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Europe et Union européenne - Page 976

  • Norvège : un parti “populiste” probablement au gouvernement

    OSLO (NOVOpress/Bulletin de réinformation) – Les partis de droite ont obtenu une majorité de 93 sièges sur 169 au parlement, dont 29 pour le Parti du Progrès, dit « populiste ». Ce résultat devrait lui donner accès au gouvernement. En effet, le parti conservateur, s’il souhaite gouverner, n’aurait d’autres choix que d’entrer en coalition avec ce parti qui vise à défendre les Norvégiens, notamment contre l’immigration massive.

    Ces résultats vont présenter une énigme de taille aux médias de l’oligarchie. En effet, dans un pays relativement épargné par la crise, qui se porte bien économiquement (N° 2 mondial pour la richesse par habitant) et qui ne fait pas partie de la zone euro, comment expliquer, selon leurs grilles de lecture, l’arrivée au gouvernement d’un parti dit « populiste » ? Tout simplement, il semblerait, par un ras-le-bol grandissant face aux politiques de gauche de leurs gouvernements précédents et à l’immigration massive extra‑européenne qu’elles entraînent. De quoi donner un bon coup de pied dans la fourmilière des réponses toutes faites et de la bien-pensance.

    http://fr.novopress.info/141293/norvege-un-parti-populiste-probablement-au-gouvernement/#more-141293

  • Fonds européens : l’État cède la place aux régions

    Avec la responsabilité des programmes et la concentration thématique demandée par la Commission européenne, les conseils régionaux montent en puissance. Ils auront le pouvoir de «corrections et sanctions financières» jusqu’ici dévolu à l’Etat. Et le devoir de sélectionner et de coproduire avec les autres collectivités les projets territoriaux.

    L’année 2014 marquera le début de la nouvelle programmation des fonds européens pour sept ans, jusqu’en 2020. Depuis 2012, institutions européennes et nationales travaillent à la mise en route de cette mécanique de haute précision (lire le calendrier) fondée sur le contrat de partenariat passé entre le gouvernement et l’Union européenne. Fixer les orientations stratégiques de la mise en œuvre des fonds européens par la France, les mettre en conformité avec les ambitions de la Stratégie Europe 2020 pour « une croissance intelligente, durable et inclusive »…

    Après 17 séminaires thématiques et territoriaux, suivis par 600 organismes différents, Tours accueillait, le 9 juillet 2013, le séminaire de restitution de la concertation nationale. Ses conclusions vont nourrir le texte final de l’accord de partenariat qui sera soumis fin octobre à la Commission européenne.

    …La période 2014-2020 sera marquée par la montée en puissance des régions et, dans une moindre mesure, des départements. Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale, en cours de discussion, prévoit de leur confier, à leur demande, la gestion des programmes européens en qualité d’autorité de gestion.

    Concentration thématique

    Ainsi que le soulignait Thierry Repentin, ministre délégué aux Affaires européennes, la concertation a fait émerger trois thèmes majeurs :

    1. le développement de la compétitivité de l’économie et la création d’emplois,
    2. la transition énergétique et écologique
    3. et l’égalité des territoires — de tous les territoires : urbains ou ruraux, périurbains ou de centre-ville, métropolitains ou ultra-périphériques. La concertation a clairement fait ressortir la nécessité de la mobilisation et de la solidarité des collectivités. « La dimension territoriale est et doit être partie intégrante de la cohésion territoriale », insiste le ministre.

    La concentration thématique demandée par la nouvelle stratégie, vue comme une avancée par tous les acteurs, risque en effet de faire passer les territoires au second plan. Compétitivité des PME, recherche et innovation, efficacité énergétique et énergies renouvelables doivent représenter au moins 80 % des investissements. Les projets d’infrastructures ou d’équipements ne pourront donc pratiquement plus être éligibles aux fonds européens. Le seront, en revanche, les projets stratégiques à l’échelle d’un territoire.

    Montée en puissance des régions et départements

    La période 2014-2020 sera marquée par la montée en puissance des régions et, dans une moindre mesure, des départements. Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale, en cours de discussion, prévoit de leur confier, à leur demande, la gestion des programmes européens en qualité d’autorité de gestion.

    Confiantes, plusieurs régions font valoir qu’étant déjà autorité de gestion par délégation, elles savent dans quoi elles s’engagent et que leur proximité avec les territoires leur permettra d’être plus réactives. Un constat partagé en 2010 par un rapport sur « Le risque de dégagement d’office des fonds structurels européens », qui notait « une meilleure efficacité des conseils régionaux que de l’Etat à efficience égale dans le rythme de programmation des fonds structurels ».

    Eviter le dégagement d’office

    Devenir autorité de gestion de plein titre est cependant une charge lourde, techniquement et financièrement. Le 9 juillet, Johannes Hahn, commissaire européen à la politique régionale, invite les régions à ne pas négliger le fait que ce transfert « sera un exercice très exigeant ».

    La loi prévoit ainsi que « corrections et sanctions financières, mises à la charge de l’Etat » lorsqu’il est autorité de gestion, seront désormais assumées par les régions. La charge peut être lourde. Et particulièrement en temps de crise lorsque la mise en œuvre des projets est ralentie.

    Au 31 décembre 2012, il restait environ 1,5 milliard d’euros à dépenser au niveau national au titre du FEDER pour échapper au dégagement d’office. La région Alsace, la seule à avoir expérimenté, depuis 2003, la gestion des fonds européens, a ainsi mieux structuré ses interventions et rendu obligatoire un échéancier prévisionnel pour l’ensemble des porteurs de projets pour ne plus risquer de dégagement d’office.

    Les régions devront aussi désormais informer, instruire les dossiers, assurer suivi, animation, contrôle, remontée des factures.

    La qualité de l’instruction apparaît décisive pour programmer des projets cohérents et pertinents. Or, les services européens actuels des régions seront insuffisants. D’où la nécessité de transférer le personnel des secrétariats généraux à l’action régionale (SGAR) des préfectures.

    « Pas assez de personnel »

    « Il y a une bagarre avec les préfets et les Sgar pour savoir combien de personnes nous seront transférées. Ma plus grande inquiétude est qu’il n’y ait pas assez de personnel transféré pour faire le travail », a alerté René Souchon, président de la région Auvergne, le 9 juillet.

