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Europe et Union européenne - Page 394

  • Le divorce franco-allemand ce n'est pas une nouvelle, ce qui l'est c'est que maintenant on l'affiche ...

    Le langage diplomatique qui s'impose entre grandes nations voisines a mille façons et mille moyens de manifester une montée de leur antagonisme.

    Hier, l'Allemagne demandait à la France de céder à l'Union Européenne son siège au Conseil de Sécurité de l'ONU. Aujourd'hui, elle conteste que le Parlement européen doive continuer de siéger à Strasbourg, en alternance avec Bruxelles. C'est une politique de dessaisissement de la France d'un certain nombre de ses prérogatives issues de l'Histoire récente.    

    Le divorce progressif franco-allemand résulte pourtant de raisons plus profondes qui tiennent à des réalités objectives, démographiques, financières, industrielles, de plus en plus divergentes voire antagonistes entre les deux nations. La montée en puissance de l'Allemagne et symétriquement le décrochage de la France dans ces différents domaines creusent un fossé qui, pour l'instant ne cesse de s'élargir, tandis que l'Allemagne prend conscience des menaces intérieures et extérieures qui pèsent à plus long terme sur son avenir économique et, en tant que peuple, sur son identité.

    Les termes varient. Et se graduent. Macron parle de « confrontation féconde ». Plus franchement, Merkel fait part de ses « relations conflictuelles » avec Emmanuel Macron. Le Figaro de mercredi titrait sur « la brouille franco-allemande ».   

    S'agit-il seulement d'une « brouille » ? D'une mauvaise entente entre personnes ? Entre dirigeants ? Nous avons dit que La France et l'Allemagne nous paraissent s'éloigner aujourd'hui l'une de l'autre pour des raisons structurelles bien plus que conjoncturelles. Il est bien possible, tout simplement, qu'un cycle remontant à l'après-guerre soit en train de s'achever. Et qu'il ait entamé son déclin du jour de la réunification allemande. Ainsi, il se pourrait bien que le temps de l'amitié radieuse franco-allemande soit révolu. Sans-doute faut-il commencer à s'y résoudre. Et même à s'y habituer.  Gérard POL -lafautearousseau

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    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/05/17/le-divorce-franco-allemand-ce-n-est-pas-une-nouvelle-ce-qui-6151585.html

  • Tribune libre : Quel choix dimanche prochain ?

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    Georges Feltin-Tracol

    Les élections au Parlement européen ne déchaînent jamais la passion des foules depuis 1979. Cette apathie naturelle est bien sûr favorisée, valorisée et amplifiée par les médiats qui discriminent volontiers certaines des trente-quatre listes en lice. À ce tri d’accès à la diffusion à partir de sondages biaisés s’ajoutent les nombreuses difficultés pour financer une campagne électorale quand la mafia bancaire fait tout afin de nuire aux candidatures les plus rétives à ses dogmes.

    Dans ces conditions matérielles et médiatiques défavorables, l’abstention, le vote blanc et le bulletin nul présenteraient l’avantage de récuser ce Système abject. Ce serait pour la circonstance une grave erreur. Autant il sera légitime de se détourner des municipales de l’an prochain, autant participer à ces élections européennes est impératif. Les électeurs doivent avant tout rejeter massivement la liste « Dégénérescence » de Nathalie Loiseau, naguère étudiante en Sciences Po qui se retrouva à l’insu de son plein gré candidate d’une formation étudiante fondée quelques années auparavant par Emmanuel Ratier. Dans le même ordre d’idées, il va de soi que la liste féministe de Nathalie Tomasini, « À voix égales », devrait recevoir de la part des électeurs une magistrale correction dans les urnes parce que le féminisme n’est pas une opinion, mais un poison pour notre civilisation.

    La gauche en miettes

    Le scrutin de dimanche prochain offre le spectacle jubilatoire d’une gauche explosée. Délaissons les soi-disant « Insoumis » de Jean-Luc Mélenchon qui abandonnent la posture populiste de gauche pour l’inévitable gauchisme culturel. Le conseiller régional en Auvergne – Rhône-Alpes Andréa Kotarac vient de quitter La France insoumise (LFI) et appelle à voter RN. Son constat rejoint celui des autres souverainistes de gauche dont Djordje Kuzmanovic. Pseudo-« indigénistes » (les seuls indigènes en Europe sont les Albo-Boréens) et féministes hystériques maîtrisent maintenant l’appareil de LFI. N’oublions pas en outre que des séides de LFI siègent pour l’heure dans une commission d’enquête parlementaire contre l’« extrême droite » tendance Vychinski qui ose persécuter un groupe de chanteuses talentueuses, Les Brigandes… Voter LFI revient à se cracher dessus. Le PCF tente de s’extraire des poubelles bien méritées de l’histoire sous l’impulsion de l’« ultra-révolutionnaire » Ian Brossat, adjoint au maire de la néo-post-hyper-sociétaliste bien connue Anne Hidalgo. Le groupuscule de la place du Colonel-Fabien (à quand son changement en place Colonel-Rémy ?) subit une double concurrence, celle, d’une part, des « moines – militants » de Lutte ouvrière dont l’abnégation et l’engagement au quotidien devraient inspirer bien des nôtres et, d’autre part, du Parti révolutionnaire – Communistes d’Antonio Sanchez. Il ne s’agit pas d’une énième résurgence trotskyste, mais d’une scission du PCF survenue en 2002. Ce mouvement réunit les tenants d’un communisme marxiste-léniniste néo-stalinien, nostalgiques de la SFIC du début des années 1920.

    La social-démocratie n’en cesse plus pour sa part de se décomposer sur pied. Sa longue et lente agonie se caractérise par deux listes. Un PS mal en point s’est allié à Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou et à Place publiquede Raphaël Glucksmann. Digne fils de son père André, défunt « nouveau philosophe » va-t-en guerre droits-de-l’hommiste, Raphaël Glucksmann demeure ce néo-conservateur belliciste un temps proche du président géorgien Mikheil Saakachvili. Ce sarközyste de gauche a lancé une formation sociale-libérale intitulée d’une façon grotesque Place publique. Y aura-t-il un jour un parti appelé « Décharge publique » ou bien « Tous sur le trottoir ! » ? Essoré par une présidentielle déplorable, Benoît Hamon joue son avenir politique ainsi que celui de son parti Génération.s. S’il continue avec raison à s’interroger sur l’avenir humain du travail et la grande substitution technicienne prochaine, ses propositions restent marquées par un réformisme radical qui déclenche l’hilarité de l’hyper-classe mondialiste.

