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élections - Page 705

  • Pour s’imposer, le FN doit liquider l’UMP !

    Entretien avec Alain de Benoist

    Pour s’imposer, le FN doit liquider l’UMP !
    Les médias continuent de classer le Front national à droite ou à l’extrême droite de l’échiquier politique. Est-ce toujours pertinent ? D’ailleurs, cela l’a-t-il jamais été ?
    Le Front national est à l’origine un mouvement d’extrême droite qui s’est mué progressivement en mouvement national-populiste. Le populisme est un phénomène complexe, que les notions de droite et de gauche ne permettent pas d’analyser sérieusement. Non seulement le FN est aujourd’hui une force montante, qui touche les hommes aussi bien que les femmes et marque des points dans toutes les catégories d’âge ou professionnelles, mais il arrive maintenant en tête des intentions de vote aux élections européennes, loin devant le PS ou l’UMP, ce qui revient à dire qu’il est en passe de s’imposer comme le premier parti de France. Par ailleurs, Marine Le Pen est aux yeux de 46 % des Français la personnalité politique qui incarne le mieux l’opposition (sondage CSA/BFMTV). Comme l’a reconnu Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, « il n’y a plus désormais de sympathisants types du Front national ». Dès lors, son assignation à l’extrême droite relève d’une simple paresse intellectuelle ou d’une propagande qui ne vise qu’à le délégitimer (les deux n’étant pas incompatibles). Mais cette catégorisation n’est plus crédible aujourd’hui. Elle repose sur des arguments qui ont fait long feu.
    Un boulevard s’ouvre aujourd’hui devant le Front national, car il n’est pas de jour que les événements ne creusent encore un peu plus le fossé béant qui sépare désormais la Nouvelle classe et le peuple. Dans une telle situation, il n’est plus de « cordon sanitaire » ou de « front républicain » qui tienne. Pas plus qu’on ne fera croire aux Français qu’ils sont devenus « racistes » parce qu’un hebdomadaire a fait une comparaison déplorable qui diffamait stupidement nos amis les singes et les guenons.
    On dit que Marine Le Pen a « dédiabolisé » le Front. Il faudrait plutôt dire qu’elle s’est affirmée comme une véritable femme politique – j’entends par là quelqu’un qui a compris ce qu’est la politique : un moyen d’accéder au pouvoir, pas une façon de « témoigner » ou de rassembler une « famille ». C’est ce qui la distingue de son père, et plus encore du brave Bruno Gollnisch. Personnellement, je porte à son crédit d’être restée sourde aux piaillements des excités de tout poil, des anciens combattants des guerres perdues, des revenants de ceci ou de cela, des nostalgiques des régimes d’avant-hier et des époques révolues. C’est dans cette voie qu’elle doit persévérer si elle veut doter son mouvement de cadres dignes de ce nom.
    Marine Le Pen semble avoir opéré un virage « à gauche ». Certes, dans les années 80, son père se présentait comme le « Reagan français ». Mais, dès 1972, année de sa création, le Front national publiait un programme économique éminemment « social », voire « socialiste ». Gérard Longuet en fut l’un des principaux signataires. Alors, « virage » ou « retour aux sources » ?
    Quelle importance ? L’important est que ce tournant « à gauche » ait été pris. C’est dire que je ne suis pas de ceux qui, devant le programme économique et social du Front, parlent de « démagogie gauchiste ». Que le FN semble avoir compris que la priorité est de lutter contre l’emprise du système capitaliste libéral, contre la logique du marché, contre la globalisation libre-échangiste, contre la colonisation des imaginaires par les seules valeurs commerciales et marchandes, est d’une importance que je n’hésiterai pas à qualifier d’historique, après quarante ans d’« orléanisation » des milieux « nationaux ». C’est ce qui lui permet de toucher les classes populaires, les ouvriers, les artisans, les anciens communistes que scandalise le ralliement au système dominant des anciens révolutionnaires « repentis ».
    Pour s’imposer définitivement, le FN doit en priorité liquider l’UMP. C’est la condition première pour que Marine Le Pen soit présente au deuxième tour en 2017. Notons que, de son côté, François Hollande a lui aussi tout intérêt à affronter Marine Le Pen à la prochaine présidentielle plutôt qu’un Sarkozy, un Fillon ou même un Copé. C’est donc là que les choses se joueront.
    Certains, souvent dans les milieux identitaires, reprochent à Marine Le Pen sa fibre jacobine. Est-ce aussi simple ? Est-ce aujourd’hui une priorité que d’aller chercher un clivage entre régionalistes et colbertistes ?
    Européen et régionaliste, antijacobin dans l’âme, je suis moi-même en désaccord avec Marine Le Pen sur ce point. Mais je suis également conscient que l’Europe politiquement unifiée, l’Europe puissance autonome et creuset de civilisation que je souhaite n’est pas pour demain. L’Union européenne n’est aujourd’hui qu’une caricature d’Europe. À bien des égards, c’est même le contraire de l’Europe. Cela dit, je crois que le souverainisme jacobin demeure une impasse. Voyez la révolte des « Bonnets rouges » en Bretagne : on ne peut rien comprendre à ce mouvement si l’on ne prend pas aussi en compte sa dimension identitaire et régionaliste.
    En 1995, Samuel Maréchal, patron du Front national de la jeunesse, publiait un ouvrage intitulé Ni droite ni gauche, Français ! La présidente du Front national semble avoir fait évoluer ce concept en ce que l’on pourrait résumer par un autre slogan : « À la fois de droite et de gauche, mais Français ! »… Progrès ou régression ?
    Outre qu’il a déjà une histoire, le slogan « ni droite ni gauche » ne veut pas dire grand-chose. « Et droite et gauche » est bien meilleur. À un moment où de telles notions ne sont plus opérationnelles pour analyser les nouveaux clivages qui se mettent en place, il s’agit de rassembler des idées justes d’où qu’elles viennent. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2007, j’avais écrit ceci : « L’avenir du FN dépendra de sa capacité à comprendre que son “électorat naturel” n’est pas le peuple de droite, mais le peuple d’en bas. L’alternative à laquelle il se trouve confronté de manière aiguë est simple : vouloir incarner la “droite de la droite” ou se radicaliser dans la défense des couches populaires pour représenter le peuple de France. » J’ajoutai « qu’il reste au FN à apprendre comment devenir une force de transformation sociale dans laquelle puissent se reconnaître des couches populaires au statut social et professionnel précaire et au capital culturel inexistant, pour ne rien dire de ceux qui ne votent plus ». Cette alternative est toujours présente. Le FN n’a de chances de l’emporter que s’il devient le parti du peuple. C’est même le nom que j’aimerais lui voir porter.
  • Paranoïa et transgression

