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élections - Page 604

  • UMP : Minute appelle à voter Mariton

    Pour Minute, hors de question de se prononcer en faveur du favori. Les idées d'abord :

    M"Celui qui se définit comme libéral-conservateur part en effet d’un principe: « Si la droite, c’est d’accommoder les restes socialistes une fois qu’on est au pouvoir, ce n’est pas la peine. Quand une loi est mauvaise, il faut l’abroger. » Cela vaut pour le « mariage pour tous » comme dans les autres domaines. Notamment sur le Code de la nationalité, qu’il se refuse à rectifier à la marge: Mariton propose par exemple de « faire du droit du sang le principe directeur de la nationalité française, tout en permettant des naturalisations pour les étrangers bien intégrés ». Même chosepour le regroupement familial qu’il veut limiter… « en faisant en sorte que les aides sociales ne soient accordées qu’après un délai minimum de trois ans après l’entrée sur le territoire ». [...]

    C’est dans le domaine scolaire qu’Hervé Mariton frappe le plus fort. L’importation de débats sociétaux dans les écoles? Terminé! La mission quasi exclusive des enseignants? « La transmission des savoirs fondamentaux. » Il réclame même leretour des uniformes (ce qu’il appelle des « tenues homogènes au nom du principe de laïcité ») et demande clairement la fin du collège unique, avec le retour de l’apprentissage dès 14 ans. Entre autres mesures décapantes, il propose également le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois par tant en retraite, grâce à la redéfinition du périmètre de l’Etat – c’est pour son côté libéral – et à l’augmentation du temps de travail… des fonctionnaires! [...]

    Dans une récente réunion publique devant une trentaine de personnes dans une ville de 4000 habitants – preuve qu’en province, sa candidature suscite un intérêt –, Hervé Mariton a raconté que lors de la dernière présidentielle, il était le porte-parole de Nicolas Sarkozy sur deux dossiers, la famille et les transports. Or, a-t-il révélé, « je ne savais pas ce que pensait le candidat »! Il a confié s’en être entretenu récemment avec Valérie Pécresse qui lui a dit que c’était pareil pour elle! Conclusion de Mariton: «De l’improvisation style 2012, je n’en veux plus. » Il n’est pas le seul."

    Michel Janva

  • La gauche Macron : vous avez dit « thèse complotiste » ?

     « En ce qui nous concerne, si nous préférons le libéralisme économique au dirigisme, nous ne sommes pas les derniers à stigmatiser les dérives de la mondialisation et de la recherche du profit à tout prix, qui conduisent à la destruction des nations, des sociétés et des individus » (Bernard Mazin)

    Dans son excellente chronique du 31 octobre dernier sur les grandes manœuvres de la gauche, Michel Geoffroy estimait que la stratégie du PS était désormais « d’incarner une “nouvelle gauche moderne” […] une gauche Macron, qui “réforme” et donc rassure la finance et nos partenaires européens, d’autant qu’elle sera évidemment atlantiste » (*).

    Nos ennemis sont enclins à cataloguer les jugements comme celui exprimé par Michel Geoffroy, et plus généralement nos analyses sur la « super-classe mondiale » et sur la convergence entre la gauche et la fausse droite autour de l’idéologie cosmopolite et mondialiste, comme une forme de prurit complotiste à éradiquer d’urgence.

    Pourtant, ce n’est pas de nos rangs que viennent les appels à un gouvernement planétaire, mais bien des DSK ou autres Pascal Lamy. Quant à la dérive néo-libérale du PS, qui débouche sur la communion de l’UMP et du PS dans les mêmes valeurs, c’est essentiellement par une partie de la gauche qu’elle est montrée du doigt, plus que par la droite molle qui a compris qu’elle gagnerait à se montrer discrète sur ce terrain. Au niveau le plus rudimentaire, ce sont les écologistes et le Front de gauche qui se chargent de faire le travail. Mais des analyses beaucoup plus élaborées existent aussi, de Jean-Claude Michéa (1) à Jacques Julliard (2).

    Mais avant tout, ce qu’il y a de réconfortant avec nos adversaires, c’est qu’à chaque fois qu’ils essaient de faire passer nos opinions pour des billevesées sorties de cerveaux confus qui prennent leurs désirs pour des réalités, c’est précisément la réalité qui vient conforter la crédibilité de nos thèses.

    Ainsi, l’actualité vient à point nommé apporter de l’eau au moulin de Michel Geoffroy en ce qui concerne l’émergence de la « gauche Macron ».

    Notre sémillant ministre de l’Economie et des Finances, qui, peu de temps après sa prise de fonctions, avait occupé les écrans radars médiatiques par quelques « petites phrases » aussi approximatives que malencontreuses, vient une nouvelle fois de s’illustrer par des déclarations qui, n’en doutons pas, vont avoir pour effet de priver le PS de quelques voix supplémentaires aux prochaines échéances électorales.

    Inaugurant, le 10 novembre à Oran (Algérie), une nouvelle usine Renault, dont Le Monde relève au passage que c’est la 19e du constructeur automobile hors de France, M. Macron a en effet prononcé les paroles suivantes :

    « L’ouverture de cette usine est […] une très bonne nouvelle pour la France. Les voitures assemblées à Oran l’étaient auparavant en Turquie et en Roumanie, il n’y a donc pas de perte pour notre pays. Si Renault n’avait pas pris cette décision de relocalisation en Algérie, un autre l’aurait prise à sa place. »

    Mais ce n’est pas tout, car il a également déclaré :

    « On ne peut plus être présent en Algérie et dans les pays émergents comme on l’était au XXe siècle. Il faut désormais installer de la production si l’on veut profiter de la croissance de ces pays. La relation économique, ce ne sont plus juste des exportations. Pour gagner, il faut donner des gages. »

    Et encore ceci :

     « La France ne doit pas avoir peur de produire à l’étranger car cela crée de l’adhérence avec notre économie. Mais à la condition que nous gardions la propriété intellectuelle. »

    La dernière condition a tout de la clause de style, car chacun sait qu’au train – si l’on peut dire – où vont les choses et les transferts de technologie, nous achèterons un jour meilleur marché nos TGV fabriqués en Chine, et nous aurons peut-être enrichi quelques détenteurs de brevets, mais surtout créé quelques milliers de chômeurs français de plus.

    Les considérations du ministre sur le profit que la France est censée tirer de la croissance algérienne prêtent à sourire : on avait plutôt l’impression que depuis 40 ans c’est la France qui a été la vache à lait de l’Algérie, et de bien d’autres pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Quant aux « gages » dont il parle, nous gageons pour notre part qu’ils profiteront certainement aux actionnaires de Renault, mais certainement pas aux ouvriers français.

