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géopolitique - Page 479

  • Où va Erdogan ? Et jusqu'où ira-t-il ?

    6a00d8341c715453ef01bb09fc2903970d-320wi.jpgLes Turcs avaient pratiquement atteint, le 15 mars, Afrin encerclée, après une campagne impunie commencée le 20 janvier, par un franchissement de la frontière syrienne. Ceci n'est pas seulement contraire au droit international, mais aussi aux principes du kémalisme, fondateurs de la république turque.

    À l'heure où ces lignes sont écrites, le 17 à midi, on peut comptabiliser les civils tués, les innocents massacrés, les hôpitaux bombardés. Une polémique sinistre oppose, bien sûr, les sites d'information kurde et le gouvernement d'Ankara. Celui-ci, selon habitude, s'attache, à la fois, à nier, à minimiser, et, en même temps, à justifier les crimes commis. Un siècle après le traité de Sèvres de 1920, qui accordait un État à ce peuple de 40 millions d'hommes, de femmes et d'enfants, les Occidentaux abandonnent, une fois de plus, non seulement les Kurdes, mais, dans ce petit refuge qu'était le Rojava, tous ceux qui se sont ralliés à leur constitution fédératrice.

    Ce scandale n'est guère dénoncé, en France, que par une poignée de militants de la Liberté.

    La question se pose donc désormais : Où va Erdogan ? Question subsidiaire : jusqu'où ira-t-il ?

    Or, on s'expose à ne pas comprendre la situation actuelle du Proche Orient si l'on ne considère pas la transformation et le rôle de la Turquie. Recep Tayyip Erdogan, son président, a pu préciser sa conception à cet égard, le 3 mars, en déclarant que : "sans le consentement de la Turquie, aucune mesure ne peut être prise en Méditerranée orientale."

    En quelque 15 ans, ce pays, officiellement encore candidat à l'Union européenne et allié de l'OTAN, a subi une évolution considérable.

    En 1998, par exemple Nicole Pope, correspondante du Monde à Istanbul, et son mari Hugh, publiaient en anglais un livre qui fit autorité, et sera réédité en poche, sur "La Turquie dévoilée, une Histoire de la Turquie moderne". Dans les années 1960, en France, tout le monde lisait dans le même sens la biographie de Mustapha Kémal par Benoist-Méchin, qui développait l'idée d'une Turquie désormais laïque et occidentale.

    Aujourd'hui, il y aurait sans doute lieu de parler plutôt d'une Turquie "revoilée".

    Nous avons pu assister en effet à un retournement complet.

    Il s'est effectué sous l'égide de l’actuel président Reccep Tayyip Erdogan. L'ascension de celui-ci a commencé par sa victoire aux élections municipales d'Istanbul de 1994. Il gouverne effectivement le pays depuis 2003, et s'est fait élire en 2014 président de la république aux pouvoirs renforcés.

    Actuellement son parti, l'AKP, parti de la justice et du développement, dispose d'une majorité parlementaire. Il a reçu le soutien du parti nationaliste MHP, les Loups Gris.

    Plusieurs composantes caractérisent cette coalition désormais clairement islamo-nationaliste et on se prive d'une partie de la grille de compréhension si on ne prend pas en compte l'une des motivations qui inspirent le régime d'Erdogan, à savoir  :

    - une personnalité autoritaire évidente, qui a transformé l'ancien allié des libéraux, en quasi-dictateur
    - un pari sur le développement économique
    - un lien opaque avec l'économie parallèle
    - une fidélité aux réseaux les plus durs de l'islam sunnite
    - une volonté d'éradiquer toute forme de minorité, kurde ou alévie
    - une habileté diplomatique conforme aux traditions du pays
    - un conspirationnisme qui s'exprime dans tous ses discours
    - une rupture avec les États-Unis et, plus encore, avec Israël
    - une nostalgie désormais explicite de l'empire Ottoman, y compris dans ses aspects qui nous semblent les plus négatifs.

    Ira-t-il jusqu'au bout de son chemin ?

