Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 825

  • Washington tance Merkel de cesser son « jeu d’amateur »

    Agacé par le chaos européen, le ministre des Finances américain, Jack Lew, exprime sa mauvaise humeur. Il qualifie l’Union européenne de « bande d’amateurs ». Comment le contredire ? À partir de la Brookings Institution à Washington, Lew reproche à l’Union européenne son dilettantisme sur la question grecque. « Personne chez nous, qui eut en charge des négociations budgétaires, ou a participé à des discussions sur la politique fiscale, ne risquerait des milliards de dollars, seulement parce qu’il y a un trou de quelques milliards quelque part. »

    Lew souligne que la crise grecque serait inutile. Il ne voit pas « de danger imminent », estimant qu’un crash grec pourrait représenter « un préjudice économique de centaines de milliards de dollars ». Il s’irrite qu’il faille arriver à une solution en si peu de temps. « Le danger de l’accident augmente dramatiquement à reculer les limites entre la vie et la mort. »

    Lire la suite

  • La Grèce, mais pas seulement ... La France et les autres pays aussi ...

    Le terme de science est depuis quelques années à la mode. Probablement parce que les sciences dignes de ce nom réussissent et progressent – Kant l'avait bien perçu – là où les autres disciplines patinent. En science, ou il y a consensus et c'est là signe de succès, ou il y a désaccord au plus niveau et c'est alors la marque d'un problème restant à résoudre. Quand bien même accole t-on le terme de science à des disciplines non scientifiques (sciences historiques, sciences économiques, …) que cela ne signifie pas à en faire des sciences. Après tout, c'est un grand historien qui reconnut naguère que « l'histoire est fille de son temps » : constat bien peu scientifique …

    Ce qui est vrai de l'histoire l'est tout autant de l'économie. Selon que l'on veuille vanter ou critiquer l'actuel gouvernement grec, on se choisit tel ou tel économiste dont les points de vue sont pourtant subjectifs et non désintéressés. Et il ne manque assurément pas sur la toile de points de vue divergents sur le sujet. Bénéficiant du recul historique, les économistes aujourd'hui considèrent que face à la seconde crise économique sous Weimar, la politique menée, austérité, ne fut pas la bonne. Même si le cas grec n'est pas tout à fait le même force est de constater qu'il y a ressemblances et que le remède proposé est le même. De façon similaire, face à la crise bancaire de 2008, il y eut consensus chez les prix Nobel d'économie, pour indiquer qu'il ne fallait pas venir en aide aux banques dont les pratiques furent douteuses. Nonobstant ce consensus, la clique mondialiste – ceux là mêmes qui mettent en exergue le sérieux face au problème grec – fit très exactement le contraire. A contrario, le cas islandais et sa réponse originale vient de nous montrer qu'une autre décision était possible, apportant de bien meilleurs résultats.

    Un aspect majeur du problème se doit d'être souligné. C'est que les Grecs se sont prononcés à plus de 60% contre le diktat européen. Et pourtant les zélateurs de Bruxelles, relayés par la majorité des hommes politiques, apôtres soi-disant des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, de court-circuiter le résultat du referendum devenu de par son résultat, plébiscite. Quand bien même évoque t-on l'économie qu'il ne faut pas omettre les réalités sociales : c'est ainsi que Bruxelles impose à Athènes la fin de la retraite complémentaire aux plus démunis. Donc Bruxelles n'est pas simplement qu'une structure économique puisqu'elle influe sur le quotidien des peuples.

    Evidemment, le Système et ses sbires jubilent en France. Et la mise sous le tapis des 60% de non grecs peut être tout à fait mis en parallèle avec nos 55% de non français au traité de Lisbonne. N'ayons pas la mémoire courte et soyons solidaires du peuple grec. Mieux, il n'est pas impossible que d'autres peuples européens soient pour des motifs éventuellement différents, consultés dans les années qui viennent. Il me semble indécent, à tout le moins en ce qui concerne les Nôtres, de ne pas les soutenir le moment venu, au motif que leurs gouvernements seraient trop à droite ou trop à gauche. A cet égard d'ailleurs, la contestation du fait bruxellois n'est nullement politicienne. Aider les Grecs aujourd'hui ou les autres peuples par la suite demain, c'est favoriser le retour de la France souveraine lorsque le moment sera venu.

