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Europe et Union européenne - Page 925

  • Économie de l’ombre : Le trou noir de l’Union Européenne

    Sur le fond des derniers évènements en Ukraine, où la population est en train de défendre de manière peu civilisée sa volonté de devenir « un pays européen civilisé », je me suis intéressé à « l’économie de l’ombre » en Union Européenne. Les experts de Bruxelles ne cachent pas que l’économie de l’ombre est stable dans l’UE et son volume est estimé aujourd’hui à 2,2 trillions d’euros.

    L’économie informelle est très prospère en Bulgarie, en Roumanie et dans les pays méditerranéens. La Grèce et l’Italie sont les leaders dans ce secteur. Les experts plaisantent en disant que si à Rome, les acteurs de l’économie de l’ombre étaient obligés de payer les impôts dont ils sont redevables, le problème de la dette d’Italie serait résolu. Ce secteur représente entre 21% et 30% en Italie, selon les estimations diverses.

    L’économie de l’ombre est surtout répandue dans le bâtiment, les services, l’agriculture et la pêche. Personne n’a jamais essayé de comprendre ce qu’il en est dans le secteur du spectacle et du divertissement. A l’exception des vedettes du show-biz qui paient régulièrement leurs impôts, la situation fiscale du reste du secteur reste floue.

    L’« économie de l’ombre » dans l’Union Européenne – c’est un espace vaste, dans lequel l’essentiel de la fraude, ce ne sont pas des infractions pénales graves. On n’y vend pas de la drogue, on ne s’y occupe pas de proxénétisme, on n’y effectue pas des braquages des banques.
    Ce secteur tire ses bénéfices essentiellement du contournement par des moyens divers de la régulation fiscale afin de ne pas payer les impôts. Ce moyen est utilisé non seulement par les hommes d’affaires riches, ou des personnalités politiques influentes.

    Les retraités, les femmes au foyer, et les fonctionnaires qui sont persuadés qu’ils touchent un salaire trop bas pour le travail qu’ils effectuent, se servent aussi de ce système. Le Portugal est deuxième en matière de contournement de la législation fiscale, derrière l’Italie.

    Toutefois ce sont les Grecs, qui occupent stablement la première place dans ce palmarès, l’économie de l’ombre occupant une place importante dans leur pays depuis quelques années. 40% de la production et des services en Grèce font partie de l’économie de l’ombre.

    Les anciens signataires du pacte de Varsovie qui ont été acceptés récemment au sein de l’UE, ont rapidement réalisé que l’économie de l’ombre présente de très bonnes possibilités pour augmenter le niveau de vie de leur population. C’est pourquoi les gouvernements de ces pays se sont rués vers le capitalisme, en évitant toutefois de payer les impôts.

    Il est difficile de calculer au centime près l’ampleur de l’économie de l’ombre dans l’UE. A Bruxelles, les fonctionnaires font des estimations en se basant sur la comparaison des revenus et des dépenses de la population des pays membres de l’UE. Si les dépenses dépassent les revenus, cela veut dire qu’une partie des revenus n’a pas été déclarée.

    Récemment, le journal français Le Monde a dévoilé la composition de l’économie de l’ombre dans toute l’Union Européenne. Selon les calculs du quotidien, en tout 66,5% des employés travaillent au sein de l’Union sans statut légal. Ils sont occupés dans le bâtiment, l’agriculture et les services (ménage, travaux domestiques). Les revenus qui ne sont pas déclarés aux services des impôts (issus du commerce au détail, les revenus des bars et des discothèques, les services de taxi, etc.) représentent les 33,5% restants.

    En prenant pour échantillon les activités en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Pologne et en Roumanie, on peut découvrir que la prévalence de « l’économie de l’ombre » représente dans chacun de ces pays près de 35% pour le bâtiment, 25% pour le commerce de gros et de détail, et presque 20% pour le secteur hôtelier et la restauration.

    Les experts estiment que les liquidités sont le principal vecteur de développement de l’économie de l’ombre. Dans les pays développés, où les systèmes de paiement électronique sont mis au point, les transactions non déclarées sont beaucoup moins répandues. Les consommateurs règlent leurs achats à l’aide des systèmes électroniques de paiement.

    Quant à la Croatie, la Bulgarie et la Roumanie, ce sont les pays, où la population préfère l’argent liquide, et de nombreux secteurs d’économie sont touchés par les « transactions au noir ».

    En Allemagne, avec un volume de PIB de 2,566 trillions d’euros, le volume de l’économie de l’ombre est estimé à 351,6 milliards d’euros (13,7%). En France, avec un PIB de 2,001 trillions d’euros, 220,2 milliards d’euros sont générés « au noir » (soit 11%).

    Quant à la Grande-Bretagne, avec un PIB de 1,728 trillion d’euros, 190 milliards d’euros représentent le secteur de l’ombre (soit 11%). En Italie, avec 1,589 trillion d’euros de PIB, ce secteur atteint 21,2% soit, 336,8 milliards d’euros.

    L’Europe est la plus grande économie mondiale. Et si Bruxelles ne trouve pas de remède pour vaincre ce fléau, l’économie illégale pourrait finir par provoquer l’effondrement de l’Union Européenne.

    Contre l’économie au black, le Portugal lance la tombola fiscale

    Pour inciter les Portugais à ne plus resquiller la TVA, le gouvernement va instaurer… une tombola. Chaque semaine, une facture gagnante sera tirée au sort. Pour participer ? Cesser de faire ses dépenses de consommation courante au black. Au Portugal, l’économie parallèle c’est plus du quart du PIB.