    Certaines régions envisagent de créer une structure qui pourrait être un GIE regroupant fonctionnaires de l’Etat et des régions, partageant et transférant leurs savoir-faire. Structure qui pourrait être temporaire ou pérenne. Mais le projet semble complexe et difficile à finaliser.

    Avant d’en arriver à l’exercice effectif du transfert, il reste à boucler l’accord de partenariat et l’élaboration, menée en parallèle, des programmes opérationnels (PO), qui présentent les axes prioritaires de chaque région. Nouveauté pour cette nouvelle génération : un programme pourra être plurifonds, afin d’assurer une meilleure transversalité.

    Emmanuel Berthier, délégué interministériel à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR), en clôture du séminaire, a précisé le calendrier. Après encore une ultime réunion de concertation le 10 octobre, l’accord de partenariat sera finalisé et transmis à la Commission à la fin du même mois. Durant l’été, un autre dialogue démarre, entre l’accord de partenariat et les autorités de gestion afin que des PO plus avancés soient élaborés en cohérence. Les PO devront être finalisés en janvier, « pour un démarrage de la programmation courant 2014 ».

    Chiffres Clés :

    • 14,5 milliards d’euros, c’est Le montant de l’enveloppe affectée à la France pour la période 2014-2020, stable par rapport à la période 2007-2013. Sur un budget total de 325 milliards d’euros (354,5 Md€ pour 2007-2013).

    LE COURRIER des maires

    http://fortune.fdesouche.com

  • Jamais le dimanche

    130909Reprenant cette chronique je ne la consacrerai aujourd'hui qu'à un pays dont les gros moyens de désinformation ont gommé l'évocation dans leur présentation de l'actualité. Durant ces quelques jours d'une volontaire déconnexion de toute électronique, je n'ai lu que Le Figaro et le Canard enchaîné en édition papier. Je n'ai même consulté ni les sites d'information ni les journaux de cette Grèce où je retournai après plusieurs années, pays que j'aime beaucoup, et dont j'essaye habituellement de comprendre les évolutions.

    Mon observation n'est donc nullement liée aux événements du jour. À peine rentré à Paris je prenais en revanche connaissance d'une chronique fort lucide, équilibrée et révélatrice  (1)⇓ sur une question qui peut paraître secondaire. Il s'agit de la controverse, qui continue, sur la liberté d'ouvrir les magasins le dimanche. Cette pratique existait déjà depuis longtemps comme c'est actuellement encore le cas en France, dans toutes les zones qualifiées de touristiques, — le reste étant soumis dans l'Hexagone à l'arbitraire administratif.

    L'auteur conclut son article par d'intelligentes propositions complémentaires. Elles s'adressent au gouvernement de son pays dont il entend dépasser le vulgaire argument mimétique "ça marche comme ça dans les autres pays européens". Ce pays précis pourrait selon lui en tirer un avantage particulier.

    Mais il analyse surtout l'absurdité pathétique du "front du dimanche" agglomérant "l'extrême gauche, la 'droite populiste', une partie du clergé, les bureaucraties syndicales, etc." Les salariés et les commerçants qui ouvrent le dimanche sont-ils "des imbéciles ? des antéchrists ? des valets du capitalisme et de la mondialisation néolibérale ?" etc. Son argument central consiste à souligner que cette ouverture fonctionnera comme une liberté, non comme une contrainte.

    Tout cela me confirme dans la certitude que la Grèce représente, en bien comme en mal, un champ expérimental dont on a tort d'évacuer les enseignements, et plus encore à les réduire à des clichés démagogiques. Ce vieux pays constitue l'un des laboratoires caractéristiques de la modernisation économique et sociale de l'Europe. Or, les effets de la crise tendent maintenant, depuis les résultats connus du 2e trimestre, à s'y ralentir, son secteur privé se redresse, malgré les difficultés d'y réformer le secteur public.

    Mais aussi, on se souviendra que, si dramatiques que puissent se révéler, — ne les nions pas, — en termes de difficultés sociales, dans certains quartiers d'Athènes, les conséquences de la politique imposée par les bailleurs de fonds, on doit les comparer à d'autres exemples.

    Premier cas. On va bientôt commémorer, de façon prévisible le coup d'État de septembre 1973 au Chili. Après un ou deux ans d'une dictature classiquement conservatrice, cruellement anticommuniste et d'économie dirigiste le général Pinochet changea de politique. Il fit appel aux disciples de Milton Friedman et de l'école de Chicago. Le résultat reste brillant, on peut le considérer comme exemplaire pour l'Amérique latine. Les traces qui demeurent quarante années après la mort du marxiste Allende méritent d'être méditées en termes positifs : or, qui oserait dire que le sort du Chili ne fut pas plus dur, pendant quelques années, que celui de la Grèce dans le cadre de l'Europe actuelle ?

    Deuxième référence : la Pologne. Elle constitue aujourd'hui l'un des réussites de l'Europe, une nation en plein essor. Or on doit se souvenir que, dans le début des années 1990, elle fut soumise à ce qu'on appela une "thérapie de choc", le plan du ministre des Finances, Leszek Balcerowicz, dans le cadre du gouvernement Mazowiecki formé le 12 septembre 1989. Tout ce que fit cette équipe non-communiste au pouvoir en Europe de l'est, la première depuis 1944, dut alors subir, comme par hasard, la critique acharnée de ces mêmes bons esprits qui, aujourd'hui, vitupèrent avec tant de véhémence contre ce qu'ils appellent la "mondialisation néolibérale". On nous annonçait autour de 1993 que le chômage allait connaître une courbe exponentielle, sans espoir, génératrice d'une explosion sociale. La Pologne tint bon et, dès 1997, le taux de demandeurs d'emploi passait sous la barre des 10 %. Aujourd'hui, sans esquiver les vicissitudes du monde, ce pays se porte très bien.

    Cas plus spectaculaire encore, quoique dans un plus petit pays : celui de l'Estonie de 1992 à 1994 sous la conduite de Mart Laar  (2)⇓. Un succès.

    La  Grèce depuis 2009 connaît, au bout du compte, un débat du même ordre. Certes en France, on s'est employé à le caricaturer. On a diabolisé la question fiscale. C'est bien connu : les hommes de l'État ne sont pas coupables de leurs déficits, seuls les contribuables et les mauvais citoyens, qui ne payent jamais autant d'impôts que ne voudraient les socialistes. On a prétendu limiter le dossier à son aspect monétaire en relation avec l'appartenance du pays à la Zone euro et le cadre dans lequel son plan d'assainissement lui est, plus ou moins, imposé de l'extérieur, alors qu'il est régulièrement voté par une majorité parlementaire.

