
Dans le conflit qui s’envenime entre Paris et Ankara, la presse française s’est félicitée, en divers articles, des soutiens que Macron a recueillis de ses partenaires européens, en particulier de Rome, Athènes et Amsterdam, aux avant-postes pour condamner Erdoğan. Mme Merkel a, elle, fait le service minimum et jugé les propos du président turc « diffamatoires ». Mais à part des effusions verbales, que fait donc l’Union européenne pour défendre la France et, au-delà, le modèle de société libéral qui est le nôtre ? Qui se souvient des arguments usés et abusés jadis par nos médias et politiques pour nous vendre l’Union européenne qui, seule, pouvait faire de nous une grande puissance capable de rivaliser avec les États-Unis, la Chine et la Russie ?

Par deux fois, le 24 et le 25 octobre, Erdogan a explicitement insulté le tenant du pouvoir parisien, l'accusant de troubles mentaux, à la suite de son discours de la Sorbonne. Difficile dans ces conditions de ne pas donner raison à un Clément Beaune, secrétaire d'État aux affaires européennes, quand il dénonce "une volonté de déstabilisation" de la France de la part gouvernement turc. Dans un tel contexte on peut légitimement conclure que "ce n'est pas un hasard s'il n'y a pas eu de condamnation officielle", par la Turquie, de l'immonde attentat du 16 octobre.

Ce qui nous arrive est prévu et monté depuis longtemps. Une grande partie fut révélée par l’écrivain d’origine soviétique Daniel Estulin en 2005.


Née au Caire, Myret Zaki est rédactrice en chef adjoint du magazine économique suisse Bilan En trois ouvrages, UBS, les dessous d'un scandale, Le secret bancaire est mort, vive l'évasion fiscale et La fin du dollar, tous publiés aux éditions Favre, cette journaliste pugnace s'est imposée comme une des meilleures pédagogues de la crise financière. Pour elle, le dollar est devenue la plus grande bulle spéculative de l'histoire.
Georges Feltin-Tracol