    Un café et bingo ? Au Portugal, aller prendre son petit noir matinal au bar du coin pour accompagner sa tartine ou son gâteau avant le bureau va bientôt pouvoir rapporter gros. Par exemple, une voiture. Pour tenter de limiter l’économie parallèle, le gouvernement a en effet imaginé tirer au sort des factures “gagnantes”. Pour participer à cette drôle de tombola, et c’est là l’astuce, il vous faudra demander au commerçant une facture et lui fournir votre numéro d’identité fiscale.

    Fractionner les factures pour multiplier les chances?

    La facture de la chance“, c’est le nom du tirage au sort, n’est pas une invention portugaise. Le principe existe déjà en Amérique Latine, au Brésil notamment, et en Chine. En Europe, cette pratique destinée à rendre les contribuables plus honnêtes vis-à-vis du fisc n’avait été mise en œuvre qu’en Slovaquie.

    Pour les consommateurs, l’opération n’est pas compliquée. Ils ne sont pas obligés de conserver copie de la facture puisqu’en principe, la caisse enregistreuse du commerce est dotée du logiciel qui permet de communiquer directement les données au fisc. Une obligation depuis le 1er janvier 2013 qui a obligé de nombreux petits commerces à faire un saut coûteux dans la modernité. A noter que si l’on veut être exclu du tirage au sort, il faut en faire expressément la demande aux impôts.

    Le gouvernement doit encore préciser le cadre du tirage au sort, en établissant un plancher minimum, 2 ou 5 euros de consommation par exemple -au comptoir il faudra boire deux cafés accompagnés d’une pâtisserie!-, ou en décidant de faciliter le cumul des sommes dépensées sur une seule facture. Sans doute sera aussi autorisé un fractionnement des grosses factures pour augmenter les chances du contribuable au tirage au sort…
    “Les Portugais adorent les jeux de hasard”

    Pour que les Portugais se prennent au jeu, il y aura soixante tirages au sort par an, soit un par semaine, plus des extras.

    Je ne pense pas que ça va changer les mentalités. Les gens vont adhérer sans doute, après tout, on leur fait miroiter un cadeau, et les Portugais adorent les jeux de hasard. Mais il n’y a pas de lien direct entre les prix qu’on peut gagner au tirage au sort et la lutte contre la fraude fiscale“, estime Marisa, employée administrative actuellement au chômage.

    Les lots attribués par tirage au sort ne seront jamais financiers, mais des biens de consommation et d’équipements. On évoque comme premier prix une voiture, et les bruits courts déjà selon lesquels il s’agirait de voitures de luxe…

    Mais il n’est pas prévu un tirage au sort pour l’essence et l’assurance !“, ironise un internaute. “À quoi servira une voiture, et de plus luxueuse, si on n’a pas de quoi l’utiliser ?“, se demande un autre. En effet, on estime qu’en raison de la crise environ un tiers des véhicules en circulation au Portugal sont immobilisés faute de pouvoir acheter l’essence et payer les autoroutes.

    Contourner la hausse de la TVA

    La toile relaie aussi le mécontentement de ceux qui y voient une de ces mesures symboliques destinées à faire oublier l’énorme ponction fiscale instaurée sous couvert d’austérité.

    Entre 2012 et 2013, la pression fiscale a augmenté de 35% au Portugal, le pays est champion d’Europe. Beaucoup s’interrogent aussi sur l’impact réel de ce type de jeu, et estiment que seul l’allégement de cette pression fiscale pourrait réduire les paiements au black. D’autres rejettent l’idée d’un clientélisme d’un nouveau genre, où celui qui consomme le plus peut gagner plus s’il a de la chance.

    Beaucoup de commerçants ont commencé à proposer ‘avec ou sans facture’ lorsque les taux de TVA ont augmenté. Et pour le directeur adjoint du magazine l’Expresso, spécialiste des questions économiques, “lorsque l’on sait que de nombreux produits se sont vus appliquer une TVA de 23% d’un jour à l’autre là ou elle était de 13 ou même 6 %, on peut comprendre la manœuvre. L’économie parallèle ne naît pas par hasard“.

    Le projet de loi qui doit être validé ce jeudi par le conseil des ministres est clair: il s’agit de “prévenir la fraude et l’évasion fiscale, en valorisant l’initiative des contribuables pour exiger des factures prouvant la réalisation d’une transaction tributaire sur le territoire national“.

    Avec cette mesure, le gouvernement espère faire rentrer dans les caisses entre 600 et 800 millions d’euros, ce qui est loin d’être négligeable.
    L’économie informelle ? 27% du PIB portugais

    Pourtant, ce n’est pas à ce niveau qu’à lieu la plus grande évasion fiscale, mais bien au niveau des grandes entreprises et des professions libérales, catégories exclues, comme les PME, du tirage au sort.

    Et la création de la “facture de la chance” intervient justement au moment ou le Portugal se fait épingler par la Commission européenne. Bruxelles, dans son rapport sur la lutte contre la corruption publiée le 2 janvier, estime “qu’il n’y existe pas de stratégie nationale en vigueur contre le fléau“.

    Interrogée à ce sujet Paula Teixeira da Cruz, ministre de la justice, met en avant les améliorations enregistrées par la Commission européenne:

    Nous sommes en train de doter la Police Judiciaire de nouveaux moyens. Quant à l’enrichissement illicite et la fraude de haut niveau, j’en fais une affaire personnelle et je suis particulièrement déterminée à lutter contre“.

