Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 480

  • Conférence : Russie d’hier et d’aujourd’hui, perceptions croisées

    A l'occasion de la parution du livre dirigé par Anne Pinot et Christophe Réveillard, l'institut de la démocratie et de la coopération vous invite à la conférence :

    6a00d83451619c69e201b7c8b16fd6970b-320wi.jpgRussie d’Hier et d’Aujourd’hui:

    perceptions croisées 

    mercredi 23 novembre 2016 à 18h30

    au 63bis rue de Varenne, Paris 7e.  

    Intervenants: 

    Christophe Réveillard,historien et politiste, enseignant-chercheur à l’IEP de Paris et à la Sorbonne, 

    Anne Pinot, docteur en Littérature comparée de l’Université Paris- Sorbonne, 

    Xavier Moreau, chef d’entreprise et géopolitologue, 

    Philippe Conrad, agrégé et professeur d’histoire, directeur de la Nouvelle Revue d’Histoire.

    La conférence sera présidée par Natalia Narotchnitskaïa, historienne, présidente de l’IDC, ancienne députée à la Douma. 

    Inscriptions: idc@idc-europe.org / 01 40 62 91 00

    Paula Corbulon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Trump à la Maison-Blanche ! Les lendemains commencent à déchanter…

    … pour quelques aigris, imbéciles & manipulateurs.

    Fatalitas ! Le peuple américain a osé : il n’a pas gobé le prurit médiatique des je suis partout de tous poils perfusés à l’or golfique ! Un ancien monde qui s’effondre ? Probablement ! une fichue gueule de bois, en tout cas, pour une clique prévaricatrice qui, certainement, devra rendre des comptes !

    | Q. Dites donc, avec Trump aux commandes ça ne va plus très fort entre Paris et Washington ?

    Jacques Borde. Oui, si vous parlez des tweets de Araud, notre calamiteux ambassadeur près l’ONU, et des sorties, tout aussi peu heureuses, de Hollande et de Jean-Marc Ayrault, il y a un peu d’eau dans le gaz, entre c’est vrai. Mais, ça ne devrait pas durer, la réalité va rapidement rattraper tout ce petit monde. Mais que le locataire de l’Élysée prenne, malgré tout, son mal en patience : rencontrer Hollande (selon des sources concordantes) ne serait pas une priorité pour Donald J. Trump.

    | Q. C’est à ce point ?

    Jacques Borde. Oui, lisez donc à ce sujet le texte d’Hilda Stefanian, Cf. La mauvaise éducation de Hollande : Une Bonne « Trump » à l’américaine !

    En tout cas, François Hollande – a contrario des Premiers israélien (Binyamin Nétanyahu), britannique (Theresa M. May), sud-coréen (Hwang Kyo-ahn) et japonais (Shinzo Abe) – n’a pas été invité à Washington. Paris paye tout simplement là l’incongruité, pour ne pas dire (appelons un chat un chat) la stupidité, de ses postures anti-Trump !

    | Q. Doit-on parler de désamour entre Américains et Français ?

    Jacques Borde. Non absolument pas. Cela n’a rien à voir avec la France mais tout avec l’administration Hollande et elle seule. Et, bien au contraire, la nouvelle équipe aime notre beau pays. Si, par exemple, vous prenez Mme. Sarah Palin – pressentie pour être titulaire du US Department of Homeland Security1, le 2ème ministère d’État derrière le US Department of State, rien que ça –, elle a comparé Marion Maréchal Le Pen à Jeanne d’Arc.

    Alors désamour ? Ça dépend avec qui. Et, quelque part aussi (et là c’est beaucoup plus grave) contre qui…

    | Q. Que voulez-vous dire ?

    Jacques Borde. Que Trump même pas encore investi, la donne commence à changer de manière très palpable :

    1- les forces américaines auraient, d’ores et déjà, reçu l’ordre de traiter Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām2 et Al-Jayš al-Fateh (Armée de la conquête)3 comme des ennemis.
    2- Donald J. Trump, aurait demandé au Pentagone de lui donner dans les 30 jours un plan d’action contre Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH)4. Ce que Obama n’a jamais fait en huit ans, et qui parait pourtant évident.

    Il va donc devenir urgent pour nous Français de revoir nos alliances et priorités au Levant, car fricoter avec An-Nusrah et consorts (ou à considérer, comme disait Fabius, que ce groupe-phare du nazislamisme takfirî « fait du bon travail ») va rapidement devenir une position impossible à tenir géostratégiquement.

    Sauf à en payer le prix tôt ou tard, tant nous risquons, à force d’erreurs et d’entêtements, de ne plus être dans le même camp que des puissances comme Washington et Moscou.

    | Q. Passons aux États-Unis : lendemains qui déchantent seulement ? Quid de la pétition qui circule pour pousser le collège électoral à voter pour Hillary Clinton ?

    Jacques Borde. Oui, ça agite pas mal la blogosphère. Et c’est, effectivement, la dernière menace (sic) qu’on trouvé des esprits factieux pour tenter de peser, non seulement sur l’arrivée de Donald J. Trump à la Maison-Blanche, mais sur la démocratie, telle que définie par la Constitution des États-Unis.

    Cela est-il crédible ? Franchement, je n’y crois pas. Relisez donc le papier d’Eber Addad  et vous comprendrez mieux. Et, puis que nous en sommes à citer Eber Addad, il nous dit encore ceci :

    « Il y a une pétition qui circule pour pousser le collège électoral à voter pour Hillary Clinton à la place de Donald Trump. Ça n’a aucune chance de se faire puisque les grands électeurs sont des Républicains qui ont été élus pour remplir ce rôle. Ça n’est jamais arrivé dans l’Histoire mais le cas est prévu et une fois un « grand électeur », peut-être au lendemain d’une beuverie, a décidé de voter pour le vice-président plutôt que le président, çà n’a pas eu d’incidence et le président est passé. Ça a même un nom « faithless delegate », un « délégué sans foi »… Mais supposons que ça arrive cette fois parce que certains Républicains sont opposés à Trump. Les conséquences serait au mieux une crise constitutionnelle grave mais plus probablement une guerre civile qui mettrait le pays à feu et à sang. Ce serait changer les règles du jeu au milieu de la partie. Alors pour ceux qui en caressent l’espoir, vos rêves pervers se transformeraient en un cauchemar tel que ça n’arrivera pas! ».

    Ce d’autant que les chambres sont restées aux Républicains. Et, mieux encore, « … les sénateurs qui se présentaient en étant proches de Trump ont tous gagné, ceux des Républicains qui s’en sont éloigné ont tous perdu ».

    Rêver oui, comme le boboland planétaire qui fantasme désormais autour d’un inaccessible Californexit, plus proche du Californication5 d’Hollywood, pourquoi pas ? Mais les délires psychotiques de certains virant à l’émeute sociale ou raciale, ça commence à bien faire ! Nos Je Suis Partout perfusés à l’or golfique devraient apprendre à la fermer de temps en temps.

    | Q. Et pour ce qui est de la réalité, alors ?

