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élections - Page 407

  • M. Fillon n'est pas Albert de Mun.

    En quelques jours, le paysage électoral s'est éclairci : des figures habituelles de la politique française, presque familières depuis trois décennies, ont disparu. Qu'elles soient détestées ou aimées par l'opinion publique, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, elles ont été « remerciées », soit par le suffrage, soit par le sondage... L'actuel locataire du palais de Mme de Pompadour, lui-même, a préféré (avec le concours à peine discret de son Premier ministre) abandonner l'espoir d'une réélection et laisser le champ libre à d'autres qui se partageront les dépouilles d'une Gauche qui a, depuis longtemps, perdu trop de ses propres repères pour rester ou redevenir crédible.

    Le royaliste que je suis pourrait se réjouir du discrédit d'une Gauche qu'il a longtemps combattue et qui lui semble désormais trop peu sociale pour mériter d'être sauvée en l'état. Mais je ne me résous pas non plus à soutenir une Droite qui, elle-même, a oublié ses traditions et ses devoirs devant les peuples de France et devant la nation historique : alors que M. Fillon a attiré une part importante du vote catholique provincial, celui-ci, malgré son enracinement sarthois, ne semble guère partager les valeurs sociales de l’Église et il ne semble pas avoir lu l'encyclique Laudato Si', ce manifeste de l'écologie intégrale et pontificale... Son libéralisme si peu original et son soutien au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes n'ont pas grand-chose à voir avec le message du Pape ni avec celui, proche, des traditionalistes politiques : M. Fillon n'est ni Albert de Mun ni Georges Bernanos !

    Bien sûr, son programme politique et diplomatique peut contenir quelques éléments intéressants, tout comme ceux de MM. Macron ou Mélenchon (entre autres), et nous ne les bouderons pas lorsqu'ils seront évoqués, de la défense de la place de la France en Europe ou de la nécessité de rouvrir quelques perspectives avec la Russie. Mais les bonnes intentions ne font pas un paradis, et la question sociale ne peut être sacrifiée sur l'autel de l'économie, trop sauvage quand on oublie qu'elle peut l'être avec les plus faibles. Le report promis de l'âge de départ à la retraite à 65 ans (mais M. Fillon souhaitait en 2011 un alignement sur le souhait allemand et européen de... 67 ans) n'est pas, entre autres propositions, une bonne idée ni, même, une nécessité si l'on parle économies.

    Au moment où les peuples marquent, non pas leur peur, mais leur colère à l'égard de la mondialisation si peu sociale par essence même, il faut entendre cette insurrection démocratique, ces bulletins qui sont autant de pavés jetés au fond des urnes : M. Fillon se méprendrait s'il croyait que les Français sont disposés à tout supporter pour en finir avec une dette qui est, d'abord, de la responsabilité des gouvernements qui se sont succédé depuis tant de décennies et d'une Union européenne qui n'est plus considérée que comme une sorte de Père Fouettard en col blanc. Vouloir culpabiliser les citoyens sans inculper les dirigeants et agents électoraux du « Pays légal » européen et républicain serait dangereux et fort malheureux.

    Cela ne signifie pas qu'il ne faille rien faire ni que les populations ne doivent pas, elles aussi, changer de pratique économique et de consommation, mais plutôt qu'il vaut mieux, d'abord, donner l'exemple d'une bonne et juste gestion quand l'on incarne, pour un temps plus ou moins long, l’État ou « l'Europe ». J'insiste sur la formule de « juste gestion » qui va plus loin que celle de saine gestion car elle rappelle que, pour faire accepter et pratiquer par tous une bonne gestion, encore faut-il qu'elle soit, socialement, juste et équilibrée, équitable. Cela implique de remettre les féodalités économiques et financières, aujourd'hui dominantes, à leur place qui ne doit pas être la première ni au-dessus des États légitimes. Si la République ne veut pas le faire, il faudra bien passer à autre chose, en écartant tout extrémisme et tout angélisme...

    Cet « autre chose » pourrait bien, tout compte fait et toute histoire connue, prendre la forme de la Monarchie « traditionnelle dans son principe, moderne dans ses institutions » : mais celle-ci devra, pour s'enraciner dans le pays et le temps long, être, d'abord et encore, éminemment politique et sociale, et inscrire dans sa pratique que « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille». C'était et cela reste tout le sens de la formule avancée par le royaliste social Firmin Bacconnier : « la Monarchie sera populaire, ou elle ne sera pas », tout simplement.

