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élections - Page 567

  • "Il faudra donc que LMPT concoure d’une façon ou d’une autre à l’expression du suffrage"

    Georges Michel, candidat FN à Bollène où il s'était désisté au profit de la Ligue du Sud, réagit à la mutation de la Manif pour Tous en parti politique :

    "Avouons-le, on a connu des fondations de partis politiques un peu plus glorieuses et porteuses de sens que l’érection de la Manif pour tous en parti pour raison « technique », qualificatif utilisé par Mme de La Rochère, sa présidente, pour justifier cette décision la semaine dernière (...)

    Et pourtant, la Constitution, en son article 4, reconnaît aux partis leur rôle dans le fonctionnement de la démocratie : « Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage »,suffrage qui peut être direct ou indirect, comme le précise l’article 3. Ce n’est pas rien etcela justifie pleinement que l’on puisse accorder des déductions fiscales aux personnes physiques qui font des dons aux partis.La démocratie n’a pas de prix !

    Il faudra donc que LMPT concoure d’une façon ou d’une autre à l’expression du suffrage,suffrage qui ne s’exprime pas en manifestant mais en votant, s’il veut honorer le rôle que lui confère notre Constitution. Or, les responsables de ce parti flambant neuf nous annoncent qu’il n’est pas question de présenter des candidats aux élections. À voir… Si c’est une promesse, on sait ce qu’il en est en politique ! Ce serait, en tout cas, une première.

    Alors, il faudra au minimum que LMPT donne des consignes de vote à l’occasion des prochains scrutins. Par exemple, les régionales en PACA. Pour la liste de Marion Maréchal-Le Pen, qui fut pratiquement de toutes les manifs en 2013 et dont le parti est le seul (à l’exception du microscopique Parti chrétien-démocrate), en bureau politique, à s’être prononcé pour l’abrogation de la loi sur le mariage homosexuel ? Ou bien, pour la liste conduite par M. Estrosi qui, personnellement, se réjouit de marier des homosexuels à Nice et dont la formation politique reste, pour le moins, floue sur ce sujet épineux ? Pas socialiste, tout de même, non ! (...)Abstention, alors ? Tout ça pour ça, dira-t-on…

    Oui, il faudra bien que LMPT concoure d’une façon ou d’une autre à l’expression du suffrage. Sous peine de prendre le risque de voir des contribuables, un peu à cran par les temps qui courent, demander devant la justice administrative les raisons d’accorder la fameuse déduction fiscale de 66 % aux donateurs de LMPT. Mesquin ? Non, technique."

    Philippe Carhon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html/page/2/

  • Grand Satan, petits Satans, diabiolisation, dédiabolisation…

    La liberté d’expression oui, mais elle ne doit pas servir à propager la haine et stigmatiser une partie de la population. C’est au nom de cette conviction que six auteurs de l’association mondiale d’écrivains PEN basée aux Etats-Unis, -Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi-, ont annoncé qu’ils ne participeront pas au gala annuel du PEN American Center, qui doit se tenir le 5 mai. C’est en effet au cours de celui-ci que doit être attribué à Charlie hebdo un prix pour «le courage et la liberté d’expression». Un refus de récompenser ce journal libéral-libertaire qui a scandalisé l’écrivain indien Salman Rushdie. Ce dernier, qui vit toujours dans la clandestinité depuis 27 ans du fait de la fatwa le condamnant à mort après la publication des Versets sataniques, a traité de fiottes (pussies) ses collègues écrivains refusant de communier dans la célébration de Charlie. Peter Carey, deux fois lauréat du Booker Prize, a affirmé qu’il n’appartenait pas au PEN de «s’immiscer» dans les attentats de Paris. «Tout cela a été aggravé par l’apparent aveuglement du PEN vis-à-vis de l’arrogance culturelle de la France, qui ne respecte pas son devoir moral à l’égard d’une grande partie de sa population» -comprendre les musulmans Français, ou vivant en France- a déclaré M. Carey. Francine Prose a précisé de son côté que son soutien inconditionnel à la liberté d’expression n’empêche pas qu’elle considère la remise d’un prix comme «une marque d’admiration et de respect». Or elle est en est dépourvue à l’égard de Charlie Hebdo du fait de son islamophobie: «Je ne peux pas m’imaginer être dans le public au moment de la standing ovation en l’honneur de Charlie Hebdo». Comme il aurait été plus simple si Charlie s’était contenté de de souiller les symboles et d’insulter grassement la foi des catholiques français…

    Si la tuerie qui a décimé Charlie hebdo n’a pas dédiabolisé entièrement ce journal à l’étranger, les Français eux aussi, dans leur globalité, sont regardés de travers et considérés comme autant de petits satans à rééduquer par «nos» « élites » du microcosme politico-médiatique. Nos compatriotes seraient ainsi des racistes, invétérés, un ramassis d’êtres frustes, intolérants, pétris de mauvaises pulsions et de clichés nauséabonds sur l’autre, l’étranger… C’est que l’on peut en tout cas se demander à la lecture de l’article du politologue de gauche Thomas Guénolé, publié dans l’Obs le 16 avril , commentant les résultats «terrifiants»,  « qui donnent la nausée », de la «grande enquête sur la tolérance en France pour l’année 2014 » réalisé par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et rendu public le 9 avril.

    « Oui, les Français sont lourdement racistes. Ce n’est pas une opinion : c’est un constat scientifique » déduit M. Guénolé de la lecture de ladite enquête. «Pour 1 Français sur 10, traiter quelqu’un de sale Noir ne doit pas être condamnable en justice. Pour 6 Français sur 10, les juifs ont un rapport particulier à l’argent. Pour 4 Français sur 10, les juifs ont trop de pouvoir en France.Pour 6 Français sur 10, on a plus de chances d’accéder aux aides quand on n’est pas Français. Pour 4 Français sur 10, les Arabes constituent en France un groupe à part. Pour 8 Français sur 10, non seulement les Roms exploitent très souvent leurs enfants, mais ils vivent essentiellement de vols et de trafics. Le reste est à l’avenant »

    Alors que faire? «En premier lieu, il est urgent que les médias mettent devant leurs responsabilités les éditorialistes qui propagent des idées racistes (…) Or, dans les cas malheureusement récurrents d’éditorialistes tenant des propos incontestablement racistes, on assiste depuis une dizaine d’années à un assoupissement généralisé de leurs confrères, leur capacité d’indignation et de contre-argumentation vigoureuse s’émoussant de plus en plus sous l’accusation d’être politiquement correct». «Pour mémoire, ce ne sont pas les contradicteurs d’Eric Zemmour qui sont politiquement corrects: c’est juste Eric Zemmour qui est raciste ».

