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DÉBAT ENTRE LES CINQ PRINCIPAUX CANDIDATS À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
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DÉBAT ENTRE LES CINQ PRINCIPAUX CANDIDATS À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
A neuf jours du premier tour de l’élection présidentielle, haro sur Marine et le FN ! Le Figaro qui tente de sauver le soldat Fillon a sorti de son chapeau le prix Nobel eurosceptique Paul Krugman prié de se démarquer… des eurosceptiques. «Le fait que Le Pen et des économistes comme moi soient critiques envers la politique européenne ne signifie pourtant pas que nous avons quelque chose en commun». Voilà qui rassurera le bourgeois ? Le Système mobilise toutes ses chapelles, ses officines, ses canaux de propagande pour faire barrage à l’opposition nationale, populaire et sociale. Les sondages (la barre des 300 publiées depuis janvier a été franchie !) qu’il s’agit d’analyser toujours avec le recul nécessaire, voire avec méfiance, continuent d’enregistrer la qualification de la candidate patriote pour le second tour. Le dernier en date, rendu public hier, Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNEWS et Sud Radio, crédite Marine de 23,5 % de suffrages, devant Emmanuel Macron (22,5 %), François Fillon et Jean-Luc Mélenchon (19% chacun), Benoit Hamon (8,5%)… Les enquêtes enregistrent certes une victoire à coup sûr de MM. Macron, Fillon et même Mélenchon ( !) dans l’hypothèse de leur qualification pour le duel final face à Marine, mais en réalité le microcosme n’en paraît pas si certain. LA question qui se pose est donc la suivante : qui est le mieux placé pour battre la candidate national le 7 mai ?
Les observateurs relevaient à ce sujet, à notre avis assez justement, que la tournée ces derniers jours de François Hollande réitérant ses appels à faire barrage aux idées souverainistes et patriotiques et son soutien implicite mais appuyé à Emmanuel Macron ne faisait pas les affaires du candidat d’En Marche !, désireux d’incarner le renouveau. Marine Le Pen le notait aussi hier à Pageas (Haute-Vienne): « François Hollande donne son avis sur tout alors qu’il est détesté des Français et que plus personne ne s’intéresse à lui. Son avis ne vaut rien. Avec un bilan pareil, avec autant d’échecs, (…), on n’a aucun conseil à donner à personne !».
Le louvoyant François Bayrou a beau en faire des tonnes pour parer Macron, cette figure du sérail mondialiste, de toutes les qualités, sans craindre le ridicule, un brin pathétique - « A votre âge, Bonaparte était au pouvoir depuis 10 ans et empereur depuis 6 ans » a-t-il déclaré s’adressant à l’ancien de la banque Rothschild, lors d’une réunion publique à Pau mercredi – d’autres portent leur choix sur Jean-Luc Mélenchon.
Le sociologue de gauche Gaël Brustier, collaborateur du Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) à l’Université libre de Bruxelles, explique sur slate.fr aujourd’hui que l’accession au second tour du candidat socialo-trotskyste « ne relève plus de la science-fiction mais devient une hypothèse sérieuse ». « Deux France sont prêtes à se défier et s’affronter » et il ne fait pas mystère que sa préférence va à la France « de Mélenchon, qui construit son peuple » (sic) pour contrer « celle de Marine Le Pen, qui prétend incarner le peuple, c’est-à-dire un peuple essentialisé, donnant libre cours à son discours autoritaire et identitaire. Une France qui se construit au quotidien contre une France uchronique. La réalité de 2017 contre le songe de 1960. »
Combattre la dissolution de la France dans le magma mondialiste c’est en effet refuser la réalité de 2017, mais au nom de valeurs, de principes d’une éternelle modernité. A moins de considérer les évolutions (involutions) actuelles comme étant inéluctables, souhaitables. M. Brustier posait d’ailleurs les termes du débat sur ce même site il y a quelques mois, pointant « le risque d’une marginalisation progressive de la gauche», l’incapacité présente de la gauche à ouvrir un front culturel. « On a une gauche européenne sociale (et une droite du même tonneau, NDLR) qui préfère parler de politiques publiques (policies) plutôt que de politique (politics) (…). Les conservateurs (?) de la nouvelle génération proposent une vision du monde philosophiquement contre-révolutionnaire mais qui répond à ces aspirations-là, en rejetant le productivisme, le consumérisme, et l’économie inféodée à la finance. Ils trouvent écho dans la société ».
