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Europe et Union européenne - Page 980

  • Euramérique, Eurorussie ou Eurasie ?

     

    Euramérique, Eurorussie ou Eurasie?
    Récemment, le site Atlantico a publié un échange de réflexions fort intéressant entre Alexandre Del Valle et Alexandre Melnik sur les perspectives viables pour l’Occident. Les deux Alexandre, qui n’ont de commun que leurs prénoms, prônent deux voies différentes et opposées pour la réaffirmation de l’Occident puissance: l’Alliance continentale Europe-Russie ou l’alliance transatlantique Europe-Amérique.
    Cette thématique semble prendre une importance croissante au fur et à mesure que les relations Russie-USA se détériorent, que l’Europe s’enfonce dans la crise et que la Russie regagne stratégiquement des positions, réaffirmant ainsi peu à peu sa position de grande puissance. La même semaine, le site Europe-Israël publiait lui un article intitulé: La morale change de camp, article très élogieux envers Vladimir Poutine et envers la politique russe dans le monde musulman, présentant une Russie devenue la protectrice des minorités, notamment chrétiennes. Le site prenait en exemple les manifestants de la place Tahrir qui dénonçaient l’alliance entre Etats-Unis et Frères musulmans et appelaient la Russie à s’impliquer dans la révolution égyptienne.
    L’occident a été historiquement lié à l’Europe, la Méditerranée puis l’Europe du nord et de l’ouest, avant de ne se juxtaposer sur le monde anglo-saxon dès le 17ième siècle via l’empire colonial de l’Angleterre et sa puissance maritime. Ce règne de la rose n’a réellement pris fin qu’après la première guerre mondiale, qui a historiquement marqué la fin des empires européens, y compris l’empire britannique, supplantés par la puissance la plus occidentale et la plus maritime d’Occident: les Etats-Unis d’Amérique.
    Ceux-ci achèveront la déseuropéanisation de l’Occident en confirmant leur leadership planétaire en 1991, lors de la mort de l’Union Soviétique. La fin de l’Union Soviétique scellera aussi le destin eurasien de la Russie et donc le déplacement du centre d’attraction du continent vers l’Est et l’Eurasie. La disparition de cet empire permettra donc paradoxalement à l’Europe réelle d’entamer une tentative historique de raccord entre son Ouest et son Est et ainsi de tenter d’affirmer son unité territoriale, continentale et politique. Cela entrainera une rupture sans doute désormais totale et fondamentale entre le monde continental et le monde occidental.
    Ce leadership américain qui a été baptisé par le président Bush «le nouvel ordre mondial» s’est développé et affirmé grâce à une formidable domination militaire et économique. Ce dispositif hyperpuissant a mis l’Europe sous contrôle, logiquement étendu sa zone d’influence vers l’Eurasie et l’Asie centrale tout en multipliant les interventions militaires dans le monde musulman. Pourtant, cette domination américaine sera aussi brève, d’un point de vue historique, que ne seront rapides le redressement russe et l’émergence de la Chine, dont on voit mal aujourd’hui ce qui pourrait l’empêcher de devenir la première puissance mondiale dans la décennie qui vient. Si le monde se désoccidentalise rapidement, le centre de gravité des puissances se déplace inexorablement vers l’Asie.
    L’Europe de Bruxelles n’a pas transformé l’essai et il est peu probable qu’elle le fasse. L’Union s’est transformée en un «machin» que le Général de Gaulle n’aurait pas pu imaginer même dans ses pires cauchemars: Une entité sans aucune souveraineté politique, comme le souhaitent les donneurs d’ordres de Washington, et gouvernée par une bureaucratie de petits fonctionnaires sans horizons politiques qui espèrent tout en la craignant l’adhésion à l’UE d’une Turquie conquérante et par ailleurs seconde puissance de l’Otan. Pour les plus pessimistes, la crise économique, l’absence de souveraineté, l’échec du modèle multiculturel dans tous les pays d’Europe et l’absence d’élites ne devraient vraisemblablement laisser à Bruxelles que quelques années avant un démembrement volontaire et une sortie de l’histoire par la petite porte. Les nations européennes pourraient-elles y survivre ? Sauront-elles le cas échéant renouer avec un nouveau destin continental ?
    Dans ces conditions, un rapprochement UE-Russie est-il imaginable? La puissance russe n’est pas d’origine maritime, la Russie n’a pas connu la renaissance après le moyen âge, et sa révolution industrielle a été tardive. En outre la démocratie à l’occidentale est encore au banc d’essai en Russie et il semble de plus en plus évident que ce modèle ne soit pas adapté pour gouverner le plus grand territoire de la planète ni de maintenir unis un si grand nombre de peuples si divers. Fait remarquable également, la Russie est le seul empire continental qui ait survécu en maintenant relativement en vie sa sphère d’influence linguistique, culturelle et politique au cœur de l’Eurasie: en Asie centrale et dans le Caucase.
    Peut-être à cause de ce parcours historique bien spécifique, la Russie ne fait aujourd’hui encore que peu confiance à un «Ouest» (Zapad en russe désigne l’Occident, ce qui inclut encore aujourd’hui tant l’Amérique que l’Europe de Bruxelles) contre lequel elle a historiquement presque toujours été en guerre ouverte ou larvée. En outre, les modèles de sociétés proposés par l’Occident ne sont pas perçus comme viables ni compatibles avec les souhaits et aspirations de la population russe et encore moins avec le projet global des élites russes pour leur pays. On peut facilement comprendre, au vu des difficultés qu’à connu la Russie pour se redresser et créer un embryon de modèle propre de société (l’État-Civilisation), son souhait de ne pas s’associer ni essayer de s’assimiler à des ensembles politiques et civilisationnels visiblement en crise profonde.
    En outre, le basculement lourd et historique du monde vers l’Asie, dans laquelle se trouve 75% du territoire russe ne devrait pas particulièrement inciter Moscou à se tourner à l’Ouest vers la zone euro-atlantique mais plutôt à l’Est, vers la zone Asie-Pacifique pour tenter de profiter du formidable potentiel de la Chine, avec lequel la Russie est d’ailleurs en train de nouer un partenariat historique.
    Le 21ème siècle verra-t-il l’émergence d’un tandem gagnant composé des deux ex-géants communistes et de leurs sphères respectives d’influence ?
    Il semble par conséquent que l’existence d’un Occident-puissance qui, il faut le rappeler reste à ce jour son adversaire stratégique principal, ne soit sans doute pas l’intérêt primordial d’une Russie qui, si elle encore majoritairement slave et chrétienne, n’en reste pas moins aujourd’hui une puissance eurasiatique et orthodoxe d’abord et européenne ensuite. Le renouveau de la Russie semble du reste à ce jour être inspiré par deux idées ou directions stratégique essentielles, l’une post-byzantine et l’autre postsoviétique (vers l’Eurasie) traduisant sans doute très clairement que la Russie ne se destine pas du tout à devenir un membre du club occidental.
    La Russie n’est-elle pas, après tout, l’héritière historique, religieuse et spirituelle de Byzance et donc de l’empire romain d’Orient, et non de l’empire romain d’Occident ?
    Alexandre Latsa
  • Europe : un traité au mépris des peuples (arc 2007)