    On admirera le raisonnement consistant à dire en substance que si nous n’y allons pas, d’autres iront à notre place et surtout qu’il n’y a pas de perte pour notre pays, puisqu’il s’agit de véhicules qui étaient déjà assemblés hors de France !

    Ajoutons que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, également présent à l’inauguration, a pour sa part identifié « 21 projets qui devraient permettre de créer de l’emploi en Algérie, mais aussi en France », le dernier membre de phrase semblant être là pour faire de la figuration…

    Enfin, cerise sur le gâteau : Emmanuel Macron a profité de l’occasion pour écorner au passage Marine Le Pen, qui avait qualifié son déplacement de « provocation indécente », et qui s’est vue accusée de dire « des âneries » et de ne pas connaître l’entreprise. Le propos de cette chronique n’est pas de juger le programme économique du FN, ni pour en faire l’éloge, ni pour en mettre en évidence les faiblesses. Mais, outre qu’il est douteux que, secteur financier mis à part, le « banquier Macron » ait une meilleure connaissance des difficultés des entreprises que Marine Le Pen, son « coup de pied de l’âne » sera un coup d’épée dans l’eau.

    En effet, les propos d’Oran reflètent de façon évidente cet avènement d’une « gauche ouverte à la mondialisation, qui abandonne le peuple et les vieilles lunes socialistes sans aucun complexe » que décrivait Michel Geoffroy. Or, comment ce prêche en faveur de la « mondialisation heureuse » pourrait-il convaincre, alors qu’il est contraire à tout bon sens et cultive le déni de réalité ?

    La réalité, c’est parfois le romancier qui la décrit mieux en quelques lignes que ne le font des essais de plusieurs centaines de pages. Laissons donc la parole à Marc Dugain, qui, dans son dernier ouvrage de fiction politique (3), campe un personnage de conseiller stratégique – de « spin doctor » dans le jargon « globish » – d’un candidat à l’élection présidentielle, qui fait part de ses réflexions sur la mondialisation :

     « Il définissait la mondialisation comme une perte de contrôle des gens sur leur propre vie en contrepartie de l’opportunité de consommer moins cher. La mondialisation était selon lui peu ou prou la continuation du modèle colonial. Les nations développées continuaient à se procurer des matières premières et de la main-d’œuvre à bas prix. Le consommateur final y trouvait son compte même s’il rechignait à l’avouer. Les biens de consommation étaient à moitié prix de leur vraie valeur, celle qui résulterait d’un salaire juste. Pas celui perçu par des hommes et des femmes entassés dans des usines insalubres du Bengladesh ou alignés comme des pions dans d’interminables usines chinoises sous le regard implacable des membres du parti qui garantissaient l’ordre social aux manufacturiers étrangers. Chaque chose ayant son revers, ce qu’on gagnait au niveau des prix, on le perdait au niveau de l’emploi, et la cohorte des chômeurs était grossie par une immigration à laquelle on parvenait difficilement à offrir une qualification. Et pour maintenir une paix sociale rendue déjà très artificielle par un niveau de prix anormalement bas, on subventionnait les oubliés de la mondialisation en pompant largement dans la richesse d’entreprises d’avenir, pendant que celles du passé, celles qui vivaient exclusivement du différentiel du coût du travail, rechignaient à rapatrier leurs bénéfices dans leur pays d’origine, profitant allégrement de la mondialisation des capitaux et de la nature apatride de ces bénéfices. Et pendant ce temps déjà long à l’échelle d’une nation déclinante, l’endettement enflait inexorablement, menace vidant de leur substance tous les discours apaisants qui exhortaient à une croissance attendue avec la sérénité des défenseurs de la Ligne Maginot. Notre système de production, basé sur l’accumulation de biens plus ou moins inutiles, était […] à l’évidence obsolète, mais on n’en connaissait pas d’autre qui soit réaliste. L’idée communiste ruinée par la mégalomanie paranoïaque des dirigeants s’était évanouie et les nations qui l’avaient endurée s’étaient précipitées dans le seul modèle qui régissait désormais la planète : l’avidité. »

    En ce qui nous concerne, si nous préférons le libéralisme économique au dirigisme, nous ne sommes pas les derniers à stigmatiser les dérives de la mondialisation et de la recherche du profit à tout prix, qui conduisent à la destruction des nations, des sociétés et des individus.

    Lorsque Thomas Piketty, dans son ouvrage (4) de plus de 1000 pages qui, plusieurs mois après sa sortie, s’est vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et figure toujours sur les présentoirs des grandes librairies, démontre que l’écart entre les plus hauts et les plus bas revenus ou patrimoines s’est accru de façon significative par rapport au début du XXe siècle, on peut souscrire à l’idée que cette situation est un facteur de tension sociale. C’est d’autant plus vrai que les revenus et le patrimoine des « ultra-riches » d’aujourd’hui reposent majoritairement sur des activités d’investissement financier et sur la recherche du profit maximum par les délocalisations et l’immigration. Nous sommes donc fondés à tirer le signal d’alarme sur la « décohésion sociale » qui découle de cet état de fait.

    En revanche, lorsque Thomas Piketty préconise de mettre en place un ISF mondial, ou au moins européen, pour assurer une redistribution aux moins favorisés de la richesse des « nouveaux rentiers », cela relève de l’utopie égalitaire que nous critiquons sans relâche.

    Les propos d’Emmanuel Macron relèvent de la même logique utopique. Alors, dans la mesure où les socialistes – mais aussi leurs complices UMP dans le Système – n’ont pas d’autre avenir à offrir que ce que nous décrit le personnage de Marc Dugain, tout porte à penser que leur stratégie de « nouvelle gauche moderne » les conduira droit dans le mur. Reste à savoir à qui profitera cet accident de la (dé)route.

    Bernard Mazin, 12/11/2014

     Notes :

    De la rédaction :

    (*) A gauche les grandes manœuvres ont déjà commencé. Mais la vieille droite regarde passer les trains

    De l’auteur :

    1. Jean-Claude Michéa, Les mystères de la gauche / De l’idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu, Ed. Climats 2013.

    2. Jacques Julliard, Les gauches françaises / 1762-2012, Ed. Flammarion 2012.

    3. Marc Dugain, L’Emprise, Ed. Gallimard 2014, p. 46-47.

    4. Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, Ed. Le Seuil 2013.

    http://www.polemia.com/la-gauche-macron-vous-avez-dit-these-complotiste/

  • Congrès du FN: Lyon capitale de la résistance nationale !