    Il faut aussi «Boycotter les auteurs de propos racistes» et «mettre à la télévision davantage de présentateurs qui ne soient pas des hommes blancs (…) ». «Enfin, il est indispensable et urgent d’ouvrir un vrai débat national sur le racisme en France. Il ne s’agit plus d’ânonner paresseusement, mécaniquement, que le-racisme-c’est-mal. Il faut qu’on en parle vraiment : en organisant des débats contradictoires, en donnant la parole à des témoignages de victimes du racisme ordinaire, en multipliant les reportages, en diffusant des documentaires sur ce problème ». Bref, il faut que « les grands médias assument un rôle de pédagogie antiraciste » insiste Thomas Guénolé.

    Et nous qui pensions que la doxa multiculturaliste, l’apologie de la société ouverte, métissée, mondialisée était ultra-dominante dans les médias, les éditoriaux, les analyses politiques et sociétales, mais aussi dans les émissions de fictions et de divertissements… Et bien non, ce n’est jamais assez. A défaut de pouvoir changer la réalité, la seule réponse des apôtres du vivre-ensemble consisterait donc à redoubler de propagande («pédagogie») antiraciste pour convaincre de l’efficacité de leur modèle cosmopolite et des joies de l’immigration planétaire…

    Pédagogues antiracistes qui se trouvent fort dépourvus quand il sont confrontés à des «jeunes issus de l’immigration» qui votent FN. Le phénomène a toujours existé depuis l’émergence électoral du Front, il reste certes assez (très) marginal si l’on en croit les instituts de sondage, mais il trouble le confort intellectuel manichéen de nombreux observateurs. Le 20 avril Canal+ diffusait ainsi le documentaire de Paul Moreira, «Danse avec le FN», consacré aux nouveaux électeurs du Front National. Au nombre de ceux-ci, M. Moreira a donné la parole au rappeur Edel Hardiess et à quelques uns de ses amis, maghrébins ou africains, qui entendent par leur vote laisser une chance à Marine et au FN d’accéder au pouvoir.

    Ils expliquent leur souhait par leur rejet de l’UMPS, par une volonté révolutionnaire d’en finir avec le Système, et félicite le  FN pour son refus du communautarisme symbolisé dit ce rappeur, par la non présence de Marine au dîner du Crif ou en Israël. Chacun voit midi à sa porte, ce n’est pas là certainement la préoccupation majeure des électeurs marinistes, mais espérons qu’un Christian Estrosi n’y verra pas la preuve de l’existence d’une «cinquième colonne islamo-fasciste» en lutte contre « la civilisation judéo-chrétienne » !

    Plus sérieusement, un des modèles de MM. Estrosi et Sarkozy, à savoir Bernard-Henry Lévy, (re)donnait la semaine dernière ses éternels consignes contre l’opposition nationale. S’étant fait piquer un nauséabond jeu de mots par un des contributeurs de son blogue  La règle du jeu, commentant la présence de la présidente du FN la semaine dernière à la soirée de Time magazine – «Marine Le Pen invente le petit four crématoire » – BHL est resté dans la lourde métaphore culinaire. «…Face à ces odeurs épaisses qui remontent des cuisines d’un parti qui n’a, sur le fond, guère changé » écrit-il, « un impératif, et un seul, pour les républicains de droite et de gauche : éviter de tomber dans le piège d’une dédiabolisation qui n’est, pour l’heure -, que manœuvre – et en finir, s’il se peut, avec un envoûtement morbide qui laisse le FN, depuis trop longtemps, dicter à la vie politique française son agenda et sa cadence».

    Pour l’heure, l’escroc intellectuel BHL estime donc que le moment de la dédiabolisation n’est pas arrivé. Il faudrait qu’il dise clairement aux Français ce qu’il attend du FN pour que nous puissions un jour recevoir sa bénédiction… De diabolisation-dédiabolisation il était aussi longuement question dans un récent article de Jérémy Collado sur slate.fr faisant le point sur la question en donnant la parole à des spécialistes.

    « Ce qui crée la dynamique électorale du Front, c’est la dédiabolisation assortie paradoxalement d’une très forte image antisystème héritée de son passé, décryptait en avril 2015 Bruno Mégret,  dans une interview au Point.» «Pour Alexandre Dezé, auteur du livre Le Front National: à la conquête du pouvoir?, un parti qui, comme le FN, défend la préférence nationale, soit un principe anticonstitutionnel (…) ou comprend des cadres qui rivalise de déclarations illicites comme celles d’Aymeric Chauprade, ne saurait être considéré comme un parti normal –à condition d’entendre par cette expression un parti ajusté aux normes de notre système politique démocratique (…). «La dédiabolisation du FN ne sera jamais achevée pour la simple raison que si le FN devait se dédiaboliser, il perdrait ce qui constitue l’essentiel de son capital politique sur le marché électoral: sa radicalité. Le FN reste, de ce point de vue, toujours pris dans les mêmes problématiques stratégiques, entre respectabilisation et radicalisation.»

    Pour le politologue Gilles Ivaldi, «la dédiabolisation est un processus encore très embryonnaire et pour l’instant essentiellement cosmétique».«Ce qui se joue ici, c’est une relative institutionnalisation du parti (…) . Pour le reste, le FN reste un parti radical, opposé au système et incapable pour l’instant de trouver des partenaires. Son programme reste le même sur l’immigration, la peine de mort ou la sortie de l’Union européenne. On est encore loin d’un parti normalisé. Avec ou sans Jean-Marie Le Pen.»

    Bruno Gollnisch l’a souvent dit, la vraie raison, de fond, de la diabolisation du FN tient dans sa volonté intransigeante de transmettre notre héritage ancestral, de défendre notre identité et souveraineté nationales. Et les causes de sa dédiabolisation sont à mettre au crédit du talent de Marine et plus largement de l’aggravation d’une crise civilisationnelle, économique, sociale, identitaire, morale multiforme, qui valide avec une justesse accrue les avertissements et analyses prodigués par le FN depuis trente ans. Tout le reste n’est que  pilpoul.

    http://gollnisch.com/2015/04/28/grand-satan-petits-satans-diabiolisation-dediabolisation/

  • Ces maires qui courtisent l'islamisme : un ouvrage exceptionnel selon la revue de l'Académie de géopolitique de Paris

    L'ouvrage de Joachim Véliocas a eu droit à une recension élogieuse dans la revue Géostratégiques (n°44 du 16 avril 2015) :