    Le dernier rapport Pisa de l’OCDE traitant de  l’éducation et publié ce matin, révèle que le classement de notre pays a encore chuté. Nous évoquions sur ce blog la précédente enquête dans laquelle la France était alors le pays développé qui dévissait le plus sévèrement, notamment en compréhension de l’écrit et en mathématiques. Vincent Peillon a cru utile de prendre les devants en annonçant dés le mois d’octobre que ce rapport Pisa indiquerait des  résultats catastrophiques. Et ce, sur fond d’inégalités croissantes entre élèves ayant accès aux bons établissements des centre-ville et les autres, disons moins épargnés par le multiculturalisme et la crise…Le niveau général de la classe politico-médiatique est lui assez inquiétant, si l’on en juge par les déclarations et petites manœuvres de ces derniers jours, toujours dans la même optique obsédante pour le Système : comment contrer l’ascension du FN ?

     Il y a ceux qui se servent du FN comme faire-valoir. A l’image d’Emmanuelle Cosse, ancienne présidente du groupuscule extrémiste Act-Up, chouchou de Cécile Duflot, élue dimanche non sans difficultés à la tête d’EELV en remplacement du très terne Pascal Durand. Alors que le courant écolo-gauchiste est au fond du trou électoral, Mme Cosse a assuré dans son discours d’investiture qu’«aux (élections) européennes, ce sera Front National contre Europe Écologie-Les Verts, ce sera l’extrême droite contre les écolos ».

     Un créneau de la lutte contre l’opposition nationale déjà portant bien embouteillé, puisque tous les partis proclament qu’ils sont le meilleur barrage contre les idées patriotiques et souverainistes, de défense de l’identité française,  portées par le Front National.

     A l’exception notable de la petite formation gaullo-souverainiste de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République (DLR). Pour autant, M. Dupont-Aignan vient de refuser la proposition d’une grande réunion publique commune pour les élections européennes formulée dimanche  par le vice-président du FN Florian Philippot. Un non  catégorique de l’intéressé :  « Philippot n’a pas le monopole de la patrie. Le FN pas le monopole de la France ! Aux européennes les patriotes auront le choix: DLR ou le FN » a répondu (s’est défaussé)  M Dupont-Aignan. Mais sa position devient de moins en moins tenable, cohérente et rationnellement explicable aux yeux des patriotes Français qui déplorent qu’il reste tétanisé par les oukases d’un Système qu’il dénonce pourtant avec force.

      Si la présidente du  Mrap des  Bouches-du-Rhône, Horiya Mekrelouf, proclamait samedi à la tête de son maigre défilé que le FN est le «terreau majeur sur lequel se greffe le racisme le plus abject», Aurélie Filippetti a embrayé sur RTL en affirmant elle aussi que « Le FN s’appuie sur un certain nombre de bas instincts et les flatte ». Elle en veut  pour preuve que «  la préférence nationale est par définition xénophobe ». Et dire que c’est  le ministre dit de  la Culture qui s’exprime ici, la baisse de niveau est en effet bien dramatique!

     Une   médiocrité conceptuelle  qui n’épargne pas l’appareil du PS. Le site du Monde évoque ainsi un guide tiré à 5000 exemplaires intitulé Pour en finir avec les manipulations du Front National,  édité par la fédération socialiste du Pas-de-Calais.

     La vice-présidente du Conseil régional, Cécile Bourdon, porte-parole du PS du Pas-de-Calais, «inquiète à l’idée de voir les villes d’Hénin-Beaumont, Liévin ou Harnes basculer dans les mains du FN », a donc rameuté ses troupes samedi était-il rapporté. Et pas n’importe où puisque, colossale finesse, c’est  «dans une salle de boxe de Cauchy-à-la-Tour, ville natale de Philippe Pétain », qu’a été présenté  aux plus motivés soit seulement «  une trentaine de militants et d’élus », « le document en cours de finalisation ».

     « Vincent Léna, l’un des quatre membres de la direction collégiale de la fédération socialiste du Pas-de-Calais indique le sens de sa démarche : « Le Front National nous attire dans la boue mais on ne peut pas se laisser manipuler. Nos militants sont paumés. ». M Léna milite beaucoup à l’évidence…

     « Pour être davantage percutants  pendant les municipales, les socialistes comptent fournir des réponses en une phrase, en s’appuyant sur les 26 fiches thématiques. Quitte à avancer des thèses simplistes. » « Simplistes oui, mais pas fausses (sic) précise Vincent Léna» qui confesse sans s’en rendre compte son mépris pour des électeurs appréhendés comme des crétins. Ça promet au moins une lecture distrayante, à défaut de remplir l’objectif visé…

     Le PS avouons-le, n’est pas le seul à sa vautrer dans le simplisme bête et méchant.  Un cas d’école nous est offert par les propos de l’actrice Véronique Genest qui a connu il y a quelques années le succès dans la série Julie Lescaut et qui est un soutien de l’UMP et de Nicolas Sarkozy.

     Invitée la semaine dernière sur le plateau de l’émission de Chakib Lahssaini , C’est quoi ce boucan ? sur France 4,  l’actrice y  a fait son mea culpa après ses déclarations de 2012, lorsqu’elle confessait qu’elle était «peut être »  « islamophobe» .

     Donc « raciste » (sic) lui a asséné le présentateur –lui aussi une pointure intellectuelle…Pour se racheter et peut être se faire réinviter dans les émissions d’Arthur, Véronique Genest a donc déclaré : « je hais le Front National, je ne supporte pas ce parti » ; « je suis prête à me lever et à prendre les armes face à ce parti ». Pourquoi? Le FN  serait-il plus « haïssable », plus  « extrémiste » que  l’amour de sa  vie, son  mari, le producteur  Meyer Bokobza ?

     « Abonné au site ultra-sioniste JSS News », rapportait le site musulman  oumma.com, M. Bobozka écrivait sur son compte facebook que la « reconquête de Jérusalem » n’était «pas finie». Il faisait état  de menaces que les musulmans font peser notamment sur Israël, soulignant et reprenant à son compte les mises en garde de Michel Poniatowski sur l’immigration massive, l’émergence en France d’une « société pluriethnique ».

