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géopolitique - Page 583

  • Vladimir Poutine : "Donald Trump est un homme brillant et plein de talent"

    Une fois de plus, Vladimir Poutine ne s’embarrasse ni du prêt à penser ni du politiquement correct :

    "Vladimir Poutine a estimé que le candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis, Donald trump, est un "homme brillant et plein de talent". Il a ajouté qu'il était le "favori incontesté de la course présidentielle".

    "C'est un homme très brillant, plein de talent sans aucun doute. Ce n'est pas à nous de juger de ses qualités mais c'est le favori incontesté de la course présidentielle", a estimé Vladimir Poutine, après sa conférence de presse annuelle devant près de 1.400 journalistes russes et étrangers. "Sa façon de parler et ce qui lui permet d'augmenter sa popularité" ne concernent pas la Russie. Au cours de sa conférence de presse, Vladimir Poutine s'est dit "disposé à développer ses relations avec les Etats-Unis", une fois qu'aura été élu un nouveau président américain en novembre 2016. Donald Trump "dit qu'il souhaite un autre niveau de relations, des relations plus étroites, plus profondes, avec la Russie, comment pourrait-on ne pas saluer cela ?Evidemment que nous le saluons", a ajouté Vladimir Poutine. En octobre, Donald Trump avait déclaré qu'il pourrait "probablement très bien s'entendre avec Vladimir Poutine"."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La politique « Assad doit partir » mène à la guerre contre la Russie, l’Iran et le Hezbollah

    Par le Saker US – Le 12 décembre 2015

    Source : thesaker.is

    Article original paru sur Unz Review

    Traduit par Diane, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

    L’information selon laquelle Israël et la Turquie violent systématiquement le droit international n’est pas nouvelle du tout. Après tout, nous savons tous que la Turquie a régulièrement bombardé les Kurdes en Irak et en Syrie, que la Turquie occupe toujours illégalement le nord de Chypre, tout comme les Israéliens ont bombardé la Syrie et le Liban depuis des dizaines d’années et occupent encore illégalement la Palestine [et le Golan syrien].

    Le développement intéressant de cette semaine est que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont officiellement décidé de rejoindre ces États voyous et d’agir exactement comme les Turcs et les Israéliens en intervenant illégalement en Syrie – en violation directe du droit international – prétendument pour combattre Daesh. Et même si Daesh est l’ennemi officiel, il se trouve précisément que des positions de l’armée syrienne ont été bombardées par l’armée de l’air US tandis que les Israéliens bombardaient des dépôts de missiles du Hezbollah. Apparemment, la politique « Assad doit partir » est toujours à l’ordre du jour. D’une certaine manière, on pourrait dire que l’Occident a maintenant (ré)affirmé le principe selon lequel force fait loi et que les menaces et la violence restent la seule politique de l’Empire au lieu d’une politique légale et négociée. Le problème avec ça est que l’autre côté pense fortement que se rendre aux exigences de l’Empire n’est tout simplement pas une option.

     

    L’avertissement russe

    En réalité, cela est en cours depuis des années. Depuis la récente décision de bombarder la Syrie jusqu’à la récente décision du FMI de renflouer l’Ukraine en violation directe de ses propres règles (qui, apparemment, ne seront pas réécrites), l’Empire anglosioniste a violé ses propres prétendues règles et principes depuis des décennies sur un arrière-plan d’indifférence quasi générale à l’égard de la fin de l’ordre mondial international approuvé à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La grande différence aujourd’hui est que son imprudente arrogance l’a maintenant mis en contact direct avec les forces armées russes qui, apparemment, ne sont pas prêtes à accepter ce genre de brutalité et riposteront si elles sont attaquées : dans son adresse annuelle, à la rencontre élargie du Comité du ministère de la Défense de la Fédération de Russie, Poutine a clairement indiqué que le fait que la Russie choisisse de ne pas riposter à la Turquie était une exception et le resterait. Il a dit :

    « Je veux mettre en garde ceux qui pourraient de nouveau tenter d’organiser toute sorte de provocation contre nos troupes : nous avons pris des mesures additionnelles pour assurer la sécurité des troupes et de la base aérienne russe. Elle est renforcée par de nouveaux escadrons de l’armée de l’air et des défenses aériennes. Tous nos avions de combat volent maintenant avec une couverture aérienne. Je vous ordonne d’agir avec la plus extrême fermeté. Toutes les cibles qui menacent le groupe de la Russie ou notre infrastructure terrestre doivent être immédiatement détruites. »

    Ce que Poutine fait là est de mettre en garde la Turquie et, en réalité, l’OTAN et l’Empire, que la prochaine fois, la Russie ripostera, immédiatement. Cela montre aussi que l’autorité quant à la riposte a été transmise aux forces russes en Syrie et qu’aucune décision au sommet ne devra être requise pour riposter. C’est vrai que ce n’est pas une première. Unordre similaire avait aussi été donné à l’Armée de l’air russe en octobre déjà, mais puisque l’idée d’antiques Tornados abattant un SU-30SM est assez farfelue (même si la presse britannique insiste que leurs avions des années 1970 « sont capables de désintégrer n’importe quel avion dans le ciel »), la capacité des SU-30SM et même des SU-34 d’abattre un avion occidental de la 4e génération ne fait aucun doute. Les Russes ont la détermination et les moyens.

    Mais l’Occident prendra-t-il les mises en garde russes au sérieux ?

    Le contre-exemple israélien

    Le contraste entre les pays de l’Otan et Israël ne pourrait, dans ce cas, être plus marqué. Bibi Netanyahou, de loin l’acteur le plus intelligent de l’Empire anglosioniste, s’est immédiatement rendu à Moscou pour rencontrer ses partenaires russes et négocier une sorte d’accord qui permettrait aux Russes et aux Israéliens de poursuivre leurs buts sans risquer une fusillade. Lorsque la première incursion de l’armée de l’air russe dans l’espace aérien israélien s’est produite, les Israéliens l’ont traité comme un événement complètement anodin. Le ministre israélien de la Défense Ya’alon a déclaré :

    « Il y a eu une légère intrusion sur 1 mile (1,6 km) de profondeur dans notre espace aérien par un avion russe venant de Syrie, mais cela a été immédiatement résolu et l’avion russe est reparti pour la Syrie. C’était apparemment une erreur du pilote qui volait près du Golan. Les avions russes n’ont pas l’intention de nous attaquer, raison pour laquelle nous ne devons pas automatiquement réagir et les abattre lorsqu’une erreur intervient. »

    Plus tard, un adjoint de Ya’alon, le général (de réserve) Amos Gilad, a déclaré lors d’un événement hebdomadaire à Tel Aviv que les avions russes avaient occasionnellement pénétré dans l’espace aérien israélien – mais que « la coopération très étroite entre la Russie et Israël » à propos des opérations dans et autour de la Syrie avait prévenu tout malentendu.