    Exemple du «mal absolu» pour Barack Obama, « crimes contre l’humanité » pour François Hollande …Les opposants occidentaux à Bachar-el-Assad ont dénoncé dimanche les crimes commis par …d’autres opposants à Bachar-el-Assad, en l’espèce les miliciens de l’Etat islamique (EI). Les fous d’Allah  ont filmé dimanche dans une vidéo mise en ligne sur internet (figurerait au nombre  des bourreaux au moins  un Français converti), la décapitation de 18 soldats syriens fidèles au régime laïc et d’un ex soldat américain reconverti dans l’humanitaire, Peter Kassig. En France même, la paix civile, la concorde nationale, le vivre-ensemble  seraient menacés par deux entités distinctes mais animées par les mêmes pulsions douteuses. Selon les résultats de l’enquête menée, avec l’aide de l’Ifop, par la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) de Dominique Reynié,  proche de l’UMP,  ce visage de la haine serait incarné quasiment  à part égale par les sympathisants frontistes et les familles  musulmanes de France !  A quelques jours du Congrès à Lyon d’un FN en pleine ascension, M. Reynié ne se contente plus de fustiger « l’ethnosocialisme » du FN mais affirme que le Mouvement de Marine Le  Pen  « n’échappe pas à sa nature » antisémite !

     Rendue publique vendredi dernier dans Le Monde, cette enquête à la méthodologie suspecte et pour le moins sujette à caution, «visait à tester l’hypothèse soutenue en 2004 par Jean-Christophe Rufin dans son (mirobolant, NDLR) rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, selon laquelle la part de l’extrême droite dans les violences antisémites reculait au profit  d’une frange issue de l’immigration ».

     Plus globalement est-il expliqué ici, cette «enquête montre une société traversée par de fortes tensions qui pourraient traduire la montée de logiques communautaristes  et qui se manifestent par le fait qu’entre un tiers et la moitié des sondés estiment qu’il y a  beaucoup de » racisme anti-musulman (56 %), anti-juif (36 %), anti-noir (35 %) et anti-blanc (33 %) ». Communautarisation qui va de pair avec l’immigration de peuplement qui la nourrit mécaniquement et qui est un facteur de tensions comme nous ne cessons de le dire. Les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles.

     « Pour mesurer l’antisémitisme exprimé par les sondés, les enquêteurs ont construit un indicateur à partir de six propositions reprenant les préjugés les plus répandus » : « les juifs » utilisent le « génocide nazi » pour défendre leurs propres intérêts, « les juifs ont  trop de pouvoir dans les médias », dans «le monde de l’économie et de la finance», dans «le monde de la politique»,  « il existe un complot sioniste à l’échelle internationale»,«les juifs sont responsables de la crise économique actuelle ».

     Il apparaitrait ainsi que « seuls 17 % des personnes issues de famille musulmane ne partagent aucun de ces préjugés contre les juifs, contre 53 % dans la population globale. « Les musulmans sont deux à trois fois plus nombreux que la moyenne à partager des préjugés contre les juifs », note Dominique Reynié, et cela d’autant plus qu’ils se déclarent pratiquants ».

     Ainsi, 66 % des musulmans considéraient  que le sionisme est « une idéologie qui sert à Israël à justifier sa politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens », 57 % qu’il s’agit d’une « organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des juifs,  46 %  qu’il s’agit « d’une idéologie raciste ».

     « Mais en réponse à plusieurs questions, ils témoignent d’opinions moins hostiles aux juifs que les proches du Front National » est-il décrété.  Certes M. Reynié note que  « le fait de se déclarer proche d’un parti politique, quel qu’il soit, est un facteur favorisant les préjugés contre les juifs ». 63 % des personnes qui ne se considèrent proches d’aucun parti ne partagent aucun des préjugés proposés, contre 53 % seulement des autres ».

     Mais « parmi les personnes politisées, la plus forte proportion qui rejette les propositions antisémites se trouve chez les Verts (62 %), la plus faible au Front National (25 %). (…). C’est chez les proches du Front National et, presque dans la même mesure, de Marine Le Pen, que  l’on trouve, et de très loin, le plus d’opinions antisémites et xénophobes ». Plus d’un sur deux trouvent qu’il y a trop de juifs dans les médias et l’économie et éviterait d’élire un président juif, et 22 % préfère éviter  un voisin juif . Pour deux sur trois, un Français musulman  n’est pas aussi Français qu’un autre ».

     «Pour Dominique Reynié, l’enquête manifeste que l’opinion antisémite résulte (…) d’un jeu de représentations et d’opinions politiques articulées entre elles. L’antisémitisme s’inscrit dans un monde de défiance dominé par une culture autoritaire, hostile aux immigrés, autant qu’aux différences sous toutes les formes qu’elles peuvent prendre ».

      Bref, par son programme prônant notamment la défense de l’identité française, la restauration de notre souveraineté, de l’autorité de l’Etat et de nos frontières, le FN attirerait automatiquement un électorat sensible aux préjugés antisémites comme l’aimant attire la limaille de fer. Un raisonnement pour le moins spécieux.

     Dans un article paru sur son blogue dimanche et d’une tonalité générale très hostile à Marine Le Pen et au FN, l’ex magistrat Philippe Bilger avoue cependant que «les citoyens qui votent de plus en plus pour le FN sous l’égide de MLP, ne sont pas tous (sic) des imbéciles ou des malfaisants, comme Bernard-Henri Lévy a osé un jour les qualifier. Il s’agit de gens laissés au bord de la route républicaine, qu’ils y soient réellement ou que leur impression de déclassement les conduise à s’y croire (…). Le FN fait moins peur dorénavant que ses adversaires se proclamant républicains ne font honte ».

     Cette dernière remarque est particulièrement juste et la honte au pire, au mieux l’indifférence  est le sentiment que donnent aux Français les appels  aux manifestations prévues à Lyon contre le FN le 29 novembre à l’occasion de son congrès. C’est en effet l’extrême gauche la plus archaïque, la plus totalitaire, la plus déconnectée du peuple aussi, qui appelle à  « raviver l’espoir par la lutte antifasciste ».

     Peu ou prou ceux là même qui ont très maigrement rassemblé samedi quelques milliers de personnes à  Paris, Toulouse, Bordeaux ou Strasbourg pour manifester contre « l’austérité » , à savoir le Front de Gauche,  Europe Ecologie Les Verts, le NPA, des responsables de groupuscules communautaires ou associatifs, des syndicalistes de la CGT, Solidaires, FO, FSU, qui seront flanqués des habituelles bandes antifas et libertaires.