     Le mari de Véronique Genest a même relayé «le texte édifiant d’un certain David Trauttman, remercié pour cette occasion » qui écrivait notamment : « Savoir quels sont les plus virulents contre nous – les français de souche ou les musulmans – n’est pas un débat passionnant. Tous se tiendraient la main pour nous envoyer de nouveau dans des convois. Les musulmans possèdent au moins la franchise de nous le dire ouvertement. »

     Sans paranoïa déplacé pour le coup, Bruno Gollnisch constate que le  Système a aussi la franchise d’annoncer son hostilité au FN. Cela apparaît clairement  avec la capacité des médias  à faire mousser le cas de trois ou quatre de ses  candidats qui sont sortis des clous, alors même que ce sont plus de 620 listes qui seront présentées en mars par le  FN/RBM.

     Dans un entretien à Reuters, le politologue spécialiste es FN et extrême droite Jean-Yves Camus, le précise avec honnêteté : « Après tout, rien ne dit qu’il n’existe pas de candidats d’autres formations aux municipales qui eux aussi tiennent des propos parfois osés ».

     Il pointe aussi une difficulté qui peut être réelle pour le FN, qu’il ne s’agit  donc pas de nier, à savoir  « l’ambiguïté fondamentale qui tient à ce que des gens y adhèrent (au FN, NDLR) en pensant que (la direction du FN, NDLR) les autorise à aller plus loin que ce qu’(elle) peut tolérer ». « C’est difficile dans un parti qui se veut antisystème. Car qui dit antisystème dit transgressif, et c’est bien la raison pour laquelle beaucoup de militants y adhèrent ».

     Certes,  mais loin de toutes scories contre-productives,  la transgression fondamentale affirme Bruno Gollnisch, à laquelle (pour laquelle)  tout le monde adhère au FN, c’est bien le refus d’une idéologie mondialiste déclinée sous ses différentes facettes par les partis de l’Etablissement. Et c’est à un vote  d’espoir tout aussi  transgressif pour les candidats FN que les Français sont conviés. Ne doutons pas qu’ils  répondront nombreux à l’appel de Marine, de l’opposition nationale,  les enjoignant à refuser de courber l’échine et à reprendre en main leur destin et celui de notre pays.

    http://www.gollnisch.com/2013/12/03/paranoia-et-transgression/

  • L’Aube Dorée : 1er parti – par Laurent Glauzy

    En novembre 2013, la célèbre émission politique Zougla, une des meilleures audiences du petit écran grec, a révélé des sondages contredisant toutes les estimations de la presse française et européenne. En effet, le parti nationaliste Chrisi Avgi, plus connu sous l’appellation d’Aube Dorée, n’est pas crédité de quelque 10% des intentions de vote. Bien au contraire ! Zougla révèle qu’Aube Dorée serait devenu avec 26,6 % le premier parti grec.

    Le parti d’extrême-gauche Syriza, d’Alexis Tsipras, obtiendrait 22 %. La quatrième place serait ravis par les indépendants de droite de Panos Kammenos avec 5,8 %. Cette enquête expose une descente en flèche des partis au gouvernement : avec moins de dix points pour Nea Dimokratia, le parti conservateur du premier ministre Antonis Samaras s’écroulerait à 19,6 % (troisième place).

     

    Les amis de Hollande, à savoir les socialistes du Pasok enregistreraient seulement 5,3 % des votes. Il s’agirait en Grèce du plus mauvais résultat depuis que le parti socialiste a gouverné de manière ininterrompue pendant onze ans jusqu’en 2004. Il est inférieur aux intentions de votes se portant, toujours selon Zougla, sur le parti communiste, le KKE, avec 5,8 %.

    Bien entendu ces chiffres sont connus du Congrès Juif Mondial, et nous comprenons d’autant mieux l’arrestation effectuée le 28 septembre 2013 de Nikolaos Michaloliakos, président fondateur d’Aube Dorée et des membres dirigeants du parti nationaliste dans lequel plus d’un quart des Grecs mettraient à présent leurs espoirs. Enfin, dans un pareil contexte, l’assassinat de deux militants d’Aube Dorée perpétré le 1er novembre 2013 avec la plus grande méthode - faisant rôder le spectre d’un retour des « années de plomb » à l’italienne ou d’une guerre civile larvée hantant les Grecs – prend l’aspect d’un acte de professionnels des services spéciaux commandités par une « démocratie » aux abois.

    Laurent Glauzy

    http://www.contre-info.com/laube-doree-1er-parti-par-laurent-glauzy

  • France : la démocratie directe interdite

    Ce qui vient de se passer en Croatie n'est pas prêt d'arriver en France :

    "En Allemagne, le programme de la nouvelle coalition gouvernementale (CDU/CSU et SPD) conduite par Angela Merkel vient d’être présenté officiellement. La mise en place de la démocratie directe au niveau fédéral n’en fait pas partie, alors qu’il s’agissait d’un des thèmes de la campagne électorale et que la CSU et le SPD y étaient favorables, comme 84% de la population allemande, d’après le dernier sondage Emnid traitant de cette question. La chancelière fraîchement réélue a simplement dit non. Contre l’avis largement majoritaire du peuple, mais également contre l’avis largement majoritaire de la base de son propre parti.

    Au même moment les institutions françaises valident dans un silence assourdissant la mise en place du référendum d’initiative partagée, qui est une parodie grotesque du référendum d’initiative populaire. Tellement grotesque que tous les observateurs s’accordent à dire qu’aucun référendum d’initiative partagée (l’initiative populaire étant partagée avec le parlement) ne verra jamais le jour dans la forme actuelle de la loi.

    En mars 2011, un sondage de l’Ifop révélait que 72% des Français étaient favorables (et seulement 12% contre) à la mise en place du référendum d’initiative populaire en France.

    Dans les deux cas, en France comme en Allemagne, les dirigeants élus ont refusé à leurs électeurs le droit à la démocratie directe. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Mentir au peuple est la meilleure façon de le bâillonner

    Nos voisins helvètes, experts en démocratie directe, doivent se tordre de rire...

    L’Assemblée nationale et le Sénat ont définitivement adopté les projets de loi organique et ordinaire portant application de l’article 11 de la Constitution : [...]

    " Un référendum portant sur [l’organisation des pouvoirs publics, des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité] peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d’une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis moins d’un an. [...] Si la proposition de loi n’a pas été examinée par les deux assemblées dans un délai fixé par la loi organique, le Président de la République la soumet au référendum. " [....]

    Aristide Leucate - La suite sur Boulevard Voltaire

  • Anti-FN : l’agit-prop fait pschitt

    Le ressort de la contre-propagande anti-FN semble vraiment cassé.

     

     

     

     

    Ce n’est pas faute de se donner du mal. Tous les partis « républicains », toutes les officines médiatiques ou presque s’y mettent pourtant de bonne foi, celle du charbonnier.