    Selon un document portugais, seulement 8,5% des 825 enquêtes pour corruption entre 2004 et 2008 ont abouti à un procès. Et 6% des cas seulement se sont conclus par une condamnation. Le sentiment d’impunité pour les gros bonnets jamais épinglés n’encourage guère les Portugais à “moraliser” leur attitude.

    Quant à la “facture de la chance”, la ministre de la justice elle-même doute que cela puisse, à un niveau global, résoudre la question de la fraude. Mais la mesure à un pouvoir symbolique important.

    “Ce type de mesure à l’avantage d’inciter les citoyens à ne pas passer un pacte avec l’économie parallèle”, estime Paula Teixeira da Cruz.

    Reste que le débat sur l’aggravation de la situation économique et l’augmentation dans le même temps de l’économie parallèle n’a pas lieu au Portugal. Le poids de l’économie parallèle a augmenté de 4% entre 2011 et 2012, soit 27% du PIB du pays. Quelque 44 milliards d’euros de manque à gagner pour l’État, soit pratiquement la moitié de ce que le Fonds monétaire international et l’Union européenne ont prêté au Portugal dans le cadre du programme d’ajustement économique.

    La Voix de la Russie et My Europe

    http://fortune.fdesouche.com/332395-economie-de-lombre-le-trou-noir-de-lunion-europeenne

  • On a enfin trouvé de gentils nazis !

    Svoboda, nous dit Médiapart, parti national-socialiste (nazi), qui encadre l’insurrection ukrainienne d’Euro-Maidan, a été soutenu par l’UE et par plusieurs politiciens américains. Ce parti vient d’entrer dans le gouvernement d’Arseni Iatseniouk, chef de l’opposition.

     

    Svoboda est pro Européen par nostalgie du grand Reich. Le signe de reconnaissance de cette formation est le même que celui de la division Das Reich qui s’illustra dans nos contrées à Oradour et dans le Vercors.

    Mais selon Kouchner ou BHL, ces gens sont marginaux, certes nationalistes, mais rien à voir avec les nationalistes français qui eux, sont de la pire espèce. Pour qu’ils trouvent grâce à leurs yeux et à ceux des média (que je trouve très modérés soudainement à leur propos) il faut bien qu’ils y aient quelque chose que les autres n’ont pas. Certes, ils n’ont pas soutenu la « manif pour tous » qui a fait des émules dans toute l’Europe, c’est un bon point pour eux, mais est-ce suffisant ?

    En France, être simplement nationaliste, voire même simplement patriote et attaché à quelque tradition, c’est aussitôt être d’extrême droite et donc nazi et donc infâmant. Mais, en Ukraine, il semble que ce soit assez bien porté et toléré par les instances internationales, pourtant bien souvent moralisatrices en matière d’humanisme éthéré.

    Quand le commissaire européen, madame Ashton trouve naturel de poser en photo avec le parti Svoboda, elle rend hommage aux nazis ukrainiens qui ont donné l’assaut au parlement de Kiev et sans qui le dictateur serait encore au pouvoir. Ceux là sont donc de bons nazis : Ils sont, non pas pour l’Europe de Bruxelles dont ils n’ont que faire, et qui n’est en l’occurrence qu’un vecteur politique, mais pour l’OTAN. Et ça, aux yeux de l’état profond de l’ « Empire », c’est de l’or !

    Ce parti d’allumés qui saluent, non pas en faisant une quenelle, ce qui a le don d’énerver BHL, mais carrément avec le bras levé hitlérien, que notre « philosophe » en chemise trouve quand même plus sain, est donc engagé dans un combat géostratégique qui vise à déstabiliser, l’influence russe dans cette région. On est loin du combat pour la démocratie.

    Mais du coup tout s’éclaire : A chaque fois qu’il y a des troubles dans un pays (rappelons la litanie des « printemps arabes ») il y a toujours un groupe armé, mieux entrainé que les autres, plus radical qui prend rapidement la tête des émeutiers. Toutes ces révolutions ont abouti au chaos, à la ruine, aux deuils innombrables et à la misère des peuples maltraités. Mais d’insupportables dictatures, dont la particularité la plus énervante était leur attachement à l’indépendance, tombaient livrant le pays aux clans guerriers et à l’anarchie meurtrière.

    Quand on prononce le mot OTAN, je ne puis m’empêcher d’entendre en écho : CIA.

    Vous voyez où je veux en venir ?

    Allons, je suis certainement paranoïaque !…Imaginer que la CIA ait pu entrainer, former en son sein et téléguider des commandos Islamistes au Moyen Orient et des Nazis en Ukraine, là, c’est vraiment aller trop loin. Et puis chacun sait que les vrais méchants sont du côté de Poutine.

