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géopolitique - Page 581

  • La Russie de Poutine : notre seul allié sérieux

    La politique de Vladimir Poutine serait-elle la seule chance pour la France et l’Europe ? Contre le chaos. Que ce soit au Moyen Orient ou dans les solutions qu’il faudrait apporter au sein de nos sociétés ? L’axe choisi par la nouvelle Russie post-soviétique et post-eltsinienne, tant décrié, ne pourrait-il pas être un modèle ? La position russe semble être la plus sage et la plus forte, comme le révèle la victoire de la diplomatie russe au Conseil de Sécurité de l’ONU le 18 décembre. 

    La stratégie russe est pensée, celle de l’Occident est improvisée

    Pour le politologue Fedor Loukianov, président du Conseil pour la Politique étrangère et la politique de Défense de Russie,  l’engagement de la Russie en Syrie « a porté un coup inattendu au monopole des États–Unis dans leur rôle de ”gendarme du monde”. Monopole que Washington détient depuis 25ans. Dans un monde unipolaire, les guerres ”au nom de la paix” ne sont menées que par les États–Unis soutenus par leurs alliés. En intervenant militairement, Moscou a rebattu les cartes d’un conflit international majeur  ». (Rossiyskaya Gazeta)

    1. Poutine et son gouvernement ont entrepris en Syrie plus que la lutte contre Dae’ch et le terrorisme islamique et l’interdiction du renversement du régime d’Assad qui mènerait à un chaos encore pire qu’aujourd’hui ; ils ont voulu, par une intervention beaucoup plus musclée et efficace que celle de la coalition occidentale, mettre un terme à l’unilatéralisme américain et montrer que la Russie redevenait une grande puissance, notamment militaire et diplomatique, avec laquelle il faudra compter.

    Au Moyen Orient, les buts géopolitiques de la Russie de Poutine sont aussi : faire une prudente alliance régionale avec l’Iran chiite, sans se faire manipuler par lui comme les Américains le sont par l’Arabie saoudite ; maintenir une stabilité et une présence militaire russe permanente dans la Syrie utile côtière ; contrôler une zone historiquement explosive et instable qui est assez proche des frontières de la Russie méridionale. La Russie, par l’emploi de la force intelligente, veut restabiliser une région que  les Américains ont déstabilisée.

    Les frappes aériennes françaises (ou britanniques, très faibles) n’ont aucune efficacité militaire. Elles ne sont qu’un moyen de politique intérieure et n’ont aucune dimension stratégique. C’est de la communication. À l’inverse des Russes, nous n’avons pas d’objectifs efficaces et réfléchis. On fait du spectacle. Les Rafales et les Super Étendards qui décollent du porte-avion nucléaire Charles de Gaulle, c’est de la vidéo, pas de la stratégie.     

    La politique tordue et dangereuse de l’administration US

    Au Moyen-Orient, face à la montée de l’islamisme, vis-à-vis de l’Europe et de la Russie, la politique de Washington n’est pas claire et ambiguë. L’ensemble du jeu est très trouble.

    Le premier objectif de Washington est de neutraliser et de dominer par une ”alliance” de dupes l’Union européenne ; le second  est d’encercler, d’affaiblir et de contenir la Russie pour l’empêcher de redevenir un rival de type URSS. La crise ukrainienne et les ”sanctions ”économiques anti-russes en sont des épisodes.

    Le troisième objectif est de jouer un double jeu avec l’islamisme, par l’intermédiaire de la Turquie d’Erdogan (membre de l’OTAN) et du vieil allié depuis 1945, l’Arabie saoudite. Mais le but principal de Washington n’est pas l’élimination de Dae’ch, d’autant que c’est sa créature indirecte, résultat de l’invasion et de la destruction de l’Irak. L’Arabie saoudite (ainsi que le Qatar, ce bon ami de la France) est à l’origine de l’idéologie wahhabite fondamentaliste de retour aux sources islamiques , qui a donné le djihad soufiste qu’appliquent Dae’ch, Al–Qaida , AQMI, Al-Nosra et Boko-Aram en Afrique noire. L’Arabie finance en sourdine et inspire les mouvements islamiques terroristes. Quant à la Turquie du sultan islamiste ”modéré” Erdogan, elle aide objectivement Dae’ch (trafic de pétrole, aides logistiques, frappes anti-Kurdes, etc.). (1) Ses deux ennemis principaux sont l’Europe (le régime d’Erdogan veut entrer dans l’UE pour la détruire de l’intérieur) et la Russie : son aviation a abattu un appareil russe, sans se préoccuper des sévères sanctions économiques de Moscou.