     Médiapart en dressait la liste comme d’autres médias d’extrême gauche, une cinquantaine de signataires ont lancé un « appel national » contre la tenue du  congrés frontiste et  pour l’organisation «d’universités populaires et de salons du livre antifascistes» dans la capitale des Gaules.

     Karim Ouchikh,  conseiller culture de Marine Le Pen, président  SIEL (Souveraineté Indépendance et Libertés) et administrateur du Rassemblement Bleu Marine,  l’expliquait dans Le Figaro, cet appel « scandaleux » lancé par «des intellectuels de second rang», s’apparente à une  «fuite en avant idéologique». «Vouloir dénoncer le fascisme aujourd’hui, alors que la France n’est absolument pas menacée par un tel péril, c’est vouloir détourner l’attention des Français des sujets essentiels qui les préoccupent».  

     «On a l’habitude avec la gauche car cette gauche s’illustre souvent par beaucoup de dogmatisme, de sectarisme et pas mal de simplisme. Bientôt, ces mêmes intellectuels, demanderont la constitution d’une brigade internationale mais le péril imaginaire du fascisme n’existe que dans l’esprit de ces idéologues de gauche dirigés dans une impasse.»

     Il est vrai que les signataires de cet appel anti FN symbolisent  assez bien la dégénérescence intellectuelle de la gauche de la gauche en France qui n’a plus de figures d’un certain niveau.

     Ici ont donc appelé  à cette mobilisation  contre l’opposition nationale à Lyon,  de vieux dinosaures sclérosés comme l’institut CGT d’histoire sociale et l’institut de recherches de la FSU, mais aussi  la très ronronnante  fondation Copernic, sorte de carrefour de la gauche anti libérale et/ou altermondialiste. Elle est  co-présidée actuellement par  l’enseignante d’extrême gauche et spécialiste de  Cuba   Jeanette Pienkny, dite  Janette Habel et  le syndicaliste de Solidaires Pierre Khalfa, membre d’un bon « fromage », le  Conseil économique, social et environnemental et du Conseil scientifique d’Attac.

     Aucune pointure n’a voulu apposer son nom sur ce manifeste, à l’exception peut être dans le domaine du polar -même s’il n’est pas du niveau d’un Manchette ou du regretté ADG-  du vieux bolcho aigri , spécialiste en procès stalinien à savoir  Didier Daenninckx. Citons encore par souci d’honnêteté l’historien Jean-Paul Gautier,  auteur de « Les extrêmes droites en France », couvrant la période de  l’après-guerre avec  Jeune Nation  jusqu’ au FN des années 2000. Le  livre d’un homme très hostile aux idées patriotiques mais qui est plutôt sérieux,  précis et documenté.

     Avec deux autres militants antinationaux présents sur cette pétition, le juriste Michel Briganti (membre de l’équipe d’animation du Centre de recherche, d’information et de documentation antiraciste, CRIDA),  et le journaliste André Déchot ( ras l’front), Gautier est  aussi le co-auteur  du beaucoup plus délirant et nettement  moins abouti livre à sensation,  « La galaxie Dieudonné ».

     Pour le reste,  surnagent au nombre des signataires,  comme l’écume sur un  mauvais bouillon,   le « producteur » (sic) Jean Bigot, quelques autres déplumés ex animateurs de ras le front qui ruminent leurs échecs (Françoise Pécoup, Patrick Le Tréhondat Patrick Silberstein,  Jacques Breitenstein), leur acolyte la pauvre Anne Tristan qui connu sa petite heure de gloire dans les médias il ya 25 ans  avec son livre de science-fiction «Au Front », un universitaire trotskyste (il en reste) Samy Joshua, le médiocre documentariste Daniel Kupferstein, un mauvais écrivain comme  Eliane Arav, le  piètre réalisateur Alain Nahum, un responsable de l’association coquille vide  Mémorial 98,  Albert Herszkowicz…

     Et  comment ne pas citer la présence aussi sur ce manifeste du sociologue Saïd Bouamama,  auteur avec le   rappeur Saïdou de la «chanson» « Nique la France », dont le titre résume parfaitement constate Bruno Gollnisch,  le projet de nos antifascistes en carton pâte. Les éternels idiots utiles du grand capital et supplétifs benêts du mondialisme…

    Qu’ils le veuillent ou non, Lyon sera bien la capitale de la résistance nationale en marche  les 29 et 30 novembre prochains. 

    http://gollnisch.com/2014/11/18/congres-du-fn-lyon-capitale-resistance-nationale/

  • Rassembler les Français des deux rives

    Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du sommet du G20 hier à Brisbane (Australie), François Hollande a affirmé qu’il n’avait toujours pas décidé de livrer ou non les navires Mistral à  la Russie: «Je prendrai ma décision en dehors de toute pression, d’où qu’elle vienne et en fonction de deux critères, les intérêts de la France et l’appréciation que j’ai de la situation», a-t-il déclaré. Quel est l’intérêt de la France de faillir à sa parole ? Quel est l’intérêt de la France d’accabler la Russie au moment d’ailleurs ou celle-ci doit faire face à des difficultés économiques, difficultés que les sanctions décrétées par les pays de l’Otan et/ou sous le coupe de Washington ne peuvent qu’aggraver ? Ce sommet du G20 s’est déroulé dans un climat glacial de quasi « guerre froide » sur fond de crise ukrainienne a souligné la presse. Si Vladimir Poutine y était présent –contrairement au précédent sommet du G8-, celui-ci a essuyé une pluie de critiques et de récriminations. Donnant le ton, le Premier ministre australien Tony Abott a brutalement attaqué le  président russe dés le vendredi lui reprochant  de de vouloir restaurer «la gloire perdue du tsarisme ou de l’Union soviétique». Vouloir  restaurer la gloire perdue  de son pays, l’horreur absolue… M. Poutine  fut le premier a quitter ce G20  évoquant avant son départ des « discussions constructives » et n’hésitant pas à remercier finement  le Premier ministre australien pour son accueil…
     Si l’on imagine bien que Vladimir Poutine, en bon joueur d’échecs, sait garder son sang froid, nos voisins italiens manifestent eux de manière  bien compréhensible leur ras-le-bol  devant la poursuite de l’invasion d’immigrés clandestins. Le site de RFI rapporte que les débarquements de plusieurs centaines d’immigrés ont repris à haute fréquence sur les côtes italiennes ces derniers jours, lesquels «  augmentent les tensions et les protestations anti-immigrées ». « Brandissant le drapeau tricolore, des centaines de riverains vivant dans des banlieues bien trop négligées par l’Etat et la commune de Rome, sont descendus samedi dans les rues du centre de la capitale pour dire  Basta! ,  Non à l’immigration! . Actuellement, l’Italie héberge dans des centres d’accueil 75 000 demandeurs d’asile ou réfugiés, contre 20 000 à la même époque en 2013 ».
    Non à l’immigration ? C’est le refrain entonné mezzo voce par François Fillon soucieux de rebondir après l’affaire Jouyet et de se replacer dans la lumière  à l’approche de  la primaire UMP pour la présidentielle de 2017.
     « Les intentions pèsent moins que les situations» notait Bertrand de Jouvenel et à l’évidence la situation présente, à savoir un FN et une Marine Le Pen en position  de force dans l’opinion,  commande aux prétendants de l’UMP de jouer le registre de la fermeté. Comme ses concurrents rapporte Le Figaro, « (F. Fillon) durcit le ton » « sur le thème de l’immigration ». « Quotas répartis selon l’origine des migrants, suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) ou encore réduction de l’accès aux prestations sociales ».