    La contrepartie du côté de la Russie était tout aussi évidente, sinon officiellement admise : lorsque les Israéliens ont bombardé un dépôt d’armes du Hezbollah près de Damas, les Russes ont regardé de l’autre côté. Considérant que presque au même moment les agents du Hezbollah risquaient leurs vies pour sauver un pilote russe abattu, cette sorte d’accord est tout sauf d’une moralité exemplaire, mais les gens du Hezbollah sont aussi réalistes : il suffit de regarder comment ils ont toléré Assad même lorsqu’il torturait des gens pour la CIA (l’infâme programme de restitution) ou lorsque Imad Mughniyeh a été assassiné avec la complicité évidente de membres haut placés du régime de Assad [douteux voire absurde]. Les dirigeants du Hezbollah ont compris ce qui se passait ici : que cela plaise ou non, la Russie et Israël ont une relation spéciale qui, quoique loin d’être une lune de miel, inclut une combinaison unique de dur réalisme, confinant souvent au cynisme, et une reconnaissance réciproque qu’aucun des camps ne veut un conflit ouvert. Dans ce cas, on a dit aux Israéliens en termes très clairs que l’intervention russe pour sauver la Syrie de Daesh n’était pas négociable, mais que la Russie n’avait pas l’intention de protéger le Hezbollah des actions israéliennes aussi longtemps que celles-ci ne menacent pas les objectifs russes en Syrie. Comme Netanyahou est un réaliste, il a accepté le contrat.

    Bien qu’il y ait eu une certaine confusion à ce propos, je crois comprendre que les Russes ont déployé des S-400 en Syrie, et qu’il existe quelques preuves de livraison (enfin) aux Syriens de batteries S-300 et qu’ils pourraient les avoir utilisées contre les Israéliens à une occasion au moins. Ce qui est absolument certain, c’est que selon le droit international, les Syriens auront le droit de tirer sur tout avion américain, français, allemand, turc ou autre volant dans leur espace aérien et que si cela arrive, les pays ayant violé le droit international n’auront aucun argument d’auto-défense légitime à invoquer. Par extension, cela signifie aussi que la Russie a également le droit de détruire tout système d’armement aérien, terrestre ou basé en mer visant l’aviation russe. Malheureusement, les politiciens et les propagandistes occidentaux (c.a.d les journalistes) font des contorsions verbales extraordinaires pour éviter de mentionner ces faits. Et si quelqu’un ose effectivement poser la bonne question, les responsables occidentaux ont un truc. C’est exactement ce qu’il s’est passé récemment entre la journaliste de RT Gayane Chichakyan et le porte-parole du département d’État John Kirby [Kirby attaque la journaliste sur sa bonne foi, tactique usée : tuer le messager pour tuer le message]. Regardez (la vidéo est en anglais) :

    L’avertissement iranien

    La Russie n’est pas le premier pays qui aurait mis l’Occident en garde à plusieurs reprises sur les dangers à rester crispé sur la politique « Assad doit partir » : l’Iran a aussi répété de tels avertissements. Le dernier est venu directement du conseiller en politique étrangère de la Révolution islamique d’Iran, Ali Akbar Velayati, qui a ouvertement déclaré que Bachar al-Assad est le président légal de la Syrie et que « l’Iran le considère comme sa ligne rouge ». Velayati a aussi dit que « seul le peuple syrien, qui a élu Assad, est habilité à décider de l’avenir de son pays (…) et aucun pays étranger ne sera autorisé à interférer dans les affaires internes de la Syrie ». De plus, un autre haut responsable, le président du Parlement iranien Ali Larijani, a déclaré que « la Russie n’a pas besoin d’un accord préalable pour utiliser l’espace aérien iranien pour bombarder des sites en Syrie » – autrement dit, un tel accord a déjà été négocié. Si on considère que Larijani et Velayati sont parmi les responsables les plus influents et de ceux qui font le plus autorité en Iran, on ne peut que conclure que les Iraniens sont en train de déclarer ouvertement qu’ils soutiennent pleinement les efforts russes en Syrie. Et cela, à son tour, signifie que l’Iran enverra autant de troupes que nécessaire pour empêcher Daesh de s’emparer de Damas. C’est l’autre facteur essentiel auquel l’Occident essaie désespérément de ne pas penser.

    Le récit actuel de l’Occident tente de montrer que c’est la Russie (et seulement la Russie) qui maintient Assad au pouvoir. Mais c’est complètement faux. La réalité est que tant le Hezbollah que l’Iran sont pleinement engagés pour empêcher Daesh de renverser le gouvernement syrien et leur engagement est allé plus loin que les mots : le Hezbollah a envoyé des centaines de ses meilleurs combattants en Syrie et l’Iran a promis des milliers de soldats, la plupart membres de la Brigade al-Quds, pour faire la guerre en Syrie. Ce que ce degré de détermination montre est que l’Iran et le Hezbollah, exactement comme la Russie, ont conclu que leurs intérêts vitaux, existentiels, sont en danger et qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’entrer en lutte contre Daesh. Je crois que cette évaluation est absolument correcte.

    Donc c’est la question essentielle ici : est-ce que les élites de l’État profond qui gouvernent l’Empire américain comprennent que ni la Russie ni l’Iran ni le Hezbollah ne pensent qu’ils peuvent reculer et accepter une victoire de Daesh en Syrie ? Est-ce que les dirigeants occidentaux réalisent que la Russie, l’Iran et le Hezbollah ne peuvent pas laisser l’Empire renverser Assad ? Y a-t-il quelqu’un là-bas qui ne réalise pas que la politique « Assad doit partir » implique une guerre contre la Russie, l’Iran et le Hezbollah ? La seule manière d’éviter une guerre est de renoncer enfin, même si c’est d’abord nié publiquement, à la politique « Assad doit partir ».

