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élections - Page 564

  • Populisme italien : le thermomètre qui monte

    D’accord, ce n’est pas nouveau, le populisme ayant toujours été assez notable chez nos cousins italiens. Outre les traditionnels et constants électorats radicaux, ces deux dernières années, ceux qui rêvaient d’une révolution douce avaient placé leurs espoirs dans les manifestations des « Forconi » (sorte de « Bonnets rouges ») et dans le parti « Cinque Stelle » du comique Beppe Grillo, qui a très vite montré ses limites.
    
La nouveauté est que, pour la première fois peut-être, tout en se passant des alliances avec les conservateurs immobilistes et autres libéraux convaincus de la droite molle, on peut parler de rassemblement. Un fait particulier dans un pays où les mouvements dits « national-populistes » (il faudrait vraiment leur trouver une dénomination satisfaisante !) sont nombreux et en opposition pérenne, parfois pour de minimes divergences.
    Ainsi, la récente manifestation du 28 février dernier à Rome, organisée par la Lega Nord et rassemblant plusieurs de ces mouvances, fut un succès : Lega Nord, CasaPound, Fratelli d’Italia… tous ralliés autour du slogan « Renzi, rentre chez toi » 1 mais surtout unis autour des thèmes les plus graves : immigration, sortie de l’euro, souveraineté et préférence nationales.
    
Le mérite en est au travail du nouveau secrétaire général de la Lega Nord, Matteo Salvini. Il a su mettre entre parenthèses les aspects – osons le dire – plus sots de la ligue, comme le mépris et les inlassables moqueries des Italiens du Sud (chez lesquels un projet similaire à la Lega semble voir le jour) ; amoindrir le sécessionnisme du Nord permettant ainsi à d’autres mouvements comme CasaPound de se rapprocher ; et focaliser sur la véritable urgence : l’immigration de masse.
    
La situation est catastrophique, Frontex annonçant un million de futurs immigrés prêts à traverser la Méditerranée cette année. Et tant que la politique italienne, avec son opération Mare Nostrum, se résumera à lancer ses bateaux à la rescousse dès qu’un boat people pointe au large, le rythme n’est pas près de ralentir. Le message « venez donc, les militaires italiens vous escortent jusqu’à la rive, et les Français financeront votre installation » lancé à toute l’Afrique encourageant les candidats au départ.

 Cependant, comme en France avec les promesses du Front national, l’incertitude demeure : quand bien même quelque coalition arriverait au pouvoir, pourra-t-elle vraiment faire quelque chose en matière d’immigration et d’économie ? Mais, surtout, un véritable changement de nos sociétés (à défaut de révolution) pourra-t-il naître des urnes ? Si cela fut le cas dans les années 30, il faut se rappeler qu’à l’époque les souverainetés nationales existaient encore et les pouvoirs forts étaient quand même beaucoup moins forts.

    Audrey D’Aguanno

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EukllkluklMGRfdZWA.shtml

  • Valls l’affirme : le FN n’accédera jamais au pouvoir

    Chaque Français doit désormais le savoir : si, d’aventure, le Front national venait un jour à remporter soit l’élection présidentielle soit les élections législatives, le vote serait tout bonnement annulé.

    J’avais émis cette hypothèse dans une chronique le 15 mars dernier, mais je ne pouvais imaginer que Manuel Valls m’en apporterait aussi rapidement une confirmation explicite. Chaque Français doit désormais le savoir : si, d’aventure, le Front national venait un jour à remporter soit l’élection présidentielle soit les élections législatives, le vote serait tout bonnement annulé. C’est, en effet, et sans la moindre ambiguïté, le sens qu’il faut donner aux propos que le Premier ministre a tenus ce vendredi sur le plateau d’une chaîne de télévision portugaise : « La France possède l’arme nucléaire, il est hors de question que ce pays tombe entre les mains du Front national ».

    Il y a trois façons d’analyser cette phrase.

    Ou bien Manuel Valls a totalement perdu la raison car ce qu’il affirme revient à légitimer une insurrection générale avec, à la clé, au minimum, la paralysie générale du pays, sans écarter l’éventualité d’une guerre civile. Ou bien il est extrêmement sûr de lui car, dans son for intérieur, le décret d’interdiction du Front national est déjà prêt, il ne resterait plus qu’à le signer en temps utile, c’est-à-dire lorsque les sondages donneront gagnante Marine Le Pen ou bien sa formation avec une probabilité non négligeable. Dans un cas comme dans l’autre, il est manifeste que Manuel Valls constitue un très grand danger pour la démocratie...

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  • Liberté, liberté chérie, gardons le cap!

    Laurent Fabius sur le même axe d’attaque, la même ligne que Nicolas Sarkozy, à moins que ce ne soit l’inverse.  Nous ne parlons pas ici de leur volonté commune et successive d’éliminer le régime laïque syrien, mais de leur offensive conjointe contre le FN. Dans un entretien au Journal du Dimanche publié hier, l’ex président bling-bling et immigrationniste, qui s’était quelques jours auparavant  proclamé « humilié » (sic) par les tensions qui se sont manifestées entre Marine et Jean-Marie Le Pen,  a redit son objectif  premier partagé avec le PS : l’éradication du FN. Aux régionales de décembre a affirmé M. Sarkozy, pas un seul exécutif régional ne  doit tomber dans l’escarcelle de l’opposition nationale. « Je ne veux pas que le pays se réveille avec le sud à la petite-fille (Marion) et le nord à la fille (Marine) » a-t-il insisté.  Dimanche toujours, le ministre des Affaires étrangère de François Hollande, expliquait dans un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France la dangerosité des  propositions économiques du Front National en estimant que Marine Le Pen propose de «sauter sans parachute de l’avion ». Selon Laurent Fabius, les Français votent FN « par protestation et par déception». «Nous avons eu la droite, disent certains, cela n’a pas marché. Nous avons la gauche, c’est difficile (sic). Essayons autre chose. Sauf que cette autre chose, c’est le saut dans l’inconnu. » Saut dans l’inconnu ? Oui, d’une certaine manière…mais la vie, des individus comme des sociétés,  est un perpétuel saut dans l’inconnu ! Surtout, le langage de rentier frileux, dépassé par les événements de ce ministre socialiste n’occulte pas le fait que les Français sont moins bêtes, résignés  et fatalistes qu’il ne le croit. Ils  sont de plus en plus nombreux a juger que l’avion dans lequel ils ont pris  place est piloté par un équipage UMPS aux instruments déréglés, à la vue brouillée, qui perd de l’altitude et ne va pas tarder à se fracasser sur la montagne.

