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géopolitique - Page 482

  • Guerre en Libye, terrorisme, crise des migrants, élections américaines, toutes les révélations de Julian Assange, le fondateur de WikiliLeaks

    « Mon analyse ? A Trump, il ne sera pas permis de gagner » explique Julian Assange dans une longue interview exclusive accordée à John Pilger, retransmise par Russia Today. « Parce que Trump a contre lui tout l’establishment, à l’exception des Évangélistes peut-être. »

    « Les banques, l’Intelligence, les fabricants d’armes, les dollars étrangers… tous ils soutiennent Hillary Clinton. Et aussi les médias, les propriétaires des médias et les journalistes eux-mêmes. »

    Dans ce long entretien, il revient également sur la guerre en Libye et le rôle déterminant d’Hillary Clinton dans son déclenchement, sur le soutien de l’Arabie Saoudite et du Qatar, alliés au Moyen-Orient de Washington, à Daesh qu’ils financent d’une main et à la Fondation Clinton qu’ils financent de l’autre, sur les interconnections entre eux tous.

    Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, le lanceur d’alertes, vit depuis 2012 comme un réfugié à l’Ambassade d’Équateur à Londres. Condamné à ne pas sortir de l’ambassade pour se protéger des persécutions des États-Unis et des lourdes poursuites judiciaires engagées contre lui, il termine en beauté en énonçant une vérité qui contrevient à la pensée unique  :

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  • Corruption et impunité : le livre qui accuse l’ONU

    Livre-Corruption-ONU-220x350.jpgFRANCE (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie: Un récent livre, UNsilenced :UNmasking the United Nations’ Culture of Cover-ups, Corruption and Impunity (AuthorHouseUk) dénonce l’impunité dont bénéficie l’ONU face à la corruption qui règne à tous les étages de l’organisme international.

    Son auteur, Rasna Warah, écrivain et journaliste kényane, a été attaché de rédaction à l’ONU de 1994 à 2009. Elle connaît donc la maison de l’intérieur. Dans le cadre de sa mission, elle a pu constater que des services de l’ONU « fabriquent des données » afin de justifier leur travail au sein de l’organisme international. Preuves à l’appui, la journaliste affirme par exemple que des rapports sur les « famines » en Somalie ont été créés de toutes pièces par l’organisme international qui s’est ensuite servi de ce qu’elle appelle « l’effet CNN » pour orienter judicieusement l’action des politiques et créer ainsi un financement de masse, avec de substantiels détournements afférents.

    Les agences de l’ONU profitent du malheur des populations, quand elles ne le créent pas. Ces agences ont ainsi l’habitude d’inonder les marchés africains de denrées gratuites au moment de la récolte, ce qui fait chuter les prix et incite les producteurs locaux à aller faire autre chose. Avec, au bout du compte, une dépendance accrue des populations, non seulement par rapport à ces agences, financées par le contribuable occidental, mais aussi, et c’est sans doute le but final, par rapport aux grands groupes internationaux de distribution.

    Rasna Warah raconte dans son livre, comment on a tenté de la faire taire.Attaques, menaces, intimidations, humiliations publiques, tous les moyens ont été bons pour la dissuader de dénoncer publiquement les malversations dont elle a été témoin. L’ONU agit de la même manière à l’encontre de tous les lanceurs d’alerte qui la mettent en cause, affirme Mme Warah. Ainsi, d’Anders Kompass, après qu’il avait révélé de nombreux cas de viols d’enfants par des « soldats de la paix » en Afrique. Mme Warah, qui se qualifie elle‑même « de gauche » note que bien des médias refusent de critiquer l’ONU, de peur d’être assimilés à l’« extrême droite ».

    http://fr.novopress.info/

  • A l’ONU, la Russie rend public un Livre blanc sur les crimes de guerre de la coalition en Syrie

    Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, le 28 octobre dernier, les représentants russes ont distribué un Livre blanc sur la Syrie où ils dénoncent les «crimes de guerre perpétrés en Syrie par la coalition internationale et par l’opposition dite modérée».

    Selon une source qui s’est confiée à l’agence RIA Novosti, le document contient également «des données statistiques sur le déroulement de l’opération militaire russe en Syrie et sur les livraisons d’aide humanitaire à destination des Syriens, notamment des habitants d’Alep».

    Les données exactes concernant le nombre de localités libérées, de terroristes éliminés et de réfugiés ayant regagné leur domicile auraient été également insérés dans ce rapport. Tous les éléments présentés dans le rapport sont accompagnées de cartes de tous les endroits ayant fait l’objet de frappes de la coalition internationale.