    Vox populi vox dei ? Mais la voix du peuple est étouffée. Le 29 mai 2005, les Français avaient rejeté par un non franc et massif, près de 55 % des suffrages, la constitution privant quasiment d'autonomie les membres de l'Union européenne - un exemple vite suivi par les Néerlandais. On ne leur donnera donc plus la parole. Le 4 février, ce sont les députés et sénateurs issus de scrutins illégitimes puisque éliminant tous les partis dissonants qui, réunis en Congrès à Versailles, seront chargés de ratifier le traité dit simplifié signé le 13 décembre à Lisbonne pour remplacer la constitution refusée. Dont il n'est qu'un servile démarquage même si la présidence portugaise de l'UE a jugé bon de donner la plus grande solennité à cet « acte fondateur » par une cérémonie à laquelle assistèrent tous les chefs d’État ou de gouvernement des Vingt-Sept à l'exception très notable du Premier ministre travailliste Gordon Brown, ce qui n'a pas empêché notre petit Nicolas de bredouiller en anglais : « We need Gordon », nous avons besoin de Gordon ... Ce qui est pour le moins surprenant puisque le Royaume-Uni a su obtenir toute une série de dérogations lui rendant le traité peu contraignant.
    Mais s'il s'agit d'un tournant "historique" pour notre continent, pourquoi ne pas alors convier les peuples à l'approuver dans l'enthousiasme ? Nicolas Sarkozy avait vendu la mèche à Bruxelles le 13 novembre dernier devant le gratin de l'eurotechnocratie, où il se croyait à l'abri des oreilles indiscrètes : « Des référendums sur le nouveau traité seraient perdants et dangereux » car « il y a un gouffre entre les peuples et les gouvernements ... La France n'était qu'en avance sur les autres pays dans son vote pour le non. La même chose arriverait dans tous les États membres si un référendum y était organisé. »
    Le recours à la ratification parlementaire dans tous les pays de l'Union sauf l'Irlande ne réduira évidemment pas le "gouffre", bien au contraire puisque le mouvement pro-référendum se propage de Manchester à Cracovie en même temps que la révolte contre les pouvoirs d'« en haut », mais il empêchera les gouvernements en place d'être désavoués, et les partis politiques, presque tous parcourus de clivages, d'être déchirés. Récemment invité de France Inter, l'ancien ministre socialiste des Affaires européennes Pierre Moscovici exprimait ainsi son lâche soulagement de voir une telle épreuve évitée à son parti qui, déjà bien malade, n'aurait pas survécu, avouait-il, aux accrocs d'une campagne référendaire. Le PS, qui serait en mesure le 4 février d'infliger une défaite cinglante à l'ennemi Sarkozy en refusant le traité de Lisbonne (qui doit être approuvé par les trois-cinquièmes du Parlement), se place donc ouvertement en allié objectif de l'ennemi désigné, aussi bien par européisme que par calcul politicien. Et dire que José Manuel Barroso, le président de la Commission de Bruxelles, a osé célébrer le "courage politique" des dirigeants européens !
    En tout cas, si, après l'éviction de Christoph Blocher du gouvernement helvétique alors même que sa formation, l'UDC, avait réussi le plus gros score jamais réalisé dans la Confédération depuis 1919, on avait encore des illusions sur la démocratie en Europe, intégrée ou pas, les conditions dans lesquelles sera promulgué le traité de Lisbonne devraient les dissiper définitivement.
    Et ceux qui, en votant Sarkozy le 6 mai dernier, croyaient fermer définitivement la porte du « club chrétien » au nez de l'Ottoman, devraient aussi déchanter. Certes, le président français a obtenu de ses partenaires que soient supprimés les mots adhésion et accession dans le communiqué européen sur les négociations avec Ankara, mais ces afféteries sémantiques ne trompent personne, et surtout pas le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a aussitôt déclaré que Paris ne pourrait exercer aucun blocage « parce que la Turquie reste et continuera de rester décidée à avancer sur la voie de l'Union européenne » et que sa détermination est bien supérieure à la nôtre.
    Le Turc aurait-il fait preuve d'une telle insolence sans le « cirque Kadhafi » qui a fait rire à nos dépens tout le monde arabo-musulman, ravi de voir l'un des siens traiter la France « comme un paillasson » ? Au demeurant, on voit mal comment notre pays, favorable à l'indépendance du Kossovo - à l'encontre de l'Espagne, de la Slovaquie et de Chypre, qui redoutent d'être à leur tour victimes d'une partition-, pourrait longtemps s'insurger contre l'adhésion à l'Union d'un pays mahométan alors qu'elle encourage la candidature de la Bosnie islamique et milite pour la naissance au sein même de l'Europe d'un troisième État musulman, le Kossovo, embryon de la Grande Albanie, sur le berceau duquel s'abattront aussitôt les bienfaits et subventions communautaires refusés depuis 1999 à la Serbie orthodoxe.
    Délicate attention des francs-macs lusitaniens ou mauvais présage ? C'est dans le cloître du monastère des Hiéronymites qu'a été solennellement signé jeudi dernier le traité de Lisbonne. Monastère superbe, mais désaffecté. Tout un symbole pour cette Europe invertébrée, tiers-mondisée et réduite à un tiroir-caisse au service du Nouvel Ordre mondial (voir les 7,4 milliards de dollars débloqués le 17 décembre à Paris par la Conférence des donateurs pour favoriser l'émergence d'un État palestinien de toute manière refusé par Israël), cette Europe qui, de constitution en traité simplifié, refuse obstinément toute référence à son identité et notamment à ses racines chrétiennes.
    RIVAROL.  Camille Galic

  • L'Europe : une idée de la bourgeoisie française (arch 2010)