     Français, de droite, de gauche, d’ailleurs,  qui constatent aussi  que la même semaine ou les députés votaient majoritairement en faveur  des salles de shoot (avec le soutien d’Alain Juppé), ce  débat  médiatisé  a grandement (opportunément)  occulté  l’annonce de la réforme  des allocations familiales prévue pour le 1er juillet prochain. Elle  devrait toucher 500 000 familles FRANCAISES (près de 10% des allocataires) qui se verront priver de toutes allocations.

     Français qui s’inquiètent aussi  des menées liberticides, sous couvert de lutte contre le terrorisme,  portées en germe par le  projet de loi sur le renseignement,  examiné à l’Assemblée nationale à partir d’aujourd’hui.  Présenté  par Manuel Valls mi-mars , et soutenu par l’UMP, au nom de l’unité nationale,  dans la foulée des attentats de janvier , il a pour objectif avoué de légaliser les activités de renseignement.

     Avec ce projet de loi, rapporte le site du magazine Challenges, « les enquêteurs et agents pourront effectuer en toute légalité des interceptions de sécurité portant sur les contenus des courriels et des conversations téléphoniques, uniquement s’ils sont en lien direct avec l’enquête (…). L’un des points les plus controversés du texte concerne les Imsi-catchers, ces appareils qui permettent, en imitant le fonctionnement d’une antenne-relais, d’intercepter les téléphones portables, leurs données de connexion ou écouter les conversations. La commission des lois a encadré leur utilisation, en obligeant les agents à tracer exactement leur utilisation.Toutes ces écoutes et interceptions seront autorisées par le Premier ministre, sans passer par un juge mais après avis sous 24 heures d’une nouvelle autorité administrative, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) ».

     Pourtant,  «même le New York Times, dans un éditorial intitulé L’État français de surveillance, s’en est pris à ce texte. Le quotidien américain estime qu’il concentre un immense pouvoir dans les mains du Premier ministre en lui offrant, à lui plutôt qu’aux juges, le contrôle sur le processus d’approbation d’une demande de surveillance formulée par les services de renseignement ».

     Jeudi dernier , cinq hébergeurs de données informatiques français, dont les deux poids-lourds  OVH et Gandi, ont affirmé dans un communiqué que ce projet de loi les poussera «à l’exil » pour ne pas perdre leurs clients. Ils ont dénoncé la « captation en temps réel des données de connexion» et leur traitement   au moyen de «boîtes noires aux contours flous ». Ce projet poursuit ce communiqué,  «n’atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l’activité économique de notre pays ».

     Un projet de loi  qui n’en doutons pas aussi,  vise également  les opposants pacifiques mais les plus déterminés aux politiques nocives menées par ce gouvernement, à commencer par les militants de la cause nationale, patriotique, identitaire au sens large. Tout ceux qui notamment n’ont pas manifesté leur sympathie et leur encouragement, comme l’ont fait dans le même élan  Manuel Valls et Nicolas Sarkozy sur tweeter, à la candidature de la calamiteuse Hillary Clinton,  figure de la bien-pensance mondialiste,  aux primaires du parti démocrate dans le cadre de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis.

     Même l’ex ministre de la Défense,  le centriste Hervé Morin, c’est tout dire, s’est ému sur Sud Radio le 1er avril  de ce que  « désormais les services de renseignements peuvent procéder à des interceptions sur des risques de violences collectives. Est-ce que ça veut dire que tous ceux qui préparent une manifestation peuvent faire l’objet d’une interception ? Est-ce que tous ceux qui ont par exemple manifesté contre le mariage pour tous peuvent faire désormais l’objet d’une interception ? Moi ça me touche ».

     « Je veux être certain que les services de police et de renseignement ne procèdent pas du contrôle qui relève du contrôle politique. Par la construction de fichiers qui dépasseraient largement la lutte contre le terrorisme. On est dans une période d’instabilité politique, il ne faudrait pas que le cadre législatif permette des dérives pour qu’un jour tel ou tel prenne le pouvoir en considérant qu’il y a des libertés sur lesquelles on peut s’asseoir. Je vous rappelle que François Mitterrand, lui, ne s’était pas gêné pour le faire. »

     Concomitamment à cette volonté de fichage, de répression de toute contestation un peu bruyante des politiques gouvernementales, la liberté d’expression est combattue par la Caste  dans de nombreux domaines. Le Figaro recueillait samedi le sentiment de Jean-Marie Le Pen qui se disait  «affligé de voir la régression de la notion de liberté de penser et d’expression, y compris dans nos rangs. La pression de la censure se fait de plus en plus lourde».