    The Saker

    par Salah Lamrani (Sayed 7asan) (son site)

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-politique-assad-doit-partir-175514

  • En Syrie, les Etats-Unis ne ciblent pas Daesh mais le régime de Bachar el-Assad

    Washington passe de la guerre contre le terrorisme au changement du régime en Syrie, a confié à RT Catherine Shakdam de l’Institut de Shafaqna à Londres concernant les frappes de la coalition contre le dépôt d’armes gouvernemental en Syrie. 
    RT : Nous venons d’entendre que John Kerry a parlé de choix difficiles. A quoi a-t-il fait référence ? 
    Catherine Shakdam, experte du Moyen-Orient à Londres (C.S.) : Je pense qu’ils poursuivent cette campagne pour diaboliser le gouvernement syrien, et ainsi le président Bachar el-Asad. Je pense qu’il est assez clair que l’attention de Washington est passée de la guerre contre le terrorisme à un changement de régime en Syrie. Je pense que c’est très révélateur, après que des positions syriennes aient été prises pour cible par l’armée américaine je veux dire quand la ciblage sur les positions syriennes s’effectue par les forces américaines, je pense que c’est assez évident, que cela montre bien ce que Washington veut faire en Syrie aujourd’hui. Ils veulent utiliser leurs forces militaires non pas pour cibler le terrorisme mais le président Bachar el-Assad, qui reste le seulement à se dresser entre Daesh et une domination complète du Levant. 
    RT : S’il s’agit d’une frappe effectuée par erreur, la présence de Daesh dans la région est importante, qu’est-ce qui peut être fait pour garantir que cela ne se répète plus ? 
    C. S. : La question dépend de ceux qui procèdent concrètement à la détermination des cibles, vous parlez de Daesh, les Etats-Unis parlent des rebelles modérés et parfois même de l’alliance contre le terrorisme… On ne sait plus vraiment qui est qui aujourd’hui. Toutes ces étiquettes ont été échangées tellement de fois que nous n’en sommes plus sûrs, même s’ils portent un drapeau américain on ne sait pas quels intérêts ils défendent. Mais cela montre surtout que nous n’en savons rien. 
    La guerre à laquelle nous assistons aujourd’hui en Syrie n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, il s’agit plutôt de contrôle et de manipulation politique. Je crains beaucoup que Washington vise maintenant le gouvernement syrien, au moins la Syrie, parce que les Américains visent en fait la Russie et qu’ils veulent vraiment empêcher la Russie de réussir à éradiquer le terrorisme en Syrie. 
    En quelques semaines la Russie a réussi là où les Etats-Unis échouent depuis des années. Cela montre que Moscou veut vraiment combattre le terrorisme avec détermination alors que Washington a plutôt essayer d’endiguer son essor et de l’exploiter plutôt que de le détruire. 
    RT : Pensez-vous qu’il y aura une coopération plus étroite avec les forces luttant contre Daesh sur le terrain après cet incident ? 
    C.S. : Absolument. Le gouvernement syrien fait beaucoup pour cela. Le président Assad a été très clair, il souhaite vraiment collaborer avec les forces étrangères si elles sont prêtes à l’aider à combattre le terrorisme. Et je ne vois pas où est le problème. Nous devons nous rappeler que la Syrie demeure en Etat souverain, qu’on soit d’accord ou non avec la façon dont agit son gouvernement. Cela regarde la Syrie et personne d’autre et la Russie a montré qu’il était possible de nouer une alliance avec la Syrie en dépit de différences ou de désaccords politiques, mais ce n’est pas l’essentiel, aussi longtemps que les parties se concentrent sur le véritable ennemi qui est censé être le terrorisme. J’aime à penser qu’il s’agit du terrorisme mais ce n’est de toute évidence pas le cas. 
    RT : Les Etats-Unis ont admis l’importance d’unir les forces qui luttent contre Daesh sur le terrain, l’armée syrienne est l’une de ses forces. Pensez-vous que Washington cherche son assistance ? 
    C.S. : Je pense que c’est de la langue de bois politique. Tout ce qu’a dit Washington par rapport à tout ce que Washington a fait sur le terrain se contredit. Et plutôt que de parler, je crois qu’il faut regarder ce qu’il se passe sur le terrain. Si l’on prend l’exemple de la Turquie et les allégation comme quoi elle aurait qui aurait bénéficié et aidé les terroristes de Daesh… La Russie a apporté des preuves et Washington choisit de les ignorer parce que cela comporterait des conséquences politiques pour les Etats-Unis dans la région et ils ne le veulent pas. En fin de compte, cela ne veut dire qu’une chose : que Washington utilise l’excuse du terrorisme pour manipuler un plan géopolitique qui n’a rien à voir du tout avec Daesh. Et d’ici à ce que les gens se réveillent pour voir que l’assomption selon laquelle Washington et les puissances occidentales combattent les terroristes n’est qu’un mensonge, je ne crois pas qu’il sera possible de discuter de cette situation. Les seuls à aider, concrètement sur le terrain sont l’Iran, la Syrie et la Russie. Qu’on soit d’accord ou non avec la politique de ces gouvernements n’entre pas ici en ligne de compte. La question est de savoir si l’on souhaite un monde dans lequel Daesh domine le Moyen-Orient ou si l’on se met d’accord avec certaines puissances pour lutter contre le terrorisme pour ensuite retrouver la table des négociations et respecter le droit international. Jusqu’à présent, les puissances occidentales ont agi en dehors du cadre du droit international. 
    Encore si les gens sont d’accord politiquement avec ses gouvernements ou non, ce n’est pas l’idée principale. L’idée principale c’est : est-ce que nous voulons avoir le monde, où le Daesh est en ce moment un leader à la région du Moyen-Orient, ou sommes-nous d’accord de ne pas être de même avis avec certaines forces, et puis revenir à la table de négociations et respecter la loi internationale, puisque jusque-là les forces occidentales se sont éloignées entièrement.

  • La France s’inquiète de la progression de l’EI en Libye

    On dit merci à M.Sarkozy (NDLR)

    Déjà ancré sur les côtes, l’Etat islamique (EI) cherche depuis plusieurs mois à accroître sa présence en Libye. « Ils sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côtes, mais ils commencent à pénétrer vers l’intérieur et à avoir [une] tentation d’accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole », a mis en garde lundi 14 décembre le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian sur RTL.

    Les combattants islamistes tentent de « mettre la main sur les ressources pétrolières », confirme une source diplomatique française, en s’étendant vers Ajdabiya, à 350 km de Syrte, dans une zone où se concentrent la plupart des gisements et terminaux pétroliers et gaziers du pays.

    L’EI compte 2 000 à 3 000 combattants en Libye, dont 1 500 à Syrte, la ville natale du dictateur Mouammar Kadhafi, à 450 kilomètres à l’est de Tripoli. Parmi eux figurent des nationaux, partis combattre en Syrie et de retour dans leur pays, mais aussi des étrangers venus notamment de Tunisie, du Soudan ou du Yemen, selon une estimation de l’ONU.

