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élections - Page 411

  • Entre François Fillon et Marine Le Pen, ce sera programme contre programme !

    Ce face-à-face inattendu, qui déjoue tous les pronostics, promet d’être intéressant à bien des égards.
    À l’issue des primaires de la droite et du centre, et du plébiscite de François Fillon par les électeurs qui ont fait le déplacement, le paysage politique, à droite, pour les prochaines élections présidentielles, se dessine peu à peu.

    Si l’on en croit les sondages, avec lesquels il convient de se montrer prudent tant ils furent démentis en de récentes occasions, le duel final, celui du second tour, devrait mettre en présence la présidente du Front national, Marine Le Pen, et François Fillon, grand vainqueur de la primaire du 27 novembre dernier.

    Ce face-à-face inattendu, qui déjoue tous les pronostics qui, depuis des mois, nous annonçaient un « Juppé – Le Pen », promet d’être intéressant à bien des égards.

    Tout d’abord parce qu’il enrichira le fond du débat. En effet, les deux protagonistes sont porteurs de grandes espérances. Ils portent, l’un comme l’autre, une profonde volonté de changement, même si leurs moyens pour y parvenir sont radicalement différents sur de nombreux points.

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  • Marine Le Pen déclare sa flamme à l’outre-mer

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    FRANCE (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio CourtoisieMarine Le Pen revient d’une visite dans deux départements français d’outre‑mer : La Réunion et Mayotte. Un déplacement qui intervient très symboliquement au début de sa campagne présidentielle, quelques jours après l’inauguration de son QG de campagne.

    Marine-Le-Pen-Outre-Mer-2017.jpgEst‑ce à dire que la priorité de Marine Le Pen est de redresser la situation outre‑mer ? C’est en tout cas un thème sur lequel elle veut se démarquer. Ses résultats électoraux dans les DOM‑COM – le nom officiel de ce que l’on continue à appeler dans le lange courant les DOM-TOM – sont encore très en deçà de sa moyenne nationale, encore qu’ils aient progressé ces dernières années. Ainsi, la liste FN aux Européennes de 2014 a atteint 13 % des voix à La Réunion, qui constitue le DOM dans lequel le parti frontiste est le plus structuré. Pas sûr cependant que ce soit outre‑mer que Marine Le Pen ait les réservoirs de voix les plus importants.

    Ce déplacement a été l’occasion pour Marine Le Pen de publier son projet présidentiel pour l’outre‑mer. Il y a aussi une raison très pragmatique au fait de commencer par publier un programme pour l’outre‑mer, alors que le reste de son programme est encore en cours de maturation : pour finaliser son programme, elle attendait de savoir qui émergerait des primaires du centre‑droit et de la gauche.

    Sur l’outre‑mer, la présidente du Front national ne craint pas d’affirmer des convictions fortes. Marine Le Pen s’engage à faire de l’outre‑mer une sorte de domaine réservé du chef de l’Etat, et à créer un grand ministère d’Etat de l’Outre‑Mer et de la Mer.

    Son projet est fait à la fois de fermeté en matière d‘immigration et de délinquance, d’ambition maritime et de préoccupations sociales. Elle veut supprimer le droit du sol, renforcer les moyens de la marine nationale, améliorer l’attractivité économique des DOM‑COM ou encore développer un service militaire adapté. Elle souhaite également donner une priorité d’emploi aux résidents ultramarins, proposition qui avait déjà été faite par Bruno Mégret. Il n’est néanmoins pas certain que les mesures envisagées suffisent pour sortir l’outre‑mer de l’assistanat dont il bénéficie.

    Le programme de Marine Le Pen pour l’outre-mer est à télécharger ici

    http://fr.novopress.info/

  • FN : Les douze anachronismes de Florian Philippot

    Pour réussir une campagne politique, il faut entrer en résonance avec l’esprit du temps et les préoccupations des électeurs. Trois tendances majeures surplombent aujourd’hui l’opinion : la critique de la mondialisation financière, l’inquiétude suscitée par l’invasion migratoire et l’islamisation, le retour en force du conservatisme et des valeurs traditionnelles.

    Marine Le Pen serait la mieux à même d’y répondre. Mais elle est handicapée par les anachronismes de la ligne Philippot. Jean-Yves Le Gallou décrypte.
    Polémia

    La société française va dans un sens, la ligne Philippot dans… l’autre

    1La société française évolue à droite : sur l’identité, la sécurité, les valeurs. C’est le moment choisi par Philippot pour gauchir le discours du FN.

    2 Les forces de rupture avec le politiquement correct sont nombreuses : mouvements d’inspiration catholique, mouvements d’inspiration identitaire, mouvements entrepreneuriaux, mouvements militants pour le changement scolaire. Les « collectifs » philippotistes chargés de préparer le programme présidentiel de 2017 en sont totalement déconnectés. Ce qui fait courir un double risque : sur le fond, être à côté de la plaque ; électoralement, se priver de tout relais efficace.

     3.- Le plus grand mouvement social depuis 1968, c’est la Manif pour tous (LMPT) : plus d’un million de personnes dans la rue, 3 ans de manifestations, la constitution d’une nouvelle génération militante, la génération 2013. Ce puissant mouvement social, Philippot ne l’a pas vu venir. Il s’en est tenu à l’écart et a convaincu Marine Le Pen de faire de même. Pire : interrogé sur l’abrogation de la loi Taubira il a répondu que cela n’avait pas plus « d’importance que la culture des bonsaïs ». Mépriser les électeurs potentiels, une curieuse manière de faire de la politique… Philippot est même allé jusqu’à défendre la campagne d’affichage sur le VIH de Marisol Touraine (*), c’est-à-dire la promotion d’une philosophie de back room à la porte des établissements scolaires et sur les Abribus.