Rejet que l’on retrouve, de manière certes bancale, tronquée, imparfaite et souvent incohérente chez Mélenchon et ses soutiens, tout à leur négation militante de l’identité charnelle de la France; un négationnisme qui est le trait commun des adversaires les plus acharnés du FN. C’est bien cette défense de notre identité nationale au sens large qui cristallise toutes les haines constate Bruno Gollnisch, alors même que c’est cet aspect du programme du Front National et de Marine Le Pen qui fait le plus consensus chez nos compatriotes, par delà les attaches partisanes…
Cette haine, c’est celle de la direction de la CGT , qui ne parvient pas à freiner sa dégringolade, centrale qui vient de perdre sa première place lors des élections chez les salariés du privé, dont le patron, le très mauvais Philippe Martinez , vient de réitérer jeudi à Nantes que la lutte contre la préférence nationale, le protectionnisme «et le Front National » restait « une des priorités » de son syndicat; celle, exemple parmi tant d’autres, du journaliste militant anti FN Bruno Roger-Petit qui justifie ses émoluments en déversant une énième fois hier sa bile sur le site du journal libéral Challenges – propriété de Claude Perdriel, soutien officiel d’Emmanuel Macron – qui explique sans rire que Marine chute dans les sondages, a raté sa campagne, et que de toute façon « personne n’a envie de voir Belzébuth à l’Elysée » (sic) ; celle des décérébrés d’extrême gauche qui ont tenté cette semaine d’incendier les locaux de campagne de Marine à Paris et ceux du quotidien Présent; celle des sept obédiences sectaires - le Grand Orient de France (GODF) dirigé actuellement par le grand sachem Christophe Habas, la Fédération française du Droit humain (FFDH), la Grande Loge féminine de France (GLFF), la Grande Loge féminine de Memphis Misraïm (GLFMM), laGrande Loge mixte universelle (GLMU), la Grande Loge mixte de France (GLMF) et la Grande Loge des cultures et de la spiritualité (GLCS) - qui viennent de pondre un communiqué commun appelant à faire barrage au vote FN au nom de «leur idéal humaniste universaliste» et de «leur attachement à la République».
Un attachement à la République FRANÇAISE que personne ne saurait pourtant contester sérieusement aux dirigeants frontistes, et qui est notamment illustré par Marine au travers des dix mesures immédiates qu’elle entend mettre en oeuvre dans les deux premiers mois de son mandat . En cette veille de repos pascal, de ce lundi de Pâques fête de la résurrection, il appartient aussi à tous les patriotes de le faire savoir, de convaincre encore et toujours ses relations, ses amis , son entourage, sa famille… pour la renaissance de la France!
https://gollnisch.com/2017/04/14/contre-haine-renaissance-nationale/
Quel que soit le Président élu le 7 mai, celui-ci ne pourra appliquer son programme que s’il dispose d’une majorité suffisante à l’Assemblée…
Il ne faut pas négliger les législatives : quel que soit le Président élu le 7 mai, celui-ci ne pourra appliquer son programme que s’il dispose d’une majorité suffisante à l’Assemblée.
Un candidat LR ou UDI sera, en principe, présent dans chacune des 577 circonscriptions. Mais ce candidat représenta-t-il les convictions de ses électeurs ?
Nous nous permettons d’en douter, du moins pour une grande partie des investis de l’UDI ainsi que pour certains LR. En effet, l’UDI ne soutient aujourd’hui François Fillon que du bout des lèvres et ce n’est un secret pour personne que les UDIstes n’hésiteront pas, dès le soir du 23 avril, à se mettre « en marche » si leur candidat échoue. De même en est-il d’autres personnalités LR, tels Christian Estrosi ou Nathalie Kosciusko-Morizet, tout autant opportunistes…
Car le programme d’Emmanuel Macron conviendrait, en réalité, très bien à l’UDI avec son quadriptyque « communautarisme, européisme, progressisme, dépense publique massive ».