     La veille, dans ce même quotidien, l’ex magistrat Philippe Bilger, interrogé longuement à l’occasion de la sortie de son dernier livre, Ordre et désordres, notait pareillement que ladite liberté d’expression  « continue de décliner, de se déliter ». «La  tuerie odieuse de Charlie Hebdo a été aussi un massacre contre une certaine liberté d’expression. Mais je n’ai jamais considéré que l’immense fusion républicaine du 11 janvier avait comme par enchantement insufflé dans la tête des élites la volonté de favoriser une liberté d’expression pleine et entière, comme un principe démocratique irremplaçable. D’une part la liberté d’expression demeure trop souvent une valeur destinée à ses seuls amis et d’autre part on ne se préoccupe plus de la vérité ou de la fausseté mais de la décence ou non. Moins de ce qu’on a dit que de son droit ou non à l’expression. De plus en plus, pour les rares qui veulent obstinément penser, écrire et parler librement, il convient de payer une dîme à des autoroutes où les péages sont gérés par des directeurs de conscience et d’esprit autoproclamés. »

     Un jugement qui vient à l’appui de ce que disait Bruno Gollnisch quelques jours auparavant, mercredi dernier,  sur BFM TV, interrogé par Ruth Elkrief, après le tollé ayant suivi les récents propos du président d’honneur du Front National.  «Comme un concert de pleureuses affirmait-il, monsieur Cazeneuve, monsieur Valls, madame Taubira, etc. ont annoncé des poursuites pénales. Si ces sujets ne sont pas libres, les journalistes ne devraient pas pouvoir poser de questions. Si vous posez une question, c’est donc que l’on peut répondre, que l’on peut débattre. (…). Je constate avec regret qu’en France, qui se veut le pays de la liberté d’expression, cette liberté d’expression se réduit comme une peau de chagrin. »

    Quelques mots  enfin pour s’arrêter sur ce qu’affirme également Philippe Bilger dans ce même entretien au Figaro : « Je n’exclus pas qu’un FN autrement nommé, sans son président d’honneur, débarrassé de ses lubies économiques et historiques, puisse devenir la part importante et acceptable d’un bloc de droite enfin homogène et solidaire ». Il serait intéressant que M. Bilger précise ce que pourrait être  un   bloc de droite homogène et  solidaire  dans lequel Marine Le Pen et les dirigeants du Front côtoieraient des extrémistes atlanto-bruxellois et immigrationnistes.

     C’est à la base de l’UMP, aux élus et cadres de bonne foi,  à ses électeurs affirme Bruno Gollnisch, et nous  ne doutons pas qu’ils sont nombreux à partager les valeurs du FN,  de dire leur refus des dérives antinationales, des lubies mortifères de la droite juppéo-lagardo-sarkozyste. Ce sont les Etats-majors de cette droite là,  partageant grandement les mêmes obsessions que la gauche, qui   bloquent  (pour l’instant) cette alternative patriotique dont la France a urgemment besoin pour retrouver le chemin de sa puissance et de sa prospérité.

     Et nous invitons M. Bilger à méditer  sur ce qu’il est advenu d’un Gianfranco Fini qui a suivi en Italie  l’évolution qu’il  souhaite en France pour le Front National. Une «mue» du FN, un   chemin Fini (une impasse)  que l’ex ambassadeur,  historien et essayiste  Elie Barnavi, homme de gauche  pourtant fin connaisseur du monde politique,  préconise également pour l’opposition patriotique dans sa tribune publiée sur le site israélien I24 news le 12 avril, avec la même méconnaissance… ou la même rouerie ?

    http://gollnisch.com/2015/04/13/liberte-liberte-cherie-gardons-le-cap/

  • Vers 2017. Le Front national au pied du mur

    Par gros temps, les Français voudront être rassurés, moins sur les points d’interprétation historique du siècle dernier que sur la capacité du Front national à assurer la continuité de l’État et les rapports de force à venir avec sang-froid, méthode et sans sectarisme.

    De l’espionnage de la vie privée aux lois liberticides, de l’abus d’impôts au financement de l’anarchie migratoire, du conditionnement éducatif au reformatage sociétal, de la planche à billet monétaire au chômage de masse… Les États sont devenus les courroies de transmission des intérêts de l’oligarchie mondialisée. Cette oligarchie organise la désappropriation des populations par la spoliation fiscale vers les États et par la libéralisation vers les banques. De ce fait, la division entre libéraux et étatistes est désormais obsolète. Reste celle entre souverainistes profonds (de la famille à la civilisation) et oligarchie étatico-bancaire, qui dispose des moyens médiatiques de contrôle social et de répression des États.

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  • "Le fameux slogan ni droite ni gauche ne doit pas être un « ni droite ni droite » à peine masqué"

    De Me Frédéric Pichon sur Boulevard Voltaire :

    Fred-pichon"Si le Front national a connu une indéniable progression à l’occasion des dernières élections départementales et si la mauvaise foi de la classe politico-médiatique a réussi à faire passer cette progression comme une stagnation, il n’en reste pas moins que les reports de voix de l’électorat de droite au profit des candidats Front national opposés à ceux du Parti socialiste n’ont pas été aussi importants que l’on aurait pu l’espérer

    Certes, les appels du pied de Nicolas Sarkozy en faveur du ni-ni – qui, dans la plupart des cas, étaient un appel implicite à voter PS – y ont été pour beaucoup. Mais pas seulement. Et à y regarder de plus près,ce n’est pas tant sur les sujets historiques du FN – identité, souveraineté, insécurité – que cet électorat est rétif, puisque les sondages d’opinion montrent qu’il partage les mêmes inquiétudes que l’électorat frontiste sur ces questions, que sur les questions d’économie. 

    EtNicolas Sarkozy ne s’y est pas trompé en attaquant le Front non sur les thèmes identitaires mais sur les sujets économiques : le Front national aurait un programme économique d’extrême gauche proche de SYRIZA en Grèce ou de Mélenchon. Certes, c’est un fait que si le Front national a siphonné les voix des milieux populaires issus de la gauche,il peine à mordre à droite. Or, c’est là que se situe la plus grosse marge de manœuvre pour arriver au fameux plafond de verre des 51 %.

    Si l’on ne peut blâmer la réhabilitation de l’État stratège qui est, somme toute, un concept bonapartiste et gaullien, de surcroît dans un contexte de mondialisation où les multinationales jouent le rôle de féodalités financières face à l’État garant du bien commun,il semble que la défense des PME, petits commerçants et artisans soit oubliée du logiciel de communication.Bien entendu, la microéconomie n’a rien à voir avec la macroéconomie et les petits subissent souvent les affres des grands groupes cosmopolites, mais les faits sont là : la pédagogie n’a manifestement pas été suffisante pour convaincre une partie de cet électorat de se déplacer au second tour.