    Les observateurs, notamment au sein de l’Union africaine, craignent, en outre, que le groupe ne réussisent à opérer une jonction avec les combattants islamistes de Boko Haram. [....]

    La suite sur Le Monde.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-France-s-inquiete-de-la

  • Volontaires français contre l’Etat Islamique : après la Task Force Lafayette, voici l’Unité 732

    La Task Force Lafayette semble s’être muée en Unité 732. Il s’agit de volontaires français ayant une expérience militaire partis se battre en Irak contre l’Etat Islamique.

  • France Inter lâche le morceau : retour sur le conflit syrien !

    À toute chose malheur est bon. Après le rouge 13-Novembre, des voix excédées s'élèvent pour exiger la dissolution du Syndicat de la magistrature. .. Au motif que ce prétendu syndicat n'est pas constitué de magistrats, mais d'idéologues sectaires, de véritables commissaires politiques ! Or voilà que dans le même ordre d'idées, France Inter se lâche et se met à parler vrai. Enfin presque, parce qu'il ne faut pas trop rêver. Ex abrupto, la radio du service public se met ainsi à poser des questions ébouriffantes, c'est-à-dire impensables jusqu'ici sous peine d'excommunication majeure* ! Et si ce sont "eux" qui le disent, alors cela vaut de l'or, car ce ne sont plus seulement de misérables conspirationnistes - qui œuvrent lâchement à dénigrer notre si loyale et désintéressée classe dirigeante — mais des stipendiés du pouvoir eux-mêmes. Toutefois gardons la tête froide : ces demi-aveux ne sont que des révélations partielles destinées à toujours masquer l'essentiel. Présentation des faits et réécriture de l'histoire qui signalent au final que se poursuit sans relâche un subtil travail de sape et de désinformation de l'opinion, certes maintenant à partir de nouvelles positions de repli.

    Extraits du reportage avec commentaires en italiques

    « Les Occidentaux ont-ils fermé les yeux sur la montée en puissance de ce groupe terroriste ? A-t-on volontairement ignoré le rôle joué par l'Arabie séoudite et le Qatar [y ajouter évidemment la Turquie - un oubli qui n'est pas du tout anodin] ? Comment expliquer les incohérences de la diplomatie française après le 11-Septembre 2001 ? »

    Drôles d'incohérences comme on le voit ensuite : « L'État français a tout coordonné avec les services secrets, manipulant des islamistes comme des marionnettes, et ce dans leur [sic] propre intérêt : changer la Constitution, pour faire et imposer un Patriot Act à la française, comme les Américains après les attentats du World Trade Center. Ils se sont servis de Daesh et de ses agents... pour tenter de renverser Bachar al Assad en Syrie ». [Renversant ! Quel prodigieux aveu : l'Etat hexagonal en tant que parrain de Daech est, par conséquent, lui-même un État terroriste !?]

    Remontons en 2003 et à la guerre d’Irak

    « Lorsque les Américains décident de renverser le dictateur irakien, ils commettent deux erreurs [non pas des "erreurs" mais de froid calculs, totalement délibérés - nous vivons dans un monde de falsification sémantique permanente où les crimes prémédités sont rebaptisés "erreurs"]. Ils mentent sur les armes de destruction massive et sur les liens supposés entre Saddam Hussein et Al-Qaïda... Pire ils marginalisent les sunnites afin de porter les chiites au pouvoir. Paul Bremer, gouverneur [proconsul] américain à Bagdad, commet une bourde [idem - il s'agit d'une décision parfaitement volontaire prise sur ordre de Washington] qui va jeter des dizaines de milliers de soldats aguerris [500 000 plus leurs familles, soit deux millions de personnes - on remarquera le sens de la précision de deux journalistes réputés pour leur professionnalisme] dans les bras du futur État Islamique...

    Alain Juillet, ex-patron du renseignement de la DGSE, commente : "Brenner fait une erreur colossale. Il donne l'ordre de licencier tous les militaires de l'armée irakienne. Ils partent avec leurs armes, ils n'ont plus rien ni emplois. Cela va créer un ressentiment, une frustration et une haine terrible envers l'occupant et envers les Occidentaux"... ». [Le commentaire de Juillet n'est pas non plus totalement exempt de langue de bois puisque l'homme soi-disant le mieux informé de France parle encore d'erreur de la part de Brenner - cela douze ans après les faits !]

    « Les Américains produisent donc un terreau de haine, un terreau sur lequel va se développer le groupe terroriste autoproclamé "État islamique" »... [Ajoutons que les cadres de la nation irakienne, les deux millions de militants baasistes sont aussi renvoyés voire traqués dans le cadre d'une politique de débaasification, laquelle rappelle évidemment la dénazification d'après guerre !].

    « Sans l'appui des Russes [en dépit d'un net refus de Moscou, échaudé par le coup libyen], l'opération de déstabilisation de Bachar El Assad est donc lancée pour des raisons économiques liées à l'acheminement du pétrole, mais pas seulement. En effet si l'Arabie Séoudite et le Qatar soutiennent des groupes rebelles, c'est aussi dans le but de provoquer la chute du régime laïque syrien et d'y instaurer à terme

    un régime islamique extrêmement sévère... telle est l'analyse d'Alain Juillet, cité plus haut » [Nous avons ici un état des lieux particulièrement pertinent : si aujourd'hui, après-un an d'inaction et d'esbroufe, Paris commence réellement à cogner sur Daech, ce n'est que pour éliminer les éléments incontrôlables de Daech ; un ménage préalable à l'établissement sur le territoire de l'État islamique d'un Sunnistan — Pays de sunnites - à cheval sur l'Irak et la Syrie ; un moyen de faire éclater ces deux États dans le cadre d'une fragmentation générale impliquant le Yémen et l'Arabie. Un préalable à la recomposition de l'espace géographique du Machrek en vue de la création d'un Grand Israël].

    « Les opposants religieux, c'est-à-dire les Frères musulmans - dont le Qatar est un des supports reconnus - et les Séoudiens, vont financer des gens [les islamistes takfiristes] pour réinstaller dans ce pays la la vraie religion : la religion vue par les Salafistes [appelons un chat un chat et les terroristes des wahhabites, religion officielle du Qatar et de l'Arabie... « L'Arabie séoudite, un Daesh qui a réussi » titrait le New York Times - nytimes.com-21nov15]. Ainsi se consolident peu à peu deux mouvements terroristes, Daech et Al Nosra, financés par le Qatar et l'Arabie Séoudite, comme le relevait en mai 2015, un rapport du congrès américain » [Deux pays étroitement liés aux États-Unis et à la France, l'un et l'autre finançant les mosquées dans lesquelles sont lancés des appels au djihad avec la criminelle complicité des autorités judiciaires nationales ; on en voit les résultats].