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1357:m-fillon-nest-pas-albert-de-mun&catid=50:2016&Itemid=61

  • L’hebdomadaire Minute voit en Manuel Valls le « candidat Benetton »

    Minute-Couv-Islamistes-Valls-251x350.jpgDans son numéro daté d’aujourd’hui, l’hebdomadaire Minute se moque – et s’indigne – de l’image du peuple français qu’a voulu donner Manuel Valls lors de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle, lundi soir à Evry. Pour Minute, il se fait le « candidat Benetton » et, puisqu’il veut rassembler, cela devrait avoir pour effet de surtout rassembler… les électeurs de droite contre lui ! Extraits.

    « Derrière lui, comme posant déjà pour l’affiche de campagne et symbolisant cette France qui se résume à la gauche, […], du Black, du Rebeu, du Niaquoué à foison, montrant ce qu’entend Valls quand il parle d’Evry comme d’une “ville jeune, populaire“ et d’une “école de la vie“. C’est bien simple : il ne manquait que Leonarda. Retenue par d’autres obligations ?

    Au milieu de cette “France d’après“ – celle d’après le Grand Remplacement –, quelques Blancs semblaient jouer le rôle qui est dévolu aux peuples en voie de disparition, discrets, penauds, presque coupables d’être encore là. “On n’a pas un Peau-Rouge à montrer ?“ “Ben si, on a les Blancs !“ “Ah, suis-je bête…“

    Comme l’a écrit un journaliste d’un quotidien de gauche […] :

    “Ce n’est pas une déclaration de candidature, c’est une pub Benetton sans le talent d’Oliviero Toscani.“

    Manuel Valls sera donc le candidat Benetton de la prochaine élection présidentielle – si Jean-Luc Mélenchon, étant revenu de son erreur stratégique de la présidentielle 2012, ne vient pas lui disputer le rôle – et c’est Jacques Bompard, le député-maire d’Orange, qui a eu le mot juste : “Ce que ‪Valls ne comprend pas, c’est que la France n’a aucune envie de devenir Evry.“

    On peut trouver 300 000 raisons de critiquer la Creuse, mais, quand on a vu Evry, on aime Guéret. Et Aubusson. Et Saint-Sulpice-les-Champs. Surtout Saint-Sulpice-les-Champs avec ses 377 habitants au dernier recensement, un préfet de la République qui sait à peine où c’est, et, surtout, pas de gare : c’est plus difficile d’en partir mais c’est surtout beaucoup plus difficile d’y venir. Autrefois, on s’installait dans les villes qui étaient desservies par le chemin de fer, c’était plus pratique pour se déplacer. Aujourd’hui, on cherche celles qui n’ont pas de gare : c’est moins pratique mais on y est plus tranquille…

    Manuel Valls veut rassembler la gauche, ce qui est une noble ambition, mais il ne veut pas que la France “revive ce traumatisme, celui de 2002, d’une extrême droite au second tour de l’élection présidentielle“. Alors là, faudrait choisir. Parti comme c’est, il faudrait même rétropédaler tout de suite. Parce que si, pour rassembler la gauche, il lui faut donner à sa France – qu’il aime, on n’en doute pas – ce visage de village du monde, c’est d’abord la droite qui va se rassembler, et même la gauche de la France profonde, autour du premier candidat qui lui tombera sous la main et qui lui semblera le plus à même d’empêcher que la France ne devienne comme Evry.

    Aux Etats-Unis, la Constitution fait obligation aux candidats à la fonction suprême d’être nés sur le territoire américain. Nous qui aimons tant changer notre Constitution, nous devrions y songer. »

    http://fr.novopress.info/202232/lhebdomadaire-minute-voit-en-manuel-valls-le-candidat-benetton/

  • L’avortement revient au centre des débats politiques, un seul parti réclame l’abrogation de la loi Veil

    Il y a quelques mois encore, personne n’imaginait que l’avortement deviendrait à nouveau un thème de débat politique pour la présidentielle de 2017 et probablement les législatives qui suivront.

    Tout commence avec la primaire de la droite. Alain Juppé cherche un angle d’attaque pour mettre en difficulté François Fillon. Il croit l’avoir trouvé avec l’avortement.  


