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élections - Page 561

  • Cessons de tout attendre de l'élection présidentielle

    Extrait d'une chronique de Guillaume de Prémare, sur Radio Espérance :

    "(...) Certes, 2017 ne compte peut-être pas pour rien, mais l’enjeu plus profond est ailleurs. (...) La vox populi le sait ou le sent bien : nous sommes entrés en post-démocratie.

    Je suis régulièrement le fil Twitter d’Alexandre Jardin et j’y ai lu cette considération de bon sens : « Il est tout de même ahurissant que nos partis ne mettent pas au cœur de leur projet le rôle effectif donné aux citoyens ». Et pour cause : les partis n’ont aucune envie que les citoyens viennent faire concurrence à leur monopole partagé de la chose publique.

    Alexandre Jardin se dit également « stupéfait que les maires français – élus du peuple – acceptent d’être niés »« Soumission durable ? » demande-t-il ? Ici se situe un problème grave : la confiscation progressive des libertés et responsabilités locales, notamment via la réforme territoriale et les regroupements de communes en hyper-communautés d’agglomérations.

    « Que voulez-vous que j’y fasse ? On n’a pas le choix, le Préfet de Région a pris sa décision », me disait récemment un maire des Yvelines, dépité de voir les prérogatives de sa commune bientôt absorbées par le futur Grand Paris. Juncker a affirmé qu’il n’y avait « pas de processus démocratique possible contre les traités européens », il semblerait qu’il n’y ait pas non plus de processus démocratique possible contre les desideratas technocratiques à l’échelon national.

    La post-démocratie présente le paradoxe d’un univers kafkaïen ultra-étatiste et ultra-réglementé au service d’un projet global ultra-libéral lié à la Mondialisation et à la financiarisation. D’une certaine manière, l’Etat est partout là où il ne devrait pas être et quasiment absent là où il devrait se trouver. Quel est le rôle de l’Etat ? Servir et protéger. Protéger le pays et le peuple des prédations des puissants ; servir les libertés et responsabilités locales en favorisant leur déploiement ; arbitrer le cas échéant, selon le bien commun.

    Dans un tel contexte, la politique est-elle encore possible ? Elle ne le demeurera que dans la mesure où les citoyens, avec les élus locaux, avec les responsables économiques et sociaux locaux, s’organiseront pour exercer les libertés et responsabilités qui demeurent et défendre les pouvoirs concrets qui sont en voie de confiscation. Il y a du pain sur la planche… C’est à mon avis la seule planche de Salut."

    Louise Tudy

  • Les sanctions unilatérales violent les accords internationaux

    Interview du professeur Alfred de Zayas, spécialiste du droit international, Genève*

    Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

    A la fin de sa session printanière, le président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a nommé un rapporteur spécial pour mener des investigations au sujet des violations des droits de l’homme lors de mesures coercitives unilatérales (par exemple des sanctions économiques). Cette nomination fut précédée de longues années de débats concernant la mise en cause du droit international par de telles sanctions. (cf. «Horizons et débats» no 6/7 du 9 mars 2015) 
    Le spécialiste du droit international Alfred de Zayas explique dans l’interview ci-dessous à quel point des sanctions unilatérales portent atteinte au droit international.

    Horizons et débats: Dans votre rapport adressé au Conseil des droits de l’homme que vous avez déposé personnellement le 10 septembre 2014, vous mentionnez les mesures coercitives unilatérales, comme par exemple les sanctions économiques, comme étant non-pacifiques et pas en accord avec les objectifs et les principes des Nations Unies. Que vouliez-vous dire par là?

    Alfred de Zayas: Non seulement les mesures coercitives unilatérales, mais souvent aussi les mesures multilatérales, violent autant la lettre que l’esprit de la Charte des Nations Unies, notamment le Préambule et les articles 1 et 2. L’organisation repose sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres. Les sanctions unilatérales et les embargos violent de nombreux accords internationaux et «les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées» (Statuts de la Cour internationale de justice, art. 38).

    De quels principes de droit s’agit-il là?

    Ce sont notamment le principe de la souveraineté étatique, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres Etats, la liberté de commerce internationale et, entre autres, la liberté de navigation. En outre, elles violent des principes de droit international, pacta sunt servanda, car les sanctions et les embargos empêchent l’exécution de traités de droit international en vigueur. L’application extraterritoriale de lois nationales représente une nouvelle forme de colonialisme qui revient à l’usurpation de compétences, presque une sorte d’annexion d’autres juridictions par le biais de moyens d’extension de la juridiction nationale.

    Y a-t-il aussi des résolutions de l’ONU violées par les mesures coercitives unilatérales?

    Plusieurs résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU sont violées, entre autres la Résolution 2625 (du 24 octobre 1970) concernant les relations amicales et la coopération entre les Etats, dont le préambule stipule que les Etats ont l’obligation «de s’abstenir d’intervenir dans les affaires de tout autre Etat». C’est «une condition essentielle à remplir pour que les nations vivent en paix les unes avec les autres». En outre, ils ont le devoir «de s’abstenir, dans leurs relations internationales, d’user de contrainte d’ordre militaire, politique, économique ou autre, dirigée contre l’indépendance politique ou l’intégrité territoriale de tout Etat.»
    Et l’Assemblée générale de préciser: «Aucun Etat ni groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir, directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre Etat. En conséquence, non seulement l’intervention armée, mais aussi toute autre forme d’ingérence ou toute menace, dirigées contre la personnalité d’un Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels, sont contraires au droit international. Aucun Etat ne peut appliquer ni encourager l’usage de mesures économiques, politiques ou de toute autre nature pour contraindre un autre Etat à subordonner l’exercice de ses droits souverains et pour obtenir de lui des avantages de quelque ordre que ce soit.»

    Que faut-il entendre par mesures de toute autre nature?

    Par exemple un «blocus des ports ou des côtes d’un Etat par les forces armées d’un autre Etat» représente une agression contre le droit international (Assemblée générale, Résolution 3314, article 3?c).

    Y a-t-il des prises de position de la communauté internationale à ce sujet?