    En réalité il s'agit d'une sortie de l'étatisme et d'une évolution nécessaire vers l'économie de marché. Et, douloureusement, elle avance.

    En fait il me semble que l'Europe du sud peut sortir de la crise, conséquence du socialisme, si ses gouvernants cherchent à le faire et si l'opinion publique accepte de voir les choses en face.

    Toute évocation d'une ressemblance avec la France de Monsieur Normal serait fortuite, grotesque et déplacée.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. sur le site d'un chroniqueur de droite
    2. cf "Objectif liberté" du 7 septembre
  • Le XXIe siècle, siècle du déclin européen ?

    Tribune de Michel Geoffroy.
    La XXIe conférence des ambassadeurs, réunie cet été, avait pour thème « La France puissance d’influence » : un choix bien symbolique qui renvoie à l’ambition de l’Union européenne de jouer les « soft power », posture dont on voit une nouvelle fois les piètres résultats dans la crise syrienne. MG.
    Une manipulation sémantique
    Le fait d’accoler les termes puissance et influence constitue une manipulation sémantique, comme le concept de « soft power ».
    Les puissants sont influents en raison même de leur puissance et de leur capacité de nuisance. Les Etats-Unis et Israël sont donc des nations influentes par exemple.
    Par contre, l’inverse se vérifie beaucoup plus rarement : l’influence ne peut produire les mêmes effets que la puissance, en particulier lorsque des enjeux vitaux se trouvent en jeu.
    Car il en va de l’influence diplomatique comme des arts martiaux : il s’agit d’un succédané à l’emploi de la force, donc une technique à l’usage des faibles. Il n’y a qu’au cinéma que les arts martiaux triomphent des hommes d’armes : dans la vraie vie c’est un peu différent.
    On veut donc nous faire croire que notre influence se maintiendrait quand notre puissance et celle de l’Europe diminuent. C’est une tromperie.
    Le déclin européen
    Car le XXIe siècle se caractérise, au contraire par la marginalisation rapide et profonde de la présence, de la culture, de la puissance et de l’influence européennes dans le monde : un déclin plus profond, en tout cas, que lorsque Oswald Spengler publia en 1918 son célèbre ouvrage Le Déclin de l’Occident. Car même après les hécatombes de la Grande Guerre et de la révolution communiste, l’Europe possédait encore de nombreux atouts. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
    Beaucoup de nos concitoyens n’ont cependant pas conscience d’avoir changé d’époque. On leur a, certes, beaucoup parlé de la mondialisation, mais sans en dévoiler la véritable nature.
    La mondialisation ne se réduit pas à l’ouverture des marchés ni à Internet, en effet. Elle se traduit avant tout par une profonde modification des rapports de forces entre les continents et les civilisations, comme l’avait analysé, parmi d’autres, Samuel Huntington, dans son livre Le Choc des civilisations : une modification qui s’effectue à nos dépens.
    Mais l’oligarchie européenne et française n’a eu de cesse de masquer cette dure réalité, afin de cacher sa propre responsabilité dans le déclin européen. Il est temps d’ouvrir les yeux.
    Marginalisation démographique d’abord
    Le XXIe siècle se caractérise d’abord par la réduction de la part relative des Européens – c’est-à-dire des Blancs caucasiens, comme disent les Américains – à l’échelle de la population mondiale et cela sur tous les continents, y compris l’Europe où se produit leur « grand remplacement » programmé du fait de l’immigration. La natalité et la fertilité des Européens ne cessent de chuter, au contraire des autres ethnies, y compris aux Etats-Unis.
    Or, jusqu’au début du XXe siècle l’Europe restait une zone de forte croissance démographique, dans un monde en général moins peuplé (sauf en Chine et en Inde). L’exemple de l’Afrique est édifiant sur ce plan : hier vaste continent peu peuplé, aujourd’hui bombe démographique.
    Ce déclin démographique signifie qu’à l’aune des Nations unies, la voix des Occidentaux se fait déjà et se fera de moins en moins entendre. En outre, le rayonnement d’une culture ne se dissocie pas de la fertilité de la population qui la porte. Comment les Européens peuvent-ils croire au maintien de leur « influence » et de leurs « valeurs » alors que leur régression démographique –tant absolue que relative – est rapide ?
    Marginalisation économique ensuite
    La croissance économique – c’est-à-dire l’augmentation des dépenses et des richesses globales – n’est plus l’apanage des Européens. La France s’enorgueillit d’un « rebond surprise de la croissance » au second trimestre (Le Monde du 15 août 2013) à… 0,5%. On a les succès que l’on peut !
    Mais l’ascenseur social se bloque et les classes moyennes s’appauvrissent, inversant un mouvement bicentenaire, partout en Europe. Sans parler des taux de chômage structurels élevés que connaissent désormais les Européens et qui n’ont rien à envier à ceux de la Grande Dépression des années 1930, même si les systèmes de « traitement social » les masquent en partie.
    Mais pendant ce temps les usines tournent en Chine, en Asie du Sud-Est ou en Inde et encore en Amérique du Nord. On en vient à envier les taux de croissance de l’Afrique !
    L’Europe n’est plus dans la course
    Comme le soulignait le prix Nobel d’économie Edmund Phelps, ce déclin n’a rien d’accidentel car il recouvre un phénomène culturel plus profond : « L’histoire de l’innovation s’est arrêtée à la fin des années 1960 » en Europe (Le Monde du 29 août 2013), phénomène masqué par la bulle Internet et le développement exponentiel des télécommunications (dont les produits ne sont pas construits en Europe au demeurant).
    E. Phelps relève que ces innovations ne concernent en réalité qu’un petit nombre d’industries. Car les grandes entreprises européennes ont axé leur développement sur l’ingénierie financière et la rentabilité à court terme et non pas sur l’innovation. La faible innovation provoque en outre une baisse de la productivité du travail. Il suffit d’ailleurs de voyager en Asie ou en Inde pour se rendre compte qu’il y règne une tout autre ambiance, un tout autre esprit et une tout autre activité que dans la vieille Europe, même si le niveau de vie y est différent.
    Les Européens avaient jusqu’au début du XXe siècle le monopole de l’innovation et de la technique : ils l’ont perdu au profit de la côte Est des Etats-Unis, de l’Asie et de l’Inde, qui se trouvent aujourd’hui dans la même situation que le Japon au XIXe siècle. Après la phase d’appropriation – et de copie – des techniques utilisées par les « diables étrangers » viendra celle de leur développement propre et rapide.