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    Michel Janva

  • copieurs menteurs

    Sans espoir de sortir de cette crise multiforme,  résignés au déclin de leur pays les Français? Selon l’enquête CSA pour le site Atlantico, parue dimanche, une majorité des personnes interrogées estiment que les principaux responsables politiques feraient «ni mieux ni moins bien» que François Hollande s’ils étaient à la tête de l’Etat. Dans le trio des personnalités jugées a contrario capables de faire mieux que l’actuel président figurent Alain Juppé (37%), Nicolas Sarkozy (34%) et Marine Le Pen (30%). Présidente du FN qui jouit d’un capital de soutien particulièrement élevé chez les agriculteurs selon un sondage BVA pour le site spécialisé Terre-Net, paru le même jour. Ils seraient  36% -contre 24% pour l’ensemble des Français- à se dire prêts à voter Marine en 2017. Français qui ont jugé également la phrase de François Hollande comparant le discours du FN à un «tract du parti communiste des années 70» non fondée. Au terme du sondage Odoxa réalisé pour Le Parisien, 66 % des sondés ne sont pas d’accord avec cette comparaison. Une majorité des personnes interrogées  pense avec raison que les idées du PC et du FN sont éloignées en matière d’immigration (73%), d’éducation (72%), de sécurité (71%), de santé (70%) et sur les sujets économiques et sociaux (66%). Certes, le PC «F» n’est plus que l’ombre de lui-même.  Déserté par les classes populaires, il  ne fait plus peur à grand monde et ne doit sa survie qu’aux largesses des socio-traîtres du PS. Mais son déclin n’apitoie pas nos compatriote puisqu’il recueille dans cette enquête  76 % de « mauvaises opinions » ; un parti  jugé à la fois « sectaire » (54%) et « (appartenant) au passé) » (69%).

     Le Journal du Dimanche publiait également hier un sondage, réalisé par l’Ifop auprès d’un panel de sympathisants de gauche, sur leur dirigeant préféré. Il permet une nouvelle fois de mesurer la profonde désaffection qui frappe le locataire de l’Elysée. François Hollande est ainsi cité par 18% des sondés, devant Ségolène Royal (13%),  mais derrière Martine Aubry (19%) et Manuel Valls (29%). Mais existe-t-il dans la boite à outil de la gauche un candidat de rechange plus performant ? Aucun des frondeurs et autres hollando-sceptiques (Montebourg, Hamon, Duflot) ne parviennent à percer chez les sympathisants de cette famille politique éclatée. Ces derniers savent aussi que la logique des institutions veut que ce soit le président sortant qui se  représente pour un second mandat, logique qui exclut toute primaire au PS pour désigner un autre candidat. D’autant que le Premier ministre  jure de sa parfaite  loyauté, affirme qu’il se bat  pour que François Hollande soit réélu en 2017. Comme l’écrivait Roger Nimier, «la sincérité est presque toujours un calcul adroit»…

    D’un calcul l’autre, la  frontisation du discours, certes très rarement ou jamais suivi d’effet quand elle est au pouvoir, est aussi une constante de la droite pour retenir par le col  un électorat séduit  par l’opposition nationale. Reprenant peu ou prou  les termes d’une récente vidéo du député européen FN Aymeric  Chauprade, Christian Estrosi, député-maire de Nice et candidat à la présidence de la région PACA,  a fait « très fort » dans ce registre  hier sur le plateau de  France 3.  

     Il y a,  a-t-il dit, une  «cinquième colonne» islamique présente sur notre territoire qui se prépare à entrer en guerre contre la France.  « C’est une troisième guerre mondiale »,  contre  la « civilisation judéo-chrétienne », «qui nous est déclarée, il faut en être conscient »,  via « des réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins ». Et  M.  Estrosi d’ajouter encore : «quand on a dit tous les jours à la télévision pendant la chasse aux frères Kouachi que ce sont des Français parce qu’ils ont une carte d’identité française, et bien non… On est un Français quand on n’est pas un ennemi de la France. La carte d’identité ne fait pas un Français ! ».

     Peut-on rêver plus beau réquisitoire contre la politique…sarkozyste entre 2007 et 2012 ? Elle s’est soldée par une immigration légale record (officiellement un million d’immigrés supplémentaires en cinq ans), la fabrication à la chaîne de Français de papier via le droit du sol, le maintien du regroupement familial;  l’embrigadement  de la France pour participer à la déstabilisation de la Syrie, à la liquidation de la Libye, qui ont été la cause d’une extension du terrorisme islamiste et d’une explosion de l’immigration clandestine.

     Pareillement, nous avons entendu ces dernières heures le député UMP des Français de l’étranger Thierry Mariani ou encore son collègue des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, dire que la politique menée par Christiane Taubira sur le plan pénal  «menace la République ». Ils font allusion à la baisse de 3%  sur un an, du nombre de détenus présents dans les prisons françaises avec 66 761 détenus observés au 1er avril 2015 contre 68 859 l’année précédente à la même période.

     Dans ce contexte, il est juste de dire que  cambriolages et violences sont  en  hausse depuis trois ans, mais il convient de rappeler, comme nous l‘avons déjà fait,  l’incapacité qui fut aussi celle de l’UMP à  enrayer vraiment une délinquance qui a continué de progresser entre 2002 et 2012. D’autant que le laxisme reproché (justement) à  la réforme pénale de Mme Taubira était déjà contenu en germe dans la loi sur les peines planchers du précédent gouvernement Fillon  qui peuvent être assorties en tout ou partie du sursis. Une loi sans effet puisque le texte comporte une dérogation de «circonstances exceptionnelles» systématiquement appliquée par les juridictions. De même, c’est Nicolas Sarkozy qui a supprimé la loi –trop rarement appliquée- permettant d’expulser un criminel étranger du territoire national une fois sa peine exécutée, appelée bien improprement selon la terminologie gauchiste « double peine ».

     Dans le passé déjà, note Bruno Gollnisch,  la droite n’a pas hésité à muscler son discours pour tenter de  faire reculer  le « danger FN ». Le cas d’espèce étant la Plateforme de gouvernement  RPR-UDF , à l’occasion des législatives de 1986, dont 80% des mesures étaient semblables à celles énoncées par le programme du FN.

    Dans un entretien accordé au site Atlantico, Sébastien Huygue, porte-parole de l’UMP, justifie ce durcissement actuel de l’UMP comme relevant d’une nécessité de survie pour son parti : « il n’y a pas de thème à abandonner au Front National : la souveraineté, la fierté d’être Français, nos valeurs, ne doivent pas être des thématiques abandonnées à l’extrême droite. Nous devons nous emparer de tous les sujets, y compris de ceux qui sont sensibles. L’assimilation, la laïcité, nos frontières, notre identité sont des thèmes qui nous préoccupent (…) ».

