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élections - Page 584

  • La proportionnelle à l'Assemblée, qu'est-ce que ça changerait ?

     L'UMP s'inquiète de l'éventualité d'une modification du mode de scrutin des législatives, que François Hollande pourrait être tenté de proposer.

    A mi-mandat, le président François Hollande, qui s'exprime jeudi 5 novembre à la télévision, pourrait être tenté de relancer une réforme qui figurait dans ses engagements de campagne : l'introduction d'une part de proportionnelle à l'Assemblée nationale.

    La proposition suscite déjà des réactions contrastées, mais aussi des interrogations sur sa mise en œuvre et ses conséquences.

    Le scrutin majoritaire favorise les grands partis

    En France, les députés sont élus dans 577 circonscriptions au scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Au premier tour, tous les partis peuvent être représentés, mais ne seront retenus pour le second tour que les candidats qui ont réuni plus de 12,5 % des inscrits. Ce système favorise les grands partis (UMP, PS). Les autres ne parviennent à faire élire des députés que s'ils négocient des alliances ou s'ils sont très solidement implantés.

    L'objectif est de constituer une majorité solide et disciplinée à l'Assemblée nationale. Ce mode de scrutin a d'ailleurs été introduit en 1958 par le général de Gaulle pour mettre fin à l'instabilité politique de la IVe République. Il présente un défaut majeur : certains partis qui « pèsent » dans l'électorat peuvent être sous-représentés parmi les députés. C'est le cas du Front national.

    Introduire une représentation plus « juste »

    Le scrutin proportionnel, à l'inverse, consiste à répartir les sièges en fonction des pourcentages de voix obtenus par les différents partis (avec en général un seuil de représentativité fixé à 5 % des voix). En vigueur pour les élections régionales et européennes, il semble plus conforme aux votes des citoyens et favorise la parité, puisque les listes font alterner hommes et femmes.

    Sans surprise, la proportionnelle est réclamée par les petits partis, des écologistes aux communistes en passant par l'extrême droite. Le FN, qui se targue d'être devenu le « premier parti de France » après les européennes (avec 24 eurodéputés sur 77), estime injuste de n'avoir que 2 députés sur 577 à l'Assemblée nationale.

    Un engagement de campagne de François Hollande

    Traditionnellement, la gauche est plutôt favorable à ce système considéré comme plus représentatif. L'introduction d' « une part de proportionnelle à l'Assemblée nationale » est l'engagement n°48 du candidat François Hollande en 2012.

    Dans un entretien au Monde, en août 2014, le président avait confirmé cette proposition, en y introduisant une condition : J'y suis prêt si une majorité peut s'accorder sur cette orientation, avec une réduction du nombre de parlementaires. »

    Si le sénateur François Rebsamen avait plaidé pour cette réforme au début de l'année, certaines voix se font plus prudentes. Ainsi, le député Olivier Faure, porte-parole du PS, s'inquiète dans Le Figaro des risques d' « émiettement » et d' « instabilité » du système.

    Un « casus belli » pour l'UMP… mais une proposition défendue par Sarkozy

    Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a exprimé mardi 4 novembre son « opposition totale » à l'introduction de la proportionnelle, une « manipulation politique » qui constituerait un « casus belli » entre la majorité socialiste et l'opposition. Ce rejet farouche s'inscrit dans la ligne de la droite gaulliste, attachée au système majoritaire de la Ve République. Il peut être renforcé par des considérations plus pragmatiques : le mode de scrutin actuel risque d'être très favorable à l'UMP aux prochaines législatives, alors que la proportionnelle diluerait une « vague bleue » au profit du FN.

    Mais le sujet ne fait pas l'unanimité au sein de la droite. En 2007, le futur président, Nicolas Sarkozy, proposait « d'introduire un peu de proportionnelle ». L'idée, lancée lors d'un meeting d'entre-deux tours, visait sans doute à séduire l'électorat FN ou centriste. Elle n'a jamais été mise en pratique durant son mandat. Ce qui n'a pas empêché Nicolas Sarkozy de la ressortir des tiroirs en 2012.

    L'expérience avortée de 1986

    Si les opposants brandissent les risques d'instabilité et d'émiettement de la majorité, l'autre chiffon rouge est celui d'une vague d'extrême droite à l'Assemblée. La proportionnelle intégrale, qui figurait parmi les 110 propositions du président Mitterrand, a été mise en œuvre pour la première fois en 1986.