    Rappelons pour les plus jeunes notamment que l'Europe, aujourd'hui si arrogante, on ne l'entendait guère voici trois décennies. On la constate aujourd'hui omniprésente. Et parce qu'elle est elle à stature européenne, elle pourra - Horaces et Curiaces – mater successivement les différents pays européens les uns après les autres, dès lors où chacun d'eux revendiquera sa souveraineté. L'idéal serait donc un referendum permettant à tous les Européens de façon simultanée de s'exprimer, quant à la poursuite ou non de la politique européenne menée actuellement. L'issue ne ferait guère de doutes. Voilà pourquoi l'Europe de Bruxelles ne peut être démocratique. Voilà aussi pourquoi nous avons le devoir de révolte.

    Alain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuFyVEulVZHMQBVlje.shtml

  • Tsipras est en accord profond avec l’idéologie dominante au Parlement Européen

    Analyse de Bernard Antony sur le crise grecque :

    "Dernier mercredi, sur Radio-Courtoisie, j’ai réitéré ma conviction selon laquelle Alexis Tsipras ne voulait certainement pas que la Grèce abandonne l’euro, ni qu’elle sorte de « cette Europe-là ».

    Pourtant, comme je l’ai écrit un peu ironiquement ici, la sortie de la Grèce aurait pu avoir valeur d’exemple… 

    Je ne sais ce que vont dire aujourd’hui ceux qui ont imprudemment acclamé au Parlement Européen, comme les députés enthousiastes du Front National, alignés sur Philippot et Marine, ce personnage « gaucho-démago » d’Alexis Tsipras. Cette attitude n’est pas bonne pour la crédibilité du FN.

    Tsipras est en effet en accord profond avec l’idéologie dominante au Parlement Européen, nihiliste, « antiraciste », immigrationniste. Que des députés du FN ovationnent grégairement un personnage qui prône le « laisser entrer » en Europe via la Grèce, sans limite ni contrôle de foules de faux réfugiés mais vrais islamistes, c’est pour le moins affligeant. 

    Parmi les raisons essentielles de la position que j’avais résumée jadis par le slogan « sortons de cette Europe-là !», figurait bien sûr, en tout premier, la nécessité de s’opposer à ce que l’on appelle aujourd’hui avec raison « le grand remplacement » (...) 

    Comment un Tsipras peut-il ainsi prôner avec Syriza « l’accueil » sans limite de flux migratoires islamiques dûment encouragés par les Turcs ?Le peuple grec gagnerait à accorder à un tel dirigeant la retraite politique qu’il mérite sans attendre pour méditer sur l’inadéquation de l’idéologie et de la réalité." 

    Philippe Carhon

  • L’Union européenne de plus en plus contestée. Après la Grèce, l’Autriche ?

    Les mensonges s’effondrent les uns après les autres, et nos dirigeants sont plus que jamais contestés. Ne doutons pas que le ras-le-bol se fera aussi prochainement entendre en France.

    Partout en Europe, des voix dissidentes s’élèvent sur les questions essentielles : au Royaume-Uni, David Cameron entend consulter son peuple sur le maintien, ou non, du royaume dans une Union européenne qu’il estime vital de rénover ; en Hongrie, Viktor Orbán s’oppose virulemment à Jean-Claude Juncker sur la question de l’invasion migratoire en provenance des pays d’outre-Méditerranée ; enfin, les Grecs, menés par une coalition eurosceptique inédite réunissant des partis de gauche et de droite, ont refusé d’être colonisés financièrement, et sont désormais à deux doigts de sortir de la zone euro.

    Le référendum grec relatif au plan d’« aide » proposé par la BCE, avec le soutien des pays membres de la zone euro, et sur ordre occulte de Berlin, a été l’occasion d’un ignoble chantage de la part de la Troïka. L’Union européenne a agressé un État souverain, en organisant la fermeture des banques. Pourtant, le peuple grec n’a pas cédé, il n’a pas eu peur d’être forcé à sortir de la zone euro. Espérons même qu’il y soit désormais résolu. Nos dirigeants devront expliquer pourquoi la question d’une sortie de la Grèce de l’euro n’a pas été envisagée avant. Par la multiplication de plans d’aide, inutiles et injustes depuis 2008, ils sont les premiers responsables de la perte des sommes versées par les contribuables européens. Leur obstination malsaine à maintenir une fiction économique ne répondait qu’à des objectifs politiques inexpliqués et incompris, les mêmes objectifs qui président à l’organisation d’une immigration massive insupportable et subie : ne surtout pas remettre en question l’autorité des institutions européennes, et maintenir à tout prix l’euro partout dans la zone, y compris pour les nations qui ne peuvent pas, ou plus, se le permettre.