    Les mesures coercitives unilatérales sont régulièrement désignées par la plupart des Etats comme étant contraires au droit international, comme par exemple dans les 23 résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU concernant l’embargo contre Cuba (cf. résolution 69/5 du 28 octobre 2014). A l’occasion de l’adoption de cette résolution – 188 Etats étaient en faveur, deux se sont opposés (USA et Israël) et 3 se sont abstenus – plusieurs Etats ont désigné l’embargo explicitement d’«illégal».

    C’est une majorité écrasante …

    Lors des débats devant l’Assemblée générale, les représentants du continent sud-américain ont tous soutenu Cuba. Au nom de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC), qui comprend les 33 pays des deux Amériques sauf les Etats-Unis et le Canada, l’ambassadeur du Costa Rica auprès de l’ONU, Juan Carlos Mendoza, a dénoncé l’effet ex-territorial des lois de blocus américaines dont sont concernés également des Etats tiers. «Les mesures unilatérales prises dans le contexte du blocus portent atteinte à de nombreuses entreprises qui, en accord avec le droit international, y compris les règles établies par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont des relations commerciales avec Cuba.» Les représentants du Mouvement des Etats non-alignés ont également précisé que les sanctions contre Cuba étaient «illégales».

    Les Etats-Unis sont-ils l’acteur principal en matière de sanctions?

    Selon les informations du Trésor américain, les Etats Unis entretiennent actuellement 26 «Sanctions Programs» (www.treasury.gov/resource-center/sanctions/Programs).
    L’application ex-territoriale de lois nationales, tel par exemple le Helms-Burton Act du 12 mars 1996, violent également les droits de nombreux d’Etats tiers et ont souvent été condamnées par la communauté des Etats comme violant le droit international.

    Selon vos explications, il est évident que les sanctions unilatérales portent massivement atteinte au droit international.

    Oui, la question de leur illégalité est claire. Le problème reste de savoir comment le droit international peut être appliqué de façon effective. Jusqu’à présent, il n’y a pas de possibilité pour l’ONU de forcer l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à se comporter en conformité avec le droit international. Ils ont une impunité de fait. 
    On pourrait toutefois lancer une procédure de réclamation d’un Etat auprès du Comité des droits de l’homme de l’ONU, selon l’article 41 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ce qui forcerait l’ONU à prendre la chose en main, au moins pour discuter la situation et trancher, même si rien ne change. Une condamnation a quand même une certaine valeur morale.

    Quelles normes relatives aux droits de l’homme peuvent être violées par des sanctions?

    Le droit à la vie (article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Les sanctions contre l’Irak, l’Iran, Cuba, le Soudan, le Venezuela, le Zimbabwe, etc. ont aggravé la situation de l’approvisionnement dans ces pays. Des gens sont morts par manque de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux et de médicaments. Par ailleurs, l’exercice des droits économiques et sociaux, protégé par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, se voit ainsi bafoué. Les sanctions peuvent également être en violation des Conventions de Genève et d’autres traités de droit international humanitaire.

    Dans ce cas, les nouvelles sanctions contre la Russie sont également problématiques?

    Une décision juridique éclairante sur cette question serait souhaitable comme, par exemple, un avis de la Cour internationale de justice conformément à l’art. 96 de la Charte des Nations Unies. Cela serait utile pour l’analyse plus détaillée des divers aspects des sanctions et de leurs implications pour les droits de l’homme.

    Si les sanctions sont illégales, qu’est-ce que cela signifie pour les Etats qui les soutiennent?

    Il en naît le devoir de se racheter, en particulier lorsque les droits de l’homme sont violés; quand, par exemple, les sanctions mènent à une famine, à l’utilisation de la force, à une immigration de masse ou au nettoyage ethnique. Selon le principe erga omnes (concernant tous les Etats), les Etats n’ont pas le droit de reconnaître les violations du droit par d’autres Etats ou d’y apporter un quelconque soutien, par exemple financier. Mais comme je l’ai dit ci-dessus, le droit international n’est pas automatiquement mis en application. Pour cela, nous avons besoin de la volonté politique de la communauté internationale. Mais hélas, la solidarité internationale n’est pas coutume et la plupart des medias jouent le jeu des puissants.

    Quand peut-on dire que des sanctions sont «légales»? Cette notion ne se cristallise-t-elle pas toujours dans une zone grise?

    Bien qu’il existe de nombreuses «zones grises» dans le droit international, la situation est un peu plus claire ici. Conformément à l’article 41 de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité peut imposer des sanctions économiques, mais seulement après s’être assuré, sous l’égide de l’article 39 de la Charte, que la paix a été compromise. Celles-ci ont été utilisées avec succès par exemple dans la lutte contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid en Rhodésie/Zimbabwe et en Afrique du Sud.
    Un embargo sur les armes pourrait être absolument légal si le but final est de promouvoir la paix et de permettre une solution diplomatique à un conflit. Un embargo sur les armes devrait être imposé à toutes les parties d’un conflit, et la communauté internationale doit s’engager activement pour un cessez-le-feu et des négociations de bonne foi. Mais la plupart des sanctions ne sont pas efficaces ou s’avèrent même contre-productives. Les sanctions par le Conseil de sécurité des Nations Unies peuvent dégrader considérablement non seulement la situation des droits de l’homme dans un Etat, mais aussi faciliter ou y mener à la corruption et à la criminalité.

    Qu’est ce qu’on peut dire en conclusion jusqu’à présent?

    Tout régime de sanctions – unilatéral ou multilatéral – doit être soumis aux contrôles réguliers et sa conformité avec le droit international doit être jugé par un système légal compétent. En outre, il ne suffit pas que les sanctions soient juridiquement légales; elles doivent également poursuivre un but concis, légitime, servir la paix et respecter le principe de proportionnalité. Les régimes de sanctions doivent être vérifiés régulièrement – et s’ils violent les droits humains et n’apportent aucun effet positif, ils doivent être supprimés. Dans un monde globalisé, les sanctions ne peuvent être imposées en raison d’intérêts géopolitiques ou économiques, et si elles blessent les droits des personnes et des Etats, c’est alors qu’émerge pour l’émetteur le devoir de compensation adéquate envers les victimes de ces sanctions.