    L’Arabie a aussi provoqué, par une politique cynique de surproduction pétrolière au moment même de l’affaiblissement de la demande chinoise, un effondrement du prix des hydrocarbures – divisé par deux. Cette politique lui a été suggérée par Washington afin de faire gravement chuter les recettes pétro-gazières de la Russie. En échange, l’Arabie a exigé de Washington que l’administration US ferme les yeux sur son aide internationale à l’islamisme. La Russie était déjà handicapée par les sanctions économiques (illégales) suite à la crise ukrainienne.(2)On cherche donc à créer une crise économique, financière et budgétaire en Russie afin de casser ses efforts pour redevenir une grande puissance, notamment militaire.    

    Comme toujours, la politique étrangère US est déstabilisatrice et très dangereuse, y compris pour les États–Unis eux-mêmes. Dans ce noeud de vipères, elle joue un jeu trouble, Mais dans tous les cas, la Russie est considérée par Washington, la Turquie et l’Arabie (qui déteste l’Iran, Assad, etc.) comme une puissance hostile. La russophobie est ce qui les rassemble. Les Européens sont hors jeu. On dirait qu’ils adorent sortir de l’histoire.

    Le réveil russe est fondamental pour l’Europe

    Pourtant la Russie, restaurée par Vladimir Poutine depuis 15 ans, devrait présenter pour les Européens un facteur de stabilité, d’alliance et d’exemple. Mais elle est détestée par l’oligarchie et son idéologie dominante (mais très minoritaire numériquement), parce que le régime de Poutine ne correspond pas à ses dogmes. Comparé aux chefs d’État et dirigeants de l’UE – qui ne sont que des politiciens, des businessmen de la politique – Vladimir Poutine est le seul à posséder une vision à long terme pour son pays et pour l’Europe (3), le seul à envisager une géostratégie, le seul homme politique au sens aristotélicien.       

    La stratégie de Poutine, qui a été parfaitement comprise et décrite par Frédéric Pons, journaliste et grand reporter àValeurs actuelles et auteur d’un livre intitulé « Poutine », pourrait se résumer ainsi.

    Comme Napoléon ou De Gaulle, Poutine veut faire la synthèse entre plusieurs traditions politiques russes, en conservant les meilleurs aspects de chacune. Le traiter de ”nouveau Tzar” est faux puisqu’il a été démocratiquement élu à la tête d’un régime présidentiel de type démocratique. Il est apprécié dans les sondages et les suffrages par une proportion de citoyens qui font pâlir les dirigeants occidentaux.

    En rupture complète avec l’idéologie marxiste–léniniste et trotskiste, utopique et totalitaire , comme avec l’anarchie de la parenthèse Eltsine, le nouveau régime russe opère une ” révolution conservatrice nationale et démocratique ”. Entente avec l’Église orthodoxe, respect des traditions, défense de la famille traditionnelle et naturelle, encouragement de la natalité, patriotisme. Toutes ces valeurs vitales sont partagées par 90% des peuples du monde mais sont détestées par les intellocrates occidentaux qui monopolisent les médias. Les Russes, avec bon sens, les plébiscitent.

    La Russie, difficilement restaurée dans sa puissance et ses valeurs par le régime de Vladimir Poutine, affronte évidemment d’énormes problèmes internes à résoudre. Tout le monde en a. Mais, sur le plan de la politique étrangère, de la coopération militaire, stratégique, commerciale et technologique, l’Europe et surtout la France auraient tout intérêt, dans un monde de tempêtes, à considérer la Russie comme notre allié principal.