    Qualifiée par l'opposition de manipulation électorale, elle avait permis d'atténuer la victoire de la droite et d'assurer la réélection de plusieurs barons du PS, mais avait surtout fait entrer 35 députés FN dans l'Hémicycle, un traumatisme politique à l'époque. La droite au pouvoir était immédiatement revenue au système antérieur, qui n'a jamais été modifié depuis.

    Une proportionnelle limitée « entre 10 et 20 % » des sièges

    Prudent, François Hollande ne propose pas de revenir au système créé sous Mitterrand et se contente d'« une part » de proportionnelle aux législatives. « Cela permet de faire plaisir à quelques alliés, notamment aux écologistes, qui ne sont pas bien implantés dans les territoires, sans enlever les vertus du scrutin majoritaire qui favorise les grands partis », explique Didier Mauss, professeur de droit constitutionnel à l'université d'Aix-Marseille.

    Le rapport Jospin sur la modernisation de la vie politique, remis en novembre 2012, proposait d'instaurer 10 % de proportionnelle. Le président de l'UDI évoque « entre 10 et 20 % ».

    Comme l'Assemblée ne peut compter plus de 577 députés (un nombre qui pourrait être revu à la baisse), cela représenterait entre 58 et 116 sièges. Sachant que le FN avait remporté 13,6 % des suffrages en 2012, ce système aurait pu lui octroyer entre 8 et 15 députés. Pas de quoi constituer un groupe politique.

    Un système compliqué, voire inconstitutionnel

    Pour « libérer » des sièges à pourvoir à la proportionnelle, il faudrait en passer par un redécoupage des circonscriptions électorales, pas très populaire parmi les élus qui défendent leur fief. Le rapport Jospin proposait qu'au premier tour, chaque électeur dispose de deux voix, l'une pour le scrutin proportionnel national ou interrégional, l'autre pour le scrutin majoritaire par circonscription.

    En Allemagne, les élus du Bundestag sont élus selon une formule complexe, qui attribue environ la moitié des sièges à la majorité dans des territoires, et l'autre moitié à la proportionnelle. En vertu de systèmes de « mandats supplémentaires », le total de députés n'est alors connu qu'à l'issue du vote.

    Au niveau législatif, nul besoin de passer par le référendum ou la loi organique. Une loi ordinaire suffit à modifier le mode de scrutin et le découpage des circonscriptions.

    En revanche, un système électoral introduisant 10 % de proportionnelle pourrait s'avérer illégal. « Nous ne sommes pas d'accord entre constitutionnalistes pour savoir si on peut avoir deux types de députés, certains élus dans un département, d'autres au niveau national, explique Didier Mauss. Ce serait de la folie de risquer la censure constitutionnelle et de prendre une claque sur une réforme majeure de politique pure. »

    Anne-Aël Durand

    source : Le Monde :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/d_france/EukuFlAVpFdybSKoxa.shtml

  • Départementales: J.M. Le Pen favorable à des alliances "au cas par cas" FN-UMP

    Jean-Marie Le Pen s'est dit jeudi favorable "au cas par cas" à des alliances du Front National avec des candidats UMP lors des prochaines élections départementales si ces derniers acceptent quelques "obligations" que le FN va "déterminer" en bureau politique.

    Comme RTL lui demandait s'il était favorable à des alliances avec l'UMP pour les départementales (22-29 mars), M. Le Pen a répondu: "Absolument, au cas par cas, si les candidats répondent aux deux, trois, quatre obligations que nous allons déterminer avec le bureau politique.

    Quelles obligations? "Immigration, sécurité, chômage, dette, les grandes lignes du Front National". Car c'est le FN qui est "en position de force", a-t-il dit.

    Au sein de l'UMP, "il y a une fracture entre la direction" du parti, "qui est, dans le fond, de l'établissement, alors que la base, elle, est au contact des réalités, est résolument contre le gouvernement".

    "La prise de position prise par (Nathalie) Kosciusko-Morizet et (Alain) Juppé", qui auraient voté pour le candidat PS dans le Doubs face au candidat FN, "était tellement nette en faveur des socialistes qu'elle n'a pu que choquer la très grande majorité des électeurs UMP", a estimé M. Le Pen.

    Le président d'honneur du FN, par ailleurs, voterait la censure "sans hésiter et quelque soient les alliés" contre le gouvernement Valls dont il "condamne" la politique. Une dissolution n'est "pas impossible. Ce serait démocratique. Mais la majorité socialiste ne l'acceptera jamais."

    source : Afp via Yahoo 

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EukuFFFkluugDRlKtw.shtml

  • Grand Paris : trois ans de travail pour rien ?