    Lire la suite

  • LMPT se désolidarise d’une manifestation pro-famille en Russie


    Certains participants d’une manifestation organisée à Moscou par le groupe Russie Unie (pro-Poutine) se sont promenés avec des drapeaux ressemblant à ceux de LMPT avec en sous-titre : La vraie famille (avec 3 enfants et pas 2).

    Andrey Lisovenko, l’un des responsables de Russie unie à Moscou, assure vouloir mettre en avant « la famille russe standard ». « Nous disons à la société et au monde entier que ce sont nos valeurs, explique-t-il face caméra. C’est comme ça que nous sommes, comme ça que nous vivons et comme ça que nous vivrons pour assurer notre descendance. »

    Sa ligne politique est encore plus juste dans le journal Izvestia (en russe). « C’est notre réponse au mariage homosexuel, à la parodie du concept même de famille, dénonce-t-il, cité par RT (en anglais). Nous devons prévenir la fièvre gay dans notre pays et soutenir les valeurs traditionnelles. »

    Rien de plus normal que le discours de cet homme politique russe.

     

    Beaucoup trop extrémiste pour Ludovine de la Rochère (présidente des restes de LMPT) qui se désolidarise immédiatement :
    « Nous nous désolidarisons de cette action« , affirme Ludovine de la Rochère. « Pour avoir le droit de reprendre notre logo, il faut signer une charte qui demande notamment d’être non partisan , aconfessionnel, et de condamner l’homophobie« .

    En somme, il faut être une merde pour adhérer à la charte de LMPT.

    Source

    http://www.contre-info.com/lmpt-se-desolidarise-dune-manifestation-pro-famille-en-russie#more-38683

  • Taisez-vous, Nicolas Sarkozy !

    De quelle légitimité morale Nicolas Sarkozy peut-il se prévaloir pour faire la leçon à Aléxis Tsípras ?

    Il y a une prétendue vérité qu’on répète partout, ici dans la rubrique commentaires, au journal télévisé et dans les couloirs de l’Assemblée nationale, et que je ne supporte plus parce qu’il s’agit d’un mensonge éhonté. Je veux parler de cette affirmation selon laquelle l’Europe a aidé la Grèce à hauteur de X ou Y centaines de milliards d’euros et que, maintenant, elle doit rembourser. La vérité est qu’en dehors des rétributions prévues par les traités sur les fonds structurels, l’Europe n’a jamais aidé la Grèce, jamais. D’emblée, mettons les choses au clair : si, demain, vous croisez un mendiant et vous lui donnez une pièce de cinq euros, vous l’aidez ; si vous lui dites que vous repasserez le lendemain et qu’il devra vous la rendre avec en sus quelques centimes d’intérêt, non seulement vous ne l’aidez pas, mais je gage qu’il vous enverra vous faire voir chez qui vous savez.

    Lire la suite

  • Entrevue #19: Entrevue avec Zippo autour de la Tana delle Tigri

    Nos envoyés très spéciaux sont revenus dans leur bagage avec une entrevue audio en italien d'Alberto Palladino, alias Zippo. Nous le remercions d'avoir répondu à nos questions et nous remercions Sébastien pour la traduction en direct. Vous trouverez ici la retranscription écrite.

    1) Zippo, nous te remercions de nous résumer ce qu’est la Tana delle Tigri ? 

    zippo-2.jpgLa Tana delle Tigri est née il y a sept ans à l’initiative de CasaPound et doit être perçu tout d’abord comme un événement métapolitique. Puis, cela a évolué avec l’organisation d’une soirée avec plusieurs concerts et une soirée sportive d’arts martiaux mixtes unique de MMA, aujourd’hui de niveau européen.

    2) Combien de personnes a rassemblé cette nouvelle édition?

    2000 visiteurs ont été comptabilisés sur le week end répartis le vendredi pour les combats libres et le samedi pour les concerts.