    Victoire de la diplomatie russe et suggestions

    Le 18 décembre, au Conseil de Sécurité de l’ONU, la proposition russe sur la Syrie a été admise à l’unanimité. Il s’agit d’un texte de compromis pour un règlement politique du conflit. L’hypothèse dangereuse et stupide de l’éviction inconditionnelle d’Assad a été rejetée. Les Etats-Unis et la France ont cédé face au bon sens en béton de M. Lavrov  et face à la force des faits; la reculade de MM. Kerry et Fabius signifie que la Russie à repris la main dans le poker international. La Russie, en dépit de toutes ses faiblesses internes, est en train de redevenir un acteur majeur de la sécurité et des équilibres internationaux.

    La ”menace russe” imaginaire sur l’Europe de l’Est (Pologne, pays baltes, etc.) est un point clé de la propagande occidentale – décidée à Washington – contre Moscou ; c’est un fantasme entretenu qui fait des dégâts dans les opinions publiques des pays anciennement membres du Pacte de Varsovie, afin d’entretenir la peur et la russophobie. Ce mensonge, d’une stupidité déconcertante, laisse entendre que la Russie de M. Poutine risque d’attaquer l’Europe orientale. C’est pourquoi il faudrait que le gouvernement et la diplomatie russes s’emploient à contrer, à déconstruire cette propagande. Ce devrait être une priorité pour le Kremlin.

    (1) Erdogan, héritier de l’idéologie islamo-ottomane, vise à détruire l’héritage d’ Attaturk qui voulait européaniser la Turquie.

    (2) Ces sanctions, comme les mesures commerciales de rétorsions russes, ne nuisent qu’aux économies européennes.

    (3) La Russie est plus européenne qu’asiatique. Les Russes ont conquis une partie de l’Asie (Sibérie) mais la culture russe est fondamentalement européenne.

    http://www.gfaye.com/la-russie-de-poutine-notre-seul-allie-serieux/

  • Histoire du retour de la Crimée à la Russie – 3 Documentaires commentés par Vladimir Poutine

    En trois documentaires, la télévision russe a décortiqué à l’aide d’images d’actualité et de reconstitutions, le dessous des cartes du retour de la Crimée à sa mère-patrie. Film dont la projection a été interdite par les mairies de Nice, Strasbourg, Cannes et Bordeaux. Ce dont elles ont été félicitées par l’Ambassade d’Ukraine, pour le plus grand bonheur des mondialistes, mais certainement pas pour celui des tenants de la liberté d’expression. Il s’agit d’une entrave à la manifestation de la vérité par un débat public. Ce documentaire en trois parties pourrait un peu contrebalancer la version officielle diffusée en France sans la moindre contradiction, du rattachement de la Crimée à la Russie qui a été le prétexte à la déclaration de guerre du régime de Kiev -soutenu par les USA et par l’Union européenne-, à la population de la Novorossiya (Donbass). Une version officielle et obligatoire  diffusée en France par toutes les chaines de télévision et les gros médias en général, sans la moindre contradiction. Le choix des Criméens de rejoindre à une majorité plébiscitaire la Russie a aussi été le prétexte aux sanctions économiques qui ont frappé la Russie et par contre-coup l’Union européenne. 

    Un grand documentaire en trois parties de la chaîne Rossiya 1 sur les évènements qui ont eu lieu au printemps 2014 en Crimée, commentée par le président de la fédération de Russie:


    Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 1/3] par boubliktv


    Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 2/3] par boubliktv


    Crimée. Le retour à la Patrie (2015) [Partie 3/3] par boubliktv

    http://www.medias-presse.info/histoire-du-retour-de-la-crimee-a-la-russie-3-documentaires-commentes-par-vladimir-poutine/46221

  • Irak : la bataille de Ramadi se poursuit

    Si l’appui américain pourrait permettre une victoire rapide dans cette ville, il est peu probable que Daesh lâche la capitale de la plus grande province irakienne, Al-Anbar, sans se battre férocement. Les combattants de l’EI auraient creusé un réseau de tunnels sous la ville pour mener de petites escarmouches contre les forces loyalistes irakienne. L’armée aurait perdu plusieurs parties du centre-ville après les avoir repris…

    http://www.contre-info.com/

  • Ce que l’Etat Islamique doit à la Turquie et aux pays du Golfe (exposé de Frédéric Pichon)

    Frédéric Pichon, expert en géopolitique, parle des responsabilités de la Turquie et des monarchies du Golfe dans le développement de l’Etat Islamique.

    http://www.medias-presse.info/ce-que-letat-islamique-doit-a-la-turquie-et-aux-pays-du-golfe-expose-de-frederic-pichon/46168

  • Ukraine : les services secrets français dénoncent les mensonges de l’OTAN

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    Les services secrets français n’ont constaté aucun préparatif militaire de la Russie en vue d’une invasion de l’Ukraine, contrairement aux allégations de l’OTAN et notamment les américains. Ces mensonges visaient en fait à justifier la montée en puissance diu dispositif américaine en Europe de l’Est.

