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élections - Page 569

  • 22% des électeurs de l’UMP ont voté pour le FN lors du second tour des départementales

    Il suffit de détailler les résultats du second tour des départementales pour s’apercevoir que de très nombreux électeurs UMP ne respectent pas la consigne du « ni-ni », venue d’en haut.

    Au sein même de l’UMP, le ni-ni (ni vote en faveur du FN, ni voix en faveur du PS quand ces deux partis s’affrontent lors d’un scrutin électoral) provoque les polémiques et suscite des affrontements internes, parfois violents.

    On sait à quel point Alain Juppé, François Baroin et Nathalie Kosciusko-Morizet, trois figures de l’UMP, y sont hostiles. Le « tout sauf le FN » devant être respecté, notamment en faveur des socialistes.

    Mais il suffit de détailler les résultats du second tour des récentes élections départementales pour s’apercevoir que de très nombreux électeurs UMP ne respectent pas la consigne venue d’en haut.

    22% votent en faveur du Front National

    22% d’entre eux votent en faveur du Front National au second tour. Non pas seulement pour « punir » le pouvoir socialiste, mais par porosité avec les thèses et thèmes du mouvement national.

    Sur l’immigration et le péril islamique, une partie des électeurs de l’UMP partage ces valeurs avec ceux du Front National. C’est précisément en cela que la “radicalisation” de Nicolas Sarkozy n’est pas efficace pour son parti. Il ne retire plus de la sorte une seule voix aux aspirations souverainistes qui ont compris qu’elles avaient été piégées ; il ne fait que « libérer » son propre électorat, puisque la parole du chef ne le contient plus.

    Dans le Vaucluse, le Gard ou le Var, le Front National gagne des cantons par adhésion, mais aussi parce que l’électorat UMP s’est massivement reporté sur elle. La confusion entre les deux droites se crée. Une partie de la droite anciennement gaulliste est au service du mouvement national.

    Ce n’est pas encore une fusion idéologique ; ça commence à y ressembler. Ce croisement ne va pas manquer de provoquer des frustrations parmi les électeurs de gauche qui, eux, à une très forte majorité (60%) respectent les consignes du désistement républicain dès lors qu’un candidat UMP se mesure à un rival FN.

    Les électeurs de gauche n’en tire pas avantage

    Mieux encore, dans une triangulaire de second tour UMP-FN-PS (le socialiste en troisième position), un quart des électeurs PS choisissent le candidat de droite pour écarter à coup sûr l’hypothèse frontiste.

    En ne prenant pas lui-même position avec clarté, Nicolas Sarkozy se met donc aussi en danger. C’est précisément cela le grand paradoxe de ce ni-ni : puisqu’il est convaincu que François Hollande ne sera pas en mesure de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle ; puisque l’ex-président est persuadé qu’il affrontera Marine Le Pen, une victoire la plus imposante possible lui est nécessaire.

    http://fr.novopress.info/185068/22-electeurs-lump-vote-en-faveur-du-fn-lors-du-second-tour-departementales/

  • Éditorial de L'AF 2906 : LE FN DEVANT LA QUADRATURE DU CERCLE

    La victoire incontestable aux élections départementales d’une droite européiste, atlantiste, libre-échangiste et immigrationniste contre une gauche européiste, atlantiste, libre-échangiste et immigrationniste, ne saurait évidemment nous réjouir.

    Conséquence mécanique de la désastreuse politique menée par le gouvernement socialiste depuis trois ans — déjà ! —, cette victoire participe de ces effets de balancier que les politologues appellent alternances et qui, depuis 1986, sont le lot de la vie électorale française. Pourtant la situation n’a jamais été, semble-t-il, aussi favorable au FN qui consolide son ancrage local, en dépit, ou à cause, d’une forte abstention — 50 %. La gauche paraît discréditée ...tout en conservant quand même plus de trente départements, et la droite, comme l’écrit l’ancien conseiller sarkozyste Maxime Tandonnet (FigaroVox du 29 mars 2015) n’offre aux Français, « pour l’instant aucune raison de croire en l’avenir. Elle ne présente pas de ligne claire, aucune ambition sur les questions qui préoccupent le pays, le chômage, la sécurité, l’exclusion, la maîtrise de l’immigration. » Or c’est elle que les Français ont envoyé aux affaires dans deux tiers des départements. Comme quoi son imposture récente et l’état du pays, qui ne date pas de 2012, ne sont pas suffisants pour déclencher au sein de la majorité des électeurs une réaction salutaire.