    Passons vite sur « Neutres et actifs », des hurluberlus qui combattent l’abstention, la liste jeuniste en écriture inclusive de Sophie Caillaud, « Allons enfants ! », qui ne compte que des candidats de moins de 30 ans (n’est-ce pas là une manifestation flagrante de discrimination par l’âge normalement puni par les haïssables lois liberticides ?) et celle de Jean-Christophe Lagarde au nom de l’UDI – Force européenne démocrate – La Gauche moderne, soit un centrisme post-sarközyste aussi peu reluisant que bien souvent détestable quand on observe le clientélisme pro-immigration des maires UDI en Île-de-France. D’incurables droitards, éternels abonnés au cocufiage politique, parient au « retour de la droite » en la personne du Versaillais François-Xavier Bellamy (1). Ils s’illusionnent une nouvelle fois sur les caniches hexagonaux d’Angela Merkel et d’Annegret Kramp-Karrenbauer. Dans le cadre du PPE, Les Républicains de Laurent Wauquiez obtempèrent aux injonctions de la CDU – CSU. Tout Européen résolu ne saurait choisir la liste Bellamy, faction libérale-conservatrice du globalitarisme.

     

    Plusieurs nuances de vert

    Les forces écologistes présentent entre cinq et six listes. Outre celle du député européen sortant Yannick Jadot accusé d’être un « écotartuffe » par le mensuel La Décroissance en raison de ses positions libérales-libertaires, « Urgence Écologie » de l’universitaire Dominique Bourg rassemble l’ancienne ministre de l’Écologie de François Hollande, Delphine Batho, et le président du Mouvement des écologistes indépendantsAntoine Waechter. Cette liste « alter-écolo » persiste néanmoins dans l’impolitique, ignore les enjeux de la puissance et se complaît dans le globalisme planétaire. Quant au Parti animaliste, il joue sur l’émotion publique en exposant sur des affiches de sympathiques gueules de chien et de chat. Ce parti veut l’abolition de traditions européennes comme la tauromachie ou la chasse.

    Les décroissants ont réussi à monter une liste. Leur programme radical fait toutefois l’impasse sur l’inévitable décroissance des flux migratoires du Sud vers le Nord et la régulation draconienne de la démographie africaine. Ces béni-oui-oui des sordides droits de l’homme ne prennent toujours pas en compte les excellentes analyses du visionnaire finlandais Pentti Linkola. Fidèles aux rendez-vous européens, les espérantistes soutiennent la langue artificielle inventée par Ludwik Zamenhoff et utilisée plus ou moins régulièrement aux réunions internationales vertes et anarchistes comme la langue véhiculaire officielle de l’Union pseudo-européenne. Utopie (hors sol !) quand tu nous tiens…

    Favorable à une République européenne bo-bo, inclusive et libre-échangiste, le Parti des citoyens européens se trouve au carrefour de l’écologie et du fédéralisme européen. Il se trouve en concurrence avec la liste du Parti fédéraliste européen. Elle décline le principe de subsidiarité entre l’État européen, les nations membres et leurs régions. Même si son unique élu allemand appartient au groupe des Verts – Alliance libre européenne, le Parti pirate défend principalement la neutralité d’Internet et s’oppose à la mainmise par les transnationales de la Toile mondiale. Les questions fiscales européennes intriguent une Union démocratique pour la liberté, égalité, fraternitédont l’intitulé ne dit rien qui vaille.

    Souverainisme et « Gilets Jaunes »

    À l’opposé des fédéralistes européens s’activent des candidats nationistes, nationaux-républicains et souverainistes. Les Patriotes de Florian Philippot n’ont aucun intérêt. La liste du député non-inscrit de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan frôle les 5 %. Un échec ne serait que justice. Malgré de fréquents coups d’éclat médiatiques, l’ancien maire d’Yerres a plié devant le politiquement correct en virant Emmanuelle Gave qui ne supporte pas l’existence en France de lois liberticides et en acceptant au contraire des zélotes du matriarcat. Debout la France demeurera toujours Debout la République !. Partisan du Frexit et contempteur du « Grand Remplacement », François Asselineau ne pouvait pas ne pas rater cette échéance électorale. Bénéficiant du renfort très people d’Aurélien Enthoven, le fils de Raphaël et de Carla Bruni Sarközy (les dîners du dimanche doivent être agités avec son ancien président de la République de beau-père), l’UPR (Union populaire républicaine) persiste dans sa perception obsolète d’un Hexagone débarrassé de toute « ingérence » européenne et en revanche ouvert à flux une suicidaire francophonie cosmopolite.

    L’Alliance royale se conforme encore avec les règles républicaines. En refusant d’entrer dans les querelles entre prétendants, elle projette toutefois un royalisme sans visage et désincarné, tout le contraire du royalisme exposé par Vladimir Volkoff. « Le corps du roi est le roi, écrit-il. […] La royauté héréditaire commence là où commence l’homme : dans les reins d’un monsieur et dans le ventre d’une dame. Ce qui en naît, c’est un corps humain qui est le gage de la royauté (2). »

