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élections - Page 405

  • [Point de vue] Après le séisme Donald Trump, Hillary Clinton mord la poussière

    «Make America Great Again»

    Ce slogan a-t-il été l’atout maître pour Donald Trump ? Les résultats des présidentielles américaines remettent totalement en question les analystes, les sondeurs, les universitaires et les média. Qui n’aurait pas misé son cheval, sa propriété,  sur Hillary, elle si professionnelle, si intelligente, si assurée de son succès, si confiante dans son avenir ? Alors que l’extravagant, grossier, vulgaire personnage qu’est Donald Trump, ignorant tout de la politique et de ses intransigeances, avait annoncé dès le début qu’il partait pour gagner en assurant à ses électeurs et électrices (si souvent humiliées parfois par ses propos orduriers) qu’il prendrait d’assaut ce fauteuil de 45ème Président des States.

    Le pire a été dit sur ce milliardaire, qui ne l’est devenu que par l’appui de son père, et qui a poursuivi sa carrière dans l’immobilier et sur son nom, étalé partout pour en devenir une obsession, tout en connaissant quelques sales affaires juteuses, dont il est ressorti, assurant que si les States permettaient ses entourloupes, pourquoi s’en priverait-il ? 

    C’est un homme puissant,  étrange et dérangeant, qui secoue les arbres avec une telle force qu’il finit par les déraciner. Habitué des plateaux de télévision, pour avoir exercé entre autres des rôles d’animateur, pendant plus de 10 ans, il joue sur scène à faire peur et à tenter de ridiculiser tout adversaire. Il se sait invincible sur ce terrain-là. Sa voix, sa gestuelle, sa coiffure, ses doigts pointés, ont été étudiés pour impressionner le public. Et il y est parvenu.

    La première cible a été le berceau de l’industrie américaine, autour de la région des Grands Lacs et  en s’imposant dans le Nord-est (en Pennsylvanie, dans l’Ohio, dans le Wisconsin), il avait fait le plein des voix conservatrices dans le Sud en raflant la Floride, ne laissant que la Virginie à Hillary Clinton. C’est grâce pourtant à la Pennsylvanie, retournée dans le giron républicain pour la première fois depuis 1988, que Donald Trump s’est assuré de recueillir au moins 279 grands électeurs. Un échec, personnel et politique pour Hillary Clinton.

    Car d’enjambées de chat botté, tout en vociférant sur Hillary,  allant même jusqu’à dire qu’il faut l’enfermer en prison, ce qui n’a jamais fait vaciller Hillary Clinton, il a réussi à franchir le cap fatidique  des 270 électeurs lui donnant accès au Bureau ovale.

    Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État, ex-Sénatrice, largement favorite, qui avait très mal commencé la campagne en étant quelque peu souffrante, malgré ses hautes qualités professionnelles reconnues par  tous, a été écrasée par ce rouleau compresseur qu’est Donald Trump, mise à mal par les révélations du  FBI et par Wikileaks. Elle n’était pas vraiment blanche dans toutes les affaires qu’elle a menées et surtout, elle n’avait rien de sympathique, malgré cet éternel sourire. En bref, elle n’était pas aimée et dans certains cas, il vaut mieux susciter de la colère plutôt que de l’indifférence.

    Donald Trump a défié plusieurs règles considérées comme des classiques de l’analyse politique aux États-Unis. Sa stratégie et sa mise en œuvre seront certainement étudiées demain en cours de sciences politiques dans les universités du pays.

    Son calendrier pour accéder à la Maison-Blanche :

    Le futur locataire de la Maison-Blanche va devoir patienter jusqu’au 20 janvier prochain pour être officiellement investi et prêter serment sur la Bible. Ce mercredi 9 novembre, il a rencontré Barack Obama qui l’a invité à la Maison-Blanche« pour faire le point sur le planning de transition sur lequel son équipe travaille depuis presque un an. » Une période de transition de deux mois s’ouvre, pendant laquelle le pays va avoir deux chefs d’État à la fois. Donald Trump n’aura cependant aucun pouvoir, notamment sur la Constitution. Durant cette période, Donald Trump va devoir annoncer ses ministres et les 4 000 hauts fonctionnaires qui l’entoureront. Parmi eux, 1 000 devront être confirmés par une décision du Sénat. Le 12 décembre, les grands électeurs voteront dans la capitale de leurs États respectifs pour désigner le président et son vice-président.