    Le fameux slogan ni droite ni gauche ne doit pas être un « ni droite ni droite » à peine masqué, comme le faisait remarquer Éric Zemmour. Bien entendu, la droite libérale, affairiste et atlantiste, porte une immense responsabilité dans la destruction de la nation, de la famille et du lien social, mais elle n’est pas la seule.Le jacobinisme étatique, la bureaucratie et l’assistanat concourent eux aussi à ce déclin, si bien que le socialisme et l’ultra-libéralisme – qui n’a rien à voir avec la libre entreprise, qui est un principe de droit naturel – sont les deux mamelles d’un même système matérialiste et économiste où l’homme, la nation et le bien commun sont relégués au second plan. 

    Enfin, le sujet des valeurs familiales ne concerne pas simplement une poignée d’irréductibles Versaillais enfermés dans une caricature sociologique, mais manifeste l’attachement d’une partie de notre peuple à ce qu’Orwell appelait la « common decency », le sens commun. Il est partagé aussi bien par certaines classes aisées que par les classes populaires. Apparaître en dissidence sur ce point avec l’intelligentsia bobo-médiatique n’est pas, loin s’en faut, un handicap dans la stratégie de conquête du pouvoir mais apparaît comme une marque de courage, de lucidité et est susceptible de séduire l’électorat conservateur déçu par la stratégie centriste de Nicolas Sarkozy. En réconciliant les classes populaires, les artisans et commerçants et les classes plus aisées séduites par un conservatisme sociétal, le Front national pourra saigner à blanc la machine UMP, véritable escroquerie électorale destinée à tromper les patriotes de droite de bonne volonté."

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La solution Marion Maréchal Le Pen pour sauver le FN ?

    C'est sans doute l'investiture de Marion Maréchal Le Pen comme tête de liste aux régionales dans la région PACA qui pourrait être la solution de sortie de crise vers le haut au sein du Front National. Mais pour cela, dans la logique du scénario d'apaisement et de réconciliation familiale, il faut que chacun sauve les apparences. Sentant bien qu'il n'aura pas gain de cause mais souhaitant rester président d'honneur du FN, Jean-Marie Le Pen  semble donc s'orienter doucement vers cette solution qu'il pourrait proposer lundi, comme il vient de leconfier au JDD :

    "Si je n’étais pas candidat, je ne vois que Marion. Il n’y a aucune autre personnalité qui ait autant de notoriété et de particularité au sein du Front national pour cette région"

    Cette solution est d'ailleurs déjà largement évoquée au sein du FN. Cela éviterait à Jean-Marie Le Pen une exclusion du FN que personne ne semble en réalité vraiment souhaiter...à part Florian Philippot qui se retrouverait désormais isolé, selon l'Express :

    129769268_4"Si les cadres du parti sont déterminés à ne pas investir le président d'honneur du FN en PACA, ils ne veulent pas, par fidélité, à avoir à se séparer de lui. A part les proches de Florian Philippot, l'heure est donc à l'apaisement (...) Au "Carré", on sait que l'exclusion de Jean-Marie Le Pen deviendra inévitable s'il se lance dans une candidature dissidente aux régionales. "Il est ingérable dans ses déclarations publiques. Mais Jean-Marie Le Pen aime le droit et il a un côté légaliste. Il est attaché aux formes et au respect des procédures", glisse un haut dirigeant du parti qui espère donc que, malgré les coups de menton, le "Menhir" acceptera la décision du bureau politique (...) 

    La direction espère que "des discussions vont pouvoir être engagées" entre Jean-Marie Le Pen et Marion Maréchal Le Pen avant vendredi et qu'un compromis sur la candidature en PACA pourra être trouvé. La députée du Vaucluse avait déjà prévenu qu'elle ne mènerait pas de liste FN aux régionales si son grand-père souhaitait être candidat (...)Mais si Jean-Marie Le Pen l'adoubait, la situation serait évidemment différente... Or, l'affection réelle de Jean-Marie Le Pen pour sa petite-fille et leur proximité ne sont plus à démontrer (...) 

    Signe de la volonté chez les cadres de ne pas avoir à recourir à l'arme de l'exclusion, les différents appels, vendredi, à l'apaisement. "J'appelle instamment chacun à l'unité, à la décence et au respect mutuel entre patriotes",a twitté Marine Le Penalors que son compagnonLouis Aliotse disait sur RMC "pas favorable à une exclusion". "Je tiens compte du travail effectué, de tout ce qu'il a apporté au Front national. La vie de Jean-Marie Le Pen s'est faite au service de son pays." La volonté de pacifier la situation est d'autant plus forte quele vice-président du parti Florian Philippot avait tapé fort contre le président d'honneur jeudi,estimant que la "rupture" avec Jean-Marie Le Pen était "totale et définitive".  

    Florian-PhilippotMais au FN, même quand on le condamne pour ses dérapages,on ne touche pas à la figure du père impunément. Selon nos informations,l'annonce erronée jeudi par Florian Philippot sur RMC de la tenue d'un bureau exécutif dans l'après-midi contre Jean-Marie Le Pen a provoqué une explication de texte entre le vice-président et Marine Le Pen. Les tweets au vitriol des proches de Florian Philippot ont également donné lieu à d'intenses tensions internes (...)Florian Philippot, par l'annonce du bureau exécutif, a essayé de mettre Marine Le Pen devant le fait accompli. Mais ça n'a pas marché. "Lui est ses copains ont montré un côté outrancier et se sont méchamment cornérisés dans cette affaire", glisse à L'Express un membre du bureau exécutif du FN. 