    Ce Livre blanc a été élaboré par les ministères russes de la Défense et des Affaires étrangères, épaulés par des experts de l’Institut d’études orientales de l’académie des sciences de Russie.

    D’après les estimations faites par Moscou, plus de 16 000 personnes sont décédés dans les attaques perpétrées par l’opposition dite «modérée». «Entre février et septembre, les groupes d’opposition qui auraient dû être contrôlés par les Etats-Unis ont commis 2 031 violations du cessez-le-feu, tuant 3 532 militaires et 12 800 civils», lit-on par ailleurs sur le site du ministère des Affaires étrangères.
    Le 26 octobre, l’ONG Amnesty International a publié un rapport d’après lequel depuis 2014, la coalition occidentale menée par les Etats-Unis avait tué plus de 300 civils dans ses frappes contre les terroristes de Daesh en Syrie.

    Source

    http://www.voxnr.com/5292/a-lonu-la-russie-rend-public-un-livre-blanc-sur-les-crimes-de-guerre-de-la-coalition-en-syrie

  • Hillary Clinton menteuse et pas meilleure que François Hollande pour les secrets d'Etat

    Comme dans les jours précédant le Brexit, le camp de Donald Trump reprend espoir :

    "Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse mercredi, dans le sillage des clôtures en repli de Wall Street mardi (-0,7%), puis des Bourses de Tokyo (-1,76%) et de Hong Kong (-1,45%) mercredi, craignant une victoire de Donald Trump, synonyme pour eux de grandes incertitudes politique et économique (...)

    Une enquête ABC-Washington Post donne le candidat républicain pour la première fois en tête depuis le mois de mai, avec 46% des intentions de vote, contre 45% à Mme Clinton

    A part ABC, les autres enquêtes d'opinion publique donnent toujours l'avantage à la démocrate, mais leur moyenne établie par le site Real Clear Politics ne place plus Mme Clinton qu'à 2,2 points devant son adversaire (45,3% contre 43,1%) au niveau national (...)"

    Et la face sombre d'Hillary Clinton apparait de plus en plus au grand jour :

    "Le site internet Wikileaks, qui révèle chaque semaine des emails concernant Hillary Clinton, vient de dévoiler le 31 octobre qu’une collaboratrice de la chaîne CNN avait donné à Mme Clinton la liste des questions qui allaient être posées durant un débat de la primaire démocrate l’opposant à Bernie Sanders (...)

    Mais c’est surtout l’affaire de sa propre boîte email qui s’est réinvitée sur le devant de la scène. Le FBI avait classé l’affaire en début d’année, mais son directeur, James Comey, vient d’annoncer qu’il rouvrait l’enquête sur Hillary Clinton. Pour rappel, Hillary Clinton a utilisé sa boîte email personnelle alors qu’elle était Secretary of State, c’est à dire n°2 du gouvernement Obama en charge entre autres des affaires internationales (...). Or cet usage est totalement interdit, vu qu’il expose les secrets d’Etat et les opérations militaires à n’importe quel « pirate » sur internet. Hillary Clinton avait plaidé l’ignorance, et le FBI, n’ayant pas trop le choix, lui avait accordé le bénéfice du doute. Mais ses opposants avaient au passage souligné que de nombreux emails avaient été effacés du serveur avant l’enquête (...)

    Le contenu des emails pourrait avoir des conséquences, par exemple si le secret d’activités militaires a ainsi été fragilisé (chacun pense à l’assassinat de l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye alors qu’Hillary Clinton était en poste). Mais s’ajoute désormais à cela le risque d’accusations de mensonge et de parjure. Comme lors de l’affaire Monica Lewinski, frasque sexuelle de Bill Clinton alors qu’il était président, ce n’est plus l’affaire en elle-même qui est jugée, mais le mensonge (potentiel) de l’élu. Le risque pénal est donc important pour Hillary Clinton (...)"

    A l'exception de Jean-Frédéric Poisson et de Marine Le Pen, la grande majorité de la classe politique française de souhaiter la victoire d'Hillary Clinton, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en tête. Il faut dire, qu'à l'époque de la désastreuse guerre en Libye, le premier était président de la république et le second ministre des affaires étrangères...

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Terrible famine au Yémen : les USA accusés de crimes de guerre

    Avec Hillary Clinton, l’amie éternelle des Saoudiens, celle qui leur fournit des armes pour anéantir l’opposition yéménite (ce qu’elle n’hésite pas à faire, aussi, en Syrie, mais pour alimenter la rébellion et non pas le gouvernement), le Yémen se meurt sous nos yeux.

