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géopolitique - Page 402

  • Poutine convainc Erdoğan de mettre fin à son offensive

    Poutine convainc Erdoğan de mettre fin à son offensive

    D’Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :

    L’accord était loin d’être acquis. Mais en six heures de tête-à-tête, Poutine et Erdoğan se sont mis d’accord sur plusieurs points importants à Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Le plus urgent était de régler le problème kurde, bête noire des Turcs. Sans retrait de leurs milices armées, Erdoğan avait affirmé qu’il reprendrait son offensive, appuyée par les milices islamistes venues d’Idleb, qui ont d’ailleurs multiplié les exactions depuis le début des hostilités.

    Poutine, sachant que rien n’était possible sans ce préalable et ne devant rien aux Kurdes, s’est engagé au retrait des combattants kurdes à au moins 30 kilomètres de la frontière syro-turque. Des forces russes et syriennes quadrillent, d’ailleurs, déjà une partie des territoires concernés. Afin de rassurer l’ombrageux Turc, Poutine a accepté que des patrouilles communes (russes et turques) soient effectuées à partir du 29 octobre jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur de la Syrie afin de vérifier que plus aucun combattant kurde ne s’y trouve. Erdoğan s’est montré enthousiaste, déclarant même :

    « Nous avons signé un accord historique avec Poutine sur l’intégrité territoriale et politique de la Syrie et le retour des réfugiés. »

    Cette mention d’« intégrité territoriale de la Syrie » est une concession nouvelle et fondamentale de la part d’Erdoğan. C’est, en effet, la première fois depuis le début de la guerre (2011 !) qu’il reconnaît à la Syrie le droit de reconquérir son territoire. Poussant son avantage, Poutine a suggéré à son interlocuteur de reprendre le plus rapidement possible des contacts directs avec le président syrien Bachar el-Assad. Erdoğan n’a pas exclu cette hypothèse, qu’il avait d’ailleurs lui-même évoquée plusieurs fois ces derniers jours. Cette fois, c’est plutôt du côté d’Assad que des réticences sont apparues. En visite auprès de son armée près de la ligne de front d’Idleb, où 20.000 islamistes d’Al Nosra l’attendent de pied ferme, il a traité Erdoğan de « voleur de territoires » et l’a enjoint de quitter totalement la Syrie. La route est donc encore longue avant que les deux frères ennemis ne se parlent, mais les avancées de l’accord de Sotchi sont tout de même considérables.

    Le point le plus délicat va concerner ensuite le sort des réfugiés syriens installés en Turquie (plus de trois millions !), dont Erdoğan aimerait bien se débarrasser. Il a annoncé vouloir en installer deux millions dans le nord de la Syrie dès que possible. Poutine ne s’est pas engagé et l’accord reste très vague sur le sujet. Il faut dire que les Syriens ne sont guère pressés de récupérer ces réfugiés, dont la plupart sont des sunnites et, pour beaucoup, proches des islamistes. Selon l’agence de presse syrienne SANA, Poutine et Bachar ont eu une conversation téléphonique peu après l’entretien entre Poutine et Erdoğan. Nul doute que tout cela ne puisse que satisfaire le dirigeant syrien.

    Quant aux Kurdes, l’histoire ne dit pas ce qu’ils pensent de cet accord mais, lâchés par les Américains, ils n’ont plus guère le choix. D’ailleurs, des milliers de Kurdes ont commencé à quitter la Syrie pour rejoindre l’Irak. La plupart en viennent, et récemment pour beaucoup. Ce sont surtout des civils, pour l’instant, et le comportement des combattants kurdes des milices PYD reste une inconnue. Assad leur a proposé d’intégrer son armée pour lutter contre les islamistes, mais rien ne dit qu’ils accepteront. Dans ce cas, la plupart rejoindront l’Irak où l’anarchie régnante leur permettra peut-être de se tailler un nouveau fief autonome.

    En tout état de cause, en Syrie, personne ne les regrettera.

    https://www.lesalonbeige.fr/poutine-convainc-erdogan-de-mettre-fin-a-son-offensive/

  • Erdogan-Poutine : un accord historique – Journal du mercredi 23 octobre 2019

     

    Erdogan-Poutine : un accord historique

    Opération déminage réussie pour Vladimir Poutine. Au terme de ses négociations avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le chef du Kremlin a annoncé que les deux parties étaient parvenues à un accord historique. Une nouvelle fois, le président russe s’impose en maître de la région proche-orientale.