     4 L’Education nationale est l’objet d’une méfiance croissante de la part des parents d’élèves : détournement de la carte scolaire, fuite vers les écoles privées, multiplication des écoles hors contrat, développement des formations alternatives, demande d’autonomie réelle des établissements, exigence de prise en considération des parents d’élèves. Voilà l’attente sociale de millions de parents d’élèves. Face à cela le projet philippotiste du collectif Racines vise à revenir à l’école de Jules Ferry de 1885 – où les parents n’auraient pas leur mot à dire ; et où un ordre du ministre serait immédiatement exécuté dans toutes les classes. Ce qui est ignorer la capacité de sabotage des organes de l’Education nationale. Une parfaite uchronie !

    5 – Dans les années 1990 le FN incarnait la défense de l’identité ; Villiers, Seguin, Fillon, Chevènement, la souveraineté. L’identité est devenue aujourd’hui la première préoccupation des Français mais la ligne Philippot la relègue en second plan. Comme si le contenant formel (la souveraineté) avait plus d’importance que le contenu charnel (l’identité). La dénonciation de l’Union européenne et la sortie de l’euro tiennent lieu de mantras. La critique de l’immigration devient accessoire.

    6 De plus en plus d’intellectuels – Eric Zemmour, Renaud Camus, Robert Ménard – osent nommer les problèmes et décrire le Grand Remplacement démographique et civilisationnel, le danger de l’islam et de la chariatisation de la société française. Au lieu de les inviter, de les écouter, Philippot leur tire dans le dos en reprenant contre eux la rhétorique de la diabolisation sur « l’extrême droite », le « racialisme » et le « complotisme ». Grande inélégance, mais aussi grossière erreur, que de croire qu’on se dédiabolise en diabolisant ses voisins.

    7 – Le Coran est perçu par une grande majorité de Français comme un danger et comme incompatible avec notre civilisation ; le vote musulman est d’ailleurs radicalement anti-FN comme il a été pro-Hollande (en 2012) et pro Juppé (à la primaire de 2016). Juger l’islam compatible avec la République n’est pas conforme à la réalité. Lancer des appels aux « musulmans patriotes », ce qui revient à ignorer la notion d’oummah, est peu audible. Présenter la construction de mosquées comme « conforme au programme du FN » (comme le fit le philippotiste Bruno Bilde pour Hénin-Beaumont) est incompréhensible. Lancer la web télé Banlieue patriote en faisant appel à Camel Béchikh, membre de l’UOIF, est pour le moins curieux. Tout comme s’adresser à ce frère musulman pour animer des sessions de formation du… FNJ.

    8La vie politique dans le monde occidental est structurée par l’opposition majorité versus coalition de minorités (ethniques, sexuelles, culturelles). Le Oui au Brexit, l’élection de Trump, la victoire à la primaire de Fillon sont des succès obtenus par des campagnes visant d’abord à convaincre les électeurs issus de la majorité. Le FN philippotiste multiplie, lui, les clins d’œil aux minorités sexuelles et ethniques : lancement du « collectif patriote »  à destination des cités de l’islam ; multiplication des appels du pied au lobby LGBT.

    9 – Dans les mairies qu’ils dirigent, les conseils régionaux, départementaux ou municipaux dans lesquels ils siègent, les élus FN ont cherché à acquérir une réputation de rigueur financière et de souci des deniers publics. Les promesses de laisser filer le déficit public vont à rebours de 30 ans de leurs efforts. Est-il crédible de proposer l’aggravation d’un déficit budgétaire qui atteint déjà 25% du budget de l’Etat ? Une telle attitude est aussi contradictoire avec la recherche de l’indépendance nationale qui suppose un minimum d’équilibre budgétaire et de la balance des comptes extérieurs. Ce qui explique qu’en 1958 De Gaulle avait appelé Pinay au ministère des Finances et validé le plan Rueff-Armand. A quoi rime de se référer en permanence au général De Gaulle si c’est pour oublier une de ses leçons essentielles ?

    10 – La langue de coton et le déni de réalité sont de moins en moins supportés par les électeurs du monde occidental. C’est ce qui explique l’échec d’Hillary Clinton et d’Alain Juppé. C’est le moment choisi par Philippot pour « pasteuriser » le discours du FN, au risque de le rendre insuffisamment audible pour mobiliser l’électorat populaire, porté à l’abstention, et pour récupérer les orphelins du sarkozysme.

    11 – La société fonctionne de plus en plus en réseaux. Les idées et les comportements s’échangent et se propagent de manière virale, et s’imposent par eux-mêmes plus qu’ils ne sont imposés de l’extérieur. Or Philippot a une vision jacobine, voire robespierriste, très datée, du fonctionnement de l’Etat, de l’Education nationale et d’un parti politique.

    12Les médias sont de moins en moins crédibles. Les médias alternatifs et les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus grand : ils ont assuré la victoire de Trump et la défaite d’ « Ali » Juppé. Or la stratégie philippotiste est paléo-médiatique. Elle repose sur l’espérance d’amadouer les médias mainstream : une espérance doublement vaine car c’est contraire à leur ADN et que l’attitude anti-Système est le moteur électoral du vote FN. A contrario la stratégie philippotiste méprise les médias alternatifs et son discours pasteurisé ne bénéficie que d’une reprise poussive sur les réseaux sociaux.

    Philippot tout faux : une stratégie limpide mais non opérative

    La stratégie de Philippot est limpide : reconstituer la majorité du Non à la Constitution européenne de 2005 (dans la foulée de la quasi-majorité en défaveur de Maastricht), en faveur de MLP. Et pour cela, venant de la « rive droite », viser prioritairement l’autre rive (gauche) des « Républicains ».