    Il est vrai, les Français ont la mémoire courte, mais cette seule explication le serait également. L’impossibilité pour les électeurs, à moins d’y être poussés par des événements catastrophiques qu’on ne saurait souhaiter pour son pays, de changer radicalement la donne est consubstantielle au régime des partis. La formule de Maurras selon laquelle « le suffrage universel est naturellement conservateur » a été souvent mal comprise. Elle ne signifie pas tant que la France est traditionnellement à droite et qu’elle ne se résout à voter pour la gauche que lorsque la droite l’a profondément déçue, même si ce fut le cas en 1981 (victoire de Mitterrand) et en 2012 (victoire d’Hollande). Non, elle signifie avant tout que le suffrage universel conserve par prudence l’existant, en l’occurrence cette alternance entre les deux piliers de l’oligarchie que sont, pour faire rapide, le PS et l’UMP-UDI. Voter FN reste un vote « anti-système », donc anxiogène, même si l’état du pays fait franchir à chaque nouvelle échéance ce pas à des Français toujours plus nombreux. En dépit d’une dédiabolisation dont ne veulent du reste ni l’oligarchie et ses media ni les électeurs traditionnels du FN — qui sont loin d’avoir désavoué tous les candidats ayant « dérapé » —, le FN se trouve placé devant une contradiction qu’il n’est pas certain de parvenir un jour à dépasser : comment être à la fois suffisamment dans le système pour ne plus « effrayer » et hors système pour incarner un changement à la fois véritable et crédible ? Marine Le Pen n’a pas eu tort, dimanche soir, dès que fut acquis le fait que le FN ne dirigerait aucun département, de déclarer que le résultat obtenu par son mouvement « est le socle des grandes victoires de demain ». Toutefois, même si la proportionnelle lui permet de gagner des régions en décembre prochain et, grâce à la prime majoritaire, de les diriger, ces éventuels succès pourraient ne constituer qu’une victoire à la Pyrrhus. Qu’il s’agisse de la présidentielle ou des législatives de 2017, le FN est encore loin de pouvoir emporter, en l’absence de toute alliance électorale, des victoires décisives au scrutin majoritaire. Et si cette éventualité devenait crédible, la parade existe déjà : d’aucuns, à gauche, qui aiment à se faire peur, et craignent que l’effet amplificateur du scrutin uninominal majoritaire, qui profite aujourd’hui quasi-exclusivement aux partis de l’oligarchie — seulement trois députés patriotes sur 577 alors que le vote national représente un quart de l’électorat —, ne finisse par se retourner contre ces mêmes partis, envisagent de noyer les succès à venir du FN dans le retour à la proportionnelle. Tel avait déjà été le calcul de Mitterrand en 1986, mais dirigé contre le RPR et avec un FN bien plus faible. Rappelons que ce calcul, perdant, n’avait interdit à la droite ni de passer ni de gouverner, les trente députés FN étant réduits au rôle de figurants. En 2017, en cas de représentation proportionnelle, comme en 1986, et même avec un FN bien plus haut et donc un nombre de députés nationaux bien plus important, le système saurait trouver la voie d’une coalition à l’allemande et laisser le FN à une fonction protestataire. Il saurait d’ailleurs trouver la même avec une majorité relative FN élue au scrutin majoritaire par circonscription ! A peine les bureaux de vote étaient fermés dans l’Aisne, dimanche 29 mars, que le président socialiste sortant Yves Daudigny, qui s’était désisté à l’issue du premier tour pour la droite parlementaire, appelait à la constitution à l’issue du second tour d’une « majorité inédite » de gestion, devant « s’appuyer sur un socle politique clair » dont « le contour [...] ne peut être que la défense des valeurs de notre république et la lutte sans concessions et sans équivoques vis-à-vis du FN. » A l’heure où nous écrivons, nous ignorons évidemment quels auront été les résultats du troisième tour — l’élection des présidents des conseils départementaux — dans les départements où le FN pourrait jouer un rôle d’arbitre — Aisne, Gard et Vaucluse — ni quelles auront été, d’ailleurs, les consignes du siège national. Il n’en reste pas moins que le socialiste Daudigny a surtout pris date... pour 2017.