    Brexit : Boris Johnson et une victoire à la Pyrrhus

    Le feuilleton du Brexit se poursuit avec des parlementaires toujours aussi difficiles à suivre. Mardi, ils ont accepté le principe de l’accord de sortie récemment conclu avec l’UE mais réclament plus de temps pour l’examiner… Une bonne et une mauvaise nouvelle pour le premier ministre.

    Vapoteuse : les cigarettiers mettent le paquet

    La cigarette traditionnelle va t-elle disparaître ? L’offensive de la vapoteuse semble en tout cas marquer un nouveau coup d’arrêt au tabac… une offensive menée par les cigarettiers eux-mêmes !

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/erdogan-poutine-un-accord-historique-journal-du-mercredi-23-octobre-2019

  • La Turquie bombarde et l’Union Européenne donne un milliard

    Dans le contexte d’une Turquie qui bombarde la Syrie, l’Union Européenne a décidé d’offrir à nouveau un milliard d’euros à Erdogan.

    Jeudi dernier, d’Ankara, le vice-président américain Mike Pence annonçait ce que les États-Unis appellent un « cessez-le-feu » et que les Turcs n’hésitent pas à désigner comme une « pause » dans le conflit. Un arrêt de 5 jours dans les combats, le temps pour les Kurdes de se replier à 30 km au sud de la frontière syrienne.

    Ce même jour, le conseil européen de Bruxelles publie une condamnation de l’attaque unilatérale turque contre les Kurdes mais en même temps, poussé par l’Allemagne, engage le payement d’une nouvelle tranche des sommes destinées à Ankara sur la base de l’accord de 2016. Celui qui, en échange du traitement des réfugiés syriens en Turquie, oblige l’Union européenne à régler à Erdogan 6 milliards d’euros. Pour acheter la paix sociale en Europe !

    La chancelière allemande Merkel a peur de se retrouver avec 500 000, si ce n’est plus, de réfugiés syriens en Allemagne, comme cela est arrivé en 2015 et 2016. D’où cet amoindrissement de ton envers la Turquie et les négociations lancées pour empêcher Erdogan de donner suite à ses menaces d’envoyer les « migrants » en territoire européen.

    La Turquie bombarde et l’Europe paye ! Telle est la conclusion de l’action de l’Union Européenne dans le contexte syrien des derniers jours. Une UE toujours plus faible et ridicule sur le plan international, soumise qu’elle est au bon vouloir du « sultan » turc.

    Francesca de Villasmundo

    https://www.medias-presse.info/la-turquie-bombarde-et-lunion-europeenne-donne-un-milliard/113445/

  • Rencontre Erdogan – Poutine : vers la détente en Syrie ? – Journal du mardi 22 octobre 2019

    Rencontre Erdogan – Poutine : vers la détente en Syrie ?

    Comme prévu, le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré Vladimir Poutine à Sotchi, en Russie. A quelques heures de la fin du premier cessez-le-feu entre les Kurdes et les Turcs négocié par Washington, le président russe s’est à nouveau illustré comme le maître de la région proche-orientale.

    Emmanuel Macron à Mayotte

    Emmanuel Macron en voyage à Mayotte ! L’occasion pour le chef de l’Etat de lancer l’acte 2 du quinquennat à quelques mois des élections locales avec en ligne de mire : le thème de l’immigration.

    Les agriculteurs à l’assaut des préfectures

    Deux semaines après avoir bloqué les grands axes routiers, les agriculteurs ont pris la route des préfectures ce mardi pour exprimer le malaise de la profession. Face à cette colère, Emmanuel Macron garde le silence et envoie son ministre de l’agriculture en première ligne.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/rencontre-erdogan-poutine-vers-la-detente-en-syrie-journal-du-mardi-22-octobre-2019

  • Donald Trump face aux Biden

    Donald Trump face aux Biden

    Dans Présent, Christian Daisug dénonce les manoeuvres des deux coquins, Joseph Biden et son fils Hunter :

    […] En apparence, ils ont monté dans leur coin leur juteux trafic sans penser se retrouver sur le devant de la scène. C’est pourtant ce qui leur arrive. Pris les mains dans le sac, ils afficheraient un air penaud si, dans un ensemble rare, le Deep State, ses ténors, ses plumitifs et ses coupe-jarrets ne les avaient persuadés qu’ils étaient non seulement innocents mais encore indispensables. Et voila le père et le fils promus, par une subversion machiavélique, fusible ultra-sensible d’une affaire nationale qui les dépasse, détonateur d’une machine infernale qui les manipule.