    Nous essayerons d'en débattre à l'occasion de notre conférence du 22 mars

    JG Malliarakis 

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Question turque et l'Europe" à commander sur la page catalogue de l'éditeur, ou, par correspondance, en adressant un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    http://www.insolent.fr/

  • Éric Zemmour : “Poutine, c’est une machine à remonter le temps”

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    Vladimir Poutine est au cœur d’une actualité multiple. Il va être réélu président de la Russie, tandis que l’Angleterre accuse ses services secrets d’avoir empoisonné un ex-agent russe à Londres et qu’on célèbre le cinquième anniversaire de la guerre en Syrie.

    Si Poutine n’existait pas, les médias occidentaux l’auraient inventé. Personne mieux que lui ne se prête aussi volontiers à son rôle de méchant idéal qui scandalise nos belles âmes.

    Le Coréen du Nord, même avec le bouton nucléaire, est un trop petit calibre. Le calife de Daesh a perdu son territoire. Saddam Hussein et Kadhafi ont été liquidés. Le nouvel empereur chinois promet beaucoup, mais il est encore débutant dans le rôle de grand méchant. Reste Poutine.

    Poutine, c’est magique. C’est une machine à remonter le temps à lui tout seul. Poutine, c’est le retour du tsar. Poutine, c’est le fantôme de Staline. Quand il s’empare de la Crimée, c’est Catherine II qui reprend son bien.

    Quand il lance ses avions dans le ciel syrien, il applique les préceptes que suivaient tous les États au XIXe siècle : la guerre est un moyen normal de faire de la politique. Un moyen légitime de défendre ses intérêts de grande puissance.

    Les autres font comme lui. Les Américains bombardent le Kosovo ou l’Irak, mais c’est pour la cause de la liberté. Les Français liquident Kadhafi, mais c’est pour sauver des vies humaines.

    Les autres se cachent derrière des faux-semblants pour faire croire aux concepts fumeux de communauté internationale et de droit international. Poutine, lui, défend ses alliés.

  • La Superclasse mondiale contre les peuples

    1684329309.jpgEn Occident on ne vit plus en démocratie mais en post-démocratie : les gouvernements ne gouvernent plus mais obéissent aux marchés et aux banques, les puissances d’argent dirigent les médias et les peuples perdent leur souveraineté et leurs libertés.

    Pourquoi ? Parce que depuis la chute de l’URSS le pouvoir économique et financier s’affranchit du cadre national et veut gouverner à la place des États. Parce que la fin du communisme nous a libérés de la Guerre froide, et lui a succédé la prétention obstinée du messianisme anglo-saxon à imposer partout sa conception du monde, y compris par la force.

    Ce double mouvement s’incarne dans une nouvelle classe qui règne partout en Occident à la place des gouvernements : la super classe mondiale.

    Une classe dont l’épicentre se trouve aux États-Unis mais qui se ramifie dans tous les pays occidentaux et notamment en Europe. Une classe qui défend les intérêts des super riches et des grandes firmes mondialisées, sous couvert de son idéologie : le libéralisme libertaire et cosmopolite. Une classe qui veut aussi imposer son projet : la mise en place d’un utopique gouvernement mondial, c’est-à-dire la mise en servitude de toute l’humanité et la marchandisation du monde. Une classe qui manipule les autres pour parvenir à ses fins, sans s’exposer elle-même directement.

    Avec La Superclasse mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy dresse un portrait détaillé, argumenté et sans concession de la superclasse mondiale autour de cinq questions : que recouvre l’expression superclasse mondiale ? Que veut-elle ? Comment agit-elle ? Va-t-elle échouer dans son projet de domination ? Quelle alternative lui opposer ?

    Un ouvrage de référence pour comprendre les enjeux de notre temps.

    La super-classe mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy, préface de Jean-Yves Le Gallou, Via Romana, 2018, 470 pages, 24 €

    Michel Geoffroy est énarque, essayiste, contributeur régulier à la Fondation Polémia ; il a publié en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou différentes éditions du Dictionnaire de Novlangue, dont la dernière aux éditions Via Romana en 2015.

