Flamby ou flambeur ?
L’habitude a été prise, à droite, de se moquer de notre Flamby national, c’est-à-dire de François Hollande : Flamby l’indécis ; Flamby le looser ; Flamby la risée de l’étranger, etc. Juste retour des choses puisque certains humoristes avaient déjà appliqué ce surnom à un Valery Giscard d’Estaing vieillissant. Il est vrai que notre président de la République n’en impose pas : un petit gros au sourire figé et au regard absent, qui ne semble nulle part à sa place ; et qui dégringole dans les sondages. Néanmoins ce serait se méprendre gravement sur le personnage que de croire que ce surnom le caractérise réellement.
Le méchant look
D’abord, ce look médiocre explique en partie sa victoire à la présidentielle de 2012, face à l’hyper-président sortant Sarkozy, dont l’omniprésence brouillonne lassait la majorité des électeurs. François Hollande a transformé son handicap en avantage quand il a revendiqué la stature de président « normal », a contrario de son prédécesseur. Ce qui prouve, mine de rien, son habilité politique.
Prendre ses désirs pour des réalités
Mais la droite a le travers habituel de prendre ses désirs pour des réalités : par exemple de croire, quand elle a perdu le pouvoir, que celui-ci lui reviendra rapidement. Dans les années 1980 elle croyait ainsi dur comme fer que Mitterrand, malade (c’est un secret, bien sûr), n’irait pas au bout de son mandat. Aujourd’hui elle croit que Hollande est un Flamby qui va s’en aller au premier coup de tabac venu.
Pourtant Flamby fait preuve d’une détermination qui devrait déconcerter les rieurs de droite.
Mitterrand, tout père de l’union de la gauche qu’il était, a cédé sur l’école libre devant l’ampleur de la mobilisation populaire. Flamby, lui, n’a cédé ni sur le mariage homosexuel, ni sur le féminisme, ni sur la théorie du genre. Au contraire, on a vu, lors des manifestations contre « le mariage pour tous », une mobilisation des forces de l’ordre et de l’appareil d’État d’une partialité sans précédent. Il faut remonter à la Guerre d’Algérie pour trouver pareille attitude, illustrant la coupure violente entre l’État et le peuple français. Premier avertissement.
Flamby plie mais ne rompt pas
Les humoristes de droite se trompent de qualificatif car rien n’a prise sur Flamby : ni la rue, ni les sondages, ni les sifflets, ni la grogne de la majorité socialiste. Ni ce qui reste de la droite, bien entendu.
Le prétendu Flamby applique donc son programme avec une fermeté qui n’exclut pas le pragmatisme. Il sait infléchir sa trajectoire quand il rencontre des oppositions - comme en Bretagne ou vis-à-vis du patronat, par exemple - mais garde le cap. Il sait être dur avec les faibles et doux avec les forts.
Flamby reste un apparatchik de gauche, ce que semblent ignorer les fins humoristes de droite.
Il augmente donc les impôts et les transferts sociaux. Il réduit les dépenses militaires et augmente celles de l’Éducation nationale. Il favorise l’immigration car là réside son réservoir électoral. Comme atlantiste et soutien sans faille de la politique israélienne, il reste aussi fidèle à la ligne ancestrale du parti socialiste. Dans tous ces domaines il ne faiblit pas.
Flamby s’entoure de ministres médiocres ? Certes, mais cela le renforce encore car il n’y a pas de guerre des chefs à gauche, à la différence de la droite toujours aussi calamiteuse dans l’opposition comme dans la majorité.
Le pouvoir sans le peuple
Une certaine droite redécouvre les délices de la rue et reprend à son compte le mythe du grand soir tricolore. Mais Flamby n’en a cure. Car Hollande n’est ni De Gaulle ni Mitterrand : il ne se fait ni une certaine idée de la France ni une certaine idée de l’homme d’État. Et il peut d’autant plus gouverner contre la majorité du peuple français qu’il a déjà été élu en 2012 sans l’obtenir !