    Quels sont les derniers développements sur cette question à l’ONU?

    En mai 2014, le Conseil des droits de l’homme a organisé une conférence sur les sanctions unilatérales et multilatérales, à laquelle j’ai participé activement. Denis Halliday, ancien coordinateur humanitaire en Irak, y a dénoncé les sanctions insensées contre l’Irak de 1991 à 2003, ayant coûté la vie à plus d’un million de personnes. Le rapport de cet atelier a été discuté lors de la 27e session du Conseil des droits de l’homme en septembre 2014. Par la suite, le Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été invité à réaliser une étude et à préparer des recommandations, qui viennent maintenant d’être présentées au Conseil dans sa 28e session. Le 28 mars, en outre, Idriss Jazairy (ancien Ambassadeur de l’Algérie auprès des Nations Unies) a été nommé Rapporteur spécial sur les conséquences négatives des mesures coercitives unilatérales par rapport aux droits de l’homme.

    Sinon, que peut-on faire contre de telles sanctions?

    Les médias doivent également participer. Dans la plupart des cas, les populations ne savent pas quels crimes sont commis en leur nom, quelles mesures nos Etats prennent, causant alors des conséquences terribles pour les populations d’autres pays. Il est aussi de notre responsabilité, en tant que citoyens, de protester là-contre: «Pas en notre nom!» Le 19 mars 2015 a eu lieu une réunion scientifique à Londres, où j’ai participé avec plusieurs professeurs d’Oxford, de Londres, de Paris, etc. Le consensus était que les régimes de sanctions soulèvent davantage de problèmes qu’ils ne peuvent en résoudre et que le dialogue et la médiation de l’ONU sont meilleurs que des mesures punitives affectant principalement les populations civiles et causant beaucoup de souffrances.

    Monsieur le Professeur, merci beaucoup de cette interview.    

    (Interview réalisée par Thomas Kaiser)

    *    La conversation correspond à l’opinion personnelle  du professeur de Zayas et n’a pas été officiellement tenue en sa qualité de Rapporteur spécial. 
    Cf. www.alfreddezayas.com et  http://dezayasalfred.wordpress.com

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Le « sens de l’histoire » « républicaine » sarkozyste

    A l’occasion du sommet extraordinaire qui a réuni hier les dirigeants européens, il a été décidé de porter le le budget de l’opération de surveillance et de sauvetage en mer Triton à 9 millions d’euros par mois (au lieu de trois actuellement) et d’obtenir l’accord de l’ONU pour mener des actions militaires contre les trafiquants de Libye convoyant les immigrés vers l’Europe. Concernant  l’accueil et la prise en charge des clandestins à leur arrivée,  l’unanimité est moins évidente. Face à des opinions  publiques vent debout contre toute nouvelle immigration massive,  la prudence a été de mise chez des gouvernants soucieux de ne pas faire enfler la vague antibruxelloise. Le plan d’action proposait aux Etats membres de l’UE d’accueillir «au moins 5.000 personnes» ayant déjà obtenu le statut de réfugiés. La France prendra sa part «en accueillant entre 500 et 700 Syriens», a annoncé François Hollande. Mais la chancelière Allemande Angela Merkel a précisé qu’aucun chiffre ne figure dans la déclaration finale «parce que nous pensons que 5000 n’est pas suffisant». Il est vrai que les commentateurs sont nombreux à répéter en boucle, à essayer den nous persuader que sans l’apport de l’immigration l’Allemagne mourra avant la fin du siècle. Une Allemagne riche mais il est vrai très  vieillissante avec trop peu d’enfants –« un cercueil en or » selon l’expression de Jean-Marie Le Pen-  qui  est condamnée, obligée de s’ouvrir toute grande à un apport de sang neuf…plutôt que de mettre  en place une politique nataliste autochtone vigoureuse, d’incitation au renouvellement  des générations, mais qui serait frappée d’horribles connotations historiques…

     D’ Histoire il est  aussi question à l’UMP puisque c’est une dimension historico-idéologique que veut donner Nicolas Sarkozy à son combat contre le FN. Combat qu’il entend gagner en 2017 grâce à une «martingale» rapportait Le Monde : «exclure toute alliance avec le FN mais reprendre ses thématiques traditionnelles (dénonciation de l’immigration, du communautarisme et de l’assistanat), tout en se démarquant sur le projet économique». «Lutte à mort» contre l’opposition nationale qui justifierait également  le changement de nom de l’UMP (trop entachée par les affaires)  transformée en « les Républicains ».

     Lors de la réunion publique qui s’est déroulée mercredi à Nice en soutien à Christian Estrosi,  l’ancien chef de l’Etat a tenté de justifier son choix : «la gauche, ils sont d’abord socialistes (sic), ensuite républicains. Nous, nous sommes d’abord républicains, ensuite gaullistes, libéraux, centristes, radicaux ». Un aveu qui permet aux Français de juger de la différence profonde de nature existant entre les partis du Système, cette droite là d’un côté et le Front National de l’autre dont les membres, qui peuvent être de sensibilités différentes, sont   d’abord et avant  tout  des patriotes de l’espèce amoureuse, c’est-à-dire des nationaux, des défenseurs du fait national.

     La journaliste Christelle Bertrand, sur le site Atlantico, doute qu’il soit très judicieux de ressortir «une vieille idée» -celle de rebaptiser l’UMP Les Républicains date de 11 ans-,  «plutôt que de plancher sur un concept d’avenir ». « Le choix révèle peut-être, une fois de plus, le vide relatif autour de Nicolas Sarkozy en termes de têtes pensantes.» Elle souligne surtout qu’«on assiste, à travers le choix de ce nouveau nom, à un étrange mouvement idéologique. En effet, Nicolas Sarkozy a expliqué, le 7 avril dernier, lors d’une commission exécutive de l’UMP: quand j’étais président de la République je n’aurais pas dû parler d’identité nationale mais dire que le voulais défendre les valeurs de la République. L’ancien président, en choisissant le nom les Républicains, prend clairement ses distances avec son ancien conseiller Patrick Buisson initiateur du débat sur l’identité nationale, quitte à déboussoler une partie de son électorat attachée à cette notion, quitte à froisser les plus centristes qui y voient une américanisation de la droite française ».