    Fin 2011 Paris arme Al-Qaïda sous couvert de l’armée syrienne libre

    « Tandis que le Qatar et l'Arabie séoudite financent les groupes rebelles djihadistes, la France, elle, soucieuse de soutenir les forces dites progressistes, soutient l'ASL, l'Armée Syrienne Libre qu'on décrit alors à Paris comme une alternative démocratique crédible à Bachar El Assad [en fait ces forces progressistes liées aux Frères musulmans rivalisent largement de cruauté avec leurs homologues takfiristes]. Dès le départ, la France prend fait et cause pour les rebelles contre le dictateur syrien. "Le départ de Bachar n'est qu'une question de semaines" explique alors Laurent Fabius [qui prenait ses désirs pour des réalités !]. Et en août 2012, lors d'un déplacement à la frontière turque, le ministre français des Affaires étrangères déclare encore : "M. Bachar El Assad ne mériterait pas d'être sur la terre"... » !

    « Officiellement, on livre [fin 2011] des gilets pare-balles, des outils de communication cryptée, des masques contre les armes chimiques, ou des lunettes de vue nocturnes*. Dans les faits, ce sont bien des canons de 20 mm, des mitrailleuses, des lance-roquettes, et des missiles antichars que la France livre à l'ASL... Mais on ne sait pas trop dans quelle main elles sont tombées ».

    « On réalise en effet aujourd'hui que l'ASL ne pesait rien. Ceux qu'on appelait "les rebelles" correspondaient en réalité à une nébuleuse illisible. Certaines de ces armes sont donc effectivement passées dans les mains de Daech et d'Al Nosra, le [clone] d'Al Qaida. À ce sujet Alain Juillet, n'hésite pas à parler de faillite des renseignements dans ce domaine [ou, insistons, de cécité, ou pire, de falsification volontaire] ».

    Comment expliquer cet aveuglement ?

    « La faillite française dans cette affaire est aussi imputable aux intérêts économiques français [à court terme et au prix de flots de sang]. Ryad et Doha sont des partenaires économiques importants pour Paris. Et face à eux Damas ne pèse pas lourd...  Alain Chouet, l'ancien patron de la Sécurité de la DGSE qui s'est rendu plusieurs fois en Syrie [en réalité, chef d'antenne, il y a séjourné plusieurs années notamment de 1976 à 1979], se souvient de ce qu'on lui répondait quand il alertait les autorités françaises sur la situation réelle du terrain : "Ecoute, tu ne vas pas nous embêter avec la Syrie, ce n'est même pas le PNB de la Slovénie, alors on a mieux à faire avec nos amis qataris et saoudiens" ».

    « Cette erreur de jugement [comme s'il s'agissait d'une erreur de jugement et non de choix mûrement réfléchis, non seulement à Paris mais dans tous les "think tanks" bruxellois, londoniens et américains qui décident prioritairement de notre politique extérieure] fait tragiquement songer à une autre, lors de l'intervention en Libye, où la France a commis le même type d'erreur d'appréciation [idem ; si les responsables militaires et politiques commettent à répétition de telles erreurs, ils devraient être démis et traduits devant les tribunaux, non ?]. Au moment où Paris s'engage contre Kadhafi, c'est en réalité le Qatar qui tire les ficelles en s'appuyant sur sa chaîne de télévision Al Jazira. L'ancien diplomate Patrick Haimzadeh, en poste à Tripoli au moment des faits, témoigne : "L'objectif, était de faire sauter Kadhafi. Al Jazira avait dès le départ mis en place une cellule de désinformation pour relayer la parole [des opinions et des témoignages inventés] des Libyens depuis les studios d'Al JAzira à Doha et qui ont notamment évoqué [c'est-à-dire fabriqué de toutes pièces] l'histoire [le bobard] des [faux] bombardements reprise par Nicolas Sarkozy à Bruxelles !e 21 février, 4 jours après le début de l'insurrection, pour déclarer la logique [sic] de guerre contre Khadafi. Or des bombardements, il n'y en a jamais eu" [quel aveu et quel crime !] ».

    Quand les séoudiens changent de stratégie

    « À la mi 2013, tes Séoudiens prennent conscience que les rebelles qu'ils ont aidés peuvent se retourner contre eux... À ce moment-là les plus hauts dignitaires du pays reconnaissent qu'ils ont commis des erreurs [toujours et encore des erreurs]. C'est le cas du Prince Alwaleed Bin Talal. L'un des grands investisseurs séoudiens en France et la vingtième fortune du monde. Il possède entre autres l'hôtel Georges V à Paris et plusieurs à Disneyland. Mais en réalité l'Arabie continuerait indirectement [pourquoi indirectement et pourquoi un conditionnel ? au contraire très directement] à financer Daech, en achetant son pétrole au marché noir, avec la complicité de la Turquie » [le conditionnel en exprimant une simple hypothèse n'établit pas un fait pourtant parfaitement documenté. Le président Poutine, à la récente conférence du G20 d'Antalya en Turquie, parle de "colonnes de camions citernes longues de plusieurs dizaines de kilomètres" progressant vers la frontière turque. Des colonnes que la coalition anti-Daech s'est bien gardée de frapper jusqu'à présent].

    Les États terroristes amis privilégiés de la France

    « En dépit de tous ces éléments, la France entretient les meilleurs rapports avec ces pays... Hollande s'est rendu dans le Golfe en mai 2015. Il signe avec le Qatar un contrat portant sur la vente de 24 rafales. Et il y a un mois à peine, en octobre dernier, Manuel Valls se rend à son tour à Ryad pour signer des promesses de contrats [à hauteur de 11 milliards d'euros, là encore beaucoup d'indécente pudeur dans cette absence de chiffres]. La France n'est d'ailleurs pas seule à avoir joué avec le feu en Syrie... Les États-Unis qui ont déstabilisé l’lrak, les pays du Golfe qui ont financé des mouvements djihadistes [armés par les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni, Israël, etc.], la France qui a joué les rebelles contre le pouvoir Syrien sans voir qui elle avait en face d'elle. Et la Turquie qui laisse prospérer les trafics sur son territoire [et beaucoup plus encore puisque les hommes et les armes y transitent, que l'on y a découvert des ateliers d'armes chimiques opérationnels avec l'active protection de l'État profond] ».