    Certes, le FN a encore de la marge mais résoudre la contradiction de son existence de parti « antisystème » dépendant du « système », à savoir du jeu traditionnel des partis de l’oligarchie, pour arriver au pouvoir, c’est un peu comme résoudre la quadrature du cercle. En Italie, pour y parvenir, l’ex-néofasciste Gianfranco Fini avait dû tout simplement se renier. Et se dissoudre dans le jeu politique italien pour finalement disparaître. Or c’est à ce prix que le FN risque de « faire alliance ». On dira que le gaullisme politique triompha quand il sut incarner, un temps, ce conservatisme social que le parti de Marine Le Pen serait bien inspiré d’incarner à son tour s’il veut, à la fois, et avec raison, retenir un électorat populaire méprisé par l’ensemble du pays légal et attirer un électorat UMP qu’inquiètent encore des prises de position démagogiques mal maîtrisées... Mais les gaullistes eux-mêmes n’eurent, à eux seuls, en voix, et ne frôlèrent en siège, la majorité absolue qu’aux législatives de 1962, c’est-à-dire dans des circonstances bien particulières — le lâche soulagement qui suivit la guerre d’Algérie.

    De fait, c’est le régime des partis lui-même qui empêche toute solution électorale radicale. « La République gouverne mal, mais elle se défend bien », affirmait en son temps Anatole France. Au jeu funeste des partis, elle ajoute aujourd’hui la destruction de la société et une immigration visant à dissoudre la population française dans un magma communautariste. Le temps presse.

    François Marcilhac - L’AF 2906

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-AF-2906-LE-FN

  • Droitisation de la Seine-Saint-Denis

    Bruno Beschizza est ancien policier. Après avoir remporté les élections municipales à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), face à la gauche en 2014, il vient de battre les socialistes dans son canton aux élections départementales. Il déclare à Valeurs Actuelles :

    Unknown-2"[...] Le Département de la Seine-Saint-Denis, historiquement, a été créé pour être une banlieue rouge pendant que les Hauts-de-Seine devaient être une banlieue bleue, si je schématise. La Seine-Saint-Denis et ses habitats ont cependant changé. La gauche départementale a cru pouvoir faire ce qu'elle voulait puisque quoi qu'il arrive, la population la reconduisait au pouvoir. Un électorat captif grâce au clientélisme et à l'assistanat. Il y a cependant eu une double trahison de la gauche qu'elle soit départementale ou nationale. Parallèlement, la droite a conquis la majorité des municipalités de Seine-Saint-Denis et les habitants ont pu comparer les bilans locaux de leurs candidats. Le résultat est donc que mathématiquement, les électeurs de la Seine-Saint-Denis sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la droite. [...]"

    Michel Janva

  • Nous n’avons pas les mêmes valeurs

    Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que la compétition interne reprenne ses droits à l’UMP  dans la perspective des primaires qui désigneront le candidat de cette formation   à la prochaine présidentielle. Invité d’Europe 1 hier,  Alain Juppé  s’est attribué  la victoire de la droite,  y voyant  « un succès de la stratégie d’union (UMP-UDI-MoDem)   (qu’il n’a)  cessé de préconiser, et qui s’est faite à peu près partout ».  Hervé Morin, ex (très mauvais) à ministre de la Défense dans les gouvernements Fillon I et II,   challenger malheureux de Jean-Christophe Lagarde à  la présidence de l’UDI , n’a pas dit autre chose. Prêchant pour sa paroisse (son avenir personnel), M. Morin déclarait  hier sur Sud Radio : « ce que montre cette élection, c’est que l’UMP ne peut pas gagner sans l’UDI et que l’UDI  ne peut  pas gagner sans l’UMP ». Le maire de Bordeaux a logiquement confirmé que le  plus grand dénominateur commun des pontes de la droite euromondialiste reste bien la lutte contre l’opposition patriotique : « C’est moi qui ai préconisé un combat frontal contre le Front National et ses propositions pour bien ouvrir les yeux des électeurs sur ce qu’elles ont de dangereux ».

     Alain Juppé a réitéré le refus de la direction de son parti, en porte-à-faux avec une très grande partie de son électorat,  de tout accord avec les nationaux pour faire échec à l’élection d’un président de Conseil départemental   socialiste : «  nous devons refuser toute alliance avec le Front National ». Porteur d’un discours d’enfumage plus droitier, Nicolas Sarkozy fait lui aussi   le pari d’une victoire en 2017  qui passerait  par la  neutralisation de  l’UDI voire du MoDem. Une  petite nébuleuse centriste  à qui l’on donne(rait) et  promet(trait)   quelques postes, fiefs électoraux et maroquins en échange  d’une non candidature à la présidentielle. Dans le cas inverse, cela  pourrait rendre très  problématique la qualification du « champion de l’UMP  pour le second tour…

     L’UMP, comme  avant elle le RPR, s’accommode parfaitement de son jeu de duettistes avec le PS. Le  partenaire indispensable de la pièce de théâtre jouée depuis quarante ans  pour faire croire que l’alternance politique droite -gauche correspond à une réalité, alors que les  orientations politiques, idéologiques dé fendues une fois au pouvoir,  restent globalement les mêmes.