     Cette américanisation actant une mise à  distance de la dimension charnelle de l’identité française au profit des seules règles républicaines n’est pas pour surprendre. C’est ce même  Nicolas Sarkozy qui confessait il y a quelques années à Philippe de Villiers : «Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir ».  Du passé faisons table rase,  à l’image d’un  avenir  hors sol,  coupé de ses racines profondes dans l’imaginaire sarkozyste.

     A Nice M.  Sarkozy s’est pourtant fait le chantre de la  Provence, symbole de la «civilisation méditerranéenne», «lieu du raffinement, de la culture»… à la transmission de laquelle, plus généralement,  a renoncé l’UMP  au pouvoir.

     Dans une récente tribune publiée dans Le Figaro, Madeleine Bazin de Jessey,  agrégée de Lettres classiques,  porte-parole de Sens Commun, secrétaire nationale en charge des programmes de formation à l’UMP, dénonçait (avec raison)  les «nouveaux programmes d’histoire pour le collège». «Ainsi, l’étude de l’Islam sera obligatoire, mais celle du christianisme médiéval facultative – ceux qui choisiront de l’enseigner devront le faire uniquement sous l’angle de l’ emprise de l’Eglise sur les mentalités rurales. Dans une société en mal d’intégration et de cohésion nationale, on ne manquera pas de s’étonner d’une curiosité si grande pour les religions venues d’ailleurs, et d’une révulsion si manifeste pour nos racines (…). N’est-ce pas pourtant en redonnant à l’élève ces racines que nous le rendrons d’autant plus ouvert à l’altérité? (…) ».

     Mme Bazin de Jessey, c’est un comble, semble souffrir de trou de mémoire ou ignorer ( ?)  que cette évolution (involution) ,à été accompagnée, propagée, encouragée, actée par les ministres de l’Education, bien peu nationale,  que furent dernièrement  sous la droite au pouvoir Xavier Darcos et Luc Chatel.

    En 2010, l’historien Dimitri Casali s’était  justement  ému de ce que  «Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l’Empire romain au IIIe siècle à l’empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles(…). A côté des oubliés et des relégués des programmes, il y a les optionnels… » et « parmi ces périodes optionnelles figure le premier Empire (1804-1815). »

     «(…) Clovis, Louis IX, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon Ier… La disparition ou l’amenuisement de ces souverains et de leur règne laisseraient-ils penser qu’ils n’ont plus de réalité historique? (…).  «La même question peut être posée concernant la relégation du règne de Louis XIV en fin de programme de cinquième. Pourquoi faire disparaître ou réduire des règnes notamment caractérisés par le rayonnement de la France à l’étranger? »…parce que tout rêve de grandeur et de fierté nationale doit être banni des cerveaux des jeunes Français ?

    Dans les faits « François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon sont en effet réduits à leur plus simple expression au profit l’ouverture aux autres civilisations de notre monde, comme les empires africains du Songhaï et du Monomotapa »…

     De la même façon relevait-il encore, «la disparition de dates et de périodes capitales de l’histoire de France poursuit-il, ainsi que le système des options aboutissent à une Histoire à trous, lacunaire, atomisée, qui rend beaucoup plus difficile l’assimilation par les élèves de la chronologie, cette juste représentation de la profondeur historique (…). La chronologie serait-elle devenue démodée? ».

    «Un peuple qui oublie son Histoire est un peuple perdu » soulignait encore M. Casali . Mais notait alors Bruno Gollnisch,  est-il encore autorisé aux Français d’imaginer leur avenir à la lumière de leur grand passé historique? Cela est-il compatible avec le progressisme et le « sens de l’histoire » socialiste ou sarkozyste ?

    Une amnésie voulue, entretenue qui s’insère dans une perspective d’abrutissement, d’endoctrinement, de déracinement et d’acculturation des peuples , changés en « masses », réduits à de simples agglomérats de tubes digestifs. Le tout au nom de « l’intégration », de la propagande visant et à accélérer la mise en place du « village planétaire », d’une gouvernance mondiale qui suppose largement de faire table rase du passé…Certes nous l’avons vu, au-delà des propos d’estrade, tout cela « laisse froid » le président de l’UMP.

    http://gollnisch.com/2015/04/24/le-sens-de-lhistoire-republicaine-sarkozyste/

  • Le principal adversaire de l'UDI, c'est le Front National

    Ce n'est ni le chômage, ni l'insécurité, ni même la gauche. Chantal Jouanno, tête de liste UDI en Ile-de-France pour les élections régionales de décembre, a déclaré :

    Unknown"A l'UDI, les choses sont très claires: notre principal adversaire, c'est le Front national et tout le populisme qui va derrière le Front national, avec tout ce qu'il véhicule comme haine". 

    "S'il y a le moindre danger dans une région, parce que nous avons une liste, on retire notre liste. On l'a fait de manière extrêmement claire aux élections départementales et ce sera pareil pour les élections régionales. Chez nous, ce point n'est pas négociable".

    Pour les élections régionales, toute liste ayant recueilli 10% des voix au premier tour peut se maintenir au second ou fusionner avec une autre liste, si aucune liste n'a atteint la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour. Au second tour, la liste arrivée en tête obtient automatiquement la majorité des sièges. Les autres listes reçoivent des sièges selon une règle de proportionnalité.