    Diplomatie et diabolisation à géométrie variable

    « Il est clair que la seule réponse possible est donc politique [Il aura fallu quatre ans et demi de guerre atroce pour s'en rendre compte !]. Mais en attendant, depuis les tragiques attentats du 13 novembre 2015, la réponse apportée reste militaire. Or cette campagne de frappes est un remarquable sergent recruteur pour l'État islamique. La campagne aérienne de la coalition a peut-être tué 400 civils, tout ça alimente le ressentiment sur place [est-il ici sous-entendu qu'il ne faudrait rien faire ?]. Aucune solution simple ne semble au moins à court terme se dégager [faux : il n'y aura effectivement pas de solution tant qu'Obama, Hollande, Cameron & Cie imposeront comme condition préalable à tout compromis politique le départ impératif du président Assad]... Reste la question qu'il est temps de poser, celle de nos alliances... Avec notamment le Qatar et l'Arabie séoudite. Peut-on adopter une posture morale lorsqu'il s'agit de Damas et fermer les yeux sur ce que font Doha et Ryad ? Comment peut-on être crédible si l'on fait du commerce avec des pays qui soutiennent un terrorisme que l’on dénonce par ailleurs ? » [Bravo les gars, encore un effort et les écailles vous tomberont peut-être des yeux... sur le Chemin de Damas].

    Pourquoi maintenant ?

    Comprenons en fin de compte que toutes ces révélations que nous livrent ces journalistes fonctionnaires étaient bien connues dès l'origine. Alors pourquoi maintenant ? parce qu'il faut faire la part du feu, amorcer un virage et préparer l'opinion à un changement de cap à l'égard de l'Arabie promise désormais officiellement au démantèlement au même titre que l'Irak, la Syrie et le Yémen. Avec ses schistes bitumineux les États-Unis sont quasiment énergétiquement auto-suffisants et le royaume wahhabite qui surproduit et brade son brut à prix cassé fait perdre beaucoup, beaucoup d'argent aux pétroliers américains dont les seuils de rentabilité sont significativement plus élevés. Le pacte du Quincy passé en 1945 entre Ibn Séoud et Roosevelt est à ce jour implicitement dénoncé et Paris, toujours à la remorque, est fermement convié à tirer toutes les conséquences de ce nouvel état de fait.

    Léon CamusRivarol du 3 décembre 2015

    * « Daesh : autopsie d'un monstre » Benoît Collombat et Jacques Monin - France Inter 20 novembre 2015 - http://www.franceinter.fr/emission-lenquete-daesh-autopsie-dun-monstre.

  • Poutine a déjoué les calculs de l’Occident

    Malgré les tentatives de l'Occident de l'isoler, la Russie continue de défendre ses intérêts en toute confiance, selon un diplomate indien.
    L'implication de la Russie dans le dossier syrien montre que Vladimir Poutine ne considère pas que sa marge de manœuvre politique ait été réduite suite à la confrontation avec l'Occident autour de la Crimée, écrit l'ancien ambassadeur d'Inde en Russie Kanwal Sibal dans un article dans le Daily Mail.
    "Les Etats-Unis ont tenté d'isoler politiquement la Russie et de la forcer à essuyer des pertes économiques en lui imposant des sanctions. Mais au lieu de prendre une position défensive, la Russie défend ses intérêts en toute confiance", indique-t-il.
    Elle a coordonné ses actions avec l'Iran et l'Irak, montrant qu'elle n'était pas isolée même dans cette région sensible, qui tout récemment encore se trouvait sous l'influence des Etats-Unis et de leurs alliés.
    "Washington espérait que la chute des cours du pétrole, les sanctions antirusses de la part de l'Occident et l'essoufflement de la croissance entraîneraient la marginalisation ultérieure de la Russie dans les affaires internationales, mais Poutine a prouvé que ces calculs étaient erronés", affirme Kanwal Sibal.
    Selon lui, en intervenant en Syrie, la Russie montre qu'elle plus qu'une puissance régionale.
    Poutine a également montré la puissance militaire de son pays, comme une sorte de signal d'avertissement indiquant à l'Occident qu'il ne devrait pas franchir la ligne rouge dans les relations avec la Russie. En donnant à voir ses technologies de pointe et la précision de ses bombardements, le Kremlin a affiché devant l'Occident les capacités de Moscou, estime le diplomate.
    L'intervention russe en Syrie a modifié la donne géopolitique en sa faveur. Cependant, bien qu'une détérioration de la situation ait été conjurée, il reste de nombreux obstacles sur la voie de la normalisation, selon lui.

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuAAAVklAPYZZFpII.shtml

  • Etats-Unis: passe d’armes avec la presse russe au point presse du département d’Etat

    Les tensions entre Washington et Moscou sur les conflits en Syrie et en Irak ont donné lieu jeudi à une brutale passe d’armes lors du très policé point presse du département d’Etat entre son porte-parole et une journaliste de la télévision Russia Today.

    Le porte-parole John Kirby s’en est pris à la correspondante à Washington de la chaîne publique russe, Gayané Chichakyan, l’accusant de poser des questions « complètement ridicules » alors qu’elle l’interrogeait avec insistance sur la position américaine face au déploiement militaire de la Turquie en Irak.

    La diplomatie américaine tient tous les jours un long briefing, diffusé en direct à la télévision et sur internet, qui offre un tour d’horizon complet des crises mondiales sur lesquelles Washington a son mot à dire: des dizaines de journalistes accrédités — américains, européens, asiatiques ou arabes — dialoguent avec le porte-parole dans une ambiance le plus souvent cordiale.

    Après avoir attendu son tour, la journaliste de Russia Today, régulièrement présente au point presse, est revenue plusieurs fois à la charge pour savoir si Washington « approuvait » ou non la présence militaire turque dans le nord de l’Irak, sans la permission de Bagdad, qui provoque des tensions entre l’Irak et la Turquie.

    Le département d’Etat a affirmé cette semaine que ces deux pays alliés des Etats-Unis devaient régler ce différend directement et a refusé de prendre position pour l’un ou pour l’autre.

    « C’est tellement loufoque », s’est soudainement emporté M. Kirby.

    « Cela ne vous gêne pas de poser ces questions? Vous devriez regarder ces questions et presque rire de vous-même, non? C’est absolument dingue! », a tonné le porte-parole, très en colère.

    Alors que Gayané Chichakyan insistait sur le fait que les Etats-Unis semblaient indifférents face au déploiement de troupes turques en Irak — qui entraînent selon Ankara des Irakiens contre l’Etat islamique –, John Kirby a vraiment haussé le ton.

    « Je note que (votre) équipe pose très rarement des questions difficiles à (votre) propre gouvernement », a-t-il dit, en allusion à Russia Today en partie financée par le Kremlin et qui défend une voix médiatique « alternative » sur les dossiers internationaux.