    Olivier Perceval - Secrétaire général de l’Action française

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?On-a-enfin-trouve-des-gentils

  • Interview de Pascal Marchand, spécialiste de la géopolitique de l'Europe et de la Russie

  • Europe : la famille diluée dans les droits de l’homme

    Ex: http://www.zejournal.mobi
    Dans un arrêt rendu le 7 novembre 2013, la CEDH a estimé que deux hommes adultes vivant séparément devaient bénéficier de la protection accordée aux familles dans le cas particulier où ils entretiennent une relation homosexuelle stable. Selon cette nouvelle conception du droit, ce n’est plus la famille qui précède l’État, mais la famille qui procède de l’État.
    La Cour européenne des droits de l’homme (la cour) affirme dans l’arrêt Vallianatos et autres c. Grèce (n° 29381/09 et 32684/09) que, dorénavant, lorsqu’un État européen légifère en matière de famille, il « doit choisir les mesures [...] en tenant compte de l’évolution de la société ainsi que des changements qui se font jour dans la manière de percevoir les questions de société, d’état civil et celles d’ordre relationnel, notamment de l’idée selon laquelle il y a plus d’une voie ou d’un choix possibles en ce qui concerne la façon de mener une vie privée et familiale » (§ 84).
    La Cour veille ainsi à ce que les États européens adaptent leur législation à (sa propre perception de) l’évolution des mœurs. Cet arrêt marque une étape nouvelle dans la dissolution accélérée de la définition juridique de la famille qui, de réalité biologique et institutionnelle, est devenue une notion extensible jusqu’à l’incohérence.
    [...]
    La Cour de Strasbourg ne fait pas que suivre l’évolution des mentalités, elle la précède et l’oriente souvent, servant de « guide » aux juridictions et législateurs nationaux.
    Ce pouvoir de définition de la réalité, qui dépasse les limites du pouvoir d’interprétation des normes, la Cour l’a aussi appliqué aux termes homme et femme. Elle a en effet déclaré, afin d’étendre à une personne transsexuelle le droit de se marier avec une personne de même sexe biologique, qu’elle « n’est pas convaincue que l’on puisse aujourd’hui continuer d’admettre que ces termes impliquent que le sexe doive être déterminé selon des critères purement biologiques » (Goodwin, 2002 § 100).
    Homme et femme sont redéfinis comme désignant le sexe psychologique, social ou biologique, c’est-à-dire le « genre ». Ainsi, la famille, et même le sexe, ne sont plus des réalités tangibles sur lesquelles le droit peut se fonder avec stabilité, mais des « notions » relatives et dynamiques définies par un droit devenu lui aussi relatif et dynamique. En acquérant le pouvoir de redéfinir la réalité – la norme juridique remplace la réalité comme critère de vérité (sociale) — le droit devient ainsi l’instrument privilégié de l’ingénierie sociale. Cette redéfinition juridique de la réalité ne laisse aucune place à la contestation morale car elle prétend dire ce qui est, et plus encore, elle prétend être ce qui est.
    Selon la pensée originelle des rédacteurs de la Convention et des autres grands textes d’après-guerre, la famille constitue la société dont émane l’État, elle précède donc l’État qui est au service de la société, tandis que selon la conception nouvelle, la famille procède de l’État : c’est l’État qui, par son emprise sur la société, redéfinit la famille conformément à la pensée dominante.
    Ce changement de perspective témoigne du détournement contemporain de la théorie des droits de l’homme : fondée initialement sur un humanisme jusnaturaliste, elle est devenue aujourd’hui un instrument privilégié de mise en œuvre de l’individualisme libéral. Un individualisme libéral qui, par un paradoxe ironique, renforce l’emprise de l’État sur les individus en échange de la promesse d’une plus grande liberté.
    - Source : Liberté Politique
    http://euro-synergies.hautetfort.com/index-1.html

  • Plus de huit Français sur dix jugent l'Europe peu ou pas efficace

    Quatre-vingt-trois pour cent des Français jugent que l'action de l'Europe est peu ou pas efficace, en hausse de 8% par rapport à février 2013, selon un sondage BVA publié samedi par Le Parisien/Aujourd'hui en France, alors que l'élection européenne a lieu en juin prochain.
    Selon ce sondage, 57% des personnes interrogées pensent que l'action de l'Union européenne est "peu efficace" et 26% estiment qu'elle ne l'est "pas du tout". Quinze pour cent estiment que cette action est "assez efficace" tandis qu'1% des sondés la voient "très efficace". Un pour cent ne se prononcent pas.
    Par ailleurs, 58% des personnes interrogées affirment qu'il ne voteront pas à l'élection européenne "en fonction du gouvernement" (51%en 2009), 30% le feront pour "sanctionner le gouvernement" (24% en 2009) et 10% pour le soutenir (20% en 2009). Deux pour cent des sondés ne se prononcent pas.
    Sondage réalisé par internet pour les Entretiens européens d'Enghein, de l'Iris, auprès d'un échantillon de 972 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAuVFZyFZWZRauZCJ.shtml
    Source : Le nouvel observateur : http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20140308.AFP1768/thailande-six-trafiquants-de-drogue-presumes-abattus.html

  • Une Europe sans la France (suite)

    Une Europe sans la France (suite)

     

    Polish-Prime-Minister-Donald-Tusk-R-an-3-Sur la photo :

    Angela Merkel à Varsovie le 12 mars, rencontre le Premier ministre polonais Donald Tusk. Titre de Die Welt :
    "Le tandem germano-polonais contre Poutine".

    J'avais autrefois entendu parler d'un "couple" franco-allemand,

    puis d'un "groupe de Weimar" élargi à la Pologne.

    Où était M. Fabius ?
    De quoi s'occupe Hollande ?
    De l'éviction de Taubira du gouvernement ?

    http://www.insolent.fr/

  • JRE : Grande manifestation le 22 mars à Cologne avec Farida Belghoul, Alain Escada et Béatrice Bourges pour soutenir les familles allemandes

    Le mouvement des JRE, à travers un communiqué, appelle à participer à une grande manifestation le 22 mars à Cologne pour soutenir les familles allemandes qui luttent aussi contre des cours d’éducation sexuelle dans les écoles primaires.

