ce qui explique, rappelle Bruno Gollnisch, la fébrilité du Système, son acharnement à constituer entre partis des alliances antinationales, des fronts dits républicainsIl s’agit d’empêcher l’opposition nationale de gagner des municipalités, des départements, des régions afin que nous ne puissions faire la preuve de nos capacités de bonne gouvernance…

    Le RN doit donc tendre la main à cette fraction de l’électorat, souvent plus aisée, plus bourgeois, qui hésite encore à voter national, quand bien même nos préoccupations, nos vœux , sont souvent majoritaires en son sein. C’est pourquoi, dans la perspective des alliances  à venir avec l’aile patriote de LR, Marine Le Pen a appelé au  «compromis» -qui n’est pas la « compromission » !-, arguant que « chacun peut conserver très bien son identité, l’appartenance à sa formation, son parcours et en même temps travailler » avec les nationaux. Cette ouverture est une nécessité. Didier Beauregard note sur Polemia que si le «  RN arrive en tête (le 26 mai)  dans 69 départements, métropole et outre-mer, contre 32 pour LREM », «  ce résultat confirme largement (la) nature (du RN) de parti des classes les plus défavorisées : 43 % des ouvriers, 37 % des chômeurs, et 38 % des employés ont voté pour la liste de Jordan Bardella. »

    « Cette élection installe donc la fracture sociale comme l’élément central de la vie politique nationale. La culture de classe a fini par unifier, pour l’essentiel, les bourgeoisies  progressistes  et les bourgeoisies  conservatrices , autour d’un même pôle politique – un vaste marais centriste – qui, globalement, cautionne la ligne politique de Macron. Cette France bourgeoise fait face à une France populaire des ouvriers, petits employée et ruraux et celle des classes moyennes les plus exposées au risque. Cette France  d’en bas quand elle vote encore, se reconnaît d’abord dans le vote RN. Il est clair, désormais, que l’espace de la fracture sociale et celui de la coupure identitaire se superposent très largement. Evoquant l’avenir de «  la droite », M. Beauregard constate que «  réduite à quelques points du corps électoral, il est difficile d’imaginer qu’elle puisse reconquérir un espace politique à la droite de Macron, alors que son électorat reste divisé entre un national souverainisme proche du RN et un centrisme européiste qui lorgne vers Macron. La vocation naturelle de cette droite juppéisée  n’est-elle pas plutôt de fournir des cadres et des électeurs au pouvoir macronien ? »

    C’est dans ce contexte que l’initiative lancée par l’ancien ministre et député européen RN Thierry Mariani, prend tout son sens. Il vient d’annoncer la réactivation de son ancien courant au sein de l’UMP, « Droite populaire », fondé en 2010 avec Jean-Paul Garraud. Dans une « lettre ouverte à nos amis de la droite » cosignée par cinq autres  personnalités qui furent membres du  RPR ou de l’UMPet  aujourd’hui élus RN ( André Rougé, Jean-Paul Garraud, Jérôme Rivière, Sébastien Chenu, Franck Allisio),  ils appellent à la plus vaste alliance possible pour la France.

    « Rendus inutiles par le grand rassemblement centro-progressiste d’Emmanuel Macron, nos anciens camarades des Républicains ont échoué », écrivent-ils. « Nous ne vous écrivons pas pour vous demander de vous rallier ou pour oublier ce que vous êtes (…). Nous n’avons pas quitté la droite de gouvernement, c’est elle qui nous a abandonnés et trahis (…) Retrouvons-nous aujourd’hui : vos idées sont les nôtres. Pourquoi donc nous enfermer dans des oppositions stériles et artificielles ? »

    Oui, il est grand temps pour tous les Français de bonne volonté, de larguer les amarresde s’affranchir des partis qui ont échoué, des oukases de la gauche (a)morale, du vieux monde progressiste dont le macronisme est le dernier avatar. Bref de répondre à l’appel du RN, à l’appel du grand large !