     

    Vous avez les ex-candidats UMP qui, à peine entré au Rassemblement Bleu Marine, s’en échappent horrifiés de ce qu’ils ont vu.

     

    C’est Nadia, la franco-algérienne, candidate en Haute-Garonne, à laquelle un homme délicat, d’après elle cadre du parti, aurait dit « toi et tes enfants, vous êtes bons pour le four ! » Pas mal ! Et à peine caricatural. On espère au moins qu’il était habillé en S.S.

    C’est encore mieux avec l’ex-candidat de l’UMP Arnaud Cléré, lequel semble sorti d’un programme de manipulation mentale de la CIA style MK Ultra…

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  • Hausse de la TVA : à quand le ras le bol des tartuffes UMPS ?

    Hausse de la TVA : à quand le ras le bol des tartuffes UMPS ? La gauche augmente l’impôt, la droite le baisserait. Ah bon ?
    À quelques semaines de la mise en œuvre de la hausse de la TVA prévue au 1er janvier 2014, il est tout de même nécessaire de remettre les pendules de la fiscalité politique à l’heure.
    Les Français ont la mémoire courte, mais quand même… L’ancienne majorité UMP n’avait-elle pas voté une hausse de la TVA à 21,2 % avec une entrée en vigueur dès septembre 2012 si Nicolas Sarkozy avait trompé une seconde fois les électeurs ?
    « Aujourd’hui, les entreprises n’en peuvent plus de l’impôt, il faut savoir arrêter de matraquer », martèle avec culot Christian Jacob, chef de file de l’opposition à l’Assemblée, qui rappelle à François Hollande son engagement de campagne de marquer une pause fiscale.
    L’UMP qui a soutenu les Bonnets rouges bretons refusant l’écotaxe, se moque du monde, car si cette taxe n’est pas juste, c’est un peu tard pour le découvrir, puisqu’issue du Grenelle de l’environnement en 2009, ses parlementaires l’ont adoubé… Sa condamnation en 2013 sous prétexte que le gouvernement Ayrault a trop alourdi par ailleurs la fiscalité des Français, c’est reconnaître que ce n’était finalement qu’un impôt de plus, sans légitimité particulière, décidé sous un quinquennat précédent déjà fort aux abois… N’est-ce pas le Premier ministre d’alors, François Fillon, qui avait reconnu que les « caisses étaient vides »… déjà ?
    Quant à la hausse prochaine des taux de TVA, elle serait différent de celle du quinquennat précédent, a précisé le ministre du Travail, Michel Sapin sur Europe 1 «La précédente TVA sociale ne touchait qu’au taux principal de TVA, qui passait de 19,6 % à 21,2 %. La TVA “socialiste” augmente ce taux à 20 %, le taux intermédiaire passe de 7 % à 10 %, et diminue le taux réduit, qui concerne les biens et services de première nécessité de 5,5 % à 5 %… »
    C’est dit : la TVA socialiste ne touchera pas les ménages les plus modestes, comme il est convenu désormais de nommer les très pauvres de nos concitoyens.
    Dommage pour les milliers de cavaliers (et de poneys) qui défilaient dimanche dernier à Paris qui n’entrent pas les critères socialistes de pauvreté… Tant pis alors, si, comme le dénonce un dirigeant de centre équestre, la « hausse socialiste » de 7 à 20 % qui concerne (entre autres) cette activité « va entraîner la fermeture de 2 000 centres équestres sur 7 000, la perte de 6 000 emplois directs et envoyer 80 000 chevaux à l’abattoir ».
    Diantre ! Si cette prédiction n’est pas exagérée, ça laissera presqu’autant de nos concitoyens sur le tapis que le dépôt de bilan du transporteur Mory Duclos dont on a tant parlé ces derniers jours. Quelques milliers de futurs « ménages des plus modestes » supplémentaires, en quelques sortes !
    Mais heureusement, le gouvernement a assuré qu’il comptait « sauver la filière ». Pour cela, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, se dit prête à « activer tous les leviers » pour : « que l’on puisse réviser cette directive (européenne) TVA et pouvoir emmener d’autres pays qui n’y sont pas favorables à ouvrir légalement un taux de TVA réduit pour les centres équestres. »
    Après l’exception culturelle française, voici envisagée l’exception équestre française ! Et combien d’autres exceptions encore seront-elles envisagées avant que l’UMP ne revienne aux Affaires ? Afin de lever de nouvelles taxes que les socialistes, revenus dans l’opposition, ne manqueront pas de combattre sans être le moins du monde gêné.
    Le ras le bol fiscal est d’actualité, à l’évidence. Mais ne serait-il pas grand temps d’assister enfin au ras le bol des tartuffes ?

    Philippe Randa http://www.voxnr.com/cc/politique/EFlVZEZyFAJUHqyAQg.shtml

  • Peillon et la gauche ou la haine de l’excellence (II)

    Après les professeurs des classes préparatoires, c’est à l’agrégation elle-même que Peillon et la gauche, dans leur haine de l’excellence, veulent s’attaquer. Comme le tyran de Syracuse : pour être sûr de conserver le pouvoir, faucher tout ce qui dépasse !

    Réforme de l’agrégation : le brouillon qui fait peur

    Il suffit parfois de peu de choses pour déclencher une vive polémique. Une feuille, quelques mots… pas plus. Depuis quelques jours circule dans le petit monde de l’éducation une sorte de présentation « powerpoint » de ce qui pourrait être une réforme des missions des professeurs agrégés et du concours de l’agrégation.

    Sans savoir quel était précisément le statut de ce document, qui en était l’auteur - parfois sans même l’avoir eu entre leurs mains ! -, des organisations d’agrégés se sont insurgées contre la « casse » de l’agrégation. C’est dire si le sujet est explosif…La feuille en question – que Le Monde s’est procuré et que le ministère de l’éducation nationale assure être un « document interne » issu de ses « services », pas du cabinet de Vincent Peillon -, donne des pistes d’évolution. Non pas des propositions concrètes, mais de simples interrogations.

    S’agissant de la formation des agrégés, elle propose de développer un « volet professionnel », avec des « périodes de stages en établissement scolaire : quatre semaines au cours du master ». Si le ministère a réformé, l’an dernier, le capes – justement pour introduire une plus forte dose de pratiques professionnelles dans la formation des professeurs certifiés -, il n’a pas encore touché à ce monument historique qu’est le concours de l’agrégation.