    Les sondages placent le Rassemblement national de Jordan Bardella (avec Marine Le Pen en avant-dernière position non éligible) au coude-à-coude avec la coalition en décadence avancée LREM – MoDem – AGIR (droite juppéiste) – Mouvement radical libéral. La présidente du RN a créé la curiosité en désignant un jeune militant politiquement chevronné. Outre la présence de deux sarkozystes non repentis (Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud), l’essayiste Hervé Juvin, par ailleurs chroniqueur géopolitique à Éléments et malgré de fortes contradictions (3), figure en cinquième place. Le discours frontiste pour cette campagne connaît un net infléchissement thématique sous l’influence de ce dernier en matière d’écologie, de localisme et de protectionnisme intelligent. Toutefois, l’ambiguïté perdure plus que jamais à propos de l’après – 26 mai. En raison des grandes manœuvres de la Legadont le secrétaire fédéral, Matteo Salvini, frise l’hybrispolitique, avec le PiS, l’AfD et le Fidesz, il est envisageable que les députés européens du RN siègent finalement chez les non-inscrits. Ni Jaroslaw Kaczynski, ni Viktor Orban n’apprécient Marine Le Pen pour diverses raisons (absence d’une quelconque expérience gouvernementale, origines néo-fascistes du FN, soutien affiché à la Russie de Vladimir Poutine). Ils se défient aussi de l’amateurisme des élus marinistes et de leur propension à la gabegie financière. Les témoignages de Sophie Montel et de Jean-Paul Tisserand sont très pertinents (4). Peut-on enfin voter pour des candidats nommés par Marine Le Pen, la même qui dansait et chantait le soir de sa défaite présidentielle ? Plus que le débat de l’entre-deux-tours, c’est ce comportement désinvolte qu’il importe de sanctionner.

    Malgré des sondages peu flatteurs, le mouvement hétéroclite et composite des « Gilets Jaunes » a sorti trois listes sans oublier des « Gilets Jaunes » candidats chez Dupont-Aignan et Philippot. Souhaitant la taxation du kérosène et une taxe Tobin plus rigoureuse et plus élevée sur les transactions financières internationales, le chanteur Francis Lalanne dirige une « Alliance jaune ». Ce partisan du non à Maastricht en 1992, un temps proche de Jean-Pierre Chevènement avant de rallier un écolo-naturalisme marginal, Francis Lalanne garde le silence sur l’immigration de masse. Gilles Helgen conduit un « Mouvement pour l’initiative citoyenne ». Il propose le RIC aux niveaux national et européen. Sait-il au moins qu’une démopédie est d’abord indispensable avant de recourir à l’initiative référendaire ? User du référendum d’initiative populaire aujourd’hui en France serait suicidaire du fait de l’abêtissement généralisé de la population. Candidat divers droite aux législatives de 2017, Christophe Chalençon anime la liste, « Évolution citoyenne », favorable à une « Europe des peuples souverains » et à une révision du droit du sol. L’artisan forgeron du Vaucluse ne brille pas par son sens politique. Il souhaitait cet hiver la nomination à Matignon du général atlantiste Pierre de Villiers alors que sa liste réclame la sortie de la France de l’OTAN. Sans appartenir directement aux « Gilets Jaunes », la liste « Les oubliés de l’Europe » soutenue par une Coordination nationale des indépendants rappelle la présence courante des intérêts catégoriels exprimés sous l’appellation des « socio-professionnels » (artisans, professions libérales, commerçants et indépendants). En 1979, Philippe Malaud monte une liste liée aux socio-professionnels, « Défense interprofessionnelle – Union des travailleurs indépendants pour la liberté d’entreprise » (1,40 %). Cinq ans plus tard, Gérard Nicoud, l’emblématique chef du CIDUNATI (Confédération intersyndicale de défense et d’union nationale des travailleurs indépendants), déposa une liste, « Union des travailleurs indépendants pour la liberté d’entreprendre (UTILE) », vite phagocytée par la liste frontiste (0,68 %). Des listes socio-professionnelles figurèrent entre 2004 et 2014 dans les différentes circonscriptions interrégionales.

    Présence des banlieues

    Il faudra étudier avec soin le résultat, bureau de vote par bureau de vote, de deux listes surgies des « banlieues de l’immigration ». Dernière venue après un étonnant repêchage de la part du Conseil d’État (une liste identitaire aurait-elle bénéficié de lamême indulgence ?), l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) a constitué une « Union pour une Europe au service des peuples ». Son chef de file, Nagib Azergui, aimerait sans surprise renforcer la lutte contre les discriminations et accorder aux étrangers extra-européens le droit de vote aux élections locales. Pis, dans le programme officiel de l’UDMF, on lit une incroyable mesure liberticide, uneénième loi qui « condamnera toute diffusion de discours de haine envers la communauté musulmane et permettrait, notamment en France, au ministère de l’Intérieur de dissoudre toute association ou groupement islamophobe, tous médias qui exploitent cette littérature islamophobe pour se faire du profit en véhiculant des théories complotistes dangereuses (à l’exemple de la théorie du grand remplacement) ». L’augmentation du nombre des mosquées et la multiplication des enseignes hallal ne sont-elles pas des signes tangibles d’une immigration de peuplement ? Le complotisme est la négation de la réalité. L’UDMF prend cette élection pour une répétition générale avant les municipales du printemps 2020. Il faudrait cependant que l’électorat immigré se mobilise pour un scrutin qui l’indiffère.

    « Démocratie représentative » du Franco-Malien Hadama Traoré tient un discours favorable au Pacte de Marrakech, estime que « la sémantique “ immigration ” est une insulte » et se veut le porte-parole d’une « majorité silencieuse (zone rurale, zone périphérique et la banlieue) (5) ». Pas certain que cela suscite l’engouement des populations africaines dans l’Hexagone…

    Le choix de l’audace

    Soutenue par Karim Ouchikh, le président du SIEL (Souveraineté, Identité et Libertés) et conduite par l’écrivain Renaud Camus, fondateur du Conseil nationalde la Résistance européenne et concepteur du « Grand Remplacement », « La Ligne claire » s’oppose à l’idéologie officielle remplaciste. La centaine de propositions dépassent l’enjeu européen et tendent plus vers une possible candidature présidentielle en 2022. Certaines se réfèrent au philosophe Jacques Ellul telles l’interdiction des courses et rallyes automobiles et motocyclistes (proposition 61). D’autres s’approchent des thèses décroissantes ou bien s’inscrivent dans une surprenante fidélité aux valeurs sinon républicaines pour le moins occidentales, celles qui contribuent au processus de remplacement en cours des peuples européens et du fallacieux « vivre-ensemble » multiculturaliste ! De tierces propositions se révèlent parfois incongrues comme la reconnaissance officielle de Jérusalem en tant que capitale de l’État d’Israël (proposition 86), quitte à refuser la suggestion vaticane de ville internationale, ou l’adhésion de la France au groupe de Visegrad (proposition 90) sans comprendre que ce groupe informel connaît maintes dissensions internes. Ce n’est pas pour rien si l’Italie et l’Autriche ne l’ont pas rallié… Bien que courageuse et fort européenne (faire de Vienne la capitale du Continent), la liste de Renaud Camus ne convainc pas.