    https://gollnisch.com/2019/06/17/lappel-du-grand-large/

  • La France de Marion

    marion.jpg

    Le billet de Patrick Parment

    La claque prise par les Républicains et le départ de Laurent Wauquiez ne manquent pas de tournebouler le parti pour la bonne raison qu’ils viennent de s’apercevoir, comme le roi de la fable, qu’ils étaient tout nus ! Pas l’ombre d’une idée, pas l’ombre d’un programme crédible, tel est l’aboutissement d’une boutique que Jacques Chirac, dès 1976, s’est empressé de réduire à une simple machine électorale. D’ailleurs, la seule chose que savait faire cet imposteur, c’était bien de faire campagne. Pour ce qui est des idées, il en a tellement changé que cela ne cachait même plus le vide sidéral du bonhomme. Ses émules, Alain Juppé en tête, ne feront pas autrement. Je peux en témoigner ayant passé quelques années au RPR. Du RPR à l’UMP jusqu’aux Républicains, tout n’est que combines pour renouveler un stock d’élus. Seulement voilà, toute entreprise de cet ordre a une fin et nous y sommes pour cette droite dénuée de toute substance et dont les militants ne sont que des électeurs.

    Contrairement à une légende, Chirac n’aimait pas les gens. Il aimait les électeurs. Toute démarche chiraquienne recèle un intérêt électoral. La meilleure preuve est que Chirac n’avait pas d’ami au vrai sens du terme mais des obligés ce qui est très différent. Des obligés qui lui devaient leur carrière et leur casse-croûte. N’a-t-il pas fait celle d’un Jean-Louis Debré, d’un Baroin, d’un Jacob, d’un Juppé et de tant d’autres. Autant d’individus que le parti s’est chargé de décerveler. Car le parti est une machine à broyer et à ce petit jeu, Juppé était un expert.

    Dès 1986, date à laquelle Mitterrand intronise le Front national, une première vague d’électeurs du RPR passe au Front national. Et en 1988, Chirac prend une nouvelle claque avec la réélection du président soi-disant socialiste. Chirac n’a rien vu venir. Toute l’assise populaire du RPR va petit à petit passer au Front. Il était donc logique qu’un tel parti se vide de sa substance pour finir « à l’os » comme l’on dit. Aussi l’injonction d’un Gérard Larcher de virer tous ceux qui fricotent avec Marion Maréchal est révélateur  de cette vieille garde rancie en voie de décomposition totale. D’ailleurs, ne nous y trompons pas, l’omerta dressée par Chirac à l’égard du Front national lui a été dictée, pour ne pas dire imposée, par ces deux puissants lobbies que sont les francs-maçons et le CRIF. Or, comme par hasard, le grassouillet Larcher est un furieux franc-mac.

    Le dîner de Marion Maréchal avec des militants et élus Républicains est intéressant à plus d’un titre. Ce qui prouve qu’ils ne sont pas inféodés à la vieille garde RPRUMP et se foutent donc des omerta. Ensuite, ils ont compris qu’avec 20% et plus de l’électorat dans sa poche, le Rassemblement national était incontournable dans toute prise à venir du pouvoir. Marion Maréchal a fait le même calcul, à savoir que sans « les droites », le Rassemblement demeurerait un défouloir électoral. Ce n’est donc pas sans raison qu’elle parle des droites. Pas plus qu’elle n’a l’intention d’entrer en concurrence avec sa tante Marine. Marion Maréchal se projette dans un après où les Républicains nouvelle version et le Rassemblement trouveront des terrains d’entente, débarrassés des pesanteurs du passé.