    Une "outrance" qui, par retour de balancier, favorise le maintien de Jean-Marie Le Pen au sein du parti. "Son exclusion est improbable. On ne peut pas faire n'importe quoi avec le président-fondateur, nous avons tous du respect pour son parcours", résume un des principaux dirigeants du parti (...) "Notre attachement à Jean-Marie Le Pen n'est plus politique, il est sentimental, résume le collaborateur de l'une des figures du parti. Ceux qui sont au FN depuis longtemps ont de la tendresse et de l'affection pour lui. Ils sont entrés pour lui au FN. C'est pour lui qu'ils y sont restés. Nous avons tous notre point de croix avec le visage de Jean-Marie Le Pen dans notre salon..."  

    Philippe Carhon

  • Il faut trouver le bon équilibre entre la dédiabolisation et la normalisation

    Déjà évoquée ici par de courts extraits, l'interview donnée par Bruno Mégret au Point de cette semaine (articleréservé aux abonnés) est très intéressante car, au-delà de commentaires sur la crise actuelle au FN, l'ancien numéro 2 du FN et président du MNR, aujourd'hui en retrait de la vie politique, développe une analyse très pertinente de la vie politique française à travers un prisme de droite clairement affiché. En voici de plus longs extraits :   

    Sommes-nous entrés dans l’ère du tripartisme ?

    Oui, mais un tripartisme où chacun des trois acteurs se trouve dans une impasse.

    Le PS est dans une impasse idéologique. Car dans le registre de gauche qui est le sien, il n’a plus rien de crédible à offrir : après la retraite à 60 ans, il ne va pas instaurer la retraite à 55 ans et après la semaine de 35 heures, il ne va pas proposer la semaine de 30 heures. Les frondeurs du PS qui voudraient continuer d’aller dans ce sens ne proposent d’ailleurs aucune mesure concrète car aujourd'hui plus rien n’est possible dans cette voie. Les socialistes ont dès lors essayé de trouver une issue idéologique par le truchement des réformes sociétales, comme le mariage homosexuel, mais cette stratégie a ses limites elle aussi, car elle se heurte aux résistances de fond de la société française. En réalité, le PS n'a plus d'identité politique claire.

    L'UMP de son côté est dans une impasse stratégique car, au moment où la société se droitise, elle cherche le salut dans l'union avec le centre. Tout en continuant à s'aligner sur le politiquement correct largement défini par une gauche pourtant défaite.

    Quant au FN, il va bientôt atteindre ses limites faute d'alliés et de crédibilité gouvernementale (...)

    Pensez-vous que la stratégie anti-UMPS du Front national est une stratégie gagnante?

    Il est logique de dénoncer l'UMPS dans la mesure où, depuis des décennies, les dirigeants de l'UMP et du PS mènent pratiquement la même politique. Mais on ne peut pas pour autant traiter les deux camps de la même manière car les militants, les sympathisants et les élus de base de l’UMP n’ont pas les mêmes valeurs que la gauche et s’avèrent idéologiquement beaucoup plus proches des électeurs du FNLa sagesse serait de leur tendre la main. Sinon, il se passera ce qui est arrivé au second tour des départementales : un vote de rejet de l'électorat UMP à l'égard du FN. La politique exige la désignation claire de l'adversaire principal, et pour moi, ce ne peut être que la gaucheQuant à la droite traditionnelle, elle a, au-delà de ses dirigeants, vocation à s'allier avec le FN. Aussi ce dernier, s’il veut la victoire, doit-il développer une stratégie d’alliance et d’union de la droite. Penser qu'on peut arriver seul au pouvoir est une grave erreur, personne n'y est parvenu.

    Mais la droite semble exclure toute alliance avec le FN…

    Cette attitude des dirigeants de l'UMP est absurde : ils se conforment au diktat de la gauche. C’est ce genre de comportement qui les coupe du peuple et les éloigne de leur électorat (...)

    Comment analysez-vous la progression électorale du Front national depuis que Marine Le Pen a pris les commandes ?

    Marine Le Pen a mis en œuvre une partie de la stratégie qui était la mienne. Elle a mené une action efficace de dédiabolisation comme celle que je souhaitais conduire et qui m'avait amené à entrer en conflit avec son père, conflit qui a provoqué la scission entre les partisans de Jean-Marie Le Pen et les miens en 1999. À l’époque, je voulais déjà en finir avec les dérapages et les références sulfureuses qui empêchaient le FN de progresser.

    Elle a aussi, comme je l’avais fait, engagé une stratégie d'enracinement territorial pour disposer partout en France d'élus et de structures qui puissent relayer l’action et le discours. Enfin, elle affiche l’objectif clair d’arriver au pouvoir. La politique en effet n'est pas faite pour témoigner. Elle n’a de sens que dans l’exercice du pouvoir pour servir un idéal au bénéfice de nos compatriotes et de notre nation.

    De ce point de vue, les résultats de Marine Le Pen sont au rendez-vous.

    Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle réussi à mettre cette stratégie en place alors que vous avez échoué ?

    Elle a pu le faire parce qu’elle est la fille de son père. Le Pen a toléré de sa part ce qu'il refusait obstinément lorsque cela venait de moi.