    La Métropole du Grand Paris qui sortira des débats de l’Assemblée Nationale sera «light». Un compromis minimal. Patrick Devedjian n’y voit plus qu’une nouvelle couche au millefeuille sans aucun pouvoir stratégique et Emmanuelle Cosse déplore la grande victoire de l’égoïsme municipal. Mais Philippe Laurent y voit la reconnaissance du rôle des maires qui vont la construire d’ici 2020. S’ils arrivent à convaincre l’Etat d’arrêter de tout vouloir contrôler....

    « La métropole c'est de la norme, de la péréquation et un peu d'aménagement de logements. Rien qui fasse rêver. Rien qui justifie que l'on soit 348 élus pour faire cela

    Le constat de Patrick Devedjian, président du syndicat d'élus Paris Métropole, est assez terrible : même si l'on ajoute un peu de développement économique, la Métropole qui sortira des débats de l'Assemblée nationale et qui reprendra le texte de Paris Métropole voté après les municipales et la victoire de l'UMP, est extrêmement light. Elle n'est qu'un simple EPCI (établissement public de coopération intercommunal) absolument pas un outil stratégique de développement et d'organisation. Les élus UMP, le PC et, pour des raisons différentes, la Mairie de Paris ont tout fait ces dernières semaines pour affaiblir l'édifice métropolitain et privilégier le niveau d'en dessous, les territoires, qui, eux, ne sont dangereux pour personne et préservent toutes les situations acquises; Chaque fois Manuel Valls a d'ailleurs arbitré au profit de Paris contre la Métropole.

    Au final, une simple intercommunalité

    Ceux qui espéraient en faire le bras armé de la reconquête face au Grand Londres ont déchanté : elle n'aura ni les moyens financiers ni les moyens politiques de travailler sur l'attractivité du Grand Paris. Ceux qui pensaient qu'elle aurait une compétence économique forte, surtout depuis que Gérard Collomb a fait passer un amendement en ce sens au Sénat, vont devoir aussi un peu en rabattre. François Hollande a tout fusillé en annonçant la création d'une Agence Nationale du développement économique pour, essentiellement, s'occuper des territoires les moins favorisés. Alors que l'Etat devrait donner pouvoirs et compétences aux Régions et aux Métropoles, il recentralise. Il est bien sûr tout à fait possible que cette Agence ne voit jamais le jour tant elle mécontente de monde ; mais elle lance un message fortement jacobin. Dans la foulée de celui sur l'aménagement urbain. 

    La Métropole du Grand Paris a en effet pu penser avoir son mot à dire sur la construction et l'aménagement du territoire ; mais Manuel Valls a lancé Grand Paris Aménagement et confié à son patron, Thierry Lajoie la responsabilité des OIN sur le Grand Paris. L'Etat va prendre en mains lui-même les stratégies de logement et d'aménagement. Nul ne remet en cause le talent de Thierry Lajoie, mais les élus savent qu'il va vouloir de très grandes OIN et qu'assez rapidement, il coordonnera le travail de la plupart des grands établissements d'aménagement de la petite couronne. Une stratégie parfaitement justifiable, mais qui indique très clairement que l'Etat pense que, dans le Grand Paris, s'il ne fait pas les choses lui-même rien ne se fait.

    « L'égoïsme municipal a de beaux jours devant lui »

    Il faut dire qu'on ne peut lui donner toujours tort sur la question. Il n'est qu'à avoir la question du logement. «L'égoïsme municipal en matière de logement a de beaux jours devant lui. Les maires ne veulent pas avoir de vision globale de l'habitat » estime Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV et, surtout, en charge des politiques de l'habitat au Conseil régional d'Ile de France :

    «J'ai arrêté de me soucier des débats au Parlement, c'est trop énervant. La Métropole ne se fera jamais si elle est uniquement portée par les maires. J'en arrive même à me demander si l'Etat ne devrait pas reprendre en main la politique de l'habitat en Ile-de-France et en PACA !"

    C'est le règne du chacun pour soi en Ile de France ». Jean Paul Huchon la soutient : « personne n'a voulu d'autorité régionale du logement et comme la Métropole est reprise en main par des élus hostiles à la péréquation et à une vision métropolitaine du logement, ce n'est pas un bon signe ». Jean Paul Huchon n'a jamais été un farouche partisan de la métropole, mais en matière de logement c'est sa vision de l'Ile de France qui a fixé l'objectif de 70 000 logements par an. On n'en est même pas à la moitié.