    La construction européenne voulue à tout prix par la droite libérale a comme conséquence immédiate de l'anéantir politiquement.
    Les analyses en termes de classes sont devenues peu à la mode, le marxisme semblant mort depuis la chute du communisme. Mais maintenant que ce dernier ne présente plus grand danger nous n'aurons pas l'hypocrisie d'appeler catégorie sociale ce qu'on peut de façon plus triviale appeler classe.
    Depuis le XXème siècle la bourgeoisie française n'a jamais été cocardière. Elle envoie ses enfants pendant les vacances en Angleterre ou aux États-Unis apprendre l'anglais et les manières anglo-saxonnes.
    Quant à ses intellectuels de gauche, issus de son milieu, ils ont toujours fantasmé sur l'URSS, la Chine, Cuba ou le tiers-monde. La fierté nationale n'a jamais été le propre de la bourgeoisie française qu'elle soit de droite ou de gauche (qu'elle se nomme Giscard ou Fabius). Elle a de plus toujours éprouvé le besoin d'être protégée, par Hitler contre le Front Populaire, par les États-Unis contre le communisme, maintenant par la construction européenne contre la France elle-même. Il faut se rappeler le slogan de toute une partie importante de la droite pendant la campagne pro-Maastricht « plutôt Maastricht que la gauche » qui nous «protège» des velléités populacières toujours prêtes à renaître de la gauche en France. Ce slogan qui avait un semblant de raison d'être lorsque Kohl et les conservateurs anglais étaient au pouvoir est devenu ridicule avec un SPD allemand qui n'a jamais été autant à gauche avec des ministres d'extrême gauche et Tony Blair en Angleterre. La rhétorique de la protection sous fond de trouille a été reprise par Dominique Strauss-Khan lorsqu'il déclarait : « l'Euro nous protège ».
    La construction européenne est donc celle de la bourgeoisie française et le paradoxe c'est que la droite libérale la plus désireuse d'Europe n'a pas compris que celle-ci l'anéantit totalement. Juppé est sans doute l'homme politique qui a donné le coup de grâce à la droite classique. Le seul mythe qui restait aux yeux du peuple était que la droite classique était économiquement «meilleure», plus performante que la gauche. Juppé dans son délire européiste en voulant respecter les critères de Maastricht comme une quête absolue, a créé vingt mille chômeurs de plus tous les mois et a coupé à tout jamais le peuple français de la droite classique.
    La droite en effet ne peut être au pouvoir que lorsqu'une partie importante du peuple vote pour elle. Dans le cadre de la nation ceci s'est souvent passé puisque le thème de la nation exalte, transcende les classes sociales et depuis De Gaulle jusqu'à Pompidou et Giscard de nombreux Français d'origine populaire ont voté pour celui qui leur semblait le plus incarner la France.
    Bien sûr Pompidou et Giscard n'avaient plus guère la «tripe» nationale mais ils ont profité de cet état de fait. La vente du paquebot France sous Giscard était plus qu'un symbole. On a accusé la CGT, ce qui était astucieux politiquement mais c'était le triomphe de l'esprit libéral et anti-national, l'abandon d'un monument qui appartenait à tous les Français sentimentalement. L'Europe pour le peuple ne sera toujours qu'une abstraction. Depuis la révolution faite par la bourgeoisie, ses valeurs certes hypocrites (égalité, universalisme, ... ) ont triomphé. La bourgeoisie française, à la différence de l'anglaise ou de l'allemande, rêve la disparition de sa nation. L'auto-dénigrement est une spécialité de nos élites bourgeoises et libérales. La construction européenne est devenue son idéal politique. La France n'est rien pour la bourgeoisie.
    La politique finit par se venger. L'Europe sans doute plus que l'immigration, autre facteur de désagrégation, détruira complètement la droite libérale si ce n'est déjà fait.
    Le peuple français n'a maintenant d'autre choix que de voter soit pour la gauche, soit pour une droite nationale et sociale. La bourgeoisie française qui vote De Villiers a la particularité d'être provinciale et encore teintée de catholicisme. La droite libérale qui n'a jamais compris la perversité de sa démarche dans la construction européenne va l'apprendre avec beaucoup de dureté dans la recomposition politique qui va s'opérer à l'aube du XXIème siècle.
    PATRICE GROS-SUAUDEAU STATISTICIEN-ECONOMISTE

    * Drieu la Rochelle écrivait "rêveuse bourgeoisie". Depuis qu'elle s'est convertie à l'Europe de Maastricht et au libéralisme, cela fait longtemps qu'elle ne rêve plus et ne fait plus rêver personne.

  • Égypte : il faut rapatrier nos ressortissants

    COMMUNIQUÉ de l’Alliance pour la Souveraineté de la France
    Alors que la guerre civile fait rage en Égypte, au moment où ses lignes sont écrites, aucune disposition de rapatriement de nos ressortissants n'est envisagée par nos pouvoirs publics.
    Pire, nos chefs, respectueux des traités européens qui nous oppriment, se cachent derrière l’Union Européenne pour ne rien entreprendre dans le but d'assurer ce rapatriement ainsi qu'on peut le constater sur les communiqués de l'Ambassade et du Consulat de France au Caire ci-joints.
    Cette situation démontre une fois de plus l'effroyable nocivité de la soi-disant politique de défense et de sécurité commune du scélérat traité de Lisbonne que nous a imposé Nicolas Sarkozy en 2008, qui nous condamne à l'impuissance.
    Elle démontre l'urgence extrême qu'il y a si nous voulons à l'avenir protéger la vie de nos ressortissants à l'étranger, comme vraisemblablement protéger les nôtres sur le territoire national, de nous libérer dans les meilleurs délais du carcan de l'UE ainsi que nous le permet désormais le droit international.
    Dans l’attente, compte tenu de l'urgence extrême,  l'Alliance pour la Souveraineté de la France invite toutes les associations, tous les sites patriotiques et souverainistes, toutes les Françaises et tous les Français soucieux de leur sécurité et de celle de nos compatriotes se trouvant en Égypte, bref tout ce qui a de l'honneur dans notre pays, à la rejoindre massivement afin de contraindre l'État, et en premier lieu son chef, à respecter ses obligations constitutionnelles, c'est-à-dire a prendre immédiatement toute disposition propre à rapatrier nos ressortissants d'Égypte et ce quelles que soient les décisions prises au sein de l'Union Européenne.¢
    Bernard CHALUMEAU
    Secrétaire général
    Pour l'Alliance pour la Souveraineté de la France
    francelibreetsouveraine@yahoo.fr

  • Concurrence dans les services

    130820Dans le prétentieux salmigondis des prospectives gouvernementales parisiennes, énoncées pour un improbable horizon 2025, une idée mérite peut-être qu'on s'y arrête : celle de la concurrence dans les services. À y regarder de plus près on lui trouvera certes une étrange ressemblance avec les orientations de la commission européenne. Les déclarations non équivoques de José-Manuel Barroso le 15 mai avaient explicitement souligné, à l'intention de François Hollande, la nécessité de dispositions et de décisions urgentes et crédibles dans trois domaines : 1° retraites, 2° droit du travail et 3° libéralisation des marchés de biens et services.