    Comme hier la marine russe de 1905 se croyait à l’abri dans ses vieux cuirassés poussifs, les Européens vont tranquillement au devant d’un futur Tsushima technologique.
    Marginalisation militaire et stratégique aussi
    On aborde rarement ce sujet car il est au surplus masqué par l’activisme médiatisé des Occidentaux qui adorent aller bombarder de loin et de haut (on est « chef de guerre » courageux, que diable !), à des fins « humanitaires », des pays souverains mais démunis des moyens de riposte, sous l’œil attendri des caméras.
    Mais le recours aux armes hightech et aux drones ne modifient pas durablement les données de la géopolitique et de la puissance, d’autant que le reste du monde s’en dote à son tour rapidement, comme le montrent la prolifération nucléaire ou celle des forces navales.
    Plutôt que d’interroger les candidats à l’élection présidentielle française sur le nombre de nos sous-marins, il serait plus judicieux de leur demander de citer les armements dont dispose le reste de la planète, y compris sur le pourtour de la Méditerranée ! Mais les autruches préfèrent regarder ailleurs…
    Les mains molles
    Car plus que les armements, c’est la volonté et la détermination de les utiliser qui compte finalement. Or l’Union européenne ne sait pas se décider sur des enjeux vitaux. Elle reste à la remorque de tous les événements car elle cumule tous les inconvénients : une multiplicité d’Etats et un « machin » bureaucratique central qui détruit toute souveraineté sans la remplacer par quelque chose de solide.
    En outre, qui, en Europe, voudrait mourir pour la Commission européenne ? ou pour le droit à l‘avortement et le mariage des homosexuels ?
    Il n’y a pas plus de martyrs européens qu’il n’y a de guerriers européens, à quelques rares exceptions près : seulement des professionnels en uniforme qui considèrent maintenant le combat comme une sorte d’accident du travail qu’il conviendrait que le commandement empêche (cf. la plainte déposée par les familles des victimes françaises de l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan contre… la hiérarchie militaire).
    Car les jeunes Européens ont désappris le sens du sacrifice et le métier des armes. On confie la défense désormais à des armées mercenaires car composées d’une part croissante issue des « minorités ». Les Européens n’osent même plus dire qu’ils font la guerre.
    Rongée par l’individualisme, l’hédonisme, la repentance et la loi de Mammon, la génération européenne Peace and Love actuellement au pouvoir n’a en réalité plus rien à défendre sinon sa médiocre existence.
    Il n’est que d’entendre les lamentations des bisounours européens devant la façon dont évolue la crise en Egypte pour se rendre compte de leur impuissance ridicule. Mon dieu, les militaires égyptiens ont violenté les islamistes en les expulsant de la Mosquée ! Mon dieu, le sang a coulé ! Peut-être, mais les islamistes paraissent mis hors d’état de nuire alors qu’ils prolifèrent en Europe.
    Machiavel n’est plus italien mais égyptien, manifestement…
    Marginalisation morale enfin
    Les Européens ne savent pas non plus qu’ils se sont isolés du reste de la planète en se cramponnant à ce qu’ils nomment leurs « valeurs », un sport dans lequel l’oligarchie française excelle.
    Les Européens présentent ces valeurs comme universelles mais de moins en moins de terriens les partagent ! D’ailleurs les Européens se révèlent déjà incapables de les faire respecter dans leurs propres banlieues et ils voudraient les imposer à toute la terre !
    Car c’était une chose de prétendre incarner des « valeurs » et des « immortels principes » quand on possédait, seul, des canons et des machines à vapeur, c’est-à-dire quand l’idéologie s’accordait avec le nombre et la puissance. Mais lorsqu’on devient minoritaire, curieusement, le caractère « universel » desdites valeurs n’apparaît plus. Comme c’est bizarre…
    Des valeurs méprisées
    En fait, les valeurs que les Européens présentent toujours comme « universelles », pour se rassurer, sont incomprises par la majorité des terriens.
    Par exemple, notre laxisme pénal étonne parce que la plupart des pays autres qu’européens punissent sévèrement les voleurs, les criminels et les délinquants, ce qui en général les dissuade de recommencer, n’en déplaise à Mme Taubira. Ils ne comprennent pas notre attitude bienveillante vis-à-vis de la drogue et des drogués. Pas plus qu’ils ne comprennent que nous gardions si mal nos frontières et notre nationalité : partout ailleurs qu’en Europe la police des frontières et les douaniers font leur travail scrupuleusement, même et surtout dans les pays touristiques. Ni que nous dégradions nos écoles et nos universités, alors qu’ailleurs on les respecte et que l’on conçoit l’accès au savoir comme un privilège.
    Ils ne comprennent pas non plus notre lubie du mariage homosexuel, comme le montre le fait que la France ait dû renoncer à engager la révision des conventions matrimoniales la liant avec des Etats qui ne reconnaissent pas l’homosexualité comme un droit. Bref, ce mariage ne sera pas « pour tous », ce qui en dit long sur la réalité de la « puissance d’influence » dont se targue tant notre oligarchie ! Que dire aussi de la façon dont les pays musulmans et africains perçoivent notre féminisme obsessionnel…
    Incomprises, ces valeurs apparaissent d’autant plus insupportables quand les Européens les invoquent pour s’ingérer dans la politique des Etats voire les agresser militairement. Et les militaires occidentaux de s’étonner de ne pas être accueillis en libérateurs dans ces pays !
    Ces valeurs ne provoquent plus l’envie comme au XIXe siècle, mais au contraire le mépris : le mépris que l’on a pour la jobardise des Européens si généreux vis-à-vis de tous les étrangers, le mépris pour une Europe d’autant plus portée sur la « moraline » qu’elle est impuissante, le mépris que le tribunal de l’histoire a toujours eu pour les peuples décadents.
    Europe, réveille-toi !
    On pourrait multiplier les exemples de la dégringolade de l’Europe, mais rien n’y ferait.
    Une conclusion s’impose : s’ils veulent continuer d’exister dans l’histoire, les Européens doivent percevoir le XXIe siècle comme un défi à relever et non pas comme la morne fatalité d’un déclin repeint aux couleurs du triomphe des « valeurs universelles ». Les bisounours officiels se trompent et nous trompent : le XXIe siècle sera dur et non pas « soft » pour l’Europe.
    Beaucoup d’Européens ressentent les choses comme cela et enragent de voir dans quelle impasse l’oligarchie, l’œil dans le rétroviseur, les conduit.
    Il est temps qu’ils se mobilisent pour réveiller la belle en dormition, avant qu’il ne soit trop tard.
    Michel Geoffroy, 4/09/2013
    http://www.polemia.com/le-xxie-siecle-siecle-du-declin-europeen/