    3) En quoi la Tana delle Tigri est un évènement important dans la vie de CasaPound ? 

    Officiellement, la Tana est l’occasion de rencontrer des camarades de l’Europe entière autour de la musique et du sport.

    Officieusement, c’est une des opportunités pour la communauté de CasaPound présente dans toute l’Italie de rassembler les responsables régionaux et ceux du Blocco Studentesco, notre syndicat étudiant et lycéen. La Tana delle Tigri fait partie des deux ou trois occasions annuelles qui permet de rassembler les cadres et militants du mouvement afin de mettre en place des réunions de travail toute la journée. Il est difficile de parvenir à faire se rencontrer des militants d’environ 50 villes différentes.

    4) Cette année, d’où arrivent les militants ? Quelles nationalités ont été répertoriées ?

    Quasiment toute l’Europe est présente à la Tana delle Tigri. Nous avons pu croiser cette année des Français, des Tchèques, des Portugais, des Suisses, des Russes, des Ukrainiens, des Allemands, des Belges, des Espagnols, et même des Canadiens.

    5) Quelles sont les perspectives d’évolutions pour la Tana ?

    La Tana est née comme un projet quasiment amateur. D’année en année, la démarche s’est professionnalisée. Le but premier est d’atteindre un niveau d’excellence tant au niveau sportif que musical. Elle doit devenir un rendez-vous incontournable pour toutes les communautés militantes européennes.

    Virgile et Virginie / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Bientôt le « Printemps » européen ?

    Si la Grèce ne se soumet pas aux diktats de la Troïka, qui lui imposeront encore plus d'austérité jusqu'à engendrer une guerre civile, nous connaîtrons nous aussi (Espagne, Italie, France) un Printemps européen.

    L’épisode de la dette grecque pourrait être la partie cachée de l’iceberg. Une économie réelle qui a été pillée par une économie virtuelle si bien instrumentalisée par l’économie financière !

    Il convient de savoir que l’économie réelle, celle qui concerne les biens produits et les services dans le monde représente peu ou prou 73.000 milliards d’euros, soit 2 % de l’économie mondiale, et les 98 % ne sont qu’une économie qui ne produit rien, si ce n’est que des crises financières à l’instar de celle de 2008, dont on paie aujourd’hui l’addition.

    En d’autres termes, il existe deux économies différentes, l’une qui repose sur le travail des peuples, sur la sueur dépensée, et une autre que l’on pourrait qualifier d’économie artificielle, virtuelle, générée par des machines ou, plus précisément, des robots informatisés gavés d’algorithmes financiers.

    Lire la suite

  • L’idée choc étudiée en Islande : et si on retirait aux banques la capacité de créer de la monnaie ?

    Un rapport parlementaire islandais suggère de donner à la seule banque centrale le monopole de la création monétaire. Une vraie révolution, si l’idée était appliqué…

    Décidément, l’Islande est le pays de la créativité financière. Après avoir montré, en 2009, qu’il existait bien une alternative au transfert de la dette bancaire vers la dette publique, l’île nordique pourrait s’apprêter à réaliser une grande expérience monétaire.

    Le 31 mars dernier, en effet, le président du comité des affaires économiques de l’Althingi, le parlement islandais, Frosti Sigurdjonsson, a remis un rapport au premier ministre, Sigmundur Gunnlaugsson, sur la réforme du système monétaire islandais. Et c’est une véritable révolution qu’il propose.

     

    L’absence de maîtrise de la banque centrale sur le système monétaire

    Le rapport cherche en effet à réduire le risque de bulles et de crises dans le pays. En 2009, l’Islande a connu une crise très aiguë qui a fait suite à une explosion du crédit alimenté par un système bancaire devenu beaucoup trop généreux dans ses prêts et beaucoup trop inconscient dans sa gestion des risques.

    Ni l’Etat, ni la Banque centrale islandaise (Sedlabanki) n’ont pu stopper cette frénésie. « Entre 2003 et 2006, rappelle Frosti Sigurdjonsson, la Sedlabanki a relevé son taux d’intérêt et mis en garde contre une surchauffe, ce qui n’a pas empêché les banques d’accroître encore la masse monétaire. »

    Comment fonctionne le système actuel

    Dans le système actuel, ce sont en effet les banques commerciales qui créent l’essentiel de la masse monétaire, en accordant des prêts à discrétion. La banque centrale ne peut que tenter de décourager ou d’encourager, par le mouvement des taux ou par des mesures non conventionnelles, cette création. Mais la transmission de la politique monétaire aux banques n’est jamais une garantie.