    De toute évidence c'est dans ce programme que les dirigeants socialistes français s'engagent Mais ils opèrent à reculons, en traînant des pieds tout en sachant qu'il ne s'agit pas d'une option, mais bel et bien d'une obligation.

    Il ne faut sans doute guère compter sur MM. Hollande, Ayrault et leur nouveau gourou Pisani-Ferry pour des "décisions urgentes et crédibles".

    Pour le dossier des transports et de la ville, sur lequel nous nous essayé on doit souhaiter qu'un maximum d'élus, au cours des prochaines mandatures municipales de refuser d'attendre 2025.

    De nouveaux modes d'habitat ont fait depuis un demi-siècle leur apparition. L'urbanisme étatique a produit les "cités" de banlieues. De nombreux Français, à l'inverse ont préféré, en toute liberté, les villages "rurbains", travaillant en ville ou en zone industrielle et résidant à la campagne. Or les pouvoirs publics de l'Hexagone se sont révélés incapables de répondre aux attentes de leurs habitants quant aux services de transports.

    La concurrence, particulièrement dans ce domaine, ne peut que se montrer plus intelligente que le monopole. Lorsqu'elle aura vaincu l'interdiction d'enfreindre les réglementations absurdes qui protègent celui-ci, elle proposera par exemple des bus privés plus petits et plus fréquents, des taxis collectifs etc.

    Certes, elle verra se concentrer contre elle les attaques systématiques des adeptes de l'étatisme.

    En effet, la formule préférée des architectes urbanistes et technocrates : le "transport en commun de site propre", – c'est-à-dire le tramway – ne dégage, par définition, que des offres fixistes, dirigistes et rigides. Combinées à des coûts d'investissement et de gestion trop lourds elles ne peuvent correspondre aux besoins mouvants des individus.

     Si on quitte le  registre de la ville pour s'intéresser à celui de la region, un enjeu crucial opposera ouvertement, et il oppose dès maintenant de manière sourde chaque région, même gérée par les socialistes, aux diktats de la SNCF. L'apparition d'une offre alternative privée de concurrentielle s'imposera.

    En revanche la CGT développe une rhétorique mettant en avant ce qu'elle appelle de façon démagogique le caractère "social" du transport, c'est-à-dire les avantages de ses agents. N'oublions pas que le parti communiste français est né en 1920 à "Tours" : en fait à Saint-Pierre-des-Corps. "Robespierre" Hénault premier maire communiste de cette banlieue ferroviaire, élu en 1919, fut l'hébergeur du congrès. Cette force et ses amis militeront en toutes circonstances pour la conception du monopole, aux côtés des planificateurs impénitents de l'utopie collectiviste.

    L'enjeu se situera à ce niveau.

    Les socialistes français, quant à eux, n'échapperont pas à leur destin. Ils devront ou bien choisir franchement et radicalement la voie de la social-démocratie, adoptée en Allemagne depuis le congrès de Bad-Godesberg de 1959, ou bien demeurer dans l'ambiguïté décadente de la post-Mitterandie représentée par le gouvernement Ayrault et ses conseillers obliques.

    Les partisans de la Liberté et du redressement de la France ne doivent pas s'y tromper.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

  • La crise financiere: Ce que les Medias Francais n'osent pas dire sur la crise! | Pierre Jovanovic