    Une famine extrême dévaste une partie du pays. Les photos que je viens de découvrir, non pas à la une de Paris Match où elles devraient être publiées mais sur quelques pages de Facebook, me rappellent celles que Gilles Caron avaient faites au Biafra en 1968 ! Comme quoi, une fois de plus preuve est faite que le monde n’avance pas mais qu’il recule.

    Au Biafra, il s’agissait pour le régime de Lagos de mater la sécession de cette région catholique. Au Yémen, les enjeux sont plus politiques : il s’agit d’éradiquer les rebelles chiites houtis venus du Nord-Yémen pour prendre le pouvoir à Sanaa – ce qu’ils ont réussi à faire en octobre 2015 -, obligeant le président Hadi à se réfugier avec son gouvernement légal à Aden, puis à Riyad. Depuis, le « conseil politique » des milices chiites houties règne à Sanaa, d’où les Saoudiens tentent de les déloger à coups de lourds bombardements. Un peu comme le fait, légalement, Assad sur Alep, ou la coalition occidentale sur Mossoul.

    Mais au Yémen, il s’agit d’une coalition militaire arabe qui a jeté sur les routes désertiques du Yémen plus de 3 millions d’habitants, entraînant une crise humanitaire majeure. Je devrais écrire une coalition sunnite car, une fois de plus, comme en Syrie ou en Irak, ce sont les deux frères ennemis de l’islam qui s’affrontent : les chiites, qui au Yémen représentent environ 30 % de la population, et dont la rébellion houtie ne laisse pas indifférent l’Iran, et les sunnites, forts du soutien de la monarchie voisine où règne le sunnisme pur et dur. Les Rafale saoudiens s’en donnent à cœur joie et, depuis peu, ce sont des troupes au sol qui tentent de remettre sur son siège le président Hadi. [....]

    Floris de Bonneville

    La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Terrible-famine-au-Yemen-les-USA

  • Un « pivot américain vers l'Asie » de plus en plus problématique

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    Obama avait annoncé à grand bruit en 2009 le déplacement vers l'Asie du sud est et de la mer de Chine d'une partie des forces américaines stationnées en Europe et menaçant la Russie. L'objectif annoncé était officiellement de contenir une expansion militaire chinoise dans cette zone, expansion supposée mettre en danger les Etats de la région. Il s'agissait d'une opération appelée “pivot to Asia”.

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    Dans la suite, les Etats-Unis avaient obtenu l'accord de la plupart de ces Etats pour notamment conduire des manœuvres aéronavales communes. Il s'agissait en premier lieu des Philippines, du Japon, de l'Australie et de la Malaisie.

    Aujourd'hui, la spectaculaire visite d'Etat à Pékin du président philippin Rodrigo Duterte, faisant suite à diverses déclarations de ce dernier annonçant qu'il se séparera désormais des Etats-Unis et établira une nouvelle « relation spéciale » avec la Chine semble marquer le début de la fin du « pivot américain. vers l'Asie.

    Mais Obama est confronté à d'autres défections. La Thaïlande, alliée jusqu'ici docile des Etats-Unis, a décidé de se procurer des sous-marins chinois. De son côté le premier ministre malais Najib Razak cherche le soutien officiel de Pékin, notamment face aux allégations de corruption formulées par Washington à son égard. De même le premier ministre japonais Shinzo Abe vient d'annoncer qu'il mettrait désormais un terme aux conflits diplomatiques avec la Chine, faisant suite à la guerre russo-japonaise de la seconde guerre mondiale, notamment à propos des iles Kurile.

    Enfin, l'Australie, alliée fidèle entre les fidèles, refuse désormais de participer à des opérations militaires avec les Etats-Unis visant à assurer une prétendue « liberté de navigation » face aux revendications territoriales chinoises en mer de Chine Sud.

    Ces diverses défections semblent provoquées par la volonté des classes dirigeantes de ces Etats de ne pas compromettre des liens commerciaux avec la Chine, qui est désormais son plus grand partenaire économique. Ceci explique par ailleurs leurs réticences à se laisser engager dans le Trans-Pacific Partnership (TPP) présenté par Obama, aux Etats-Unis, comme assurant un avenir brillant aux entreprises américaines investissant dans la zone - et dont d'ailleurs semble-t-il ni Clinton ni Trump ne voudront compte tenu des ravages sur l'emploi américain en découlant. 