    En s'installant à la Maison-Blanche, Donald Trump a désormais les mains libres pour mener son programme, à commencer :

    - par la lutte contre l'immigration

    - la construction d'un mur de 1600 km le long de la frontière avec le Mexique pour remplacer des barrières.

    - l’expulsion des millions d'immigrés clandestins dont la plupart travaillent aux Etats-Unis avec un coût exorbitant de ces mesures  à 166 milliards de dollars.

    Mais ne sait-il pas que certaines besognes (ou du moins non gratifiantes comme dans le bâtiment, le nettoiement des rues et autres) ont besoin d’une main d’œuvre sans col blanc, allouée généralement à une certaine catégorie de personnes.

    Sur le plan économique, l'Amérique de Trump sera encore plus libérale et protectionniste : le nouveau président mise tout sur le made in USA et veut renforcer les barrières douanières sur les produits étrangers, à commencer par la Chine. Vers la fin de l'ObamaCare ? Les entreprises américaines qui délocalisent seront surtaxées, c'est le cas de Ford, par exemple. Enfin, Donald Trump pourrait bien supprimer la réforme de santé de son prédécesseur. Il l'a clamé haut et fort : il veut abroger l'ObamaCare, l'accès aux soins pour les plus bas revenus. Cette réforme-là, si difficilement mise en place, assurait aux pauvres la possibilité d’être soignés et la supprimer nous semble à nous en Europe d’une telle injustice qu’elle nous lève le cœur.

    Quand on sait que Donald Trump est un être imprévisible, qu’il accorde à toute question 2 minutes 30, pas plus, qu’il n’a jamais eu la plus petite expérience politique et qu’il ne fait rien d’autre que ce qu’il veut, on peut être inquiets.

    L’avenir nous dira si le soutien de la famille OBAMA, a été un « plus » ou un « moins ». S’il saura déléguer, l’Amérique, ce n’est pas une scène de théâtre si immense soit-elle. S’il est à classer parmi les populistes. Dans le slogan «Make America Great Again», Donald Trump fait également référence à sa volonté de redresser l'économie des États-Unis. Et c'est là que sa réussite professionnelle devient un argument de poids auprès de son électorat. En tant qu'homme d'affaires, sera-t-il capable d'aider à sortir le pays de l'impasse financière dans laquelle elle se trouve ? De nombreux livres vont paraître et bien des explications données. En tous cas, si on admirait le comportement si élégant d’Obama et son aisance en toutes circonstances, il faudra s’habituer à ce personnage-là, aussi à l’aise sur une scène en menant un combat de catch !

    Solange Strimon

    http://www.vexilla-galliae.fr/points-de-vue/editoriaux/2247-point-de-vue-apres-le-seisme-donald-trump-hillary-clinton-mord-la-poussiere

  • Marine Le Pen, personnalité politique préférée des Français !

    C’est un pavé dans la mare du politiquement correct qui risque de faire déborder les limites de la bien-pensance.

     

    Le classement IFOP des personnalités préférées des Français, c’est l’aristocratie médiatique qui distribue ses quartiers de noblesse pour ordonner au quidam que nous sommes devant quelles personnalités s’extasier. Le temps d’une année.

    1.000 personnes « dites « représentatives » de la population de plus de 15 ans ont été interrogées.

    Reste à savoir ce que « représentatif » veut dire. À moins que tout soit dans le « représentatif ».

    Parmi une série de 50 personnalités françaises présélectionnées selon le principe de l’autosuggestion, la personne sondée doit répondre à la question : « Quel(le)s sont, parmi les personnalités suivantes, les dix Français(es) qui comptent le plus pour vous aujourd’hui, et que vous trouvez les plus sympathiques ? »

    Yannick Noah a dominé ce classement neuf fois consécutivement de 2007 à 2012 et dix fois au total. Yannick Noah : il est cool et sympa, beau gosse et métis, et puis, en cas de victoire de Marine Le Pen, il a dit « qu’il quitterait la France ».

    Sauf qu’il a quitté le classement et que Marine Le Pen vient d’y faire une entrée fracassante.

    Ce qui fait dire à nos médias pour le reste de l’année à venir qu’Omar Sy, frère de lait de Yannick et de la France multiculturelle, reste « la personnalité préférée des Français », enfin… des 1.000 interrogés pour l’occasion.

    Seulement voilà, la vague était trop forte et Marine Le Pen se hisse direct à la 37e place du classement.

    Elle devient ainsi, selon l’équation IFOP annuelle, la personnalité politique préférée des Français.

    De là à y voir un signe à l’aube de cette grande année électorale et c’est un pavé dans la mare du politiquement correct qui risque de faire déborder les limites de la bien-pensance.