     C’est pourtant ce jeu de dupes, ce refus de prendre en compte les aspirations identitaires, sécuritaires, protectionnistes au sens large,  des Français, qui conduit aujourd’hui une large fraction des électeurs de droite  à réclamer une inflexion nationale dans les assemblées d’élus,  à la tête de l’Etat.

     Chiraquien historique,  mais néanmoins homme de conviction  appartenant à la  droite des valeurs, aux analyses et  réflexions souvent pertinentes, en tout cas régulièrement partagées par Bruno Gollnisch,  Denis Tillinac était interrogé ce début de semaine sur le site Atlantico.  

     Il y affirme qu’il existe certes « une frontière politique et stratégique » entre la droite classique et l’opposition nationale  puisque dit-il, « Marine Le Pen veut la peau de l’UMP et Sarkozy veut la peau du FN. Ce sont des questions de pouvoir ». Pour autant, «  la porosité que les observateurs remarquent entre les deux électorats est une évidence ». Si « Marine Le Pen réussit son pari, elle montra à 40% et marginalisera l’UMP. Sur la durée, on peut envisager la disparition totale (du FN ou de l’UMP). Peut-être sous la forme d’un suicide ».

     Au-delà de cette hypothèse prospective, M. Tillinac, questionné sur la charte proposée aux élus UMP par le FN dans le cadre de l’élection des présidents de conseils départementaux (voir notre article publié lundi), souligne qu’ « Il y a un minimum de connivence entre les deux électorats (UMP et FN, NDLR). C’est un phénomène que Sarkozy, en qualité de président de l’UMP, devrait prendre en considération. »

     « L’UMP doit avoir l’intelligence de ne pas se laisser piéger pour faire plaisir à trois journalistes de gauche indignés qui dénonceront une alliance avec le fascisme. Son électorat est plus près du FN que du PS. D’un autre côté, l’électorat FN préfère voter, à tout prendre, pour l’UMP plutôt que pour le PS. C’est une réalité fondamentale ».

     Aussi, Denis Tillinac  « ne trouve pas que ce soit une bonne idée de définir le FN comme un ennemi privilégié. C’est un adversaire, au même titre que le PS. Nous sommes dans un faux ni-ni. On menace d’exclusion immédiate quelqu’un qui ferait le moindre accord avec le FN. Or, lors des législatives partielles du Doubs, Juppé et NKM ont appelé à voter socialiste contre le FN – rompant alors le ni-ni. Je n’ai pas entendu dire qu’ils étaient exclus. Faire du FN son ennemi politique héréditaire est suicidaire pour l’UMP ». Bref, « l’UMP », qui «  n’a pas dit un mot sur les deux thèmes qui font prospérer le FN : la question des flux migratoires et la question de l’Europe », ne doit pas «tomber dans ce panneau grossier » (de la diabolisation)».

     D’autant, que « la thèse de l’UMPS a déjà été accréditée par l’élection de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne par le PS et l’UMP. Si on laisse entendre que l’UMP, à tout prendre, préfère le PS à l’UMP, surtout dans un pays ou 40% de l’électorat récuse le système violemment, c’est très dangereux ».

     Ce qui est tout aussi dangereux pour le Système en place,  c’est de continuer à insulter l’intelligence des Français comme l’a fait  de manière assez sidérante le politologue de gauche Thomas Guénolé hier sur  slate.fr.

     Il  y affirme que Laurent Ruquier a eu raison de faire son mea culpa en s’accusant  d’avoir contribué pendant cinq  ans, dans son émission sur France 2,   à  «  la propagation », « la banalisation et le succès de ses thèses » en donnant la parole  à Eric Zemmour. Une opinion qui peut se discuter, même si les livres éventuels que pondraient son successeur dans cette  même émission, Aymeric Caron,  ne rencontreraient certainement pas la même audience.  Plus prosaïquement, les livres de Zemmour ont du succès tout simplement parce que la petite musique qui y résonne, la vision du monde qui y est exposée,  trouvent  un écho dans les inquiétudes et le ressenti du peuple de droite.

    M. Guénolé répond  encore  par l’affirmative à la question de savoir, si « plus largement »,  « les médias de masse ont   une part de responsabilité dans le succès croissant du FN, dont les thèses sont les mêmes que celles d’Eric Zemmour sur l’économie comme sur les valeurs ». « À force de matraquage médiatique de reportages, d’articles et d’interviews en feu roulant, avec pour angle répétitif la-montée-du-FN-la-dédiabolisation-du-FN-la-transformation-du-FN, écrit-il,  les médias ont une part de responsabilité dans les succès électoraux croissants de ce parti ».