    « La Métropole ne pouvait pas être un truc flamboyant »

    Avec un gouvernement qui ne veut rien déléguer à des maires pas toujours raisonnables, on ne peut pas avoir une métropole forte. Beaucoup pensent qu'on a perdu trois ans ? Philippe Laurent, le maire UDI de Sceaux et secrétaire général de l'Association des Maires de France, admet :

    «C'est vrai qu'il y a beaucoup trop de temps perdu, mais ce n'est pas forcément grave. La Métropole se fera en marchant, l'important c'était de reconnaitre enfin le rôle central des maires car ce sont eux qui décident en fin de compte. Les OIN sont un mal nécessaire, car nous avons du mal à nous accorder sur l'urbanisme. Mais sur le reste on y arrivera. Le danger, le grand danger pour la Métropole est qu'elle soit dirigée par des fonctionnaires d'Etat et pas des territoriaux. Si la fonction publique d'Etat en prend le contrôle, la Métropole sera comme la Région, une copie conforme et en plus petit de l'Etat, loin des réalités des territoires. Aucun intérêt. Sur tout le reste on y arrivera, aussi bien sur les questions financières que sur le logement. On y arrive toujours. L'erreur a été de croire que la Métropole pouvait être un truc flamboyant. Le flamboyant c'est Paris, c'est Paris qu'il faut vendre dans le monde, et la Métropole est un instrument »

    La Tribune :: lien via http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EukukVEppAnOhiZaJX.shtml

  • Une bien belle année électorale 2015 à venir

    L’année 2015 invitera le corps électoral à se prononcer par deux fois dans le cadre d’élections locales qui successivement seront départementales puis régionales. Paradoxalement, le Front National est un mouvement relativement récent. S’il fut créé voici quatre décennies, il n’est connu des Français que depuis trois. Il n’a pas été non plus le continuateur d’un parti plus ancien. A contrario, l’Ump est fils du Rpr, de l’Udr, de l’Unr et trouve sa source dès la libération. Fatalement donc – le parallèle peut aussi être effectué avec le parti socialiste, fruit de la Sfio – Le Front National ne dispose toujours pas d’une forte implantation locale qui exige du temps, ce dont ont bénéficié ses concurrents. Il n’empêche : les résultats lors des dernières élections municipales sont des plus encourageants et, pour reprendre l’expression de Charles Pasqua, la mayonnaise prend. C’est ainsi que de plus en plus de Français, bien souvent non politisés à l’origine, en raison de l’abandon dont ils sont victimes de la part des élites politiques traditionnelles, ont donc décidé de prendre leur destin en main, ce en s’investissant dans le cadre du Front National. Ce dernier donc, n’est ni vraiment de droite ou de gauche comme on l’entend de façon classique. C’est plutôt le triste constat que la situation va de mal en pis – exemple du chômage multiplié par vingt en l’espace d’un demi-siècle – dans le cadre de ce qu’il faut bien appeler le Système puisque, malgré les alternances, les politiques menées sont presque les mêmes, conduisant à l’échec que l’on sait. D'où le nombre croissant de Français décidés à prendre leur destin en main, eux qui furent et sont encore abandonnés par le tandem Umps.

    Ces élections locales, donc de prime abord peu favorables au Front National, ont toute chance d’être une extrapolation des excellents résultats obtenus ces dernières années. Voilà qui assurément montrera le maillage territorial croissant et de plus en plus dense. De surcroît, il ne faut pas non plus négliger le renfort qui est celui d’élus issus de l’Ump comme du Ps, écoeurés par les renoncements de leur parti d’origine, rejoignant donc de plus en plus nombreux, le Front National, en qui, ils fondent leur dernier espoir.

    Nous ne devons pas omettre non plus la psychologie des électeurs de droite comme de gauche. A leurs yeux, voter Front National ne constitue nullement une trahison. On vient de le constater récemment dans l’élection partielle du Doubs où, nonobstant les consignes issues des états major, le corps électoral a montré qu’il n’appartenait pas corps et âme aux directions parisiennes. Prosaïquement, pour l’électeur de droite, il s’agit de battre la gauche, et réciproquement.

    Le Front National joue sur du velours : il n’a pas même besoin d’être brillant pour réussir tant ses concurrents pratiquent successivement de détestables politiques. Or, il s’avère, en plus, que sociologiquement, le niveau du corps électoral estampillé Front National, monte. A titre d’exemple emblématique, le Front a su attirer au sein de la fonction publique – fait nouveau – plus précisément dans le cadre de la catégorie C. Or, progressivement, c’est la catégorie B qui n’est plus insensible au discours frontiste. C’est là fait relativement nouveau : auparavant, il y a longtemps il est vrai, étaient touchés par les problèmes, les classes socialement les moins favorisés. Aujourd’hui, la gangrène du désespoir se propage, atteignant des catégories plus diplômées, qui se considéraient naguère protégées. Tel n’est donc plus le cas.