    Une radicalisation  pour tenter de retenir les électeurs « qui amène les trois candidats (UMP) à la frontière de l’extrême droite, sur des sujets longtemps défendus par le Front » affirme le quotidien :  « l’exemple de l’AME en témoigne: jusqu’alors, seul le FN prônait sa suppression. Désormais, trois des candidats à la primaire de l’UMP veulent mettre un terme à cette aide, qui permet aux sans-papiers (clandestins, NDLR) de se faire soigner gratuitement (…). Nicolas Sarkozy a lui aussi évoqué la suppression de l’AME, lors de son discours à Marseille, le 28 octobre. Une mesure qu’il défendait pourtant lorsqu’il était au pouvoir»…
     « La radicalisation est-elle devenue une tendance à l’UMP? Pas tout à fait. (le politologue de gauche, NDLR) Thomas Guénolé préfère employer le mot tension. Cette tension, pour ou contre Nicolas Sarkozy, a été appelée ligne Buisson. C’est la ligne de lepénisation, explique-t-il. Elle coupe l’UMP en deux. 50% des électeurs UMP sont prêts à s’allier au FN, 50% non ».
     En attendant,  il semblerait que ce soit le plus mou d’entre eux, ou à tout le moins peut être le moins menteur car ne cherchant pas à faire des promesses dans ce domaine qu’il sait qu’il ne tiendra pas , a savoir Alain Juppé, qui creuse l’écart dans les sondages vis-à-vis de son principal adversaire.
     Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France, ce chantre  de la poursuite de l’immigration dite légale serait  préféré comme candidat UMP à la présidentielle par 36% des personnes interrogées (+7 points par rapport au début octobre) contre 21% à Nicolas Sarkozy (-1 point). L’écart  qui était de 7 points début octobre entre les deux hommes, est désormais de 15 points, relève l’institut de sondage. Parmi les sympathisants UMP, Nicolas Sarkozy fait toujours la course en tête en tête (52%) par rapport au maire de Bordeaux (33%), mais l’ancien chef de l’Etat enregistre « un tassement de 7 points » par rapport au début octobre.
     Si M.  Sarkozy ne décolle pas,  il met cependant les bouchées doubles pour séduire (tromper) le peuple de droite. Nous l’avons encore constaté à l’occasion de son passage vendredi  devant un collectif proche de l’UMP, Sens commun, pour une réunion publique  sur la loi Taubira, à laquelle  étaient aussi conviés ses concurrents Bruno Lemaire et Hervé Mariton.
     Sommé vertement par les auditeurs/sympathisants de l’UMP présents de clarifier sa position ambiguë , pour la première fois, le mari de Carla Bruni s’est dit favorable à l’abrogation du mariage pour tous…et la mise en place d’un mariage homo distinct du mariage  hétéro. « Si vous préférez qu’on dise (qu’il faut) abroger la loi Taubira pour en faire une autre… En français, ça veut dire la même chose… Ca aboutit au même résultat. Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher » a-t-il ainsi déclaré.
     Ca ne coûte pas  très cher en effet,  surtout  dans la bouche d’un candidat qui a trahi la plupart de ses promesses quand il fut au pouvoir. Comme ses collègues et amis du Système, Nicolas Sarkozy est un émule assez caricatural du corrézien  radical-socialiste Henri Queuille, trois fois président du Conseil sous la quatrième république,  lequel déclarait : «les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (formule favorite en son temps de Charles Pasqua) ou encore « la politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent »…
     Pour  faire taire  les Français,  les caciques de l’UMP estiment qu’il suffit de leur dire ce qu’ils veulent entendre le temps d’une campagne électorale. Mais c’est méconnaitre l’ampleur de la fracture entre le peuple et les partis dits de gouvernement largement démonétisés.
     Relatant cette réunion, Gabrielle Cluzel écrivait hier sur Boulevard voltaire : « Sans doute peut-on ricaner des contorsions verbales de l’homme élastique Nicolas Sarkozy : abroger la loi Taubira, pour en faire une autre… instituer un mariage pour les homos et un pour les hétéros (qu’est-ce qui changera, la figurine de la pièce montée ?), bref, la politique façon roi Salomon, la chèvre et le chou auront chacun leur bout et tant pis si on a tué le mariage (…). Mais il ressort surtout clairement de ce meeting, des allocutions de ses responsables comme des réactions du public que le seul, le vrai enjeu est celui de l’identité ».
     « Une identité que cette France bourgeoise, cette France bien élevée qui a manifesté l’an passé, défend à travers la famille, la filiation, l’identité sexuée. Une identité que la France populaire – la France périphérique, comme l’appelle le géographe Christophe Guilluy – veut conserver, elle, en luttant contre l’immigration massive. Christophe Guilluy et Renaud Camus ont raison : la fracture politique n’est plus entre la gauche et la droite, elle est identitaire ».
     Un diagnostic établi depuis beaucoup plus longtemps par le Front National qui,  comme  l’affirme Bruno Gollnisch, entend bien  rassembler les Français des deux rives.
  • Mentir ? « Ça ne coûte pas très cher » à Sarkozy

    M. Sarkozy a envie de devenir président de l’UMP, il a donc décidé de tenir le discours musclé qui est supposé plaire aux militants de ce parti en voie de droitisation accélérée.   