  • Athènes, le berceau de l'Europe est un chaudron de sorcières (arch 2012)

    À Athènes, la crise économique s'accompagne d'une augmentation de la criminalité et de nombreux problèmes liés à l'immigration incontrôlée. Sur ce terreau se développe un part i d’inspiration national-socialiste, Chrysi Avgi (l'Aube dorée).
    La crise a frappé de plein fouet le centre d'Athènes. Aucune autre capitale européenne n'a subi une altération aussi importante. Défiguré, le cœur de la cité antique est devenu le théâtre de scènes de violences liées à la drogue, à la prostitution et à l'immigration illégale. Les endroits les plus chics et les plus prisés par les touristes avant la crise, sont désormais occupés par des clochards étendus sur les conduites d'aération et par des magasins proposant des baskets à cinq euros fabriquées en Chine. Dans la rue Patission, à côté du musée national d'archéologie et de ses quinze colonnes de marbre, des prostituées de plus en plus jeunes arpentent la rue Aristote. Le spectacle de la rue Panepistimiou, où des adolescents drogués se piquent au grand jour, n'est pas moins apocalyptique. La nuit tombée, les immigrés afghans et africains pressent le pas. Des groupes armés de matraques et de couteaux rôdent sur leurs motos pour s'en prendre aux étrangers. Ces exactions se répandent jusqu'aux avenues les plus prestigieuses, dont la place Omonia, où résidait Maria Callas.
    Dans les années 1980, les habitants du centre de la capitale avaient déménagé vers la périphérie, où les espaces étaient plus grands et moins chers. Le prix des loyers s'est écroulé et les immigrés s'y sont installés. Malgré les razzias de la police et les contrôles fiscaux, il n'est pas rare que 25 personnes, souvent en situation irrégulière, soient confinées dans un appartement de 50 m². En 2011, Pénélope Agathou, fondatrice de l'association Epoizo, qui défend « les principes d'une meilleure qualité de vie », et donatrice régulière de l'Unicef, peu suspecte de racisme, déclarait que les Africains « représentent une menace pour la santé publique ».
    « Athènes compte 3 millions d'habitants et plus de 100 000 immigrés illégaux. Le centre de la capitale est devenu un haut lieu de la criminalité », constate de son côté Giorgos Kaminis, élu maire (indépendant) d'Athènes en décembre 2010, avec le soutien de la Gauche démocrate. Ses propositions pour endiguer les problèmes liés à la crise ne diffèrent guère de celles de la droite dure : il prône une politique de « rapatriement » pour venir à bout de la misère et veut mettre au point, avec l'aide de l'Union européenne, un plan de retour des réfugiés dans leur pays d'origine. Selon lui, « chaque jour, 300 personnes franchissent la frontière nord de la Grèce », et ce phénomène s'est accentué depuis septembre 2009, la Turquie n'exigeant plus de visa pour les ressortissants africains. En mai 2011, au lendemain de ratonnades provoquées par des meurtres, Kaminis avait évoqué, à la télévision grecque, un risque de guerre civile : « Le danger existe que, dans peu de temps, Athènes ressemble à Beyrouth dans les années soixante-dix », avait-il dit.
    Un sentiment d'abandon
    Cette immigration massive et incontrôlée s'accompagne d'une augmentation de la criminalité et suscite un fort sentiment d'insécurité, qu'éprouvent 90.% des propriétaires de magasins ou de cafés du centre-ville d'Athènes, selon une étude de l'Université du Péloponnèse. La moitié d'entre eux indique avoir déjà été attaquée et volée, certains hôtels ayant même fermé.
    Se sentant abandonnés par l'État, la ville et la police, des habitants de la capitale ont saccagé les cabines téléphoniques pour empêcher tout rassemblement d'immigrés. Par ailleurs, d'octobre 2011 à janvier 2012, 61 agressions racistes ont été enregistrées dans le centre d'Athènes. Dans ce contexte tendu, de nombreux immigrés estiment aujourd'hui que leur situation à Athènes est devenue invivable et aspirent à rejoindre la France et l'Allemagne. Certains aussi se sont adressés au gouvernement pour protester contre l'impunité de ces actions et accusent les policiers de sympathiser avec le parti Chrysi Avgi (« l'Aube dorée »), qui a organisé une force d'intervention pour soutenir les commerçants qui se sentent menacés par les étrangers.
    Chrysi Avgi revendique plus de 10 000 membres et milite pour « la domination de la race blanche et de la nation grecque ». Inspiré de l'idéologie national-socialiste, le parti s'est implanté dans le quartier Aghios Panteleimonas, surnommé « zone nationale libérée ». Les balcons y sont ornés de drapeaux grecs et des affiches aux couleurs nationales sont collées sur les murs, où est aussi peint le slogan : « La Grèce au Grecs ». À proximité de la place d'Omania, des hommes au crâne rasé montent la garde devant la permanence du chef de Chrysi Avgi, Nikos Michaloliakos. À l'intérieur du local sont proposés des livres sur les mensonges du communisme, le judaïsme, le complot maçonnique et la culture aryenne, ainsi que des polos de marque « Pitbull Germany », frappés du logo de l'Aube doré qui évoque la croix gammée. Le parti tentera d'entrer au parlement lors des élections législatives anticipées qui se dérouleront le 22 avril une semaine après la Pâques orthodoxe. D'après les sondages, Chrysi Avgi atteindrait 4 % des intentions de vote.
    Laurent Glauzy monde & vie 14 avril 2012

  • Le régime grec « prépare » l’arrivée de maires de l’Aube dorée

    « Le parti ultranationaliste l’Aube dorée pourrait contrôler des municipalités à l’issue des élections municipales de mai 2014. Le parti post-communiste Syriza a déjà donné pour instruction à ses électeurs de soutenir, en cas de deuxième tour opposant un candidat du Parti conservateur Nouvelle Démocratie et un candidat ultranationaliste, le candidat conservateur. Le système politique en place suit désormais, dans son combat contre l’aube dorée, la stratégie suivante : « Si nous ne pouvons pas les empêcher de faire élire des maires, nous allons rendre les maires inutiles. » La première étape a été la dissolution de la police municipale, une force de police faible qui était sous le contrôle du maire. L’objectif de cette suppression n’est pas de réaliser des économies, car les membres de cette police municipale ont été réengagés au sein de la police grecque qui est nettement mieux équipée. Cette dernière se trouve sous la direction du ministre de l’intérieur. En supprimant la police municipale, le système politique en place empêche les futurs maires de l’Aube dorée d’utiliser ces forces de l’ordre pour protéger des rassemblements ou des marches de membres de leur parti.