    Le commander à l'éditeur cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Génération Poutine : « Contrairement aux fantasmes occidentaux, les Russes de moins de 25 ans sont parmi les groupes les plus conservateurs et pro-Poutine de la société »

    « Ce que l’âme russe exige, » dit Yekaterina Mamay, « c’est qu’il y ait un politicien fort dans le pays qui ressemble à un tsar. »

    Lors de la prochaine élection présidentielle en Russie, l’étudiante de 20 ans, qui sait que le journalisme dans son pays n’est pas libre, votera néanmoins pour réélire Vladimir Poutine. « Le patriotisme est à la mode ».

    Ici, où la forêt de la taïga rencontre la steppe herbeuse, la «génération Poutine» n’est pas différente qu’ailleurs dans l’immensité de la Russie. Les jeunes adultes russes d’aujourd’hui n’ont aucun souvenir de la vie avant Poutine, qui a pris le pouvoir pour la première fois il y a 18 ans. Certains sont descendus dans la rue pour protester, mais les spécialistes des sciences sociales disent que beaucoup d’autres l’ont accepté. Les sondages montrent que Poutine bénéficie d’un plus grand soutien parmi les jeunes que dans le public en général.

    Pour les Occidentaux, les jeunes Russes comme Mamay qui épousent des valeurs libérales mais vénèrent Poutine vivent dans un monde de contradictions. En fait, leur empressement à accepter ces contradictions aide à expliquer l’emprise de Poutine sur la Russie.

    Selon un sondage réalisé en décembre par le cabinet de sondage indépendant Levada Center, 81% des adultes approuvent Poutine comme président – dont 86% des Russes âgés de 18 à 24 ans. Parmi ce groupe d’âge, 67% ont dit à Levada qu’ils croyaient que le pays allait dans la bonne direction, comparativement à 56% du grand public.

    La génération la plus connectée et internationale de l’histoire russe, ayant accès à plus d’informations que leurs aïeux, aide maintenant Poutine à consolider son autoritarisme.

    « Il n’y a pas de masse critique de personnes exigeant un changement radical », écrivent les politologues Ivan Krastev et Gleb Pavlovsky ce mois-ci pour le Conseil européen des relations étrangères. « Contrairement aux fantasmes occidentaux, les Russes de moins de 25 ans sont parmi les groupes les plus conservateurs et pro-Poutine de la société ».

    « Les chars sont stationnés sur nos frontières », a déclaré Rybin. « Nous avons de bonnes troupes qui défendent nos frontières, défendant notre Russie. Si nous élisons un président différent, pouvons-nous nous attendre à ce que ces choses demeurent ? »

    (…) Washington Post

    http://www.fdesouche.com/967607-generation-poutine-contrairement-aux-fantasmes-occidentaux-les-russes-de-moins-de-25-ans-sont-parmi-les-groupes-les-plus-conservateurs-et-pro-poutine-de-la-societe

  • Poutine candidat pour mettre en œuvre un nouvel équilibre des puissances

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    RUSSIE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Les Russes votent ce dimanche pour le 1er tour de l’élection présidentielle. Candidat pour un quatrième mandat, Vladimir Vladimirovitch Poutine devrait l’emporter dès le 1er tour. Son maintien en fonctions devrait garantir la stabilité de la politique étrangère russe et donc la pérennité du retour de la puissance russe sur la scène internationale.

    Le candidat Poutine a d’ailleurs adressé des messages forts à la communauté internationale sur le plan militaire et stratégique

    Le président russe a prononcé le 1er mars un discours remarqué devant l’Assemblée fédérale. Un discours-programme de 2 heures, principalement consacré aux questions intérieures mais avec un volet de politique de défense important. Il a notamment exposé la réaction de la Russie au renforcement de l’arsenal nucléaire américain et au déploiement du bouclier antimissiles américain en Pologne et désormais en Roumanie. Ainsi, les capacités de défense antimissiles de la Russie ont été renforcées. Et, sur le plan offensif, une nouvelle génération de missiles, baptisée « Sarmat », a été conçue pour déjouer les boucliers antimissiles.

    Les prouesses technologiques vantées par Vladimir Poutine ne s’arrêtent pas là…

    On notera aussi, je cite, un « missile furtif volant à basse altitude transportant une ogive nucléaire, avec une portée presque illimitée (…) [et] invincible ». Ou encore un sous-marin sans pilote capable de transporter des ogives – nucléaires ou conventionnelles – à travers les océans. Sans compter un missile hypersonique baptisé Kinzhal et volant à Mach 10 et d’autres innovations technologiques.

