
En 1945, alors qu’il vivait aux Etats-Unis, Thomas Mann reçut une lettre d’un soldat américain des Philippines lui disant envier sa “maturité d’esprit” et un “héritage culturel” “que la civilisation européenne a conquises… et qui sont presque inexistantes en Amérique”. Ce texte paradoxal alors que la démocratie d’Outre-Atlantique terrassait un régime européen, qui avait renoué avec les formes les plus répugnantes de la barbarie, illustre le basculement qui va s’opérer au profit d’une puissance politique à l’histoire courte. Si la mondialisation a été contenue par la fracture du monde en deux blocs rivaux, elle était déjà inscrite dans la victoire américaine.