     M. Huygue a cependant confirmé que le  débat sur l’identité nationale, initié sur les conseils de Patrick Buisson,  mais décrit finalement  comme une erreur par  Nicolas Sarkozy, serait vidé de sa substance à l’avenir. Il sera remplacé par la simple exaltation, plus consensuelle, des valeurs de la  république: «le débat sur notre identité (sera abordé)  à partir de la culture plutôt que par le biais de l’immigration».

    Ce qui est en effet une obligation pour les dirigeants du premier cercle de  l’UMP qui  ne remettent pas en cause l’idéologie du métissage laïque et obligatoire,  la poursuite des flux migratoires, ce qui reviendrait dans le cas contraire  à se mettre à dos le Medef et à s’émanciper de la doxa mondialiste et des entités supranationales dont Nicolas Sarkozy est un des fourriers. Alors espérons que les Français  préféreront vraiment des nationaux originaux aux (mauvais) copieurs.

    http://gollnisch.com/2015/04/27/copieurs-menteurs/

  • Le « sens de l’histoire » « républicaine » sarkozyste

    A l’occasion du sommet extraordinaire qui a réuni hier les dirigeants européens, il a été décidé de porter le le budget de l’opération de surveillance et de sauvetage en mer Triton à 9 millions d’euros par mois (au lieu de trois actuellement) et d’obtenir l’accord de l’ONU pour mener des actions militaires contre les trafiquants de Libye convoyant les immigrés vers l’Europe. Concernant  l’accueil et la prise en charge des clandestins à leur arrivée,  l’unanimité est moins évidente. Face à des opinions  publiques vent debout contre toute nouvelle immigration massive,  la prudence a été de mise chez des gouvernants soucieux de ne pas faire enfler la vague antibruxelloise. Le plan d’action proposait aux Etats membres de l’UE d’accueillir «au moins 5.000 personnes» ayant déjà obtenu le statut de réfugiés. La France prendra sa part «en accueillant entre 500 et 700 Syriens», a annoncé François Hollande. Mais la chancelière Allemande Angela Merkel a précisé qu’aucun chiffre ne figure dans la déclaration finale «parce que nous pensons que 5000 n’est pas suffisant». Il est vrai que les commentateurs sont nombreux à répéter en boucle, à essayer den nous persuader que sans l’apport de l’immigration l’Allemagne mourra avant la fin du siècle. Une Allemagne riche mais il est vrai très  vieillissante avec trop peu d’enfants –« un cercueil en or » selon l’expression de Jean-Marie Le Pen-  qui  est condamnée, obligée de s’ouvrir toute grande à un apport de sang neuf…plutôt que de mettre  en place une politique nataliste autochtone vigoureuse, d’incitation au renouvellement  des générations, mais qui serait frappée d’horribles connotations historiques…

     D’ Histoire il est  aussi question à l’UMP puisque c’est une dimension historico-idéologique que veut donner Nicolas Sarkozy à son combat contre le FN. Combat qu’il entend gagner en 2017 grâce à une «martingale» rapportait Le Monde : «exclure toute alliance avec le FN mais reprendre ses thématiques traditionnelles (dénonciation de l’immigration, du communautarisme et de l’assistanat), tout en se démarquant sur le projet économique». «Lutte à mort» contre l’opposition nationale qui justifierait également  le changement de nom de l’UMP (trop entachée par les affaires)  transformée en « les Républicains ».

     Lors de la réunion publique qui s’est déroulée mercredi à Nice en soutien à Christian Estrosi,  l’ancien chef de l’Etat a tenté de justifier son choix : «la gauche, ils sont d’abord socialistes (sic), ensuite républicains. Nous, nous sommes d’abord républicains, ensuite gaullistes, libéraux, centristes, radicaux ». Un aveu qui permet aux Français de juger de la différence profonde de nature existant entre les partis du Système, cette droite là d’un côté et le Front National de l’autre dont les membres, qui peuvent être de sensibilités différentes, sont   d’abord et avant  tout  des patriotes de l’espèce amoureuse, c’est-à-dire des nationaux, des défenseurs du fait national.

     La journaliste Christelle Bertrand, sur le site Atlantico, doute qu’il soit très judicieux de ressortir «une vieille idée» -celle de rebaptiser l’UMP Les Républicains date de 11 ans-,  «plutôt que de plancher sur un concept d’avenir ». « Le choix révèle peut-être, une fois de plus, le vide relatif autour de Nicolas Sarkozy en termes de têtes pensantes.» Elle souligne surtout qu’«on assiste, à travers le choix de ce nouveau nom, à un étrange mouvement idéologique. En effet, Nicolas Sarkozy a expliqué, le 7 avril dernier, lors d’une commission exécutive de l’UMP: quand j’étais président de la République je n’aurais pas dû parler d’identité nationale mais dire que le voulais défendre les valeurs de la République. L’ancien président, en choisissant le nom les Républicains, prend clairement ses distances avec son ancien conseiller Patrick Buisson initiateur du débat sur l’identité nationale, quitte à déboussoler une partie de son électorat attachée à cette notion, quitte à froisser les plus centristes qui y voient une américanisation de la droite française ».

     Cette américanisation actant une mise à  distance de la dimension charnelle de l’identité française au profit des seules règles républicaines n’est pas pour surprendre. C’est ce même  Nicolas Sarkozy qui confessait il y a quelques années à Philippe de Villiers : «Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir ».  Du passé faisons table rase,  à l’image d’un  avenir  hors sol,  coupé de ses racines profondes dans l’imaginaire sarkozyste.

     A Nice M.  Sarkozy s’est pourtant fait le chantre de la  Provence, symbole de la «civilisation méditerranéenne», «lieu du raffinement, de la culture»… à la transmission de laquelle, plus généralement,  a renoncé l’UMP  au pouvoir.

     Dans une récente tribune publiée dans Le Figaro, Madeleine Bazin de Jessey,  agrégée de Lettres classiques,  porte-parole de Sens Commun, secrétaire nationale en charge des programmes de formation à l’UMP, dénonçait (avec raison)  les «nouveaux programmes d’histoire pour le collège». «Ainsi, l’étude de l’Islam sera obligatoire, mais celle du christianisme médiéval facultative – ceux qui choisiront de l’enseigner devront le faire uniquement sous l’angle de l’ emprise de l’Eglise sur les mentalités rurales. Dans une société en mal d’intégration et de cohésion nationale, on ne manquera pas de s’étonner d’une curiosité si grande pour les religions venues d’ailleurs, et d’une révulsion si manifeste pour nos racines (…). N’est-ce pas pourtant en redonnant à l’élève ces racines que nous le rendrons d’autant plus ouvert à l’altérité? (…) ».