    Pour se faire, tout en multipliant les contacts, il va devenir utile d’élaborer non pas un programme mais l’esprit de la démarche afin de renouer avec la France profonde incarnée, entre autres, par les Gilets jaunes. Mettre en musique ce qu’ont écrit les Jean-Claude Michéa, les Michel Onfray, les Alain de Benoist, les Christophe Guilluy. Expliquer la philosophie de la démarche sur les sujets sensibles : l’immigration, l’économie post libérale, la culture, l’écologie, l’Europe. Autant de sujets sur lesquels il est possible de développer des stratégies nouvelles et innovantes. C’est dans un tel cadre que la démarche d’une Marion Maréchal pourrait aboutir et dynamiser le paysage politique actuel. C’est Sacha Guitry qui a écrit cette pièce « Faisons un rêve » ! Alors rêvons. 

    NDLR SN : rappelons que les positions exprimées par les contributeurs de notre site n'engagent qu'eux. Voilà pourquoi Synthèse nationale est un espace de libertés...

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/06/29/la-france-de-marion-6161056.html

  • « Traîtres » en France, lucides au Danemark ?

    caspar-david-friedrich.jpgL’hypothèse de Valérie Pécresse succédant à son ennemi intime, Laurent Wauquiez,  qui a quitté la présidence de LR,  a fait long feu. La présidente du Conseil régional d’Ile-de-France est au nombre de ceux qui quittent le navire amiral « de la droite et du centre », touché sous la ligne de flottaison par la torpille des Européennes. Très peu appréciée des  militants LR qui campent en général sur une ligne  nettement plus droitière que leurs dirigeants,  Mme Pécresse avait gagné  ces dernières années le surnom de « Valérie traitresse » chez les républicains. Il n’était donc pas usurpé aux yeux de ceux qui tentent,  vaille que vaille, de maintenir LR à flots. Un vrai pari pour ceux qui craignent, comme ce fut le cas pour le PS après la présidentielle, une hémorragie accélérée, le départ des (nombreux) élus Macron-compatibles qui espèrent se faire réélire avec le soutien de LREM, notamment aux municipales. Mme Pécresse, apparemment, a déjà fait ses calculs, à la lumière de la carte des résultats électoraux, dans la perspective des prochaines régionales en Ile-de-France. Qui vivra verra…

    Traitre, à la cause écologique, est aussi le reproche qui est formulé à l’encontre de Yannick Jadot sur le blog de Mediapart, après sa « victoire » le 26 mai avec 13,47% des suffrages exprimés. Une percée somme toute très relative si on note l’intense battage médiatique autour des questions écologiques ces derniers mois, le caractère très flottant de  l’électorat écolo, le fait que les européennes sont des élections traditionnellement favorables aux Verts et si on se souvient des 16% réalisés par EELV en 2009. Un résultat affirme donc cet article de Mediapart qui « est en réalité une mauvaise nouvelle pour la lutte qu’EELV prétend défendre », car « lorsque les plus grands pollueurs du pays rêvent de voir un candidat accéder au pouvoir, que cela révèle-t-il de son programme écologique ? »

    Ainsi, est-il dit, EELV «  milite pour une écologie favorable aux puissances de l’argent. Le 26 novembre dernier, Yannick Jadot exprime son soutien à la taxe carbone que tente alors de faire passer le gouvernement Philippe. Monsieur Jadot sait, grâce aux mouvements des gilets jaunes alors en pleine croissance, que cette mesure va faire plonger des millions de gens dans la pauvreté, ce qui rendra la lutte écologiste impopulaire aux yeux des Français. Surtout, il sait que le carbone des voitures pollue nettement moins que le kérosène des avions, ou que les 15 000 litres d’eau nécessaires à la production d’un kilo de viande de bœuf. Il sait tout cela, mais il soutient ouvertement une mesure qui permettra d’enrichir les plus grandes entreprises françaises, celles-là mêmes qu’il faudrait combattre. »