    À l’époque, pas si lointaine, où il s’était mis en retrait – en retrait, pas en retraite – de la vie politique, Nicolas Sarkozy s’était bien gardé de se mêler de la querelle du « mariage pour tous ». C’est qu’il estimait, non sans raison, n’avoir que des coups à prendre dans cette affaire qui n’était pas seulement clivante pour l’ensemble de la société, mais dans son propre camp. S’il se défendait d’avoir qualifié de « fascisme en loden » les participants aux cortèges de la Manif pour tous – la paternité de l’expression semble bien revenir à Jacques Attali –, il ne cachait pas en privé son peu d’envie d’être rangé parmi les soutiens anachroniques de la famille traditionnelle comme son refus de s’engager aux côtés de la modernité « bobo », puisque dans un cas ou dans l’autre, il risquait de perdre d’un côté ce qu’il aurait pu espérer gagner du côté opposé.

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  • UMP et mariage : ne soyons pas dupes

    Suite au meeting de Sens Commun, Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif Pour Tous, déclare :

     « Les propos tenus cet après-midi lors du meeting du mouvement Sens Commun par Nicolas Sarkozy, favori dans la course à la présidence de l’UMP, montrent la plupart des ténors de l’opposition souhaitent son abrogation : de Jean-Christophe Fromentin à Marine Le Pen, en passant par Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, Hervé Mariton ou Nicolas Sarkozy.

    Mais ne soyons pas dupes. Il ne s’agit encore que de déclarations d’intention. Il est donc aujourd’hui de notre responsabilité, comme de celle de l’ensemble des citoyens mobilisés pour la famille, le mariage et la filiation Père-Mère-Enfant de poursuivre notre action jusqu’à l’obtention de l’abrogation de la loi Taubira. Nous sommes actifs et vigilants depuis 2 ans. Nous le restons. Encore un peu de patience pour rétablir les droits de l’enfant ! »

    Michel Janva

  • Loi Taubira ? Sarkozy la girouette dit tout et son contraire…

    Samedi 15 novembre, Nicolas Sarkozy était le grand intervenant du meeting organisé par le collectif « Sens Commun », antenne de la Manif pour Tous au sein de l’UMP.

    Abordant la question de la loi Taubira, Nicolas Sarkozy assure qu’il faut « la réécrire de fond en comble ». Dans le public, la réplique fuse. « Abrogation ! Abrogation ! », scandent les militants. Et Sarkozy de s’adapter à son public du jour avec un aplomb d’arracheur de dents. « L’abrogation, si vous voulez… Cela ne coûte pas cher… », déclare l’ancien président. Comment faut-il comprendre cette petite phrase ? Faut-il en déduire qu’une promesse politique ne coûte pas cher ?

    Car le même Sarkozy a ensuite encore déclaré : « Je veux un mariage pour les homosexuels et un mariage pour les hétérosexuels qui tiennent compte de la différence, parce que ce n’est pas la même chose ».

    On pourrait résumer la pensée de Sarkozy plus simplement : « Je veux être Président et pour y arriver, je veux bien vous dire tout ce que vous voulez entendre… »

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  • GayLib se réjouit de l’élection de JC Lagarde à la présidence de l'UDI

    Et pour cause, selon ce lobby LGBT :

    "M Lagarde avec qui nous travaillons depuis plusieurs années, avait voté l'ouverture du mariage et de l'adoption pour les couples homosexuels en 2013."

    Michel Janva

  • La recomposition du paysage politique au cœur des enjeux de 2017

    A l’heure où les tentations d’un retour à la proportionnelle s’affirment et où les perspectives d’une grande coalition UMPS se rapprochent, Didier Beauregard procède à une analyse toute en nuances de la situation politique.
    Polémia.


    A petits pas, mais inexorablement, le scénario de la recomposition du paysage politique se met en place. Le plus avancé dans cette démarche est incontestablement Valls qui évoque explicitement l’hypothèse d’une ouverture au centre et regrette que les socialistes aient claqué la porte au nez de Bayrou en 2012.

    L’Axe Valls, Bayrou, Juppé

    L’axe Valls, Bayrou, Juppé se précise. Deux grandes questions accompagnent ce mouvement :

    -la première : comment se répartiront les responsabilités au sein du trio quand viendra le moment des choix décisifs?

    -la deuxième, beaucoup plus stratégique : comment, pour mener à bien ce projet, aborder l’échéance de 2017 pour préparer les esprits à cette nouvelle donne ?

    En clair : faut-il encore préserver l’illusion d’un affrontement bipolaire droite/gauche avec un champion pour l’UMP et un autre pour le PS, ou entériner, dès l’épreuve de 2017, l’éclatement de l’UMP et du PS en présentant des candidats de sensibilité différente dans chaque camp pour permettre, au deuxième tour, des alliances au centre de part et d’autre des anciennes lignes de front ?

    Cette seconde hypothèse, la plus logique au regard des tensions qui minent les deux grands partis de gouvernement, entérinerait, enfin, le mouvement naturel de l’histoire. Il n’est pas sûr pour autant que la nomenklatura des partis dominants veuille prendre le risque d’un éclatement qui ébranlera bien des situations acquises. Pour preuve, la manière un peu pathétique avec laquelle le chef du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, en appelle à l’unité des courants du PS qui doivent « débattre et non se battre ». Il faut, à tout prix, jusqu’à ce que l’échéance de 2017 se précise, tenir la « baraque » en l’état pour préserver le maximum d’options possibles.

    Dans le cas du PS, Martine Aubry peut représenter une dernière carte à jouer pour ranimer tant bien que mal quelques flammèches de gauche afin de présenter un candidat unitaire. Ses déclarations récentes, savamment dosées, sont là pour signifier au peuple de gauche hébété qu’une alternative à gauche est encore possible. Un dernier sursaut, peut-être, de la geste mitterrandienne ?

    Les primaires seront à suivre de près. Elles indiqueront clairement la capacité du Parti socialiste à surmonter ou non, un round de plus, ses contradictions et ses tensions.

    Valls cap au centre

    Mais plus encore que le jeu biaisé des combinaisons politiques, la situation économique servira de juge de paix. La déroute qui se profile sous le regard exaspéré de Bruxelles appelle des réponses lourdes pour rassurer et calmer les forces économiques dominantes qui fixent le cadre acceptable de l’action politique.

    La nomination d’Emmanuel Macron au poste de ministre de l’Economie est un signe fort qui signifie clairement la mise sous surveillance libérale du gouvernement socialiste. La dramatisation du contexte économique peut pousser les forces économiques à accélérer le mouvement de libéralisation et de rigueur, forçant du même coup le pouvoir en place à une rupture politique qui le contraindrait à refigurer sa majorité avant l’échéance de 2017.