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    Philippe Carhon

  • Bruno Gollnisch : L’enjeu

    Marine était hier soir l’invitée du JT de TF1 dans lequel elle a rappelé son souhait de s’opposer  à  la candidature de Jean-Marie Le Pen aux régionales en PACA. Elle a également  annoncé  la convocation de celui-ci   «devant le bureau exécutif» du Mouvement, «siégeant en sa qualité de structure disciplinaire», suite aux propos tenus par  Jean-Marie Le Pen dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin et dans l’entretien accordé à l’hebdomadaire Rivarol. «C’est le phénomène de la récidive. On a le sentiment dans cette interview qu’il y a toutes les provocations qui sont réitérées. C’est une grande lassitude et incompréhension de la part des adhérents, des électeurs du FN, des militants, des candidats, qui ne comprennent pas pourquoi le président d’honneur pour lequel ils ont une très grande affection, (…) s’acharne à affaiblir le FN, encore une fois avec des propos qui sont totalement en rupture avec la ligne (du FN) » a-t-elle déclaré. Bruno Gollnisch a été beaucoup sollicité ces toutes dernières heures par les journaux,  radios et les chaînes d’infos, pour réagir à ce  passage de Marine sur TF1. Disons le tout net, Bruno qui  invite au sang froid, prêche l’apaisement, la conciliation,   n’a pas souhaité répondre aux sollicitations médiatiques. Il a déjà donné son sentiment et sa conduite reste celle d’un partisan inlassable du rassemblement, de la réunion au sein du Front de toutes les patriotes, au-delà de leurs sensibilités particulières. Il  ne faudra pas compter sur lui, avant la réunion du Bureau Politique le 17 avril,  pour réagir plus avant. Il  refuse de  servir un tant soit peu  d’instrument aux adversaires de l’opposition nationale  qui spéculent sur son affaiblissement  à quelques mois d’un scrutin majeur.

     La cohérence est une des condition indispensables  du succès en politique.  Depuis son accession, incontestable et incontestée,  à la présidence du FN, avec le soutien de Jean-Marie Le Pen,  Marine  défend une ligne politique, stratégique, programmatique qui possède incontestablement sa  cohérence.

     En l’espèce bien sûr,  le maintien du socle fondamental de ce qui est le combat historique du FN. La défense de  notre identité et souveraineté nationales, que l’on peut synthétiser sous le vocable de Priorité nationale.  Et la  volonté d’axer notre discours sur les questions sociales et économiques pour élargir notre audience, en défendant une alternative  à ce que l’on pourrait appeler, pour faire simple, l’euromondialisme.

     L’accélération du déclin français, de la crise sociale, économique, identitaire, légitime comme jamais cette constance du FN,  le programme qu’il porte  depuis des décennies. C’est cette cohérence,  cette alternative là  répétons-le, qui permet d’agréger, de fidéliser des électeurs, d’engranger les sympathies des Français.

     Avec un succès indéniable depuis 2011 comme en atteste la montée en puissance électorale du FN,  élection après élection.  Le FN a aujourd’hui  atteint la masse critique  des 25-30% qui lui permet de remettre en cause l’hégémonie gauche-droite, de se retrouver de fait   en tête-à-tête avec le parti unique UMPS. Certes, il reste du chemin  à parcourir et les élections départementales ont été ainsi  l’occasion  de constater que la fausse alternance entre partis du Système, ce clivage artificiel gauche-droite  restait structurant et gardait une certaine pertinence pour de nombreux Français. Mais cet échafaudage est de plus en plus branlant,  si l’on en juge par le  scrutin du mois dernier    qui a  vu  moins d’un   électeur inscrit sur trois voter pour les formations de l’Etablissement.

     Dans ce contexte, Bruno Gollnisch, comme d’autres,  a  parfois fait entendre quelques divergences, ou, à tout le moins, exprimé des points de vue différents sur tel ou tel aspect de nos prises de position, tant il est vrai que le FN n’est pas une secte.   De sensibilité peut être  moins étatiste en matière économique, pouvant aussi regretter parfois que l’accent mis sur la défense des valeurs traditionnelles  soit moins prégnant qu’avant, Bruno reste aussi fondamentalement  attaché à la défense de la liberté d’expression, à la  lutte essentielle  contre le terrorisme intellectuel, les fausses idoles,  les lois liberticides.

     En l’espèce un  combat pour des  valeurs civilisationnelles, difficile,  clivant certainement,  car il expose particulièrement à l’hystérie hargneuse de la Caste ; mais un combat  mené là aussi depuis toujours par l’opposition nationale.  Toutes choses  qui bien évidemment ne doivent pas brouiller pour autant la clarté du message frontiste visant à répondre   aux désarrois, aux problèmes pratiques, quotidiens, subis par nos compatriotes et encore moins nuire à la cohésion du FN. C’est sur cette ligne de crête que campe Bruno Gollnisch.

     Cette différence d’état d’esprit, d’idéal, entre le Mouvement national  et les partis du Système,  a d’ailleurs été illustrée par le publicitaire, cofondateur de l’agence Euro-RSCG et proche ami de Nicolas Sarkozy,  Jacques Séguéla.  Un fils de pub particulièrement  bien introduit au sein des Etats-majors de l’UMP et du PS. On lui doit notamment la campagne d’inspiration  pétainiste de Mitterrand en 1981 (« la force tranquille », avec son visuel   terroir et clocher , très France éternelle), celle désastreuse de Jospin  en 2002, ou encore  la pathétique  formule : «  celui qui n’ a pas  de Rolex à cinquante ans a raté sa vie »…

     M. Séguéla  se félicite ainsi aujourd’hui  dans le quotidien 20 minutes de la volonté de M. Sarkozy de rebaptiser  l’UMP par « Les Républicains », « le seul nom possible ». « Les Républicains, c’est chargé de sens et d’histoire. Cela rappelle les vertus républicaines, dont la première est de rassembler les Français. C’est porteur d’apaisement ».

     Il propose dans la foulée au PS de se rebaptiser … « Les Démocrates, ou pourquoi pas, les Socialistes ». Un  ravalement de façade nécessaire, un coup marketing nécessaire dit-il,  car  «les Français ne supportent plus (le)  mot (parti) ». « Ils rejettent la classe politique. Ils en ont assez également des sigles, l’UMP, le PS, le RPR. Le FN ne pourra plus renvoyer ces partis dos-à-dos avec la formule UMPS… ». « Entre Républicains et Démocrates, il n’y a pas de place pour (le FN).  Les Patriotes ? C’est guerrier. Tout le contraire de l’apaisement ».