    • C’est ringard, car ces débats sont derrière nous (moins dans leurs fondamentaux que parce que d’autres urgences sont apparues depuis 10 à 20 ans – au 1er rang desquelles le Grand Remplacement que Villiers dénonce également – et que c’est ce qui angoisse au 1er chef les « vrais gens ») ;
    • C’est non opératif, car des majorités en contre (agrégats de votes négatifs) ne débouchent pas fatalement, et d’ailleurs rarement, en majorités positives (faisceau de votes d’adhésion), sans un nouveau sens donné à l’action ;
    • C’est contraire aux enseignements électoraux qui montrent que le FN gagne moins difficilement au deuxième tour contre la gauche que contre la droite ; et qui montrent aussi au deuxième tour la mobilisation de la gauche contre le FN : si ce n’était pas le cas Marine Le Pen présiderait la région Hauts de France…

    La stratégie de Philippot repose aussi sur l’idée qu’il faudrait « moderniser » le Front national. Une double erreur. « Moderniser » est un mot daté qui fleure bien le siècle passé. « Moderniser » suppose aussi de se couper de ses racines : or sans racines, pas de futur !

    Quelles conséquences pour la présidentielle ?

    Malgré cela, Marine Le Pen reste encore aujourd’hui créditée d’un pourcentage important d’intentions de vote : pour une raison simple elle vit de la rente de 30 ans de critique radicale de l’immigration. Et le FN reste de loin la meilleure offre électorale sur ce sujet qui prend une importance grandissante. Marine Le Pen reste aussi désignée comme le grand méchant loup par le Système : triste au regard de la dédiabolisation recherchée mais rassurant en terme électoral ! Etre dénoncé par les médias est un certificat de qualité !

    Dans ces conditions, il est normal que la qualification de Marine Le Pen pour le second tour paraisse acquise. Tant que la gauche sera éclatée. Mais si un candidat (Montebourg ?) parvenait à rassembler la gauche sociétale (Macron) et la gauche sociale (Mélenchon), un premier tour en forme de triangulaire (Montebourg/Fillon/Le Pen pourrait rebattre les cartes.

    Retour aux fondamentaux ?

    De ce point de vue, ce serait sans doute une erreur de canonner d’abord Fillon sur son programme économique car une campagne du type « au secours la droite revient » ne peut que servir Fillon d’un côté, les candidats de gauche de l’autre. Dans leurs motivations de vote les électeurs ne choisissent pas le FN pour ses positions économiques (qui souvent les divisent) mais pour ses positions sur l’identité et la sécurité (qui les unissent). Quand on veut réussir un concours, il faut d’abord bosser sa matière forte surtout quand elle a un fort coefficient. En politique cela s’appelle revenir à ses fondamentaux. Surtout quand ils sont portés par le vent de l’histoire !

    Enfin, la clé d’une élection présidentielle c’est la mobilisation de l’électorat populaire. Ce qui peut le bouger, c’est le parler vrai et le parler cru, pas les minauderies !

    Jean-Yves Le Gallou, 30/11/2016

    Note de la rédaction (*) : Affiche de prévention du Sida : Marisol Touraine saisit la justice après la «censure» de maires

    http://www.polemia.com/fn-les-douze-anachronismes-de-florian-philippot/

  • Journal du Mercredi 30 Novembre 2016 : Université / La chute du syndicalisme gauchiste

  • Patrick Buisson : "La France de François Fillon n’est pas la France en souffrance des catégories populaires"

    Patrick Buisson analyse le résultat de la primaire pour Le Parisien :

    L’élection à droite est un succès. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie ?

    Non, car les partis se servent des primaires comme d’une procédure de relégitimation pour tenter de remédier à leur profond discrédit. Leur seul objectif est de conserver le monopole de sélection des candidats à la présidentielle. Les primaires accentuent la dérive vers le suffrage censitaire. Ne vont voter que les inclus, les catégories favorisées, les retraités. Ce qui ne fait qu’aggraver la crise de la représentation en renforçant le poids politique des classes privilégiées, alors qu’il faudrait rouvrir le jeu démocratique. 

    Si on vous suit, François Fillon, c’est la droite sans le peuple...

    Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle pour la droite. La bonne, c’est que la droite redevient la droite en se libérant partiellement de l’hégémonie idéologique de la gauche avec l’écrasante défaite de Juppé. La mauvaise, c’est que la droite ne semble pas en mesure pour l’instant d’élargir sa base sociologique.

    La France sénatoriale et provinciale de François Fillon n’est pas la France en souffrance des catégories populaires, qui ne sont pas allées voter. Pour l’emporter en 2017, il doit impérativement sortir du ghetto des inclus et des privilégiés, s’il veut disputer l’électorat populaire à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. C’est ce désenclavement sociologique qui a fait la fortune du gaullisme en 1947 avec le RPF, en 1958 avec le retour du Général et de Nicolas Sarkozy en 2007. C’est une équation très difficile à réaliser.

    Quel conseil lui donneriez-vous ?  

    De sortir de sa contradiction qui est l’incompatibilité fondamentale entre libéralisme et conservatisme. Le risque pour Fillon, c’est d’être perçu comme le candidat du patronat et des classes dominantes, le candidat de la « mondialisation sauvage ». On voit bien l’espace carcéral symbolique dans lequel le FN et la gauche vont chercher à l’enfermer. Or, son succès s’explique par deux facteurs : il est apparu capable de restaurer la fonction présidentielle dans sa dignité et sa sobriété. Et il a attiré un électorat davantage préoccupé par l’abrogation de la loi Taubira que par la suppression de l’ISF.

    Croire que Fillon a été élu sur son programme économique est un contresens qui se paiera au prix fort. Le nom de l’ancien patron d’Axa, Henri de Castries, circule pour Bercy...Il circulait déjà du temps de Sarkozy. Je ne veux pas croire que s’il devait être élu, François Fillon enverrait un tel message de déséspérance au peuple français. 

    Fillon est-il vraiment le meilleur bouclier contre le FN ? 

    Il a été porté par un électorat conservateur et catholique qui n’était pas du tout tenté par le vote Le Pen compte tenu de ses positions sociétales. L’élection de Fillon ne dit rien sur le comportement des 20 millions d’électeurs de la « France périphérique » qui feront l’élection présidentielle. Et pour cause : ceux-là ne sont pas déplacés dimanche (...)"