     Mme Bazin de Jessey, c’est un comble, semble souffrir de trou de mémoire ou ignorer ( ?)  que cette évolution (involution) ,à été accompagnée, propagée, encouragée, actée par les ministres de l’Education, bien peu nationale,  que furent dernièrement  sous la droite au pouvoir Xavier Darcos et Luc Chatel.

    En 2010, l’historien Dimitri Casali s’était  justement  ému de ce que  «Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l’Empire romain au IIIe siècle à l’empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles(…). A côté des oubliés et des relégués des programmes, il y a les optionnels… » et « parmi ces périodes optionnelles figure le premier Empire (1804-1815). »

     «(…) Clovis, Louis IX, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon Ier… La disparition ou l’amenuisement de ces souverains et de leur règne laisseraient-ils penser qu’ils n’ont plus de réalité historique? (…).  «La même question peut être posée concernant la relégation du règne de Louis XIV en fin de programme de cinquième. Pourquoi faire disparaître ou réduire des règnes notamment caractérisés par le rayonnement de la France à l’étranger? »…parce que tout rêve de grandeur et de fierté nationale doit être banni des cerveaux des jeunes Français ?

    Dans les faits « François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon sont en effet réduits à leur plus simple expression au profit l’ouverture aux autres civilisations de notre monde, comme les empires africains du Songhaï et du Monomotapa »…

     De la même façon relevait-il encore, «la disparition de dates et de périodes capitales de l’histoire de France poursuit-il, ainsi que le système des options aboutissent à une Histoire à trous, lacunaire, atomisée, qui rend beaucoup plus difficile l’assimilation par les élèves de la chronologie, cette juste représentation de la profondeur historique (…). La chronologie serait-elle devenue démodée? ».

    «Un peuple qui oublie son Histoire est un peuple perdu » soulignait encore M. Casali . Mais notait alors Bruno Gollnisch,  est-il encore autorisé aux Français d’imaginer leur avenir à la lumière de leur grand passé historique? Cela est-il compatible avec le progressisme et le « sens de l’histoire » socialiste ou sarkozyste ?

    Une amnésie voulue, entretenue qui s’insère dans une perspective d’abrutissement, d’endoctrinement, de déracinement et d’acculturation des peuples , changés en « masses », réduits à de simples agglomérats de tubes digestifs. Le tout au nom de « l’intégration », de la propagande visant et à accélérer la mise en place du « village planétaire », d’une gouvernance mondiale qui suppose largement de faire table rase du passé…Certes nous l’avons vu, au-delà des propos d’estrade, tout cela « laisse froid » le président de l’UMP.

    http://gollnisch.com/2015/04/24/le-sens-de-lhistoire-republicaine-sarkozyste/

  • Pas de souverainiste pour la primaire UMP ?

    Matthieu Chaigne, co-fondateur du site Délits d'Opinion, écrit dans Le Figarovox:

    "C'est tout le paradoxe de cette primaire. Censée départager les différents courants qui composent la grande famille de droite et du centre, cette élection interne frappe par la gémellité de ses candidats. Europhiles, biberonnés à la potion d'un libéralisme bon teint, les candidats putatifs ou déclarés varient seulement sur le remède qu'il faudrait administrer à la France.

    Un casting qui révèle en creux la disparition de la droite dite souverainiste. Ce courant, porté notamment par un Philippe Seguin, a constitué le creuset du RPR d'hier, à la fois eurosceptique et profondément attaché à la place de l'État. [...] Pourtant, ces idées loin d'être mortes, rencontrent un vif écho. [...]

    L'Europe est la seconde pomme de discorde de la droite: face à des candidats qui jouent sur les termes, critiquent l'Europe mais refusent d'assumer une critique radicale, les Françaizs ont clairement basculé. Pour une majorité d'entre eux, l'Europe joue contre leurs intérêts. Incapacité à juguler les flux migratoires, source de destruction d'emplois, cheval de Troyes d'une économie libérale: l'Europe porte le chapeau du déclassement.

    L'idée d'un retour en arrière n'est plus taboue pour les Français. Et encore moins à droite: 67% d'entre eux souhaitent renforcer les pouvoirs de décision de notre pays, même si cela doit conduire à réduire ceux de l'Europe. Au cœur de cette idée ressurgit un thème esquissé pendant la campagne de 2012, celui de retrouver la maitrise de son destin, de conserver son identité, son modèle. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Gabrielle Cluzel : « La fracture porte un nom: l'identité »

    Il n'est pas besoin de présenter aux lecteurs de Monde et Vie Gabrielle Cluzel, dont la plume brillante et vive leur est familière. On la retrouve avec bonheur sur le site du Boulevard voltaire et, bien sûr, sur son propre blog... entre autres. Elle répond ici à notre enquête sur la droite.

    Monde et Vie : Gabrielle Cluzel, pensez-vous que les notions de droite et de gauche aient encore on sens aujourd'hui ?

    Gabrielle Cluzel : A défaut d'avoir encore un sens, elles ont encore une utilité : elles sont une commodité de langage, dont je reconnais user moi-même. Mais dans les faits... On assiste à une recomposition du paysage, dans une sorte de tectonique des plaques politiques, et ceux dont les grosses maisons bourgeoises sont sur la ligne de fracture, comme le PS et l’UMP, se retrouvent dans la mouise. Pour le moment, ils parviennent encore à faire le grand écart, mais on sent bien que le grand plongeon est imminent. La belle bâtisse va s'effondrer à grand fracas. Cela m'a spécialement frappée lors du meeting de Sens commun précédant l'élection du président de l'UMP. Je regardais autour de moi, pendant l’intervention de Nicolas Sarkozy : mais qu'avait donc a faire cette population LMPT catholique, traditionnelle, enracinée, polie et méritante, élevant ses enfants dans la rigueur et la discrétion, sagement assise dans la salle, avec ce type sur la tribune qui en était tout le contraire : « show off », bling-bling, toujours entre deux avions, dispensant ses conférences en or massif au Qatar, libéral et libertaire - tolérant, d'ailleurs, jusqu'à les tolérer eux-mêmes -, dont l'épouse très « people » se disait publiquement pour le mariage gay et l'adoption par les homosexuels ?

    Mais on peut en dire autant du parti socialiste : comment un ouvrier d'Arcelor-Mittal pourrait-il continuer de cheminer bras dessus, bras dessous, avec un Jacques Attali ?