Flamby incarne ainsi à merveille la présidence post-démocratique dont rêve l’oligarchie. Il n’hésitera pas à s’appuyer, pour durer, sur la police, la justice, les médias et sur toutes les puissances qui ont intérêt au statu quo actuel. Au besoin il donnera le droit de vote aux étrangers pour mieux museler ces factieux et ces racistes de Français.
À la différence de la droite, la gauche n’a jamais eu de complexe à se passer du peuple lorsque celui-ci votait mal, en effet.
Flamby ou flambeur ?
Quand ils se moquent de Flamby, les humoristes de droite n’analysent donc pas lucidement les forces en présence.
Ils feraient bien mieux de méditer ce qu’il est advenu de la Grèce, patrie de la démocratie en Europe. La troïka a mobilisé la police anti-émeute pour museler les manifestants ; Aube dorée a été décrété « organisation criminelle » et ses députés ont été arrêtés pour briser son élan électoral. L’ordre règne désormais à Athènes, afin que les banques puissent continuer de flamber à l’ombre de l’euro.
Flamby, le président « normal », a encore beaucoup de ressource.
Michel Geoffroy, 26/12/2013
http://www.polemia.com/hollande-une-presidence-post-democratique/
élections - Page 702
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Hollande : une présidence post-démocratique
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Communisme municipal, communautarisme et terrorisme
En 2008 l'actuel maire communiste de Bagnolet Marc Everbecq avait été élu au second tour avec 53 % des suffrages exprimés et 50 % d'abstention. Dans cette ville de 32 000 habitants, à l'époque, sa liste avait recueilli 4 160 voix. Présentée par le PCF elle se vit attribuer 30 sièges contre 6 à la liste des socialistes conduite par Tony di Martino et 3 à l'UMP.
Depuis 5 ans cette équipe dirige donc la ville, avec sa langue de bois et ses magouilles d'urbanisme collectiviste gris, que dénoncent vainement ses adversaires et quelques architectes courageux. Ceux-ci ont pu mettre en évidence une réduction des espaces verts pour satisfaire les intérêts des promoteurs. (1)⇓
Ses budgets bâclés sont votés dans un climat autoritaire de désinformation que met en cause une opposition malheureusement impuissante. (2)⇓
C'est dans ce contexte que le communisme municipal a pris une décision à première vue stupéfiante. Le 11 décembre en effet le conseil municipal votait la qualité de citoyen d’honneur de Georges Ibrahim Abdallah.
Après 30 ans de détention il est fortement question d’expulser de France ce personnage. Né en 1951, ce militant communiste est considéré comme le chef de la Fraction armée révolutionnaire libanaise. Il avait été condamné par la justice française en 1986 à la réclusion à la perpétuité pour des actes indiscutablement terroristes.
Rappelons brièvement ses exploits et ceux de son équipe. Il a été jugé responsable d'attentats meurtriers sur notre sol contre des diplomates américains et israéliens. Ceci enchante à l'évidence les partisans de la guerre à outrance au Proche-Orient. Or deux artificiers français l'ont payé de leur vie en août 1982, etc. (3)⇓
Jusqu’ici deux modestes bourgades avaient impunément précédé Bagnolet dans ce qu'on peut tenir pour une provocation. Ainsi, le 19 mai 2012, André Delcourt, maire communiste de Calonne-Ricouart, Pas-de-Calais 5 800 habitants, l’avait nommé, déjà, "citoyen d’honneur". Un mois plus tard, dans le même département, le 19 juin 2012, Christian Champiré, maire communiste de Grenay, 6 700 habitants dans la banlieue de Lens et les membres du conseil municipal le nommaient à leur tour "citoyen d’honneur" de leur commune.
Marc Everbecq, en Seine-Saint-Denis, vient donc de faire franchir à cette campagne un cran supplémentaire. Il l'a fait délibérément dans le but de recueillir pour son parti les votes communautaires, à défaut des suffrages populaires.
Cette décision a été soutenue, en effet, de bout en bout par une structure parfaitement révélatrice des forces communautaristes sur lesquelles s'appuient désormais les tenants du communisme municipal : le "Groupe des associations de Bagnolet".