    Jacques Borde. On rentre, peu à peu mais aussi sûrement que 2+2 font 4, dans les usages institutionnels prévus par la Constitution. Déjà, l’opposition démocrate (l’officielle, la vraie, il s’entend) vient de faire savoir, par l’intermédiaire de Nancy Pelosi6 et Bernie Sanders, qu’elle avait la ferme intention de coopérer avec le président élu et son administration.

    Peu à peu, les choses vont rentrer dans l’ordre, n’en déplaise aux agitateurs professionnels (dont la hargne est bien proportionnelle aux largesses de tycoons comme Soros) qui se cramponnent désespérément à ce qui ressemble fort à un délire uchronique masturbatoire et post-soixante-huitard.

    Donc, non, pour conclure sur ce point : ce sont bien une nouvelle administration et une nouvelle doctrine militaires qui vont (ou plutôt, sont déjà en train de l’être) être mise en place outre-Atlantique. Alors, autant que, de ce côté-ci du grand océan, ceux qui conduisent aussi mal nos destinées en prennent acte le plus vite possible.

    | Q. Sinon, comment analyser le fiasco médiatique révélé lors de ces présidentielles US ?

    Jacques Borde. Là, c’est beaucoup simple : nos caniches médiatique (quel que soit le côté de l’Atlantique d’où proviennent leurs cris d’orfraie) sont allés déposer leurs crottes journaleuses là où la laisse de leurs maîtres les conduisait ! Désinformer : il en restera toujours quelque-chose. Sauf que, cette fois-ci, ça a raté. Et pas qu’un peu !

    Et, comme l’a si bien dit, Eber Addad, « Un jour, il faudra bien, s’ils veulent continuer à exister, que les journalistes se rappellent que leur métier est de raconter le monde tel qu’il est, pas comme ils le rêvent, qu’ils doivent décrire les faits et les événements pas ne donner que leur opinion et leur sentiment et qu’avant tout ils se doivent d’être honnêtes et le plus précis possible, ainsi ils pourront mieux informer leurs lecteurs. Cet le plus grand flop médiatique international de toute l’histoire de la presse ».

    Normalement, ce dont nous parle Eber porte un nom qui devrait dire quelque chose à la profession : déontologie ! Mais a-t-il encore un sens pour tous ceux qui noircissent, depuis si longtemps, leurs pages sous influence ?

    Jacques Borde

    Notes

    1 Ou Département de la Sécurité intérieure, créé officiellement le 27 novembre 2002 par le Homeland Security Act (Loi sur la sécurité intérieure, Loi Publique n°107-296) en réponse aux attentats du 11 septembre 2001.
    2 Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
    3 Coalition articulée autour d’an-Nusrah li-Ahl ach-Chām (Front Al-Nosra), le bras armé d’Al-Qaïda en Syrie. Se compose, pour être complet, de : Ahrār ach-Chām (Mouvement islamique des hommes libres du Cham), Jund al-Aqsa (Les soldats de Jérusalem), Liwāʾ al-Haqq, Jayš al-Sunna, Ajnad ach-Chām et de la  Légion de Cham.
    4 Ou ÉIIL pour Émirat islamique en Irak & au Levant.
    5 Assez mauvaise série télévisée, créée par Tom Kapinos.
    6 Chef de file des démocrates à la Chambre des Représentants depuis 2002. Speaker de la Chambre des Représentants du 4 janvier 2007 au 3 janvier 2011,

    http://www.voxnr.com/6161/trump-a-la-maison-blanche-les-lendemains-commencent-a-dechanter-pour-quelques-aigris-imbeciles-manipulateurs

  • Gwynneth Paltrow, Donald Trump et la Survie

  • Opération Sangaris : retour sur l’enfer Centrafricain

    Opération SangarisL’Est Républicain publie le témoignage d’un colonel lorrain qui revient sur cette mission de l’armée française en Centre-Afrique.

    Son récit prend aux tripes. Le colonel Didier Leurs raconte l’enfer centrafricain comme s’il y était encore. « Chacune de mes conférences se termine par une « standing ovation ». Comme si les gens découvraient la violence de cette mission », s’étonne l’ancien chef de corps du 16ebataillon de chasseurs de Bitche.

    L’opération Sangaris en Centrafrique s’est achevée le 31 octobre, dans l’indifférence générale qui l’a accompagnée pendant ses trois ans d’existence. Un déficit de notoriété qui tranche avec les dommages dévastateurs générés dans les rangs par cette Opex (opération extérieure). « Au retour, la moitié de ma section a quitté l’armée », confie un gradé lorrain sous couvert d’anonymat. « Les syndromes post-traumatiques sont plus profonds et importants qu’en Afghanistan », reconnaît le colonel Leurs, qui a vécu les deux théâtres. 

    De juin à octobre 2014, en plein pic génocidaire, il a dirigé à Bangui, la capitale, un groupement tactique interarmes. La mission la plus complète qu’il ait jamais connue sur le plan stratégique : « Il y avait tous les jours des défis logistiques à relever et des choix à opérer, compte tenu du peu de forces dont nous disposions vis-à-vis des besoins. Mais je n’ai eu que des héros. Jamais personne n’a reculé. » Les chiffres qu’il égrène sonnent pourtant comme autant de rafales de balles : « En quatre mois, on a eu 34 engagements armés, 20 opérations de fouilles durant 9 à 10 heures chacune, sous tension extrême, quatre blessés et 27 évacués, dont certains pour des syndromes post-traumatiques. C’était éprouvant. »

    Chaleur humide, matériel de 40 kilos à porter quotidiennement, conditions ultrarustiques en début de mandat, les organismes ont morflé : « Même si l’on est entraîné pour ça, on est allé au-delà de nos limites. Notre seule journée de repos a coïncidé avec notre engagement le plus dur ! »

    Mais c’est surtout le psychisme, dans cette mission de maintien de la paix sans ennemi identifié, qui a été mis à rude épreuve : « Passer quatre mois non-stop en zone urbaine, au cœur de la population, est inédit. » « Le soldat est en permanence sous l’emprise de cette pression. Ne jamais disproportionner la réponse requiert un effort de chaque seconde pour éviter toute catastrophe stratégique. »

    Et ce alors que les tensions entre seleka musulmans et anti-balaka chrétiens donnent lieu à des exactions d’une rare sauvagerie, pouvant aller jusqu’au cannibalisme : « On a eu affaire à l’horreur tous les jours et ça, on ne s’y habitue jamais. »

    Un cumul de difficultés difficile à absorber pour les troupes. S’y ajoute le manque de reconnaissance : « Les soldats ont mis quotidiennement leur vie en jeu là-bas. Quand ils rentrent, personne ne sait ce qu’ils y ont fait, même pas la nation. Et les médias n’évoquent ce théâtre que pour parler d’abus sexuels encore en cours d’instruction. » Le décalage interpelle le colonel Leurs, fier du bilan français : « Quand on est arrivé, c’était la loi du plus fort et le chaos. On laisse à l’Onu un pays en voie de normalisation. »

    http://www.contre-info.com/operation-sangaris-retour-sur-lenfer-centrafricain#more-42868

  • Le point sur la Guerre en Syrie

    En 2012, l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS) qui regroupe l’ensemble des forces armées rassemble environ 325.000 hommes dont 220.000 pour l’armée de terre.