    « Farida Belghoul, au nom du mouvement JRE, vous appelle à participer à une grande manifestation en Allemagne pour soutenir les familles allemandes qui se battent elles aussi pour sauver leurs enfants d’une sexualisation précoce mise en œuvre à l’école.

    Cette manifestation est organisée par l’association « Besorgte Eltern », en français : « Parents inquiets », fondée par Mathias Ebert.

    Elle aura lieu le samedi 22 mars 2014 à Cologne. Rendez-vous à 14h, sur la Roncalliplatz, près de la cathédrale de Cologne, pour en finir avec la sexualisation précoce et la théorie du genre dans les écoles !

    Farida Belghoul, porte-parole des JRE sera présente à Cologne, ainsi que Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français, et Alain Escada, président de l’Institut Civitas.« 

    Ce communiqué rappelle que la situation des familles allemandes est beaucoup plus compliquée qu’en France et que certains parents ont déjà fait de la prison:

    « L’école à la maison a été interdite en Allemagne par le IIIe Reich. C’est à partir de cette loi inique que les parents se voient attribuer amendes et peines de prison quand leurs enfants sont retirés de ces cours dans la perspective de les protéger de ces séances inconcevables, malsaines et traumatisantes.

    Certains enfants allemands très jeunes n’ayant pas pu supporter le déballage d’une telle pornographie se sont même évanouis en classe.
    Le 22 mars 2014, allons jusqu’à Cologne pour soutenir ces familles martyrisées et continuons le combat en France pour sauver nos enfants de l’idéologie du genre !

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  • L'Allemagne, future puissance européenne tournée vers l’Est ?