    Poutine a clairement appelé les Etats à l’origine de cette course aux armements tactiques et stratégiques à renouer le dialogue.

    Il vise ainsi notamment les Etats-Unis, qui ont dénoncé en 2000 le traité ABM de 1972. Il les invite à renoncer au déploiement de systèmes qui deviennent inefficaces contre la Russie. Poutine a également souligné que ces nouvelles armes avaient été développées dans le respect des traités internationaux.

    Le chef de la Fédération de Russie a enfin réagi à la révision de la doctrine nucléaire américaine.

    Les Etats-Unis ont récemment étendu les cas d’emplois de l’arme nucléaire, y compris en réaction à des cybermenaces graves ! Poutine a rappelé la doctrine nucléaire russe – très proche de la doctrine française – qui est de répliquer par l’arme nucléaire à toute agression nucléaire contre la Russie ou ses alliés, ainsi qu’à toute agression conventionnelle mettant en jeu l’existence de l’Etat.

  • Qui veut la peau de Vladimir Poutine ? - Journal du Mercredi 14 Mars 2018

  • INGÉRENCES AMÉRICAINES DANS LES ÉLECTIONS DES AUTRES PAYS : C’EST POUR TON BIEN, MON ENFANT…

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    L’ancien patron de la CIA, James Woolsey, est récemment parti d’un éclat de rire à la télévision lorsque la journaliste Laura Ingraham lui a demandé si les États-Unis « s’ingéraient dans les élections des autres pays ».

    « C’est pour le bien, la bonne cause, la démocratie » a-t-il dit… Puis Laura Ingraham (qui a séjourné en URSS) de lui demander si on ne se trompait pas d’ennemi : « Quand j’entends « Russie, Russie, Russie », moi je crie « Chine, Chine, Chine! » . Elle est donc un agent russe…

    Les États-Unis et l’URSS/Russie sont intervenus 117 fois dans des élections étrangères entre 1946 et 2000,
    (source : When the Great Power Gets a Vote: The Effects of Great Power Electoral Interventions on Election Results – International Studies Quarterly – par Dov H. Levin, Juin 2016).
    Dans cette période 81 ingérences électorales furent américaines (coups d’Etat exclus).
    Voici quelques exemples tirés des 81 ingérences américaines répertoriées (source KQED News) :

    – Le livre bleu argentin de 1946, ou l’ancêtre du dossier Steele sur Trump : publication peu avant l’élection d’un document de 130 pages accusant Juan Perón, le candidat populiste en tête, de préparer l’instauration du 4e Reich en Amérique du Sud. Mais Perón gagne massivement.
    Le tungstène japonais : transfert « discret » par la CIA du précieux métal saisi dans les caches de l’armée impériale, vente du stock au Pentagone pour 10 millions de $, et utilisation des fonds « discrets » pour initier un financement à long terme des conservateurs japonais (au pouvoir pendant 20 ans).
    Le référendum vietnamien : organisation en 1955 pour décider qui de l’ex empereur Bao Dai et de Ngo Dinh Diem sera du leader du Vietnam du sud. Investissement sur Diem. Sur 400 000 électeurs inscrits, Diem obtient … 600 000 voix. Diem continue d’être soutenu jusqu’à son renversement en 1963 après avoir rué dans les brancards.
    Le cas Salvador Allende (Chili), ou le « précédent Trump ». Des efforts considérables furent déployés pour empêcher une élection d’Allende au début des années 60. La CIA investit 2,6 millions de $ (50% du coût de la campagne) sur son champion, Eduardo Frei qui est élu en 1964. En 1970 la CIA tente de répliquer l’opération, mais Allende gagne. Suit une tentative de coup d’Etat qui échoue. Allende ne tient cependant pas les fils d’un pouvoir qu’il ne peut consolider face aux ingérences constantes (ce qui ressemble beaucoup à la fragilité actuelle de Trump face au coup d’État larvé du « Deep State »). Allende est assassiné en 1973. Suivent 17 années de Pinochet.
    Les élections yougoslaves de 2000, ou le « précédent Poutine » : les américains choisissent avant l’élection Vojislav Kostunica contre Slobodan Milosevic (le Poutine de l’époque). Le Congrès consacre 40 millions de $ (de l’époque), ce que le Washington Post décrit comme « un effort extraordinaire pour déposer un chef d’État étranger ». Avec succès: Kostunica gagne, les révélations sur les crimes de guerre se multiplient, Milosevic est traduit devant la Cour de la Haye où il meurt… avant d’avoir été aujourd’hui exonéré.