    Cette dernière possède 6 divisions blindées plus une division blindée de réserve, 2 divisions mécanisées plus 2 divisions de réserve, une division de forces spéciales. Il faut y ajouter la Garde républicaine (fondée en 1976) qui se compose de 3 brigades blindées, 1 brigade mécanisée et 1 régiment d’artillerie.

    Concernant les matériels : pour les chars 500 T-80, 1.500 T-72, 1.800 T-62, 2.000 T-54/55, les véhicules blindés : 2.100 BMP-1, 100 BMP-2, 300 BMP-3, 1.500 BTR de divers modèles, un peu plus de 700 BRDM-2.

    Artillerie automotrice : plus de 400 pièces, artillerie tractée plus de 600 pièces.

    Artillerie anti-aérienne : des missiles mais aussi de nombreux canons : 400 ZSU 23-4, 675 S-60 de 57 mm, 650 ZSU 23-2,300 M-1939 de 37 mm, 25 KS-19 de 100 mm.

    Une force impressionnante sur le papier, mais il ne faut pas oublier que, comme dans toutes les armées, une partie de ce matériel n’était pas en état de fonctionner : concrètement on peut diviser ces chiffres par 2.

    Comme on le voit ci-dessus, cette armée était essentiellement équipée de matériels russes, les tactiques enseignées étaient les tactiques russes, adaptées à un conflit classique contre un État voisin. Elle était donc très mal préparée à un conflit asymétrique comme celui auquel elle a été confrontée à partir de 2012.

    L’AAS a du s’efforcer de garder le contrôle des villes qui regroupent la plus grande partie de la population, il lui fallait aussi protéger ses nombreuses bases disséminées sur tout le territoire ainsi que les aéroports, protéger les principales voies de communications.

    Cela a amené les forces armées syriennes, affaiblies par un certain nombre de désertions, à s’éparpiller dans le pays. Or, comme le disait Frédéric II de Prusse : « Wer alles defendieren will, defendiert gar nichts » (celui qui veut tout défendre ne défend rien).

    Cet éparpillement a permis aux forces rebelles d’attaquer un peu partout des check-pointsgardés par une poignée d’hommes, des dépôts d’armes et de munitions, des bases avec à chaque fois une supériorité numérique, l’AAS n’étant que rarement en mesure de rassembler les effectifs permettant de venir en aide aux points attaqués.

    Le résultat : de lourdes pertes en hommes pour les forces armées syrienne, pertes élevées aussi en matériels dont une bonne partie est tombée entre les mains des djihâdistes.

    Les djihâdistes ont aussi très vite reçu une aide importante venue de l’extérieur : matériel de communication, missiles anti-chars (BGM-71 TOW, Milan-2 franco-allemands, HJ-8d’origine chinoise, fabriqués au Pakistan et lance-roquettes croates M79 Osa, introduits en Syrie par les Services de Renseignement de la Turquie, de l’Arabie Séoudite, de la France et des États-Unis) venant s’ajouter aux matériels capturés. Cela s’est traduit par de très lourdes pertes en blindés pour l’AAS, d’autant plus que les blindés étaient souvent utilisés en milieu urbain sans protection adéquate d’infanterie.

    En 2015 , en dépit de certains gains sur le terrain, l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS) se trouvait en grande difficulté.

    L’Iran est alors venu à l’aide de la Syrie. La situation s’est améliorée avec l’arrivée en Syrie de formateurs iraniens de la Nirouy-é Ghods1 (bien équipés et bien formés) et de combattants du Hezbollah libanais qui sont intervenus d’abord dans les zones proches de la frontière libanaise.

    Globalement l’idée étant de réorganiser les forces armées syriennes autour de deux forces : l’AAS qui doit être le fer de lance de la reconquête du pays et les Quwat ad-Difa’a al-Watani2organisées par la Force Al-Qods sur le modèle du Nirouy-é Moghavémat Bassidj3 qui ont un rôle plus statique de défense du territoire, mais qui interviennent aussi lorsque des combats se déroulent dans leur zone.

    Mais le tableau est dans la réalité beaucoup plus compliqué : à la fragmentation des groupes djihâdistes (Ahrār ach-Chām, Al-Jayš al-Islam, Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām4) répond une fragmentation des groupes qui leur sont opposés. En effet, aux côtés des forces syriennes que nous venons d’évoquer, combattent un certain nombre de groupes : Katā’ib al-Baʿth5, <Liwāʾ Suqūr aṣ-Saḥrāʾ<6, Noussour al-Zaoubaale, les Aigles de la tempête qui est la milice du Hizb as-Sūrī al-Qawmī al-Ijtimā`ī (PSNS)7, la Brigade Abou Fadl al-Abbas (chî’îtes irakiens), la <Liwāʾ Fatemiyoun8, la Brigade des Garants de Zeinab formée de volontaires pakistanais. Il faut y ajouter les Palestiniens du FPLP-CG, de la <Liwāʾ al-Quds9 ou encore la Garde Nationaliste Arabe (GNA).

    Ce conglomérat de divers groupes rend bien évidemment toute coordination très difficile comme le montre l’échec de l’offensive sur Tabqa en juin 2016 : après la reprise de Palmyre fin mars 2016, le gouvernement syrien a décidé de lancer une offensive vers Tabqa, l’attaque débute le 2 juin avec une force composite d’environ 5.000 hommes qui comprend les Faucons du désert, les 550e et 555e Régiments de la 4e Division mécanisée, des Fouj Al-Mughawayr al-Bahir10, des membres des Forces de Défense nationale, des miliciens du PSNS, de la GNA et des Palestiniens. Cette énumération rend bien compte des difficultés de coordination des forces aussi diverses.

    Arrivées à 7 km de l’aéroport de Tabqa, les forces syriennes sont soumises à une violente contre-attaque des troupes d'<Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-<Chām< (DA’ECH), et c’est la débandade, en quelques jours, tous les gains réalisés ont été perdus. Coordonner des troupes d’une même unité est déjà un exercice difficile qui demande de la pratique, mais lorsqu’il s’agit d’unités très différentes, c’est quasiment mission impossible.

    Le rôle de l’aviation

    L’Al-Qūwāt al-Jawwīyä al-Arabiya as-Sūrī (FAAS)11. alignait 60 MiG-29, 38 MiG-25, 173 MIG-23, 162 MiG-21, 20 Su-24, 50 Su-22, 23 Aero L-39 Albatros. Concernant les hélicoptères : 36 Mi-24, 46 SA-341 Gazelle,136 Mi-8/Mi-17.

    Que reste-t-il de cette force aujourd’hui ?