    Michel Janva

  • Agissons avant qu’il ne soit trop tard

    Gare aux peuples qui ont la malchance d’avoir à leur tête des dirigeants aux mains molles. « L’Europe » prend-elle le chemin de la fermeté pour endiguer l’explosion de l’immigration clandestine par voie maritime au départ des côtes  libyennes ? Une dépêche de l’Afp le rapporte, « le plan soumis aux dirigeants européens (ce jeudi lors d’un sommet extraordinaire, NDLR) prévoit de doubler de trois à six millions d’euros le budget mensuel alloué à Frontex, l’agence chargée de la surveillances des frontières, pour renforcer les moyens alloués aux missions maritimes Triton en Italie et Poséidon en Grèce, afin de leur permettre d’augmenter leurs opérations de surveillance et de sauvetage ».  Surtout les chefs d’Etat européens approuveraient le projet de déclaration visant à «entreprendre des efforts systématiques pour identifier, capturer et détruire les bateaux avant qu’ils ne soient utilisés par les trafiquants ». «Les chefs d’Etat et de gouvernement devraient lancer les préparatifs pour une possible opération de sécurité et de défense, autrement dit une opération militaire. Ce serait une première dans la lutte contre l’immigration clandestine ». «  Mais la mise en oeuvre prendra du temps, ont averti les diplomates en charge du dossier. « Il va falloir préparer des plans opérationnels, puis mobiliser des moyens militaires, a-t-on expliqué. Les experts se montrent très sceptiques. Atalante, la mission militaire de l’UE contre la piraterie au large des côtes somaliennes a été lancée en 2008, mais les premières actions contre les bateaux des pirates ont été menées en 2011-2012, a rappelé l’eurodéputé français Arnaud Danjean. « Que peut-on faire pour endiguer ce trafic par la force, la réponse est simple: rien, a assuré à l’AFP l’ex-amiral français Alain Coldefy.» Rien ? La réponse est lapidaire, définitive mais ne saurait satisfaire les peuples européens.

     La solution militaire, il est vrai,  ne suffira pas sur le moyen terme, ne sera pas la seule satisfaisante et efficace. Mais il s’agit aussi de comprendre qu’endiguer ce trafic par la seule voie de l’aide matérielle, financière, logistique aux pays d’émigration (dont certains sont  livrés au chaos), par une politique accrue et/ou réactivée de co-développement pour fixer les populations sur place  prendrait au bas mot des années…dans l’hypothèse ou ces efforts là seront couronnés de succès.

     Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, a eu raison de rappeler que « sur le modèle de la politique de maîtrise des flux migratoires menée par beaucoup de pays dans le monde, nos marines nationales devraient avoir pour mission d’empêcher les clandestins d’entrer sur le sol européen, pas de les y aider ». Une nécessite de fermeté d’autant plus grande que  tout signal de laxisme ne fera qu’accroitre le  tsunami migratoire.

     L’institut géopolitique des populations , présidé par Yves-Marie Laulan, le souligne à l’occasion d’un prochain colloque, « en ce début du XXI° siècle, un nouveau péril terrifiant vient assombrir encore davantage l’avenir de ce malheureux continent (africain) que l’on pourrait croire décidément voué au malheur. C’est une explosion démographique à venir, inouïe, sans précédent dans l’histoire du monde. Ce phénomène, selon les prévisions des Nations Unies, pourrait porter la population africaine au chiffre véritablement hallucinant de 4,2 milliards de personnes, soit autour de 47 % de la population mondiale prévue pour la fin de ce siècle. En 2100, un homme sur deux sur la planète vivrait en Afrique ! Cela alors que l’Afrique n’est, de toute évidence, nullement préparée à affronter ce prodigieux défi démographique. En conséquence, l’Afrique, naguère sous peuplée, va-t-elle devenir un continent maudit, surpeuplé et affamé, livré à tous les déchirements que la misère extrême peut engendrer. Sans compter que son déversoir naturel serait inévitablement une Europe d’abord réticente, puis un jour peut-être, hostile ».

     Nos dirigeants actuels sont-ils de taille à affronter cette menace colossale, à côté de laquelle la migration des peuples (volkerwanderung), les invasions barbares du Vème siècle,  les ravages des huns ou l’invasion des troupes islamiques en Europe au moment de l’hégire  pourraient  passer pour d’aimables gaudrioles anecdotiques ?

     Non, ce qui préoccupe les Docteur Morphine de l’Etablissement, c’est la dédiabolisation du FN. Dans l’Obs Mehdi Thomas Allal, responsable du pôle anti-discriminations de cercle de réflexion socialiste  Terra Nova, préfère s’offusquer de la présence de Marine au gala du magazine Time mardi à New York,  après  sa nomination parmi les 100 personnalités les plus influentes de la planète.

     « Il semblerait  (…) qu’outre-Atlantique, la responsable du FN soit considérée comme une femme politique comme les autres, et que les Américains mettent de côté la morale, pour ne s’intéresser qu’aux chiffres des sondages et des élections, quitte à devenir des acteurs de la dédiabolisation du FN. Alors que l’Europe est en deuil de ses immigrants sur les côtes méditerranéennes, la leader du Front National se pavane à l’étranger (…) sans que cela n’ait l’air d’émouvoir grand monde ici-bas ».

     Non, ce qui émeut les Français ici bas c’est prioritairement  la tiers-mondisation de leur pays, le changement de la physionomie de leurs quartiers, le sentiment de ne plus être chez eux, de plus en plus étrangers sur le sol de leurs ancêtres, et bien sûr,  la permanence de la menace terroriste. Nous apprenions hier  que des  attentats planifiés contre  une ou deux églises catholiques de Villejuif (Val-de-Marne), ont été déjoués par hasard avec l’arrestation d’un Algérien, étudiant en électronique, Sid Ahmed Ghlam, hospitalisé après s’être blessé avec une de ses armes. D’après les enquêteurs il serait l’auteur du meurtre d’une prof de fitness, Aurélie Châtelain, retrouvée tuée d’une balle dans sa voiture dimanche matin à Villejuif.

     « Grace » au regroupement familial, ce jeune homme de 24 ans était arrivé en France en 2001, avant d’y repartir en 2003 puis de revenir sur notre territoire après  son baccalauréat en 2010. Le procureur de Paris François Molins, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, ont expliqué que Sid Ahmed Ghlam était déjà surveillé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui l’avait entendu après un  voyage en Turquie,  que des documents sur les «organisations terroristes Al-Qaïda et Etat islamique», les «modalités de commission d’un attentat» avec une personne «pouvant se trouver en Syrie» et  des armes de guerres ont été trouvés à son domicile parisien.  D’autres perquisitions ont été réalisées dans « son entourage », notamment à Saint-Dizier (Haute-Marne), dans le quartier pluriel  du Vert-Bois « où une femme âgée de 25 ans, vêtue d’une burqa, a été interpellée ».