    La promotion médiatique de M. Jadot et de sa campagne journaliste Isabelle Saporta, en couverture dernièrement de Paris Match, comme avant eux  le couple Macron, serait aussi un indice que le dirigeant de EELV a été adoubé par la finance mondialisée destructrice de l’environnement. « On sait grâce au livre enquête Mimi, que cette série d’unes (du couple Macron, NDLR) a été méthodiquement organisé par le milliardaire Arnaud Lagardère lui-même, pour lancer le soldat Macron vers la présidentielle. Le système médiatique, gouverné par ses milliardaires, semble bien partie pour faire la même propagande en faveur du couple Jadot-Saporta. Au-delà du caractère anti-démocratique du procédé, cela révèle que les puissances de l’argent souhaitent voir Yannick Jadot accéder au pouvoir, et encouragent son ascension. Cela s’est d’ailleurs prodigieusement confirmé puisque le Medef a désigné Yannick Jadot comme candidat le plus convaincant, en avril dernier. »

    En fait, « Les verts ne veulent pas d’une révolution : ils aspirent simplement à effectuer quelques petits changements, ajouter une petite virgule verte à chaque loi. Ils voient l’écologie comme une affaire de petites fleurs. Or 70% des êtres vivants ont disparus en 40 ans. D’ici 2050 l’existence même de poissons dans les océans pourraient être de l’histoire ancienne (rapport des Nations Unies). Dans ce contexte-là, ce qui est malsain et dangereux ça n’est pas d’être radical, c’est bien au contraire d’être modéré et de prôner les petits pas. » Et ce qui est aussi un non sens intellectuel, ajouterons-nous, c’est aussi de se prétendre défenseur de l’environnement   quand on est mondialiste, favorable à l’ultra libre échangisme et adversaire des frontières,  comme l’a bien vu notamment un écologiste national cohérent comme Hervé Juvin.

    Questions environnementales qui furent aussi, mais pas seulement, au cœur des élections législatives qui se sont déroulées aux Danemark mercredi. Comme en Suède et en Finlande, la gauche y sera majoritaire au parlement.  Mais une gauche, nous allons le voir, dont le parti grand vainqueur de ce scrutin, le Parti social-démocrate (25,9 % des voix) de  Mette Frederiksen, future  Première ministre, n’a pas (plus) grand-chose à voir avec la « notre ».  La droite danoise perd donc la majorité:  les libéraux de Løkke Rasmussen (23,4 % des voix) et la formation de droite nationale anti-immigration le Parti du Peuple Danois (qui chute de de 21% en 2015 à 9% aujourd’hui) ne seront plus en mesure de former une coalition gouvernementale.

    «A gauche, note Le Monde, Mette Frederiksen devra composer avec trois formations, dont deux enregistrent une forte progression. Le Parti social-libéral (Radikale Venstre), dirigé jusqu’en 2014 par la commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager (une immigrationniste libérale-fédéraliste , NDLR) , double son score, avec 8,6 % des voix. Même chose pour le Parti socialiste du peuple, qui obtient 7,7 % des votes. Les écologistes de la Liste de l’unité reculent légèrement à 6,9 % des voix, au terme d’une campagne où la question du réchauffement climatique a pourtant été centrale, mais où d’autres partis ont présenté des projets ambitieux. »

    Pour autant, cette victoire de la gauche a été reçue avec un gros malaise par nos médias et partis  progressistes , principalement du fait du virage populiste pris par le  Parti social-démocrate de Mme FrederiksenSon parti a porté une thématique très anti-immigration (celle à laquelle se sont notamment refusés en France LFI et en Allemagne Die linke…), laquelle a été hybridée avec un programme de défense de l’environnement très volontariste et la promesse d’une politique sociale généreuse qui est la marque de fabrique de la social-démocratie scandinave.