    Finalement, la liste la plus prometteuse porte le n° 10; c’est celle de La Dissidence française, « La Liste de la Reconquête ». Ce jeune parti politique a pu se présenter malgré une pesante chape de plomb médiatique; preuve que rien n’est impossible pour ceux qui ont une forte volonté. Certes, les beaux esprits parlent de nécessité tactique pour justifier leur vote pour le RN. C’est toujours pour eux « tactique ». C’était tactique de voter Sarközy aux primaires de la droite. C’était tactique de choisir François Fillon au premier tour de 2017. Aujourd’hui, il serait tactique de privilégier la raison au cœur. Bel aveuglement ! N’hésitons pas par conséquent à imprimer chez soi le bon bulletin, celui de la Reconquête. La Dissidence française doit devenir à l’instar de CasaPounden Italie ou du NPD en Allemagne un vrai aiguillon de radicalité. L’audace passe par conséquent par le seul vote révolutionnaire, nationale, identitaire, sociale, populaire et européen possible, à savoir « La Liste de la Reconquête » de Vincent Vauclin.

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : cf. Henry de Lesquen, « Bellamy, roi des candaules », mis en ligne sur YouTube, le 11 mai 2019.

    2 : Vladimir Volkoff, Du Roi, Julliard – L’Âge d’Homme, 1987, pp. 32 – 33.

    3 : cf. Georges Feltin-Tracol, « Hervé Juvin entre deux rives », mis en ligne sur Europe Maxima, le 6 janvier 2019.

    4 : Sophie Montel, Bal tragique au Front national. Trente ans au cœur du système Le Pen, Éditions du Rocher, 2019, et Jean-Paul Tisserand, Front national. Un économiste dans la tourmente, manuscrit inédit, 2019. Ces deux témoignages confirment l’incompétence crasse d’un appareil dirigeant, faute d’école de cadres et d’instances de réflexions.

    5 : « La sémantique immigration est une insulte », entretien avec Hadama Traoré mis en ligne sur Breizh-Info, le 8 mai 2019.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/05/20/tribune-libre-quel-choix-dimanche-prochain-6152397.html

  • Réunion publique à Fessenheim (68) : discours de Marine Le Pen

  • À Milan, Matteo Salvini se pose en leader des droites patriotiques européennes

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    Depuis l’accession de son parti au pouvoir en Italie, le dirigeant de la Ligue, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini parcourt le pays de long en large, prenant la parole, sur les places publiques ou dans des salles, devant d’énormes foules venues lui apporter leur soutien et marques d’affection.

    Cette popularité, Matteo Salvini la doit à son caractère jovial et à son extraordinaire sens du contact avec le peuple, mais aussi et surtout à son action ministérielle qui porte ses fruits : l’arrivée de bateaux transportant des clandestins est quasi arrêtée, la délinquance et la mafia sont combattues frontalement et le peuple italien est protégé des agressions mondialistes par le gouvernement regroupant la Ligue et son allié, le parti anti-système M5S.

    La Ligue, qui avait obtenu plus de 17 % lors des élections législatives de mars 2018, caracole désormais en tête dans les sondages, avec plus de 30 %, alors qu’un autre parti patriotique, dirigé par Giorgia Meloni et dénommé Frères d’Italie, est donné au sein des études d’opinion à 5 %.

    La course victorieuse d’« il capitano » ne laisse pas les autres partis patriotiques d’Europe indifférents et ceux-ci ont, désormais, les yeux rivés vers l’Italie, éternel laboratoire politique du continent. Cette évolution ouvre des possibilités de rassemblement au sein du futur Parlement européen issu du scrutin prévu entre le 23 et le 26 mai 2019 au sein des divers États composant l’Union européenne.

    Profitant de cette situation privilégiée, Matteo Salvini a organisé, ce samedi 18 mai 2019 à Milan, dans le nord du pays, un grand meeting électoral rassemblant les représentants de douze partis patriotiques d’Europe. Ceux-ci ont pris la parole, sur la place située devant la célèbre cathédrale dénommée Duomo di Milano et à côté de la galerie Vittorio Emanuele II qui conduit à la Scala. Weselin Mareschki (Volya, Bulgarie), Boris Kollár (SME RODINA, Slovaquie), Tomio Okamura (SPD,Tchéquie), Jaak Madison (EKRE, Estonie), Gerolf Annemans (Vlaams Belang, Belgique [Flandre]), Anders Vistisen (Parti du peuple danois), Laura Huhtasaari (Parti des Finlandais), Jörg Meuthen (AfD, Allemagne), Georg Mayer (FPÖ, Autriche), Geert Wilders (PVV, Pays-Bas), Marine Le Pen (Rassemblement national, France) se sont succédé à la tribune avant le discours de Matteo Salvini.

    Georg Mayer a remplacé le candidat de tête du FPÖ aux élections européennes Harald Vilimsky, qui est aussi un des deux secrétaires généraux du parti et est resté en Autriche à la suite de la démission du président du FPÖ Heinz-Christian Strache de son poste de vice-chancelier. Ce dernier, ainsi que le président exécutif du groupe des élus du FPÖ à la Chambre des députés Johann Gudenus – qui a aussi, désormais, démissionné –, ont été victimes de la diffusion d’une vidéo réalisée en 2017 dans une villa à Ibiza et montrant les deux hommes en compagnie de la femme de Strache rencontrant la soi-disant nièce d’un magnat financier russe en vue d’obtenir des financements occultes. Harald Vilimsky estime que cette vidéo datant de 2017, au sein de laquelle les deux hommes ont été piégés, n’a pu qu’être réalisée par des professionnels disposant d’informations provenant de services secrets.