    Encore plus grave, l’élection dans le Doubs a montré que les nombreux journalistes, se prenant un peu vite pour des politologues assermentés, qui évoquaient le retour du tripartisme (Fn, Ump, Ps), étaient en fait déjà en retard sur l’avenir que l’on voit poindre à l’horizon. C’est en effet vers le bipartisme que l’on s’achemine, opposant le Front National à son concurrent systémique bifacial.

    Alain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EukukpkEFpVwJGFtgi.shtml

  • « Un jour, les digues peuvent sauter »

    L’hebdomadaire Marianne n’a pas manqué de le rappeler, «en 2006 François Hollande, alors député de Corrèze et Premier secrétaire du PS » s’était élevé «contre la décision de Dominique de Villepin d’utiliser le mécanisme du 49-3 pour faire passer la loi sur le CPE.   Quand on fait fi du dialogue social et du Parlement, quand on ne dit pas la vérité, qu’on gouverne seul avec des méthodes brutales, on ne peut que susciter la défiance.  Le 49-3 est une brutalité, le 49-3 est un déni de démocratie, le 49-3 est une manière de freiner ou d’empêcher le débat parlementaire, expliquait-il. Pourtant, neuf ans plus tard, (…) il  a donc finalement autorisé son Premier ministre Manuel Valls à recourir à cet article de la Constitution sur la loi Macron » -dite « loi pour l’activité et la croissance » NDLR. « Un mécanisme qui permet au gouvernement d’engager sa responsabilité sur un texte sans qu’il y ait un vote. Le seul moyen de s’y opposer étant de faire voter une motion de censure (…). Mais pourquoi Valls s’est-il donc fourvoyé en utilisant ce mécanisme tant contesté à gauche ? (…) D’après les estimations connues, même dans le pire des scénarios, la loi Macron n’aurait pas été rejetée… (…) ». Alors « volonté de Valls d’empêcher les frondeurs socialistes de se  compter dans l’Hémicycle à quelques mois du congrès socialiste qui pourrait bien se jouer sur sa personne ? Il y a des chances. Enfin, nécessité pour l’exécutif de ne prendre aucun risque sur un texte vivement réclamé par la Commission européenne et qui lui permettra de s’attirer ses bonnes grâces ? Fort possible, également ».

     « Ce qui est certain, c’est qu’à un mois des élections départementales et alors qu’une déculottée est annoncée pour le camp socialiste et plus largement pour la gauche, Valls, s’il voulait jouer la carte du rassemblement, vient lui-même de se mettre un sacré bâton dans les roues… »

     Difficile en effet d’en appeler de nouveau à l’esprit du 11 janvier, une arme dont tous les coups ont déjà été tirés et qui est bonne désormais à jeter, quand on se vautre pareillement dans la frousse de déplaire aux maîtres bruxellois, dans  cuisine politicarde, les combinazione de l’arrière boutique socialiste.

     Esprit du 11 janvier dont l’acte de décès officiel a donc été signé hier mais auquel le très démonétisé François Hollande s’accroche de manière bien pathétique. Formule de communicant politique constate Bruno Gollnisch, qui  s’inscrit chez lui dans la lignée de la réitération des immortels principes. « Quiconque se rendra coupable d’actes antisémites ou racistes sera inlassablement recherché, interpellé et condamné » a  ainsi de nouveau  proclamé ces derniers jours le président de la République comme l’ont fait avant lui Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

     Bien sûr, l’indignation à des limites et il ne fera pas le déplacement jusqu’au cimetière du village de Tracy-sur-Mer  (Calvados). On peut y voir un triste effet mimétique, la conséquence de la médiatisation du saccage du cimetière juif de Sarre-Union, celui-ci a été à son tour profané, certainement dans la nuit de lundi à mardi. A la manière des agissements des satanistes, «plusieurs dizaines de crucifix ont été déplacés, certains d’entre eux retournés et plantés dans le sol», a relaté un communiqué du ministre de l’Intérieur.