    Conséquence de l’affaire Ukraine-Crimée
    Que se passe-t-il ? L’Otan ne forme même plus des officiers loyaux dans ses cours ! Les nouvelles autorités euro compatibles de Kiev voient, en effet, leur armée se réduire de jour en jour.
    Hier, c’était le chef de la marine ukrainienne, l’amiral Denis Berezosvki, qui prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée. Puis, le gouvernement de Crimée a annoncé le ralliement de la 204e brigade d’aviation de chasse des forces aériennes d’Ukraine dotée d’avions de chasse MiG-29 et d’avions d’entraînement L-39. Selon les autorités de Crimée, 800 militaires déployés sur la base aérienne de Belbek sont passés dans le camp du « peuple de Crimée ». Au total 45 avions de chasse et 4 avions d’entraînement se trouvent sur l’aérodrome. Précédemment dans la journée, les autorités de Crimée avaient annoncé que plus de 5.000 militaires des troupes de l’Intérieur, du service de garde-frontière et des forces armées d’Ukraine étaient passés aussi sous leur commandement. On parle donc de 22.000 militaires ukrainiens et plusieurs dizaines de systèmes de missiles sol-air S-300, passés sous l’autorité du gouvernement de la République autonome de Crimée. C’est pour Poutine, sans faire même couler le sang, un exploit et, pour l’Otan, un sérieux revers et surtout un beau manque de loyauté après tous les cocktails servis !
    Ainsi, toute la journée du 4 mars, on a suivi de part et d’autre la frégate Hetman  Sahaydachny, vaisseau amiral des forces navales d’Ukraine, entrer dans le détroit des Dardanelles. Quel pavillon battait-elle ? Pavillon ukrainien ? Pavillon russe ? A un moment, la presse russe avait indiqué que la frégate  refusait de suivre les ordres de Kiev et arborait le pavillon de Moscou. De son côté, le ministère de la Défense ukrainien démentait les allégations selon lesquelles le Hetman Sahaydachny aurait pris le parti de la Russie. On en est donc là à une guerre de pavillons en mer Noire !
    Craignant un coup d’Etat comme à Kiev, les habitants de Crimée ont créé des comités d’autodéfense et pris le commandement des unités militaires locales. Le Conseil suprême de Crimée avait déjà décidé, fin février, de tenir un référendum sur l’élargissement des pouvoirs de la République autonome ukrainienne de Crimée. Initialement fixée au 25 mai, la date du référendum a depuis été avancée au 30 mars. Par ailleurs, le premier ministre de Crimée, Sergueï Aksenov, a renouvelé sa demande d’aide légitime et légale au président russe Vladimir Poutine. L’Otan quant à elle ne devrait pas intervenir en Crimée, mais selon le politologue russe Alexandre Douguine, une filiale d’Academi (les ex-Blackwater d’Irak), Greystone Limited, aurait déjà débuté son déploiement en Ukraine. Les mercenaires arriveraient par groupes, en civil, avec de lourds paquetages, à l’aéroport de Kiev, d’où ils seraient envoyés vers Odessa. C’est eux que l’on évoquait hier.
    L’Allemagne nouvelle puissance européenne d’équilibre
    Que se passera-t-il ? Les médias surenchérissent et dramatisent mais cela s’éclaircit et rappelle ironiquement l’épopée syrienne terminée par une victoire diplomatique russe et une humiliation des Etats-Unis et de la France. La France menace la Russie de sanctions, mais Laurent Fabius est  coincé: la Russie lui a fait immédiatement savoir, par ambassadeurs interposés, que cela entraînerait de facto la suspension immédiate de ses contrats militaires avec Paris, soit la suspension immédiate de la commande faite à la France en 2011 de deux bâtiments BPC (bâtiment de projection et de commandement) de type Mistral, plus une option pour deux autres. La France à genoux économiquement n’a plus les moyens de ses menaces.
    Petit à petit, l’unanimité européenne face à la Russie se lézarde. Londres est de plus en plus eurosceptique et pense aussi à son économie : qui paiera la partition de l’Ukraine ?
    Londres tient un double langage. Alors que David Cameron menaçait Vladimir Poutine il y a quelques jours de «conséquences économiques, politiques, diplomatiques et autres» (sic), une note confidentielle du Ten Downing Street a fuité permettant réellement de douter de sa sincérité. On y lit que le Royaume-Uni «ne doit pas, pour l’instant, soutenir de sanctions commerciales contre la Russie ou lui bloquer la City». Le texte recommande également de «décourager» toute discussion de représailles militaires notamment à l’Otan !
    Au sein de l’Union européenne, ce sont donc les Allemands devenus pro-russes qui mènent la danse ! Pourquoi ? L’Allemagne est d’abord le premier exportateur vers la Russie. 35% du gaz et 35% du pétrole consommés en Allemagne viennent de Russie. L’Allemagne sait que la Crimée est, pour la Russie, non négociable. Comment ne pourrait-elle pas le savoir ? Enfin, et ce n’est pas négligeable dans les relations internationales, l’Allemagne n’a pas apprécié les propos de Nuland mais surtout l’espionnage par Prism des conversation téléphoniques d’Angela Merkel. N’oublions pas qu’Angela Merkel parle russe (Poutine parle aussi couramment allemand) et qu’elle a été élevée en RDA. Elle connaît presque intimement le caractère et la valeur de chef d’état de Poutine.
    La crise ukrainienne risque d’avoir par ricochets un drôle d’effet collatéral, un effet choc pour l’Union européenne. Elle accélère le rapprochement à l’est de l’Allemagne, une Allemagne qui se tournera donc de plus en plus vers l’Est et non vers la France. Or, sans le couple franco-allemand, l’UE n’est plus rien. Il est inutile de rappeler les liens historiques entre l’Allemagne et la Russie et d’évoquer ici la reconnaissance allemande toujours forte envers l’Union soviétique de Gorbatchev qui a rendu possible la réunification. Les liens entre l’Allemagne et la Russie sont naturels et stratégiques: la Russie est maintenant incontournable pour l’Allemagne puissance. Enfin, le potentiel des relations économiques avec la Russie est pour l’Allemagne sans commune mesure  avec ce qu’elle peut attendre maintenant de son partenaire français en voie de paupérisation et de déliquescence manifeste. Tous les politiciens et les hommes d’affaires allemands en sont bien conscients. Ils misent maintenant tous sur l’essor d’un marché à l’Est qu’ils connaissent en plus très bien. La partition de l’Ukraine pourrait même être carrément négociée secrètement avec la Russie, la partie non russophone offrant ainsi à Berlin sur un plateau d’argent une main-d’œuvre très bon marché et plus proche de la main-d’œuvre chinoise qui, par ailleurs, se renchérit !
    Alors, la France dans tout ça ?...
    Le porte-parole du Quai d’Orsay sait-il au moins que la pointe extrême de la Crimée abrite Sébastopol, le grand port militaire russe fondé par Catherine II en 1783 ?  Sans doute mais il feint l’ignorance pour tomber dans la caricature grossière et outrancière de Poutine. Dans toute la crise, la France a été  indécrottable dans l’idéologie, avec Bernard-Henri Lévy, l’émissaire à peine voilé de Fabius.
    La France n’a en fait plus aucune vision des relations internationales sauf des obsessions idéologiques, des idées fixes. C’est là l’effondrement des compétences diplomatiques, pour paraphraser le texte de notre collaborateur Raoul Fougax. Il en va de même aux Affaires étrangères comme à l’Intérieur ou à l’Education. La France voit des Hitler partout, même sous les sofas des ambassadrices ! Elle ne peut du coup rien récolter sauf quelques lauriers jaunis pour les Droits de l’Homme. La France s’est ainsi coupée de l’Allemagne pragmatique. C’est donc l’Allemagne et non la France qui conforte à l’Est sa place d’interlocuteur européen privilégié de la Russie.
    Michel Lhomme, 05/03/2014
    Source :  Metamag.fr
    http://www.polemia.com/lallemagne-future-puissance-europeenne-tournee-vers-lest/

  • Roumanie : Ruée sur les terres agricoles avec la bénédiction de l’Union européenne

    Paradis agricole, la Roumanie est de plus en plus convoitée par les investisseurs étrangers, au risque de voir ses terres arables lui échapper. Attirés par des terres grassement subventionnées par les aides européennes et une main d’œuvre bon marché, de nombreux Européens, mais aussi des Libanais ou des Qataris, s’y sont installés ces dernières années.

    Bruxelles nie tout accaparement des terres: la venue des investisseurs étrangers ne serait que la suite logique de l’intégration européenne. C’est bien pourtant une nouvelle forme de spoliation qui s’est mise en place, avec la complicité, au moins tacite, du gouvernement roumain.

    Avec 10 millions d’hectares de terres arables à bas prix – l’équivalent de la superficie du Portugal ou de la Hongrie – la Roumanie, cinquième surface agricole de l’Union européenne, attire forcément. Notamment les entreprises agro-alimentaires, comme les groupes français Limagrain, Guyomarc’h, Bonduelle, Roquette, Bongrain et Invivo. Ou les fonds d’investissement Agro-Chirnogi (Liban) ou Velcourt SRL (Grande-Bretagne).