    "Débuts de carrière" au collège

    Sur le concours justement, les auteurs proposent de substituer à l’épreuve « Agir en fonctionnaire de l’Etat » une « autre épreuve », et d’introduire « un entretien fondé sur un dossier construit par le candidat » durant son master. Enfin, ils envisagent des « débuts de carrière » au collège – alors que les agrégés enseignent pour la plupart au lycée ou à l’université -, ou encore de leur attribuer « un rôle particulier dans l’animation pédagogique » d’un établissement scolaire.

    Il n’en fallait pas plus pour réveiller les soupçons d’une « dévaluation » de l’agrégation ; pour faire resurgir les craintes de voir l’agrégation se transformer en « capes bis ». De fait, augmenter la part de formation professionnelle et de stages dans la préparation du concours revient, pour certains, à restreindre la part de connaissances théoriques. Or, c’est précisément sur le haut niveau de savoirs disciplinaires que repose la spécificité de l’agrégation.

    Renommée mondiale

    « Réduire la part de la formation disciplinaire dans la préparation des concours est une erreur et porte atteinte au niveau d’exigence qui fait de l’agrégation un concours de qualité », prévient le syndicat Snalc. « La spécificité de l’agrégation repose sur son haut niveau de connaissances requis ; c’est le seul critère valable, fiable et reconnu qui doit intervenir lors de la sélection », renchérit Blanche Lochmann. La présidente de la Société des agrégés craint une perte de la renommée mondiale de l’agrégation : « J’ai des adhérents recrutés partout dans le monde. L’agrégation est considérée comme un concours de l’enseignement supérieur qui donne des garanties de bonne maîtrise des connaissances. »

    Le ministère assure que « la réforme de l’agrégation n’est pas d’actualité ». Mais l’on soutient, parmi les agrégés, que des idées de réforme commenceraient à circuler entre les jurys d’agrégation, les services de l’éducation nationale, ceux de l’enseignement supérieur et les inspections générales. Les organisations d’agrégés s’inquiètent d’une réforme élaborée en catimini. « L’an dernier, personne n’a vu venir la réforme du capes. On est passé directement de pistes de réflexion à des textes précis ! », rappelle Mme Lochmann. Pas question, pour elle, de se laisser surprendre.

    Aurélie Collas - Le Monde

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Peillon-et-la-gauche-ou-la-haine,6755

  • "L'antiracisme en échec"

    Pierre-André Taguieff interrogé par Sébastien Le Fol (Le Point)

    Le Point : Dans une tribune au Monde, le journaliste Harry Roselmack a dénoncé "le retour de la France raciste". "Ce qui me chagrine, écrit-il, c'est le fond de racisme qui résiste au temps et aux mots d'ordre, pas seulement au sein du FN, mais au plus profond de la société française. C'est un héritage des temps anciens, une justification pour une domination suprême et criminelle : l'esclavage et la colonisation (...). Si on était capable de lire l'inconscient des Français, on y découvrirait bien souvent un Noir naïf, s'exprimant dans un français approximatif, et dépourvu d'histoire ou, tout du moins, d'oeuvre civilisatrice." Qu'inspire ce diagnostic à l'auteur du Dictionnaire historique et critique du racisme ?
    Pierre-André Taguieff : Il s'agit là de déclarations si générales qu'elles auraient pu être publiées telles quelles il y a dix, vingt ou trente ans. L'annonce du "retour de la France raciste" est régulièrement faite depuis l'épisode poujadiste, en référence à Vichy ou aux années trente. Dans ces diagnostics fabriqués sur le modèle du "retour du racisme" ou de sa "résurgence", on reconnaît aussi la thèse, très répandue dans les milieux antiracistes organisés, du "racisme institutionnel", postulant que la société tout entière est intrinsèquement raciste, en raison de sinistres héritages dont la persistance serait irrémédiable. On n'a donc pas à s'étonner de tels "retours". Aussi sincère soit-il dans l'expression de son émotion, ce journaliste croit pouvoir dénoncer une nouvelle poussée de racisme anti-Noirs en s'appuyant sur une base factuelle plus qu'insuffisante. Ces propos relèvent d'un genre de discours impressionniste très répandu, qui consiste à dénoncer un "climat" ou une "atmosphère" idéologique. Ceux qui dénoncent une nouvelle poussée de racisme anti-Noirs ne font que réagir avec émotion à l'actualité. Aucune étude fondée sur des enquêtes récentes ne permet de conclure dans ce sens.
    Il n'y a pas, aujourd'hui en France, une vague de racisme anti-Noirs. Dans son dernier rapport publié en mars 2013, la Commission nationale consultative des droits de l'homme a établi qu'en 2012, si l'on considère à la fois les actes et les menaces, la violence antisémite a considérablement augmenté (+ 58 %), la violence antimusulmane poursuivant sa hausse (+ 28 %), tandis que "le racisme et la xénophobie connaissent une relative stabilité, avec une augmentation de 2 %", les "personnes d'origine maghrébine" en étant "les principales victimes". L'analyse de l'évolution des faits anti-Juifs (actions violentes et menaces confondues), recensés en France de 1999 à 2012, montre une augmentation brutale de la judéophobie au début des années 2000, avec des "pics" en 2000, 2002, 2004, 2009 et 2012. En 1999, on recensait 82 faits anti-Juifs, en 2000, 744, en 2009, 815, en 2011, 389, et en 2012, 614. Sur la base de ces données, certains observateurs pourraient déplorer un "retour de la France antisémite". Il s'agit, plus exactement, de l'apparition d'une nouvelle vague anti-juive, alimentée par un endoctrinement "antisioniste" provenant de diverses sources.

    Et Christiane Taubira ? N'est-elle pas victime d'un racisme anti-Noirs ?
    Victime d'injures racistes aussi odieuses que grossières, Christiane Taubira est moins visée en tant que "Noire" qu'en tant que ministre devenue emblématique de la gauche au pouvoir, frappée d'une impopularité croissante. Ce qui est vrai, c'est que les vieux stéréotypes anti-Noirs jouant sur la métaphore simiesque ressortent régulièrement. C'est de l'insulte toute faite, du genre de celle qui se diffuse massivement sur le Web. Mais on constate que ces attaques racistes sont unanimement condamnées, à quelques marginaux extrémistes près. Parmi les nombreux Français qui jugent Mme Taubira incompétente et irresponsable, donc "dangereuse", il en est très peu qui approuvent les attaques racistes contre elle. Si la société française était sous l'emprise de passions négrophobes, la situation serait fort différente.