– Communautarisme : les UDIstes ne sont-ils pas ceux qui ont proposé l’instauration de menus végétariens dans toutes les cantines de nos écoles, répondant ainsi aux revendications islamistes du « sans porc » ?
– Européisme : analogue au programme de l’UDI, la proposition d’Emmanuel Macron de créer un budget fédéral pour la zone euro, avec un ministre commun des Finances, signerait l’arrêt de mort de notre souveraineté.
– Progressisme : bien des UDIstes s’accorderont avec Emmanuel Macron quant à l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes, sacrifiant un peu plus les droits des enfants au droit à l’enfant.
– Dépense publique massive : le rétablissement des comptes publics, très peu pour eux, à l’image de Jean-Louis Borloo.
Si l’UDI continue, aujourd’hui, de soutenir François Fillon, ce n’est pas pour son programme mais bien pour les près de 100 circonscriptions qu’il leur a réservées ! 70 d’entre elles sont gagnantes !
En définitive, de deux choses l’une. Soit François Fillon est élu et l’UDI constituera alors une véritable minorité de blocage au Parlement. Dès lors, la mise en œuvre de son programme, et notamment de ses réformes de civilisation (rétablissement de la filiation, quotas d’immigration), est compromise. Soit Emmanuel Macron accède à la fonction suprême et, grâce à nos voix, l’UDI sera, à coup sûr, l’une des composantes de sa majorité.
Ainsi, afin d’éviter que les électeurs de droite ne deviennent les « dindons de la farce », nous lançons un appel aux dissidents LR et à tous les partis de droite : permettez à nos concitoyens de voter pour un candidat authentiquement de droite ! Dans les circonscriptions où un apparatchik de l’UDI sans conviction a été investi et où aucune alternative crédible n’émane du FN, devenez l’alternative ! N’abandonnez pas ces circonscriptions à la gauche macronienne ! Et cessez de vous battre dans les circonscriptions où une personnalité digne de confiance est déjà présente, tels Jean-Frédéric Poisson dans les Yvelines ou Nicolas Dupont-Aignandans l’Essonne.
Il faut et il suffit, dans chacune de ces circonscriptions, qu’il y ait un et un seul candidat de valeur, quelle que soit sa couleur. Ce sera une chance pour tous les électeurs orphelins, ce sera une chance pour la France.
Ce vendredi 14 avril, le pupitre et les drapeaux ne pouvaient plus rien pour lui. M. Macron s’est effondré tout seul, en direct.
Au QG de Macron, entre la machine à café et le distributeur de lait de soja, il y a, paraît-il, un mur tapissé de caricatures du candidat. On est bien dans l’esprit start-up, débordant d’autodérision. Mais, depuis une semaine, ce « mur des cons » auto-ironique s’est dangereusement peuplé, et on rit beaucoup moins en sirotant son petit jus bio devant les écrans et les courbes.
On imagine même que ce mur est devenu un véritable grand écran, car les versions numériques des macroneries s’accumulent ! Il y a, bien sûr, le clip désolant des jeunes En marche ! en voiture, la photo en télésiège avec Brigitte, les off de Beur FM. Mais on pouvait se dire qu’il s’agissait là d’une simple déroute de la com’ d’un candidat qui avait beaucoup trop misé sur elle. Si le candidat revenait sur le terrain du discours politique traditionnel, du programme, on parviendrait de nouveau à l’arrimer et à arrimer les électeurs qui s’en vont. Du fond, quoi, du fond, enfin (mais n’est-ce pas bien trop tard ?) pour éviter de toucher le fond.