     « L’on pourrait objecter que les médias ont un devoir d’information, de pluralisme (…) mais ce n’est pas le problème » poursuit-il. « Le problème, c’est la disproportion. Dans le cas d’Eric Zemmour, il est flagrant que les tenants de thèses opposées aux siennes sur les sujets qu’il aborde sont actuellement sous-représentés dans les médias. Et dans le cas du FN, les élections départementales sont un cas d’école d’omniprésence d’un thème et d’un seul, sensationnaliste, au détriment colossalement disproportionné de tous les autres angles et sujets possibles ».

     Certes, il n’existe  plus à gauche depuis longtemps,  de grandes figures intellectuelles, populaires, vendant des livres, engagées sur le terrain (méta)politique. Julien Dray en faisait l’aveu dimanche soir, évoquant Gramsci et sa thèse sur les conquêtes culturelles qui précédent toujours les victoires politiques.  Mais  asséner comme le fait M.  Guénolé que les thèses frontistes sont surreprésentées dans les médias ne résiste pas une seconde à un examen un peu sérieux souligne Bruno Gollnisch.

     C’est bien  au contraire l’idéologie de la caste UMPS et leurs affidés,   celle du vivre-ensemble multiculturaliste, de  l’européisme-et- mondialisation-chance-pour-la-France qui est  ultra-dominante au sein du quatrième pouvoir. Cette idéologie là   correspond à la sensibilité de l’écrasante majorité des faiseurs d’opinion, des journalistes de gauche, exemples emblématiques de ces   « mutins de panurge » décrit par   feu Philippe Murray ; idéologie qui est le trait d’union, le point  commun, à  quelques nuances prés,   des grands groupes financiers qui contrôlent les principaux  médias.

     C’est d’ailleurs parce que MM. Sarkozy, Juppé, NKM, Le Maire, Wauquiez, Bertrand, tous les grands pontes qui donnent le la au sein de l’UMP,  sont les purs produits  de cette idéologie dominante qu’ils préféreront toujours s’entendre sur  avec leurs alter ego de gauche.  Dirigeants de l’UMP que nous ne confondons pas avec leurs électeurs régulièrement  cocufiés, abusés, méprisés. Ni même d’ailleurs avec certains cadres et élus locaux de l’UMP qui nous confient sous le sceau de la confidence qu’ils partagent avec le FN les mêmes valeurs. 

    http://gollnisch.com/2015/04/02/nous-navons-pas-les-memes-valeurs/

  • Marine Le Pen n’a aucun des attributs requis pour adhérer au front des républicains

    Comment expliquer que, malgré ses résultats très prometteurs du premier tour, le FN n'ait pu gagner un seul département ?

    Les commentateurs politiques font des résultats des élections départementales des analyses bon marché et convenues telles que : la gauche a perdu parce que divisée, l’UMP a confortablement gagné parce qu’alliée au centre, le FN s’est enraciné et s’est stabilisé à 25 %. Tout est dit.

    Après avoir mélangé, sur la table électorale, torchons rouges et serviettes bleues, les voilà prêts à passer aux délices des chaises musicales ministérielles, sans mettre en exergue une analyse plus fine et bien cachée par les principaux partis.

    En y regardant de plus près, on peut pourtant y déceler une évidence : l’arrivée au pouvoir de la droite nationale, hors circonstances exceptionnelles, n’est pas pour demain ! Sinon, comment expliquer que, malgré ses résultats très prometteurs du premier tour, le FN n’ait pu gagner un seul département ? Avancer que le parti de Marine Le Pen n’avait jusqu’alors qu’un seul conseiller, que ces élections favorisent sortants et notables locaux, ou que le scrutin majoritaire le pénalise ne suffit pas.

    Première conclusion : dans la voiture d’un tripartisme annoncé, le FN aura souvent la place du mort, à cause du « ni-ni » et du front républicain de l’UMPS. C’est ce que confirmait, ravi, Pierre Laurent sur i>Télé : « Le PC, avec 2 % des voix, a beaucoup plus d’élus que le FN ! » CQFD.