    "Je préfère la voir dans un arbre après les branches que l'avoir au gouvernement", a déclaré une tête de liste FN aux municipales, depuis suspendue, à propos de Christiane Taubira. Quelques jours plus tard, la ministre de la Justice s'est fait traiter de "guenon" par une gamine de douze ans lors d'une manifestation contre le mariage pour tous. Enfin, l'hebdomadaire Minute l'attaque grossièrement à la une en reprenant les mêmes thèmes ("singe", "banane"). N'y a-t-il pas une "banalisation de la parole raciste"?
    Quelques injures racistes flagrantes, aussi intolérables soient-elles, ne permettent pas d'établir un tel diagnostic. La dénonciation de la "libération" ou de la "banalisation de la parole raciste" est un lieu commun de la rhétorique antiraciste, et ce, depuis longtemps. De tels modes de stigmatisation sont régulièrement constatés, et parfois sanctionnés, notamment depuis la loi du 1er juillet 1972. Il n'y a ici rien de nouveau, hormis la fonction de la cible, garde des Sceaux, ministre de la Justice. Encore y a-t-il des précédents. Faut-il rappeler les violentes attaques antisémites lancées contre Pierre Mendès France à l'époque du poujadisme ou contre Simone Veil au moment des débats sur la dépénalisation de l'IVG, qui se sont poursuivies longtemps après la promulgation, le 17 janvier 1975, de la "loi Veil" ? Ou encore, à la une de Minute le 4 novembre 1992, exploitant l'affaire du sang contaminé, la caricature antisémite de Laurent Fabius, représenté en vampire au nez crochu et aux griffes sanguinolentes ? L'opération infâme de l'hebdomadaire Minute, titrant à la une "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", doit être condamnée et sanctionnée. Elle ne saurait cependant être assimilée à un appel au lynchage par une version française du Ku Klux Klan. Ni même à un lynchage médiatique, qui suppose la participation de la quasi-totalité des organes de presse à l'opération. Ce qui n'est pas le cas, et l'on s'en réjouit pour la ministre.

    Christiane Taubira estime que les insultes dont elle est l'objet relèvent d'une "attaque au coeur de la République"...
    C'est également un cliché, auquel recourent tous les élus ou les membres de l'exécutif lorsqu'ils sont attaqués. Le président de la République, face aux huées qui le poursuivent, déclare ainsi que "c'est la République que l'on vise". Méthode d'autotransfiguration : "Moi, la République". C'est supposer qu'on ose s'attaquer au sacré à travers lui. C'est en même temps suggérer que toute critique de sa politique relève du sacrilège. Le 12 novembre 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, oubliant la spécificité raciste de l'attaque contre la ministre de la Justice, a déclaré à l'Assemblée nationale : "Quand on s'attaque à Christiane Taubira, c'est sûrement une blessure personnelle, mais c'est aussi une fonction que l'on attaque et c'est la République que l'on abîme." Il aurait dû dire : "Quand on s'attaque de cette manière à Christiane Taubira..." Mais il a mis en cause toute attaque contre elle, la transformant en personne située au-delà de la critique, faisant d'elle une intouchable, une icône vouée à l'admiration, voire à la vénération. Comme si les critiques contre les ministres de son gouvernement étaient par nature racistes, assimilables à des sacrilèges. On croyait qu'une telle vision était le propre des islamistes les plus obtus et les plus fanatiques.
    La réalité est autre, plus prosaïque : les injures et les huées visent un gouvernement de plus en plus impopulaire, en raison des effets de sa politique. Ce rejet de la gauche au pouvoir, les violences sociales l'expriment d'une façon plus significative. Les "Bonnets rouges" et les mouvements contestataires du même type témoignent de l'orage, fait d'inquiétude, de désespoir et de colère, qui balaie la société française. S'attaquent-ils, eux aussi, à "la République" ?

    L'acharnement contre la ministre de la Justice a suscité dans un premier temps une molle indignation dans la classe politique. Dans un éditorial intitulé "Taubira, la banane et les dérives du politiquement incorrect", le directeur du Monde des livres, Jean Birnbaum, écrit : "Quelqu'un, quelque part, prononce une parole raciste, misogyne ou homophobe ; or, témoin de tels propos, chacun préfère la boucler ; l'ouvrir, ce serait s'exposer au grand ricanement de l'époque : "Marre du politiquement correct ! ; protester, ce serait risquer le pilori". Au nom de la dénonciation du politiquement correct, ne tolère-t-on pas les pires discours ?
    C'est une dérive qu'on peut craindre et un travers socialement observable. Toute vertu, toute idée noble peut devenir l'instrument d'un terrorisme intellectuel. On connaît le principe de la dérive : au nom de la liberté d'expression et de la tolérance, refuser toute limite de l'une ou de l'autre, et, en conséquence, donner dans l'intolérable, ou l'accepter. Certains se couvrent du rejet justifié du politiquement correct pour faire du politiquement incorrect une orthodoxie. Ce qui est inacceptable. Mais on n'en peut conclure logiquement que la censure et l'autocensure, que visent à établir les tenants du politiquement correct, sont d'excellentes choses. Encore moins qu'une chasse aux sorcières lancée contre les anti-Taubira et les anti-Hollande les plus bruyants ou les plus virulents constitue un bon traitement du malaise social. Cette affaire, à l'évidence orchestrée et exploitée par une gauche sur la défensive, pourrait finir en pantalonnade.
    La République n'est pas aujourd'hui menacée par des ligues factieuses, comme elle le fut entre 1934 et 1936. Ce qui se banalise, en France, ce n'est pas "le racisme", qui tout au contraire s'est débanalisé dans la période post-nazie, ni "la parole raciste", qui n'a jamais cessé de se raréfier, à chaque génération, depuis qu'elle est devenue socialement visible et culturellement identifiable, et bien sûr condamnable. Dans le paysage médiatique français, ce qui frappe, c'est la banalisation de l'indignation, qui est pour beaucoup une indignation de complaisance et de convenance. Une indignation antiraciste aussi consensuelle qu'hyperbolique, mue par une surenchère permanente. Mais une indignation sélective, visant un petit nombre de cibles, toujours les mêmes. Avec un effet pervers caractérisé : la répétition des mêmes cris d'indignation dans un consensus sans faille engendre une perte de force rhétorique. Ce discours répétitif mobilise de moins en moins. C'est qu'il n'incite à rien d'exaltant (une pétition, un manif ou un meeting de plus). Il sombre dans le bruit de fond du temps qui passe, et s'efface dans le brouillard du conformisme idéologique. La récitation du catéchisme des indignés provoque l'ennui, suscite une lassitude même chez les récitants, et cela se perçoit, s'entend dans les déclarations figées, se lit dans les formules sloganiques. L'indignation convenue meurt des effets de sa monotonie.