    En Roumanie, l’agriculture est faite de paradoxes. La terre roumaine est à la fois la plus riche et la moins chère d’Europe. Elle est noire, grasse, fertile, riche en humus. En 2012, elle s’achetait encore autour de 2.500 euros l’hectare, contre 5.400 en moyenne en France, ou dix fois plus au Danemark. A l’Ouest du continent, les terres disponibles manquent pour s’installer comme agriculteur ou agrandir les exploitations.
    Cet engouement risque de s’accélérer avec la libéralisation du marché foncier, depuis le 1er janvier 2014. Toute personne physique de l’Union européenne et de l’espace économique européen (incluant Islande, Liechtenstein, Norvège) peut désormais acquérir directement des terres agricoles en Roumanie. Il fallait jusqu’à présent être associé à un partenaire local dans le cadre d’une société de droit roumain. Même si elle était prévue depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne en 2007, cette ouverture inquiète aujourd’hui.

    Le prix des terres multiplié par trois

    Avocate à Paris et à Bucarest, Dana Gruia-Dufaud conseille les Français qui investissent en Roumanie. Elle relativise le changement de législation : « Les restrictions jusqu’au 31 décembre 2013 n’ont pas empêché de s’installer ceux qui le voulaient ». Initialement, le gouvernement roumain souhaitait demander aux citoyens étrangers de démontrer une expérience dans l’agriculture et limiter les surfaces achetées à 100 hectares. Mais il a renoncé sous la pression des investisseurs.

    L’intérêt pour la Roumanie a fait grimper le prix de l’hectare depuis quelques années. Le prix des terres agricoles a augmenté de près de 60 % entre 2012 et 2014, un hectare atteignant en moyenne 3.100 euros, selon une étude de la compagnie de services immobiliers DTZ Echinox.

    Depuis 2007, le prix aurait été multiplié par trois, plaçant l’investissement hors de portée pour la plupart des agriculteurs roumains. « On pensait qu’en sept ans le pouvoir d’achat roumain aurait suffisamment monté pour rivaliser avec celui des Occidentaux, mais le rattrapage a été insuffisant », constate l’avocate.

    « Un accaparement légalisé par Bruxelles »

    A Cluj, une ville au centre de la Roumanie, l’ONG EcoRuralis [1] est la seule à dénoncer l’accaparement des terres. Selon ses calculs, 700 000 à 800 000 hectares, soit 7 à 8 % des terres arables du pays (l’équivalent de la surface de 12 000 fermes françaises environ), seraient déjà aux mains d’investisseurs étrangers. Ceux venus de pays arabes, comme le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Liban, ont investi les plaines du sud. Les Européens, Italiens (172 000 ha), Allemands (110 000 ha) et Hongrois (58 000 ha) en tête, ont pris d’assaut l’ouest du pays [2].

    « J’ai étudié l’accaparement des terres en Asie et en Afrique. Les investissements du nord vers le sud sont régulièrement dénoncés, mais pas ceux au sein de l’Union européenne. C’est une sorte d’accaparement légalisé par Bruxelles », déplore Attila Szocs d’EcoRuralis. L’ONG, qui défend les intérêts des petits producteurs roumains, éprouve de vraies difficultés à se faire entendre. « Nos discussions avec les autorités locales sont limitées car le développement durable que nous promouvons est inconcevable pour eux. Quelques maires nous écoutent, mais la plupart préfèrent les gros investissements ».

    Des investissements qui arrangent tout le monde

    Autre obstacle de taille : l’incapacité des agriculteurs locaux à se défendre. En Roumanie, la majorité des 4,7 millions de paysans sont âgés, pauvres et sous-informés. Attila s’avouerait presque vaincu. « Quand on essaie de sensibiliser les paysans dans les villages, la plupart disent qu’ils vont vendre parce qu’ils sont vieux et que leurs enfants ne veulent pas prendre la relève. On leur conseille de louer plutôt que de vendre, mais souvent ils ont besoin d’argent en cash ». Des dizaines d’intermédiaires sont apparus. Ils sillonnent les campagnes pour le compte d’investisseurs qui cherchent des hectares de terres agricoles.

    « Le plus tragique, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’opposition. Tout le monde est content de vendre au final », s’indigne Judith Bouniol. Stagiaire à EcoRuralis en 2012, elle a réalisé la première vraie étude sur l’accaparement des terres en Roumanie [3]. Elle a notamment enquêté sur le cas d’Agro-Chirnogi, une firme installée par deux hommes d’affaires libanais, dans la commune de Chirnogi, au Sud-est du pays. « Les habitants ont très peu d’informations, à part la propagande des élus locaux, eux-mêmes intoxiqués par le discours des investisseurs ».

    Accaparement et connexions politiques

    L’exemple d’Agro Chirnogi est éloquent. La firme est implantée depuis 2002 à Chirnogi. Cette commune de 7 000 habitants comptaient encore 40.000 âmes en 2002. Ici, l’agriculture de subsistance disparait au fur et à mesure du vieillissement de la population. Agro Chirnogi emploie entre 600 et 700 personnes, principalement des saisonniers originaires de la région, sur 11.300 hectares. Soit plus des deux tiers des terres de la commune ! L’entreprise cultive des céréales – blé, maïs, colza, orge, tournesol, luzerne – destinées à l’export vers les pays du Moyen Orient (Liban, Syrie, Égypte).