    Henri Guaino ne pas autre chose lorsqu'il déclare  :

    "Ce n'est pas ma droite. C'est le candidat d'une droite qui n'a aucune générosité, aucune humanité (...) C'est une très bonne nouvelle pour le Front national parce qu'avec un programme pareil, les classes populaires et les classes moyennes ne vont pas aller voter pour cette droite-là"

    par Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/11/patrick-buisson-la-france-de-fran%C3%A7ois-fillon-nest-pas-la-france-en-souffrance-des-cat%C3%A9gories-populai.html

  • Alain de Benoist : Fillon, le candidat patronal du WSJ et des actionnaires du CAC 40

    Entretien d’Alain de Benoist à Breizh-info.com

    Breizh-info.com : La victoire de François Fillon signifie-t-elle une «révolution conservatrice» comme beaucoup, à droite, le laissent entendre. Avec Fillon assiste-t-on au « triomphe de la droite des valeurs » ?

    Alain de Benoist : Des valeurs cotées en Bourse, c’est en effet probable. Pour les autres, vous me permettrez d’en douter.

    La droite HLM (« hors les murs ») cherchait depuis des mois un candidat qui soit plus libéral en matière économique et plus « conservateur » en matière sociétale que ne l’est aujourd’hui le Front national. Ce candidat, elle l’a trouvé. Il s’appelle François Fillon. Il présente bien, il est convenable, propre sur lui, bien élevé, fidèle à sa femme, il n’épile pas ses sourcils, il vote en faveur de l’IVG et n’a pas la moindre intention de revenir sur la loi Taubira mais en son for intérieur il n’en pense pas moins (sic). De surcroît il va à la messe, et puis il habite un manoir, ce qui fait décidément de lui un homme très bankable.

    Personnellement, je me réjouis bien entendu de la défaite du maire de Bordeaux, qui avait cru intelligent de faire une campagne de gauche dans une primaire de droite, comme de celle du mari de Carla Bruni, qui n’a pas vu qu’une primaire « ouverte » lui serait fatale. Fillon, me semble-t-il, a d’ailleurs surtout été perçu comme un moyen de se débarrasser de ces deux-là. Mais à mes yeux, cela ne suffit pas à en faire un héros.

    D’abord et avant toute chose, je suis un adversaire du capitalisme libéral. Or, François Fillon, si sympathique qu’il puisse être (mais ce ne sont pas les individus qui m’intéressent), est de toute évidence un libéral. Si j’en crois les médias, c’est même un « ultra-libéral ».

    Je ne peux donc que lui être ultra-hostile. Son programme nous ramène directement au XIXe siècle : destruction des services publics, suppression de l’impôt sur la fortune et hausse de deux points de la TVA (ce qui augmentera le coût des produits de première nécessité), démantèlement du système de santé (exclusion des « petits risques » de la couverture maladie), simplification des licenciements, diminution des allocations chômage, proposition faite aux travailleurs de travailler plus en étant payés moins, baisse des retraites et des salaires, soumission à la Commission de Bruxelles, problème des banlieues réduit à l’emploi, nouveaux cadeaux aux entreprises pour faciliter l’embauche (alors que celle-ci dépend de la demande, et que la demande est tuée par la baisse du pouvoir d’achat induite par les politiques d’austérité). Bref, une « casse sociale » qui correspond très exactement au programme du MEDEF.

    Henri Guaino, qui n’est pas à proprement parler un gauchiste, parle déjà du « pire programme de casse sociale imaginé depuis 1944 ». Il ajoute, non sans raison, que « ce sont les politiques économiques absurdes qui minent la protection sociale, et non la protection sociale qui détruit l’économie ». François Fillon, c’est d’abord le candidat patronal du Wall Street Journal et des actionnaires du CAC 40.

    Cela dit, je suis bien conscient que ce n’est pas ce programme qui lui a permis de remporter la victoire. Et que ceux qui ont voté pour Fillon ont d’abord voté pour sa personne. Mais pour être franc, je suis vraiment fatigué de cette droite bourgeoise imbécile, dénuée de la moindre structuration idéologique, toujours à la recherche d’un « homme providentiel », et à laquelle il suffit de faire de vagues promesses qui n’engagent à rien pour qu’en toute bonne conscience elle puisse se concentrer sur la seule chose qui l’intéresse vraiment, à savoir la défense de ses intérêts. Comme disait Céline, « ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture ». Cette droite conservatrice et « nationale-libérale », qui n’a jamais été capable de comprendre qu’elle adhère à un système économique qui détruit tout ce qu’elle prétend conserver, qui mélange libéralisme économique et conservatisme social, logique du profit et appel aux « valeurs », ordre moral réactionnaire et xénophobie, n’a rien pour me plaire – et c’est pourquoi je la combat depuis toujours.

    On le sait, certains cathos ont préféré voter pour Fillon plutôt que pour Jean-Frédéric Poisson, plus proche pourtant de leurs convictions, mais qui avait aussi pris position pour un revenu de citoyenneté et qui estime que « le libéralisme est la pensée unique d’aujourd’hui, qu’il soit majoritairement économique comme le libéralisme de droite, ou majoritairement sociétal, comme le libéralisme de gauche, les deux n’étant évidemment pas incompatibles ». Poisson se prononçait aussi « contre la domination du marché sur tous les domaines de la société humaine ». Un discours insupportable pour ceux qui, oubliant les critiques du pape François dirigées contre le néolibéralisme, voient avant tout dans l’Église une « gendarmerie sacrée » (Georges Sorel) destinée à mater les « classes dangereuses ».

    Breizh-info.com : François Fillon peut-il être un « Victor Orban » ou un « Donald Trump » comme certains semblent le croire ?