     Dans un tweet, Marine a précisé qu’il y avait «en France 434 profanations dans les cimetières catholiques par an.Hollande chaussez vos basquettes si vous êtes équitable et juste».Mutisme dans les allées du pouvoir mais réponse de l’ex ministre socialiste et ardente propagandiste du front ripoublicain, Michèle Delaunay : « il n’y a pas de cimetières catholiques». Bien sûr, il n’y a pas de cimetières catholiques en France, il n’y a pas  non plus de Français de souche et les racines helléno-chrétiennes de notre civilisation sont un mythe détestable à éradiquer, tout se tient…

     Dans un registre différent François Bayrou a lui aussi attaqué le  FN qu’il juge  sans boussole, ni sérieux. Interrogé par Le Journal du Dimanche, le président du MoDem s’inquiète de la possibilité d’un raz-de-marée national-populiste : « On devrait faire attention: le scrutin majoritaire accentue les vagues. Un jour, les digues peuvent sauter».

     Aussi s’est-il  dit, comme l’opposition nationale, favorable à l’élection des députés à la proportionnelle  mais au prétexte qu’ «en excluant (les électeurs du FN) «qui ont les mêmes droits que les autres», «on les sert!» «Être maintenus en dehors de tout, c’est le secret de leur succès! C’est lorsque les extrêmes seront dans les assemblées qu’on découvrira leurs incohérences et leurs faiblesses» (sic).

     Au-delà des interventions parfaitement calibrées de Marion Maréchal-Le Pen à l’assemblée nationale notamment, M. Bayrou ignore apparemment -faute d’élus du MoDem dans les assemblées ?- le travail sérieux, parfaitement cohérent fournis notamment par les groupes FN dans les conseils régionaux. Les élus  nationaux y défendent  leurs électeurs en empêchant souvent par leur seule présence de nombreuses dérives et en y présentant nos  solutions alternatives.

     Aussi, redisons-le, le déni du réel, les vieilles recettes, les vieilles ficelles politiciennes, la fossilisation idéologique, les mensonges, la veulerie, l’impuissance, les échecs de l’exécutif socialiste les Français ne sont pas  condamnés à les subir. Etape importante sur la route de la conquête du pouvoir, Marine présentait hier avec le secrétaire général du FN Nicolas Bay, lors d’une conférence de presse à Nanterre, un Front National en ordre de bataille pour les élections départementales des 22 et 29  mars.

     Si «une victoire dans un département serait une heureuse surprise, mais une véritable surprise», la présidente du FN a pronostiqué cependant une présence  «massive» des candidats nationaux au second tour. L’opposition nationale sera ainsi représentée par 7 648 candidats dans 1 912 cantons sur  les 2 054 cantons appelés à élire leurs représentants, soit dans 93,1 % des circonscriptions électorales.

     « Nous partirons avec un message clair : montrer notre attachement à cette structure de proximité qu’est le département, montrer notre opposition à la réforme territoriale, et montrer que nous sommes attachés au tryptique républicain Etat-nation/département/commune », a expliqué Marine. Soulignons encore que les exécutifs départementaux sont chargés, au nombre de leurs attributions, de distribuer les aides sociales.  Il y a là pour les futurs élus  FN qui y feront leur entrée,  la possibilité de contrôler utilement les agissements de l’UMPS  dans ce domaine, ce qui ne manquera pas d’intéresser les Français…et pourraient les renforcer dans leur volonté de faire sauter les digues!

    http://gollnisch.com/2015/02/18/un-jour-les-digues-peuvent-sauter/

  • Quand Hollande dénonçait le recours à l’article 49-3

    En 2006, celui qui était alors premier secrétaire du Parti socialiste estimait que le recours à cet article de la Constitution était une "brutalité".

     

    Assez de magouilles républicaines !

    Vu sur LCP

  • Explications de votes de Bruno Gollnisch au Parlement européen le 11 février. Florilège.

  • Le carnaval des hypocrites

    François Hollande s’est rendu ce matin à la cérémonie se déroulant au  cimetière juif de  Sarre-Union (Bas-Rhin) après la profanation dont il a été l’objet. Les auteurs ont été identifiés, cinq adolescents de 15 à 17 ans, sans antécédents judiciaires, qui selon leurs dires n’ont pas agi par antisémitisme mais pensaient que ce cimetière  était abandonné.  Si cette « explication » est avérée, on reste pantois devant cette absence de sens commun, de respect, d’éducation basique, de  discernement moral qui  ravale des sépultures, des tombes au rang de simples objets trainant sur un terrain vague. Dans ce contexte, quelques heures après l’attaque qui a visé la grande synagogue de Copenhague,  quelques semaines après la  tuerie de l’hypercasher de Vincennes, Benyamin Nétanyahou a lancé dimanche un appel à l’«émigration massive» des Juifs d’Europe vers Israël. Si  les victimes de Coulibaly,  comme celles de Merah à l’école juive de Toulouse ont   été inhumées en Israël, le dirigeant d’extrême droite a plaidé de nouveau  pour un départ de la diaspora juive vers l’Etat hébreu.  «Le terrorisme islamique vient encore de frapper en Europe,  et cette vague de terreur va se poursuivre». «Aux Juifs d’Europe comme à ceux du monde entier, je peux dire qu’Israël vous attend les bras ouverts » a-t-il notamment déclaré.