    « Ici, au département d’Etat, vous pouvez venir et demander ce que vous voulez. Et vous pouvez être aussi accusatoire dans vos questions, certaines d’entre elles aujourd’hui complètement ridicules », a tempêté M. Kirby.

    « Quelle question était ridicule, Monsieur ? (…) Pour laquelle devrais-je me sentir gênée? » a rétorqué calmement la journaliste avant que le porte-parole ne mette fin à son briefing.

    Source: Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/bvoltaire/etats-unis-passe-darmes-avec-la-presse-russe-au-point-presse-du-departement-detat_148549.html#more-148549

  • Le retour des nations ?

    Ex: http://zone-critique.com

    Dans son essai intitulé Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin analyse l’impérialisme américain et tente de rétablir l’idée de nation comme seule unité politique stable.

    La crise financière de 2008 n’a rien changé. L’argent roi n’a pas été déchu de son trône. Hervé Juvin montre comment l’économie et la finance dictent les mouvements de nos sociétés aujourd’hui. L’impératif de croissance entraîne la destruction des fonds marins, l’explosion des ressources alimentaires et le mal-être social en Europe.

    Il pointe un paradoxe : alors que nous vivons dans des pays développés parmi les premières richesses mondiales, où la production de biens est abondante, les individus vont bientôt être obligés de travailler jusqu’à 70 ans et disposent de moins en moins de libertés.

    De quelle liberté d’expression un salarié dispose-t-il face aux riches actionnaires d’une entreprise, quand il a contracté un crédit sur trente ans et une famille à nourrir ? Aucune.

    L’économie contrôle les cerveaux et les estomacs

    La financiarisation de l’économie, l’augmentation des revenus du capital face à ceux du travail (les dividendes augmentent nettement plus vite que les salaires depuis trente ans) ont eu raison de la libertés des citoyens.

    Pour Hervé Juvin, l’économie et le capital décident de tout et ont même jeté leur dévolu sur le vivant. Des milliards de dollars sont investis dans les matières premières alimentaires, font grimper les prix et peuvent provoquer des famines dans les pays pauvres qui ne peuvent pas suivre cette inflation.

    Plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés, les intérêts financiers contrôlent les savoirs. La connaissance est devenue une marchandise. Le web, créé pour offrir un accès universel au savoir, est en train de se privatiser, de se monétiser, comme Google qui vend le référencement des mots comme des espaces publicitaires aux entreprises, dégradant ainsi la diversité du langage. Seuls les plus riches peuvent accéder aux savoirs les plus évolués et se payer des inscriptions dans les grandes écoles (100 000 dollars l’année pour Harvard, 60 000 dollars l’année dans les meilleures écoles primaires chinoises.)

    La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

    La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

    Les chercheurs, s’ils ne veulent se faire éjecter du milieu scientifique, n’ont pas intérêt approfondir leur travail sur les dangers des OGM pour la santé. Ces recherches seraient un frein à la croissance.

    Les droits de l’individu, couverture du marché

    Pour Hervé Juvin, ce modèle de société où l’argent et le marché sont rois a été imposé par les Etats-Unis et sont une forme de leur impérialisme. Le pays de la conquête de l’Ouest (rendue possible avec le génocide des Indiens, précise l’auteur) promeut des valeurs universelles de libertés individuelles et des droits de l’homme, pour inonder le marché mondial de ses produits et tenter de continuer à dominer le monde, via ses grandes entreprises multinationales.

    C’est notamment l’objectif du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le pays de l’Oncle Sam, actuellement en cours de négociation, qui vise à créer un grand marché transatlantique. Hervé Juvin explique que sous un voile de liberté et d’ouverture, se joue une grande guerre économique. Les Etats-Unis défendent avant tout l’intérêt de leur nation et n’hésitent pas à faire payer de lourdes amendes aux entreprises étrangères sur leur sol comme la banque française BNP Paribas, condamnée à payer 9 milliards d’euros, pour avoir violé certains embargos américains.

    L’impérialisme américain se réalise aussi dans le domaine culturel en inondant les marchés des produits US et en faisant barrage à certains produits étrangers, comme les fromages français, lors de confilts commerciaux ou diplomatiques.

    On peut répondre à Hervé Juvin que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à exercer ce type de pression pour préserver ses intérêts et que la Russie de Vladimir Poutine use aussi de l’embargo sur les produits alimentaires pour asseoir ses positions dans le conflit ukrainien et favoriser sa production agricole nationale dans les supermarchés russes.

    La nation, seule unité politique ?

    Impérialisme rimerait aussi avec protectionnisme. Hervé Juvin prend même la Russie comme exemple d’une nation qui défend ses intérêts économiques en protégeant ce qui est aujourd’hui le nerf de la guerre économique : sa dette souveraine. Il explique qu’à son arrivée au Kremlin, Vladimir Poutine a nationalisé la dette russe, pour la retirer des marchés financiers, ce qui expliquerait son taux actuel très bas : 17% du PIB.

    Pour faire tomber le “mur de l’Ouest” et sortir de la crise de l’économie mondialisée, Hervé Juvin propose le retour des nations sur l’échiquier, et notamment en Europe.

    Selon lui, une nation plus unie mettrait fin à la crise des identités qu’entraîne le multiculturalisme occidental. Il prône avec enthousiasme le modèle du royaume du Bhoutan, classé comme l’un des pays les plus heureux au monde. Son bonheur, il le doit à son unité culturelle et religieuse et à sa fermeture à l’intégration de toute diversité dans sa culture. L’unité d’une nation offre au monde une diversité de cultures stables, plus riches que la culture mondiale uniforme que les Etats-Unis diffusent depuis le siècle dernier. Mais on peut se demander pourquoi la seule diversité à protéger serait celle des différentes nations dans le monde, et non pas une diversité de cultures, de religions et d’individus à l’intérieur de la nation.  

    Sur le plan économique, Hervé Juvin montre que l’Etat nation permettrait de soumettre l’économie à un projet de société. Le marché devrait obéir à des règles basées sur des valeurs sociales, environnementales et culturelles de l’Etat qui contrôle ce marché. Elle rendrait possible le passage de l’économie de marché à l’économie politique, au service des intérêts de la société. Mais il étonnant d’observer qu’Hervé Juvin imagine dans son livre une économie politique de l’Union européenne (qui pourrait réguler le marché sur le plan environnemental) et non de la France. Un Etat transnational pourrait donc être bénéfique aux peuples sans être impérialiste ?