    Pour obtenir le soutien de Sens Commun, mouvement issu de la « Manif pour tous »,  François Fillon leur avait déclaré être personnellement hostile à l’avortement, mais à titre privé, sans que cela influe sur son action politique. Ailleurs, François Fillon assurait qu’il défendait le droit à l’avortement et ne comptait pas le remettre en cause.

    Lors du débat d’entre-deux tours de la primaire, face à Alain Juppé, François Fillon a été extrêmement clair :

    « En tant que responsable public depuis trente ans, est-ce qu’une seule fois vous avez entendu François Fillon revenir sur l’IVG ? Est-ce que je n’ai pas voté tous les textes qui ont permis l’accès des femmes à l’interruption de grossesse ? Evidemment, je ne toucherai à rien dans ce domaine. »


    Sur Europe 1, le député Jérôme Chartier, porte-parole de de François Fillon, affirme même :

    « Personne ne reviendra sur le droit à l’avortement en France. »


    Le débat sur l’avortement semble clos. Pas pour longtemps. Le 1er décembre, l’Assemblée nationale doit débattre de l’extension à internet du délit d’entrave à l’IVG. 80 amendements ont été déposés. Les échanges sont vifs malgré le peu de députés présents. Il faut saluer le travail de Jacques Bompard, l’intervenant le plus audacieux.

    Mais alors, existe-t-il un parti qui réclame l’abrogation de la loi Veil et l’interdiction de l’avortement ?

    Ce n’est en tout cas pas la position de Jean-Frédéric Poisson, le président du PCD. Interrogé à se sujet, il déclare qu’il n’est pas en faveur de l’abrogation de la loi Veil !


    Et le Front National ?

    La présidente du Front National et candidate à l’élection présidentielle a été très claire lorsqu’elle a été interrogée par le journal Le Monde ce lundi:

    «Il n’y aura aucune modification, ni du périmètre, ni de l’accès, ni du remboursement de l’IVG».

    David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen, contacté par le Scan, ajoute :

    «C’est très clair: nous ne reviendrons pas là-dessus dans notre projet présidentiel et nous ne toucherons pas au dispositif actuellement en vigueur si nous arrivons aux affaires.»

    Interrogée en décembre 2015 sur Europe 1, Marine Le Pen affirmait déjà clairement:

    «Je suis pour la  contraception libre et l’IVG libre

    «Il n’y a pas deux lignes au FN, il y a une proposition de la tête de liste en Paca. Mais ce n’est pas dans les projets du Front National.»

    Au final, un seul parti a mis à son programme l’abrogation de la loi Veil et s’est exprimé par voie de communiqué sur ce sujet ces derniers jours : c’est Civitas.

    http://www.medias-presse.info/lavortement-revient-au-centre-des-debats-politiques-un-seul-parti-reclame-labrogation-de-la-loi-veil/65794/

  • IVG : Florian Philippot estime que Marion Maréchal-Le Pen est seule et isolée au sein du FN

    Que l’échographie d’une femme qui avorte soit mieux remboursée que l’échographie d’une femme qui souhaite garder son enfant ne choque pas Florian Philippot. Selon ce dernier, le programme présidentiel de Marine Le Pen n'apportera aucun changement à la situation existante : droit à l'IVG évidemment, un droit qu'il faut défendre, remboursement total de l'IVG".

    Ce qui signifie aussi que le délit d'entrave numérique à l'avortement sera conservé en l'état. Faisant allusion aux propos tenus par Marion Maréchal-Le Pen, Florian Philippot estime que cette dernière est une "personne seule et isolée" au sein du FN.

    Il serait intéressant de savoir ce que Marine Le Pen pense de la représentativité de Marion Maréchal-Le Pen au sein de son parti...

    Philippe Carhon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La « ligne Philippot » : martingale ou boulet pour le FN ?

    Faut-il sauver le soldat Philippot ?

    Sur le site de Polémia, Jean-Yves Le Gallou tire à boulets rouges sur le très médiatique vice-président du Front national.