    La fracture porte un nom; l'identité. Une identité que cette France bourgeoise, cette France bien élevée qui a manifesté pour LMPT, défend à travers la famille, la filiation, identité sexuée.

    Une identité que la France populaire, la France périphérique, comme l'appelle le géographe Christophe Guilluy, veut conserver, elle, en luttant contre l'immigration massive. Animées par un restant de lutte des classes, ces deux France se regardent pour le moment en chiens de faïence, et pourtant si elles se rassemblaient, elles constitueraient une vraie force politique car toutes deux participent de la France « enracinée » celle qui s'émeut de voir disparaître sa civilisation.

    Vous défendez volontiers les familles, notamment dans les colonnes de Monde et Vie. La famille est une réalité qui concerne tout le monde et pourtant, c'est aussi un thème politique souvent classé « à droite ». Comment l’expliquez-vous ?

    La famille n'est pas à droite, mais elle est par essence « enracinée », ne la représente-t-on pas par un « arbre » généalogique ? Elle est un lieu de hiérarchie et d'autorité. File est un lieu d'identité, de traditions communes. Elle est un lieu de transmission, transmission d’un patrimoine génétique, matériel, culturel. Elle est par essence un lieu, disons le mot même s'il est provocateur, d'exclusion, d'amour exclusif, où les liens filiaux, les liens du sang priment sur les autres. Cela ne vous surprendra pas, je préfère mes enfants à ceux des autres. Et je défie n'importe quelle mère de prétendre le contraire... Bref elle est porteuse de valeurs détestables pour la France émancipée et mondialiste que l'on appelle, pour simplifier, la gauche.

    Vous portez un regard volontiers critique et caustique sur les féministes. Le féminisme est-il forcément de « gauche » ?

    Pas du tout, le féminisme est chrétien ! Saint Paul, réputé le saint le plus misogyne de tout le Sanctoral, n'a-t-il pas dit lui-même : il n'y a plus ni juif, ni grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car tous vous êtes un en Jésus-Christ ? C'est la seule religion qui a permis à la femme de relever la tête. Et d'ailleurs, la gauche est si peu féministe qu'elle s'est longtemps opposée au droit de vote des femmes, redoutant que celles-ci ne votent comme leur curé. Mais pour paraphraser Chesterton, le féminisme est une idée chrétienne devenue folle. Le féminisme aujourd'hui est ridicule, dérisoire et nuisible.

    Né, en mini-jupe, sur les barricades de Mai 68, certains l’ont cru mutin comme une parisienne de Kiraz, il est devenu imposant et tyrannique comme une rombière de Faisant. Une rombière acariâtre avec sa moitié, l’homme occidental, faible et maigrelet, qu'elle morigène toute la sainte journée, mais une rombière aveugle et masochiste avec les enfants qu'en couchant avec la gauche, elle a engendrés et réchauffés dans son sein : Islam, libération sexuelle, laxisme judiciaire...

    A quoi sert de réclamer un « e » à la fin de je ne sais quel mot ou de fustiger les cartables roses, si on fait le lit de la burka et de la polygamie, si on laisse galoper les violeurs dans la nature, si on « traite » les petites filles à peine nubiles comme des veaux aux hormones en leur laissant croire que leur fécondité est une affection chronique ? J'arrête là, la liste serait trop longue.

    A quelles conditions et sur quelles fondations pensez-vous que notre société pourrait aujourd'hui se reconstruire ?

    Je crois beaucoup au rapprochement de ces deux France enracinées que j'évoquais tout à l'heure, il me semble que l'Eglise aurait un rôle à jouer dans cette jonction. La France périphérique, face à la montée de l’islam, redécouvre ses clochers, sa crèche, son atavisme chrétien. On sent bien que la laïcité est sur la touche pour lutter contre l’islamisme, et que la riposte ne peut être que spirituelle. C'est le moment d'arroser et de mettre de l'engrais sur ces petites pousses que l’on voit poindre. De réévangéliser. Mais l'Eglise saura-t-elle saisir cette opportunité ? 

     

    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie mars 2015

  • Régionales : l'UMP nomme des candidats qui ne souhaitent pas revenir sur la loi Taubira

    Le politologue Dominique Reynié a été choisi pour diriger la liste rassemblant l'UMP et l'UDI dans la région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon aux élections du mois de décembre. Connu pour ses positions favorables au lobby LGBT, Reynié est un acteur de la dérive vers la gauche de l'UMP, notamment au sein de la Fondation pour l'Innovation Politique. On se souvient que ce "think tank" chiraquien a apporté dès 2005 son soutien au mariage homosexuel : Dominique Reynié avait eu une place centrale dans cette "ouverture" vers les mouvements homophiles les plus extrémistes, dont Act-Up, notamment lors d'un colloque de décembre 2004.

    Candidate pour l'Ile-de-France, Valérie Pécresse considère que l'abrogation de la loi Taubira est définitivement perdue.

    Dans le Sud-Est, le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, également candidat aux régionales, a estimé que si la droite reprenait le pouvoir en 2017, elle ne devrait pas revenir sur la loi Taubira. Ce fidèle de Nicolas Sarkozy a dit avoir plaidé auprès du candidat à la présidence de l'UMP pour "trancher une fois pour toutes" cette question qui divise le parti, afin de "ne plus en faire une affaire de débat". Pour M. Estrosi, la dénaturation du mariage est "une avancée".

    Michel Janva 

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  • Cessons de tout attendre de l'élection présidentielle

    Extrait d'une chronique de Guillaume de Prémare, sur Radio Espérance :

    "(...) Certes, 2017 ne compte peut-être pas pour rien, mais l’enjeu plus profond est ailleurs. (...) La vox populi le sait ou le sent bien : nous sommes entrés en post-démocratie.

    Je suis régulièrement le fil Twitter d’Alexandre Jardin et j’y ai lu cette considération de bon sens : « Il est tout de même ahurissant que nos partis ne mettent pas au cœur de leur projet le rôle effectif donné aux citoyens ». Et pour cause : les partis n’ont aucune envie que les citoyens viennent faire concurrence à leur monopole partagé de la chose publique.

    Alexandre Jardin se dit également « stupéfait que les maires français – élus du peuple – acceptent d’être niés »« Soumission durable ? » demande-t-il ? Ici se situe un problème grave : la confiscation progressive des libertés et responsabilités locales, notamment via la réforme territoriale et les regroupements de communes en hyper-communautés d’agglomérations.