    Les pertes ont été lourdes car plusieurs bases aériennes ont été prises par les djihâdistesavec les appareils hors d’état de voler, il y a eu bien sûr les pertes en combat et l’usure très élevée des appareils disponibles qui ont été amenés à réaliser un grand nombre de missions (entre octobre 2014 et juillet 2015 les FAAS auraient réalisées plus de 26.000 sorties). Le résultat : les FAAS ne disposeraient plus que 50% de leurs avions de chasse et d’attaque au sol et de 30% de leurs hélicoptères

    Les Su-24MK de l’armée arabe syrienne ont été mis à niveau dans l’usine d’aéronautique russe n° 514 ARZ à Rzhev, et mis au standard des Su-24M2, dotés de systèmes intégrant de navigation et de guidage d’armes de précision (PNS-M), en outre, en 2015, la Russie a fourni à l’aviation syrienne des moteurs et de l’avionique de pointe pour amener 64 MiG-23BN/MLD au standard des MiG-23-98. L’Iran, de son côté a envoyé 10 Su-22 ex-irakiens.

    On pourrait penser que disposant de la supériorité aérienne, les forces syriennes sont en mesure de clouer au sol les djihâdistes, d’autant plus qu’à partir du 30 septembre 2015, l’aviation russe est intervenue en Syrie avec une quarantaine d’avions de combat et d’hélicoptères.

    Toutefois il faut remettre les choses à plat en revenant sur quelques exemples du passé : lors de la Bataille de Normandie de juin à juillet 1944, les Anglo-américains disposaient d’une supériorité aérienne presque totale, étant en mesure d’engager plusieurs milliers d’avions sur une superficie réduite (un peu plus de 10.000 km2), malgré cela, l’armée allemande a pu tenir, manœuvrer.

    Plus près de nous, lors de l’Opération Desert Storm, ce sont plus de 2.000 avions qui ont été engagés et qui ont réalisé environ 200.000 sorties, enfin, lors de la Guerre du Kossovo, l’Opération Allied Force a rassemblé à son maximum 900 appareils qui en 78 jours ont réalisé 37.000 sorties pour un bilan bien médiocre puisque les pertes serbes se sont établies à 14 chars, 18 véhicules blindés et 20 pièces d’artillerie.

    Or nous avons évoqué plus haut la relative faiblesse de l’aviation syrienne.

    Il faut donc relativiser le poids de l’aviation, il n’est cependant pas question de le nier. Les moyens de repérage moderne permettent de bien cibler les objectifs fixes par contre, hier comme aujourd’hui, les objectifs mobiles sont beaucoup difficiles à traiter : lors de la dernière offensive djihâdiste contre Alep, ceux ci ont été en mesure de regrouper leurs moyens lourds (chars et blindés) sans trop de problème.

    Les djihâdistes ont aussi développé des techniques de camouflage de leur matériel lourd dans des hangars et même dans des tunnels .

    Afin d’améliorer les capacités aériennes, les Iraniens ont envoyé en Syrie des drones Shahed-129 qui seraient armés. Les Russes de leur côté ont mis en place d’importants moyens de guerre électronique pour protéger leur dispositif contre les moyens de recherche de l’OTAN : le sytème Krasukaha-4 permet de brouiller tous les types de radars y compris ceux des satellites espions américains,en outre, ils viennent d’envoyer sur place un Tu-214R, appareil ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) doté de grandes capacités, il dispose de radars tous temps et de senseurs électro-optiques qui produisent une image du sol, il peut intercepter et analyser une large gamme de signaux (radar, avion, véhicules, téléphones mobiles).

    Ces nouveaux moyens font que les djihâdistes ne reçoivent plus de renseignement sur l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS), de plus cela permet d’intercepter leurs communications et de repérer en particulier leurs centres de commandement.

    En Syrie, l’aviation est en mesure de s’attaquer à des centres de commandement, à des dépôts, elle s’efforce de couper les lignes de ravitaillement djihadiste en attaquant leurs arrières et elle prépare les assauts de l’AAS en pilonnant les lignes ennemies, mais elle loin d’être omnisciente du fait de la faiblesse des effectifs engagés.

    Les combats au sol

    L’AAS est amenée à combattre dans terrains très variés : zones montagneuses, désertiques, milieu urbain ce qui n’est pas sans lui poser des problèmes d’adaptation.

    Nous avons vu que dans les premières années du conflit, l’AAS avait subi de lourdes pertes tant en hommes qu’en matériel du fait des tactiques inadéquates employées. Depuis lors les choses se sont améliorées.

    Mais du fait de la nécessité de contrôler le territoire, les combats au sol n’engagent que des effectifs relativement restreints : de quelques dizaines à quelques milliers d’hommes au mieux.

    La stabilisation des fronts dans certaines zones a vu la mise en place de fortifications de campagne avec des tranchées, des abris souterrains, des tunnels reliant les points d’appui et une guerre des mines comme durant la 1ère Guerre guerre mondiale ce qui a amené l’AAS a creuser des tranchées de plusieurs mètres de profondeur en avant de ses positions pour protéger celles-ci. Toutefois, l’ASS ne se contente pas de subir, elle s’est mise aussi à la guerre des mines.

    Toute attaque nécessite l’utilisation d’une puissance de feu importante pour ramollir les défenses adverses.

    Les djihâdistes utilisent des véhicules piégés, pilotés ou même radio-commandés, ces véhicules (4×4 recouverts de plaques métalliques ou même BMP-1 sont bourrés de plusieurs centaines de kg d’explosif) sont utilisés avant une attaque pour faire une brèche dans les lignes de l’armée syrienne. Ils utilisent aussi des pièces d’artillerie et des chars capturés ainsi que des lance-roquettes.

    De son côté, l’AAS utilise l’aviation. Pour détruire les positions djihâdistes enterrées, l’aviation russe utilise des bombes anti-bunker BETAB-500. L’AAS fait aussi appel à son artillerie et à ses chars.

    Les deux camps utilisent aussi des 4×4 :

    les 4×4, souvent appelés technicals, ne sont pas une nouveauté : durant la guerre civile en Russie il y avait déjà les tachankas (charrettes avec dessus une mitrailleuse Maxim), durant la 2ème Guerre mondiale il y avait les véhicules des LRDG et des SAS.

    En Syrie nous trouvons une grande variété de ces véhicules, les djihâdistes ont reçu de l’étranger des milliers de ces 4×4, l’AAS s’est mise aussi à les employer, on trouve divers montages sur ces véhicules : mitrailleuses de 12,7 mm, ZPU-1 ou ZPU-2 de 14,5 mm, ZU-23-2 de 23 mm, lance roquettes type 63 à 12 tubes de 107 mm (fabriqué en Turquie sous la dénomination de T-107 par la firme MKEK) canons sans recul .

    Missiles anti-char et lance-roquettes anti-chars sont aussi massivement utilisés, contre les blindés bien sûr ce qui a causé des pertes très lourdes à l’AAS et l’a amené à développer des contre-mesures : certains blindés, en particulier ceux de la 4e Division blindée, sont entourés d’une cage destinée à faire détonner les projectiles A-C, un système appelé Birdcase ou Birdhouse a été développé par les Syriens, destiné à parer la menace des missiles anti-chars, il est monté sur des chars mais aussi sur des 4×4.

    Les missiles et LRAC sont aussi utilisés contre tout véhicule et contre toute position ennemie, d’où une énorme consommation de ce type d’engins.