    Jean-François Copé a reproché à Christiane Taubira de ne pas l'avoir soutenu lorsqu'il a été l'objet d'attaques antisémites. N'assiste-t-on pas à une surenchère dans la victimisation ?
    Ce n'est pas la première fois que Jean-François Copé, comme Nicolas Sarkozy avant lui, est victime d'attaques antisémites. Or, elles ne provoquent aucune indignation médiatique, comme s'il y avait de bonnes et de mauvaises victimes des haines à base ethnique. L'inégalité dans le traitement médiatique des deux affaires est flagrante. On a là une parfaite application du principe "deux poids, deux mesures". Faut-il en conclure que l'antisémitisme paraît moins inacceptable que le racisme anti-Noirs ? Ou bien qu'à droite, on se soucie moins de se mettre en scène en tant que victime et objet de compassion ? Ou encore, que la droite est moins versée dans l'art d'exploiter politiquement les injures racistes ?

    Le discours antiraciste n'est-il pas devenu inopérant ?
    Il a le mérite de rappeler des principes, des idéaux, des normes, ceux des sociétés "ouvertes" et des démocraties pluralistes. Mais, en se figeant, en devenant une langue de bois, il perd une grande partie de sa crédibilité. Le moulinage rhétorique de clichés et de slogans n'est guère attractif. Les mobilisations antiracistes ressemblent à des fièvres de courte durée. Le temps d'une manif, d'un meeting ou d'un concert gratuit. Depuis 1983-1984, les organisations antiracistes répètent que leur objectif est de faire disparaître le Front national de la scène politique. Leur échec est aussi flagrant que révélateur. Leurs dénonciations diabolisantes ne sont pas seulement inefficaces, elles paraissent participer à la construction du mouvement lepéniste et renforcer son dynamisme. En outre, les militants qui ont professionnalisé l'antiracisme, ou plutôt tel ou tel antiracisme, tendent à remplacer la réflexion critique, l'analyse des situations, la volonté d'argumenter et le souci pédagogique par des appels à la répression et à la sanction. Le policier et le juge chassent le sociologue et le pédagogue. Quand on a dit que le racisme était un délit, on croit avoir tout dit. Enfin, l'action antiraciste, en érigeant le "racisme" en problème social et politique majeur, engendre une racialisation du débat politique, qui provoque une rivalité mimétique pour le monopole de la parole antiraciste, ainsi qu'une radicalisation des projets répressifs risquant de limiter abusivement le champ de la liberté d'expression. Paradoxe tragi-comique : le combat contre l'intolérance finit par se retourner en lutte pour élargir indéfiniment le champ de l'intolérable. Donc en combat pour l'intolérance. Voilà qui risque de donner à l'expression du racisme un parfum d'interdit.

    Dans votre Dictionnaire historique et critique du racisme, vous allez jusqu'à parler des "conséquences indésirables d'un antiracisme devenu machine à exclure et à tuer socialement". L'antiracisme serait donc un racisme inversé ?
    Non, mais dans certains cas, l'antiracisme fonctionne de la même manière que le racisme qu'il prétend combattre. Notamment comme mode de stigmatisation qui, même si l'accusation n'est pas bien établie, entraîne la mort sociale du stigmatisé. L'accusation de "racisme" permet de disqualifier facilement un contradicteur, sans prendre la peine de répondre à ses arguments. En outre, depuis les années 1980, les instrumentalisations politiques de la "lutte contre le racisme" se sont banalisées. Chaque parti, chaque groupe de pression, voire chaque groupe religieux, culturel ou ethnique ("communauté") a son "racisme" qu'il dénonce de préférence à tous les autres, jugés négligeables, insignifiants ou inexistants. Ceux qui privilégient la lutte contre l'"islamophobie" ne sont pas les mêmes que ceux qui sont particulièrement sensibles aux nouvelles formes de la haine anti-juive et veulent les combattre. Cette fragmentation conflictuelle de l'antiracisme favorise la rivalité ou la concurrence entre les organisations antiracistes, qui ont tendance à voir le racisme dans l'oeil de l'autre et à s'attribuer une pratique authentique des exigences antiracistes.

    Vous montrez dans votre dictionnaire que l'antiracisme a toujours hésité entre plusieurs discours. Aujourd'hui, n'est-il pas tiraillé entre l'éloge des différences et le refus de celles-ci ?
    L'idéologie antiraciste, surtout depuis les années 1960, oscille en permanence entre l'appel à respecter ou célébrer les différences de groupe et le rappel de l'impératif d'assimilation, impératif anticommunautariste qui est celui de la tradition républicaine d'origine jacobine. Elle se caractérise également par une tension interne entre l'idéal du métissage, biologique et culturel, qui va dans le sens de l'uniformisation ou de l'indifférenciation, et l'idéal de la "diversité", qui bétonne et sacralise les différences groupales. Enfin, l'idéologie antiraciste ne cesse d'hésiter entre la lutte contre les inégalités et, au nom du "respect de l'autre", la défense des identités ethniques, des spécificités culturelles, etc. S'ajoutent à ces contradictions les divisions liées à des allégeances politiques ou religieuses incompatibles, sources de conflits insurmontables (par exemple, entre antisionistes et pro-israéliens). C'est pourquoi un "front antiraciste" unifié est impossible.

    Certains estiment que l'antiracisme actuel est utilisé pour neutraliser toute critique de l'immigration. Qu'en pensez-vous ?
    C'est là en effet l'une des fonctions idéologiques négatives que remplit l'antiracisme contemporain : il fait pression pour interdire le libre examen des questions délicates ou sulfureuses, par exemple celle de l'immigration, et exerce en permanence une censure suspicieuse dans l'espace des débats publics. D'une façon générale, à quelques nuances près, les antiracistes communient dans l'adhésion à ce que j'appellerai l'immigrationnisme rédempteur, qui consiste à ériger l'immigration en fatalité intrinsèquement bénéfique, ou en méthode de salut pour une vieille nation épuisée. C'est sur la base d'une telle immaculée conception de l'immigration que certains antiracistes assimilent abusivement toute critique des flux migratoires incontrôlés à un indice de racisme ou de xénophobie. Au point de laisser entendre que les 69 % de Français qui estiment qu'il y a "trop d'immigrés" en France (enquête CSA, décembre 2012) sont à classer parmi les racistes ou les xénophobes. En outre, comme ce pourcentage a progressé depuis 2009 (+ 22 points), on en infère que le racisme et la xénophobie "montent". Ces interprétations abusives des résultats de sondages alimentent une vision catastrophiste de l'évolution de la société française, qui serait saisie par les "vieux démons" du racisme. Il reste à se demander qui a intérêt à diffuser cette vision d'une "France raciste", et de plus en plus "raciste".