    Un quotidien proche du Parti conservateur Nouvelle Démocratie a publié des informations mettant en avant le fait qu’une réforme des élections municipales et régionales est en préparation.
    L’objectif est de ne plus permettre à un seul parti de contrôler l’organe législatif d’une municipalité ou d’une région. Le maire ou le dirigeant de la région pourrait se retrouver sans majorité de son parti au sein du Conseil municipal. ou régional. Les autres partis pourraient ainsi au sein de municipalités prises par un maire de l’Aube dorée rejeter toutes  les décisions du maire. »

    Source Lionel Baland

  • [exclusivité Novopress] Marine Le Pen participera à ATREJU, la grande fête de la destra sociale italienne

     

    [exclusivité Novopress] Marine Le Pen participera à ATREJU, la grande fête de la destra sociale italienne

    06/09/2013 – 20h25
    ROME (NOVOpress) -
    Décidément, à l’approche des élections européennes ça bouge en ce moment. C’est ainsi que nous apprenons ce jour que la présidente du Front national, Marine Le Pen, participera le mercredi 11 septembre à une table ronde consacrée à l’Europe lors de la grande fête de la destra sociale italienne, aujourd’hui largement regroupée au sein du parti “Fratelli d’Italia”.

     

    La fête “Atreju” (du nom du héros du film “L’histoire sans fin”) se tiendra du 11 au 15 septembre à Rome. En dehors des débats politiques se tiennent aussi des expositions artistiques, des concerts, un peu à la manière des anciennes fêtes “Bleu Blanc Rouge” du FN.

    Dans cette table ronde, intitulée “Le procès de l’Europe”, Marine Le Pen débattra avec Giulio Tremonti, sénateur et ancien ministre de l’économie de Silvio Berlusconi, Joseph Daul, président du groupe PPE au Parlement européen, ou encore l’eurodéputé italien Carlo Fidanza, membre de Fratelli d’Italia.

    Lors de cette édition d’Atreju sont notamment aussi attendus Flavio Tosi (maire de Vérone, Lega Nord) ou encore le très controversée ministre de l’Intégration d’origine congolaise Cecilia Kyenge.

    Crédit photo : DR http://fr.novopress.info

  • La finance dérégulée nous condamne aux krachs

    Pour l’économiste André Orléan, dans un univers boursier par essence spéculatif, la transparence ne sert à rien. Le seul moyen d’éviter les crises à répétition engendrées par les bulles est de définanciariser l’économie.

    Un bureau grand comme un mouchoir de poche, grignoté par des piles de dossiers et des rayonnages de livres. Et un pupitre pour tout meuble, surplombé d’une affiche au titre ironique : Manifeste des “sagesses boursières”… jamais respectées.

    Justement, les folies financières et les bulles de marché, André Orléan, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, les scrute et les dissèque depuis longtemps à la façon d’un biologiste. Apparemment, pour l’auteur de L’Empire de la valeur (Seuil) et de De l’euphorie à la panique (Editions Rue d’Ulm), la série des krachs entamée depuis une douzaine d’années risque de se poursuivre.

    Mouvements erratiques des actions, chute de l’or, recul des marchés émergents, bulle sur quelques obligations d’Etat… Cette situation d’extrême nervosité sur tous les marchés – et non pas quelques-uns – est-elle inédite dans l’histoire?

    Non. Dans les situations de forte incertitude, les investisseurs se replient fréquemment sur les actifs réputés sans risque, quitte à les faire mécaniquement monter au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, majoritairement, ce sont quelques emprunts d’Etat, en l’occurrence ceux émis par l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et dans une certaine mesure la France, qui profitent de ce flight to quality alimenté par le déluge de liquidités que les banquiers centraux déversent sur les marchés financiers.

    Cette situation est fort risquée. Plus la période est troublée, plus les marchés réagissent de façon binaire, rejetant tous les titres à l’exception des plus sûrs.

    Cette absence de discrimination dans les risques n’est en rien une nouveauté. Déjà, en 1931, la faillite de la banque autrichienne Kreditanstalt provoqua une ruée… sur les banques allemandes. La question fut alors soulevée de savoir si les créanciers américains faisaient bien la différence entre l’Autriche et l’Allemagne. De même, en 1994, le krach des emprunts mexicains se propage à l’Argentine, dont l’économie est pourtant dans une situation très différente.

    Ces phénomènes de contagion psychologique donnent aux actifs un “faux prix”, trop élevé pour les produits les plus sûrs, trop bas pour les autres. Franchement, l’emprunt italien est-il vraiment huit ou dix fois plus risqué que l’emprunt allemand, quand il y a cinq ans il fallait croire que ces deux pays se valaient sur les marchés ? “Le marché boursier est un vote et non une juste évaluation”, disait l’économiste Benjamin Graham.

    Les marchés boursiers nous condamneraient alors à passer d’une bulle spéculative à l’autre, sans répit…

    Les successions de bulles et de krachs depuis trente ans, mais plus particulièrement depuis 2000, sont la conséquence directe de la financiarisation et de la dérégulation. L’ère du capitalisme fordien (1945-1970), quant à lui, ne connaît ni crise bancaire ni crise financière : les marchés étaient moins puissants, plus régulés, et les banques finançaient directement l’économie.

    La financiarisation de l’économie, qui commence au début des années 80, repose sur l’idée qu’en matière financière il faut laisser faire la concurrence. Or ce précepte fonctionne à peu près bien partout, sauf… en Bourse.

    Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce paradoxe ?