Une visite de la page facebook de ce collectif permet de mieux comprendre comment tout cela fonctionne dans les municipalités de gauche où sévissent encore les communistes, aux marges de la démocratie. (4)⇓
"Les associations" sont, comme il se doit subventionnées. Cela se revendique désormais, et cela se pratique, comme une sorte de droit. Elles font la claque en séances publiques lors des conseils municipaux, comme dans les assemblées révolutionnaires, etc.
Les sympathisants du terroriste le présentent comme un héros et comme un ardent défenseur de la "cause palestinienne".
Si ces gens réfléchissaient sincèrement, nous leur poserions une "simple question". Citons celle que l'excellent blogue de l'Institut d'Histoire sociale pose à ce sujet à tous ces activistes et soutiens du marxiste-léniniste Georges Ibrahim Abdallah : pensent-ils sérieusement que leurs méthodes terroristes ont vraiment fait progresser ladite "cause palestinienne" ? (5)⇓
Mais il ne s'agit pas de cela. Il s'agit pour leurs inspirateurs et commanditaires de rassembler coûte que coûte tout ce qui peut sauver l'implantation du stalinisme en France.
JG Malliarakis
http://www.insolent.fr/2013/12/communisme-municipal-communautarisme-et-terrorisme.html
Apostilles
- cf. sur Bagnolet-webtv⇑
- cf. l'intervention de Tony di Martino qui décrypte le budget 2013 de Bagnolet lors de la séance du conseil municipal le 15 avril 2013 ⇑
- cf. Hervé Roubaix sur Dreuz.fr ⇑
- sur Facebook. ⇑
- cf. Blog-Actu du site de l'Institut d'Histoire sociale le 26 décembre.⇑
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Faut-il voter pour le Front National ? par Philippe Ploncard d'Assac
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Le PS n’aime pas toujours les promesses électorales
Quand il s’agit du « mariage » gay, le PS et le gouvernement le clament haut et fort : c’est une promesse électorale et il faut bien la tenir, coûte que coûte. Mais entendez bien, le Parti Populaire espagnol, lui, n’en a pas le droit.
On ne s’étonnera pas de lire un communiqué du PS appelant à soutenir un rassemblement de féministes françaises devant l’ambassade espagnole ce vendredi pour protester contre le projet de la nouvelle loi, voulant réduire l’accès à l’avortement. Le plus cocasse dans ce communiqué, c’est qu’on y lit la chose suivante : « Il est clair que si la droite espagnole s’obstine, les droits des femmes deviendront un sujet majeur des futures élections européennes. » Dommage que le PS de François Hollande n’ait pas eu la même clairvoyance car le mariage gay et la PMA vont faire partie des sujets des élections européennes en France !
http://medias-presse.info/le-ps-naime-pas-toujours-les-promesses-electorales/4353
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Hollande ? Ils y ont cru…
Hollande n'avait pas, et n'a toujours pas la carrure.
« Le changement, c’est maintenant », disait-il. On s’en souvient tous, c’était il n’y a pas si longtemps. François Hollande, avant d’arriver au pouvoir en 2012, nous promet monts et merveilles. La preuve : un peu plus de 18 millions de Français y ont cru et c’est ce qui a permis son élection.
Que de paroles en période électorale. Que de désespoir en période de pouvoir. Que d’indignation en période prérévolutionnaire. Parce que c’est peut-être là qu’on en est : le climat économique et social est propice au déclenchement d’une crise populaire de grande ampleur dans les années, voire les mois qui viennent. On me disait encore hier «On y a cru ». Et pourtant, la situation ne cesse de se dégrader, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Pour cause : Hollande n’a, en fin de compte, ni charisme, ni autorité, et n’est, en fin de compte, pas l’homme providentiel que les Gaulois attendent.