Donc, vendredi 14 avril, M. Macron présentait son programme sur l’enseignement supérieur. Si M. Macron a le droit de ne pas être très au clair, vu son parcours et son inexpérience, sur les questions de sécurité ou d’agriculture, on se disait que, dans ce domaine-là, lui l’énarque, lui le candidat des jeunes bobos, lui qui bénéficie minute par minute des conseils de son ancien professeur, il allait être brillant, précis, innovant pour parler de l’avenir des universités et des grandes écoles.
Et là, stupeur : M. Macron, en direct, lit un discours abscons auquel on ne comprend rien. Et lui non plus ! Le spectateur s’en rend compte. Et l’orateur, derrière son pupitre flanqué des drapeaux français et européen, est contraint de s’interrompre pour le reconnaître, tout sourire :
« Ces nouveaux modèles de gouvernance pourront être mis en place à l’initiative des acteurs eux-mêmes et assureront une plus grande souplesse (je vous lis ce qu’on m’a mis – rires) dans la composition des instances dirigeantes et dans les modalités d’organisation internes (bon, initialement je n’ai pas compris cette phrase – gros rires – en gros, ça veut dire, parce que, euh, moi, la relation que je veux instaurer avec vous, c’est plutôt une relation de clarté, pour qu’on puisse agir efficacement – gros, gros rires !). »”
Nous aussi, nous avons ri. Mais nous avons surtout été très mal à l’aise devant autant d’incompétence (au sens premier), mais aussi de désinvolture, et en refermant la vidéo, comme des centaines de milliers de Français, nous avons définitivement déchiré le bulletin Macron qui traînait encore dans un recoin de notre tête.
Un candidat se doit d’avoir des conseillers, des plumes, d’être abreuvé de fiches, de mémoriser les chiffres, les idées, de s’imprégner des questions qu’il ne maîtrisait pas initialement. C’est la règle. C’est le b.a.-ba de l’ENA même. Cela ne suffit pas à faire un Président. Mais l’incapacité à maîtriser ces codes basiques à une semaine de l’élection laisse pantois et suffit à disqualifier un candidat.
Ce vendredi 14 avril, le pupitre et les drapeaux ne pouvaient plus rien pour lui. M. Macron s’est effondré tout seul, en direct, sur un sujet et devant un public qui auraient dû lui être acquis. Impressionnant, d’assister ainsi à la mort en direct d’un apprenti président…
http://www.bvoltaire.fr/macron-lit-ne-comprend-quon-lui-a-ecrit-programme/
Effaré par l’ampleur des méconnaissances, mais aussi parfois par la mauvaise foi, des journalistes et des hommes politiques qui s’expriment sur la question de la sortie de l’Euro, j’ai décidé de rassembler ici certaines des principales questions qui se posent. On peut parfaitement comprendre que nos concitoyens se posent des questions sur une possible sortie de l’Euro et un retour au Franc, et ce d’autant plus que désormais 5 des candidats à l’élection présidentielle de mai 2017 (soit Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Le Pen et Mélenchon) en parlent. Ces questions sont légitimes. Ce qui, par contre, ne l’est pas est le sentiment de panique que l’on cherche à produire dans l’opinion française sur ce sujet. Il devrait être de la responsabilité des journalistes et des hommes politiques (du moins de certains) de ne pas chercher à indûment inquiéter les français. Constatant que ce n’est pas le cas, que très souvent des propos contradictoires avec des textes officiels de l’Union européenne sont tenus, j’ai décidé à publier cette suite de questions-réponses pour éclairer le débat.
Comment va se faire le passage de l’Euro au Franc ?
Rien de plus simple ; l’ensemble des comptes et des contrats en France seront re-dénominés de l’euro au franc au taux de 1 pour 1. Admettons qu’un foyer dispose de 1200 euros sur son compte courant, d’une assurance-vie de 50 000 euros, qu’il paye un loyer de 800 euros, et qu’il se soit endetté de 3000 euros pour acheter une voiture. Du jour ou se fait la conversion, il a 1200 « nouveaux » francs sur son compte courant, 50 000 francs sur son assurance-vie, le loyer de son appartement est de 800 francs et sa dette de 3000 francs. Lors de la conversion, les règles s’appliqueront à tous les comptes, tous les contrats et toutes les dettes en France.