    Le président de la fondation analyse ce qu’il nomme les « douze anachronismes de la ligne Philippot ». En résumé, Philippot, issu de la gauche chevènementiste, n’aurait toujours pas pris la mesure de la profonde tectonique des plaques qui travaille la société française, dont le tropisme droitier est à l’image de ce qui se passe partout en Europe et aux États-Unis. Le Brexit et l’élection de Donald Trump ne sont que des manifestations, parmi les plus spectaculaires, de la renaissance des peuples. Or, selon Jean-Yves Le Gallou, le logiciel philippotiste est résolument « de gauche » en ce qu’il privilégie l’État au détriment du peuple et de la société civile. Un exemple, essentiel : au secours d’une éduc’nat’ en coma dépassé, Philippot sort une bonne vieille thérapeutique Jules Ferry, quand il s’agirait de laisser le champ libre au hors-contrat. Symptomatiquement, le terme d’« identité » est absent du discours philippotiste, alors que celui de « souveraineté » y est omniprésent, remarque M. Le Gallou.

    La danse du ventre du FN devant les minorités sexuelles et les musulmans passe également mal…

    Totalement contre-productives électoralement, selon Jean-Yves Le Gallou : ces approches glamour braquent le fonds gaulois de l’électorat frontiste, sans rapporter la moindre voix au parti : si le FN de Philippot a déjà séduit les milieux LGBT, il ne séduira, en revanche, jamais l’électorat musulman.

    À quoi bon insister ? 

    Alors, faut-il sauver le soldat Philippot ?

    Non, si l’on en croit le président de la fondation Polémia. Tempérons néanmoins. En mai 2017, le second tour de la présidentielle opposera vraisemblablement Marine Le Pen et François Fillon. Un second tour qui devrait se faire « à front renversé » : un Fillon défendant les positions économiques et sociétales qui étaient grosso modo celles du Front national des années 1990-2000, contre une Marine Le Pen – si elle est encore cornaquée par Philippot – dont le programme protecteur en matière sociale devrait séduire les électeurs de gauche, grands orphelins de cette présidentielle. La présidente du FN n’a aucune chance de séduire les masses bourgeoises de La Manif pour tous, acquises au BCBG Fillon. Lequel, de son côté, agira comme un épouvantail auprès des couches populaires. Si l’on considère que, paradoxalement, c’est à gauche que se jouera ce second tour, il faut bien admettre que la « ligne Philippot » n’est pas totalement dénuée de pertinence…

    http://www.bvoltaire.fr/henridubost/ligne-philippot-martingale-boulet-fn,297644

  • Reconstitution de ligue dissoute

    A l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’y a encore eu qu’un tour de primaires. Mais le score faramineux de François Fillon laisse augurer d’une victoire décisive, et étonnante. Qu’un homme donné à 8 % il n’y a pas si longtemps écrase ainsi en deux semaines tous ses concurrents dans un effet de maelstrom invincible laisse songeur, surtout si l’on en juge à ses soutiens.

    Les camarades de Sens Commun auront d’un point de vue tactique superbement joué, et l’on peut leur tirer son chapeau quand bien l’on ne partage pas une partie de leurs convictions. Certains se réjouissent, et c’est bien leur droit, et ils auraient tort de s’en priver, de la démonstration de force qu’a réalisée cette droite catholique et libérale. Cette droite dont on ne peut douter de la sincérité, droite des entrepreneurs qui n’en peuvent plus des charges qui les écrasent, droite conservatrice qui n’en peut plus des « révolutions sociétales » de la gauche Hollande.

    Pourtant, pour notre part, nous ne croyons pas que ce soit une bonne nouvelle. Fors en politique étrangère, où son discours de non-alignement et d’alliance avec la Russie est parfaitement légitime, faisant d’ailleurs oublier à peu de frais qu’il fut en tant que Premier ministre de Nicolas Sarkozy partie prenante dans l’instauration du chaos libyen, le programme de François Fillon, dont on ne peut guère douter qu’il soit président de la République en mai prochain, a tous les caractères d’une reconstitution de ligue dissoute, soit celle de la France de Giscard. La France des écoles de commerce, modérément mondialisée, qui peut travailler deux ans à Londres ou à Shanghaï et retrouver la demeure familiale du Pays Basque ou de la côte bretonne le temps des vacances ; la France des appartements du XVIe, où il n’y a plus de bonne bourguignonne mais une nounou philippine ; la France conservatrice qui a toujours préféré Louis-Philippe aux ultras, Thiers à Bonaparte, Pétain à de Gaulle, puis de Gaulle à Tixier ; bref, la droite des partis et des appareils, que l’aventure sans carte Gold ne tente pas. [....]