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Accepter l’avortement est un « ticket d’entrée » dans le monde politique
Dans Présent, Jeanne Smits a réagi aux propos de Florian Philippot sur l'avortement :
"[...] A l’heure d’écrire, il n’y a eu aucune mise au point de la part des autres instances dirigeantes du parti, pour plusieurs raisons. Philippot est chargé de la stratégie et de la communication du FN, c’est donc lui qui donne la ligne et qui l’exprime. Par ailleurs, même si Marine Le Pen a fait par le passé des déclarations contre les « avortements de confort » et le remboursement de l’« IVG », elle n’a jamais fait mystère de son refus de revenir sur la loi Veil (aujourd’hui largement dépassée par des mesures encore plus favorables à l’avortement).
A l’époque de la « dédiabolisation » du FN, qui a effectivement bien fonctionné et qui a rendu ce parti, financé comme les autres sur les fonds publics, omniprésent dans les médias, nous l’écrivions : accepter l’avortement était un « ticket d’entrée » dans le monde politique.
On savait cependant que des responsables du Front national continuaient d’afficher leur refus de l’avortement légal – ainsi Bruno Gollnisch participait-il aux Marches pour la vie à Paris, entouré d’élus et d’autres figures du parti.
Mais les déclarations de Florian Philippot balaient – ou voudraient balayer – tout cela. Alors même que la loi proclamant solennellement que l’avortement est un droit – avec pour objectif et conséquence logique de bâillonner toute opposition, d’interdire tout acte visant à avertir les femmes de la vérité sur ce « choix » – n’est même pas encore devant l’Assemblée nationale, il le dit, lui.
L’avortement n’est-il donc pas un sujet ? L’immigration n’est-elle pas venue compenser, n’est-elle pas présentée comme la seule solution dans un pays où les enfants manquent par millions, sacrifiés sur l’autel infernal du refus de la vie ? Quelle sécurité espérer dans un pays qui sacralise l’égoïsme et le droit d’écraser autrui dans la plus grande violence de toutes, qui permet l’élimination du plus faible des êtres humains par sa mère elle-même ? Sa mère, qui est le plus souvent elle-même victime de ce geste que la société divinise, instrumentalisée au service d’un système qui recherche le mal et la mort ?
Quelle démocratie, quelle nation ? Une nation est le lieu qui voit chaque jour naître son avenir : aujourd’hui la France permet, encourage, rembourse le génocide de ses enfants. Ce n’est assurément pas le seul « sujet », mais il est au cœur de la crise dont nous savons qu’elle est morale bien avant d’être sociale.
Et parmi toutes les décisions malfaisantes, les décisions désespérantes qu’aligne le gouvernement socialiste – dans une belle continuité politique par rapport à d’autres formations politiques qui ont payé leur « ticket d’entrée » en sacrifiant à la culture de mort – celles qui portent sur les « sujets de société » sont tout sauf de l’« enfumage ». Elles relèvent d’un choix délibéré qui ancre encore plus profondément la France du côté de la Révolution. Elles délimitent le cadre dans lequel nous vivons, rendant impossible toute réforme de fond qui permette à la France de renouer avec son passé de nation civilisée.
Et aujourd’hui, miracle ! de plus en plus d’évêques en sont conscients et le disent, jusqu’à Mgr Pontier qui pour être président de la conférence épiscopale n’en est pas moins évêque, a souligné dans son message de Noël que le projet de modification de la loi sur « l’IVG » incite quasiment les femmes « à ne se poser aucune question quant à l’élimination de l’être qu’elles portent en leur chair ».
Cette tragédie du génocide français crie vengeance, parce que l’homme ne définit pas sa propre mesure et qu’il n’est pas la fin de toutes choses, et qu’à l’imaginer, il se place dans une posture de révolte fondamentale dont le salaire est la destruction, la tyrannie et la mort.
Que faire lors des élections prochaines ? En tenir compte. Tous les candidats du FN n’ont pas payé leur « ticket d’entrée ». Pour les autres, se rappeler ce qui s’est fait en Espagne : le mouvement pro-vie a pesé en étant entier et net, en réclamant avec ténacité (et il continue) « l’avortement zéro ». Parce que la vie de la France comme nation en dépend aussi."
