Les anniversaires pleuvent en cette année 2020 et on doit s'interroger : pourquoi telle date et pas telle autre ?
C'est ainsi, curieusement, le président français qui se rend à Beyrouth. Il enjoint aux Libanais d'abolir leur désastreux statut politico-confessionnel. Hélas, c'est bien notre troisième république, pourtant furieusement laïciste chez elle, qui l'avait institué, il y a exactement 100 ans. Elle agissait au nom du mandat, reçu des traités de la première guerre mondiale. En 1943, le fondateur des quatrième et cinquième républiques décidait d'abandonner sans guère s'en préoccuper aussi bien le Liban que la Syrie, elle même déchirée par un découpage de même nature. C'est largement ce qui a produit dans le premier pays la guerre civile de 1973 et la paralysie institutionnelle qui aujourd'hui encore le rend tributaire de la pression du Hezbollah ; quant au pouvoir contesté depuis 2011 des alaouites à Damas, il a été engendré par l'éclatement si mal géré de ce mandat. Qu'on relise les Mémoires de Guerre de l'illustre général et la phrase fameuse où "vers l'Orient complique, il s'envolait avec des idées simples" pour comprendre combien cette inadvertance, et cette irresponsabilité de nos dirigeants a produit de conséquences.