    Lionel Baland

    https://www.bvoltaire.fr/a-milan-matteo-salvini-se-pose-en-leader-des-droites-patriotiques-europeennes/

  • EUROPÉENNES : BARDELLA PLUME LOISEAU SUR BFMTV ET MACRON S’INQUIÈTE

    ob_cbbaf6_francisque.jpgLe 15 mai, sur BFMTV, lors d’un débat qui se déroulait entre 19 heures et 20 heures, Jordan Bardella a été excellent face à Nathalie Loiseau, qu'il a littéralement plumėe ! La tête de liste du Rassemblement national fait une remarquable campagne et l’on en retrouve les conséquences dans les sondages qui, depuis une dizaine de jours maintenant, donnent en général le RN en tête, marquant une tendance lourde qui paraît difficile à inverser. Le piège est en train de se refermer sur Macron, qui avait présenté les Européennes comme un duel entre « progressistes » et « nationalistes » : ces élections sont désormais un référendum pour ou contre Macron, et les Français qui en ont assez de ce qui nous sert de chef de l’Etat et de l’oligarchie cosmopolite qui le manipule sont de plus en plus nombreux à s’orienter vers un vote Rassemblement national pour signifier leur mécontentement à Macron, d'autant plus que Bardella apparaît clairement comme une alternative tenant parfaitement la route. Tout cela est réjouissant pour notre camp, et Macron en est conscient, bien évidemment, qui a ouvertement montré son inquiétude dans les déclarations qu’il a faites le 17 mai à Biarritz. Ceci dit, il faut maintenant que le RN nous dise comment il souhaite que soit modifié le fonctionnement des trois principales institutions de l’Union européenne, à savoir le Conseil, le Parlement et la Commission, ainsi que celui de l'euro. Il faut secouer tout ça, c’est évident, mais il faut aussi savoir où l’on va...

    ForumSi

    http://forumsi.fr/2019/05/europeennes-bardella-plume-loiseau-sur-bfmtv-et-macron-s-inquiete.html

  • ELECTIONS EUROPEENNES ET POLITIQUE INTERIEURE (Jean Goychman)

    Depuis quelques semaines, le gouvernement et les députés de la majorité infusent le message que la campagne pour les élections européennes ne devait pas interférer avec la politique intérieure française. Tous ces gens sont bien gentils et certainement d’une entière bonne foi, mais leur mémoire semble leur faire défaut.

    L’élection présidentielle est-elle un acte de politique intérieure ?

    Répondre par la négative serait absurde. Or, durant la campagne présidentielle, le candidat Macron a pourtant constamment évoqué le sujet. C’était même le point central de son discours autour duquel s’articulait tout le reste. Cela avait le mérite d’être très clair. Le programme d’Emmanuel Macron ne se définissait même QUE par rapport à l’Europe. En matière de gestion des finances publiques, il fallait revenir au sacro-saint traité dit « de la règle d’or » et ceci le plus rapidement possible, La rigueur budgétaire ayant été mise à mal soi-disant par la crise de 2008 ; l’Allemagne avait, du haut de son budget en équilibre et de son endettement maîtrisé, imposé aux pays plus « laxistes » un retour impératif à cette rigueur gravé dans le marbre du texte du traité.

    Mais l’objectif réel d’Emmanuel Macron n’était pas (ou du moins pas seulement) de remettre la France « dans les clous » du traité de Maastricht de 1992, lequel prévoyait des « critères de convergence » des pays européens candidats à l’entrée dans la monnaie unique.

    En réalité, il voulait aller bien au-delà, de façon à imposer un fédéralisme européen sectoriel, le but final étant naturellement de réunir ensuite les différentes pièces de ce puzzle supra-national.

    Cette méthode n’est pas sans rappeler celle des « petits pas » de Jean Monnet : plutôt que de définir les objectifs réels de la démarche, qui pourraient conduire les peuples à réaliser qu’on allait les déposséder de leur souveraineté, on le fait « en tirant des bords » pour que la direction de la route demeure ignorée.

    Premier objectif : rassurer les allemands

    En arrivant à l’Elysée en mai 2017, la priorité d’Emmanuel Macron était de convaincre la chancelière allemande et les autres dirigeants de la CDU au pouvoir depuis plus de dix ans qu’il allait faire, lui, ce que ces prédécesseurs n’avaient pas pu ou su faire, c’est-à-dire contraindre le peuple français à accepter une politique de rigueur qui allait permettre d’équilibrer les budgets futurs, Il espérait bien en contre-partie, que les allemands allaient l’aider pour faire avancer l’intégration européenne.

    On ne veut plus employer le mot fédéralisme depuis que de Gaulle avait, non sans ironie, démontré l’absurdité de cette vision, lors d’une conférence de presse en 1962. Mais ne soyons pas dupe, c’est toujours ce même projet que l’on veut nous imposer.

    Malheureusement pour notre fringant président, l’alliée potentielle sur laquelle il pensait pouvoir s’appuyer n’avait plus l’oreille de ses amis politiques, ni même celle de ses électeurs, singulièrement refroidis par sa politique migratoire. Le projet de notre président d’installer, avec le concours d’Angela Merkel, un ministre des finances de la zone euro a donc capoté, inaugurant une série d’échecs successifs qui ont fait de lui aujourd’hui et sur le plan européen, un homme seul.

    Cependant, les conséquences des actions politiques des premiers mois du quinquennat apparurent au bout de plusieurs mois. Comme souvent, l’orage se déclencha alors qu’on croyait le nuage passé. Le facteur déclenchant fut la hausse prévu pour le 1er janvier 2019 des taxes sur les carburants, sous le prétexte de « sauver la planète ».

    En réalité, il fallait tout bonnement augmenter les impôts pour diminuer les déficits et respecter le traité de 2012.

    Changement de discours

    Ayant compris que les « populistes » voulaient à tout prix préserver la souveraineté de la nation, Emmanuel Macron fit évoluer en conséquence ses éléments de langage. Sait-on jamais, « sur un malentendu, ça peut marcher…» selon la célèbre réplique de Michel Blanc. Toujours est-il qu’est apparue la « souveraineté européenne ».