  • La belle endormie

    « Je suis heureux de vivre depuis 1945 dans un pays qui peut se passer de héros. »
    Le gouvernement d’Angela Merkel somme les pays du Sud de se réformer en profondeur, tout en rejetant la responsabilité des conséquences de cette politique de crise. Une attitude délétère pour l’Europe, à quelques semaines des élections allemandes, met en garde le philosophe Jürgen Habermas.
    Sous un titre en forme de supplique : « Non à l’Europe allemande ! », Wolfgang Schäuble démentait récemment,  une tribune une tribune publiée en Grande-Bretagne, en France, en Pologne et en Espagne, que l’Allemagne aspirait à un rôle de chef de file politique en Europe. Wolfgang Schäuble, qui est, avec la ministre du Travail [Ursula von der Leyen], le dernier membre du cabinet d’Angela Merkel à pouvoir être qualifié d’« Européen » sorti du moule ouest-allemand, parle avec conviction. Il est tout l’inverse d’un révisionniste qui souhaiterait désamarrer l’Allemagne de l’Europe et ce faisant, détruire ce qui est le fondement de la stabilité depuis la guerre. Il connaît le problème dont nous autres, Allemands, devons redouter la résurgence.
    Après la fondation de l’Empire, en 1871, l’Allemagne avait acquis une position funeste, à demi-hégémonique en Europe. L’Allemagne était, selon les termes souvent repris de [l’historien allemand] Ludwig Dehio, « trop faible pour mettre le continent sous sa coupe, mais trop forte pour s’aligner ». Une situation qui a également ouvert la voie aux cataclysmes du XXe siècle. Grâce au succès de l’unité européenne, l’Allemagne divisée comme l’Allemagne réunifiée ne pouvaient plus retomber dans ce vieux dilemme, et il est manifestement dans l’intérêt de la République fédérale que rien ne change à cet égard. Mais la situation n’a-t-elle pas changé ?
    Une feuille de route imposée
    Wolfgang Schäuble réagit à une menace actuelle. C’est lui qui impose le cap inflexible d’Angela Merkel à Bruxelles et qui devine les fissures susceptibles d’aboutir à la dislocation du cœur de l’Europe. C’est lui qui, au sein du cénacle des ministres des Finances de la zone euro, se heurte à la résistance des « pays bénéficiaires » dès qu’il fait barrage aux appels à un changement de stratégie. Son opposition à une union bancaire qui permettrait de mutualiser les coûts liés à la liquidation des établissements bancaires en piteux état n’est que le dernier exemple en date. (1)
    Wolfgang Schäuble ne dévie pas d’un iota des consignes de la chancelière, qui refuse que le contribuable allemand soit ponctionné d’une somme supérieure au montant exact des lignes de crédit que les marchés financiers exigent systématiquement pour le sauvetage de l’euro – et qu’ils ont toujours obtenues en raison d’une « politique de renflouement » ouvertement favorable aux investisseurs. (2)
    Ce cap inflexible n’exclut pas, bien entendu, un geste de 100 millions sous la forme de crédits en faveur des PME, que le prospère oncle de Berlin verse aux cousins aux abois d’Athènes en puisant dans les caisses du pays. Le fait est que le gouvernement d’Angela Merkel impose sa feuille de route anticrise à la France et aux « pays du Sud », pendant que la politique de rachat de la Banque centrale européenne lui apporte un soutien inavoué.
    Or, dans le même temps, l’Allemagne rejette la responsabilité de l’UE dans les répercussions désastreuses de cette stratégie – tout en l’assumant tacitement en endossant le rôle « parfaitement naturel » de chef de file. Il suffit de regarder les chiffres alarmants du chômage des jeunes dans le Sud de l’Europe, résultat de la cure d’austérité qui frappe systématiquement les citoyens les plus vulnérables de la société.
    Alors qu’elle ne représente qu’un seul des 28 États membres, Angela Merkel peut faire valoir sans entraves les intérêts nationaux allemands ou tout au moins ceux qu’elle juge tels
    Vu sous cet éclairage, le message d’un Berlin qui ne veut pas d’une « Europe allemande » peut être interprété de manière moins positive : la République fédérale botte en touche. Techniquement parlant, le Conseil européen prend ses décisions à l’unanimité. Alors qu’elle ne représente qu’un seul des 28 États membres, Angela Merkel peut faire valoir sans entraves les intérêts nationaux allemands ou tout au moins ceux qu’elle juge tels. Le gouvernement allemand tire avantage de la domination économique du pays, et même un avantage disproportionné, tant que ses partenaires penseront que l’Allemagne cultive à l’endroit de l’Union une fidélité dénuée de toute ambition politique.
    Mais comment accorder le moindre crédit à ces gestes d’humilité face à une politique qui joue sans vergogne de la prépondérance économique et démographique du pays ? Quand, par exemple, un durcissement des règles en matière d’émissions qui frappe les berlines tape à l’œil des nouveaux riches – une mesure qui cadre parfaitement avec l’esprit de la transition énergétique – menace de faire du tort à l’industrie automobile allemande, le vote [à Bruxelles] est ajourné sine die, suite à l’intervention de la chancelière, jusqu’à ce que le lobby soit satisfait ou que les élections législatives soient passées. L’article de Wolfgang Schäuble est une réaction, me semble-t-il, à l’agacement provoqué par le double jeu de Berlin auprès des chefs de gouvernement des autres pays de la zone euro.
    Au nom d’impératifs de marché face auxquels il n’existerait pas d’autre option, un gouvernement fédéral de plus en plus esseulé impose une cure d’austérité sévère à la France et aux pays en crise. A rebours de la réalité des faits, il juge que tous les États membres de la zone euro sont capables de décider eux-mêmes de leurs politiques budgétaire et économique. Lorsque nécessaire, ceux-ci sont supposés, avec l’aide des crédits du fonds de sauvetage mais sans l’appui de personne, « moderniser » leur administration et leur économie et relancer leur compétitivité.
    Enfumage et paternalisme
    Cette souveraineté fictive est bien commode pour la République fédérale, car elle dispense le partenaire le plus solide d’avoir à tenir compte des répercussions négatives que peuvent avoir ses politiques sur les partenaires les plus faibles. Une situation que Mario Draghi [le président de la BCE] avait dénoncée voilà un an déjà, expliquant « qu’il n’était ni légitime, ni viable, que certains pays mènent des politiques économiques susceptibles de nuire à l’économie des autres États membres de la zone euro ».
    On ne le répétera jamais assez : les conditions peu optimales dans lesquelles la zone euro opère aujourd’hui sont imputables au défaut de conception d’une union politique inachevée. C’est pourquoi la solution n’est pas de déplacer le problème sur les épaules des pays frappés par la crise tout en leur octroyant des crédits. La prescription de cures d’austérité ne saurait suffire à corriger les déséquilibres économiques qui règnent au sein de la zone euro.
    Seule une politique budgétaire, économique et sociale commune, ou à tout le moins concertée, permettrait de niveler ces disparités à moyen terme. Et si nous ne voulons pas sombrer corps et biens dans la technocratie, il convient de demander aux citoyens ce qu’ils pensent d’une Kerneuropa [noyau européen] démocratique. Wolfgang Schäuble ne l’ignore pas et ne dit pas autre chose dans les interviews qu’il a données [à l’hebdomadaire allemand] Spiegel, même si elles ne trouvent aucune traduction dans son action politique.
    Fâcheuse posture
    La politique européenne est dans une impasse, ce que [le sociologue allemand] Claus Offe a clairement démontré : si nous ne voulons pas abandonner la zone euro, une réforme institutionnelle – qui demandera du temps – s’impose, aussi impopulaire soit-elle. C’est pourquoi les responsables politiques qui briguent la reconduction au pouvoir diffèrent sans cesse la résolution du problème. Le gouvernement allemand, notamment, se retrouve en fâcheuse posture : voilà longtemps qu’il assume, de par son action, la responsabilité de toute l’Union.
    C’est aussi le seul gouvernement capable de lancer une initiative porteuse pour aller de l’avant – et doit pour ce faire rallier la France à ses vues. On ne parle pas ici d’une broutille, mais d’un projet dans lequel les hommes d’État les plus éminents d’Europe ont investi des efforts considérables depuis plus d’un demi-siècle. D’un autre côté, il faut savoir ce que l’on entend par « impopulaire ».
    Sous-estimer les électeurs ou exiger trop peu de leur part est toujours une erreur
    Toute solution politique de bon sens devrait nécessiter l’aval des électeurs. Et quand, sinon avant des élections législatives ? Tout le reste n’est qu’enfumage et paternalisme. Sous-estimer les électeurs ou exiger trop peu de leur part est toujours une erreur. À mes yeux, un échec historique des élites politiques allemandes est de continuer à fermer les yeux, comme si de rien n’était, et de persister dans le court terme et les barguignages à huis clos sur des détails, ce qui est actuellement leur manière de procéder.
    Au lieu de quoi, ils devraient s’adresser sans fard à des électeurs gagnés par une inquiétude croissante, qui n’ont jamais été confrontés à des questions européennes de fond. Ils devraient ensuite engager un débat inévitablement clivant sur les options envisageables, toutes ayant un prix. Ils devraient également lever l’omerta qui règne sur les conséquences néfastes de la redistribution, dont les « pays donneurs », dans leur intérêt à long terme, sont tenus de s’accommoder à court et à moyen terme, car il s’agit de la seule réponse constructive à la crise. Nous connaissons la réponse d’Angela Merkel – des gesticulations aux effets soporifiques. Son personnage public semble être dépourvu de noyau normatif.
    Depuis l’apparition de la crise grecque en mai 2010 et la défaite [des chrétiens-démocrates] aux élections régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, elle avance à pas comptés, chacun de ses gestes étant dicté par l’opportunisme du dirigeant qui veut rester au pouvoir. Depuis le début de la crise, l’habile chancelière louvoie avec sagacité, mais sans afficher de principes identifiables, et prive pour la deuxième fois les élections du Bundestag de tout sujet polémique, sans parler de la politique européenne, un thème soigneusement verrouillé.
    Europe en perdition
    Elle peut façonner la feuille de route à sa guise car l’opposition, si elle s’aventurait à faire pression sur la question chatouilleuse de l’Europe, risquerait de se voir opposer l’argument-massue de l’ « union de la dette ». Et ce par les gens qui ne pourraient que dire la même chose s’ils ouvraient la bouche.
    L’Europe est en perdition et le pouvoir politique revient à ceux qui décident des sujets « autorisés » pour l’opinion. L’Allemagne ne festoie pas pendant la peste, elle baille aux corneilles. Faillite des élites ? Tout pays démocratique a les dirigeants politiques qu’il mérite. Et il y a quelque chose de curieux à attendre des élus un comportement autre qu’ordinaire.
    Je suis heureux de vivre depuis 1945 dans un pays qui peut se passer de héros. Je ne suis pas non plus client de la croyance selon laquelle ce sont les individus qui font l’histoire, tout au moins pas de manière générale. Je fais simplement le constat qu’il existe des situations exceptionnelles dans lesquelles la perspicacité et l’imagination, le courage et le sens des responsabilités des dépositaires du pouvoir influent sur le cours des choses.
    Jügen Habermas
    Der Spiegel, Hambourg, 16 août 2013
    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/4054321-la-belle-endormie
    Traduction : Jean-Baptiste Bor
    Notes :
    (1) Lors du 23e 23e Congrès international de philosophie qui se déroulait à Athènes du 4 au 10 août 2013, le philosophe allemand Jürgen Habermas a évoqué le présent et l’avenir de l’Europe. Au cours d’une conférence de presse en marge du Congrès, il a déclaré que « les gouvernements qui ont imposé des programmes d’austérité doivent assumer la responsabilité des conséquences dans les pays du Sud » rapporte To Vima.
    (2) Habermas a par ailleurs noté que, pour éviter la montée des nationalismes, il faut « informer les citoyens européens et développer une solidarité commune » car « même lorsque l’on vote au Parlement européen, on vote dans chaque pays sur la base de l’intérêt national », a-t-il ajouté. Pour le philosophe allemand des réformes sont ainsi nécessaires et il ne faudra pas moins de cinq ans pour informer correctement l’électorat et les citoyens de nos pays :
    « Nous avons l’obligation de nous familiariser avec les demandes qui concernent tous les Européens, avec les procédures juridiques et les institutions ; nous avons l’obligation d’être informés sur la complexité des demandes européennes et cette sensibilité pour la politique de coopération devrait guider le discours public. »