    Le ressort de la destitution, c’est eux. Le prétexte à l’éviction de Trump, c’est encore eux. Le ferment de cette nauséeuse atmosphère, c’est toujours eux. La crapulerie au service de la Constitution. Dramatique et grotesque à la fois. Rappelons les faits. En 2016, l’Ukraine, sous la menace constante d’une agression russe, devient un protégé cousu d’or pour les politiciens et les affairistes américains. D’autant que l’oligarchie se donne au plus offrant. Joseph Biden, alors vice-président des Etats-Unis, et son fils Hunter s’y intéressent de près. Hunter parvient très vite – merci papa – à intégrer le conseil d’administration de Burisma, une compagnie pétrolière dont le flou des livres de comptes mobilise la justice. Jusqu’ici, rien d’inquiétant. Les choses se gâtent pour les Biden lorsque le numéro un des procureurs ukrainiens augmente la pression sur Burisma et s’apprête à faire éclater ce nid de truanderie. Joseph Biden intervient au plus haut niveau et menace de ne pas accorder à l’Ukraine le prêt d’un milliard de dollars prévu si le procureur trop zélé n’est pas limogé dans les 24 heures. Il fut obéi et Hunter, du même coup, sauva ses jetons de présence qui lui rapportaient 50 000 dollars par mois – ce que gagne, par an, un père de famille de la classe moyenne.

    C’est l’intervention de Trump dans cette minable malversation qui donna l’idée aux stratèges démocrates qu’un processus de destitution pouvait être greffé sur l’Ukraine et les deux Biden. En juillet, Trump téléphone au président Volodymyr Zelensky pour lui demander – avec conviction mais sans plus – de veiller particulièrement à l’avenir judiciaire de Hunter Biden. Les preuves existent. Les démocrates attaquent en affirmant que Trump a exercé d’inqualifiables pressions sur son homologue pour qu’il le débarrasse, par ricochet, d’un ex-vice-président rival dans l’élection de 2020. Trump s’indigne de tels calculs. Au cours d’un débat des candidats démocrates dans l’Ohio, Joseph Biden a défendu son fils en disant qu’« il n’a rien fait de mal ». Interrogé par ABC News, Hunter a répété qu’il n’avait « rien fait de répréhensible ». Les deux coquins n’ont rien à se reprocher. A peine si on peut obtenir de Hunter l’aveu d’« un certain manque de discernement » dans la mascarade ukrainienne. […]

    https://www.lesalonbeige.fr/donald-trump-face-aux-biden/

  • Renversement d’alliance en Syrie, par Antoine de Lacoste

    C’est une rude capitulation pour ceux qui avaient profité de la faiblesse de l’armée syrienne et avait passé un accord avec elle dès 2012 pour se battre contre les terroristes islamistes dans le nord et le nord-est de la Syrie. Les Kurdes avaient ensuite trahi cet accord et proclamé l’autonomie d’une sorte de Kurdistan syrien, bien que les populations arabes soient majoritaires dans la région.Rappelons que les Kurdes, qui n’ont historiquement aucune origine syrienne, ont alors appliqué une politique très dure à l’encontre des populations non kurdes : expulsion de maisons et de villages au profit de familles kurdes, enseignement obligatoire en langue kurde, surveillance étroite du clergé chrétien notamment. Plusieurs écoles publiques, refusant d’enseigner en langue kurde, ont dû fermer leurs portes. Les écoles chrétiennes, encore actives dans la région, avaient alors accueilli de nombreux élèves arabes (musulmans et chrétiens) chassés de ces écoles, car les Kurdes n’avaient pas osé s’attaquer à elles.