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    Malgré ces défections annoncées, en faisant augurer d'autres, Washington et le Pentagone n'ont pas renoncé à provoquer des conflits avec la Chine, notamment dans les iles Paracel. Ils viennent de décider l'entrée en mer de Chine de la Troisième Flotte américaine, comprenant 100 navires de guerre et 4 porte-avions. Au cas où l'ultra-militariste Hillary Clinton accédait à la Maison Blanche, ces moyens seraient mobilisés contre la Chine, provoquant des engagements militaires avec cette dernière, pouvant dégénérer en affrontements nucléaires au moins tactiques.

    Pékin vient d'annoncer cependant qu'il n'a aucunement la volonté de se laisser faire. Il a prévenu qu'il riposterait « par des moyens appropriés » aux agressions américaines, sans préciser évidemment ce que seraient ces moyens. Voir à ce sujet un article du journal chinois quasiment gouvernemental Global Times, accessible par le lien ci-dessous:

    http://www.globaltimes.cn/content/1013206.shtml

  • Le vice et le crime au bras d’Hillary, première partie : le crime

    Nous sommes maintenant à quelques jours de l’élection présidentielle. Le matraquage médiatique, les campagnes de haine ont officiellement porté leurs fruits  et Hillary Diane Clinton semble devancer dans les sondages Donald John Trump.  

    En France, la presse est totalement inféodée à Clinton, aucun journal ne vivant des subsides d’Etat ne soutenant Trump. La campagne haineuse contre le candidat républicain avec de pseudo-accusations de viols (dont l’une émanant d’une… prostituée) pour contrebalancer les accusations de viols (dont un viol pédophile) très réelles elles contre  William « Bill » Jefferson Clinton, a atteint les tréfonds de la nullité, pire encore que la campagne de haine contre Jean-Marie Le Pen en 2002. Tous les coups furent permis : des campagnes de presse sur des déclarations d’impôts parfaitement légales, des propos grivois vieux de 11 ans remis à jour… il ne manquait plus que l’accusation, forcément gravissime, d’avoir volé un bonbon chez Wall Mart à l’âge de 5 ans et d’avoir fait pipi au lit à 8 ans… Outrances qui n’eurent d’égales que la clémence pour Hillary, empêtrée dans des scandales tels – Nixon a démissionné pour bien moins que cela – que tout est fait pour museler l’investigateur australien Julian Paul Assange qui multiplie les révélations montrant le vrai visage de la candidate démocrate. L’Equateur, « régime de gauche progressiste », a volé au secours de la haute finance apatride en coupant les accès internet du dissent au moment où il multipliait les révélations sur la vraie nature d’Hillary. Sa tête ayant été mise à prix 10 millions de $, ça peut tenter les esprits simples…

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  • Interventions au Moyen-Orient: la paille et la poutre

    Tandis que nos medias continuent à se répandre en désinformation sur la Syrie, la Russie et autres grands méchants, les alliés du régime Hollande s'en donnent à coeur joie, si vous nous passez l'expression, au Yemen. Certainement des bombardements démocratiques, avec des bombes démocratiques, et une crise humanitaire pour la bonne cause, ... Un éclairage de Floris de Bonneville, sur Boulevard Voltaire.

    Paula Corbulon

  • 40 ans après, la Russie et le spectre de la guerre froide

    Après Brejnev, Gorbatchev et Eltsine, Poutine et sa volonté de mettre fin à l’humiliation russe

    On peut le critiquer, on peut le détester, et il n’est certainement pas le démocrate qu’aurait souhaité l’Occident. Toutefois, Vladimir Poutine représente sans aucun doute aujourd’hui le dirigeant le plus libéral et le plus pacifique de toute l’histoire de la Russie, un pays qui, qu’on le veuille ou non, est aujourd’hui une partie prenante majeure à l’avenir de notre continent.

    Il y a quarante ans, la Détente entre l’Est et l’Ouest touchait à sa fin. La défaite humiliante de l’Amérique au Vietnam voyait ce dernier pays, dès 1975, choisir le camp de l’URSS. Après quelques tentatives peu concluantes en Afrique, l’émancipation des colonies portugaises cette même année permit à Moscou de prendre véritablement pied sur le continent noir en faisant main basse sur l’Angola et le Mozambique – sans compter la prise du pouvoir par des mouvements prosoviétiques au même moment en Éthiopie. L’invasion militaire de l’Afghanistan décidée par Léonid Brejnev en décembre 1979, pour soutenir un régime communiste arrivé au pouvoir en avril 1978 mais menacé dans son maintien, entérina définitivement la rupture entre les deux blocs.