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Le FN de Florian Philippot et l’avortement ou l’art de savoir tenir sa langue
En début de la veillée de Noël, nous apprennions qu’un dénommé Florian Philippot, vice –président du Front national, avait déclaré sur RTL que « Il n’y a aucune restriction du droit à l’avortement dans le projet du Front national » ; info qui sera reprise sur le site du Figaro et dans la version papier de ce journal.
Apparemment cette prise de position est différente de celle de Marie Le Pen, présidente du FN qui durant sa campagne pour les présidentielles, avait bien mis en avant la nécessité de limiter les avortements de « confort » et ceux liés aux « circonstances économiques ». Quant au président d’honneur, Jean-Marie Le Pen, il s’est réjoui du revirement de la situation en Espagne où cette pratique est désormais strictement limitée. Il serait bon que les violons s’accordent.
Si pour M. Philippot cette question est secondaire, elle ne saurait l’être pour des millions de Français catholiques. Il en est de même du mariage des homosexuels ; même si le gouvernement « fait diversion sur ces questions ». Ils ont de quoi être choqués. Combien de voix cette simple réflexion va-t-elle faire perdre au FN ?
Les catholiques en sont d’autant plus choqués que cette affirmation tombe le jour où le Fils de Dieu s’est fait homme et que le mot de Noël vient de natalis qui signifie « la naissance ».
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"On ne peut plus faire de la politique de la même manière" depuis les Manifs pour tous
Une analyse de Claude Askolovitch :
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Une réponse à un très bon article du cercle non conforme.
Article dédié à Jean.
La raison d’être de cet article n’est autre que la satisfaction qui fut la mienne à la lecture d’un article du Cercle non conforme intitulé "Identitaires et dissidents : deux démarches différentes mais pas incompatibles" (1).
Bien évidemment, si je me lance maintenant dans la rédaction d’un tapuscrit, c’est pour émettre quelques nuances quant au point de vue de l’auteur.
1/ Je ne crois pas qu’il faille considérer Alain de Benoist comme identitaire, ce au simple motif qu’il ne les a jamais approuvés. A bien des égards, le fait identitaire se rattache au nominalisme (2), théorie adoptée par notre grand penseur avant qu’il ne la réprouve. Si je reconnais pour autant que notre philosophe fustige l’Etat jacobin, Alain de Benoist serait davantage à sa place selon moi, parmi les dissidents. Tel n’est pas le cas pour les autres penseurs cités tels Pierre Vial, Guillaume Faye, Dominique Venner, Jean Mabire ou Jean-Yves Le Gallou qui, à des degrés divers, peuvent être rattachés à la mouvance identitaire.
2/ La tentative de conciliation entre identitaires et dissidents ne peut que mériter l’approbation dans la mesure où elle ne peut que fortifier la mouvance. Cependant, j’ai la nette impression qu’il existe une incompatibilité, certes pas insurmontable, mais flagrante.
Je me méfie, et l’ai écrit à plusieurs reprises, du fait identitaire.
A titre d’exemple, je rappelle que voici une trentaine d’années, les arabes vivants en France était habillés à l’européene alors que l’on sait et voit aujourd’hui que, justement parce qu’ils sont devenus identitaires, ils sont habillés désormais comme l’on sait et voit.
Je me souviens aussi que Chti, dès le début des années 90 – Le bloc identitaire n’a rien inventé puisque bien postérieur – nos Polonais d’origine se revendiquaient dans le Nord de leur polonité. Le fait identitaire n’est donc nullement une saine réaction de certains Européens, même si cela y ressemble, mais plutôt une collaboration au nouvel état d’esprit fortement lié à la postmodernité, les polonâtres en question étant très à l'aise au sein du monde postmoderne.
Après tout, on ne s’étonnera de l’origine américaine – et là, il y a opposition frontale avec le monde des dissidents – du mouvement. C'est ainsi que chacun des Etats américains dispose d’une forte autonomie (ce n’est nullement rédhibitoire), assez méfiant vis-à-vis de l’Etat fédéral. N’omettons pas non plus toutes ces villes américaines disposant de quartiers identitaires (juifs, noirs, irlandais, allemand, depuis bien longtemps, nous montrant bien que le phénomène est bien en Europe, phénomène d’importation.