    Ce terme n’a aucun sens car l’Europe n’est pas une nation et le peuple européen n’existe pas, mais quelle importance ? L’essentiel est de noyer le poisson et on verra bien après. En un mot, comme disent les matheux, on suppose le problème résolu et on avance les pions pour passer à l’étape suivante. C’est une sorte de « qui ne dit mot consent » basé sur une avance de phase du propos. Si personne ne proteste, la cause est entendue et tout retour en arrière s’avère impossible. C’est ce genre de raisonnement totalement vicié qui conduit à des des déclarations comme celle de Jean Claude Junker « Il n’y a pas de choix démocratique contre les traités européens ».

    Ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette campagne électorale des européennes, c’est que tous les candidats sont d’accord pour reconnaître que l’ Union Européenne ne fonctionne pas et qu’il faut en changer les mécanismes, mais les propositions pour y parvenir sont rares et difficilement compréhensibles.

    Seuls le Rassemblement National, Debout la France, les Patriotes et, dans une certaine mesure, l’Union Pour la République parlent ouvertement  d’une « Europe des Nations ».
    Le RN et DLR proposent la voie interne au travers des alliances au niveau des peuples européens et de leur représentation parlementaire. Les Patriotes et L’UPR proposent de quitter l’Union Européenne,

    Quant aux autres partis politiques, ils semblent pour le moment esquiver le débat, à l’exclusion de la liste Modem-LREM qui défend contre vents et marées plus de fédéralisme européen, en faisant semblant de ne pas entendre la colère des peuples qui monte.

    Comment peut-on dissocier la campagne électorale de la politique intérieure ?

    La réponse est simple : on ne le peut pas ! Les deux sont intimement liées. L’enjeu de ces élections européennes peut avoir des répercussions énormes sur notre devenir de citoyens français. Emmanuel Macron a été porté au pouvoir par l’ensemble de cette élite mondialisteà laquelle il appartient, et il ne peut s’en affranchir. Sa politique intérieure française est donc presque entièrement subordonnée à ses objectifs européens, à savoir relancer l’intégration européenne, non pas dans le but d’en faire une Europe -puissance internationale, mais pour en faire disparaître progressivement les nations qui la composent.

    L’Europe est devenue un véritable enjeu mondialiste et les tenants de cette vision du monde ne peuvent pas laisser les « populismes » ruiner leur démarche commencée dès la fin de la guerre.
    Bien sûr, ce n’est pas leur stratégie pour la campagne électorale et les euro-mondialistes feront tout pour empêcher qu’elle interfère avec la politique nationale.

    Les électeurs français ne doivent pas se laisser abuser et songer que leur bulletin de vote du 26 mai prochain sera lourd de conséquences pour l’avenir de notre nation.

    Jean Goychman 25 avril 2019

    https://www.minurne.org/billets/20595

  • Européennes : la liste RN devance toujours davantage celle de LREM

    les-drapeaux-des-etats-membres-de-l-ue-flottant-devant-le-parlement-europeen-a-strasbourg-le-3-avril-2017_5857289.jpgD'après un baromètre Harris Interactive / Agence Epoka pour RTL, TF1 et Le Figaro, la liste conduite par Jordan Bardella distance désormais de deux points celle menée par Nathalie Loiseau.
    Le baromètre publié ce samedi 18 mai montre que la liste soutenue par Marine Le Pen est créditée de 24% (+1,5 point) d’intentions de vote, contre 22% (stable) pour celle soutenue par le chef de l’État. Une différence de deux points, donc, alors que, le 24 février encore, la liste du Rassemblement national accusait un retard de trois points sur celle de la majorité.
    Dans le même temps, les travaux publiés ce samedi révèlent que la liste Les Républicains menée par François-Xavier Bellamy reste stable (12,5% d’intentions de vote) tout comme celle de La France insoumise (10%), d’Europe Écologie Les Verts (7%) et de Debout la France (3,5%).

    [...]
    En savoir plus sur valeursactuelles.com
    Sur le même thème lire aussi: 
    ➜ Milan: Matteo Salvini lance les souverainistes à la conquête de l'Europe

    https://www.peupledefrance.com/2019/05/sondage-europeennes-rn-devance-lrem.html#more

  • De l'Europe, de sa Défense, et de son Destin

    6a00d8341c715453ef0240a487fdde200d-320wi.jpgLe premier souvenir de votre chroniqueur d'un débat sur la nature de l'Europe remonte à plus de 60 ans.

    Après la période enthousiaste du congrès de La Haye de 1948 et de la déclaration Schuman de 1951, était survenu en 1954 le vote des communistes, des gaullistes et des mendésistes contre le projet de CED d'une communauté européenne de Défense. De la sorte l'idée européenne fut privée, depuis lors, de son pilier militaire et stratégique.

    En cet an de grâce 2019, le 22 avril à Luxembourg, avec 65 ans de retard, a été signée par 8 pays une lettre d'intention supposée lancer l'Initiative européenne d'intervention (IEI)[1], une amorce de coopération sur ce terrain.

    Dès 1959, les esprits libres ne pouvaient accepter qu'on se cantonne à un simple espace économique. Ni seulement un continent, ni simplement un marché, nous enseignait-on dans les cercles les plus actifs de la vraie droite militante, il s'agissait d'unir une communauté de peuples décidés à défendre leur civilisation commune.

    Dans le concert de nos nations, cela semblait d'une certaine façon donner raison aux gouvernements britanniques. Pour eux, l'Europe se limitait, en fait, à une perspective d'alliance militaire et d'échanges commerciaux. En 1960, le gouvernement de Londres signa donc la convention de Stockholm, établissant une Association européenne de libre-échange avec leurs partenaires norvégiens, danois, suisses, portugais, suédois et autrichiens. Le projet concurrent, celui du Marché commun des Six pays fondateurs du traité de Rome signé en 1956, l'absorba progressivement.