    “Vladimir Poutine représente sans aucun doute aujourd’hui le dirigeant le plus libéral et le plus pacifique de toute l’histoire de la Russie”

    Une nouvelle ère de confrontation voyait le jour par tiers-monde interposé. Celle-ci ne dura toutefois pas trop longtemps. Les forces centrifuges au sein du bloc soviétique, notamment en Europe, conduisirent à l’émancipation de fait de la Pologne, prémices à celle de l’ensemble de ce que l’on appelait alors l’“Autre Europe”. La libéralisation économique (perestroïka), politique et culturelle (glasnost) lancée par Mikhaïl Gorbatchev dès son arrivée au pouvoir en 1985 allait accélérer la dislocation du bloc soviétique, et même conduire à l’éclatement de l’URSS aux derniers jours de décembre 1991.

    L’après bloc de l’Est

    Au lieu d’intégrer la Russie postsoviétique dans un monde nouveau, désidéologisé et marqué par cette fameuse “fin de l’histoire” chère à Francis Fukuyama, l’Amérique victorieuse n’eut au contraire de cesse de pousser ses pions dans l’ancien bloc de l’Est. Faible et corrompu, héritier d’une économie aux abois, le nouveau et premier président non communiste russe Boris Elstine (décembre 1991-décembre 1999) n’avait ni les moyens, ni l’ambition de s’y opposer. En dépit des engagements pris de ne pas étendre l’Otan au-delà des frontières de l’Allemagne réunifiée, plusieurs pays de l’ancien bloc rejoignirent l’organisation militaire intégrée occidentale dès mars 1999 (République tchèque, Hongrie et Pologne), d’autres, y compris les républiques baltes anciennement soviétiques, suivront en 2004.

    “Au lieu d’intégrer la Russie postsoviétique dans un monde nouveau, l’Amérique victorieuse n’eut au contraire de cesse de pousser ses pions dans l’ancien bloc de l’Est”

    L’élection de Vladimir Poutine en 2000 voit le lancement de réformes économiques structurelles visant à mettre fin au chaos des années Eltsine et à remettre la Russie sur pieds, y compris son appareil industrialo-militaire. L’“humiliation” devrait prendre fin. La perception d’une volonté américaine d’encercler le pays est alors encore renforcée par plusieurs décisions, comme celle d’installer un bouclier antimissile aux frontières de la Russie, ou par l’invitation faite à la Géorgie de rejoindre l’Otan. Enfin, la prise de pouvoir violente par des éléments pro-occidentaux à Kiev lors des événements dits de Maïdan en 2014 finira de convaincre le Kremlin que les États-Unis ont pour volonté de déstabiliser la Russie et de porter la guerre à ses frontières.

    Fin du rapprochement en vue

    La Russie est de longue date une nation paranoïaque. Les invasions napoléonienne et hitlérienne l’ont profondément marquée ; elle souffre d’un sentiment obsidional d’encerclement et se sent au plus profond d’elle-même aujourd’hui assiégée. La présence militaire occidentale à ses frontières constitue non pas un facteur de stabilité comme on le présente en Europe, mais est perçue comme une menace majeure aux yeux des Russes, y compris pour la survie même de leur nation. Les événements en Crimée, ceux du Donbass en sont finalement une réponse. L’Europe a perdu sa compréhension de ce qui fait la psychologie de la Russie. Les sanctions économiques ne la feront pas reculer sur le Donbass, bien au contraire. Les critiques face à l’engagement de Moscou en Syrie – qui a quand même empêché que la ville Damas ne tombe aux mains de Daech à l’automne 2015, ce qui n’est pas rien – suscitent, elles, l’incompréhension dans la rue moscovite.

    “La Russie est de longue date une nation paranoïaque. Elle souffre d’un sentiment obsidional d’encerclement et se sent au plus profond d’elle-même aujourd’hui assiégée

    Il est à craindre que le raidissement de la posture diplomatique de l’Europe, s’alignant en cela sur celle d’une Amérique toujours dans une logique de guerre froide, ne conduise à un retour, quarante ans après, à la fin d’une séquence de rapprochement et n’amorce une nouvelle confrontation. Cette fois-ci, non pas en raison de l’expansionnisme réel ou supposé de la Russie, mais bien en réponse à la volonté continue de Washington d’imposer ses vues, y compris dans ce qui ressort de l’espace stratégique pour ne pas dire vital de la nation russe.

    Source

    http://www.voxnr.com/5126/40-ans-apres-la-russie-et-le-spectre-de-la-guerre-froide