    Le directeur du renseignement militaire français, le général Christophe Gomart, a critiqué la prépondérance américaine sur l’OTAN dans les questions relatives aux informations militaires. Il contredit aussi la doctrine officielle de l’OTAN, selon laquelle la Russie aurait fait des préparatifs massifs pour envahir l’Ukraine. Gomart explique textuellement : « En réalité nous avons constaté que les Russes n’ont ni installé des centres de commandement, ni pris des mesures logistiques, comme par exemple l’installation d’hôpitaux de campagne. Il n’y a eu aucune activité qu’on aurait dû trouver dans le cas de préparatifs pour une invasion militaire. Dans le deuxième rang du commandement il n’y a pas eu non plus d’ordres donnés dans ce sens. »

    On ne saurait être plus clair.

    http://fr.novopress.info/

  • La conférence annuelle de questions-réponses à Vladimir Poutine

    Le 17 décembre, le président russe tient sa 11ème conférence de presse annuelle au Centre du commerce international à Moscou.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/la-conference-annuelle-de-questions-reponses-a-vladimir-poutine_149526.html

  • Vous voulez la guerre ? La Russie est prête !

    Par Pepe Escobar

    Article original : "You Want War ? Russia is Ready for War" (Sputnik, le 15 décembre 2015)

    Traduction : JFG- QuestionsCritiques

    Personne n’a besoin de lire l’œuvre de Zbigniew Brzezinski, Le Grand Echiquier (1997), pour savoir que la politique étrangère des Etats-Unis tourne autour d’un unique thème englobant tout : empêcher — par tous les moyens si nécessaire — l’apparition d’une ou plusieurs puissances capables de gêner l’unilatéralisme arrogant de Washington, non seulement en Eurasie mais dans le monde entier.

    Le Pentagone porte ce même message enchâssé dans le jargon démocratique : la doctrine de la domination à spectre total (the Full Spectrum Dominance doctrine).

    La Syrie conduit toutes ses estimations à s’effondrer comme un château de cartes. Il ne faut donc pas s’étonner si la norme actuelle à Washington, qui est dépourvue de toute chaîne visible de commandement – on peut à peine qualifier l’administration Obama de canard boiteux -, est l’angoisse.

    Le Pentagone s’est à présent engagé dans une escalade de type guerre du Vietnam en posant ses bottes sur le terrain dans tout le « Syrak ». 50 commandos se trouvent déjà dans le nord de la Syrie pour « conseiller » les Kurdes syriens du YPG, ainsi que quelques sunnites « modérés ». Comprendre : leur dire ce que Washington veut qu’ils fassent. La présentation officielle de la Maison Blanche est que ces commandos « soutiennent les forces locales » (les mots d’Obama) en coupant les lignes d’approvisionnement conduisant à la capitale du faux « Califat », Rakka.

    200 autres forces spéciales envoyées en Irak vont bientôt suivre, prétendument pour « livrer un combat direct » contre la direction de Daech/Etat Islamique, qui est maintenant installée à Mossoul.

    Ces développements, présentés comme des « efforts » pour « se réengager partiellement en Irak et en Syrie » conduisent le petit monde des think tanks américains à formuler des rapports hilarants à la recherche de « l’équilibre parfait entre une invasion à grande échelle et un désengagement complet » — lorsque tout le monde sait que Washington ne se désengagera jamais des ressources pétrolières stratégiques du Moyen-Orient.

    En théorie, toutes ces bottes américaines sur le terrain devraient bientôt se coordonner avec une nouvelle coalition spectaculairement surréaliste de 34 pays « islamiques » (l’Iran n’y a pas été invité), créée pour combattre Daech par rien de moins que la matrice idéologique de toutes les variantes du salafisme djihadiste de l’Arabie Saoudite wahhabite.