    D’autant que la présidente du Front national arrive devant François Fillon, vainqueur de la primaire à droite (42e), Emmanuel Macron, ballon de baudruche médiatique, encore jamais élu mais candidat à l’élection suprême (46e) et tout devant Jean-Luc Mélenchon.

    Ce n’est pas une révolte c’est une révolution.

    Et les médias d’être mauvais joueurs. Car Marine Le Pen progresse dans l’opinion, même sous le prisme des sondages d’opinion à crédibilité variable.

    En octobre dernier, selon le baromètre Elabe, son taux d’opinions favorables atteignait 29 %, son plus haut niveau depuis janvier 2015, ce qui la fit entrer dans le Top 5 des personnalités politiques préférées. Mais c’est la faute au « climat ambiant », dixit Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d’Elabe. Pas de bol, la météo lui serait donc favorable.

    Et le site Internet LCI (24 décembre) tente une réassurance à l’intention des lecteurs qui pourraient s’effrayer de cette montée en puissance de Dame Le Pen et titre « La présidente du FN fait son entrée à la 37e place du traditionnel palmarès des personnalités préférées des Français. Devançant les Fillon, Macron et Mélenchon, elle reste cependant encore très décriée ».

    On apprend ainsi, en fin d’article, que la fille de Jean-Marie Le Pen – référence généalogique peu flatteuse dans le dictionnaire des médias – « repousse autant qu’elle séduit »… Formule creuse et sans consistance visant à rassurer l’auteur. Et à effrayer le lecteur.

    Le système médiatique d’autocongratulation s’enraye donc quand les sondages d’opinion donnent la parole à l’opinion. En attendant, Marine Le Pen s’installe dans le paysage politique des Français car « elle compte et qu’elle est sympathique » (dixit) au point d’en bousculer les lignes imposées de l’arroseur arrosé.

    De là à imaginer qu’en 2017 Yannick Noah, dont la colère « n’est pas un front/Elle n’est pas nationale/Ma colère a peur aussi/C’est la peur, son ennemie… », ne soit contraint de faire ses valises… Cochon qui s’en dédit !

    http://www.bvoltaire.fr/annesophiedesir/marine-le-pen-personnalite-politique-preferee-des-francais,302320

  • Les milieux de la Défense jugent le projet de François Fillon inquiétant

    Article de Jean-Dominique Merchet pour l'Opinion :

    "Le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (Cema), a publié un « point de vue » dans Les Échos de mercredi pour rappeler que « le prix de la paix, c’est l’effort de guerre. » Sur le fond, rien de neuf. Depuis des mois, le Cema martèle le même thème devant tous ses auditoires : face aux menaces, il faut augmenter le budget de la défense jusqu'à 2 % du PIB, contre 1,77 % aujourd’hui - soit une augmentation d’environ 4 milliards. Et il faut le faire, selon lui, « avant la fin du prochain quinquennat ». C’est là que le bât blesse, notamment avec François Fillon.

    Les deux hommes se connaissent bien et se fréquentent à titre privé. Et la semaine dernière, le Cema aurait rencontré Jean-Paul Faugère, ancien dircab de Fillon à Matignon et toujours proche de lui. Le général en est ressorti convaincu que la priorité du candidat LR serait le redressement des finances publiques… pas le budget militaire. Deux notes plaidant dans ce sens ont été transmises à François Fillon, que les milieux de la défense jugent « inquiétantes ».

    Le candidat de la droite ne s’en cache d’ailleurs pas. « Mon objectif est que le budget de la défense atteigne 1,9 % du PIB en 2022 », assurait-il à l’Opinion. L’objectif des 2 % est repoussé au quinquennat suivant. Selon le rythme de progression, la différence entre les souhaits des armées et les engagements de François Fillon pourrait atteindre cinq ou six milliards sur la durée du mandat. Comme on le dit à l’état-major, l’article des Echos est « une façon de peser sur les choses. »

    En attendant, François Fillon passe de la pommade aux militaires, comme il l’a fait le week-end dernier en se rendant auprès de l’opération Barkhane au Sahel. Les mots gentils ne coûtent pas cher (...)"

    Les milieux de la Défense peuvent effectivement être inquiets car François Fillon fût le premier ministre ayant mené la diminution des effectifs militaires la plus importante de ces 30 dernières années (- 54 000 hommes) et la plus destructrice en termes d'efficacité (embasement).  

    Philippe Carhon

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  • Droite hors les murs : derrière la porte étroite, un boulevard !