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  • Le Front National accédera au pouvoir

    Ce n'est certes pas moi, sachant mon important et durable engagement politique, qui vais inciter le lecteur ou plus généralement les Français, à bouder les urnes. Pourtant, nécessaire constatation, il faut bien admettre que les résultats obtenus par la petite majorité très minoritaire aurait du se concrétiser par un grand coup de balai. Ce d'autant plus que le premier ministre avait nationalisé ces élections locales. La décence, l'honneur, le respect de la parole donnée ne sont certes plus à l'ordre du jour – les réactionnaires en sont peut être les plus conscients – mais il n'empêche : la laideur, affichée aujourd'hui avec ostentation, ne serait-ce que par pudeur, devrait être cachée. Aussi politiquement, on aurait du, dans un premier temps assister à la démission du premier ministre, dans un second, à la dissolution de l'assemblée nationale. Il ne s'agit pas d'être factieux, mais tout simplement intègre. Il est vrai que dans les temps que nous vivons malheureusement, les deux termes sont si voisins qu'ils peuvent apparaître comme synonymes ….
    Viendront dans quelques mois les régionales. Avec très probablement la même sanction, peut être d'ailleurs aggravée. Et nous ne bénéficierons pas davantage d'une démission au sommet de l'Etat, gouvernement ou présidence, ou d'une dissolution.
    Bien sur, les élections nous transmettent la température du pays, atteint d'une très forte fièvre. Bien sur l'opposition a, une fois de plus gagné, dans le cadre d'un enjeu intermédiaire, ce qui fut déjà explicité ici même naguère (1). La droite, c'est désormais deux tiers des départements. Le Front National, aucun semble t-il (tellement aberrant avec 25% des suffrages qu'on en doute). Ces deux bons résultats, même si au sujet du Front National c'est rageant, ne sont que l'écho de la catastrophe vécue par la gauche.
    Cela ne doit pas nous faire oublier qu'au début des élections présidentielles de 2012, Nicolas Sarkozy candidat sortant, n'était crédité pour le second tour que de 40% des suffrages. Autrement exprimé, le pouvoir sort, encore une fois, toujours perdant. La catastrophe, c'est que le Système tient. Cela parce qu'il n'est plus politique – auquel cas il serait naturellement balayé – mais économique. Cette machine économique fonctionne donc, quelles que soient les majorités politiques. Peu lui importe le nombre de chômeurs, considérés bien souvent comme simple variable d'ajustement ou utile armée de réserve du Capital.
    Deux motifs toutefois de satisfaction. Il y a ce progrès continu du Front National qui a obtenu 25% des suffrages, ce dans une élection qui lui était pourtant défavorable. Le Front, voici trois décennies, c'était un Français sur dix. Aujourd'hui, à l'échelle nationale c'est presque un sur trois. Certains se posent, non sans arrière-pensées, la question de savoir avec quelles coteries le Front National devrait s'acoquiner. C'est oublier, à l'aune de la progression constante du mouvement de Marine le Pen, que d'alliances le Front n'en aura peut être bientôt plus besoin. Que les autres partis ne sont pas propriétaires de leur électorat alors même que le Front National s'adresse directement aux Français. L'autre motif de satisfaction, c'est le prévisible déraillement d'un Système d'essence économique. Quand bien même les chiffres du chômage sont trafiqués qu'ils masquent mal la terrible réalité. La crise économique de 2008 ne fut nullement d'ampleur majeure. Un nouveau 1929 reste dans l'ordre du possible. Auquel cas, le Front remportera aussi la victoire, et facilement.

    Notes : 

    (1) Dans le cadre des élections c'est – presque – toujours l'opposition qui gagne : http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZpAylAZubPdNkvLU.shtml

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukZllypVuekVygsRl.shtml

  • Faire du FN son ennemi politique héréditaire est suicidaire pour l'UMP

    De Denis Tillinac sur Atlantico à propos de la charte proposée par le FN pour le 3ème tour des départementales :

    Charte_departementale"Il y a un minimum de connivence entre les deux électorats. C'est un phénomène  que Sarkozy, en qualité de président de l'UMP, devrait prendre en considération. Je ne trouve pas que ce soit une bonne idée de définir le FN comme un ennemi  privilégié. C'est un adversaire, au même titre que le PS. Nous sommes dans un  faux ni-ni. On menace d'exclusion immédiate quelqu'un qui ferait le moindre  accord avec le FN. Or, lors des législatives partielles du Doubs, Juppé  et NKM ont appelé à voter socialiste contre le FN – rompant alors le ni-ni. Je  n'ai pas entendu dire qu'ils étaient exclus. Faire du FN son ennemi  politique héréditaire est suicidaire pour l'UMP (...)