     Puisse M. Séguéla être entendu dans sa volonté de clarifier le débat !  Formations  atlanto-bruxelloises, Républicains et Démocrates d’un côté,  parti-pris sémantique   américanomorphe,  s’inspirant  d’un système états-uniens ou les candidats sont les porte-drapeaux, les prisonniers, les  pions des multinationales, des lobbies divers et variés, qui font et défont les impétrants à la Maison Blanche.  Et de l’autre,  les patriotes du FN  qui se lèvent contre  la mort plus ou moins douce et apaisée de notre nation que portent en germe les politiques de l’UMPS. Voilà l’enjeu, le seul qui vaille:  faire échec au mondialisme, porter  nos idées de renaissance nationale au pouvoir. C’est cet idéal qui lie entre eux les hommes et les femmes du Front National,  anciens ou nouveaux militants,  dans une lutte dont l’importance dépasse de loin nos petits intérêts personnels. Il convient à chacun d’entre nous de ne pas l’oublier.

    http://gollnisch.com/2015/04/10/lenjeu/

  • Comment le "ni droite ni gauche" nuit au FN

    Les résultats du 2nd tour des départementales sont venus doucher les espoirs des militants FN, qui croyaient encore que l'UMP était exsangue, prête à exploser. Certes, le FN compte 62 élus, un record, mais l'espoir entretenu depuis 2012 de voir l'UMP se diviser s'efface. Il faut dire qu'à l'UMP ce qui rassemble (le financement électoral, les places d'élus...) est plus fort que ce qui divise (les idées).

    Et la grande majorité des électeurs de droite, pourtant proches de bon nombre d'idées défendues par le FN (sur l'Europe, l'immigration, la sécurité...), a préféré continuer à voter pour le parti de Sarkozy. Pourquoi ? Simple frilosité due à la diabolisation du FN ? Auquel cas, il faut comprendre la polémique actuelle autour de Jean-Marie Le Pen comme une aubaine pour terminer la dédiabolisation du parti.

    Au FN, où le débat d'idées est quasiment interdit (et c'est désormais Jean-Marie Le Pen qui en fait les frais), l'heure n'est toujours pas à la remise en question. La politique du ni-ni, tant moquée à l'égard de Sarkozy, profite plus à l'UMP que le ni-ni, ni droite ni gauche, du FN.

    Dans Valeurs Actuelles, Julien Rochedy, ancien patron du FNJ, a pourtant décidé de briser le consensus obligatoire du FN en signant une tribune, dans laquelle il écrit :

    "[...] Le constat est sans appel : en l’état, le FN n’a finalement pas beaucoup “mordu” sur l’électorat UMP, ou du moins pas autant qu’on aurait pu l’attendre. L’UMP, par conséquent et miraculeusement, reste en vie.

    Comment l’expliquer ? Ce que les observateurs n’attendaient pas,c’est que le FN dédaigne à ce point d’envoyer ne serait-ce que des “signaux” à cet électorat. Fort de son programme antimondialiste cohérent à défaut d’être parfaitement audible, le FN a dogmatisé ses positions en comptant sur une recomposition radicale des desiderata électoraux. Il a tout misé sur le clivage patriote-mondialiste en sous-estimant la constante droite-gauche du pays. Qu’importe qu’il ait raison ou non dans le fond, car en politique — et je tiens cette maxime de Marine Le Pen elle-même — « n’existe que ce qui paraît exister ». Lorsqu’on fait si peu de clins d’oeil à un électorat, il n’est pas étonnant qu’il ne s’amourache pas.

    Or, cette absence de messages est patente : en économie d’abord, domaine dans lequel le FN s’est évertué à prodiguer un discours macro économique (euro, protectionnisme, État stratège) de manière quasi exclusive, là où, justement, l’électorat dit petit-bourgeois (artisans, commerçants, entrepreneurs, etc.) ne comprend bien souvent qu’un discours microéconomique (fiscalité, économies, droit du travail, etc.), celui-ci touchant précisément à la vie de tous les jours. Pour un mouvement qui se gargarise d’être celui « de la vie des Français », proche de la « réalité », c’est assez étonnant. Alors certes, la macro détermine la micro (du cadre économique général dépend le fonctionnement des entreprises), mais tout de même : l’absence de toute communication sur le sujet, pour ne privilégier que les grandes solutions “macromiraculeuses”, limite sérieusement les percées du FN dans la sociologie du monde du travail indépendant.

    De même, en parlant toujours de « l’État stratège », tout en se gardant bien d’expliquer que celui-ci serait l’inverse de l’État socialiste, bureaucratique et omnipotent, le FN a prêté le flanc à l’accusation d’être, au moins économiquement, d’extrême gauche. [...]"

     

    Michel Janva

     

  • Alain de Benoist. « Le FN aurait tout intérêt à abandonner ses positions jacobines »

    En cette période d’entre-deux tours électoraux, nous avons voulu faire un tour d’horizon de l’actualité avec l’écrivain, essayiste, politologue et philosophe Alain de Benoist, principal théoricien de la Nouvelle Droite dans les années 70, dont l’immense bibliographie n’a d’égal que la méconnaissance que Manuel Valls, Premier ministre, y porte, comme en témoigne son récent accrochage avec Michel Onfray. 
     
    Breizh-info.com : Que vous inspirent les résultats du premier tour des élections départementales en France ? 
    Alain de Benoist : Il n’y a pas beaucoup de choses à dire. Le PS limite la casse, mais reste le grand perdant du scrutin (il est éliminé dans plus de 500 cantons et a d’ores et déjà perdu plusieurs de ses bastions historiques). L’UMP et ses alliés obtiennent de bons résultats, qui vont se confirmer au second tour. Le FN n’atteint pas les 30 % dont le créditaient les sondages, mais n’en réalise pas moins, avec plus de 25 % des suffrages, un score sans précédent, supérieur de 11 points aux cantonales de 2011. Il confirme son implantation locale, arrive en tête dans 43 départements (sur 102) et se qualifie pour le second tour dans plus de la moitié des cantons. Qu’il soit désormais le premier parti de France, ou seulement le second, n’a qu’un intérêt secondaire. 
     