    Sur les marchés ordinaires – ceux des automobiles, des chaises de bureau, des ordinateurs -, quand le prix augmente, la demande décroît. Par ce simple mécanisme, la libre-concurrence fait son oeuvre et réalise à peu près l’équilibre entre l’offre et la demande. Elle empêche que les prix montent à des niveaux absurdes. Or, sur les marchés financiers, la hausse des prix ne provoque pas nécessairement la fuite des capitaux.

    Tout au contraire, un titre dont le prix augmente peut parfaitement attirer de nouveaux investisseurs, qui y voient le signe de hausses futures. C’est de cette manière que les bulles se forment. Sur les marchés des biens ordinaires, la logique est tout autre : la hausse des prix produit immédiatement des forces de rappel, parce que les consommateurs refuseront ces marchandises devenues trop chères.

    L’univers très mimétique des marchés financiers produirait donc par nature des bulles et des krachs ?

    Absolument. C’est inhérent à la finance dérégulée. Elle nous condamne à l’instabilité. D’ailleurs, quand les Néerlandais inventent les grands marchés, au XVIIe siècle, les bulles font immédiatement leur apparition, comme celle sur les bulbes de tulipe, en 1636 et 1637.

    Mais pourtant, depuis la faillite de Lehman Brothers, de sommets du G20 en normes de Bâle, de déclarations du FMI en directives européennes, le pouvoir politique multiplie les tentatives pour réguler ce système incontrôlable

    Le problème, avec le diagnostic du G20, c’est qu’il entretient l’idée fausse selon laquelle les marchés financiers seraient la bonne solution pour allouer le capital à l’échelle planétaire. Pour le G20, la crise ne résulte pas des mécanismes financiers eux-mêmes, mais de l’opacité des produits. Il suffirait de rétablir la transparence et tout irait mieux. Erreur. La transparence ne va pas empêcher les bulles d’apparaître. Il n’est que de penser à la bulle Internet, qui a pu se développer dans la plus parfaite transparence des produits et des mécanismes. Celle-ci peut même, en rassurant les marchés, favoriser la spéculation.

    Mais alors, que proposez-vous?

    De définanciariser l’économie. Si on se place dans le court terme, nous aurions dû couper nettement les banques en deux, avec, d’un côté, les établissements de crédit qui distribuent des prêts et des produits d’épargne, et, de l’autre, les activités financières. Cela aurait été un premier pas. Nos sociétés n’ont pas encore pris toute la mesure des risques que la spéculation nous fait courir.

    L’Expansion

    http://fortune.fdesouche.com/320505-la-finance-deregulee-nous-condamne-aux-krachs#more-320505

  • Zone euro : le piège fédéraliste ! (arch 2011)

    L'accélération des dettes souveraines nous précipite chaque jour un peu plus vers l'éclatement de la zone euro. La plupart des dirigeants européens en sont aujourd'hui intimement persuadés, bien qu'ils continuent de nous affirmer le contraire. Certains experts parlent de plus en plus ouvertement « d'acharnement thérapeutique » sur une monnaie que les grands argentiers qui veillent à son chevet savent condamnée. Même un taliban du fédéralisme européen comme le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker est paraît-il très pessimiste sur les chances de sauver la zone euro.
    Sortir de l'euro ne sera évidemment pas indolore. Quand on a commis une erreur il faut toujours en payer le prix. Et plus le temps passe, plus celui-ci sera élevé et sans doute douloureux. Alors autant en finir le plus vite possible avec cette opération chirurgicale, certes à risques, mais devenue inévitable et dont le report ne fait qu'aggraver l'état du malade. Pourquoi attendre l'explosion maintenant annoncée de la zone euro ? Sortons de cette tourmente le plus vite possible. Le rétablissement sera forcément pénible, mais, pour permettre à notre économie de retrouver sa liberté et de repartir du bon pied, il faut en passer par là.
    Toutefois, nous affirment les jusqu'au-boutistes de l'euro : « Celui-ci n'est pour rien dans l'état désastreux des finances publiques grecques, dans l'endettement bancaire irlandais, ni dans celui des comptes publics au Portugal. » Selon l'économiste pro euro Alain Frachon, cette crise de l'euro ne serait même pas financière, mais politique. Il écrit : « Elle ne témoigne pas de la cupidité des marchés ; elle reflète l'irresponsabilité de la zone euro. Elle est moins une affaire de technicité financière que le symbole du malaise européen en général. » Si l'euro n'est pas à l'origine de la crise, il l'aggrave néanmoins d'une façon mortelle. Pour les économistes allemands, « le développement de la Grèce est massivement handicapé par l'euro ». Donc, s'il n'est pas totalement responsable de l'endettement de ce pays - il en porte toutefois une grande part de responsabilité -, l'euro contribue à lui maintenir la tête sous l'eau. « Pour faire disparaître le déficit, la Grèce doit réduire ses prix de 20 % à 30 %. Une telle baisse des prix n'est pas possible à court terme à l'intérieur de la zone euro. » Une zone où nos économies s'asphyxient et où certaines d'entre elles sont en train de suffoquer.
    Le constat que dressent les eurocrates - ce n'est pas la faute à l'euro mais aux dirigeants politiques - réserve un piège tendu aux peuples européens par les fédéralistes. L'euro pose un problème par manque de coordination des politiques budgétaires ? Il faut donc « aller plus avant dans l'harmonisation de politiques budgétaires ». En d'autres termes, pour que les choses marchent correctement, il faut créer un ministère des Finances européen supra-national et que les pays de la zone euro renoncent à leur souveraineté monétaire. C'est-à-dire qu'elles se départissent des derniers attributs de souveraineté qu'il leur reste. On entrevoit le chantage... L'euro-zone en accélérant la disparition des États-Nations sauvera la monnaie commune et intégrera d'une façon décisive les Européens dans le carcan bruxellois. C'est la dernière entourloupe qu'essaient de nous faire avaler les promoteurs anti-nationaux d'une Europe fédéraliste. Si le choix est entre sortir de l'euro ou se fondre dans un fédéralisme nébuleux, la question ne devrait même pas se poser : sortons !
    Le « malaise européen » dont parle Alain Frachon, n'est-ce pas la démonstration que l'idée de « souveraineté partagée », sur laquelle prétend se fonder la construction européenne, ne marche pas ? Qu'elle ne peut pas marcher ? Ce « malaise » c'est celui des peuples de plus en plus réticents à suivre la direction que leurs responsables politiques leur avaient tracée... en toute « irresponsabilité » ! Au fait, cette propension à « l'irresponsabilité » dont ont fait preuve, du propre aveu de leurs commensaux, les dirigeants des pays occidentaux, en s'endettant jusqu'à l'addiction et à l'aliénation, ne serait-elle pas inhérente au système de la démocratie libérale et à ses mécanismes démagogiques ? Ceux-ci entraînent les politiciens, toujours dépendants d'une élection, à satisfaire leurs clientèles électorales, même si c'est au détriment du bien public. En ce sens, effectivement, cette crise de la dette n'est pas seulement une crise de l'euro. Pas seulement non plus celle des responsables politiques. C'est aussi, beaucoup plus largement, la crise du système libéral tout entier.
    Jean Cochet PRESENT — Mardi 19 juillet 2011