    Jacques de Guillebon

    La suite sur La Nef

  • Avortement : qui soutiendra Marion Maréchal Le Pen ?

    Bernard Antony réagit à la culture de mort en place au FN :

    "Marine Le Pen vient de « recadrer » sa nièce Marion ayant confié au journal Présent l’expression de son opposition au « remboursement intégral et illimité de l’avortement ».

    Sur cette question on se souvient qu’après avoir condamné avec Jean-Marie Le Pen l’interruption volontaire de vie (I.V.V.) qu’allait inéluctablement banaliser la loi Chirac-Giscard-Veil, le Front National, avec Marine, est passé à une position d’acceptation totale de la loi initiale puis à l’approbation du remboursement de l’acte.

    Ceci met gravement en cause le droit à l’objection de conscience de ceux qui ne veulent pas qu’un acte de mort soit financé avec leurs cotisations sociales.

    En effet, à mois d’être fou, nul ne peut nier que l’avortement d’une femme consiste en la suppression de l’être humain qu’elle porte en son sein, appelé à naître et à vivre.

    Contrairement à ce qu’affirmaient certains, la position officielle du Front National, à respecter par ses élus, responsables et militants, est donc celle de l’engagement à maintenir les remboursements, autant que de besoins, de tous les avortements.

    Sur ce point-là au moins, pas de différence avec Fillon, Mélanchon, Valls et les autres !

    Ce très grave déni mariniste de respect de l’objection de conscience entraînera donc notre objection de vote."

    Florian Philippot a donc déclaré que, sur ce sujet, Marion Maréchal Le Pen était isolée au FN, alors qu'elle avait été élue bien plus largement que ce dernier... Ce qui est certain c'est que, au sein du FN, personne ne la sotient publiquement.

    Vous pouvez lui manifester votre soutien en appelant le siège du FN au 01.41.20.20.00

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • François Hollande s'est moqué du monde

    François Hollande s'est moqué du monde : il n'a pas « pris la décision » de ne pas se représenter, il y a été contraint. Par son impopularité extrême et par les ambitions croisées, pressantes, assassines, des hommes de son clan, jusques et y compris parmi ses ministres et notamment le premier d'entre eux.  Il a été chassé du pouvoir comme un vulgaire président du conseil de la IVe République.  Lui-même, ces derniers temps, se définissait comme « le spectre de l’Elysée ». Il n'y règnera plus qu'à ce titre au fil des cinq prochains mois, se contentant de regarder ce qu'il restera de gouvernement - ou plutôt les grands corps de l'Etat - expédier mécaniquement « les affaires courantes » comme on disait jadis sous Guy Mollet, Félix Gaillard ou Bourgès-Maunoury. Des noms que tout le monde - ou presque - a oubliés.

    Le moins que l'on puisse dire est que François Hollande n'avait pas été élu, en 2012, pour l'attrait qu'il pouvait exercer sur le corps électoral, pour la « violente amour » qu'il lui aurait inspirée, mais par rejet de Nicolas Sarkozy. Le même rejet persistant qui a bouté ce dernier hors de la primaire de la droite dès le premier tour et a renvoyé violemment Alain Juppé dans ses cordes bordelaises au second.

    Chirac aussi avait été réélu en 2002, non pour ce qu'il rassemblait d'adhésions, mais négativement. C'est à dire, contre. Contre Jean-Marie Le Pen.  On gouverne peu et mal dans de telles conditions ... Chirac, le bulldozer de Georges Pompidou, devint alors un roi fainéant.

    En 2007, au contraire, Nicolas Sarkozy bénéficia d'un vote d'adhésion, celle d'une grosse moitié des Français. Cela eût permis de gouverner, sans la survenue de la crise financière de 2008 et ... sans le départ étatsunien de Cécilia et son remplacement sentimentalo-politique gaucho-bobo par Carla Bruni Tedeschi et son entourage artiste, hyper cosmopolite et libertaire.

    Envers Sarkozy, l'adhésion se transforma en rejet et le gouvernement relativement facile du pays des débuts du quinquennat en une fin de mandat entravée. La France fut finalement peu ou mal gouvernée sous Nicolas Sarkory malgré hyper activité et incessante communication ... Buisson explique fort bien cet échec de Nicolas Sarkozy - qui a été aussi le sien.