    Les Etats-Unis, épouvantail et modèle

    Une contradiction essentielle réside dans le Mur de l’Ouest n’est pas tombé. Il pointe du doigt avec pertinence l’impérialisme américain dans l’économie de marché mondialisée. Mais dans le retour des nations qu’il imagine en Europe pour se protéger de tout impérialisme, il s’appuie sur le sentiment national très fort aux Etats-Unis. Si l’aigle américain sort souvent vainqueur d’une bataille économique, c’est parce qu’il sait mettre l’ouverture au marché au service de l’intérêt national. Les Etats-Unis ne défendent pas la liberté pour la liberté mais pour garder leur position dominante dans le village mondial.

    Pour Hervé Juvin, l’Europe et la France devraient donc s’inspirer de ce sentiment national américain pour s’imposer davantage sur la scène économique.

    Même si l’essayiste affirme que la nation est gage de stabilité face aux ambitions impérialistes, il montre implicitement que le sentiment national n’est pas dénué d’ambition colonisatrice pour se conserver. Et que le marché est un moyen de renforcer la nation.

    • Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin, éditions PGDR, 271 pages, mai 2015

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/12/11/herve-juvin-le-retour-des-nations.html

  • Coalition contre Daech : « Nous sommes entrés dans la deuxième phase de la stratégie »

    Il est certain que L’État Islamique recule actuellement sur tous les fronts (même à l’ouest de Tadmor). Si le Chef d’État Major fait penser que la situation est bien en main, sur le terrain, il ne faut pas oublier que L’EI a toujours été imprévisible.

    « Nous sommes entrés depuis quelques jours dans la deuxième phase de la stratégie de la coalition, qui est celle du démantèlement ». C’est une petite phrase, prononcée par le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (Cema), lors de son audition par les députés de la commission de la défense, le 25 novembre dernier. «Deuxième phase» ? Au-delà du décompte quotidien des bombes larguées par les avions français en Syrie et en Irak, il est important de comprendre de quoi il s’agit, d’autant qu’il y a eu, jusqu’à présent, peu d’expression publique sur ce sujet. Nous sommes aujourd’hui en mesure d’apporter des précisions sur la manière dont la stratégie militaire est pensée par les chefs militaires de coalition.

    Depuis quand est-on dans cette « deuxième phase de la stratégie » ? 

    Fin novembre, le Cema répondait  aux députés « depuis quelques jours ». C’est en réalité un peu plus que cela. « Depuis l’été. Cela a été acté par la coalition au mois d’aout», confie une source proche du dossier. Au plan pratique, c’est le Centcom (commandement américain pour le Moyen-Orient) qui est l’état-major concerné par cette planification de la campagne contre Daech. «Des critères secrets ont été fixés et on évalue les résultats du plan de campagne au fur et à mesure de son déroulement. Ces critères sont passés au vert petit à petit ». La bascule vers la deuxième phase aurait été « entérinée » en septembre, au niveau des chefs d’états-majors – dont le cema français – au cours d’une réunion qui n’a pas été rendu publique. Le passage d’une phase à l’autre s’apparente à un tuilage « sans rupture brutale » avec la précédente, mais « nous sommes dans un cadencement plutôt favorable ».

    En quoi consistent ces phases ? 

    La première, qui avait débuté en juin 2014, consistait à « arrêter, bloquer, mettre fin à la progression» en Irak puis en Syrie, de Daech, explique une source militaire. La deuxième est celle du « démantèlement » de Daech, explique le Cema. « Il s’agit d’affaiblir et de désorganiser » l’ennemi, précise la source militaire, qui use d’une image : « On travaille la viande pour l’attendrir»… Cette phrase des opérations est traditionnellement « la plus longue ». Quant à la troisième et dernière phase, la définition exacte de son objectif stratégique n’est pas publique, même si l’on comprend qu’il s’agit de la reconquête du terrain et du « coup de grâce ».

    Quelle est la situation actuelle sur le terrain, selon la coalition ? 

    Il faut distinguer le théâtre irakien, différent de la situation syrienne, mais les états-majors estiment que Daech « est sur le reculoir », surtout en Irak. Dans ce pays, Daech a été chassé de Tikrit, Baïji et Sinjar. Cette dernière victoire, sur un axe important, a permis de rendre la logistique de Daech plus compliquée entre Raqqa et Mossoul, ces deux « capitales ». Désormais, l’affaire se joue à Ramadi : les forces de sécurité irakiennes ont encerclé la ville et « entrent dans les faubourgs ». En Irak, Daech a perdu l’initiative. En Syrie, Daech est « sous pression sur ces marges(territoriales) et sur ses centres de pouvoir, de commandement, d’entraînement, de financement ». Alors que l’attention a été beaucoup focalisée, notamment par le pouvoir politique, sur la ville de Raqqa, les militaires relativisent l’enjeu : « Raqqa n’est pas l’alpha et l’oméga. Il faut procéder à une analyse de l’adversaire pour l’affaiblir avant de le détruire ».

    Combien de temps pourrait durer cette deuxième phase ? 

    La coalition s’inscrit dans « un temps long ». La première, celle ducontainment, a duré plus d’un an et une source militaire explique que la nouvelle phase des opérations (« démantèlement ») est traditionnellement« la plus longue » des trois. On serait donc parti pour des années… D’autant que la stratégie mise en œuvre n’est pas que militaire. Ses aspects politiques et diplomatiques sont au moins aussi importants. «On ne peut pas réduire la stratégie au nombre de  bombes larguées. Les aspects cinétiques ne résume la Grande Stratégie de la coalition » s’agace-t-on dans les armées.

    Qu’en est-il d’opérations au sol ? 

    Il est trop tôt, politiquement et diplomatiquement, pour le savoir sur le théâtre syrien. En revanche, en Irak, la coalition a désormais « des forces capables d’agir ». Il s’agit d’Irakiens : 15 000 soldats (y compris les Kurdes) ont été formés par la coalition depuis plus d’un an. «Il s’agissait également de redonner une cohérence à l’armée irakienne qui avait été désarticulée par la surprise stratégique qu’a été l’offensive de Daech ».

    Un exemple de cette formation : la lutte contre les IED (engins explosifs improvisés) dont les combattants de l’Etat Islamique font un large usage lorsqu’ils se retirent d’un secteur, laissant derrière eux « un terrain pourri », selon un militaire. Les Français forment ainsi des « formateurs » irakiens dans ce domaine. Les spécialistes irakiens peuvent ainsi quitter les écoles où ils enseignent pour être engagés sur le terrain.  Un travail de longue haleine.

    Source : Secret Défense

    http://www.contre-info.com/coalition-contre-daech-nous-sommes-entres-dans-la-deuxieme-phase-de-la-strategie#more-40231