    Des ententes locales sur des propositions claires n'ont rien  de scandaleuses. Je rappelle quand même que Jean-Pierre Soisson a gouverné la  région Bourgogne pendant trois mandats avec des voix du FN, cela n'a pas empêché  Mitterrand de le nommer. Jacques Blanc a gouverné le Languedoc-Roussillon  pendant trois ou quatre mandats avec les voix du FN de façon revendiquée, ça n'a  pas gêné grand monde.

    Evidemment Marine Le Pen joue un jeu tactique en les mettant  dos au mur. L'UMP doit avoir l'intelligence de ne pas se laisser piéger pour faire plaisir à trois journalistes de gauche indignés qui dénonceront une  alliance avec le fascisme. Son électorat est plus près du FN que du PS.D'un  autre côté, l'électorat FN préfère voter, à tout prendre, pour l'UMP plutôt que  pour le PS. C'est une réalité fondamentale (...)

    La diabolisation ne marche plus. On a l'impression que même  Hollande y renonce. Il a reçu deux fois Marine Le Pen. Il ne faudrait pas que l'UMP soit la dernière à tomber dans  ce panneau grossier. Le FN est un parti comme les autres, il participe aux  élections, il n'a jamais contesté le verdict des urnes même quand il lui était  défavorable. En cela, le FN est aussi républicain que le PS ou l'UMP.

    Il y une frontière politique et stratégique. Marine Le Pen  veut la peau de l'UMP et Sarkozy veut la peau du FN. Ce sont des questions de  pouvoir. La porosité que les observateurs remarquent entre les deux électorats  est une évidence.

    Oui, gouverner avec le PS serait une faute politique et morale. Lâcher tous les électeurs qui ne supportent pas l'idéologie socialiste serait très mal vu. Surtout qu'aucun élu cantonal FN n'est en mesure d'accéder à la présidence. S'il y a une négociation raisonnable sur un programme  départemental, ça ne me paraît pas attenter à l'ordre républicain (...)"

    Philippe Carhon

  • Départementales : la Sainte-Alliance UMPS dans toute sa splendeur

    Objectivement, le résultat de ce second tour des élections départementales est décevant à plusieurs titres.

    Il l’est d’abord en raison de l’autisme de l’UMP. Si le PS est touché, il n’est pas coulé. Cette campagne électorale a démontré que l’UMPS n’est pas qu’un fantasme. Nicolas Sarkozy et ses poissons-pilotes ont favorisé les candidats socialistes partout où il leur a été donné de le faire, en bénéficiant évidemment d’une réciprocité. D’abord, en se désistant purement et simplement. Ensuite, en gelant des voix qui auraient pu servir à bouter les socialistes hors des départements.

    Il l’est ensuite parce que l’UMP remet en selle des individus qui devraient être exclus des affaires publiques. On connaît le goût de Nicolas Sarkozy pour les repris de justice. Il a plusieurs fois essayé d’imposer l’ancien maire de Grenoble, Carignon. Il traîne derrière lui – faisant mine d’y être contraint – les Balkany, cela depuis des lustres. Le riche département des Yvelines va réélire M. Bédier à sa tête. Or, le 12 décembre 2006, celui-ci a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 50.000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux. Joli palmarès pour un gestionnaire de deniers publics. Comme cette assemblée sera totalement UMP, sans aucun contre-pouvoir, on imagine les carambouilles futures et cela n’effraie personne ! Aux dernières nouvelles, élu dans l’Essonne, Georges Tron, impliqué dans une affaire de viol, n’aurait pas été choisi par ses pairs pour présider le conseil départemental.

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  • «Nouvel épisode d’enterrement de la démocratie»

    Sic. C'est ainsi que le socialiste Saïd Benmouffok qualifie la suppression de la subvention de la mairie FN de Mantes-La-Ville à la Ligue des Droits de l'Homme.

    Le maire Cyril Nauth explique :

    "C’est un choix politique et symbolique: nous ne souhaitons plus subventionner cette association très politisée. D’autant que la section locale, dirigée par une personnalité d’extrême gauche élue d’opposition, l’est tout particulièrement".

    Par ailleurs, au début du mois de mars, le maire n'a pas renouvelé la convention qui liait depuis vingt ans l’association à la ville et de lui a retiré le local municipal qu’elle occupait gratuitement ainsi que ses permanences dans un centre de vie sociale.

    On se souvient qu'en 2007, la LDH avait distingué un représentant du trotskisme et la représentante d’un parti qui se dit toujours communiste.Autrement dit les héritiers des régimes qui ont le plus violemment et longuement violé tous les droits de l’homme.