Seront appliquées les règles établies lors du passage du franc à l’euro (sauf pour la valeur de la conversion », telles qu’elles sont précisées dans le règlement de l’Union européenne Règlement (CE) nº 1103/97 du Conseil du 17 juin 1997 fixant certaines dispositions relatives à l’introduction de l’euro[1], règlement qui précise à ses points n°8 et n°9 :
L’épargnant français sera-t-il ruiné par le passage de l’Euro au Franc ?
Comme il a été expliqué plus haut, la totalité des comptes bancaires et des contrats d’assurances seront re-dénominés de l’euro vers le (nouveau) franc au taux de 1 pour 1. Les valeurs mobilières verront, si elles sont cotées à la bourse de Paris, de même leur valeur automatiquement re-dénominée. Pour les biens immobiliers, cela dépendra de l’évolution du marché de l’immobilier ; mais on peut penser que le passage de l’euro au franc aura tendance à faire monter les prix de l’immobilier. D’une manière générale l’épargne ne sera pas touchée par cette re-dénomination. Il faut, pour la suite voir dans quel pays elle sera utilisée, et cela implique de regarder l’impact de la sortie de l’euro sur le taux de change.
La sortie de l’Euro va-t-elle provoquer une explosion des dettes publiques ?
Les dettes négociables émises par le gouvernement français ont été émises à 97% en droit français. Cela signifie que 97% des montants seront intégralement re-dénominés de l’euro au (nouveau) franc, et ce pour la même valeur. Ceci correspond au principe de droit international qui s’appelle la « loi monétaire », principe reconnu par la totalité des tribunaux tant français qu’étrangers. Je rappelle que ce principe fut explicitement mentionné dans le règlement nº 1103/97 du Conseil du 17 juin 1997, règlement cité plus haut, et qu’il fut utilisé sans problème lors de l’abandon du franc pour l’euro. L’euro s’était d’ailleurs fortement déprécié pendant les premières années (de 1999 à 2003). Il n’y a eu aucune protestation de détenteurs américains de la dette française (ou italienne, ou allemande).
C’est Nicolas Sarkozy qui, le premier, à parlé de cette « explosion de la dette » qu’une sortie de l’euro provoquerait, et sur ce point soit il ne connaissait pas la loi (étrange.. ?) soit il a menti.
Admettons que sur le stock des dettes existantes il ne se passe rien. Mais, l’Etat continuera d’émettre de la dette, ne serait-ce que pour payer une partie des dettes existantes. On estime à 200 milliards par an cette somme. Une sortie de l’euro ne provoquerait-elle pas une forte hausse des taus d’intérêts ?
Il est exact que le besoin d’endettement de la France est d’environ 200 milliards (« nouvelle » dette et « ancienne » dette cumulées). Les opérateurs étrangers vont pénaliser la dette française par rapport à la dette allemande. Mais ils le font déjà ! Il faut savoir que les taux auxquels la France emprunte sont plus élevés de 0,50% à 0,75% que ceux de l’Allemagne. Cet écart pourrait-il augmenter ? Pas de manière importante car le besoin des investisseurs de placer de l’argent est très important, et le volume des émissions de dettes allemandes sont réduits. La hausse des taux serait alors le produit d’une concurrence entre les taux français et les taux italiens ou espagnols. Et les investisseurs auraient plus confiance dans le Franc que dans la Lire…
Mais, ces 200 milliards peuvent être souscrits par des banques opérant en France (qu’elles soient françaises ou non) si on rétablit la loi rendant impératif à ces banques de détenir un certain pourcentage de leur bilan en dettes publiques françaises. Ce mécanisme a existé et bien fonctionné, des années 1950 aux années 1980. Il permet au gouvernement de rediriger les investissements des banques françaises, mais aussi des banques étrangères opérant en France. Avec ce mécanisme, les taux n’augmenteraient pas plus que ce qu’autorise de fait le gouvernement.