    Alain de Benoist : Ni l’un ni l’autre, pour l’excellente raison que François Fillon est tout sauf un populiste. A la limite, c’est même son antipopulisme qui a convaincu ceux qui l’ont élu. Le fait dominant des primaires auxquelles nous venons d’assister, c’est en effet que les classes populaires ne se sont pas déplacées pour aller voter, sans doute parce qu’elles ne se reconnaissaient dans aucun des candidats – et qu’elles savaient bien que les trois problèmes qui les préoccupent le plus, à savoir l’immigration, l’Europe et la mondialisation, ne seraient abordés par personne.

    Le sarkozyste Gérard Darmanin, maire de Tourcoing, en a fait le constat : « Les classes populaires ne sont pas venues voter […] Or, ces électeurs constituent la majorité des voix pour une élection présidentielle ». Les couches populaires abandonnées, en France, cela représente en effet 24 millions de voix. On voit par là que Fillon n’est nullement le « candidat du peuple de droite », mais seulement le candidat de la moyenne bourgeoisie de province, et plus particulièrement des seniors, plutôt riches et inactifs, qui se fichent bien des questions sociales, puisqu’ils font partie des classes protégées. C’est ce que Patrick Buisson vient de déclarer lui aussi : « La France sénatoriale et provinciale de François Fillon n’est pas la France en souffrance des catégories populaires, qui ne sont pas allées voter ».

    Fillon avait commencé par être « gaulliste social » avec Philippe Séguin (c’est à son exemple qu’il avait appelé à voter « non » au traité de Maastricht, choix qu’il déclare regretter maintenant). Aujourd’hui, il se réclame de l’abominable Margaret Thatcher, qui représente très exactement tout ce que Séguin détestait.

    Breizh-info.com : Peut-on dire néanmoins qu’après ce scrutin, les jeux sont déja faits ?

    Alain de Benoist : J’ai déjà eu l’occasion de dire que le système des « primaires », que l’on a importé des États-Unis en France, est une absurdité. Les primaires se conçoivent très bien outre-Atlantique, où l’élection présidentielle ne comporte qu’un seul tour, ce qui impose aux partis de ne présenter qu’un seul candidat. En France, où l’élection se déroule en deux tours, elles ont pour seul but de donner aux partis le monopole de la désignation des candidats en même temps qu’elles instituent une sorte de vote censitaire parfaitement contraire à nos institutions. Les vraies primaires, en France, ce devrait être le premier tour.

    Cela dit, voir dans cette primaire de la droite et du centre l’annonce du résultat final de la présidentielle est d’autant plus absurde que ce scrutin a rassemblé moins de 4,5 millions de voix (dont il faut encore déduire 600 000 voix « venues d’ailleurs »), alors que l’on dénombre en France près de 45 millions d’électeurs, dont 36 millions qui devraient participer à l’élection présidentielle soustraction faite des abstentionnistes. Sur ces 36 millions, il y a encore au moins 20 millions d’électeurs de droite. Ce sont eux qu’il va falloir convaincre, ce qui n’est pas gagné.

    Il y a six mois, l’élection de Hillary Clinton ne faisait aucun doute, mais c’est Trump qui l’a emporté. Il y a deux mois, l’élection d’Alain Juppé à la primaire ne faisait aucun doute, mais c’est Fillon qui l’a emporté au terme d’une campagne qui a également démontré l’extraordinaire versatilité des électeurs de droite. Croire que l’élection présidentielle ne va pas nous réserver d’autres surprises est extrêmement naïf. On ne sait pas si Bayrou va se présenter. On ne sait pas si les libéraux auront à choisir entre Fillon, Bayrou, Valls et Macron. On ne sait pas ce qui va se passer à gauche. On ne sait pas ce que va faire Mélenchon.

    On ne sait même pas si Marine Le Pen sera au second tour. Considérer que les jeux sont faits et que le second tour opposera immanquablement Marine et Fillon est donc pour le moins aventuré. Cinq ou six mois à l’avance, une élection présidentielle n’est jamais jouée.

    Breizh-info.com : Marine Le Pen est-elle plus en danger pour l’élection présidentielle avec François Fillon qu’avec Alain Juppé ?

    Alain de Benoist : A supposer qu’elle soit présente au deuxième tour, Marine Le Pen aurait probablement préféré se retrouver face à Juppé, voire à Sarkozy. Mais face à Fillon, elle conserve toute ses chances à condition d’employer la bonne tactique : d’un côté mettre en accusation Fillon sur l’immigration, et chercher à rallier les ex-sarkozystes qui ne se reconnaissent pas dans le programme de l’ancien Premier ministre, mais surtout s’adresser en priorité aux classes populaires directement menacés par le libéralisme patronal de Fillon en s’attachant à faire comprendre à une gauche aujourd’hui en déshérence qu’elle ne peut pas, en conscience, aller voter pour un ultra libéral qui ne rêve que de renforcer l’emprise du Capital, d’augmenter la précarité et le nombre des travailleurs pauvres.

    Le rôle naturel de Marine Le Pen est de s’adresser à une France périphérique qui se sent aujourd’hui exclue et abandonnée, qui voudrait voir embaucher plus de gendarmes, de policiers, de pompiers, d’infirmières et d’enseignants, qui ne veut pas travailler plus pour gagner moins ni voir démanteler les derniers mécanismes de protection sociale auxquels elle peut encore avoir accès. Cette France périphérique ne se reconnaîtra jamais dans un représentant de la bourgeoisie traditionnelle. Contre Fillon l’ultra-libéral, le FN n’a donc qu’une chose à faire : durcir et amplifier impérativement sa critique du libéralisme.

    Propos recueillis par Yann Vallerie
    Source

  • Hollande-Valls : les cinq scénarios pour 2017

    Le suspense dure depuis des mois. Qui du président de la République ou du premier ministre incarnera la gauche de gouvernement à l'élection présidentielle ? La concurrence entre les deux têtes de l'exécutif a failli faire basculer le pays dans une crise de régime. Le jeu reste ouvert.