    «Les terroristes ciblent la France pour nous diviser» a estimé Manuel Valls ; cette fois, «ce sont les catholiques de France qui étaient visés», «vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute voulu viser». Certes, et ne boudons pas notre plaisir d’entendre un Premier ministre socialiste reconnaître implicitement la réalité de l’identité spirituelle de la France.

     Mais la situation présente est aussi le résultat de la politique de gribouille de nos autoproclamés « républicains », tant sur le plan intérieur que  sur la scène internationale note Bruno Gollnisch. D’abord avec le laxisme criminel des gouvernements UMPS successifs dans la gestion des flux migratoires, qui permet à de nombreux individus qui n’ont rien à y faire de s’installer chez nous.

     Ensuite avec la baisse constate des crédits alloués à  notre défense nationale.  Nos services de renseignements effectuent un  travail remarquable,  mais  doivent œuvrer avec des moyens qui ne sont pas à  la hauteur des périls qu’ils doivent déjouer et  anticiper.

     Enfin  comment ne pas dénoncer le double-jeu, le double langage des années Sarkozy-Hollande qui voit notre pays se soumettre toujours plus avant au Moyen-Orient aux objectifs de Washington dont les intérêts ne sont pas, loin s’en faut, toujours les nôtres. Etats-Unis qui ont suscité, crée, armé à des fins de déstabilisation, le terrorisme djihadiste, de Ben Laden à l’UCK hier,  au front al-Nosra et à l’Etat Islamique aujourd’hui.  Milices islamistes à la fois combattues et instrumentalisées, utilisées comme des alliés de revers comme ce fut le cas ces  dernières décennies en Afghanistan,  au Kosovo, en Irak, au Nigéria, en Syrie…

    Une France vassalisée qui soutient d’une main,  notamment en Syrie,  un terrorisme  qu’elle combat officiellement de l’autre en Irak et en Afrique.  Une  «partie  de  billard à dix bandes » qui n’est pas vraiment maîtrisé… L’avenir de la France, de l’Europe, le maintien des libertés, de la souveraineté, de la prospérité, de l’identité charnelle, culturelle, spirituelle de nos peuples commandent impérativement  se défaire  de ce joug atlantiste, des diktats mondialistes. Ils  ne sont pas un passage obligé, les conditions de notre liberté et de notre sécurité mais au contraire celles de notre asservissement, voire de notre ruine.  «La seule condition au triomphe du mal, c’est l’inaction des gens de bien »  notait Edmund Burke, alors agissons,  avant qu’il ne soit trop tard !

    http://gollnisch.com/2015/04/23/agissons-avant-quil-ne-soit-trop-tard/

  • Pour le FN au pouvoir, il faudra la jouer fine

    Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur  dit le proverbe, force est de constater que le FN n’en manque pas ! Nicolas Sarkozy est aujourd’hui à Nice pour soutenir  Christian Estrosi, désigné pour affronter Marion Maréchal-Le Pen aux élections régionales. Le journaliste du Parisien qui a rencontré le président de l’UMP a pu constater que ce dernier était particulièrement remonté et vindicatif à  l’encontre de l’opposition patriotique. Une détestation qui vire à l’obsession : « Je n’ai qu’une stratégie vis-à-vis du Front National : être frontal. Je l’assume, jure Nicolas Sarkozy en serrant le poing, le ton ferme, et en fixant son interlocuteur d’un regard sombre… ». Quel dommage que l’ex chef d’Etat n’ait pas montré la même fermeté pour refuser de se prêter au sanglant démantèlement de la Libye, affiché la même détermination pour arrêter l’immigration-invasion, combattre le chômage, les ravages du mondialisme, la montée des insécurités, le déclassement de la France… A l’autre bout de l’échiquier politique, le grand-oriental socialo-trotskyste Jean-Luc Mélenchon utilise lui un langage à connotation religieuse, pour expliquer, sur Frances 3 il y a quelques jours, que  la classe politico-médiatique parle beaucoup du FN car cela relève d’une «  fascination pour le mal ».

     Le PS taille régulièrement un costume de vilain diable à M. Mélenchon, accusé de vouloir faire perdre la gauche en 2017 par son intransigeance. Volonté de souligner les dissensions stratégiques, les querelles d’égos existant entre le Parti Communiste et le Parti de Gauche, les deux principales formations du Front de Gauche que la rue de Solferino aimerait voir imploser, le député socialiste Karine Berger expliquait le 21 avril sur Sud radio que « le PC et le Front de Gauche ça n’a rien à voir». « Ça ne se ressemble pas car les propositions du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon sont vraiment détachées de la réalité, sont des positions qui enferment la France sur elle-même et essayent de la couper de l’Europe. Le Parti communiste français n’est pas du tout sur cette position-là ».  Et Mme Berger de se féliciter dans sa circonscription de sa parfaite collaboration avec le PC de  Pierre Laurent, l’homme qui  dégomme dans les médias  la politique gouvernementale mais s’allie avec le PS à chaque élection pour quémander postes, mandats et prébendes…

     La petite phrase prononcée par François Hollande sur Canal plus dimanche, comparant le discours de Marine à « un tract du PC des années 70», continue de susciter de nombreux commentaires et analyses sur la pertinence et la réalité de cette saillie. Maladresse, boulette d’un Hollande qui n’aurait  pas pris la mesure de la réaction des communistes, force d’appoint résiduelle, très déclinante mais dont il aura besoin dans le cas d’un hypothétique second tour en 2017 ? Ou formule mûrement réfléchie, visant à séduire l’électorat centriste  qu’il estime plus porteur et conséquent, plus en phase avec sa politique ?