    Les témoignages sont multiples sur le sujet et le journal Le Monde s’en faisait encore l’écho dans son édition du 15 octobre. Ces comportements ne sont guère surprenants de la part de ceux qui furent les aides zélées des Ottomans lors des génocides arménien et assyro-chaldéen, mais ils ont provoqué un rejet très important de la part des populations arabes. La haine s’est durablement installée entre les deux communautés. Ceci explique pourquoi de nombreux villages arabes ne se sont pas défendus contre l’armée turque, heureux d’être libérés du joug kurde.L’armée syrienne, depuis cet appel au secours des YPG (organisation armée des Kurdes) progresse vers le nord. Elle est entrée dans Manbij, précédemment occupée par les Américains et dans Tabqa, occupée par les Kurdes, d’où elle pourra reprendre le contrôle de la plus grosse centrale hydro-électrique de Syrie. Elle se rapproche aussi de la frontière turque notamment à Kobané et à Tall Tamer, tout prêt des zones de combat qui opposent en ce moment l’armée turque et ses supplétifs islamistes syriens aux YPG kurdes.

    Prudents, les Russes font accompagner ces mouvements de l’armée syrienne, par de nombreuses patrouilles, afin d’éviter tout incident entre turcs et syriens. A chaque fois que des unités syriennes risquent d’entrer en contact avec des soldats turcs, des forces spéciales russes s’intercalent entre les deux.Poutine, avec le départ providentiel des Américains, a maintenant toutes les cartes en main. Il doit rencontrer Erdogan afin d’organiser la suite des opérations, ce qui sera tout de même assez délicat : il faudra en effet convaincre les Turcs de quitter la Syrie et, pour que cela soit possible, convaincre les Kurdes de rendre leurs armes lourdes et de passer totalement sous le contrôle de l’armée syrienne. Dans le même temps, il sera nécessaire de se mettre d’accord pour délivrer la dernière province syrienne tenue par les Islamistes (Idleb) où les djihadistes font régner une tyrannie sanglante. Accessoirement, le sort des camps regroupant des milliers de combattants de Daesh et leurs familles, devra aussi être réglé.
    Les Russes ont encore du pain sur la planche mais, plus que jamais, ce sont eux les maîtres du jeu.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/10/18/renversement-d-alliance-en-syrie-par-antoine-de-lacoste-6183714.html

  • Le Samedi Politique – Syrie : Le dessous des cartes

    Après l’annonce du retrait des troupes américaines le 6 octobre dernier par Donald Trump, le président turc Recep Tayyip Erdogan lance l’opération « Source de Paix » et décide d’entrer en Syrie pour repousser les Kurdes dont il craint les velléités indépendantistes. Il réclame l’établissement d’une zone tampon à la frontière turco-syrienne. Les médias annoncent une crise humanitaire avec de nombreuses pertes civiles. Dix jours plus tard, un accord de cessez-le-feu est trouvé avec les Etats-Unis. En toile de fond, la diplomatie russe du tandem Poutine – Lavrov tient les rênes, pendant que l’Union Européenne – la France en tête – patine malgré les dangers de résurgence de l’Etat Islamique.

    Le colonel Alain Corvez, consultant en stratégie internationale et Richard Labévière, rédacteur en chef du site ProchetMoyen-Orient.ch déchiffrent les cartes de ce conflit aux multiples acteurs.

    https://www.tvlibertes.com/le-samedi-politique-syrie-le-dessous-des-cartes

  • Pendant que la Turquie bombarde les Kurdes, l’UE n’interrompt pas les négociations d’adhésion

    Pendant que la Turquie bombarde les Kurdes, l’UE n’interrompt pas les négociations d’adhésion

    Le groupe parlementaire Identité et Démocratie, auquel appartiennent les députés RN élus au Parlement européen, a organisé le 15 octobre un colloque intitulé “Où va la Turquie ?”

    Ce sujet était choisi il y a plus d’un mois, bien avant l’offensive turque contre les Kurdes de Syrie… car la dérive d’Erdogan n’est pas nouvelle. Mais avec cette nouvelle agression (la Turquie occupe toujours la partie nord de Chypre), les députés ont demandé à l’UE de sortir de l’ambiguïté et de mettre fin au processus d’adhésion de la Turquie.