    » Les hypothèses les plus probables

    Hollande y va seul

    La logique voudrait qu'il en soit ainsi. Comme le veut la tradition sous la Ve République, un président sortant est d'ordinaire le candidat naturel à sa propre succession, dans la limite des deux mandats consécutifs autorisés par la Constitution. Ainsi, et bien qu'il soit contesté dans son propre camp - à commencer par son premier ministre (voir ci-dessous) -, François Hollande pourrait profiter de cette assise institutionnelle pour imposer sa candidature. De même, le chef de l'État entend s'appuyer sur son côté plus rassembleur - ou moins clivant - par rapport à son premier ministre pour apparaître comme incontournable. En effet, s'il venait à remporter la primaire le 29 janvier prochain, il serait le plus à même de réunir à la fois des figures de l'aile gauche, comme Christiane Taubira ou Martine Aubry, et du centre gauche, comme Ségolène Royal, toutes opposées à Manuel Valls. Un «moindre mal» pour les socialistes, en somme.

    Hollande se retire au profit de Valls

    Le président de la République peut-il renoncer à briguer un deuxième mandat? Cette hypothèse était jusqu'ici éludée. Personne n'imaginait sérieusement le chef de l'État, obsédé par la trace qu'il laissera dans l'histoire, manquer le rendez-vous de 2017. Ses plus proches le disent: malgré les difficultés, c'est au pied du mur, dans l'adversité, que François Hollande est le meilleur. Pourtant, depuis que la concurrence avec son premier ministre a failli faire basculer l'exécutif dans une crise institutionnelle, ce scénario est davantage évoqué. Le meilleur baromètre reste encore les déclarations des fidèles de Hollande. Il y a encore quelques jours, le 14 novembre, le ministre de l'Économie Michel Sapin déclarait qu'il «souhaitait» la candidature du président de la République. Mardi, il se montre bien moins affirmatif. Pour que le chef de l'État puisse se représenter, «il faut que les Français aient envie de se projeter avec (lui), ce n'est pas si simple que cela», a glissé le ministre, qui envisage désormais l'hypothèse que François Hollande ne se représente pas.

    Autre signe qui laisse songeur: le changement d'attitude de Manuel Valls. Offensif et déterminé dimanche, comment peut-il subitement, à l'issue d'un déjeuner avec François Hollande, rentrer dans le rang? Ce changement de pied ne correspond pas vraiment au tempérament du premier ministre et peut laisser penser que le président de la République lui a laissé des gages pour une candidature. Mais selon un hollandais, à aucun moment le chef de l'État n'a donné des signes d'un possible retrait lors du déjeuner à l'Élysée.

    » Les hypothèses les moins probables

    L'affrontement Hollande-Valls

    Cela a un temps été envisagé avant d'être finalement balayé. Depuis la parution de l'explosif livre-confessions Un président ne devrait pas dire ça..., Manuel Valls bout à l'idée de devoir rester loyal au chef de l'État, comme sa fonction l'y engage. Ainsi le premier ministre a-t-il, dans un premier temps, adopté une stratégie de différenciation vis-à-vis du président afin de préparer une candidature de recours. Mais les choses se sont accélérées après l'intervention de Claude Bartolone, qui a invité samedi les deux têtes de l'exécutif à s'affronter dans le cadre de la primaire. Dès le lendemain, dans un entretien au JDD, Manuel Valls n'excluait pas de se présenter contre le locataire de l'Élysée. «Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité», y prévenait-il, annonçant qu'il «(prendrait sa) décision en conscience». Cette sortie, qui a immédiatement fait poindre la menace d'une crise institutionnelle inédite sous la Ve République, a contraint les deux protagonistes à éteindre l'incendie lors de leur déjeuner hebdomadaire lundi. «Il ne peut y avoir de confrontation politique dans le cadre d'une primaire entre un président de la République et un premier ministre», aurait fait valoir le premier ministre, excluant toute démission. Avant cela, c'est le très hollandais porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui était déjà monté au créneau pour assurer qu'un tel affrontement ne pourrait avoir lieu que si le chef du gouvernement quittait Matignon.

    Hollande se lance hors primaire

    C'est une piste avancée par certains hollandais, mais qui reste peu probable: que le président de la République se présente devant les Français et non dans une primaire qu'il est d'ailleurs susceptible de perdre. «La seule solution pour le président est de se présenter sans passer par la primaire qui, de toute façon, est morte après les candidatures de Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise soutenu par le PC, Yannick Jadot pour les écologistes d'EELV et Sylvia Pinel, la candidate du Parti radical de gauche», confie un «hollandais» historique membre du think tank Démocratie 12, qui s'est mobilisé pour une nouvelle candidature du président sortant. Autre argument des anti-primaire: le chef de l'État, s'il perd ce pré-scrutin, devra continuer à gouverner le pays pendant plus de trois mois. Son autorité sera alors complètement anéantie par cette humiliation.

    Mardi, Jean-Christophe Cambadélis a cependant rappelé que François Hollande s'était engagé, en privé, à respecter l'idée d'une primaire.

    » Le scénario improbable:

    Ni Hollande ni Valls n'est candidat

    C'est à ce stade la plus improbable des hypothèses. Mais au vu de leur impopularité record, le chef de l'État et le premier ministre pourraient craindre un désastre dans les urnes. Un retrait à la fois du président de la République et de l'hôte de Matignon laisserait évidemment le champ libre à d'autres candidatures mais serait surtout un signal extrêmement alarmant pour la gauche. Sans Hollande ni Valls, Arnaud Montebourg emporterait a priori la primaire et se retrouverait en compétition sur son aile droite avec Emmanuel Macron.

     Arthur Berdah , Mathilde Siraud

    Source 

    http://philippedelbauvre.blogspot.fr/

  • Le champion de l’automne sera-t-il celui du printemps?