    Les deux actionnaires libanais de la maison mère, El khalil Jihad et Youness Laoun, sont proches de membres du gouvernement et des autorités locales. Agro Chirnogi a notamment financé la campagne électorale d’Adrian Năstase, Premier ministre de 2000 à 2004, condamné depuis à 4 ans de prison ferme pour corruption, et celle de Vasile Checiu, ancien maire de Chirnogi. Ils sont accusés d’être au cœur d’une affaire d’évasion fiscale, de contrebande et de blanchiment d’argent, par la Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme (DIICOT).

    Les habitants de Chirnogi subissent des nuisances quotidiennes : bruit des silos, poussières de maïs qui rendent l’air irrespirable et machines agricoles qui circulent dans la commune. Sans compter l’impact sur les écosystèmes de l’utilisation d’engrais minéraux, de pesticides et de fongicides par Agro Chirnogi.

    L’attitude ambiguë des pouvoirs publics

    Raluca Dan, 27 ans, militante au sein de l’association Re-generation, cherche à sensibiliser l’opinion publique. Son groupe d’activistes organise régulièrement tractages et manifestations à Bucarest. « Les gens comprennent doucement qu’ils ont le droit de se défendre. Mais les paysans se disent : “si le maire dit que c’est bien, pourquoi j’essaierais de changer les choses ?” ».

    Les investisseurs étrangers se concentrent sur la production de céréales (blé, maïs, orge, colza, tournesol), exportées dans l’Union européenne. Et sur la production animale, de volaille et de porc, pour les marchés locaux, comme l’Américain Smithfield, qui avait été mis en cause dans un scandale sanitaire au Mexique et plusieurs fois condamnés aux États-Unis.

    Les investisseurs fournissent du travail aux populations locales dans des conditions relativement décentes pour la Roumanie. Mais avec un salaire minimum de 180 euros et salaire moyen 400 euros, les investisseurs sont aussi attirés par cette main d’œuvre roumaine à bas coût.

    Cet accaparement a plutôt pour effet de freiner un exode rural massif déjà en cours, faute de trouver du travail dans les campagnes. Ce qui explique aussi l’attitude ambiguë du gouvernement. Régulièrement, les autorités expriment leur inquiétude dans la presse, sur le thème « il ne faut pas vendre le pays ».

    « Un message populiste », juge Attila Szocs d’Eco-Ruralis. Le service de presse du ministre de l’Agriculture Daniel Constantin assure que « le gouvernement roumain se soucie en permanence de développer les investissements dans l’agriculture, car celle-ci fournit des emplois dans le milieu rural, et ce quels que soient les investisseurs ».

    Une agriculture à deux vitesses

    « Le gouvernement est en train de laisser les paysans mourir », tranche Raluca Dan. C’est là l’autre paradoxe de la Roumanie. Le pays compte à la fois les plus petites et les plus grandes exploitations d’Europe. L’agriculture de subsistance sur un ou deux hectares cohabite avec des complexes agro-industriels gigantesques, pouvant aller jusqu’à 50 000 hectares [4].

    Entre les deux, le choix du gouvernement est clair. Dans son programme de gouvernement 2013-2016, le Premier ministre Victor Ponta indique que l’agriculture roumaine doit « augmenter sa compétitivité afin de faire face à la concurrence sur les marchés européens et internationaux » et prendre « des mesures qui conduiront à la fusion des terres et à la réduction du nombre de fermes et d’exploitations ». Aujourd’hui, la Roumanie compte près de quatre millions de fermes (contre 500 000 en France), d’une surface moyenne de 3,5 hectares (54 ha en France) [5].

    Cette dualité dans l’agriculture se traduit concrètement par une répartition très inégalitaire des aides européennes. La moitié des subventions de la Politique agricole commune (PAC) destinées à la Roumanie profitent à 1 % des agriculteurs du pays, exploitant des fermes de plus de 500 hectares ! Une distorsion que le commissaire européen à l’Agriculture, le Roumain Dacian Ciolos, a essayé d’atténuer dans la nouvelle PAC 2014-2020 avec un plafonnement des aides. Sans succès.

    Les subventions à l’hectare rendent le pays encore plus intéressant pour les investisseurs étrangers. Un terrain loué 100 euros l’hectare à un propriétaire roumain rapporte 160 euros d’aides à l’exploitant, avant même qu’il ait commencé à produire. La nouvelle Politique agricole commune prévoit désormais une compensation pour inciter les propriétaires de fermes et de terres agricoles non exploitées à vendre ou à louer.

    Objectif : exploiter la terre intensivement et adosser la croissance du pays à celle de l’agriculture, un secteur qui pèse 8 à 10 % dans le PIB roumain. Mais tous les éléments sont en place pour que l’accaparement des terres roumaines au profit d’investisseurs étrangers s’aggrave lourdement dans les prochaines années.

    Basta Mag

    Notes

    [1Eco-Ruralis est membre de la coordination européenne Via Campesina et du mouvement Arc2020 qui prône une PAC verte et sociale.

    [2Source : ministère roumain de l’Agriculture, 2012.

    [3Son travail a été traduit en anglais et incorporé dans une étude à l’échelle européenne.

    [4La transition entre agriculture traditionnelle et agriculture industrielle a été étudiée par Elisabeth Crupi, Lauranne Debatty, Thomas Deschamps et Jean-Baptiste Lemaire.