     Spécialistes et politologues se sont aussi répandus dans les médias pour analyser la véracité de l’idée propagée selon laquelle il y a eu glissement de l’électorat communiste vers le vote FN. Historien, ancien dirigeant du PC, Roger Martelli a jugé dans Le Monde cette hypothèse comme largement non fondée : «l’amalgame, même feutré, avec le FN, est une infamie (…). Laisser entendre que le PCF était contre l’immigration est faux » (sic). «Le FN chasse sur des terres populaires et ouvrières, il essaye de s’implanter sur des territoires marqués par la désindustrialisation, qui étaient en effet des territoires avec un fort électorat communiste. Mais ce n’est pas pour autant qu’il y a un transfert des voix de l’un à l’autre. Ce n’est pas parce que l’on se trouve sur les mêmes territoires que l’on retrouve les mêmes électeurs des années après ».

     Sur le site des Inrocks, Joël Gombin, membre de l’Observatoire des radicalités politiques (ORAP) de la Fondation Jean-Jaurès, affirme que «cela fait longtemps que d’un point de vue scientifique, un sort a été fait à l’idée d’un parallèle entre le PCF et le FN. C’est une idée qui revient régulièrement, qui a eu sa popularité à une époque, mais qui ne repose pas sur grand-chose d’un point de vue empirique. Ce parallèle n’est valide ni du point de vue de la géographie ou de la sociologie électorale, ni du point de vue de leurs orientations idéologiques, ni du point de vue de leur recrutement et de leurs pratiques militantes (…) Tout le monde s’accorde en science politique pour dire que l’espace politique n’est pas unidimensionnel. Il est pluridimensionnel. A partir de là, l’idée selon laquelle on pourrait projeter l’espace politique sur une bande qui se replierait à ses extrêmes ne fait aucun sens. Si vous prenez n’importe quel parti deux à deux, vous aurez toujours des points communs et des différences ».

     « Il n’y a jamais eu d’éléments empiriques qui laissent penser qu’il y a eu de tels transferts (de gens qui  votaient PC et votent désormais FN, NDLR) de manière massive souligne encore M. Gombin. Evidemment qu’ils peuvent exister de manière individuelle, mais au niveau global ce n’est pas significatif. Ce qui est vrai c’est qu’il y a des régions dans lesquelles le PCF était autrefois puissant, et où par la suite le FN a obtenu de bonnes audiences, mais ça n’a rien de systématique. Dans des régions comme le Pas-de-Calais ou les Bouches du Rhône c’est vrai, mais ça l’est moins autour d’un communisme plus rural comme dans l’Allier  (…). Par contre ce qui est attesté dans les travaux de Sylvain Crépon par exemple, c’est que dans un territoire comme le bassin minier, il y a des enfants et des petits-enfants de communistes qui votent ou qui militent au FN ».

     Christian Delporte, historien spécialiste de l’histoire des médias et de la communication politique, interrogé sur ce thème par Le Figaro, estime que le FN n’entend «pas forcément de récupérer les électeurs communistes mais les électeurs des classes populaires qui se sentent abandonnées, les couches moyennes qui se sentent déclassées, autrement dit les Français qui votaient pour le PCF dans les années 70. Le vocabulaire employé est donc très important: il donne des signes aux électeurs qu’on cible. L’habileté du Front National repose sur la récupération de la sémantique voire de la phraséologie communiste des années 70. On gagne la bataille politique en gagnant le combat de l’imaginaire et ce combat repose sur la guerre des mots. Le FN a réussi à capter ces mots qui résonnent dans l’esprit populaire, il se les est appropriés ».

     Reste pour le FN à réussir ce qui constitue un véritable défi, condition de son arrivée au pouvoir.  C’est-à-dire dire non seulement persuader de la justesse de son programme économique –qui reste une pierre d’achoppement pour une grande majorité des électeurs de la droite classique-  convaincre  de l’ identité de vue existant entre les  principaux dirigeants de l’Etablissement, de la réalité de cette UMPS, et apparaître à la fois comme une formation alternative, opposée frontalement au Système mais aussi  comme un parti de gouvernement.

     Dans Le Figaro, le 13 avril, le  politologue Jérôme Sainte-Marie prenait comme exemple des choix stratégiques qui s’offrent au FN, le cas du  « Parti communiste français ». « Ainsi, au cours des années 1970, il a mené un travail idéologique en profondeur, consistant à liquider un héritage léniniste qui, de fait, le plaçait en marge du système politique. Cette entreprise, achevée par Robert Hue sur un mode farce et sous les applaudissements des commentateurs médiatiques, a largement contribué à l’élimination presque complète d’un vote communiste qui concernait un Français sur cinq. Dès lors que toute spécificité idéologique était niée, et cela par ses propres dirigeants, le parti de la classe ouvrière devenant le parti des gens, tout intérêt disparaissait pour ce vote. Le plus logique était de voter utile dès le premier tour, c’est à dire pour le Parti socialiste. Et le Parti communiste disparut pratiquement ».

     « (…) Pour ses électeurs, voter pour le Front National, c’est aujourd’hui se démarquer radicalement du reste de l’offre politique. La forme de dissidence pratiquée par Jean-Marie Le Pen a eu son utilité politique, mais toutes les études d’opinion montrent qu’elle est désormais massivement rejetée par les sympathisants frontistes. Ceux-ci ne souhaitent pas pour autant une mise en conformité avec les valeurs et les manières de l’UMP ou du Parti socialiste. Marine Le Pen profitait largement du partage des rôles avec son père, car ainsi elle pouvait manœuvrer sur des terres idéologiques nouvelles sans que soient rompus les liens avec le terreau d’extrême-droite. Désormais, il lui revient d’assumer l’ensemble de la doctrine frontiste ».

     « C’est là que surgit la difficulté affirme M. Saint-Marie. Il existe en France une fraction irréductible de l’électorat qui exprime son attachement aux valeurs traditionnelles et s’accommode mal de la neutralité en matière de mœurs. La mobilisation autour de la Manif pour tous -le mai 68 conservateur décrit par Gaël Brustier- a renforcé la conscience qu’elle avait de son existence. Les tensions culturelles, qui ne se réduisent pas dans l’opinion à la question de l’islam, ne font que se renforcer, à mesure qu’implose le projet de transformation sociale portée par la gauche (…). Un tour moderniste donné au discours du Front National serait certainement loué dans la sphère médiatique ; il serait pourtant préjudiciable à la fidélisation de ses gains récents tout autant qu’à la loyauté des soutiens les plus anciens».