    Selon la formule établie, le champion de l’automne est rarement celui du printemps. Mais les sondeurs, après avoir prédit la défaite des partisans du Brexit, les victoires de Hillary Clinton et d’Alain Juppé,  continuent imperturbablement de nous lire l’avenir avec l’aplomb d’un Paco Rabanne promettant la chute de la station spatiale Mir sur la France. L’enquête Kantar Sofres Onepoint pour RTL,  publiée hier, délivre son nouvel oracle: quels qu’ils soient, les candidats de gauche seraient éliminés dés le premier round, et la tornade Fillon battrait systématiquement Marine Le Pen aux deux tours de la présidentielle. Crédité de 28% à 31% des suffrages,  l’ex Premier ministre de Nicolas Sarkozy devancerait au premier tour la présidente du Front National dont le score oscillerait  de 23% à 25%,  et raflerait deux tiers des voix au second. Quelle valeur prédictive attribuer à ce type d’enquête à cinq mois du premier tour, avant l’entrée dans « le dur » de la campagne, et avant même la désignation du champion du PS? Bien évidemment aucune!

    Les médias glosent pareillement sur un FN qui serait déstabilisé par la désignation de François Fillon comme candidat à la présidentielle. Le camp national hésiterait  sur la stratégie à adopter. En l’espèce développer une thématique de campagne plus axée sur les valeurs, l’identité, le sociétal, les libertés économiques, l’anti-fiscalisme; ou privilégier les questions de justice sociale et de solidarité nationale, la défense des services publics, de notre souveraineté face à Bruxelles…

    Très hostile au FN, Le politologue ancré à gauche Thomas Guénolé, se réjouissait il y a quelques jours dans Le Figaro de cette victoire aux primaires de M. Fillon dont la candidature croit-il savoir,  « rapproche le potentiel de premier tour de Marine Le Pen des 20% au lieu de 30 ».

    « M. Le Pen continuera ses atermoiements entre la ligne nationaliste-étatiste et la ligne nationaliste-identitariste » mais « quelle que soit la ligne favorisée, le FN bute sur un obstacle réel ». Soit « Marine Le Pen tombe sur des thématiques et un discours où Jean-Luc Mélenchon est beaucoup plus solidement installé qu’elle, sur le fond comme en termes de socle électoral ».  Soit en privilégiant une ligne identitaire au sens large,   » elle se heurte à l’image sociétalement conservatrice de François Fillon déjà très franchement installée par la campagne d’entre-deux-tours de la primaire à droite. Sans même parler des réseaux de droite catholique qui ont déjà pris activement fait et cause pour lui sur ces enjeux. »

    M.  Guénolé raisonne comme si le paysage était figé et que la campagne ne fera pas parler la poudre,   ne rafraîchira pas la mémoire, ne dévoilera pas plus avant à nos compatriotes le vrai visage du projet du  candidat de  la droite libérale. Il affirme aussi  que le bilan du duo Hollande-Valls rend « inenvisageable une grande mobilisation du peuple de gauche en faveur du président sortant ou en faveur de son Premier ministre. » Par conséquent prophétise-t-il, « de deux choses l’une. Si François Hollande ou Manuel Valls, donc l’aile droite, remporte la primaire du PS en janvier prochain, il apparaît vraisemblable qu’une fraction consistante de l’électorat de gauche, ulcérée, se déportera sur le vote Mélenchon. Avec Marine Le Pen tassée autour de 20 par les positions de François Fillon, un second tour Fillon-Mélenchon devient alors envisageable. Si au contraire c’est l’aile gauche, donc Arnaud Montebourg, qui gagne la primaire du PS, l’identité du qualifié du second tour face à François Fillon devient hautement incertaine entre Marine Le Pen, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon: car d’un côté une petite partie de l’électorat PS migrerait alors vers Emmanuel Macron ; mais de l’autre, le discours d’Arnaud Montebourg sur la réindustrialisation prend des voix au FN. »

    Une nouvelle fois, cette analyse binaire, hémiplégique,  comme beaucoup d’autres du même tonneau,  bute sur la réalité de ce qu’est le FN, de ce que défend sa candidate. Bruno Gollnisch l’a souvent rappelé, le FN n’a pas à choisir entre les différentes parties de son programme, c’est justement le tout qui  en assure la cohérence,  en fait une alternative, un motif d’espoir pour de nombreux Français.

    Bruno Gollnisch l’a pareillement souligné, la haine plus ou moins explicite  dont nous sommes l’objet, de Fillon à Mélenchon, de Macron à Montebourg, s’explique très largement parce que nous ne nous résignons pas à la disparition de la France - et plus largement encore d’une Europe des patries conforme au vrai génie de l’Europe -, parce que nous luttons contre la triple invasion dont nous sommes  victimes. Une invasion des capitaux de la finance vagabonde qui la déstabilise, une invasion des produits de consommation fabriqués à vils prix hors de nos frontières qui la paupérise, et enfin une invasion démographique qui en change profondément le visage et la tiers-mondise.  Aucun de nos concurrents ne répond à l’ensemble de  cette triple menace.

    La défense de notre souveraineté nationale face à Bruxelles est éminemment complémentaire de la défense de notre identité, de nos libertés  économiques; le refus de l’immigration-invasion et la défense des valeurs traditionnelles s’accordent logiquement  avec notre combat pour la justice  sociale qui est  historiquement au cœur  des préoccupations  de notre famille de pensée.

    Enfin, le bilan de nos adversaires parlent de lui même, celui de cet épouvantable  quinquennat Hollande bien sûr, mais aussi celui du tandem Sarko-Fillon qu’il faut rappeler: affaiblissement de la voix de la France  sur la scène internationale par notre soumission  accrue à l’euro-atlantisme,  au mondialisme;  une aggravation entre 2007 et 2012  de la dette publique de 600 milliards d’euros , un total de   1 789,4 milliards d’euros  de dette publique,  soit 89,3% du PIB fin mars 2012; la perte de 350 000 emplois industriels;  une balance commerciale déficitaire (de moins 52 milliards en 2007 à moins 81,5 milliards en 2012);  un million de chômeurs en plus;  un million d’immigrés légaux en  plus;  337.000 personnes supplémentaires qui ont basculé sous le  le seuil de pauvreté – 954 euros par mois en 2009 – selon l’Insee, soit 8,2 millions de Français; la paupérisation de territoires entiers de la France périphérique  largement abandonnée par l’Etat;  la babélisation- communautarisation accélérée de nos banlieues;  l’ Education dite  nationale sous  influence et en perte de vitesse…

    Alors oui, au vu de son passif et de larges pans de son programme, nous pensons que notre pays mérite mieux que l’actuel champion de la droite.

    http://gollnisch.com/2016/11/30/champion-de-lautomne-sera-celui-printemps/

  • Et si Hillary Clinton préparait déjà 2020 ?