    Bref, comme le déplore France Culture, « la victoire de la gauche est  mathématiquement évidente, confirme le quotidien Politiken, mais la réalité politique est plus complexe : Les socio-démocrates ont gagné, certes, mais sur la base d’une fiction, d’un mensonge politique, écrit l’analyste Kristian Madsen; le discours qui leur a permis de détourner l’électorat populaire de la droite populiste n’a en fait plus grand-chose à voir avec la social-démocratie et la gauche. »

    « Car Mette Frederiksen, nous dit aussi la BBC », (« membre des jeunesses socialistes depuis ses 15 ans, elle réglait notamment une cotisation à l’ANC sud-africain dans son adolescence »),  « a pendant cette campagne opéré un véritable aggiornamento dans les positions de son parti. En particulier sur l’immigration : elle a clairement dit sa volonté de maintenir les lois anti-immigrations votées par le précédent gouvernement, où cette ligne dure avait été poussée par le Parti du Peuple Danois. Ce dernier est donc battu dans les urnes, mais d’aucun dans la presse danoise expliquent qu’il a en fait gagné, sur le long terme, en faisant accepter ses idées xénophobes jusque dans les rangs de la gauche de gouvernement.

    Même son de cloche dans Libération qui souligne que le parti du peuple danois de Kristian Thulesen Dahl, « apparaît comme (le grand gagnant) idéologique de ces deux dernières décenniesLa plupart des positions anti-immigration, anti-asile et anti-islam qui caractérisaient essentiellement le Parti populaire danois, se sont peu à peu normalisées jusqu’à devenir omniprésentes, rappelle Susi Meret, professeure associée à l’université d’Aalborg (Danemark). Les partis dominants se sont emparés de son discours

     Un résultat électoral danois qui sera peut-être un sujet de réflexion (de remise en question)  pour les formations de gauche en Europe note Bruno Gollnisch,  du moins celles qui n’ont pas choisi délibérément d’entrainer leur pays dans le chaos multiculturaliste, celles qui ne  tablent pas cyniquement  sur le vote d’un agrégat de minorités ethniques et/ou confessionnelles pour gagner des élections. Un scrutin qui  confirme en tout cas que la défense  de l’identité nationale, est bien une problématique  majeure en Europe et pour les Européens en ce début de XXIème siècle.

    https://gollnisch.com/2019/06/07/traitres-en-france-lucides-au-danemark/

  • Bipolarisation et cinquième république

    6a00d8341c715453ef0240a469b82e200c-320wi.jpgLe 18 juin, dans la ville texane d'Orlando, Donald Trump a lancé sa propre campagne et celle des républicains en vue des élections de novembre 2020. Candidat improbable en 2015, il était parvenu à l'emporter au gré de primaires d'un type sans doute nouveau, inaugurant un nouveau cours de la politique des États-Unis.

    Dans les jours prochains débutera, chez ses adversaires, une autre bataille. Elle sera destinée à choisir au sein du parti démocrate parmi 20 possibles candidats, après élimination de 4 autres au-dessous de 1 % dans les sondages.

    De tels mécanismes reposent sur une bipolarisation quasi institutionnelle aux États-Unis, mais que de nombreuses voix contestent de plus en plus.

    Or, nos dirigeants hexagonaux et nos commentateurs agréés, dans tous leurs calculs, leurs stratégies et leurs raisonnements, en transposent désormais mentalement les hypothèses[1], comme si, contrairement au reste de l’Europe, nous ne pouvions concevoir nos institutions et notre mode de représentation autrement.

    La chose mérite qu'on s'attarde à en examiner les effets.

    Ainsi, s’agissant de la constitution actuelle, un ami lecteur me demande si je crois, d'une manière absolue, à la bipolarisation droite/gauche, et si je pense qu'elle résulte de nos institutions. Pour tenter de répondre à cette question, il faut commencer par souligner, avant tout, que ce genre d'exercice politologique ne relève pas d'une science exacte.

    C'est en effet seulement à partir des élections législatives de 1967 que l’on a commencé à penser franchement, en France, de façon dominante, la vie politique en termes de bipolarisation. L'adoption d'un système direct d'élection du chef de l'État au suffrage universel allait en modifier profondément le fonctionnement. Elle résultait de la réforme [en 1962] de l'article 7 de la constitution.