    http://www.polemia.com

  • Les anxiétés anti-européennes de la Turquie (arch 2011)

     

    Ankara persiste dans sa demande d’adhésion à l’U.E. mais, simultanément, élève la voix contre Bruxelles et contre Chypre

    La Turquie est prête à respecter n’importe quelle décision de l’U.E. quant à la demande d’adhésion turque, même un « non », mais le processus des négociations doit être mené jusqu’au bout. Telle est la teneur de la requête formulée récemment à Berlin par le président turc Abdullah Gül, au cours d’une visite de quatre jours en Allemagne, pays où vivent 3,5 millions de personnes d’origine turque, et en présence de son homologue allemand, Christian Wulff. « Nous accepterons de ne pas être membres de l’U.E. si le peuple d’un seul pays de l’U.E. le refuse ou considère que la Turquie constituera un poids », a souligné Gül lors d’une conférence de presse, en présence de Wulff; Gül se référait à l’éventualité d’organiser des référendums nationaux à propos de l’adhésion d’Ankara à l’Union. « Je pense que les débats récents sur l’adhésion ou la non-adhésion de la Turquie ne sont pas nécessaires. Avant toute chose, la Turquie doit recevoir la possibilité de mener les négociations jusqu’au bout », a poursuivi Gül. Ces paroles ont reçu l’accord du président allemand, qui semble avoir pris ses distances par rapport à la Chancelière Merkel, qui demeure ferme dans son opposition claire et nette à toute adhésion turque. Pendant le dîner officiel organisé en l’honneur de son hôte turc, Wulff a affirmé que les négociations en vue d’une adhésion à l’U.E. doivent être menées de manière plus correcte, plus ouvertes aux espérances turques. « L’U.E., elle aussi, doit travailler de manière plus active, afin que le processus d’adhésion puisse progresser, et doit également garantir à ses interlocuteurs turcs une attitude réceptive jusqu’au moment où la Turquie, finalement, aura concrétisé toutes les conditions nécessaires pour entrer dans l’Union », a souligné le chef de l’État allemand.

    Madame Merkel, tout comme le chef de l’Élysée Nicolas Sarközy, propose un partenariat privilégié entre l’U.E. et la Turquie, soit un projet que Gül a défini « difficile à comprendre », vu que l’Union douanière en vigueur consent déjà des rapports privilégiés. Ankara, en 2005, avait entamé les négociations en vue de l’adhésion après avoir reçu le feu vert unanime des partenaires de l’Union. Mais ces négociations se déroulent au ralenti : seuls treize chapitres sur vingt-cinq ont été abordés. Qui plus est, la Chancelière allemande a exprimé au Président turc ses préoccupations à propos des tensions croissantes entre Ankara et le gouvernement israélien, tiraillements qui ont miné les rapports entre les deux pays du Proche-Orient.