    Malgré la hausse des taux de la Sedlabanki, la confiance et l’euphorie qui régnait en Islande au début des années 2000 a soutenu le processus de création monétaire. Lorsque la demande existe, rien ne peut empêcher les banques de prêter. Lorsqu’elle disparaît, rien ne peut les contraindre à le faire. Et souvent, ces mouvements sont excessifs, ce qui créé des déséquilibres, puis des corrections par des crises où l’Etat doit souvent venir au secours des banques. Et lorsqu’il faut faire repartir l’activité, les banques centrales ont souvent des difficultés à être entendue.

    Le cas de la zone euro en est une preuve. Il a fallu que la BCE use de moyens immenses, l’annonce d’un QE de 1.140 milliards d’euros, pour que le crédit commence à se redresser dans la zone euro et encore, de façon fort limitée pour l’instant.

     

    Une idée ancienne

    D’où cette idée centrale du rapport de Frosti Sigurdjonsson : ôter aux banques le pouvoir de création monétaire. Comme le souligne l’ancien président de l’autorité financière britannique, Aldair Turner, qui préface le rapport, « la création monétaire est une matière trop importante pour être laissée aux banquiers. »

    Cette idée n’est, en réalité, pas neuve. Après la crise de 1929, des économistes étatsuniens avaient proposé en 1933 le « plan de Chicago » qui proposait d’abolir la capacité des banques à créer par elle-même de la monnaie. Il avait eu un grand succès, mais pas de traduction concrète véritable.

    En 1939, l’économiste Irving Fischer, un de ceux qui avaient examiné de plus près la crise de 1929, avait proposé de transférer le monopole de la création monétaire à la banque centrale. James Tobin, Milton Friedman et d’autres ont également réfléchi sur ce sujet. Mais la proposition islandaise, que Frosti Sigurdjonsson présente comme « une base de discussion » pour le pays, est la première proposition de passage à un autre système qu’il appelle le « système monétaire souverain. »

    Décider de la création monétaire dans l’intérêt de l’économie

    Quel est-il ? Le rapport indique que l’Islande « étant un Etat souverain avec une monnaie indépendante est libre de réformer son système monétaire actuel, qui est instable et de mettre en place un système monétaire de meilleure qualité. »

    Dans ce système, seule la Banque centrale aura le monopole de la création monétaire, aucune couronne ne pourra circuler si elle n’a pas été émise par la Sedlabanki à l’origine.

    Cette dernière pourra donc faire évoluer la masse monétaire en fonction de ses objectifs « dans l’intérêt de l’économie et de toute la société. » Frosti Sigurdjonsson propose qu’un « comité indépendant du gouvernement prenne des décisions sur la politique monétaire de façon transparente. »

    La Banque centrale créera de la monnaie en accordant des prêts aux banques commerciales pour qu’elles prêtent ensuite des sommes équivalentes aux entreprises et aux particuliers, mais aussi en finançant des augmentations de dépenses publiques ou des exemptions d’impôts, ou encore par le rachat de dettes publiques. Pour empêcher la création monétaire par le système bancaire, deux types de comptes auprès de la banque centrale seront créés.

     

    Comptes de transactions et d’investissements

    Les premiers seront les « comptes de transactions. » Ces comptes représenteront les dépôts des particuliers et des entreprises. Les banques commerciales administreront ces comptes, mais ne pourront pas en modifier les montants. L’argent déposé sur ses comptes ne rapportera pas d’intérêt, mais sera garantie en totalité par la banque centrale.

    Un deuxième type de comptes, les « comptes d’investissements », sera créé en parallèle. Les agents économiques pourront transférer des fonds des comptes de transaction vers les comptes d’investissements. L’argent placé sur ses comptes seront investis par les banques et seront bloqués durant une période déterminée.

    Les banques pourront alors proposer à ceux qui placent leur argent dans ces fonds différents types de produits, notamment des produits risqués à haut rendement. Il s’agit concrètement de séparer autant qu’il est possible l’argent du crédit. Le risque lié au crédit ne disparaît pas, mais il est limité par l’obligation de ne prêter que l’argent déposé sur ces comptes d’investissements.