    Poutine a survécu à l’élection de 2012 et celle de 2018. Mais le film continue…
    Car la Russie est devenue l’objet des attentions de la CIA. Les américains avaient aidé Eltsine, puis furent fort dépourvus par la relance du pays par Poutine. Conclusion : il faut le changer. L’effort perdure depuis 2012. Prochaine étape : le sabotage de la coupe du monde…

    http://www.bvoltaire.fr/ingerences-americaines-elections-autres-pays-cest-bien-enfant/

  • LES ISLAMISTES DE LA GHOUTA BIENTÔT VAINCUS

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    Les jours passent et l’étau de l’armée syrienne se resserre inexorablement sur les 20.000 combattants islamistes de la Ghouta orientale. Après deux semaines de bombardements puis deux semaines d’assauts terrestres, les positions islamistes sont aujourd’hui coupées en trois, c’est-à-dire en autant de groupes islamistes. Ces trois tendances ne s’aiment guère et se sont même violemment affrontées à de nombreuses reprises pour la suprématie de la Ghouta.

    De cela les médias occidentaux ne parlent guère, préférant, à l’unisson, dénoncer par une obligatoire litanie « les crimes de l’armée de Bachar », comme si ce n’était pas l’armée syrienne ! On se demande à quoi sert la pluralité de la presse en France, tant celle-ci ne parle que d’une seule voix, avec les mêmes bilans non vérifiés de l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme), les mêmes slogans (Bachar, « l’homme qui tue son propre peuple ») et les mêmes indignations de circonstance.

    Aujourd’hui, les trois groupes islamistes rivaux tiennent chacun leur ville : Douma pour l’Armée de l’islam, soutenue par l’Arabie saoudite, Arbine pour Faylaq al-Rahmane, soutenue par le Qatar, et Harasta pour le Front al-Nosra, que plus personne ne soutient.

    Depuis cinq ans, ces groupes tenaient un territoire en continu qui a compté jusqu’à 15.000 km2. Aujourd’hui, ils se partagent à peine 50 km2. Le morcellement de ce territoire en trois parties empêche maintenant toute alliance, même de circonstance, entre islamistes. Elle rend également vaine toute contre-attaque éventuelle. L’issue est donc inéluctable.

    Pour l’assaut final, les Russes ont fait venir des renforts : des Palestiniens favorables à Bachar, issus des camps de réfugiés, et des chiites afghans, rapatriés du front de Deir ez-Zor. Les Iraniens sont tenus à l’écart : ils sont trop autonomes et les Russes ne veulent pas s’en embarrasser. Ils veulent garder la main pour d’éventuelles négociations suivies de redditions et d’évacuations qui éviteraient plusieurs jours de sanglants combats.

    D’ailleurs, une dizaine de combattants d’Al-Nosra se sont rendus avec leurs familles le 10 mars et ont été, comme d’habitude, évacués vers la province d’Idleb, le grand fief islamiste, au nord-ouest de la Syrie.

    Quant aux civils, ils sont toujours pris en otage par les islamistes. Plusieurs ont été tués ces derniers jours en tentant de s’enfuir et de forcer les barrages des combattants. D’autres sont passés et ont pu témoigner de leur quasi-impossibilité de quitter la Ghouta, tant les tirs des snipers sont redoutables.

    Le rétrécissement du territoire tenu par les islamistes ne les empêche cependant pas d’envoyer quotidiennement des obus sur Damas. Une dizaine de morts sont à déplorer ces derniers jours. Mais ce ne sont pas des « rebelles », alors cela n’intéresse pas nos médias.

    http://www.bvoltaire.fr/islamistes-de-ghouta-bientot-vaincus/