    Lors de l’entrevue qui eut lieu dans les bureaux de la Chancellerie, les deux parties ont réitéré leurs positions quant à l’entrée de la Turquie dans l’U.E. et abordé ensuite la question du printemps arabe. Gül a répété publiquement que la Turquie demeurait toujours candidate à devenir membre à part entière de l’U.E. Officiellement, l’Allemagne est ouverte à cette éventualité mais le parti de la Chancelière, la C.D.U., entend offrir aux Turcs une forme différente d’association, c’est-à-dire un partenariat stratégique qui exclurait l’adhésion à plein titre à l’U.E. Au cours de la même journée, les interlocuteurs ont abordé aussi les attaques proférées par le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, contre les pays européens, accusés par lui de donner asile aux séparatistes kurdes du P.K.K. (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui, au départ de l’Europe, continuent à financer des activités terroristes, à procéder à du recrutement, à diffuser de la propagande et à se livrer au trafic d’armes. Cette attaque du chef de la diplomatie turque s’est effectuée à l’occasion d’une conférence sur la lutte internationale contre le terrorisme, qui s’est tenue à New York pendant la 66e Assemblée générale des Nations Unies. Davutoglu a expliqué qu’au cours de ces derniers mois, la Turquie a été confrontée à une recrudescence des attaques du P.K.K., une formation politique, a-t-il ajouté, « qu’Ankara continuera à combattre avec toutes les mesures qui s’avèreront nécessaires », toutefois dans le respect des principes démocratiques.

    Mais les tensions entre Ankara et Bruxelles ne se limitent pas à la question kurde. Il y a aussi les rebondissements dans la question cypriote : Nicosie entend aller de l’avant dans les travaux de prospection, lancés en vue de découvrir des gisements d’hydrocarbures dans la zone économique exclusive de la République de Chypre. Or cette zone d’exclusivité chypriote, les Turcs la réclament pour eux aussi. Un fonctionnaire responsable de l’énergie auprès du département du commerce à Nicosie a confirmé que la firme Noble Energy, basée à Houston, a commencé ses explorations en vue de trouver pétrole et gaz au large de la côte méridionale de Chypre. Entretemps, un communiqué, publié sur le site du ministère des Affaires étrangères de Nicosie, a répété que « la République de Chypre maintient ses propres droits souverains sur la plate-forme continentale en accord avec les lois internationales et aucun autre accord ou aucune décision de la part de la Turquie aura des conséquences sur l’exercice de ces droits ». Et le communiqué souligne : « L’annonce faite par la Turquie constitue un nouvel acte de provocation contraire aux lois internationales ». Ces termes condamnent expressis verbis la décision du gouvernement turc de faire surveiller par des navires de guerre et des avions militaires, prêts à intervenir, les opérations de forage et de sondage que Chypre vient d’entamer en mer. Ces moyens militaires devront en outre défendre le bon déroulement de travaux de même nature que la Turquie commencera très prochainement.

    Les tensions actuelles éloignent encore davantage dans le temps le projet de réunifier l’île, divisé en un Sud grec-chypriote et un Nord colonisé par les Turcs. Ankara a en outre menacé de suspendre les relations avec l’U.E. si, l’an prochain, Bruxelles concède à Chypre la présidence des institutions européennes, à laquelle l’île a droit selon le principe de rotation en vigueur. Nous faisons donc face à une ligne politique, délibérément choisie par Ankara, qui contribue à éloigner toujours davantage la Turquie de l’U.E. La Turquie a donc bel et bien opté pour une stratégie néo-ottomane visant le contrôle direct et absolu d’Ankara sur toute les zones voisines, au Proche Orient comme en Méditerranée orientale.

    Andrea Perrone http://www.europemaxima.com/?p=2259

    • D’abord paru en italien dans Rinascita, Rome, 21 septembre 2011, puis mis en ligne sur Euro-Synergies, le 2 octobre 2011.

  • Bitcoin: l’Allemagne lui donne le statut de monnaie officielle

    La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans les milieux alternatifs. Le Bitcoin, la monnaie 100% virtuelle, vient de se voir décerner la reconnaissance officielle par le gouvernement allemand. Grâce à ce nouveau statut de “monnaie privée”, elle pourra être utilisée en toute légalité dans le cadre des “échanges multilatéraux”. La Grèce va-t-elle recevoir sa prochaine tranche d’aide en bitcoins au lieu d’euros? Pas si sûr…

    Le Bitcoin est une monnaie électronique, célèbre dans la communauté “geek” et des défenseurs des libertés. C’est depuis la hausse massive de sa valeur, qu’elle s’est retrouvée sous les projecteurs de l’économie internationale. Mais ne cherchez pas un soudain élan de souplesse des argentiers allemands. L’existence juridique du Bitcoin permettra surtout à l’administration fiscale de récupérer sa part du gâteau. Eh oui, jusqu’à présent les transactions effectuées avec cette monnaie échappaient à l’impôt.

    Ainsi, les gains issus d’une vente en bitcoins seront ponctionnés de 25% sur les bénéfices. Au bout d’un an, en revanche, il y aura exonération, indique le Frankfurter Allgemeine. Cela fonctionnera exactement comme la taxation sur les plus-values immobilière. Concernant les entreprises, elles devront intégrer un taux de TVA dans toutes leurs transactions en bitcoins. Du coup, cette monnaie alternative chère aux hackers va perdre un peu de son caractère rebelle…

     

    L’attrait du Bitcoin force les Etats à se pencher dessus

    L’Allemagne n’est pas le seul Etat à s’être intéressé de près au Bitcoin. L’Australie et les Etats-Unis semblent aujourd’hui plaider pour une meilleure intégration de cette monnaie dans les flux financiers. Le CFTC (régulateur américain), le GAO (bureau du Congrès américain chargé du Budget), ainsi que l’agence financière Bloomberg ont produit plusieurs études sur le sujet.

    A contrario, le FBI et la BCE considèrent le produit comme douteux, tandis que la Thaïlande a carrément banni son utilisation. Les failles de sécurité sont nombreuses: les porte-monnaies hébergés sur Android ont par exemple subi des attaques la semaine passée.

    Créée en 2009 par un informaticien du nom de Satoshi Nakatomo (pseudonyme), le Bitcoin s’affranchit de tous les codes qui caractérisent les monnaies modernes. Aucun lien avec les banques centrales, pas d’indexation sur les autres monnaies existantes, absence d’intermédiaires entre les échanges, anonymat des transactions…

    Une fois acquis sur des plates-formes semblables à des logiciels de peer-to-peer, les bitcoins peuvent ensuite être utilisés pour réaliser de vraies transactions, pourvu que les vendeurs l’autorisent. De nombreux sites de e-commerce allemands y ont recours. Les jumeaux Winklevoss, connus pour leurs procès contre Mark Zuckerberg, ont même fait la demande pour créer un fonds d’investissement basé sur le Bitcoin. La SEC, le gendarme boursier de Wall Street, devrait prochainement livrer sa réponse.