    Les dirigeants de l’UE n’osent pas trop s’en prendre à Erdogan, qui menace de son côté de laisser entrer en Europe les milliers de réfugiés stationnés sur son territoire suite à la guerre en Syrie… Le Conseil des affaires étrangères de l’UE, qui s’est tenu le 14 octobre, a débattu de l’action militaire menée par la Turquie. Mais sans évoquer le processus d’adhésion à l’UE…

    Dans son communiqué de condamnation de l’offensive turque, la France n’évoque pas la rupture des négociations d’adhésion :

    La France réitère sa ferme condamnation de l’offensive unilatérale engagée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie. Cette offensive remet en cause les efforts sécuritaires et de stabilisation de la Coalition globale contre Daech. Elle entraîne des conséquences humanitaires importantes. Elle porte donc atteinte à la sécurité des Européens.

    Voici le communiqué du groupe ID du 14 octobre :

    « La délégation française du groupe Identité et Démocratie demande à la France et à l’Union Européenne d’adopter une position ferme contre l’invasion turque. »

    Le président Erdogan a bombardé le territoire syrien, notamment la ville de Qamishli, habitée par des tribus arabes, des chrétiens d’Orient et des Kurdes. D’après nos informations, de nombreuses victimes sont déjà à déplorer notamment dans les familles chrétiennes.

    Ce Vendredi, le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, était présent à Istanbul au milieu d’une crise internationale qui souligne les ambigüités de la communauté internationale au Proche Orient et tout spécialement de la France.

    En effet, l’opération menée par la Turquie engage tout l’OTAN puisque nous faisons partie de l’alliance. Une position que Federica Mogherini, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-présidente de la Commission européenne, a souvent souligné, allant jusqu’à fortement associer la Turquie aux trois éditions de la conférence internationale intitulée : Supporting the Future of Syria and the Region.

    La délégation française du groupe Identité et Démocratie demande à la France et à l’Union Européenne d’adopter une position ferme contre l’invasion turque. Pourquoi ne dénoncèrent-elles pas le soutien turc aux factions islamistes de la « rébellion » syrienne ? Pourquoi l’Union Européenne continue-t-elle de soutenir la Turquie alors que Recep Tayyip Erdogan nous menace d’utiliser l’arme de la submersion migratoire à chacune de ses décisions ? Pourquoi Josep Borrell, candidat au poste de Haut Représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères continue-t-il à souhaiter le retour des djihadistes de nationalité européenne ?

    Nous disons toute notre fraternité aux habitants du Nord Est de la Syrie, avec une pensée toute particulière aux chrétiens d’Orient qui y vivent.

    Notre délégation organise une conférence au sujet de la Turquie ce mardi 15 octobre.

    https://www.lesalonbeige.fr/pendant-que-la-turquie-bombarde-les-kurdes-lue-ninterrompt-pas-les-negociations-dadhesion/

  • La Syrie toujours victime de stratégies étrangères, par Christian Vanneste

    3309368304.jpg"Vers l’Orient compliqué avec quelques idées simples", disait le Général de Gaulle. Cette formule trouve à nouveau son actualité dans les rebondissements de la crise syrienne. Donald Trump semble avoir commis une bévue majeure en annonçant le retrait des troupes américaines du nord de la Syrie actuellement administré par les Kurdes autonomistes du PYD, qui s’appuient sur une milice créée et armée par les Occidentaux, les FDS, au sein de laquelle les YPG, leur branche armée est largement dominante.
    Cette décision intempestive du Président américain a laissé le champ libre au projet d’invasion turque présenté par Erdogan en vue de créer une zone tampon à la frontière sud de la Turquie et sur le territoire syrien que le président turc entend repeupler par des Arabes syriens en en chassant les habitants kurdes.
    Le but est clair : couper les zones kurdes de Syrie de celles de la Turquie pour empêcher la connexion militaire entre les rebelles du PKK de Turquie et les autonomistes du PYD de Syrie, les deux mouvements n’en formant qu’un selon Ankara qui les classe parmi les groupes terroristes