    Le fait important est que ce scrutin confirme la disparition du bipartisme au profit du tripartisme. C’est un fait essentiel, notamment dans la perspective de l’élection présidentielle. Jusqu’à présent, les deux grands partis de la classe dirigeante étaient assurés de se retrouver et de s’affronter au second tour. Ce n’est plus le cas. Si Marine Le Pen accède au second tour, l’un des deux autres n’y sera pas. Il leur faut donc modifier complètement leur tactique. 
     
    J’ajouterai que le tripartisme actuel pourrait bien à terme céder la place à un autre. L’UMP englobe aujourd’hui deux partis différents : un parti centriste libéral et un parti souverainiste. Même situation au PS, où l’on retrouve également un parti centriste libéral, associé à un parti social-démocrate. Il ne me paraît impossible que les deux partis centristes libéraux finissent à terme par fusionner, tandis les souverainistes de l’UMP rejoindraient le FN, les sociaux-démocrates du PS s’agrégeant de leur côté à un nouveau bloc « de gauche ». On y gagnerait en logique et en clarté. 
     
    Breizh-info.com : La stratégie de dédiabolisation entamée par le FN était-t-elle finalement utile ? En Bretagne, le parti cherche à s’implanter durablement avec pourtant un discours très centralisateur, très jacobin . N’est-ce pas voué à l’échec dans une terre aussi résistante au centralisme ? 
    Alain de Benoist : L’époque de la diabolisation du FN est terminée. Personne n’y croit plus. C’est l’une des raisons pour lesquelles le parti de Marine Le Pen commence à s’enraciner dans des régions qui lui étaient auparavant plutôt inhospitalières. 
    Cela vaut aussi pour la Bretagne, comme en témoigne l’exemple des Côtes-d’Armor. Je ne doute pas de l’hostilité des Bretons au centralisme, mais je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui cette préoccupation l’emporte chez eux sur celles qui sont liées à l’immigration et au chômage. 
     
    Cela dit, je suis de ceux qui trouvent détestables les positions jacobines, « nationales-républicaines » et « anti-communautaristes » du Front national. 
     
    Le FN aurait à mon avis tout intérêt à les abandonner, mais il ne faut pas se faire d’illusions : le régionalisme n’est pas dans son logiciel. 
     
    Breizh-info.com : Comment voyez-vous l’évolution de la France dans les années à venir ? 
    Alain de Benoist : Je ne fais pas profession de lire l’avenir. La France est aujourd’hui un pays fatigué, démoralisé, comme vidé de son énergie. Les gens ne font confiance à personne et doutent de tout. Crise morale, dissolution des repères, disparition des liens qui libèrent, extinction des grandes passions collectives – on vit dans la misère spirituelle et matérielle, affective et sociale, mais sous l’horizon de la fatalité. 
     
    Éclatent parfois des colères, mais qui ne durent pas et ne n’assortissent d’aucun véritable projet politique ou idéologique. J’ai eu l’occasion d’écrire récemment qu’il n’y a de perspective révolutionnaire que lorsqu’une reconstruction idéologique radicale rencontre un mouvement social réel. Il me semble qu’on en est encore loin. Tout ce que l’on peut constater, c’est la désagrégation progressive de tous les cadres institutionnels que nous a légués la modernité. 
     
    Comme nous vivons à l’heure actuelle dans une ère de transition, l’histoire reste plus que jamais ouverte. Mon sentiment est que les choses ne bougeront vraiment en France que sous l’effet d’événement graves qui se dérouleront à une échelle bien supérieure à celle du cadre national. Et que ces événements seront d’une nature très différente que ce dont on parle aujourd’hui le plus. 
     
    Breizh-info.com : L’acharnement de Manuel Valls contre une partie du peuple Français est-il le syndrôme d’une disparition programmée du PS ? Ou bien du basculement vers un totalitarisme de moins en moins caché ? 
    Alain de Benoist : N’exagérons rien. A moins qu’il ne soit atteint de façon précoce d’une maladie neurologique, Manuel Valls s’agite dans le vide. En multipliant les coups de menton mussoliniens sur fond de gestuelle empruntée à Louis de Funès, il se rend tout simplement ridicule. Sa seule préoccupation, c’est d’être candidat à la présidentielle de 2017, de faire en sorte que le PS accède au second tour et, quoi qu’il en dise, que le FN y soit aussi. 
     
    Breizh-info.com : Le mot « république » est omniprésent, dans tous les partis politiques. Qu’est-ce-que la République Française et ses fondements ? La démocratie ne doit-t-elle pas triompher de la République ? 
    Alain de Benoist : Si le mot « république » est omniprésent, c’est qu’il ne veut plus rien dire. La classe dirigeante nous rebat les oreilles à propos des « valeurs républicaines », mais il n’y a pas de valeurs républicaines, il n’y a que des principes républicains. Encore faudrait-il préciser de quelle République on se réclame. De la Ière, celle de la loi des suspects, de la Terreur et du génocide vendéen ? De la IIIe, celle de la colonisation des « races inférieures » patronnée par Jules Ferry et les tenants de l’idéologie du progrès ? De la IVe, restée célèbre par son instabilité ? 
     
    Je trouve pour ma part révélateur que la classe dirigeante préfère évoquer des « valeurs républicaines » plutôt que les valeurs démocratiques. Les premières renvoient principalement à l’État, tandis que les secondes privilégient le peuple (souveraineté étatique et souveraineté populaire ne sont pas la même chose). 
     
    Or, le fossé séparant les peuples des élites mondialisées ne cesse de se creuser. Le peuple rejette spontanément les mots d’ordre de la Nouvelle Classe. La Nouvelle Classe se méfie du peuple, qui pense mal et ne vote jamais comme on lui dit de le faire. D’où les critiques contre le « populisme », manière élégante d’avouer qu’on méprise le peuple et qu’on aspire par-dessus tout à gouverner sans lui.