  • L’immigration et la destruction de l’Angleterre : la prise de conscience du Guardian

    Le métissage de la planète ne pourrait plus que nous divertir.
    Nous n’avons plus de maison, nous n’avons plus de ville,
    nous n’avons plus de patrie, nous n’avons plus de race.
    Mieux encore : nous n’avons plus de contemporains.

    Lucien Rebatet ("Dialogues de vaincus")

    Comme je l’ai indiqué, on assiste à un timide réveil de la conscience anglo-saxonne devant l’immigration qui rapidement nous fait oublier tous les Crocodile Dundee et John Wayne de l’univers. Kevin McDonald officie en Amérique ainsi que d’autres, M. Salter en Australie, qui a refusé de s’asseoir sur l’invasion de son pays et surtout la déformation de sa profession, la biologie, devenue à se tordre de rire. C’est comme la conquête spatiale ou les feuilletons télé...

    En Angleterre, j’ai déjà rappelé la vision prophétique d’Enoch Powell (un homme qui refusait aussi la guerre contre les Russes, mais est-ce un hasard ?), souligné la révolte récente du Monty Python John Cleese, et même celle de la presse tory (le Daily Mail), si différente de notre Figaro pas trop bien-pensant mais bien trop engraissé de subventions, et qui nous informe que les Anglais - les britons - fuient Londres où ils ne se sentent plus chez eux, chassés par la hausse des prix et leur timidité d’autochtone envahi.

    Nous sommes maintenant à la place des Indiens d’Amérique et ce dans toutes les capitales blanches. La débandade est généralisée, à Berlin ou Stockholm y compris, villes occupées par des hordes globales. On est revenus au temps des Tartares, dit-on, mais c’est tout bon. On nous avait dit que nous avions besoin d’immigrés, nous avons refusé ceux de l’Europe de l’Est, jugés trop blancs et trop chrétiens pour notre goût, et nous leur avons préféré ceux d’Afrique et d’Asie, et nous avons pourtant vingt millions de chômeurs. C’est drôle tout de même.

    Les cons, dirait Audiard, ne s’arrêteront pas en route, et ils revoteront à gauche en 2017 en hurlant à la mort de la liberté si le FN de Marine Le Pen, pourtant bien timide maintenant, ombre de ce qu’il fut pour mieux dire, fait les 30 % attendus au premier tour.

    Il n’y a pas de victimes, disait-on dans Deux flics à Miami, il n’y a que des volontaires.

    Icône de la gauche humaniste britannique, David Goodhart fait amende honorable dans un récent article du Guardian. Il publie aussi un livre sur le sujet, "the British Dream", dans lequel il explique astucieusement que l’immigration c’est mauvais... pour le pays de l’émigration. Le Malawi n’aurait plus que 336 infirmières, ayant exporté les autres comme des ananas et la Sierra Leone a 90 % de ses diplômés à l’étranger (comme la France !), se demandant ce qu’elle peut faire de tous les milliards que nos démocraties exsangues lui envoient une fois que l’on a racketté l’été le contribuable et siphonné les consciences avec les résultats sportifs.

    David Goodhart a beau expliquer que l’immigration n’est pas trop bonne pour eux, il en oublie de dire qu’elle n’est pas très bonne pour nous. Et il ajoute quand même que les dépenses de la sécurité sociale britannique, au pays de Tony Blair si fêté par Alain Madelin et tous nos libéraux, et aujourd’hui milliardaire du pétrole kazakh, que les dépenses de la sécurité sociale british donc ont augmenté de 40 % depuis l’élection, en 1997, du si libéral et si belliciste PM travailliste. Et la population du grand Londres (ou ce qu’il en restait...) a été remplacée ou déportée. On avait le new labour, on a le new coloured !

    C’est dommage parce que comme beaucoup de gens de droite j’aimais bien l’Angleterre.

    Mais si c’est pour y revoir Belleville ou Barbès... je me contenterai de relire Tolkien, de revoir la très belle bio filmée de CS Lewis en attendant de me relouer en rêve un cottage paumé dans le district des lacs.

    Goodhart reproche à la gauche d’avoir trop prolongé la panique des années 50, notamment concernant les réfugiés. En cela il est proche aussi de Kevin McDonald lorsque ce dernier explique les modifications pour des raisons humanitaires des lois sur l’immigration dans les années 60 aux Etats-Unis : les réfugiés, les immigrés, c’est-à-dire deux milliards de personnes, sont chez nous chez eux. Les pas contents peuvent partir.

    Il n’est pas mal tout de même qu’un homme de gauche en Allemagne (Thilo Sarrazin) ou en Angleterre se réveille sur ce qui se passe. Cela ne se passera pas en France, terre des droits des l’Homme etc., mais comme on disait plus haut il n’y a pas de victimes, il n’y a que des volontaires. On verra où nos enfants pourront se réfugier (82 % de l’élite des diplômés s’en vont chaque année maintenant) ; quant aux Anglais, ils vont devoir abandonner leur île (12 % sont déjà partis en une génération, les blancs n’y sont plus que 83 %) après avoir abandonné leur prestigieuse capitale qui avait résisté aux bombes nazies.

    Car ce que ni Philippe II, ni Napoléon ni Hitler n’avaient réussi à faire, occuper l’Angleterre, l’humanitarisme l’aura fait sans un coup de feu en cinquante ans : Charles Clarke, le responsable de l’immigration du parti travailliste parle de 300 millions à un milliard de venues futures parce que, dit-il, on ne s’entend pas sur la définition de réfugié.

    Qui a dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions ?

    Nicolas Bonnal

    http://www.france-courtoise.info/?p=1488#suite