    L’AAS a aussi amélioré son équipement : elle a reçu une vingtaine de chars T-72B3 et T-90mieux à même de résister aux missiles anti-chars, des BTR-82, des BPM-97 Vystrel, des GAZ Tigr, des systèmes AGS-17 Plamya, des fusils de précision de toutes origines, elle utilise aussi pour le sniping lourd de vieux PTRD (fusil anti-char russe de la 2ème Guerre mondialeen calibre 14,5 mm. L’équipement individuel du fantassin a été renforcé avec la diffusion des gilets pare-balles, d’appareils de visée nocturne.

    Des techniciens russes sont venus procéder à la remise en état des blindés hors service faute d’entretien.

    L’entraînement a aussi été amélioré avec l’appui de la Nirouy-é Ghods et du Hezbollah.

    Les Syriens ont aussi développé un nouveau type de roquette appelé Shams qui reprend le corps de la roquette de 122 mm mais avec une tête de 300 mm soit classique, d’un poids de 250 kg, soit thermobarique, d’un poids de 350 kg, la portée est réduite (de 1,5 km à 3,4 km) mais les effets sont importants. Ces roquettes sont placées dans un conteneur de 5 installé sur un BMP-1 dont la tourelle a été déposée. L’AAS a aussi reçu quelques systèmes TOS-1 Buratino de 220 mm à têtes thermobariques qui ont été déployés dans la province de Lattaquié, les Russes auraient aussi fourni des systèmes PRP-4A Argus de repérage de l’artillerie.

    Depuis le début de l’année 2016, la situation de l’armée syrienne s’est améliorée , alors qu’auparavant elle se contentait de subir.

    Une stratégie a été mise en place facilitée par la réorganisation qui est intervenue et une meilleure formation tant de l’armée régulière que des Forces de Défense nationale(désormais, avant d’être engagées, les unités bénéficient d’une formation de trois mois).

    L’un des axes de cette stratégie passe par la sécurisation de la région de Damas, plus précisément de la région agricole de la Ghouta, des progrès importants ont été réalisés avec, en particulier, la reprise de Daraya. Dans ces zones où les djihâdistes sont encerclés, les opérations militaires visent à les amener à accepter un accord de réconciliation, ce qui s’est fait à Daraya où les djihâdistes et leurs familles ont été transportés vers la région d’Idlib. Dans d’autres cas, comme à Deraa et Al-Soueida les rebelles ont rejoint l’AAS pour être engagés contre <DA’ECH.

    Autre axe, le gouvernorat de Lattaquié qui a été entièrement purgé des djihâdistes.

    Troisième axe : Alep. Au début de l’été 2013 l’AAS était dans une situation difficile puisqu’elle était encerclée dans Alep, mais l’offensive lancée au début du mois d’octobre a permis de mettre fin à cet encerclement, en novembre 2015, c’est l’aéroport militaire de Kuweires qui est dégagé après un encerclement de plus de deux ans. Début juillet 2016, une offensive de l’AAS permet l’encerclement d’Alep-Est tenu par les djihâdistes, mais début août une offensive djihâdiste menée au sud leur permet de rétablir la liaison avec Alep-Est. Cependant, début septembre, l’AAS a rétabli le siège. Une nouvelle offensive djihâdiste fin octobre début novembre 2016 s’est soldée par un échec.

    Alep est donc devenue un enjeu primordial, les pertes sont lourdes des deux côtés, surtout chez les djihâdistes qui en outre perdent beaucoup du matériel lourd qu’ils avaient pu récupérer sur l’AAS, un matériel qu’ils ne pourront renouveler.

    L’année 2016 a vu se produire un renversement de la situation en Syrie : l’AAS jusqu’alors surtout cantonnée à la défensive, a pu reprendre la main . La politique de réconciliation menée par le gouvernement syrien a commencé à porter ses fruits avec des accords de cessez-le-feu ou des redditions. La progression de l’AAS a permis de libérer des forces qui ont pu être engagées sur d’autres fronts. Le gros des forces djihâdistes est concentré dans le gouvernorat d’Idlib et aussi au sud près de la frontière avec la Jordanie et d’Israël.

    Au nord du pays, en octobre 2015, ont été crées les Forces Démocratiques Syrienne (Hêzên Sûriya Demokratîk en kurde) qui regroupent essentiellement des Kurdes du YPG (unités de protection du peuple : Yekîneyên Parastina Gel), mais aussi des Chrétiens du Conseil militaire syriaque (Mawtbo Fulhoyo Suryoyo) et des Arabes de l’Armée des révolutionnaires (Jayš al-Thuwar). Elles sont soutenues par les États-Unis, elles luttent avant tout contre l’État islamique mais aussi contre certains Contras syriens ce qui explique qu’elles aient parfois été soutenues par l’aviation russe et l’Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS).

    L’avancée des FDS inquiétait la Turquie qui craignait que ne se rejoignent les régions tenues par les Kurdes au Nord est et au Nord Ouest de la Syrie pour former le Rojava ou Kurdistan occidental (Rojavayê Kurdistanê). Ainsi, l’aviation et l’artillerie turques ont bombardé à plusieurs reprises les forces kurdes. La prise de Manbij par les FDS est un signal pour Ankara qui le 24 août lance l’opération Bouclier de l’Euphrate, les forces turques encadrant une piétaille composée d’une douzaine de groupes « rebelles » qui peinent à regrouper 2.000 hommes, la ville de Jarablus est prise sans combat car les forces de l’État Islamiquel’avaient évacué. Une intervention destinée, beaucoup moins à lutter contre l’État Islamiquequ’à empêcher la jonction des forces kurdes. La Turquie contrôle désormais une zone de 1.200 km2 à l’intérieur de la Syrie et s’attache plus à bombarder les Kurdes qu'<Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-<Chām< (DA’ECH).

    La guerre en Syrie est malheureusement loin d’être terminée dans la mesure où ce pays est devenu le champs d’affrontement des puissances extérieures. Les calculs des États-Unis et de leurs clients atlantistes et ceux des pétro-monarchies du Golfe ont été déjoués par la résistance du peuple syrien aidé par la Russie et l’Iran. La multiplicité des intervenants rend difficile tout pronostique. Mais la situation dans la région nous concerne du fait de la présence des groupes islamistes qui ont déjà frappé en Europe et qui frapperont encore tant que les frontières de l’Europe seront une passoire et que la « déradicalisation » ne passera pas par la Vichka (acronyme de Vishaïa mepa nakazania : degré suprême du châtiment).