    Un spectre politique est fait d'interactions , un parti n'existe pas seul, indépendamment des autres. Aussi, la désignation de François Fillon par la primaire de la droite et le renoncement de François Hollande influencent-ils l'identification et le positionnement des autres formations politiques.

    Pour l'heure, les candidats de la droite modérée et du Front national sont donnés au second tour de la prochaine présidentielle. La principale force de François Fillon vient de la déconfiture de la gauche et de l'aspiration de l'opinion publique à l'alternance. Son programme est intrinsèquement libéral bien qu'il l'ait mâtiné de marqueurs conservateurs (préconisation de l’uniforme à l'école). Ce sont ces derniers, mis en avant dans la toute fin de la campagne, qui lui ont permis de distancer ses adversaires. Il pourrait donc voir sa popularité décroître si, confronté à la concurrence d'Emmanuel Macron (qui incarne le retour à l'unité doctrinale du libéralisme dans ses versions, sociétale de gauche, et économique de droite), il accentuait son positionnement libéral.

    Quant à Marine Le Pen, elle pense sa place au second tour assurée par la division de la gauche (entre socialisme, social-démocratie et social-libéralisme). Elle se désintéresse donc voire agresse dans leurs convictions (comme sur l’avortement) les électeurs de cette droite catholique qu'elle juge, sans doute hâtivement, peu nombreux au regard du score réalisé par Jean-Frédéric Poisson au premier tour de la primaire de la droite. Elle cherche à atteindre une telle « normalisation » qu'elle gomme de son programme toute une série de marqueurs identitaires (son indifférentisme religieux la conduit à une sorte de laïcisme). Elle en devient sociétalement libérale, tout en préconisant une forme d'étatisme (sans pour autant aller jusqu'au collectivisme) en matière économique. Elle pense que cela lui permettra de réunir sur son nom les différentes catégories d'électeurs s'étant opposé, lors du référendum de 2005, au traité établissant une constitution pour l'Europe.

    L'un comme l'autre risquent donc de voir une partie de leur électoral être déçue et être susceptible de les quitter. Dans les deux cas, il s'agit de l'électorat authentiquement de droite qui ne confond pas (contrairement à François Fillon) le rejet du fiscalisme avec le libéralisme ni (à l'inverse de Marine Le Pen) l’antilibéralisme avec l'étatisme. C'est cet électorat qui, tout à la fois, regrette que François Fillon ne soit pas souverainiste et n'apprécie pas que Marine Le Pen abandonne l'organicisme social. En fonction de priorités rationnelles ou de réactions émotionnelles, il s'est déjà porté sur la droite modérée ou sur le Front national. Mais toujours faute de mieux.

    Nous sommes la droite hors-les-murs

    Dans ces conditions, contrairement à ce qui a pu être affirmé, ce qu'il est convenu d'appeler, à défaut d'une meilleure expression, la « droite hors les murs » (DHLM) a, devant elle, un boulevard. Certes, son espace politique semble a priori écrasé tant François Fillon et Marine Le Pen cherchent à étendre, au risque de l'incohérence, leurs spectres politiques. Mais, l'un comme l'autre n'ont pas du tout compris cet électorat qui fait le pont entre la droite modérée et le FN et dont une partie balance, au gré des élections, entre les deux. Sans qu'il en soit parfaitement conscient (d'où son errance électorale), il adhère à la philosophie classique.

    Celle-ci promeut la sociabilité : (où les corps sociaux sont régis par des principes inscrits dans l'ordre cosmologique des choses) à l'inverse de l'idéologie moderne qui fait l'apologie de la sociabilité artificielle (où les règles de fonctionnement des corps sociaux sont produites par la rencontre de volontés). Sur tous les sujets, qu'il s'agisse de la nation (identitaires contre multiculturalistes), de l'Europe (souverainistes contre fédéralistes), des mœurs et de la bioéthique (conservateurs contre progressistes) ou enclore des relations internationales (réalistes contre idéalistes), l'opposition est philosophiquement la même. Tous ces clivages thématiques se superposent. La ligne de fracture entre classicisme et modernisme est donc fondamentale.