    La Syrie est désormais « l’aérogare » des coalitions. Il y en a au moins quatre : le « 4+1 » (Russie, Syrie, Iran, Irak plus Hezbollah), qui combat vraiment Daech ; la coalition emmenée par les USA, une sorte de mini combinaison Otan-CCG, mais avec le CCG qui ne fait rien ; la collaboration militaire directe entre la France et la Russie ; et la nouvelle comédie « islamique » emmenée par l’Arabie Saoudite. Elles s’opposent à un nombre stupéfiant de coalitions et d’alliances salafistes djihadistes de circonstance qui peuvent durer quelques mois comme quelques heures.

    Et puis, il y a la Turquie, laquelle joue un double jeu vicieux sous Erdogan.

    Sommes-nous une fois de plus face au syndrome Sarajevo ?

    « Tendues » ne commence même pas à décrire les tensions géopolitiques actuelles entre la Russie et la Turquie, qui ne montrent aucun signe d’affaiblissement. L’Empire du Chaos en profite sans modération en tant que spectateur privilégié, tant que les tensions durent, les perspectives d’intégration de l’Eurasie sont nulles.

    Les services de renseignements russes ont certainement anticipé tous les scénarios possibles impliquant l’armée otano-turque à la frontière turco-syrienne, de même que la possibilité qu’Ankara ferme le Bosphore et les Dardanelles pour « l’Express syrien » russe. Erdogan pourrait ne pas être assez fou pour offrir un nouveau casus belli à la Russie. Mais Moscou ne prend aucun risque.

    La Russie a placé des navires et des sous-marins capables de lancer des missiles nucléaires au cas où la Turquie, sous la couverture de l’Otan, déciderait de frapper les positions russes. Le Président Poutine a été clair : la Russie utilisera l’arme nucléaire si nécessaire au cas où ses forces conventionnelles seraient menacées.

    Si Ankara opte pour une mission suicide en descendant un autre Su-24, ou un Su-34, la Russie dégagera tout simplement l’espace aérien tout le long de la frontière au moyen de ses S-400. Si Ankara, sous la couverture de l’Otan, répond en lançant l’armée turque contre les positions russes, la Russie utilisera ses missiles nucléaires, entraînant l’Otan dans la guerre, non seulement en Syrie mais potentiellement aussi en Europe. Et cela impliquerait l’utilisation de missiles nucléaires pour maintenir l’utilisation stratégique par la Russie d’un Bosphore ouvert.

    Voilà comment on peut tirer un parallèle entre la Syrie d’aujourd’hui et Sarajevo en 1914.

    Depuis la mi-2014, le Pentagone a déroulé toutes sortes de jeux de guerre — jusqu’à 16 fois, sous des scénarios différents – opposant l’Otan à la Russie. Tous ces scénarios étaient favorables à l’Otan. Toutes les simulations ont donné le même vainqueur : la Russie.

    Et c’est pourquoi le comportement fantasque d’Erdogan terrifie vraiment un bon nombre d’initiés, de Washington à Bruxelles.

    Quelques données sur les missiles de croisière

    Le Pentagone a parfaitement conscience de la puissance de feu que la Russie peut déchaîner si elle est provoquée au-delà des limites par quelqu’un comme Erdogan. En voici quelques exemples :

    La Russie peut utiliser le puissant missile SS-18 — dont le nom de code attribué par l’Otan est « Satan » ; chaque « Satan » transporte 10 ogives, chacune d’une puissance de 750 à 1000 kilotonnes, suffisante pour détruire une aire de la taille de l’Etat de New York [équivalente à la taille de l’Angleterre].

    Le missile balistique intercontinental Topol M est le missile le plus rapide du monde, volant à Mach 21 (25.700 km/h) ; il n’existe aucune défense contre lui. Lancé depuis Moscou, il peut frapper New York en 18 minutes, et Los Angeles en 22 minutes et 8 secondes.

    Les sous-marins russes — de même que les sous-marins chinois — peuvent tirer au large des Etats-Unis et frapper des cibles côtières en une minute. Des sous-marins chinois ont fait surface à proximité de porte-avions américains sans se faire détecter, et les sous-marins russes peuvent faire la même chose.