    "Tant que la droite et la gauche se contentent du thème de la République, sans prendre en compte les diversités de notre société, ethnicisée, il y aura des poussées de l'expression raciste", estime le sociologue Michel Wievorka. Qu'en pensez-vous ?
    Partisan du multiculturalisme, qu'il pense être "la solution", Michel Wieviorka répète la même formule sentencieuse depuis plus de vingt ans. Il semble y croire. Ce qu'il ne voit pas, ou refuse de considérer, c'est que le surgissement de multiples formes de racismes ou d'ethnismes est une conséquence de la fragmentation multicommunautariste de la société française et du relatif épuisement du modèle républicain d'assimilation. La "diversité" n'est qu'une désignation euphémisante de la société multiraciale ou pluriethnique, société multiconflictuelle qui alimente les rivalités et les haines communautaires. Une fuite en avant dans la politique des identités ou dans l'illusion multiculturaliste ne peut qu'aggraver la situation. Il reste une voie, certes pavée de difficiles problèmes à résoudre : "régénérer" la tradition républicaine, ce qui implique de cesser d'invoquer "la République" comme une idole et de la repenser comme un projet collectif, orienté vers le bien commun, lui-même à redéfinir à l'époque de la mondialisation. Et le bien commun ne se réduit pas à un "vivre ensemble" de consommateurs normalisés et de membres de groupes ethniques qui se surveillent, se jalousent, se méprisent ou se haïssent. La citoyenneté est à réinventer.

    À gauche, l'antiracisme n'est-il pas en train de remplacer l'anticapitalisme ?
    Depuis le ralliement subreptice, sous Mitterrand, de la gauche non communiste à l'économie de marché et l'irruption du Front national sur la scène politique, facilitée par cette même gauche, l'antiracisme tend à se substituer au vieil antifascisme, centré sur les "résurgences" plus ou moins fantasmées du nazisme. L'antiracisme ne remplace pas l'anticapitalisme, il fait couple avec lui. Chacun de ces deux "ismes" a un contenu suffisamment flou pour pouvoir s'adapter aux situations nouvelles en se redéfinissant. Aujourd'hui, à gauche, l'anticapitalisme politiquement correct vise la seule financiarisation de l'économie, et l'antiracisme en vogue est celui qui privilégie la lutte contre certaines catégories de victimes (Maghrébins, Arabes, Africains ou "Noirs", Roms, etc.), en en oubliant d'autres, les Juifs au premier chef, mais aussi les "Blancs" (Européens, chrétiens, "Français de souche", etc.). En outre, lorsqu'elle est fortement contestée, la gauche gouvernante n'hésite pas à utiliser l'appel à lutter contre le racisme ou l'extrême droite comme tactique de diversion, non sans jeter la suspicion sur la droite.

    Au printemps dernier, suite à un vote au Parlement, la France a supprimé le mot "race" de sa Constitution... tout en réaffirmant qu'elle "interdit et condamne le racisme". N'y a-t-il pas là une contradiction ?
    La contradiction est flagrante, et l'opération contre-productive. C'est le mariage de la bonne volonté antiraciste et de l'aveuglement, sous l'égide d'une tendance à légiférer frénétiquement et d'un moralisme autoritaire. Les deux principaux arguments avancés par les "éliminationnistes" sont les suivants : 1° le mot "race" est dénué de sens, car, dans l'état actuel des connaissances scientifiques, il ne correspond pas à une réalité génétique définissable ; 2° le mot "race" est dangereux, car il reste chargé de préjugés et de stéréotypes qu'il est susceptible de transmettre ; ce mot serait donc à jamais souillé par les usages racistes qu'on en a fait dans le passé, pour justifier l'esclavage moderne, le colonialisme et l'impérialisme occidental, le nationalisme xénophobe et la politique génocidaire nazie. "Race" serait donc un mot en lui-même impur et contagieux, à éviter : vision naïve du langage. Une idée fausse s'ajoute à ces deux arguments douteux : l'idée que toute différenciation et toute catégorisation des groupes humains alimenterait le racisme. C'est faire le choix de l'obscurantisme.

    Que peut-on attendre de cette suppression ? Un recul du racisme ?
    Si l'on pose la question de l'efficacité, on voit mal en quoi supprimer le mot "race" du texte de la Constitution française (ou dans les manuels scolaires, par exemple) contribuerait à la lutte contre le racisme. Tout d'abord, le mot "race" a de nombreux synonymes ou quasi-synonymes qu'il faudrait aussi supprimer. Il en va ainsi des mots "ethnie" ou "groupe ethnique", "nation", "culture", "communauté", etc. Et il y a un racisme sans référence à la "race", que j'ai appelé naguère le néoracisme différentialiste et culturel. C'est la racialisation des représentations qui est le vrai problème, non l'usage d'un mot. Les mots "juifs", "musulmans" ou "chrétiens" peuvent prendre un sens racial et désigner des "pseudo-races" ou des "quasi-races" à mépriser, rejeter ou exterminer.
    Ensuite, en supprimant des mots, on ne supprime pas les idées qu'ils évoquent : s'interdire d'employer un mot ne revient pas à éliminer les représentations qui lui étaient associées, car elles le sont également à un grand nombre d'autres mots ("origine" ou "origine commune", "filiation", "hérédité", "parenté", "ascendance", "ressemblance", etc.). Un raciste n'a nul besoin du mot "race" pour exprimer sa haine ou son mépris. Il lui suffit de puiser dans le stock des images, métaphores et analogies qui bestialisent ou diabolisent certains groupes humains. Jouer de l'implicite et du sous-entendu a plus de force polémique que recourir à une catégorisation raciale explicite (du type "race inférieure"). Enfin, pour lutter contre le racisme, c'est-à-dire contre des attitudes, des comportements, des formes institutionnelles (discriminatoires, ségrégationnistes, etc.), ainsi que des dogmes idéologiques, il faut bien pouvoir les désigner et les qualifier en tant que "racistes". On conservera donc le mot "racisme", alors même qu'il dérive du mot "race" qu'on a prohibé. Inconséquence. Pour être cohérents, les "éliminationnistes" auraient dû proposer aussi la suppression des mots "racisme" et "antiracisme" dans les textes officiels. Ils ont su s'arrêter à mi-chemin sur la voie de l'absurdité.
    Pierre-André Taguieff, "Dictionnaire historique et critique du racisme" (Puf)