    « Que voulez-vous que j’y fasse ? On n’a pas le choix, le Préfet de Région a pris sa décision », me disait récemment un maire des Yvelines, dépité de voir les prérogatives de sa commune bientôt absorbées par le futur Grand Paris. Juncker a affirmé qu’il n’y avait « pas de processus démocratique possible contre les traités européens », il semblerait qu’il n’y ait pas non plus de processus démocratique possible contre les desideratas technocratiques à l’échelon national.

    La post-démocratie présente le paradoxe d’un univers kafkaïen ultra-étatiste et ultra-réglementé au service d’un projet global ultra-libéral lié à la Mondialisation et à la financiarisation. D’une certaine manière, l’Etat est partout là où il ne devrait pas être et quasiment absent là où il devrait se trouver. Quel est le rôle de l’Etat ? Servir et protéger. Protéger le pays et le peuple des prédations des puissants ; servir les libertés et responsabilités locales en favorisant leur déploiement ; arbitrer le cas échéant, selon le bien commun.

    Dans un tel contexte, la politique est-elle encore possible ? Elle ne le demeurera que dans la mesure où les citoyens, avec les élus locaux, avec les responsables économiques et sociaux locaux, s’organiseront pour exercer les libertés et responsabilités qui demeurent et défendre les pouvoirs concrets qui sont en voie de confiscation. Il y a du pain sur la planche… C’est à mon avis la seule planche de Salut."

    Louise Tudy

  • Les sanctions unilatérales violent les accords internationaux

    Interview du professeur Alfred de Zayas, spécialiste du droit international, Genève*

    Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

    A la fin de sa session printanière, le président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a nommé un rapporteur spécial pour mener des investigations au sujet des violations des droits de l’homme lors de mesures coercitives unilatérales (par exemple des sanctions économiques). Cette nomination fut précédée de longues années de débats concernant la mise en cause du droit international par de telles sanctions. (cf. «Horizons et débats» no 6/7 du 9 mars 2015) 
    Le spécialiste du droit international Alfred de Zayas explique dans l’interview ci-dessous à quel point des sanctions unilatérales portent atteinte au droit international.

    Horizons et débats: Dans votre rapport adressé au Conseil des droits de l’homme que vous avez déposé personnellement le 10 septembre 2014, vous mentionnez les mesures coercitives unilatérales, comme par exemple les sanctions économiques, comme étant non-pacifiques et pas en accord avec les objectifs et les principes des Nations Unies. Que vouliez-vous dire par là?

    Alfred de Zayas: Non seulement les mesures coercitives unilatérales, mais souvent aussi les mesures multilatérales, violent autant la lettre que l’esprit de la Charte des Nations Unies, notamment le Préambule et les articles 1 et 2. L’organisation repose sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres. Les sanctions unilatérales et les embargos violent de nombreux accords internationaux et «les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées» (Statuts de la Cour internationale de justice, art. 38).

    De quels principes de droit s’agit-il là?

    Ce sont notamment le principe de la souveraineté étatique, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres Etats, la liberté de commerce internationale et, entre autres, la liberté de navigation. En outre, elles violent des principes de droit international, pacta sunt servanda, car les sanctions et les embargos empêchent l’exécution de traités de droit international en vigueur. L’application extraterritoriale de lois nationales représente une nouvelle forme de colonialisme qui revient à l’usurpation de compétences, presque une sorte d’annexion d’autres juridictions par le biais de moyens d’extension de la juridiction nationale.

    Y a-t-il aussi des résolutions de l’ONU violées par les mesures coercitives unilatérales?

    Plusieurs résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU sont violées, entre autres la Résolution 2625 (du 24 octobre 1970) concernant les relations amicales et la coopération entre les Etats, dont le préambule stipule que les Etats ont l’obligation «de s’abstenir d’intervenir dans les affaires de tout autre Etat». C’est «une condition essentielle à remplir pour que les nations vivent en paix les unes avec les autres». En outre, ils ont le devoir «de s’abstenir, dans leurs relations internationales, d’user de contrainte d’ordre militaire, politique, économique ou autre, dirigée contre l’indépendance politique ou l’intégrité territoriale de tout Etat.»
    Et l’Assemblée générale de préciser: «Aucun Etat ni groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir, directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre Etat. En conséquence, non seulement l’intervention armée, mais aussi toute autre forme d’ingérence ou toute menace, dirigées contre la personnalité d’un Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels, sont contraires au droit international. Aucun Etat ne peut appliquer ni encourager l’usage de mesures économiques, politiques ou de toute autre nature pour contraindre un autre Etat à subordonner l’exercice de ses droits souverains et pour obtenir de lui des avantages de quelque ordre que ce soit.»

    Que faut-il entendre par mesures de toute autre nature?

    Par exemple un «blocus des ports ou des côtes d’un Etat par les forces armées d’un autre Etat» représente une agression contre le droit international (Assemblée générale, Résolution 3314, article 3?c).

    Y a-t-il des prises de position de la communauté internationale à ce sujet?

    Les mesures coercitives unilatérales sont régulièrement désignées par la plupart des Etats comme étant contraires au droit international, comme par exemple dans les 23 résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU concernant l’embargo contre Cuba (cf. résolution 69/5 du 28 octobre 2014). A l’occasion de l’adoption de cette résolution – 188 Etats étaient en faveur, deux se sont opposés (USA et Israël) et 3 se sont abstenus – plusieurs Etats ont désigné l’embargo explicitement d’«illégal».

    C’est une majorité écrasante …

    Lors des débats devant l’Assemblée générale, les représentants du continent sud-américain ont tous soutenu Cuba. Au nom de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC), qui comprend les 33 pays des deux Amériques sauf les Etats-Unis et le Canada, l’ambassadeur du Costa Rica auprès de l’ONU, Juan Carlos Mendoza, a dénoncé l’effet ex-territorial des lois de blocus américaines dont sont concernés également des Etats tiers. «Les mesures unilatérales prises dans le contexte du blocus portent atteinte à de nombreuses entreprises qui, en accord avec le droit international, y compris les règles établies par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont des relations commerciales avec Cuba.» Les représentants du Mouvement des Etats non-alignés ont également précisé que les sanctions contre Cuba étaient «illégales».

    Les Etats-Unis sont-ils l’acteur principal en matière de sanctions?

    Selon les informations du Trésor américain, les Etats Unis entretiennent actuellement 26 «Sanctions Programs» (www.treasury.gov/resource-center/sanctions/Programs).
    L’application ex-territoriale de lois nationales, tel par exemple le Helms-Burton Act du 12 mars 1996, violent également les droits de nombreux d’Etats tiers et ont souvent été condamnées par la communauté des Etats comme violant le droit international.