    Notes :

    1. Force spéciale en charge des opérations extérieures dévolues aux Pasdaran, commandée par le major-général Qassem Soleimani. Elle dépend exclusivement du Rahbar-é Enqelâb(guide de la révolution), l’Ayatollah Sayyed Ali Hossaini Khâmeneî (et non du président), un peu comme le Kidon du Mossad reçoit ses ordres du seul Premier ministre israélien (la ressemblance s’arrêtant là)
    2. Forces de Défense nationale.
    3. Ou Force de mobilisation de la Résistance, couramment appelé Bassidj, le nom persan signifiant mobilisé.
    4. Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
    5. Brigades du Ba’as.
    6. Ou Brigade des Faucons du désert en français<, forme de réserve territoriale en quelque sorte ou pour faire simple, une sorte de Bassidj syrien, mais relevant de l’AAS, l’armée régulière syrienne.
    7. Parti social national syrien, connu aussi sous le nom donné par la France de Parti populaire syrien, PPS, ou de Parti saadiste ou encore au Liban de Parti nationaliste.
    8. Brigade des Fatimides, composée de chî’îtes afghans.
    9. Brigade de Jerusalem.
    10. En fait, les Marines syriens.
    11. Force aérienne arabe syrienne.
      FAAS, AAS, PPS, DA’ECH,
    12. Force de Jérusalem, une branche à part entière du Sêpah-é Pâsdâran-é Enqelâb-é Eslâmi,en français Corps des Gardiens de la révolution islamique). Force spéciale en charge des opérations extérieures dévolues aux Pasdaran, commandée par le major-général Qassem Soleimani. Elle dépend exclusivement du Rahbar-é Enqelâb (guide de la révolution), l’Ayatollah Sayyed Ali Hossaini Khâmeneî (et non du président), un peu comme le Kidondu Mossad reçoit ses ordres du seul Premier ministre israélien (la ressemblance s’arrêtant là)
    13. Forces de Défense nationale.
    14. Ou Force de mobilisation de la Résistance, couramment appelé Bassidj, le nom persan signifiant mobilisé.
    15. Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
    16. Brigades du Ba’as.
    17. Ou Brigade des Faucons du désert en français<, forme de réserve territoriale en quelque sorte ou pour faire simple, une sorte de <Bassidj< syrien, mais relevant de l’AAS, l’armée régulière syrienne.
    18. Parti social nationaliste syrien, connu aussi sous le nom donné par la France de Parti populaire syrien, PPS, ou de Parti saadiste ou encore au Liban de Parti nationaliste.
    19. Brigade des Fatimides, composée de chî’îtes afghans.
    20. Brigade de Jerusalem.
    21. En fait, les Marines syriens.
    22. Force aérienne arabe syrienne.

    Jean Cuny

    http://www.voxnr.com/6305/le-point-sur-la-guerre-en-syrie

  • Analyse à froid du scrutin américain

    Paris Vox – Dorénavant, Paris Vox publiera régulièrement la retranscription écrite de la chronique de commentaire d’actualité d’Arnaud de Robert diffusée dans la Matinale de Radio Libertés. Aujourd’hui, notre chroniqueur pose un nouveau regard “à froid” sur l’élection présidentielle américaine.

    Il est toujours intéressant de revenir à froid et en détails sur une élection. Et l’élection de Donald Trump probablement plus que beaucoup d’autres, ne serait-ce que pour la charge émotionnelle démesurée qu’elle a véhiculée.

    Important aussi de revenir sur ces résultats pour éviter de colporter de fausses impressions fussent-elle positives et favorables à nos vues. On ne gagne pas en mentant. Parlons d’abord de la participation.

    On nous a servi une mobilisation sans précédent de l’électorat populaire en faveur de Trump mais la mise en perspective des chiffres montre une participation dans la moyenne des présidentielles américaines, voire un peu inférieure aux deux élections d’Obama. Trump fait même un million de voix de moins que Rumney, le candidat républicain de 2012. Et surtout Hillary Clinton perd 5 millions de voix par rapport à Obama en 2012. Premier constat, ce n’est pas Trump qui a gagné mais Clinton qui a outrageusement perdu et contre Trump en plus, la claque est très violente et nous montre que la détestation de Clinton dont je vous avais parlé il y a quelque temps a été sous-évaluée par des médias tout acquis à sa cause.

    Ce n’est pas Trump qui a gagné mais Clinton qui a outrageusement perdu

    Second constat, les votes ethniques n’ont pratiquement pas varié. Les hispaniques, les fameux latinos, ont voté à peine plus pour Trump que pour Rumney (29 % pour Trump contre 27 % pour Rumney en 2012). Les noirs ont encore massivement voté démocrate à 88 %, comme à leur habitude. Là aussi leur vote reste stable. L’abstention quelle que soit l’ethnie a augmenté puisque Trump bien que gagnant fait moins de voix que ses deux prédécesseurs républicains qui avaient tous deux perdu devant Obama. Selon les premiers chiffres de The United State Election Project, avec 54, 2 % de participation, cette présidentielle a le taux le plus faible depuis l’an 2000. Il est donc infondé de parler de raz de marée pour Trump. Comme il est tout aussi infondé pour le moment, même si nous aimons à le penser, de parler d’une mobilisation record, d’un sursaut électoral des p’tits blancs. Cible privilégiée de la campagne du candidat républicain, les blancs des classes moyenne et populaires ont sans doute dirigé en nombre leur vote vers Trump, mais en l’état actuel des données, rien ne montre que leur vote a été déterminant.

    Alors où se trouvent les clefs de ce scrutin hors-norme ?

    Et bien tout d’abord, et malgré les outrances de Trump, les noirs et les latinos n’ont pas volé au secours de Clinton. Ensuite, et ce fait est finalement le plus important, c’est que ce sont les électeurs de Bernie Sanders, le challenger démocrate malheureux, qui ont probablement éjecté Hillary. C’est donc par la captation d’une part de l’électorat démocrate que la victoire de Trump s’est réalisée. Et d’ailleurs, le fait que Bernie Sanders propose dès le lendemain des élections ses services à Trump suffit à montrer qu’il a parfaitement compris ce phénomène.

    Malgré les outrances de Trump, les noirs et les latinos n’ont pas volé au secours de Clinton.

    Cela signifie donc, et cet enseignement est capital, que ce n’est pas l’hypothèse de la mobilisation ethnique des p’tits blancs qui a provoqué la bascule, mais bien le fait que le projet politique de Trump (détente diplomatique, contrôle de l’immigration, keynésianisme, protectionnisme, lutte contre les élites de Wall Street) ai convaincu une partie déterminante de l’électorat démocrate. Ce qui s’est formé dans l’électorat américain est un pacte inconscient, une sorte de compromis social, national-populaire et anti-mondialisation qui a su rassembler gauche et droite de l’échiquier américain autour de Trump. Le message est clair, c’est un gigantesque bras d’honneur au mondialisme comme idéologie et stratégie de gouvernement. Ce qu’incarnait parfaitement Hillary Clinton. Ce qui l’a perdue aussi car Trump a su dans les dernières semaines de campagne taper très adroitement sur les élites mondialisées soutiens déclarés Clinton.

    La leçon politique de ce scrutin est bien en définitive celle de la victoire d’un discours positif, non-pasteurisé, antisystème et tourné vers le peuple. La victoire de Trump, qui sert ici de véhicule à ce discours, s’effacerait presque devant le résultat produit par une telle diatribe : la déculottée historique du système oligarchique au cœur même de la matrice américaine. Cette victoire peut en appeler d’autres, notamment en 2017. Pour celui ou celle dont les équipes seront capables de produire ce type discours positif, clivant, transgressif et agressif, tout est possible. A bon entendeur, salut ! Bonne journée !

    http://www.parisvox.info/2016/11/17/analyse-a-froid-scrutin-americain/

  • Coup de tonnerre dans le ciel européen: le tournant pro-russe?