    L’abandon des Kurdes par les Américains, et donc les Occidentaux, puisque aucun allié n’est capable de se maintenir sur place sans leur soutien paraît scandaleuse : elle est d’une ingratitude absolue envers les combattants qui ont d’abord résisté aux islamistes d’Al Qaïda puis à ceux de l’EI et ont fourni les troupes victorieuses de celui-ci. On se souvient de la résistance de Kobané en 2014-2015, puis de la libération de Sinjar, cette ville-martyr des Yézidis, enfin de la prise de Raqqa. Les milliers de morts kurdes ont compensé un engagement occidental, essentiellement matériel et logistique, après une longue période d’indécision. De plus, l’intention d’Erdogan est clairement de procéder à un nettoyage ethnique, en installant des Arabes dans des villages construits dans l’actuelle zone kurde. Soumis au feu de la critique de son propre parti républicain, Donald Trump menace maintenant la Turquie de représailles économiques et financières, mais paraît faire un peu n’importe quoi alors qu’à nouveau une procédure de destitution est engagée à son encontre, à la suite d’un échange avec le nouveau président ukrainien au cours duquel il aurait invité ce dernier à lui fournir des munitions contre l’un de ses concurrents démocrates.

    Quelle est la logique de l’occupant de la Maison Blanche ? Elle existe et elle est simple : la politique intérieure est plus importante que l’extérieure. Ne pas exposer des soldats américains loin de leur pays dans un conflit tribal qui ne les concerne en rien dans un pays où les intérêts nationaux ne sont pas engagés constitue le fond d’une doctrine qui table sur l’adhésion de l’Amérique profonde contre l’Etat profond de Washington. Que les Etats-Unis perdent leur crédit en abandonnant un allié ne lui semble pas si important : ce n’est pas la première fois, si l’on se souvient du Sud-Vietnam, ou du Shah d’Iran. Un tri logique s’effectuera en fonction des enjeux internes : Trump n’est pas prêt d’abandonner Israël.

    De même, l’intervention turque est motivée par des considérations de politique intérieure. Reccep Tayyip Erdogan est très proche des Frères Musulmans. Au début de son règne, il y avait en lui du Calife ottoman, puisque jusqu’après la première guerre mondiale, le sultan ottoman était aussi commandeur des croyants. Les Frères Musulmans n’ont pas été étrangers aux « révolutions » ou guerres civiles que la naïveté occidentale a appelées « Printemps arabe » en croyant qu’elles allaient vers la démocratie alors qu’elles tendaient vers l’islamisme. La Turquie y a été impliquée, et notamment en soutenant les rebelles islamistes de Syrie à travers la frontière, tous les rebelles, y compris l’Etat islamique avec lequel un trafic a été organisé. En février 2016, lorsque les Kurdes avancent vers Tall Rifaat aux mains des djihadistes, l’artillerie turque pilonne les combattants de l’YPG ! Aujourd’hui l’armée d’Ankara réoccupe ces territoires libérés, et elle est accompagnée d’une milice « syrienne » qui, comme par hasard, se livre aux mêmes atrocités que les islamistes de l’EI, naguère. Mais, cette fois, Erdogan est moins islamiste que nationaliste : il est affaibli politiquement par des élections municipales qui ont donné les deux plus grandes villes aux kémalistes, et c’est sur le terrain du nationalisme qu’il entend reprendre l’avantage : les Kurdes lui en fournissent l’occasion.

    Enfin, il y a la Russie, le seul pays dont la stratégie a été cohérente dans ce dossier. La Syrie est un allié. La Russie ne lâche pas ses alliés, et encore moins ceux dont le territoire fournit des bases indispensables au maintien du statut de puissance mondiale, même de second rang. Vladimir Poutine a engagé l’armée russe dans le conflit de façon déterminante et avec assez de prudence pour limiter le coût et les pertes. L’intervention turque lui offre une double opportunité : d’abord de jouer les médiateurs puisqu’il est le seul à parler à toutes les parties, et comme Raminagrobis, le mieux placé pour être le troisième qui tire parti du conflit entre les deux autres. Les YPG, vaguement marxistes, sont des vieilles connaissances des Russes et la Russie entretient désormais des relations cordiales avec la Turquie à travers le processus d’Astana : l’intervention turque et le lâchage américain permet à l’armée syrienne de venir au secours des Kurdes et de s’interposer le long de la frontière, en rétablissant de fait la souveraineté de Damas sur une nouvelle partie de son territoire. En visant cet objectif, Poutine est le seul à concilier l’intérêt de son pays, son image, et le droit international. Voilà qui est mieux que l’impuissance verbeuse des Européens, ensemble au Conseil de sécurité pour proposer une condamnation qu’ils n’obtiennent pas, mais divisés aussitôt après sur l’embargo sur les armements à destination de la Turquie !