Il existe entre la globalité et le fait identitaire, la même différence qu’entre le groupe et l’individu. C’est donc bien d’individualisme dont il s’agit, cette fois ci étendu à plus grande échelle et en ce sens, tout à fait conforme au nouvel état d’esprit ambiant hédoniste. Moi-même qui suis du Nord, y ayant vécu pendant quarante cinq ans, j’ai des souvenirs très émus quant à certains lieux. Si d’aventure je venais à célébrer ces origines au point d’en faire un leitmotiv, c’est évidemment à MOI que je ferais alors référence.
La politique et notamment le prosélytisme reposent sur l’irrationnel que Georges Sorel a résumé par l’intermédiaire du terme de « mythe ». Les foules, rebelles à la rationalité, sont le plus souvent mobilisées par les appels du cœur plutôt que par ceux de la raison. Platon n’écrivait pas autre chose voici près de 2500 ans. D’où l’intérêt des petites phrases, images et video chocs qui parviennent bien mieux à mobiliser que ne le font les analyses sérieuses, ces dernières passant pour – je reprends le terme à la mode – « prise de tête ». Il n’en reste pas moins que l’action politique, même irrationnelle, se doit d’être pensée rationnellement. A titre d'exemple, Valéry Giscard d’Estaing savait le côté « violons » de François Mitterrand en 1974, d’où la préparation par ses conseillers spécialisés de la phrase irrationnelle et par la suite fatale « vous n’avez pas le monopole du cœur » qu’il plaça au bon moment. Réponse du berger à la bergère en 1981, François Mitterrand dont on disait en raison de sa déjà longue carrière qu’il était un « homme du passé » fit travailler ses hommes sur le sujet. On connait l’histoire : à l’attaque giscardienne lors du grand débat de l’entre deux tour de la présidentielle de 1981 du « vous êtes l’homme du passé », un contre missile – fatal lui aussi -, faussement spontané fut renvoyé : « vous êtes l’homme du passif ».
Autrement exprimé, si l’irrationalité en politique se doit d’être utilisée, elle se doit d’être pensée rationnellement. Je n’ai jamais nié que l’idée d’Europe me plaisait et plus spécifiquement celle d’empire européen. Le modèle à mes yeux est peut être celui du Saint Empire Romain Germanique, garantissant de fortes autonomie locales. On peut alors se demander pourquoi je n’en fais pas davantage état. La raison en est justement la rationalité qui me fait savoir que Bruxelles l’européenne, souhaite démolir les Etats nation et que, par voie de conséquence, je dois m’y opposer parce qu’opposant lucide. Après tout, et c’est là encore où je ne me reconnais pas dans l’identitaire lambda, je n’ai jamais considéré que l’engagement politique avait pour vocation de m’offrir des vapeurs. De façon cohérente, ce n’est donc pas l’Etat jacobin que je défends comme finalité, mais comme un simple moyen en vue de freiner le processus d’occidentalisation en cours.
Un identitaire dissident, puisque c’est la raison d’être de l’article écrit dans le cadre du cercle non conforme, se doit pour l’instant, de maîtriser son moi et ses aspirations, sans l’oublier, de façon à mieux le mettre en exergue lorsqu’il sera temps. Je crains qu’il ne faille malheureusement attendre longtemps avant de revendiquer tous nos rêves, tant l’adversité est omniprésente.Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFlZFkFlkAXWEhHPcn.shtml
notes
(1) http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFlyuFuFlkRpSUQiuV.shtml
(2) J’oscille toujours aujourd'hui entre Réalisme et Conceptualisme. -
Ce que les communistes apportent à Hidalgo
Dans les urnes, seuls, ils ne comptent presque plus. Et pourtant la combinaison marche encore, plus de 30 ans après l'élection de Mitterrand. On croit à la rupture entre la gauche et l'extrême gauche. On annonce chaque jour une bonne grosse vanne du clown Mélenchon contre le capitaine de pédalo. Mais le fait est là. Immuable. Sans l'appoint des voix et sans le renfort des idées communistes, la campagne parisienne de Mme Hidalgo ne pourrait ramener une municipalité de gauche à l'Hôtel de Ville.