     Alors quelle martingale gagnante pour le FN ? Ce qui est d’ores et déjà certain c’est que son unité autour des valeurs nationales est le préalable, la condition nécessaire de tout succès. Interrogé à la sortie du Bureau Politique le 17 avril au sujet de ses interrogations sur l’hypothèse d’un «Front ancien» et d’un «Front nouveau», Bruno Gollnisch a expliqué qu’il « (avait) demandé des éclaircissements (sur ce point). Marine Le Pen m’a assuré de façon nette que si nous avions des divergences tactiques et stratégiques, nos convictions fondamentales restaient les mêmes, je m’en réjouis ! ».

    http://gollnisch.com/2015/04/22/pour-le-fn-au-pouvoir-il-faudra-la-jouer-fine/

  • La France que veut Sens Commun

    Sens Commun annonce le lancement des États Généraux de la droite et du centre-droit dans le cadre de la primaire UMP pour les élections présidentielles de 2017.

    Logo"À partir de juin et jusqu’à la fin de l’année, nous allons nous déployer sur tout le territoire français, à travers huit forums inter-régionaux dédiés aux grands thèmes régaliens et rassemblant le peuple de droite. Il s’agit d’établir ensemble un cap clair et un terreau programmatique incontournable pour la droite. Il s’agit de proposer à notre pays de vraies perspectives, une vraie ambition, une vision cohérente et ancrée dans le réel : « La France que nous voulons ». Un meeting national conclura l’ensemble début 2016."

    Sens Commun souhaite ainsi sortir du concert des polémiques superficielles et des tactiques afin de recentrer le débat politique sur le fond. Sébastien Pilard, président du mouvement, précise :

    «Parce que ce moment important pour notre pays ne peut se réduire à des questions de personnes, Sens Commun propose à l’ensemble des militants de la droite et du centre-droit de se retrouver pour définir la France que nous voulons pour l’alternance».

    Michel Janva

  • Hollande dixit : contre l’UMPS, le FNPC ?

    Malgré son passé complexe, George Marchais a toujours conservé la tripe française.

    Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com.

     

    Il s’agit évidemment d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, comme le chantait si bien Charles Aznavour. Soit l’époque où notre Parti communiste qui, prenant ses ordres en URSS tout en touchant l’argent de Moscou, était paradoxalement l’un des partis les plus patriotes de France. Étonnant, non, comme aurait dit Pierre Desproges ?

    Et pourtant, il en fut ainsi. Point de détail qui fait mal aujourd’hui, mais sur lequel François Hollande a mis le doigt, ce week-end dernier, volontairement ou pas, en affirmant sur Canal+ que « Marine Le Pen parle comme un tract communiste des années 70″. Certes, et ce dès 1974, le Front national est le premier à placarder des affiches dénonçant « l’immigration sauvage » ; mais qui écoute alors ce qui n’est que la voix d’un groupuscule, alors que le très puissant PCF tient globalement le même discours, mais avec un peu plus d’écho ?

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  • François Hollande lance sa campagne pour 2017 sur Canal+

    La France est ruinée, divisée, voire en état pré-insurrectionnel ? Aucune différence pour l’ancien maire de Tulle, ce n’est pas ça qui compte. Seule importe la conservation du poste suprême des institutions de la Ve République : la présidence.

    Le matin, en se rasant, François Hollande ne pense qu’à ça. Être réélu. La France est ruinée, divisée, voire en état pré-insurrectionnel ? Aucune différence pour l’ancien maire de Tulle, ce n’est pas ça qui compte. Seule importe la conservation du poste suprême des institutions de la Ve République : la présidence. Toute sa vie durant, l’homme s’est battu pour cet objectif, il y était destiné et ce ne sont pas quelques « couacs » qui vont entamer sa détermination.

    Quinze jours avant le troisième anniversaire de son élection, François Hollande a devancé les bookmakers de la vie politique nationale en lançant prématurément sa campagne pour 2017. François Hollande aimerait connaître le même destin que son maître, François Mitterrand. D’ailleurs, ses « communicants », bien mis et ambitieux, ne s’y sont pas trompés et ont choisi l’émission « Le Supplément » sur Canal+ pour améliorer son image ; à la manière de l’interview qu’avait donnée l’autre président socialiste à Yves Mourousi en 1985. Le but est simple : donner une image tendance et urbaine à François Hollande, « casser les codes » d’une communication présidentielle perçue comme rigide.

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  • Quatre Français sur dix ont «une bonne opinion» de Marion Maréchal-Le Pen

    Marion Maréchal-Le Pen fait son chemin auprès de l'opinion. Selon un sondage Odoxa pour le Parisien publié dimanche, la nièce de Marine Le Pen bénéficie de 40% d'opinions favorables (et 59% de mauvaises opinions), contre 33% en novembre dernier.

    Interrogés pour savoir si la nièce de Marine Le Pen -nommée vendredi par son parti tête de liste de la région Provence Alpes Côte d'Azur pour les élections de décembre prochain- était la meilleure candidate possible du FN, 55% des sondés répondent oui, 45% non et 5% ne se prononcent pas.

    «D'extrême-droite», «courageuse» et «raciste»

    Parmi les qualificatifs cités pour la décrire, 71% estiment que «d'extrême-droite» s'applique bien, tout comme «courageuse» (60%) et «raciste» (51%). 68% considèrent aussi qu'elle ni plus ni moins à droite que Marine Le Pen. 20% la trouvent «plus à droite» que sa tante» et 11% «moins à droite» (1% ne se prononcent pas).

    Interrogé par le Parisien, le président d'Odoxa, Gaël Sliman, relève que «comme pour sa tante Marine, c’est en réalité l’évolution spectaculaire des jugements positifs à son égard -auprès des Français, et plus encore auprès des sympathisants de droite- qui interpelle».

    Afp via yahoo :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EukAukZZEZvdrnPLGc.shtml