    Or, si la modernité a cherché à détruire l'ordre naturel des choses, elle n'a pu qu'en obscurcir la perception et non le déraciner entièrement du cœur et de l'esprit des hommes. Une grande partie des Français sont donc toujours classiques c'est le cas quand ils veulent conserver leur identité et exiger des immigrés l'assimilation ou la remigration, quand ils voient dans l'Europe une civilisation et rejettent la bureaucratie de l’Union Européenne, quand ils approuvent les crèches de Noël dans l'espace public et refusent le laïcisme, quand ils rejettent tant la loi de la jungle libérale (travail du dimanche) que l'égalitarisme socialiste (assistanat) mais veulent un État fort (protecteur) mais limité dans ses interventions (subsidiarité) ou encore quand ils défendent la famille traditionnelle contre une atomisation hédoniste.

    C'est ce que ni François Fillon ni Marine Le Pen n'ont, semble-t-il, compris. Faisant preuve d'une incohérence doctrinale (sous prétexte d'attirer à eux différents segments électoraux), ils sont prêts à défendre une position moderne sur certains sujets tout en tendant vers une analyse classique pour d'autres. Ils ne satisfont donc vraiment personne. Voilà pourquoi l'avenir de la « droite hors les murs » s'il paraît à première vue bouché, est ouvert et prometteur, si celle-ci se fait clairement le porte-parole de la pensée classique. Encore faut-il qu'elle trouve ses incarnations tant nationales que locales.

    Guillaume Bernard monde&vie  15 décembre 2016

    Guillaume Bernard est maître de conférences à l'ICES (Institut Catholique d'Études Supérieures). Dernier ouvrage paru La guerre à droite aura bien lieu, Le mouvement dextrogyre, DdB. 2016,396 p., 19,90 €.

  • Benoist Apparu, porte-parole de François Fillon, a voté pour la loi Taubira

    D'Agnès Marion, Conseillère régionale FN Auvergne-Rhône-Alpes, présidente du cercle Fraternité, sur Boulevard Voltaire :

    "Le président de Sens commun, Christophe Billan, affirmait dans Le Point, le 22 décembre dernier, qu’au Front national « il est difficile de savoir qui parle en son nom et quelle est précisément la ligne de cette formation politique » sur les questions de la famille. Visiblement, M. Billan voit et entend ce qu’il veut voir et entendre !

    Sens commun, né du vaste mouvement de refus du mariage homosexuel, n’en finit pas de se contorsionner pour justifier son ralliement à François Fillon et, pour cela, cherche des contradictions au Front national là où, au fond, il n’y en a pas.

    On aurait légitimement pu penser que le mariage pour tous et la logique libérale-libertaire qui préside à la loi Taubira étaient, pour Sens commun, centraux et dépassaient en termes d’importance politique tous les autres thèmes ! Mme Taubira elle-même, en parlant de changement de civilisation, validait ce raisonnement. Pourtant, Sens commun, en faisant le choix de soutenir une famille politique puis un candidat pour lequel la question de l’abrogation de la loi Taubira n’est ni unanime ni centrale, est, en quelque sorte, sorti de la logique de son combat initial et fondateur. À ce titre, le virage pris par M. Fillon dans le choix de son équipe de campagne est symptomatique : faut-il rappeler que M. Apparu, aujourd’hui porte-parole, a voté pour cette loi ?

    En revanche, du côté du FN, pas de tergiversation : la loi sera abrogée. Parce qu’au FN, nous savons que la destruction des acquis familiaux ET sociaux voulue par l’ultra-libéralisme dont M. Fillon est le héraut précarise les Français en rognant les protections qui leur permettent de se projeter dans l’avenir. Or, la famille est, par définition, le lieu où les logiques de marché ne rentrent pas. Abîmée financièrement, dégradée symboliquement, la famille offre donc moins de résistance à l’ultralibéralisme. 

    C’est pourquoi la famille mérite d’être défendue économiquement mais aussi symboliquement et institutionnellement. C’est la double raison de l’opposition absolue du Front national au mariage pour tous. À l’intérêt supérieur de l’enfant d’avoir un père et une mère se lie une position antilibérale : refus du marché partout, des logiques de marché pour tous, de la marchandisation des corps où nous mènent la PMA et la GPA qui découleront, in fine, de la logique de cette loi.

    Ne nous méprenons pas si le FN s’est prononcé à l’unanimité contre le mariage pour tous, c’est qu’il a pris acte de la nécessité de structurer la société autour d’une cellule familiale solide fondée sur sa forme naturelle (un père – une mère). Une famille française sûre matériellement et solide symboliquement, c’est la France qui continue ! La question de l’abrogation ne fait pas débat pour les responsables de notre mouvement. Certes, il faut reconnaître que, pour certains membres du FN, cette question n’est pas première : ils considèrent, à juste titre, que ce sujet n’est qu’un enfumage de la part des socialistes pour cacher leur médiocrité dans le gouvernement de la France et recréer artificiellement le clivage gauche/droite. D’autres y voient un vrai changement de civilisation. Mais tous sont unanimes pour demander l’abrogation de la loi Taubira.