    ETATS-UNIS (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie: Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, hypothèses et théories qui pourraient empêcher le milliardaire de siéger dans le bureau ovale et y précipiter Hillary Clinton se bousculent. Il y eut d’abord la possibilité que les grands électeurs ne respectent pas la coutume et ne votent pas in fine pour Donald Trump. Une pétition avait vu le jour demandant à ceux-ci de choisir Clinton plutôt que Trump. Puis est apparue la mise en cause du décompte des voix dans certains Etats.

    Mais Jill Stein – la candidate du Parti Vert – fait‑elle vraiment cela pour revenir sur le résultat de l’élection ? Il semble assez évident que non. Il y a en effet très peu de chance pour que ce processus – à présent soutenu par Hillary Clinton — débouche sur une modification des résultats électoraux. En revanche, il paraît assez probable que Jill Stein fasse cela pour lever de gros fonds pour son Green Party ; elle a déjà levé plusieurs millions de dollars.

    Mais pourquoi Hillary Clinton soutient‑elle alors, un tel recompte ? Le journaliste Ron Fournier du National Journal  pense qu’il s’agit pour la candidate démocrate… de garder ses options ouvertes pour 2020 ! Il soutient avoir eu des confidences venant de l’entourage de Hillary Clinton qui vont dans ce sens.

    Les donations à la Clinton Foundation ont brusquement chuté depuis sa défaite et elle n’a d’ailleurs aucune chance de la revendre si elle conserve le statut de candidate perdante. Gardez donc l’œil ouvert donc pour un Clinton comeback, son ego pourrait encore une fois la mener vers de nouveaux tréfonds.

  • Pourquoi le « rassurant » François Fillon est-il dangereux ?

    Arnaud Guyot-Jeannin Boulevard Voltaire cliquez là

    Après la défaite d’Alain Juppé, le candidat libéral-libertaire aux élections primaires de la droite et du centre, il ne faudrait pas donner quitus à son vainqueur ultralibéral thatchérien François Fillon en lui permettant de remporter les prochaines élections présidentielles de 2017.

    Plutôt timoré sur les questions de société, il a notamment très peu parlé des problèmes d’immigration et de ses causes. En matière de géopolitique, il passe pour un non-aligné alors qu’il est partisan de la France dans l’OTAN. Il faut dire qu’elle l’a réintégrée les 3 et 4 avril 2009 lorsqu’il était le Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

    Au plan économique, il fait figure de candidat de la régression sociale et représentant des actionnaires apatrides du CAC 40, qui s’en réclament officiellement dans leur immense majorité. À lire son programme, il était le plus libéral des candidats libéraux de la droite et du centre.

    En premier lieu, Fillon veut supprimer 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans. Ce qui signifie moins de services publics de proximité, de professeurs, d’agents hospitaliers, de policiers, etc.

    En second lieu, il veut abroger les 35 heures pour les remplacer par 39 heures payées 37. Autrement dit : travailler plus pour gagner moins ! Il fallait y penser… Fillon ouvre aussi la possibilité, aux patrons d’entreprises privées, de faire travailler leurs employés jusqu’à 48 heures par semaine. Parallèlement, il propose que la retraite soit reportée à 65 ans. Travailler plus longtemps pour mourir plus vite ! La civilisation du travail quantitatif et du stress compétitif ne peut, alors, qu’arrêter l’allongement de la durée de la vie. Ce n’est pas à l’homme d’être au service du travail, mais c’est le travail qui doit être au service de l’homme !

    En troisième lieu, Fillon propose d’augmenter la TVA de deux points dès 2017 (coût : 16 milliards d’euros) tout en retranchant l’impôt sur la fortune (ISF).

    En clair, le pouvoir d’achat sera moindre (notamment les produits de première nécessité qui, ayant un coût plus élevé, seront inaccessibles aux plus défavorisés), tandis que les plus fortunés ne contribueront plus à l’effort de solidarité nationale.

    François Fillon n’en reste pas à ces seules mesures hyperlibérales. Il veut éliminer l’aide médicale d’État, réformer les allocations chômage, simplifier les licenciements économiques, etc. « Je veux désétatiser le système de santé français », a-t-il dit lors du débat qui l’opposait à Alain Juppé, le jeudi 24 novembre dernier, à la télévision sur France 2. C’est donc qu’il est favorable à sa privatisation. Le prétendu gaulliste François Fillon veut le démantèlement du modèle social français issu du Conseil national de la Résistance (CNR). Inquiétant ! La Sécurité sociale ne remboursera plus les médicaments de base. Il faudra que les Français cotisent à des mutuelles privées pour que cela se fasse. Or, les dix millions de pauvres et les classes moyennes en voie de déclassement ne pourront pas se le permettre.

    S’il est souhaitable de réhabiliter la notion de « responsabilité », de limiter la bureaucratie et de baisser la fiscalité des classes moyennes et des classes populaires qui décrochent, il serait fou de céder à un capitalisme prédateur engendrant la loi de la jungle et la casse sociale. Or, le programme économique et social de François Fillon ne peut qu’aboutir à un tel désastre. Plus généralement, la question n’est pas de savoir s’il faut plus ou moins d’État, mais mieux d’État associé à des coopératives à hauteur d’homme en vue du bien commun.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/