    Ces rappels d'un passé cumulatif de faiblesses, incohérences, échecs et futilités diverses, font surtout ressortir que malgré la solidité des Institutions de la Ve République, dont on fait si grand cas, il y a au moins quelques quinze ans que la France n'est plus sérieusement gouvernée.

    Sans-doute, les institutions de la Ve valaient beaucoup mieux que celles de la IVe République, mais l'érosion les mine, la médiocrité aggravée des hommes leur ôte une grande part de leur sérieux et de leur efficacité,  le passage au quinquennat les a affaiblies et rendues plus dépendantes des fluctuations de l'opinion et du Parlement, les partis y ont repris le dessus tandis que leurs propres crises, voire leur éclatement, ouvrent la voie aux simples ambitions individuelles et à la compétition entre écuries au service d'un vulgaire « leader » ... 

    François Fillon - dont le programme, pour ce qu'il comporte comme pour ce qu'il ne comporte pas, peut susciter de sérieuses objections de fond - saura-t-il briser ce cycle long d'une France peu et mal gouvernée et sauver les Institutions de la Ve de leur perversion apparemment inexorable, jusqu'à leur implosion ? L'on peut légitimement douter qu'il soit de taille à relever un défi d'une telle ampleur.

    Les républiques, en France, ne sont pas de ces régimes qui durent huit siècles et se transforment au fil du temps long, de façon relativement paisible.  Elles sont à durée limitée et ont des fins de tragédie.

    La question qui se pose est désormais la suivante : quel sera le destin de la Ve république, quand et comment finira-t-elle, par quoi sera-t-elle suivie ? Il serait dommage qu'en la circonstance - sans-doute une crise grave - l'on n'ait pas le courage de sortir des vieux cycles républicains, toujours achevés en catastrophe. Le courage d'essayer autre chose.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Regard sur l'actu #33 : « Petit tableau des renouveaux et des conservatismes politiciens »

    Relativisons la défaite du FPÖ en Autriche

    Le FPÖ autrichien et son candidat Norbert Höfer ont perdu les élections présidentielles du 4 décembre face au candidat écologiste Alexander van der Bellen à 48,3% contre 51,7%.

    Une victoire aurait été assurément une bonne nouvelle qui aurait poursuivit une certaine dynamique en œuvre en Occident. Elle aurait pu permettre un rapprochement entre l'Autriche et le groupe de Visegrad par exemple. Trop iconoclaste pour le moment.

    La défaite est très largement à relativiser et n'a rien d'infamante et n'est en aucun cas « écrasante » comme se plaît à le dire la presse de gauche.

    Pour commencer, rappelons que le poste de président en Autriche n'a pas la même importance qu'en France et qu'une défaite aux présidentielles n'empêchera pas le FPÖ de pouvoir se positionner en bonne place à d'autres échéances électorales. Le score de 48,3% est un excellent score, le meilleur en Europe pour un parti de cette nature.

    Par ailleurs, il semblerait que le sujet des rapports avec l'UE, et donc avec l'Allemagne, ce qui n'est pas négligeable lorsqu'on est autrichien, ait plus pesé encore que la question migratoire. Van der Bellen aurait aussi mis de l'eau dans son vin sur l'utopie migratoire. Il s'agit donc surtout de maintenir un statu quo vis à vis de l'UE.

    D'un autre côté, cette opposition marque la faillite des partis politiques traditionnels : socio-démocrates, démocratie chrétienne, liberal-conservatisme. Une défaite de la droite nationale au profit des écologistes, dans un pays assez préoccupé par sa qualité de vie, n'est pas une catastrophe et ne peut pas être perçu avec notre seul regard de Français où l'écologie politique est une vaste arnaque.

    Le résultat du référendum italien est-il vraiment une bonne nouvelle ?

    Mateo Renzi proposait aux Italiens une modification du fonctionnement des institutions dans un pays marqué par près de sept décennies d'instabilité et qui est au cœur des jeux de pouvoir. Vatican, Etats-Unis, franc-maçonnerie, mafias, … . Une des manifestations les plus sanglante fut la violence des années de plomb. L'Italie est un pays à la souveraineté limitée où corruption et féodalités ont encore la belle vie. Les mouvements régionalistes, même ceux qualifiés « d'extrême-droite » agissent souvent par pur égoïsme territorial, refusant par exemple de payer pour les « terroni » du sud. L'Italie est une nation inachevée.