    À quelques mois de la présidentielle, il ne reste plus qu’un seul candidat qui propose, dans son programme, l’abrogation de la loi Taubira : c’est Marine Le Pen, soutenue par le Front national dans son ensemble et dans sa diversité. Et, pour abroger cette loi et remettre la France en ordre matériellement et anthropologiquement, elle doit être surtout soutenue par une majorité de Français. La ligne est claire !"

    Michel Janva

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  • Robert Ménard : "Pour gagner, le FN doit agréger d'autres gens, notamment de la droite Hors les murs"

    Dans une longue interview accordée à Breizh Info à l'occasion de sa venue à Rennes, Robert Ménard évoque la nécessité pour le FN de tenir compte de la droite hors les murs :

    Vous êtes une personnalité qui a toujours été activiste. Vous le restez d’ailleurs en tant que maire y compris en vous étant rapproché du Front national. Ne trouvez vous pas qu’il y a une forme de rigidité au sein du FN (dans les instances décisionnaires), qui empêche peut être une multitude d’autres coups d’éclats nationaux comme ceux dont vous avez le secret ?

    Je ne vais pas jeter la pierre aux autres maires. Julien Sanchez, maire de Beaucaire fait beaucoup de choses. Il est vrai que d’autres mairies FN essaient absolument d’être le moins clivantes possible. C’est d’ailleurs la politique du FN globalement aujourd’hui. Pas seulement au niveau local. On voit bien le discours de Marine Le Pen, qui pense qu’il faut jouer le plus possible une banalisation du discours pour rassurer un certain nombre de gens.

    Je ne suis pas sûr que ça soit forcément la bonne stratégie. Ce que je retiens de Trump – sans comparer les USA et la France – c’est que les gens ont envie d’entendre un discours fort, qui reprennent peut être même parfois durement ce qu’ils vivent. A Béziers, il y aura toujours quelques  bourgeois qui me reprocheront les affiches dont ils se disent que peut être que si on le disait de façon moins frappante cela serait mieux. Ce sont les mêmes qui cherchent toujours des excuses pour ne pas changer la société.

    Les gens qui subissent les conséquences de la mondialisation, de la politique menée par droite et gauche dans ce pays, ils entendent absolument le discours que je tiens. J’emploie les mêmes mots qu’eux pour le dire. Le Front national a adopté une autre stratégie. Moi je n’en suis pas membre, j’en suis un allié, pour le moment, tout va bien.

    Est-ce qu’en lissant son discours, Marine Le Pen ne prend pas le risque de perdre une partie de son électorat lors des prochaines échéances ? Sa tournée à Mayotte à la rencontre de chefs de clans musulmans n’est elle pas une image assez choquante finalement, à l’heure où la préoccupation majeure des Français, c’est notamment la vague migratoire ?

    Je crois qu’elle a eu un discours qui contrebalance ces images. Moi je ne lui reproche pas ça. Ce que je pense c’est que l’erreur colossale c’est de ne faire que ça. Aujourd’hui, Marine Le Pen a un atout c’est que personne ne conteste son leadership. Donc il faut absolument  qu’elle agrège autour d’elle des gens qui n’ont pas forcément les mêmes analyses qu’elle. Moi j’ai beaucoup de désaccords avec le Front national – je l’ai dit et redit – mais en même temps j’appellerai à voter pour elle. Je ne vais pas appeler à voter pour M. Fillon, premier ministre pendant cinq ans.Il faut, même avec des réticences, voter pour Marine Le Pen, seule possibilité d’un vrai changement.

    Là où vous avez raison c’est que si jamais le FN ne tolérait que le point de vue lissé ça serait une erreur. On a besoin dans cette droite nationale, d’entendre différents discours. Moi le discours de M. Philippot m’insupporte, ce n’est pas un scoop. Et je pense inacceptable de dire à Marion Le Pen en gros « tais toi tu ne représentes pas grand chose ». D’abord c’est faux, et en plus ce n’est pas une façon de s’adresser à des camarades de parti normalement. Mais en même temps, je pense qu’il ne faudrait pas qu’il n y ait que le discours de Marion – dont je suis plus proche – car il y a des gens qui ne se retrouvent pas dans ce discours là.