    Valeur refuge ou retour de l’étalon or ?

    Il s’échange en août 2013 pour environ 105 dollars. C’est deux fois moins qu’au printemps dernier, au plus fort de crise chypriote: la monnaie alternative avait alors atteint un pic à 266 dollars, après ce retour de la crise de la dette européenne.

    C’est logique: en période de turbulences pour les monnaies traditionnelles, les investisseurs cherchent des valeurs “refuges” pour protéger leurs liquidités. La majorité des utilisateurs du Bitcoin ont d’ailleurs tendance à thésauriser leurs fonds (cela revient à ”planquer” l’argent, sans l’injecter dans l’économie). Le Bitcoin pour se protéger, donc, plutôt que pour réaliser des profits.

    Bien que sans indexation avec le billet vert, le Bitcoin a traditionnellement suivi les tendances du dollar depuis sa création. Cela s’explique notamment par le profil de ses utilisateurs, qui sont 80% à échanger leurs bitcoins avec des dollars (8% des euros, 6% des yuan).

    Depuis les annonces par la Réserve fédérale américaine de la fin prochaine de sa politique de soutien, les fluctuations du Bitcoin se sont ensuite corrélées à celles de l’or, une autre valeur “refuge”. C’est ce qui fait dire à l’économiste Paul Krugman (prix Nobel d’économie 2008) que le “Bitcoin réintroduit l’étalon or”, une mesure qui avait été abandonnée dans le monde après la Seconde guerre mondiale.

    LE HUFFINGTON POST   http://fortune.fdesouche.com

  • Zone euro : En Europe, la gouvernance économique a surtout besoin d’une gouvernance politique

    François Hollande a proposé l’instauration d’un gouvernement économique de la zone euro lors de la deuxième conférence de presse de son quinquennat, le 16 mai 2013. Pour Laurent Ozon, le problème de l’euro provient de notre incapacité à lui assigner une direction politique.

    Barack Obama avec les écouteurs de la NSA, représenté par Dave Brown, caricaturiste américain

     

    L’actuelle crise de l’euro est le résultat d’une opération d’instabilisation menée par le monde financier et le gouvernement profond US pour maintenir le statut du dollar comme monnaie de change internationale. Cet outil monétaire (le dollar) est ce qui permet aux USA de continuer à financer leur domination par une dette contractée sur le monde entier dans une unité de change qui n’a que la valeur du papier sur laquelle elle est imprimée.

     

    De fait, le problème de l’euro est celui de notre incapacité à lui assigner une direction politique et cette difficulté provient en premier lieu de la difficulté d’une organisation politique comme l’UE à définir les contours d’une volonté politique claire, tiraillée entre les volontés contradictoires de ses membres, les empiétements des multinationales, les tentatives répétées de sabotage des USA (via ses satellites), etc.

    De fait, toute monnaie non adossée à une volonté politique est un outil problématique. Ceci est valable pour toutes les monnaies, qu’elles soient nationales ou européennes. La question fondamentale est donc bien de savoir où peut se constituer une volonté politique capable d’une direction économico-financière souveraine et conforme à ses intérêts. La seconde question qui découle immédiatement de la première est : quels seront ses moyens réels d’action (en matière monétaire et au delà) face à une hégémonie financiaro-militaire de plus en plus agressive.

    La nation par son unité héritée de l’histoire, peut apparemment fournir un environnement de pouvoir mieux maîtrisé et donc un potentiel de volonté politique opérationnel plus simple à obtenir qu’une fédération d’États aux intérêts parfois contradictoires comme l’UE. En clair, la France, par exemple, peut imaginer se donner une monnaie et lier les conditions de sa politique monétaire à ses intérêts souverains.

     

    La question qui se posera secondairement sera : quel poids aura la France face à cette hégémonie, compte tenu de son niveau d’autonomie vivrière, énergétique, militaire, médiatico-culturelle, économique et financière ? Un poids faible à n’en pas douter. D’autant plus faible que le niveau d’intégration de la France dans l’économie mondiale ne repose pas seulement sur sa monnaie mais sur un dispositif d’imbrication beaucoup plus vaste et infiniment plus profond que ne le croient ceux qui rêvent d’un destin politique retrouvé, l’œil dans le rétroviseur.

     

    C’est un partisan du protectionnisme et de la relocalisation qui l’affirme, dans l’état actuel des choses, il faudra des efforts immenses et du temps à une France isolée des grands systèmes monétaires et des sphères d’influence correspondantes, pour pouvoir résister aux pressions du système financier et militaire de la première puissance mondiale, pour ne pas évoquer les autres.

     

    Confrontée probablement dans les vingts années à venir à une crise civile grave, dépendante de ses importations, sans autonomie industrielle (pièces, technologies, etc.) et sans puissance militaire de premier ordre ni ressources capables d’impacter les rapports de forces géopolitiques mondiaux, la France ne profitera de sa liberté monétaire que bien peu de temps. Celui de s’enfoncer dans la guerre et la ruine, sort qu’elle ne pourra in fine conjurer qu’en passant sous contrôle total d’une puissance dont elle pensait s’affranchir.

     

    De fait, je le pense, la France n’a pas les moyens de faire cavalier seul. Adossée aux centaines de millions d’européens tournée vers la Russie, elle pourrait se donner dans l’UE, les moyens d’une politique monétaire conforme aux intérêts de son économie. Car ce qui peut être fait en France peut être fait en Europe, certes dans un premier temps plus difficilement, mais à la condition préalable d’une vigoureuse refondation des institutions communautaires qui permettrait à une Europe débarrassée du Royaume-Uni et autres satellites US, de retrouver les moyens de son retour à l’histoire dans un monde multipolaire et de défendre ses choix avec plus de poids que celui d’un pays en pré-guerre civile ne disposant pas des moyens de puissance pour maîtriser, isolé, les conséquences de ses coups de mentons monétaires.

     

    En bref, évoquer la question de la sortie de l’euro sans évoquer celui des rapports de forces internationaux et des implications vitales induites relève au mieux de l’amateurisme politique. De ce point de vue, un gouvernement économique de la zone euro pourrait être une solution, si il n’associait pas les habituels porte-avions américains au sein de l’UE et si la France et l’Allemagne s’engageaient à ajouter une dorsale russe à l’axe Carolingien…

     

    C’est en tous cas le moment, à quelques mois des élections européennes d’ouvrir sérieusement le débat, non ?

     

    Newsring

    http://fortune.fdesouche.com/317599-zone-euro-en-europe-la-gouvernance-economique-surtout-besoin-dune-gouvernance-politique