    Toutes les hypothèses circulent, y compris celles d’une démission du président ou d’une dissolution de l’Assemblée nationale. En tout état de cause, Manuel Valls est là où il se trouve pour accompagner les scénarios à venir du recentrage social libéral, face à un François Hollande condamné à devenir le spectateur de son propre quinquennat.

    A droite, le jeu est tout autant embrouillé, dans un contexte où les guerres de personnes masquent encore l’âpreté des enjeux idéologiques. Mais les échéances électorales à venir et l’effet cliquet des primaires vont précipiter la mise au jour des réalités cachées. Chacun des prétendants va devoir énoncer et défendre ses positions.

    Juppé ou les aléas du recentrage

    La configuration actuelle est inédite et désoriente les candidats. Incontestablement, Alain Juppé part avec un vrai bonus. Il a peaufiné son image de vieux sage que les Français aiment tant (« la Force tranquille », à nouveau) et peut miser sur un axe Bayrou/UDI pour jouer sa carte au centre sans risquer à priori de trop perdre sur sa droite parmi les vieilles troupes de l’UMP. Il sera, sur le flanc droit, le pendant de Valls sur le flanc gauche pour préparer l’alliance nouvelle de tous les « Républicains de progrès » face au « danger populiste ».

    Alain Juppé aux cotés du premier ministre Manuel Valls le 23/10/2014 à Bordeaux

    Alain Juppé aux cotés du premier ministre Manuel Valls le 23/10/2014 à Bordeaux

    Toutefois, malgré son tropisme centriste, il ne peut ignorer l’inexorable droitisation de l’électorat UMP et devra répondre aux attentes d’un camp radicalisé : un rôle difficile pour lui ; ses hésitations et ses palinodies sur l’immigration ou le mariage pour tous ont déjà montré les faiblesses de son positionnement politique.

    Vigoureusement attaqué sur sa droite, il peut rater l’étape indispensable de la primaire face à un électorat de droite qui veut en découdre. Il sera notamment aisé de montrer que sa démarche vise à liquider l’héritage souverainiste et populaire du vieux fond gaulliste de l’électorat UMP, au profit d’un social libéralisme européiste et mondialiste.

    Sarkozy : voie royale ou voie de garage ?

    Paradoxalement, Nicolas Sarkozy n’est pas le mieux placé pour profiter de cette ouverture à droite. Il a le tort d’avoir déjà joué cette carte en 2007 pour faire le contraire une fois élu, mais surtout, son positionnement politique le place dans la situation la plus inconfortable à gérer.

    Le pari sarkozyste est clairement de maintenir la vieille maison UMP en l’état en jouant, une fois de plus et comme Chirac avant lui, sur une double stratégie de droitisation verbale, d’un côté, et de recentrage stratégique, voire d’ouverture à gauche, de l’autre. Mais la corde est usée et les échéances électorales de 2014 ont

    Nicolas Sarkozy

    Nicolas Sarkozy

    pratiquement acté la fin de cette entourloupe.

    Sarkozy n’a plus d’espace pour manœuvrer. S’il se droitise, il butera sur l’obstacle du FN qui aura beau jeu de dénoncer son double discours et de rappeler ses reniements, et, surtout, il suffira alors à la ligne Juppé de mettre en avant un candidat centriste, Bayrou d’évidence, pour lui interdire une position de repli au centre.

    A contrario, une approche résolument centriste est impensable pour lui, outre que le terrain est déjà occupé par l’axe Juppé/Bayrou, il ne peut jouer que dans une posture gaullienne du « retour du sauveur » qui implique nécessairement une rupture droitière face au consensus mou du vieux duo UMPS. Ses récentes prises de position « musclées » sur l’immigration en sont la preuve.

    Droitisation ou recentrage : la leçon de 2012

    La ligne NKM, Baroin, Pécresse (et quelques autres) qui prétend gagner au centre en maintenant l’UMP dans son périmètre actuel est une illusion qui méprise la réalité la plus élémentaire. Le débat d’ailleurs n’a plus lieu d’être. Les chiffres ont parlé.

    Une étude récente de l’Ifop, publiée dans le Figaro du 23 septembre, a montré, sans conteste possible, que le retour de Sarkozy dans la dernière ligne droite de la présidentielle de 2012 venait exclusivement de la droitisation de sa posture face à un Hollande qui l’avait largement distancé. Cette droitisation a permis de récupérer une part non négligeable des électeurs du Front national, sans perdre pour autant les voix du centre droit. Une leçon à méditer.

    Une stratégie de conquête de la droite par le centre n’a plus de sens aujourd’hui. Le centre, en revanche, peut servir de point d’appui pour une recomposition politique à partir des tendances les plus centristes du PS et de l’UMP.

    Sans même prendre en compte les aléas de la course d’obstacles judiciaires de l’ancien président, il est clair que l’opération du « grand retour » de Sarkozy va prendre de plus en plus l’allure d’une fuite en avant à l’issue des plus improbables.

    Le paradoxe Fillon

    Reste le « troisième larron », François Fillon le discret, aujourd’hui le plus mal noté par les sondages dans la course à la présidentielle de 2017. Il est, paradoxalement, le mieux placé sur l’échiquier politique pour mener une stratégie « droitisée » tout en gardant une image de modéré qui colle bien à son style d’introverti mesuré.

    François Fillon

    François Fillon

    Ses propos de septembre 2013 – où il déclarait vouloir choisir, dans le cadre d’un deuxième tour, « le candidat le moins sectaire » entre un candidat PS ou FN – avaient recueilli, en dépit des cris d’orfraie des bien-pensants, l’approbation de 72% des électeurs de l’UMP : un premier ballon d’essai sur lequel l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a eu tout le temps de méditer depuis.

    Il a, sur le plan économique, opté pour un discours de rupture dans une approche à la Schröder qui peut séduire le monde économique. Pourra-t-il, s’il veut résolument occuper l’espace d’une droite populaire qui se reconnaît encore dans l’UMP, radicaliser son discours sur les sujets de société qui délimitent aujourd’hui les fractures idéologiques les plus clivantes, comme l’immigration, la sécurité ou la famille ? Le veut-il et, si oui, le peut-il ?

    Ses adversaires le disent timoré et velléitaire, mais ne disait-on pas la même chose de François Hollande, avant que la géographie idéologique et les équilibres byzantins du Parti socialiste finissent par démontrer qu’il était, somme toute, le plus petit dénominateur commun d’une gauche émiettée, le candidat du compromis minimal ?