Voilà pourquoi les annonces catastrophistes sur une « forte » hausse des taux sont irréalistes et irresponsables[2].
Pour le reste, je renvoie les lecteurs à l’étude faite par Cédric Durand et Sébastien Villemot sur les conséquences d’une sortie de l’Euro pour les entreprises et les banques françaises[3].
Qu’adviendra-t-il du taux de change du (nouveau) Franc une fois effectuée la sortie de l’Euro ?
Le (nouveau) Franc verra son taux de change fixé par les marchés, sous réserve de mesures conservatoires que le gouvernement pourrait (et devrait) prendre, comme un contrôle des capitaux. A la suite de nombreuses discussions avec des traders opérant sur les taux de change on peut faire le pronostic suivant :
Une sortie de l’Euro, et la dissolution de fait de la zone Euro que cela entraînerait, conduirait à une redistribution des parités monétaires et non simplement une dévaluation du Franc. Rappelons que le gouvernement français pourrait contrôler ce processus par un mécanisme de contrôle sur les mouvements à court terme des capitaux.
Quelles seraient les conséquences pour le consommateur ? Ne verrait-on pas les prix augmenter subitement très fortement ?
Rappelons d’abord que dans le budget d’un ménage, une large part des dépenses se fait pour des produits ou des services fabriqués en France. La part dans nos dépenses des produits importés est inférieure, en moyenne, à 40%. Dans cette part, les prix des produits fabriqués en Allemagne augmenteraient fortement (+20% à +30%). Les prix des produits issus de la Zone Dollar augmenteraient faiblement (+3% à +5%), les prix des produits importés d’Italie, d’Espagne, du Portugal ou de Grèce baisseraient.
Penons le cas du carburant. Le pétrole est acheté en dollars, puis raffiné en France. Mais, dans l’essence (ou le gazole) payé à la pompe, il faut savoir qu’il y a une très forte part d’impôts, de 60% à 75%. Donc, la hausse à la pompe induite par la dépréciation du Franc par rapport au Dollar serait infime.
Mais, une dévaluation a toujours provoqué une hausse des prix ?
En fait, la situation actuelle est très différente de celle des années 1960 ou 1970. Plus qu’une « dévaluation », la sortie de l’euro provoquerait un mouvement de redistribution des parités des diverses monnaies par rapport au Franc. En cumulant les hypothèses les plus négatives, on arrive à une hausse de 3% des prix dans l’année qui suivrait cette sortie de l’euro. Mais, il faut aussi tenir compte du surcroît d’activité qu’impliquerait cette sortie, surcroît qui se ferait sentir pendant au moins 3 ans, et qui entraînerait un retour à l’emploi de 1,5 millions à 2,5 millions de personnes. Ce retour à l’emploi permettrait de régler les déficits des comptes sociaux et de baisser les cotisations sociales, rendant du pouvoir d’achat aux salariés.
Mais, le contrôle des capitaux dont vous parlez, c’est une inquisition ! L’Etat va vouloir savoir combien on détient quand on partira à l’étranger ?[4]
Le contrôle des capitaux s’appliquera essentiellement aux entreprises financières qui veulent soit placer à court terme de l’argent en France soit en placer (toujours à court terme) à l’étranger. Ces mouvements sont de la spéculation et celle-ci peut être dommageable pour l’économie. Ce sont donc ces mouvements là que le gouvernement devra contrôler, par le biais d’une taxe payée (en partie) lors de l’opération et remboursable à partir d’un certain délai. Les dépenses correspondant à des opérations commerciales, des investissements à long terme, en seraient exemptées.
Pour les particuliers (vous et moi…) une franchise de 15 000 euros existera sur les comptes. On ne demandera des documents (factures, notes d’hôtels) que si vos dépenses à l’étranger vont au-delà.
(…) Jacques Sapir
Notes
[2] N’en déplaise à M. Delhommais, dans Le Point, Lien
Discours de Robert Ménard suivi de celui de Louis Alliot en soutien à Marine Le Pen qui intervient en dernier.