     

    Plus de Bank Runs

    Pour Frosti Sigurdjonsson, ce système permettra une gestion plus réaliste de la masse monétaire non plus dans l’intérêt des agents privés, mais dans celui de la collectivité. La garantie sur les dépôts permettra d’éviter une course aux guichets (Bank Run), sans réduire, du reste, la responsabilité de ceux qui auraient investi dans des produits à risque.

    Avec ce système, une séparation bancaire entre banque d’investissement et banque de dépôts n’est pas nécessaire, puisque l’activité de banque de dépôts sera garantie par la banque centrale. Du reste, la garantie implicite de l’Etat dont bénéficient les grandes banques disparaîtra d’elle-même.

    Gérer la transition

    Pour la transition, Frosti Sigurdjonsson propose de transférer les dépôts détenus dans les banques commerciales vers les comptes de transaction. Ce transfert se fera par l’émission d’une créance sur les banques qui sera détenue par la Sedlabanki et qui sera payée sur plusieurs années par les banques.

    Ce « passif de conversion » s’élèverait à 450 milliards de couronnes islandaises, soit 3,05 milliards d’euros. Cet argent issu des banques commerciales sera donc progressivement remplacé par de l’argent issue de la banque centrale. Dans cette phase de transition, les sommes versées par les banques pourraient servir soit à réduire la dette publique, soit à réduire, si besoin, la masse monétaire, par l’annulation d’une partie des fonds versés.

    Les problèmes posés

    Cette proposition ne règlera certes pas tous les problèmes. Certes, les prêts seront sans doute moins importants et la croissance de l’économie sans doute moins forte. Mais le projet est d’avoir une économie plus stable et, sur le long terme, tout aussi performante. Plutôt que de voir l’économie croître de 5 % par an, puis de corriger de 3 % ; on pourrait avoir une croissance stable de 2 % par an sans à-coup…

    L’indépendance du comité de la Banque centrale sera très hypothétique, car l’Etat sera une courroie naturelle de la création monétaire et un risque d’excès n’est pas, ici, à exclure, même si l’Etat peut aussi bien prétendre représenter l’intérêt général que ce comité indépendant.

    Mais une ambiguïté peut ici être problématique. Les liens avec les autres systèmes monétaires classiques pour une petite économie comme l’Islande sont encore à explorer. Matthew Klein, dans le Financial Times, a souligné également que ce nouveau système ne réduit pas le risque de financement d’investissements à long terme par des investissements à court terme qui avait été à l’origine de la crise de 2007-2008.

    Enfin, il ne s’agit là que d’une proposition. Le premier ministre a bien accueilli le rapport. Mais ira-t-il jusqu’à lancer un tel chambardement de grand ampleur ? Les Islandais seront-ils prêts à franchir le pas ? La discussion est, du moins, lancée.

    Notes :

    Lire (en anglais) le rapport du parlement islandais ici.

    La Tribune

    http://fortune.fdesouche.com/385859-lidee-choc-etudiee-en-islande-et-si-retirait-aux-banques-la-capacite-de-creer-de-la-monnaie#more-385859

  • L'opinion, l'Europe et les menaces du terrorisme

    Si j'en crois le Figaro en date de ce 8 juillet, dans la"Crise grecque : les Français font davantage confiance à Merkel qu'à Hollande."Certains pourraient y voir une avancée imprévue de l'idée européenne. Les jacobins et autres révolutionnaires qui criaient "à mort l'Autrichienne" doivent se retourner dans leurs tombes.

    Mme Merkel dès sa rencontre "au sommet" avec Hollande n'a pas manqué de souligner l'urgence de résoudre d'autres questions que la gestion, par ses interlocuteurs exaspérés, du démagogue Tsipras, continuateur du lamentable Cléon plus que du glorieux Thémistocle.

    La famille des peuples européens, se trouve en effet confrontée à des défis et des dangers que n'avaient vraiment prévus ni le traité de Rome de 1957, ni le traité de Maastricht négocié en 1992, ni le pacte de stabilité, etc. Certaines illusions du "soft power" et du mondialisme se sont dissipées. Nous savons tous que certains rêves dont on nous berce depuis des décennies relèvent de l'illusion.