     Les appels pressants, répétés du Premier ministre israélien en faveur de  l’aliyah , la  « montée » en Israël -7000 départs en France pour Israël en 2014, le double est prévu cette année- n’est pas sans  créer un certain malaise,  une gêne chez   beaucoup de nos compatriotes de confession, d’origine et/ou de culture juive. Quant aux figures (du moins sur le plan médiatique)  de la communauté, elles ont été nombreuses également à juger les déclarations de M. Netanyahou maladroites, voire susceptibles d’accréditer les stéréotypes antisémites.

    Certes, Manuel Valls s’était élevé contre ces appels au départ, sur le thème «La France, sans les Juifs, n’est plus la France»,  ou en affirmant déjà  en mars dernier que « les juifs de France sont des Français à l’avant-garde de la République et de nos valeurs ».

     Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif),   Roger Cukierman, a souligné de son côté que si le Premier ministre israélien actuellement en campagne électorale  est « dans son rôle » en tenant ce type de  discours, si la décision de ceux qui partent  vers Israël  être respecté,  « (les juifs doivent combattre) en France contre tous les ennemis du judaïsme.»

     Même son de cloche du  député UDI des Français de l’étranger,  Meyer Habib, au nombre des soixante binationaux  qui siègent à l’Assemble nationale,  centriste en France mais   soutenant l’extrême droite en Israël, ou encore du président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Alain Jakubowicz.   Invité hier soir de RTL, ce dernier a demandé  « fermement » au premier ministre israélien d’arrêter d’appeler au retour des juifs de France et d’Europe en Israël.  « Comme si les Français juifs étaient moins Français que leurs concitoyens. C’est un petit peu ce qu’un certain nombre de personnes perçoivent en entendant ces paroles ».

     Paroles malheureuses que la classe politico-médiatique imputent aussi ces derniers heures au  fils d’un résistant fusillé par l’occupant, lui même ancien résistant (Croix de guerre 1939-1945 et la Croix du combattant volontaire), homme de gauche, franc-maçon,  héraut de la lutte contre le colonialisme et  l’extrême droite,   avocat et soutien des réseaux FLN, ami du monde arabe,   ancien  ministre et complice de François  Mitterrand, à savoir le socialiste  Roland Dumas

    Celui-ci était  invité hier matin de Jean-Jacques Bourdin sur RMC dans le cadre de la promotion de son dernier livre.  Ce journaliste le pressant de répondre lui a fait dire, prononçant lui-même la phrase incriminée,  que Manuel Valls -qu’il n’aime pas et qui a critiqué son soutien aux palestiniens a-t-il précisé-,  devait être « probablement sous influence juive », évoquant sans la nommer son épouse, Anne Gravoin.

    Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a annoncé immédiatement   qu’il instruisait un dossier à la suite de cet entretien, le PS s’est fendu d’un communiqué fustigeant  des « propos inacceptables » qui « dépassent l’entendement en mettant en cause le Premier ministre avec un vocabulaire d’extrême droite » (sic).  Manuel Valls a dénoncé des propos  « qui ne font pas honneur à la République ». « Aucun mot, aucun acte » à caractère antisémite « ne peut être accepté par un responsable politique, associatif (…), l’antisémitisme n’est pas une opinion, ce n’est pas une petite plaisanterie ».

    Le ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a affirmé que les  propos « atterrants » de  « Roland Dumas (nourrissent) l’antisémitisme ordinaire. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, s’est dit « révulsé »; Claude Bartolone, le président PS de l’Assemblée nationale, a écrit  également sur Twitter qu’il était « révolté » tout comme  Jérôme Guedj, président PS du Conseil général de l’Essonne,  qui a pour sa part jugé que « les mots choisis de Dumas sont assassins ».

    Libre à chacun d’estimer que les propos de M.  Dumas sont  aussi malheureux, maladroits,  flous,  inadéquats  que le sont dans un autre registre ceux de M.  Netanyahou.  D’autant que si l’ex ministre des Affaires étrangères  n’ a jamais fait mystère de son soutien à la cause palestinienne et  souvent critiqué l’Etat hébreu,  il  peut difficilement être soupçonné  d’antisémitisme.   