Cette réalité d'un autre âge semble échapper aux états-majors de ce qui nous tient lieu de "droite". Il nous semble donc nécessaire de la rappeler.
Soulignons aussi par qui elle est portée et vers quoi elle tend. Il ne s'agit plus des vieux crocodiles édentés trop visiblement hérités du stalinisme, d'anciens correspondants de la Stasi trop repérables, ni même pour certains d'entre eux d'apparatchiks héréditaires.
À Paris désormais, le principal représentant de cette alliance socialo-communiste, véritable numéro 2 du futur exécutif, si la gauche l'emporte aux municipales des 23 et 30 mars 2014, s'appelle Ian Brossat. En octobre ce jeune cadre du parti communiste annonçait qu'il demanderait au Conseil de Paris la création d'un village d'insertion rom dans le 16e arrondissement. Et pour montrer qu'il ne s'agissait pas d'un canular il n'hésitait pas à théoriser sa position : "L'effort de solidarité doit être mieux partagé. Il n'y a pas de raison que les seules communes de Seine-Saint-Denis soient concernées alors que 10 000 des 17 000 Roms présents en France vivent en Ile-de-France". (1)⇓
On doit bien comprendre qu'en réalité l'opération "dialectique" tend à détourner la crainte sécuritaire et l'exaspération des Parisiens en ressentiment contre "les riches" d'un arrondissement unique qui, de toutes manières, "vote mal" et risque d'ailleurs de voter encore plus mal.
Comme on le voit un vent de fraîcheur s'annonce sur les réalisations à venir d'une municipalité parisienne en plein renouvellement.
Hidalgo a prospéré pendant 12 longues années dans le sillage, confortable pour elle, de Delanoë. La voilà qui représente le changement.
Le peuple de Paris n'existe plus au sens du XIXe siècle : dès lors on en inventera un autre, on imposera des contingents artificiels, mobilisables, subventionnés, disponibles, malléables, etc. Gare à ceux qui s'y opposeraient, gare aux défenseurs de la famille gare aux fidèles de la Madeleine. Que tous se sachent tenus en laisse, pris en étau, entre une répression idéologique et médiatique pour tétaniser les uns et la frappe de quelques groupes chargés d'écraser les autres, plus récalcitrants.
Mais dira-t-on, en gros si 22 % des Français seulement, semblent se dire satisfaits de Hollande, et c'est déjà beaucoup, moins nombreux encore sont ceux qui attendent des solutions de l'extrême gauche. De la CGT, ou de la FSU dans le secteur éducatif, ne viennent en apparence que des blocages, des chantages à la grève thrombose. Et d'ailleurs ces "mouvements sociaux", comme les appellent pudiquement les annonces de la RATP, déclinent d'année en année.
Eh bien justement, sur votre feuille d'impôts apparaissent les résultats des manipulations électorales destinées à camoufler ces reculs.
Ainsi les appareils syndicaux ne représentent plus rien; ils ne vivent plus que des retombées de budgets administratifs. On les subventionnera donc encore plus.
À la droite on va jusqu'à imposer des candidats de complaisance, sans conviction. On a même inventé une fausse alternative à Hidalgo qui, grosso modo, s'emploierait, comme d'habitude, en cas de victoire improbable, à ne rien changer, à maintenir les lieux en état jusqu'au retour de la gauche.
C'est ainsi que le système fonctionne. Il durera aussi longtemps que l'on n'aura pas mis un terme à la connivence et à l'imposture conjointe remontant au soi-disant "programme du CNR" de 1944, resucée du manifeste de la Montagne de 1849 et autres vieilleries, origines oubliées du prétendu "modèle français".
JG Malliarakis
Apostilles
1) cf. Le Point du 13 octobre 2013 : "Paris : Ian Brossat veut un village de Roms dans le 16e."