    Il faut être capable de fédérer. Est-ce que Marine Le Pen peut fédérer au delà ? Réunir même au delà les différentes sensibilités ? Aujourd’hui, le Front national ne pourra pas gagner seul les élections. Il faut qu’il agrège d’autres gens, notamment de la droite « Hors les murs », entre le FN et les Républicains. Il faut accepter d’entendre les autres gens, de respecter leurs discours. Ce n’est pas « je marche au pas ».  Ce n’est pas dans la culture spontanée du FN mais je fais  confiance à Marine Le Pen pour changer là dessus. Si elle ne le fait pas, elle va perdre, donc c’est la condition d’une éventuelle victoire."

    Philippe Carhon

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  • Louis Aliot : "Les catholiques, qu'ils s'occupent de remplir leurs églises"

    "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu", version musclée de Louis Aliot ce matin sur France Info (à partir de -2'30'') :

    "Je suis catholique mais je n'en fais pas un état permanent (...) Depuis que je suis au Front national, c'est-à-dire depuis pratiquement 30 ans, je n'ai jamais vu une immense majorité de catholiques voter pour nous. J'ai même vu une grande majorité d'évêques nous cracher à la figure, il faut quand même le dire, et systématiquement dénigrer le Front national, ses personnalités et sa politique.

    Les catholiques, qu'ils s'occupent de remplir leurs églises, ce qui n'est pas gagné, laissez-moi vous le dire, et qu'ils laissent après les partis politiques gérer les affaires publiques"

    Philippe Carhon

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  • Journal du Lundi 26 décembre 2016 - Politique / La dure trêve de Noël des politiques

  • Éric Zemmour : « Cette année qui vit les peuples de l'Ouest dire qu'ils ne veulent pas mourir… »

    « Brexit, élection de Donald Trump, éviction d'Alain Juppé et de Matteo Renzi... Un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire a soufflé en 2016. » [Figarovox 23.12]. Et sans-doute Eric Zemmour pense-t-il - comme nous - que la France et le monde moderne ont grand besoin tout à la fois de révolution et de réaction. Souvent pessimiste - comme Bainville à qui il s'apparente à beaucoup d'égards - il égrène ici des notes d'espoir. Comme Villiers, comme Buisson, ses amis. Et dans le même sens. Jadis on eût appelé le grand courant qu'évoque Zemmour, contre-révolution. Même si nous en sommes encore assez loin. Aujourd'hui, on invoque « un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire ». Va, donc, pour l'un et pour l'autre.  Pourvu qu'ils soufflent dans le sens de l'ordre véritable et du Bien Commun. Lafautearousseau   

    Le vent a soufflé fort. Du début à la fin de l'année. Un vent d'ouest chargé de fureur, de ressentiment, de désespoir. Un vent qui emporte tout sur son passage. Un vent qui ne respecte rien, aucune vache sacrée, aucune institution, aucune tête couronnée. Un vent révolutionnaire et réactionnaire à la fois. Le vent des peuples qui ne veulent pas mourir, et des nations qui veulent rester elles-mêmes. Un vent populiste, ont dit avec mépris et colère les élites. Le vent du repli, de la peur, ont-elles continué sans rien comprendre.

    Un vent qui a d'abord frappé l'Angleterre, où il a arraché l'arbre européen. Ses racines n'étaient pas très profondes, mais les intérêts de certains étaient puissants. Le peuple anglais a, malgré toutes les mises en garde venues des élites du monde entier, opté pour la sortie de l'Union européenne : le Brexit. L'Angleterre populaire a voulu avec éclat mettre un coup d'arrêt à une immigration européenne et surtout extra-européenne qui avait transformé Londres en une cité cosmopolite d'où les Anglais de souche ont été chassés.

    Nos élites en ont tiré comme conclusion qu'il ne fallait plus organiser de référendum ; que le suffrage universel était incapable de traiter des questions trop complexes, et le peuple pas capable non plus de choisir le bon président des États-Unis. Donald Trump est sorti vainqueur d'une compétition que ne pouvait pas perdre Hillary Clinton. Le mâle blanc de plus de 50 ans (et sa femme) a vaincu la candidate des minorités. Et des médias. Un Trump qui lui aussi a séduit l'électorat en promettant un mur pour arrêter l'immigration mexicaine et le retour au protectionnisme commercial pour stopper la désindustrialisation. Bref, le retour des frontières et la défense d'une Amérique américaine.