    La Bulgarie entre en territoire inconnu lundi après la démission de son premier ministre, l'europhile Boïko Borissov, et l'élection dimanche d'un président novice, au discours conciliant vis-à-vis de la Russie.

    Le premier ministre conservateur bulgare Boïko Borissov, admirateur déclaré de la chancelière allemande Angela Merkel, a remis sa démission ce lundi au Parlement, deux ans avant la fin de son mandat et au lendemain de l'élection présidentielle. Le vainqueur du scrutin de dimanche, Roumen Radev, 53 ans, n'entrera lui en fonction que le 22 janvier. Mais son programme s'annonce déjà chargé, et des élections législatives semblent inévitables.

    La confortable victoire de Radev - ancien chef de l'armée de l'air soutenu par les socialistes (PSB, ex-communiste) - par près de 60% des suffrages, a sonné comme un désaveu cinglant pour le premier ministre au pouvoir depuis fin 2014, qui soutenait pour sa part la candidature de la présidente du Parlement, Tsetska Tsatcheva. Roumen Radev a notamment bénéficié du mécontentement suscité par le gouvernement de centre-droit dont les efforts en matière de lutte anti-corruption et de réorganisation du secteur public auront été jugés trop lents. Cette victoire traduit également un «contexte international qui encourage la volonté de changement», selon Parvan Simeonov, directeur de l'institut Gallup, qui cite «l'écroulement des autorités traditionnelles en Europe occidentale» et l'élection de Donald Trump, aux États-Unis.

    Les premiers pas de Roumen Radev sont attendus sur la scène européenne après la volonté de dialogue avec la Russie manifestée durant sa campagne. Son message anti-immigration et favorable à l'abandon des sanctions européennes contre Moscou a rencontré un écho inattendu parmi les Bulgares à l'heure où l'Union européenne doit composer avec le Brexit et la montée des partis nationalistes. Dès dimanche soir, Roumen Radev a confirmé son engagement à «travailler en vue d'une levée des sanctions» contre la Russie. «L'appartenance de la Bulgarie à l'UE et à l'Otan n'a pas d'alternative, ça ne signifie pas que nous devons nous déclarer ennemis de la Russie», avait-il affirmé durant la campagne.

    Dans le système parlementaire bulgare, c'est bien le gouvernement qui définit la politique générale, sur le plan intérieur comme en matière de relations internationales. Le président est quant à lui chef des armées et représente le pays à l'étranger. Cette répartition des compétences fait douter le politologue Antoniy Todorov d'un quelconque tournant prorusse de la Bulgarie, membre de l'Union européenne et de l'Otan: «Il n'y aura pas de revirement en matière de politique étrangère» car «le président n'a pas de tels pouvoirs». Pour Evgueni Daynov, analyste et directeur du Centre de pratiques sociales, «les déclarations du général Radev ont été surinterprétées», et le nouveau président a «un raisonnement européen et pro-atlantique», affirme-t-il.

    Sans être antieuropéen, le parti socialiste bulgare, qui a porté la candidature de Roumen Radev, est une formation russophile. Mais il n'est pas donné favori pour les législatives anticipées. Ces élections devraient être organisées à partir de mars 2017. Le parti Gerb de Boïko Borissov est crédité des meilleures chances de victoire.

    La victoire annoncée d’Igor Dodon, candidat ouvertement prorusse à l’élection présidentielle moldave, a bien eu lieu. Dimanche soir 13 novembre, les premiers résultats donnaient au dirigeant du Parti des socialistes moldaves un score de 56,5 %, contre 43,5 % à sa rivale pro-européenne, Maia Sandu. Celle-ci a pu espérer un miracle avec une participation en forte hausse chez les jeunes, mais elle n’améliore que peu son résultat de 38 % obtenu lors du premier tour le 30 octobre. M. Dodon, lui, avait rassemblé 47 % des suffrages.

    Signe de la polarisation extrême du scrutin, les deux candidats ont dénoncé, en début de soirée, des fraudes, et le manque de bulletins disponibles pour les nombreux électeurs de la diaspora, réputés plus favorables à l’intégration européenne du pays et donc à Mme Sandu.

    Ancien ministre de l’économie et du commerce qui a commencé sa carrière en soutenant le rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne, M. Dodon, 41 ans, entend convoquer « rapidement » un référendum consultatif sur « l’orientation géopolitique » de la Moldavie, qui pourrait menacer l’accord d’association signé entre Bruxelles et Chisinau à la fin de 2013. Cet homme à poigne, président de la fédération nationale d’échecs, voit en Vladimir Poutine un modèle, veut « ramener l’ordre » dans son pays et y défendre les « valeurs traditionnelles », expliquait-il au Monde avant le premier tour, depuis son quartier général de campagne tapissé de clichés le montrant en compagnie du président russe ou du patriarche orthodoxe de Moscou.

    « C’est dans l’intérêt de la Moldavie d’avoir des relations proches avec la Russie, mais surtout avec son marché », expliquait-il, alors que le Kremlin a largement fermé la porte aux importations moldaves depuis la signature de l’accord. Moscou est aussi le principal soutien de la République de Transnistrie, amputée au territoire moldave depuis 1991.

    Hormis cette menace de référendum, les pouvoirs du président sont limités. Mais le nouvel élu bénéficiera d’une légitimité populaire immense, cette élection étant la première au suffrage universel depuis vingt ans. « Face à une classe politique à bout de souffle, Dodon dispose de des leviers pour faire dérailler le processus d’intégration européenne », estime le politologue Dionis Cenusa. Reste toutefois une incertitude : la volonté russe de s’impliquer en Moldavie. « Moscou veut évidemment conserver de l’influence en Moldavie, estime un diplomate occidental, mais le pays n’a toujours été qu’une pièce rapportée dans l’empire, pour laquelle les Russes ne veulent pas trop investir. Ils en ont déjà assez de devoir financer la Transnistrie. »

    Devant l’importance de l’enjeu, plusieurs candidats proeuropéens s’étaient retirés de la course avant même le premier tour, laissant le champ libre à Maia Sandu, figure de la contestation antigouvernementale de 2015 et ancienne ministre de l’éducation formée à Harvard et passée par la Banque mondiale. Sa probité unanimement reconnue – une incongruité dans le paysage politique moldave – n’a pas suffi à combler le déficit de notoriété dont elle souffrait. Mais surtout, le soutien très mou dont elle a bénéficié de la part du gouvernement proeuropéen a soulevé des doutes quant à la réalité de ce ralliement. Pour nombre d’observateurs, l’élite proeuropéenne au pouvoir s’accommoderait mieux d’un président certes prorusse, mais avant tout populiste et en bons termes avec l’oligarchie, que de cette candidate résolument opposée aux pratiques opaques de la classe dirigeante.