    Selon vos explications, il est évident que les sanctions unilatérales portent massivement atteinte au droit international.

    Oui, la question de leur illégalité est claire. Le problème reste de savoir comment le droit international peut être appliqué de façon effective. Jusqu’à présent, il n’y a pas de possibilité pour l’ONU de forcer l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à se comporter en conformité avec le droit international. Ils ont une impunité de fait. 
    On pourrait toutefois lancer une procédure de réclamation d’un Etat auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU, selon l’article 41 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ce qui forcerait l’ONU à prendre la chose en main, au moins pour discuter la situation et trancher, même si rien ne change. Une condamnation a quand même une certaine valeur morale.

    Quelles normes relatives aux droits de l’homme peuvent être violées par des sanctions?

    Le droit à la vie (article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Les sanctions contre l’Irak, l’Iran, Cuba, le Soudan, le Venezuela, le Zimbabwe, etc. ont aggravé la situation de l’approvisionnement dans ces pays. Des gens sont morts par manque de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux et de médicaments. Par ailleurs, l’exercice des droits économiques et sociaux, protégé par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, se voit ainsi bafoué. Les sanctions peuvent également être en violation des Conventions de Genève et d’autres traités de droit international humanitaire.

    Dans ce cas, les nouvelles sanctions contre la Russie sont également problématiques?

    Une décision juridique éclairante sur cette question serait souhaitable comme, par exemple, un avis de la Cour internationale de justice conformément à l’art. 96 de la Charte des Nations Unies. Cela serait utile pour l’analyse plus détaillée des divers aspects des sanctions et de leurs implications pour les droits de l’homme.

    Si les sanctions sont illégales, qu’est-ce que cela signifie pour les Etats qui les soutiennent?

    Il en naît le devoir de se racheter, en particulier lorsque les droits de l’homme sont violés; quand, par exemple, les sanctions mènent à une famine, à l’utilisation de la force, à une immigration de masse ou au nettoyage ethnique. Selon le principe erga omnes (concernant tous les Etats), les Etats n’ont pas le droit de reconnaître les violations du droit par d’autres Etats ou d’y apporter un quelconque soutien, par exemple financier. Mais comme je l’ai dit ci-dessus, le droit international n’est pas automatiquement mis en application. Pour cela, nous avons besoin de la volonté politique de la communauté internationale. Mais hélas, la solidarité internationale n’est pas coutume et la plupart des medias jouent le jeu des puissants.

    Quand peut-on dire que des sanctions sont «légales»? Cette notion ne se cristallise-t-elle pas toujours dans une zone grise?

    Bien qu’il existe de nombreuses «zones grises» dans le droit international, la situation est un peu plus claire ici. Conformément à l’article 41 de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité peut imposer des sanctions économiques, mais seulement après s’être assuré, sous l’égide de l’article 39 de la Charte, que la paix a été compromise. Celles-ci ont été utilisées avec succès par exemple dans la lutte contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid en Rhodésie/Zimbabwe et en Afrique du Sud.
    Un embargo sur les armes pourrait être absolument légal si le but final est de promouvoir la paix et de permettre une solution diplomatique à un conflit. Un embargo sur les armes devrait être imposé à toutes les parties d’un conflit, et la communauté internationale doit s’engager activement pour un cessez-le-feu et des négociations de bonne foi. Mais la plupart des sanctions ne sont pas efficaces ou s’avèrent même contre-productives. Les sanctions par le Conseil de sécurité des Nations Unies peuvent dégrader considérablement non seulement la situation des droits de l’homme dans un Etat, mais aussi faciliter ou y mener à la corruption et à la criminalité.

    Qu’est ce qu’on peut dire en conclusion jusqu’à présent?

    Tout régime de sanctions – unilatéral ou multilatéral – doit être soumis aux contrôles réguliers et sa conformité avec le droit international doit être jugé par un système légal compétent. En outre, il ne suffit pas que les sanctions soient juridiquement légales; elles doivent également poursuivre un but concis, légitime, servir la paix et respecter le principe de proportionnalité. Les régimes de sanctions doivent être vérifiés régulièrement – et s’ils violent les droits humains et n’apportent aucun effet positif, ils doivent être supprimés. Dans un monde globalisé, les sanctions ne peuvent être imposées en raison d’intérêts géopolitiques ou économiques, et si elles blessent les droits des personnes et des Etats, c’est alors qu’émerge pour l’émetteur le devoir de compensation adéquate envers les victimes de ces sanctions.

    Quels sont les derniers développements sur cette question à l’ONU?

    En mai 2014, le Conseil des droits de l’homme a organisé une conférence sur les sanctions unilatérales et multilatérales, à laquelle j’ai participé activement. Denis Halliday, ancien coordinateur humanitaire en Irak, y a dénoncé les sanctions insensées contre l’Irak de 1991 à 2003, ayant coûté la vie à plus d’un million de personnes. Le rapport de cet atelier a été discuté lors de la 27e session du Conseil des droits de l’homme en septembre 2014. Par la suite, le Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été invité à réaliser une étude et à préparer des recommandations, qui viennent maintenant d’être présentées au Conseil dans sa 28e session. Le 28 mars, en outre, Idriss Jazairy (ancien Ambassadeur de l’Algérie auprès des Nations Unies) a été nommé Rapporteur spécial sur les conséquences négatives des mesures coercitives unilatérales par rapport aux droits de l’homme.

    Sinon, que peut-on faire contre de telles sanctions?

    Les médias doivent également participer. Dans la plupart des cas, les populations ne savent pas quels crimes sont commis en leur nom, quelles mesures nos Etats prennent, causant alors des conséquences terribles pour les populations d’autres pays. Il est aussi de notre responsabilité, en tant que citoyens, de protester là-contre: «Pas en notre nom!» Le 19 mars 2015 a eu lieu une réunion scientifique à Londres, où j’ai participé avec plusieurs professeurs d’Oxford, de Londres, de Paris, etc. Le consensus était que les régimes de sanctions soulèvent davantage de problèmes qu’ils ne peuvent en résoudre et que le dialogue et la médiation de l’ONU sont meilleurs que des mesures punitives affectant principalement les populations civiles et causant beaucoup de souffrances.

    Monsieur le Professeur, merci beaucoup de cette interview.    

    (Interview réalisée par Thomas Kaiser)

    *    La conversation correspond à l’opinion personnelle  du professeur de Zayas et n’a pas été officiellement tenue en sa qualité de Rapporteur spécial. 
    Cf. www.alfreddezayas.com et  http://dezayasalfred.wordpress.com

    http://euro-synergies.hautetfort.com/