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/10/17/la-syrie-toujours-victime-de-strategies-etrangeres-par-chris-6183243.html#more

  • OPA territoriales

    3034969311.2.pngGeorges Feltin-Tracol

    L’été a connu une affaire que beaucoup ont pris pour une nouvelle provocation loufoque de Donald Trump. L’édition du 15 août 2019 du Wall Street Journal révélait l’intérêt de l’actuel président des États-Unis pour le Groenland. Il aurait proposé d’acheter l’île arctique au Danemark. Le royaume danois jugea la démarche vaine.

    Dépendance de Copenhague, le Groenland dispose d’une large autonomie interne et n’appartient plus depuis le milieu des années 1980 à l’Union dite européenne. Au moment où la route maritime du Nord deviendrait plus accessible, il occupe une position géopolitique essentielle. Outre la présence de gisements d’hydrocarbures, son sous-sol regorgerait d’or, de zinc, de cuivre, de graphite, de nickel, de platine et d’uranium.

    Loin d’être une énième pitrerie, Donald Trump inscrit son étonnante proposition dans l’action de ses prédécesseurs. À deux reprises déjà, la Maison-Blanche a voulu acheter l’île; en 1867, puis en 1946 pour un montant de cent millions de dollars… L’homme d’affaire devenu président relance ainsi une vieille pratique étatsunienne : l’achat plus ou moins honnête de territoires.

    La formation des États-Unis aux XIXe et XXe siècles se réalise autour du regroupement de terres acquises à vil prix. En 1803, le Premier consul Bonaparte vend pour quatre-vingt millions de francs le vaste territoire de la Louisiane entre le Golfe du Mexique et les confins du Canada. Sous-peuplée et mal défendue, la Louisiane constituait une cible prioritaire pour la belliqueuse Angleterre dans son espoir de soumettre ses anciennes colonies rebelles. En 1819, l’Espagne reçoit cinq millions de dollars pour la cession de la Floride. En 1848, les États-Unis font un bond territorial considérable. Suite à une féroce guerre d’invasion, les États-Unis versent au gouvernement mexicain un pourboire de quinze millions de dollars dans le cadre du traité de Guadalupe. Ce traité biaisé offre à la jeune puissance nord-américaine le Texas, la Californie, l’Utah, le Nevada, l’Arizona, le Colorado et le Nouveau-Mexique. Cinq ans plus tard, en 1853, l’Étatsunien James Gadsden négocie avec Mexico, un accord sur la rectification frontalière méridionale du Nouveau-Mexique. Washington y achète une bande de terre de 76 800 km² dans laquelle se trouvent les villes bien connues des cinéphiles fans de western, Yuma et Tucson.

    En 1867, les États-Unis réussissent un très beau coup territorial. Partisan du Nord pendant la Guerre de Sécession entre 1861 et 1865, le tsar Alexandre II commet l’erreur irréparable de vendre l’Alaska pour la somme de sept millions deux cents mille dollars. La Russie perd sa dimension tricontinentale qui lui aurait permis de faire du Nord de l’océan Pacifique un lac russe. En 1899, le traité de Paris arrête la guerre entre l’Espagne et les États-Unis. Contre vingt millions de dollars, Madrid cède Porto Rico, les îles de Wake et de Guam dans le Pacifique ainsi que les Philippines et Cuba. Un an plus tôt, les États-Unis avaient annexé la république bananière d’Hawaï…

    En 1917, Washington achète enfin au Danemark pour vingt-cinq millions de dollars sa part des îles Vierges. L’autre partie de cet archipel des Antilles appartient toujours au Royaume-Uni. Par cette acquisition, les États-Unis renforcent leur emprise sur les aires centre-américaine et caraïbe.

    Réclamer le Groenland revient par conséquent à poursuivre une vieille politique géo-boutiquière. Bien des critiques de Trump n’ont toujours pas compris que son impulsivité ne l’empêchait pas de réfléchir. Cette manie douteuse d’acheter des territoires s’applique jusqu’au continent européen puisque qu’est-ce que l’OTAN, sinon la meilleure justification pour manipuler des gouvernements soi-disant européens plus que jamais déférents envers leur maître d’outre-Atlantique ?

    Bonjour chez vous !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/16/opa-territoriales-6183443.html