    Des propos   qui  prennent certainement  une résonnance toute particulière   au vu de l’actualité, des attentats qui ont visé la communauté juive.  Mais il est tout de même loisible de s’interroger sur l’ampleur de cette  vague de protestation. Comme si nous touchions là au domaine du tabou, du sacré,  on a ainsi  même vu et entendu  hier Apolline de Malherbe sur BFM TV  être tellement offusquée par le sacrilège, qu’elle a évoqué cette affaire sans citer une seule fois la phrase reprochée à ce ami de François Mitterrand.

    Comme à l’époque soviétique dans notre meilleur des mondes,  comme  souvent  lorsqu’une individu refuse de penser dans les clous, sort du catéchisme autorisé,  ne prend pas les précautions sémantiques obligatoires, sa santé mentale est mise en cause. De  Marc-Olivier Fogiel sur RTL au petit journal de Yann Barthès sur Canal plus, M. Dumas a été catalogué comme  un ramolli du bulbe, frappé de débilité.

    Pareillement   Jean-Jacques Urvoas,  président PS de la commission des Lois de l’Assemblée, a affirmé sur twitter comme  l’ancien ministre UMP des Transports Dominique Bussereau « que  la vieillesse est un naufrage. Dumas le démontre ». Pour Carlos Da Silva, porte-parole du PS, « Roland Dumas a perdu les pédales »,  le sénateur et ex-ministre UMP Roger Karoutchi estime d e son côté que M.  Dumas est sénile : « Roland Dumas va avoir 93 ans… L’âge du silence médiatique… ou de la révélation de la vraie personnalité? Ses propos sont odieux… comme lui ».

    Pourtant il  a  déjà été   écrit dans  un journal de droite, conservateur,  clairement pro sioniste, pro-Likoud  comme le magazine valeurs actuelles, (numéro du 30 janvier 2014) que « de nombreuses sources, Place Beauvau, attestent du jusqu’au-boutisme d’Anne Gravoin, elle-même membre de la communauté juive, dans la lutte contre l’humoriste controversé (Dieudonné, NDLR). Une influence qui expliquerait que Manuel Valls ait mis tout son poids dans un combat pourtant loin d’être prioritaire ».

    C’est Manuel Valls lui-même  qui a aussi déclaré  le 17 juin 2011 sur Radio Judaïca qu’il se sentait « par( sa) femme », « éternellement liée à la communauté juive et  à  Israël ». Le 28 novembre 2012, invité au  Gala annuel de soutien à Radio J , M.  Valls avait réitéré son  « engagement absolu pour Israël », à l’instar  d’un  Dominique Strauss-Khan déclarant en 1991  qu’il « (se levait) tous les matins en pensant a ce (qu’il peut)  faire pour Israël »

    Ce  soutien  relève du droit  le plus absolu de M. Valls constate Bruno Gollnisch, mais lui et ses amis  doivent  l’assumer pleinement et ne pas crier de manière totalement hors sujet et hypocrite  à l’antisémitisme quand ce tropisme pro-israélien  est rappelé. Car  ces déclarations là,  celles de M.. Valls comme d’autres, ne sont    jamais  reprises par les  grands médias mais  circulent sur internet  nourrissant  ensuite le complotisme, le  sentiment du double langage, du deux poids deux mesures dont nos compatriotes juifs sont aussi les premières victimes

    http://gollnisch.com/2015/02/17/le-carnaval-des-hypocrites-4/

  • Les sympathisants UMP veulent l'alliance avec le FN

    Les dirigeants UMP sont déconnectés de leur base. Suite à l'élection du PS dans le Doubs et l'élimination dès le 1er tour du candidat UMP, les sympathisants de l'UMP sont de plus en plus nombreux à souhaiter une alliance avec le Front national. Selon le dernier baromètre TNS Sofres sur l'image du parti frontiste,ils sont la moitié (50%) à souhaiter une évolution en ce sens au niveau local. C'est 10 points de plus qu'il y a un an. Ils sont même 43% à souhaiter que les deux formations politiques aillent encore plus loin et scellent un accord au niveau national. Contre 37% en 2014.

    Les anciens électeurs de Sarkozy seraient 42% à voter à envisager de voter pour le FN à un scrutin local, selon une étude Odoxa pour Le Parisien. Seuls 36% opteraient pour le «ni-ni». 

    Michel Janva