    On doit rappeler que la même Grande Bretagne, vieille nation européenne, – qu'elle le veuille ou non, que cela plaise ou non aux héritiers du jacobinisme et du bonapartisme, – s'est toujours située à l'avant garde des efforts de défense. Les siens sont demeurés budgétairement supérieurs à ceux de la France.

    Or, elle ne les conçoit pas en dehors de l'Otan. Et chaque fois que les dirigeants de Paris ont essayé de la mettre en porte-à-faux sur ce point, l'Angleterre s'est rebiffée. Ainsi refusa-t-elle par exemple, en 1998, au lendemain des accords franco-britannique de Saint-Malo, l'instrumentalisation maladroite de cette coopération par Chirac[2].

    Comme tous ceux qui ont sincèrement cru à l'utopie d'une Armée européenne, avouons que les questions concrètes en bloquent la mise en œuvre. En particulier les formats actuels, les industries de défense, les ennemis envisagés, n’évoluent pas aisément.

    En 1979, une assemblée avait été élue pour la première fois au suffrage direct. Ayant fait partie des rares malcontents osant critiquer à l'époque cette procédure votre chroniqueur ne regrette pas d'en avoir dénoncé les quelques conséquences que l'on déplore aujourd'hui.

    Il s'agissait, en effet, et il s'agit toujours, d'une structure "partitocratique" comme on disait alors en Belgique. Basée sur la représentation proportionnelle de partis et sur des circonscriptions purement nationales, cette assemblée a toujours fonctionné au rebours des véritables traditions parlementaires. Elle n'a jamais cessé de promouvoir une idéologie qu'on peut qualifier de matérialiste, préoccupée de consommation, d'écologisme doctrinaire et trompeur, etc.

    On se retrouve très loin des impératifs régaliens de défense, de police et de justice.

    Depuis 1991 se sont mises en place les institutions de l'Union européenne. Elles ont été systématiquement confondues, dans la novlangue des démagogues de gouvernement et des gros médias sous contrôle avec le beau nom de notre continent et de notre famille de peuples, notre grande patrie qu’on appelait autrefois Chrétienté.

    Rappelons au besoin que le traité kilométrique signé cette année-là à Maastricht, ratifié difficilement en 1992 par référendum, avait été rédigé par les technocrates français non-élus, Delors et Lamy. Ils se montraient eux-mêmes animés des mêmes idées "consommatiques" évoquées plus haut.

    Là aussi la lutte contre toute forme d'invasion, contre l'insécurité et le banditisme, ou contre les violations de la loi, n'appartenaient pas aux registres de leurs désirs bobocratiques. On a pu en mesurer les conséquences.

    Les efforts en matière de défense et de sécurité ont fait nonobstant leur chemin. On doit hélas regretter la lenteur de cette évolution.

    Quel que puisse apparaître, à l'échelle des 28 États-Membres actuels, le résultat du scrutin du 26 mars, la question de l'identité et du destin commun de nos peuples s'imposera très vite. Regretons qu'elle ne soit guère évoquée dans les propagandes hexagonales respectives de la plupart des 34 listes en compétition.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] On lira à ce sujet les déclarations du ministre de la Défense Florence Parly publiées dans Le Figaro du 25 avril: "L'Europe de la défense nécessite une culture stratégique commune"

    http://premium.lefigaro.fr/international/2018/06/24/01003-20180624ARTFIG00161-florence-parly-l-europe-de-la-defense-necessite-une-culture-strategique-commune.php

    [2] Signalons aussi que l'Allemagne, que les gaullistes et leur successeurs ont si souvent cru possible de faire entrer dans leur jeu, ne l'a jamais accepté. D'abord, pour des raisons stratégiques, toutes les conceptions de sa défense reposant sur l'alliance atlantique. Mais égalment du fait de la piètre évaluation concrète du partenaire alternatif, en particulier lors des manœuvres Moineau Hardi de 1987.

    https://www.insolent.fr/

  • Madame Loiseau m’a convaincu d’aller voter

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    En 1964, sur les bords du Danube, l’écrivain Christian Bernadac discutait, avec un vieux monsieur croisé au hasard, du limogeage récent de Krouchtchev : « C’est important, oui, pour la Hongrie, nous l’appelions “le boucher”, il avait envoyé les chars à Budapest […] le monde entier va enfin connaître la vérité sur la révolution. » Et Bernadac de rajouter, en introduction de l’ouvrage que cette rencontre lui inspira (L’Exécution de Budapest, publié en 1966) : « Mon vieux monsieur du Danube doit être déçu : pour les communistes, cette révolution est encore la contre-révolution anticommuniste, et les ouvriers qui ont affronté les chars, des fascistes. » Europe, de nos jours : décidément, ces incorrigibles Hongrois ne peuvent s’empêcher d’être encore et toujours les fascistes de quelqu’un…

    France, de nos jours. Je vais commencer par une confession : depuis trop longtemps dégoûté, je ne regarde plus que très rarement des « débats » télévisuels, aussi n’eus-je vent que le lendemain du monumental coup de théâtre que Loiseau réserva à Le Pen fille dans le cadre d’un débat consacré aux européennes. Et si, dans « coup de théâtre », il y a « théâtre » (ou « coup », comme vous voulez…), cette fois-ci, le guignol antifasciste de service dépassa tellement la mesure d’un demi-siècle de tartufferie électorale (« Finalement, Madame Le Pen, vous m’avez convaincue, j’ai décidé de m’engager pour les européennes ») que je me précipitai aussi sec à la mairie dès le lendemain pour une inscription dare-dare sur les listes électorales.

    Mon intention étant, d’une part, de déjouer l’abstention et, d’autre part, de signifier le 26 mai à Mme Loiseau, le plus profondément possible et bien au centre de l’urne, une colère non dénuée de fondement : depuis un certain Lionel Jospin au micro d’Alain Finkielkraut en 2007, nous savons, en effet, que « pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n’avons jamais été face à une menace fasciste ». Dieu sait que, depuis la disparition du grand homme, l’antifascisme, ce grand guignol toujours efficient, a fait salle comble à chaque échéance, obligeant même, une année, tout un peuple martyr (j’en ris encore) à se boucher le nez en concédant son bulletin présidentiel à Chirac, au moment, précisément, où Jospin passa à la trappe.