    Il est d’usage de dire que l’élection présidentielle, dans l’esprit de la Ve République, est la rencontre entre un homme et le peuple français, mais, au-delà de la légende, l’analyse « technique » montre que le positionnement « marketing » des candidats en fonction des forces sociologiques et idéologiques (les deux sont liées) qui structurent le paysage politique national est l’élément premier du succès ou de l’échec.

    On peut, l’espace d’une campagne électorale, fabriquer l’image d’un candidat, on ne peut pas inventer ex nihilo une force sociopolitique. Elle s’impose comme une réalité première qu’il faut appréhender et utiliser au mieux. L’exploitation du thème de la « fracture sociale » par Jacques Chirac en 1995, ou la récupération de la droitisation de l’électorat de droite en 2007 par Nicolas Sarkozy, s’affichent comme des modèles du genre.

    Sur l’échiquier du jeu politique, François Fillon, en dépit des sondages, a les pièces les mieux placées pour, théoriquement, s’imposer comme le candidat du meilleur compromis possible à droite, face à la pression soutenue du Front national. L’histoire dira rapidement si sa personnalité profonde lui permettait ou pas d‘ambitionner la toute première place.

    Le Front national face à son destin

    Campé sur ses succès électoraux de 2014, le Front national poursuit sa marche en avant. Les sondages montrent que l’électorat UMP se rapproche majoritairement de celui du FN. Les deux convergent sur des sujets particulièrement sensibles comme la sécurité, l’identité nationale et l’immigration et, ce qui est plus nouveau et lourd de conséquence, le rejet de l’Europe de Bruxelles (cf. l’enquête IPSOS/Steria « Fractures françaises-2014 »). A gauche, le discours social du parti de Marine Le Pen ouvre désormais des brèches dans l’électorat des classes moyennes les plus fragilisées, après avoir massivement conquis le vote ouvrier.

    Et pourtant, en dépit de ses succès récents, le Front national sera également confronté à des choix difficiles. Il subira lui aussi une pression de son électorat en

    Marine Le Pen

    Marine Le Pen

    faveur d’accords électoraux tactiques avec l’UMP ; 60% de ses électeurs y sont favorables. Toutefois, comme la dynamique électorale actuelle lui profite et que ses sympathisants le voient plus comme l’ostracisé que l’ostracisant, il peut encore éviter la recherche de compromis.

    La question des alliances et des ralliements de 2e tour, hypothèse quasi acquise aujourd’hui, deviendra pour lui incontournable en 2017, alors que son image reste encore négative dans l’opinion publique. Plus ils se rapprocheront du pouvoir, plus le parti et ses dirigeants ne pourront échapper aux choix stratégiques qui exacerbent les contradictions internes d’un mouvement politique, comme les autres partis de gouvernement le subissent pour leur part.

    Pour preuve, c’est désormais sur son socle historique que le FN subit les tensions les plus dures. La question du positionnement de ce parti face à l’islam et l’électorat musulman (un sondage officieux mené par une centrale syndicale a montré que 8% de ses adhérents musulmans auraient voté FN*) devient, comme l’a montré l’actualité récente, un sujet à haut risque pour lui : un débat de fond qui travaille l’ensemble des courants de la droite nationale et dont les conséquences sont capitales pour l’avenir du positionnement stratégique du Front national.

    Pour l’ensemble des familles politiques, l’obstacle à négocier de 2017 agit comme un accélérateur des évolutions politiques structurelles que le Système feint d’ignorer faute de pouvoir encore les maîtriser (**).

    Didier Beauregard
    5/11/2014

    (*) NDLR : Ce chiffre ne correspond pas aux enquêtes post-électorales qui montrent que l’électorat de culture musulmane votant FN ne dépasse pas quelques pour cent. Mais les syndiqués sont peut-être recrutés parmi les mieux assimilés.

    (**) NDLR : « A l’issue du week-end dernier, Nicolas Sarkozy a vu l’un de ses rivaux à l’UMP et un proche de François Hollande se prendre les pieds dans le tapis de l’affaire Bygmalion. L’affaire Fillon-Jouyet est-elle une aubaine pour Nicolas Sarkozy?

    Christian Delporte: Elle ne pouvait pas mieux tomber puisque d’un côté elle paralyse le rival le plus critique à son égard et de l’autre elle lui permet d’entretenir la théorie du complot fomenté à son encontre par le pouvoir. Le tout, en 48 heures! Quoiqu’il en soit, l’image d’intégrité de François Fillon sera lourdement atteinte par cette affaire. Le doute persistera et affectera sa parole au sein de l’UMP. Par réflexe «légitimiste», on peut même prévoir un regain de popularité de Nicolas Sarkozy non seulement auprès des militants, mais aussi dans l’opinion de droite. Les charges au sein de son propre camp vont s’apaiser, ses concurrents ne pourront plus l’attaquer aussi frontalement qu’avant, et son autoportrait en victime des juges aux ordres du pouvoir gagnera en crédibilité. Au moins pendant un temps ». (Source : Le Figaro.fr, 11/11/2014 – Christian Delporte est historien spécialiste de l’histoire des médias et de la communication politique).

    Voir aussi :

    a) Les échéances électorales de 2014 : une épreuve à haut risque pour un système politique à bout de souffle
    b) 
    De la Manif pour tous au Printemps français… en avant toute !

    c) Front national : vers les grandes turbulences ?

    http://www.polemia.com/la-recomposition-du-paysage-politique-au-coeur-des-enjeux-de-2017/

  • L’UMP: A gauche toute, mais pas trop !

    A propos des candidats à la présidence de l’UMP, la version en ligne du journal Le Figaro vient de titrer “Le coup de barre à gauche d’Alain Juppé”. Ce titre et cette évolution méritent un certain nombre de développements pour être mis en perspective.

    Pour bien comprendre cet ancrage de plus en plus à gauche d’Alain Juppé, il faut mener l’analyse suivante. De façon générale, la France n’est plus un pays indépendant, ni même peut-être plus un pays,  plutôt une sorte de zone, une zone sous domination Etats-Unienne, administrée de façon indirecte par l’Union Européenne et l’OTAN pour le compte de l’oligarchie financière mondiale. Mais, pour éviter de réveiller la belle endormie, il convient que l’apparence de la démocratie légitime un gouvernement de collabos qui asservit la France et ses habitants à des intérêts qui ne sont pas les siens. Le vernis de cette onction démocratique tend à s’écailler sévèrement, mais le propos n’est pas là. Il faut maintenir l’apparence de la démocratie, en tout cas, aussi longtemps que les Français voudront bien y croire.

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