    60% des électeurs ont pourtant rejeté sa réforme, ce qui est perçu comme une brillante victoire des « eurosceptiques » face à l'homme lige de Merkel. C'est peut-être vrai et l'ère politique qui s'ouvre désormais peut conduire à une majorité composée de partis politiques hostiles à l'Eurozone et à la politique germano-bruxelloise. Le M5S, Forza Italia ou la Lega Nord sont autant de mouvements qui peuvent tirer les marrons du feu. Mais il s'agit de mouvements qui sont en réalité divisés et il sera compliqué d'obtenir des majorités solides. Par ailleurs, rien n'indique que les partis qui seront en mesure de remporter d'éventuelles élections législatives vont appliquer leur programme : la Lega Nord a déjà largement déçue sur l'immigration lorsqu'elle pouvait agir et le précédent de Syriza en Grèce nous invite à la plus grande prudence.

    Ce que favorise cette défaite c'est la poursuite du statu quo actuel et le règne des partis. On se souvient que « l'extrême-droite » se réjouissait de la démission du Général de Gaulle après l'échec du référendum sur la réforme territoriale et qu'ils n'ont pas hésité à soutenir Giscard en 1974. Que nous a apporté la démission du Général de Gaulle ? Le banquier Pompidou, l'européiste Giscard, la fausse droite chiraquienne, le gauchisme partout avec la victoire symbolique de 68... Une autre époque, certes, mais il y a peut-être un côté gaullien dans l'attitude de Renzi.

    La fin d'une ère, sauf au FN ?

    L'année 2016 est une année charnière. Avec la défaite de Clinton, c'est toute la politique américaine post-guerre froide qui a été ébranlée. Cette politique faite d'un hard power interventioniste et d'un soft power consumériste, liberal libertaire, post-moderne et multiculturel.

    En Allemagne, le recul de la CDU, en particulier au profit de l'AfD, pourrait entamer lourdement la démocratie-chrétienne, un pilier du jeu politique allemand et de la construction européenne.
    En France aussi, nous assistons à quelques bouleversements significatifs.

    Avec la primaire des Républicains, c'est la fin conjointe du chiraquisme, incarné par Juppé et sa campagne à gauche, et du sarkozysme, ou la droite bling bling. C'est la raison pour laquelle, en off, nous étions favorable à la victoire de Fillon. Bourgeois catholique du grand ouest. Stratégie payante aux primaires.

    Avec Macron et Valls c'est sûrement la fin de la gauche française telle que nous l'avons connue avec sa politique d'assistanat délétère. C'est la fin du Mitterrandisme incarné par Hollande et c'est la fin, aussi, des leaders de gauche avec des passés trotskistes ou maoïstes. C'est peut-être à gauche que le « renouveau » est d'ailleurs le plus probant. A suivre.

    Avec la défaite de Duflot qui fait suite au départ de J.V. Placé, c'est la fin d'une certaine façon d'agir au sein des Verts. Et peut-être l'émergence d'une écologie politique beaucoup plus proche de l'écologie associative et des préoccupations quotidiennes des Français.

    Avec Mélenchon c'est la digestion du dinosaure politique qu'est le PCF et progressivement de quelques officines au passé trotskiste comme la LCR (devenu NPA). Un paradoxe toutefois. Mélenchon (65 ans) sera le candidat le plus vieux avec Fillon (62 ans) et incarnera malgré le renouveau impulsé par le Front de gauche la « vieille gauche » des syndicats, de l'Education nationale, des luttes sociales et sociétales du deuxième XXeme siècle (autant les 35h que l'avortement).

    Au FN, Marine Le Pen a sûrement bien conscience de cette tendance puisqu'elle cherche à faire du neuf avec du vieux. Son père ayant déjà été un homme politique de la IVeme République et candidat à de nombreuses reprises sous la Veme, on comprend qu'elle souhaite insister sur son prénom, plus moderne, et qu'elle ait pu appuyer sur l'idée de « vague » associé au bleu marine. Dans les faits, le FN incarne pourtant encore la « vieille politique » de la Veme République : le parti dirigé par un chef charismatique visant les présidentielles sur un compromis gaullo-communiste.

    Jean/C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/