    À noter, également – très intéressant, en dehors de l’Hexagone, de l’Italie ou de la Hongrie -, la brusque émergence, un peu « façon Macron », d’un parti souverainiste, euro-sceptique et anti-immigrationniste aux Pays-Bas (FvD, Forum voor Democratie), catapulté première force politique du pays à l’occasion des élections provinciales et sénatoriales de mars dernier avec, à sa tête, un certain Thierry Beaudet. Petite révolution, passée curieusement inaperçue en France, le nouveau premier parti des Pays-Bas a ainsi raflé treize sièges au Sénat, devant le VVD (droite libérale) du Premier ministre Rutte, qui n’en obtint que douze, rejetant au passage un peu plus à la marge le PVV de Geert Wilders. Puis ce retour sur la scène européenne de Nigel Farage…

    Non, cette année, j’ai envie de me lâcher, de me faire plaisir, loin des calculs électoraux, et tant pis si je tombe dans un piège macronien ; une envie folle de braver l’interdit, au diable cette droite classique, qu’elle reste là où Mitterrand l’a cantonnée il y a trente ans, quitte à s’en faire greffer une bonne paire si elle veut un jour retrouver le courage de tendre une main ferme à sa droite… Si, avec ça, vous ne savez pas où ira ma voix…

    Silvio Molenaar

    https://www.bvoltaire.fr/madame-loiseau-ma-convaincu-daller-voter/

  • La mise en bière européenne de Bellamy

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    Le président du Sénat, Gérard Larcher, n’a pas manqué d’exprimer son désaccord dès que le nom du jeune maire adjoint de Versailles, normalien, agrégé de philosophie, commença de circuler : « Bellamy n’était pas mon choix, nous ne partageons pas les mêmes conceptions et visions de la société […]. Il ne coche pas toutes les cases pour rassembler une famille politique qui est diverse, dans laquelle les valeurs qu’il peut porter sont respectables. » Bruno Retailleau, président du groupe LR du Sénat, accueillit cette candidature avec enthousiasme. Question : de Gérard Larcher ou de Bruno Retailleau, lequel a coché la mauvaise case en ne soutenant pas, dès le début, la candidature de François-Xavier Bellamy ?

    Pour limiter la casse aux européennes, le candidat de Bruno Retailleau semblait avoir le bon profil, et ce, malgré les avis négatifs des Valérie Pécresse, des Rachida Dati, des Christian Estrosi et de bien d’autres encore. Gérard Larcher se posa sans doute une question toute personnelle. Pour gagner à nouveau confortablement la présidence du Sénat en septembre 2020, une petite moue progressiste devant la candidature de Bellamy n’était-elle pas une posture intéressante ? Il faut bien donner, dès aujourd’hui, des gages aux centristes et à la bien-pensance en général. C’est la petite cuisine politicienne loin des attentes des Français et des exigences du pays ! On est « gaulliste » ou on ne l’est pas !

    Pourquoi ne proposa-t-il pas à François-Xavier Bellamy de venir sur sa liste des sénatoriales en septembre 2017 ? Pourquoi lui avait-il préféré un candidat joker ? Alain Schmitz – c’est de lui qu’il s’agit – avait déjà figuré sur sa liste en 1995, mais en position inéligible. Ce qui ne l’empêcha pas de siéger à la haute assemblée de mai à septembre 2004 à la faveur de l’entrée de Gérard Larcher au gouvernement. Quand, en 2009, Pierre Bédier, condamné pour « corruption passive » et « recel d’abus de bien sociaux », fut obligé de quitter la présidence du conseil général des Yvelines, Alain Schmitz, pour rendre service à ses amis, accepta de le remplacer. Quand, en avril 2014, Pierre Bédier, ayant purgé sa peine d’inéligibilité, voulut retrouver son poste de président du conseil départemental, Alain Schmitz accepta de s’en aller. Autant de docilité forçant sans doute l’admiration, il lui fut proposé de figurer en position éligible sur sa liste des sénatoriales. La nécessité de renouveler le personnel politique aurait pu amener le président Larcher à proposer cette place au jeune élu de Versailles. L’équilibre géographique de la liste n’en eût pas été modifiée puisque Alain Schmitz est lui-même de Versailles. Par ailleurs, était-il vraiment important pour l’avenir du pays et pour l’image d’un Sénat déjà si décrié qu’Alain Schmitz, né en 1948, y siégeât jusqu’à 76 ans ?

    Certains expliquèrent la décision de Gérard Larcher par la règle qu’il s’était fixée de ne pas prendre sur sa liste les recalés des élections législatives. Lorsqu’on sait que le grand « dégagisme » dont fut victime François-Xavier Bellamy, candidat à la députation à Versailles, est dû pour une grande part à des pratiques aussi détestables que celles que nous venons d’évoquer, on ne peut qu’être choqué par l’hypocrisie de cette règle. Cette décision est d’autant plus incompréhensible que le groupe LR du Sénat avait demandé à François-Xavier Bellamy de piloter un groupe de réflexion durant les mois précédant l’élection présidentielle. Aussi, la préférence donnée à Alain Schmitz n’est-elle pas sans trahir également un évident manque d’intérêt pour nombre de questions importantes qui agitent le pays et pour lesquelles la culture et le discernement du jeune philosophe n’eussent pas été inutiles dans l’Hémicycle, loin s’en faut.

    Aujourd’hui, à quelques jours du scrutin, Bellamy semble faire l’unanimité chez les siens. Combien de temps ces gens resteront-ils les « siens » ? N’oublions pas les élections municipales dans un an, suivies des sénatoriales quelques mois plus tard. Parions que les « siens » lui conseilleront de rester à Bruxelles ou à Strasbourg avec « les valeurs respectables qu’il peut porter ». De quoi aura-t-il à se plaindre ? N’aura-t-il pas été, après tout, remercié pour son talent par un mandat européen ?

    Jérôme Serri

    https://www.bvoltaire.fr/la-mise-en-biere-europeenne-de-bellamy/