    Quoi qu’il en soit, la victoire de M. Dodon, en même temps que celle d’un autre candidat prorusse en Bulgarie, sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel européen et constitue, s’il en fallait, un nouvel avertissement pour Bruxelles. La désillusion est d’autant plus forte qu’au fil des ans, l’ancienne république soviétique de Moldavie s’était imposée comme le « meilleur élève » du partenariat oriental, et un modèle régional. Le pays a aussi largement bénéficié des fonds européens, Bruxelles lui octroyant plus de 800 millions d’euros pour la seule période 2010-2015. Cela n’a pas empêché le soutien de l’opinion à l’Union européenne, supérieur à 70 % il y a quelques années, de devenir minoritaire.

    Les ingrédients de la méfiance moldave sont en partie les mêmes que pour le reste du continent. Après un voyage de Mme Sandu à Berlin, la presse tabloïde avait par exemple assuré que la candidate avait accepté la demande insistante de la chancelière allemande, Angela Merkel, d’accueillir 30 000 réfugiés syriens. A cela s’ajoutent la présence d’une importante minorité russophone (plus de 20 %) et la diffusion importante des télévisions russes, populaires au-delà de cette seule minorité.

    Mais l’explication principale du désamour est ailleurs. Elle tient à la faillite des partis politiques proeuropéens, au pouvoir depuis 2009. L’épisode le plus saillant de cette faillite fut la découverte, à la fin de 2014, de la disparition des caisses de trois banques du pays de 1 milliard d’euros, soit 15 % du PIB, qui vont durablement plomber le budget national. Le « casse du siècle » a profondément choqué un pays où 40 % de la population vit avec moins de 5 dollars par jour.

    Plus généralement, le champ politique « pro-européen » a été monopolisé par des oligarques corrompus qui ont profité de leur accès au pouvoir pour faire main basse sur de larges pans de l’économie nationale et prendre le contrôle des institutions de l’Etat, en premier lieu la justice. L’un d’eux, Vladimir Plahotniuc, dont le Parti démocrate dirige les différentes coalitions gouvernementales depuis 2009, a focalisé l’essentiel des attaques durant la campagne présidentielle, jusqu’à son vrai-faux ralliement à MmeSandu.

    « Ce sont ces gens qui ont décrédibilisé l’idée européenne, tempête un diplomate occidental. L’Europe est devenue ici synonyme de cette prédation organisée. Et les Européens eux-mêmes ont une part de responsabilité, pour les avoir laissé faire leurs affaires au nom de la sacro-sainte stabilité, et parce qu’ils brandissaient un drapeau européen. »

    Alexei Tulbure, ancien représentant de la Moldavie à l’Organisation des Nations unies et au Conseil de l’Europe, qui fut un temps dans le parti de M. Plahotniuc, partage cette vision, et évoque même « l’épouvantail » de la menace russe : « Cette opposition géopolitique a été gonflée pour éviter que les sujets délicats soient abordés. Plahotniuc et ses gens vont continuer à jouer de cette menace en tentant de se présenter en uniques recours face aux prorusses. »

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/11/15/coup-de-tonnerre-dans-le-ciel-europeen-le-tournant-pro-russe.html

  • Erdogan marche sans mystère vers un totalitarisme islamiste

    Poignée de main glaciale. Ce 15 novembre à Ankara où les deux ministres des Affaires étrangères l'Allemand Steinmeier et le Turc Cavusoglu se rencontraient. Leur échange public est clairement sorti des ronds de jambes habituels aux diplomates, même au bord de la guerre. Voici comment le conservateur Die Welt résume la situation :

    "Jamais une visite allemande en Turquie n'a jamais été aussi froide. Pour la crise des réfugiés ou pour combattre l'État Islamique : l'Europe aurait besoin d'Ankara. Mais les négociations sont maintenant très difficiles. La visite en Turquie de Frank-Walter Steinmeier, qui était censé calmer les choses le démontre. Le gouvernement turc a servi des allégations mensongères à Steinmeier.

    Le ministre turc des Affaires étrangères Cavusoglu prétend que l'Allemagne est un refuge pour les terroristes du PKK. Steinmeier récuse ces allégations et exhorte la Turquie à respecter le droit."

    Walter Steinmeier sait qu'il joue serré. La pauvre petite Mogherini propulsée responsable de ce qui tient lieu de diplomatie de l'Union européenne ne fait à l'évidence pas le poids. Et les fautes répétées de François Hollande ont sérieusement mis à mal l'entente franco-allemande.

    De la sorte c'est bien à Berlin que se joue, pour le meilleur et pour le pire, le destin de l'Europe. Or, actuellement ministre, Herr Steinmeier membre du parti social-démocrate est officiellement candidat à la succession du pasteur Gauck comme président de la république fédérale. Ceci déplaît à toute une partie de la droite, et sans doute aussi à l'énigmatique chancelière. L'élection présidentielle allemande aura lieu au printemps et les élections législatives à l'automne 2017. Toute [nouvelle] faute dans un dossier aussi sensible que le dossier turc risque fort de compromettre le fragile équilibre de la Grande coalition socialo-conservatrice et de conduire à une alliance à gauche "rot-rot-grüne" incluant les nostalgiques de l'Allemagne de l'est de Die Linke. On passerait de la Große Koalition à une Große Katastrophe.

    Dans une telle partie les régimes autoritaires comme celui d'Erdogan tirent facilement, au début, leur épingle du jeu.

    Mais Walter Steinmeier semble tenir bon. Souhaitons qu'il ne cède pas. Non la Turquie des islamistes ne doit pas entrer en Europe.

    Rien de cela n'étonnera vraiment ceux qui ont pris le soin de lire mon petit livre sur "La Question turque et l'Europe" publié en 2009, à une époque où pourtant le totalitarisme rampant de l'AKP ne se dessinait qu'en demi-teinte.

    Les docteurs Tant Mieux ne voulaient pas l'admettre. Et pourtant nous y sommes.

    J'avançai accessoirement alors une certitude : la diplomatie turque saurait reprendre la route de Moscou. C'est ce qui s'est produit – en dépit des désaccords profonds sur de nombreux dossiers, y compris en Syrie. Et plus encore, sur le dossier kurde où Erdogan a fait délibérément le choix de plonger les Kurdes de Turquie dans une guerre que l'on croyait finie.

    Le directeur de l'Obs, Matthieu Croissandeau, parmi tant d'autres qui avaient cru en la Turquie européenne, se lamentait le 10 novembre à propos de cette "fragile démocratie".

    Depuis l'étrange tentative coup d'État de juillet, Erdogan a mis en place une répression sans précédent, totalement arbitraire, frappant tous ceux qui lui déplaisent, les dénonçant comme des "comploteurs" : plus de 35 000 personnes ont été jetées en prison, appartenant à l’armée, à l’administration, à l’enseignement, à la magistrature, aux médias ... Il a dû vider les prisons des voyous pour les remplir des honnêtes gens.

    En vain les hauts magistrats internationaux ont-ils demandé à visiter leur collègue diplomate et juriste Aydin Sefa Akay qui fut arrêté le 21 septembre. Juge des Tribunaux criminels internationaux des Nations Unies, il travaillait en particulier sur les crimes au Rwanda. On ne sait rien sur son sort – présent et à venir – ni sur celui des autres prisonniers.

    Personne ne peut plus fermer les yeux.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/