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Déni de démocratie – Entretien avec Marine Le Pen (Présent 8325)

    — Marine Le Pen, ce résultat du second tour des départementales marque une belle progression malgré tout…

    — C’est indéniable. Il s’agit d’un bouleversement politique, inévitablement. Je me souviens du plafond de verre dont on parlait quand j’avais raté les législatives à 100 voix à Hénin, quand nous avions manqué la municipalité en arrivant à plus de 48 %. On nous disait : « plafond de verre, plafond de verre ». Aux élections suivantes, nous gagnons au premier tour. Donc voilà : je pense que le plafond de verre n’existe plus, s’il a vraiment existé un jour. Il y a une vraie installation.

    Déni de démocratie - Entretien avec Marine Le Pen (Présent 8325)Nous n’avons aucun département, mais nous ne l’avons jamais réellement espéré. La marche était trop haute. Pour rappel, nous n’avions qu’un seul conseiller général sortant sur 4 000. La progression est donc formidable. J’ai lu un article dont le titre révélait une image très juste. Il disait : « Ce n’est pas un raz-de-marée, c’est une inondation. » Je crois véritablement que c’est une inondation, c’est-à-dire que partout le FN monte, partout il fait des scores spectaculaires. Je ne connais pas beaucoup d’observateurs qui, il y a trois ans, auraient parié sur un résultat tel que celui-là.

    — N’est-ce pas un paradoxe d’avoir 40 % des voix mais aucun département ?

    — Oui effectivement, c’est le paradoxe de la démocratie à la française qui, je crois, exaspère de plus en plus de nos compatriotes. Parce que faire un tel score et ne pas avoir le nombre d’élus correspondant – il en est de même au Sénat, mais aussi à l’Assemblée nationale –, ça ne pourra pas durer bien longtemps. C’est un système qui a été conçu pour préserver des gens dont les Français contestent la politique. Encore une fois, nous ne sommes pas dans une véritable démocratie. La preuve, ce soir, c’est une évidence. Mais nous sommes bel et bien le premier parti de France, comme le premier tour l’a prouvé. Ce sera réparé bientôt. Ce sont des effets de seuil.

     

    — Comptez-vous sur des minorités de blocage dans des départements et former des unions des droites au niveau local ?

    — Je ne peux pas vous répondre ce soir, il faudrait que j’aie les résultats de tous les cantons dans les départements en question. Il est probable qu’il y a un certain nombre de départements dans lesquels le FN est susceptible de faire la bascule. Donc nous, nous allons faire de la politique. Nous respectons nos électeurs, nous savons ce qu’ils veulent, et par conséquent nous ferons une charte. Ceux qui nous demanderont nos voix pour pouvoir diriger le département devront s’engager sur un certain nombre de points qui sont essentiels dans notre esprit, et évidemment dans celui de nos électeurs. Donc, soit ils signent et nous leur apporterons ce soutien ponctuel, tout en gardant bien sûr notre capacité de rejeter les projets ou les rapports qui nous paraîtraient tout à fait négatifs ; soit ils ne le font pas, et ils prendront alors le risque de laisser le département au camp adverse.

    — Le maillage s’installe, notamment en vue des régionales ?

    — Oui bien sûr. Mais d’ailleurs, pour les régionales la situation est très intéressante car le mode de scrutin est différent (NDLR : proportionnel). Donc ce qu’ils ont fait dans ces départementales (NDLR : l’UMPS), et notamment dans les départements où nous avions une petite chance de gagner, pourront-ils le faire aux régionales ? Car il y aura deux possibilités, lorsque nous arriverons en tête. Soit ils fusionnent au second tour, UMP et PS, liste commune donc, ce qui serait je pense mortel dans l’esprit des Français pour la présidentielle. Soit l’un se retire au bénéfice de l’autre, et c’est la disparition totale d’une étiquette politique dans ce qui constitue aujourd’hui de gigantesques régions. Je pense donc qu’ils sont en train de se préparer des jours compliqués, avec les choix auxquels ils seront confrontés à l’avenir.

    — Serez-vous candidate aux régionales ?

    — Je n’ai pas encore pris ma décision. Elle ne dépend pas des résultats, car je suis convaincue que, dans la région Nord-Pas de Calais et Picardie qui est la mienne maintenant, nous allons gagner. La question se pose surtout à cause du choc entre deux calendriers. Le calendrier, précisément, de la gestion d’une grande région fusionnée, et le calendrier d’une campagne présidentielle qui m’apparaît, comme à beaucoup de Français, comme essentielle.

    Propos recueillis par Louis Lorphelin et Caroline Parmentier

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