    Même l'idée de la sous-traitance chinoise pourrait se dissiper plus vite que prévue, avec la crise boursière de Shanghaï.

    Les migrations massives et dramatiques, l'islamisme conquérant, le terrorisme représentent des dangers encore plus redoutables.

    L'Europe, au sens vrai de ce mot, va-t-elle donc enfin, face à de tels périls, se découvrir pour autre chose qu'une zone monétaire approximative ? Autre chose qu'une structure de subventions ?

    Sans doute se révèle-t-il toujours difficile, quand on vit au rythme de la démocratie d'opinion, de penser collectivement les mutations du monde. Les dirigeants politiques, à cet égard, n'échappent pas, bien au contraire, aux idées moutonnières de leurs administrés. Les progrès vertigineux de l'inculture y contribuent, d'ailleurs, aussi bien dans les palais nationaux que dans les plus humbles chaumières.

    Ne perdons jamais de vue, d'abord, que le terrorisme auquel nos pays sont confrontés de nos jours est celui de l'islamo-terrorisme… ce qui veut dire qu'il cherche à se légitimer par une référence particulière et par une identité millénaire que ses maîtres lisent à leur façon.

    Les racines du terrorisme telles que nous entendons ce mot aujourd'hui, au-delà de la Terreur "légale" de la révolution jacobine et de ses guillotines, la Terreur des attentats aveugles prend racine dans le nihilisme principalement russe, ayant germé chez les nihilistes et dans le cerveau destructeur de Netchaïev.

    Bien que Marx lui-même ait écrit à son sujet que : "Toute l’histoire de Netchaïev n’est qu’un abominable mensonge. - Lénine, lui, a pris pour argent comptant la légende du personnage.

    Bien que l'Internationale ouvrière ait déclaré en 1871 qu'elle n'avait "rien de commun avec la soi-disant conspiration de Netchaïev, et que celui-ci a traîtreusement usurpé et exploité le nom de l’Internationale"… c'est bien la paranoïa conspiratrice qui a traversé l'histoire du communisme, du trotskisme comme du stalinisme et leurs épigones dans les services secrets.

    Cette conspiration a inspiré à Dostoïevski son fondamental testament politique "Les Possédés/Les Démons". Et c'est bien elle, en dépit des réserves du marxisme officiel, qui a servi de matrice à la naissance du bolchevisme comme appareil fanatique de révolutionnaires professionnels.

    Lénine, admirateur de Netchaïev, a maintes fois théorisé la terreur sous ses diverses formes. Par exemple dans son discours au XIe congrès de 1922, il n'hésite pas à proclamer qu'il répond ainsi aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires end désaccord avec sa politique : "nous répondons : permettez-nous pour cela de vous coller au mur". Quelques jours auparavant il avait écrit à Kamenev : "c'est une très grande erreur de penser que la NEP a mis fin à la terreur. Nous allons encore recourir à la terreur et à la terreur économique".

    Le bolchevisme lui-même n'a cependant encore recours ni aux attentats aveugles ni au type de violence que nous appelons aujourd'hui "terroriste". Mais l'appareil communiste légitime la violence la plus extrême qu'il fera évoluer, plus tard, dans le contexte de la résistance après 1941 et de la guerre révolutionnaire.

    Or la pratique actuelle va se généraliser à partir de deux dates.

    La première est la conférence de La Havane de 1966. Celle — ci reprend le flambeau de "la lutte des peuples de l'orient" sous le nom de Tricontinentale. L'instrumentalisation de la question palestinienne, que ces appareils ne se proposent certes pas de résoudre, mais au contraire d'attiser, va remettre en selle la grande idée de la conférence de Bakou de 1920 : convergence du communisme international et des nationalismes musulmans. Les prétextes de ces derniers sont devenus les références communes avec le pacte de Badawi, mis en place sous l'égide du KGB en 1972.

    Nous les avons connus pendant la guerre d'Algérie, où les précurseurs de Daësh égorgeaient leurs victimes dans les conditions atroces que nous connaissons. Difficile, de ce point de vue, de faire confiance pour les combattre aux continuateurs des porteurs de valise. Oublier l'Histoire c'est se condamner à perdre toutes les guerres.

    http://www.insolent.fr/