    L'idée de rassemblement caractérisait, depuis le discours de Bayeux de 1947, la doctrine gaulliste. Au-dessus des partis, le président était supposé s'accorder avec le peuple dans ses profondeurs, et l'incarner d'un point de vue historique. En vertu de cette logique, certains ont pu croire que son intention tendait à instaurer une monarchie constitutionnelle.[2]

    En 1962, la coalition des partis qui avaient gouverné la Quatrième république s'était employée, avec l'appui du PCF écarté du gouvernement depuis 1947 mais toujours très puissant, à enrayer l'évolution du système. Les démocrates chrétiens du MRP, les insubmersibles radicaux-socialistes, les socialistes SFIO et les indépendants paysans du CNI tentèrent de s'opposer à la réforme de l'article 7 et au référendum. Ce cartel des non fut balayé aux élections législatives qui suivirent. À ce stade, non seulement il ne s'agissait pas d'un clivage droite/gauche, mais on ne parlait pas non plus encore de "droite" : le mot avait pratiquement disparu des références officielles depuis la victoire des radicaux en 1902.

    Le scrutin présidentiel de 1965, premier du genre depuis l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1848, introduisit une nouvelle étape : son mécanisme même allait diviser la France en deux. D'un côté les forces de gauche s'investissaient dans leur candidat unique en la personne de François Mitterrand, soutenu aussi bien par les socialistes SFIO que par les radicaux et le parti communiste. De l'autre le pouvoir en place. À noter que c'est aussi à cette époque qu'apparaît le choix binaire "moi ou le chaos".

    La surprise et la déception [pour les gaullistes] se mesurèrent doublement. D'une part, De Gaulle fut mis en ballottage, ce qui l'irrita fortement. D'autre part, au second tour il ne l'emporte que par 55,2 % des suffrages contre 44,8 %. Autrement dit plus de rassemblement mais une majorité.

    Et à partir des législatives suivantes ce concept alimente la propagande du gouvernement conduit depuis 1962 par Georges Pompidou, lequel prend une importance grandissante : d'un côté cette "majorité" qui se veut à la fois présidentielle et parlementaire. Nouvelle surprise aux élections législatives de 1967 la victoire gouvernementale se révèle très courte : le bloc gaulliste et giscardien n'obtient que 42,8 % des voix au 1er tour contre 43,7 aux partis de gauche. Encore isolé, le centre démocrate de Lecanuet obtient 12,5, en recul par rapport à son pourcentage présidentiel de 15,6, réalisé 3 ans plus tôt.

    À partir de cette date, commencera la satellisation des centristes par les gaullistes et les giscardiens, et leur coalition face à la gauche. Mais on ne parlera vraiment de "la" droite, comme d'un bloc unique, incluant des libéraux et des étatistes, des eurofédéralistes et des souverainistes, etc. qu'avec Sarkozy, 40 ans plus tard.

    Le scrutin d'arrondissement, à deux tours, avait prévalu sous la troisième république. Il pourrissait sans doute la vie parlementaire, mais il laissait encore une marge de manœuvre aux élus locaux et à leur relative représentativité. Les deux modes actuels de désignation mécanique, celui du président et celui de l'assemblée nationale, caractérisent le fonctionnement dégénéré de la cinquième république. Ils instituent, certes, une bipolarisation : mais celle-ci ne laisse guère de place aux débats d'idées, encore moins aux libres choix dont se prévaut la démocratie. Ils renforcent le poids des états-majors centralisés et des stratégies, fermées et manipulées, au sein d'un jeu bi partisan artificiel.

    Sans aucune relation avec les idées plurielles dites de droite, ces jeux ne font que s'éloigner du pays réel.

    JG Malliarakis 
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    Apostilles

    [1] cf. L'Insolent du 24 janvier 2017 "Faut-il applaudir aux primaires de la gauche ?"
    [2] Il semble même que, de 1954 à 1966, cette idée ait discrètement cheminé entre le comte de Paris et le général. Ce dernier n'aurait levé l'ambiguïté, à la déception du Prétendant, qu'au lendemain des élections présidentielles de 1965.

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