    Le vent soufflait toujours plus fort, mais certains ont continué à ne pas l'entendre. Alain Juppé était donné gagnant de la primaire de la droite par les sondages et les médias depuis deux ans. Son ode à l'identité heureuse et à la diversité plaisait tant aux médias et à la gauche. Le vainqueur annoncé a été vaincu. Mais pas par son adversaire privilégié. Nicolas Sarkozy a bien tapé sur le bon clou, mais c'était le marteau qui était mauvais. Le marteau, c'était lui. Trop de tactique, pas assez de convictions ; trop de paroles, pas assez d'actes. Par ici la sortie. Son meilleur ennemi n'allait pas tarder à le suivre. François Hollande reconnaissait qu'il ne pouvait pas se représenter. C'était une première dans la Ve République qu'un tel renoncement. Il est vrai qu'Hollande n'avait en vérité jamais été président de la République.

    Le vent ne cessait de souffler. Il emportait encore le premier ministre italien, Matteo Renzi. Encore un référendum, encore une coalition des non. Encore un social-libéral emporté par la houle populaire. Déjà la routine. Sur une photo prise quelques mois plus tôt, on voit Obama, Cameron, Renzi et Hollande entourer Angela Merkel pour un sommet occidental. L'Allemande est la dernière à garder son trône. Pour combien de temps encore ?  

    Eric Zemmour        

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  • L’AfD peut s’implanter de manière durable en Allemagne

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    Depuis la Seconde Guerre mondiale, aucun parti patriotique n’est arrivé à s’implanter durablement au sein du paysage politique allemand. Pourtant, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), née en 2013 en réaction à la politique de sauvetage de l’euro mise en œuvre par le gouvernement d’Angela Merkel, est désormais en passe de surmonter ce défi.

    La tâche est pourtant ardue car l’Allemagne est un État fédéral composé de seize Länder (États fédérés) qui ont chacun leurs propres spécificités. Les problèmes qui touchent leurs habitants sont très différents d’un endroit à l’autre, ainsi que la mentalité et les idées de la population. De plus, « le Mur est toujours présent dans les têtes » car les citoyens de la partie orientale du pays, qui a connu le communisme, ont des opinions différentes et sont moins enclins à voter pour les partis du système en place, ce qui profite à l’AfD mais aussi au parti post-communiste die Linke et au parti ultranationaliste NPD.

    En 2016, lors d’élections des Parlements de différents Länder, l’AfD a obtenu dans l’Est 20,8 % au Mecklembourg-Poméranie-Occidentale et 24,3 % en Saxe-Anhalt, alors qu’à l’Ouest, le parti a décroché 12,6 % en Rhénanie-Palatinat et 15,1 % au Bade-Wurtemberg. Berlin, ville réunifiée depuis la chute du communisme, est elle aussi séparée politiquement : l’AfD y a décroché au total 14,2 %, soit 12,1 % à l’Ouest et 17 % à l’Est. Le parti doit affronter la presse et l’establishment qui lui sont globalement hostiles, ainsi que la propagande antipatriotique diffusée dans les écoles et les violences physiques exercées par des gauchistes.
    Les éléments qui permettent de penser que l’AfD dispose de sérieuses chances de s’implanter durablement au sein du paysage politique allemand résident non seulement dans les évolutions favorables à l’émergence d’idées patriotiques que connaissent le pays et la société (envoi d’argent par le gouvernement vers le sud de l’Union européenne, crise migratoire de 2015 qui a engendré une montée de la délinquance, attaques islamistes…) mais aussi dans le fait que l’AfD ne remet pas en cause les conséquences de la Seconde Guerre mondiale comme l’ont fait, explicitement ou implicitement, les autres partis patriotiques ou nationalistes. L’AfD n’entretient pas la nostalgie d’une grande Allemagne, mais celle du miracle économique de l’après-guerre attribué à l’économie sociale de marché basée sur l’ordolibéralisme – souvent associé au ministre CDU de l’économie de 1949 à 1963 Ludwig Erhard et au chancelier CDU Konrad Adenauer – et fondé sur l’idée que l’État doit créer et maintenir le cadre normatif qui permet la concurrence libre et non faussée ainsi que la liberté des citoyens sur le marché.

    Alors que l’AfD est donnée à 15,5 % aux prochaines élections législatives prévues à l’automne 2017, dans un sondage INSA, réalisé après l’attaque contre le marché de Noël à Berlin, la dirigeante de l’AfD, Frauke Petry, a épousé en privé, jeudi dernier, à Leipzig en Saxe, son compagnon, le député européen Marcus Pretzell. Chacun d’eux a quatre enfants. Selon certains organes de presse, Frauke Petry est enceinte de Marcus Pretzell.

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