    Le système antimissiles S-500 a la capacité de fermer hermétiquement la Russie aux missiles de croisière et intercontinentaux. (Officiellement, Moscou n’admet seulement que les S-500 n’entreront en activité qu’en 2016, mais le fait que des S-400 seront bientôt livrés à la Chine implique que les S-500 sont peut-être déjà opérationnels).

    Le S-500 fait ressembler le missile Patriot à un V-2 de la Seconde Guerre mondiale.

    Là, un ancien conseiller américain du chef des Opérations navales dit publiquement que tout l’appareil de défense de missiles américain ne vaut rien.

    La Russie a une flotte de bombardiers supersoniques constituée de Tupolev Tu-160, qui peuvent décoller de bases aériennes depuis le cœur de la Russie, voler au-dessus du Pôle Nord, lancer des missiles de croisière armés d’une tête nucléaire depuis une distance de sécurité au-dessus de l’Atlantique, et rentrer à la base pour regarder ce qui se passe à la télé.

    La Russie peut paralyser pratiquement toutes les bases avancées de l’Otan avec des armes nucléaires tactiques — ou de champ de bataille — à petites charges. Ce n’est pas un hasard si la Russie, au cours des derniers mois, a testé les temps de riposte de l’Otan à de multiples occasions.

    Le missile Iskander voyage à sept fois la vitesse du son avec une portée de 400 km. Il est dévastateur contre les terrains d’aviation, les points logistiques et autres infrastructures stationnaires le long d’un théâtre de guerre étendu, par exemple dans le Sud de la Turquie.

    Il faudrait que l’Otan mette tous ces Iskander hors service. Mais alors, ils devraient face aux S-400 — ou, pire, aux S-500 — que la Russie peut déployer dans les zones de défense sur presque tous les théâtres de guerre imaginables. Le positionnement des S-400 à Kaliningrad, par exemple, paralyserait toutes les opérations de l’Otan loin à l’intérieur de l’Europe.

    Présidant aux décisions militaires, la Russie privilégie l’utilisation du Contrôle Réfléchi (CR). C’est une tactique qui vise à transmettre à l’ennemi une information sélectionnée qui le force à prendre des décisions contraires à ses intérêts, une sorte de virus influençant et contrôlant son processus de prise de décision. La Russie utilise le CR de façon tactique, stratégique et géopolitique. Dans sa jeunesse, Vladimir Poutine a appris tout ce qu’il y avait à savoir à propos du CR à la 401ème école du KGB et ensuite au cours de sa carrière en tant qu’officier du KGB puis du FSB.

    Alors, Erdogan et l’Otan, vous voulez toujours faire la guerre ?

    Pepe Escobar

    par Salah Lamrani (Sayed 7asan) (son site)

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/vous-voulez-la-guerre-la-russie-175691

  • Daech : la France va-t-elle aussi intervenir en Libye ?

    La nécessité de contenir l'EI en Libye est désormais jugée urgente. Paris prépare les plans d'une intervention et tente de mettre sur pied une coalition internationale.

    Quand, comment, engager le fer contre Daech en Libye? Et qui, pour se lancer dans ce combat que l'on présente désormais à Paris comme nécessaire et urgent? Si l'état-major des armées (EMA) reste logiquement fort discret sur les plans de campagne qui s'élaborent à Balard, les pistes existent pour tenter d'esquisser des réponses plausibles à cette série de questions.

    L'horizon temporel, en premier lieu, s'est précisé au cours des dernières semaines. Pour éradiquer le «cancer Daech et ses métastases libyennes», une action militaire est jugée indispensable à l'horizon de six mois, voire avant le printemps, entend-on à la Défense.

    Des vols de reconnaissance ont corroboré la poussée de Daech, depuis les rivages de Syrte, vers les sites pétroliers et la zone des trafics transfrontaliers du Sud. L'extension des zones contrôlées par l'État islamique, à quelques centaines de kilomètres des côtes de l'Europe, le «basculement» en Libye de djihadistes venus du Levant, mais aussi du Yémen et du Soudan, la menace de Touaregs et de tribus du Sud, constituent aussi des paramètres de cette équation complexe - et devenue une priorité. D'où les encouragements prodigués par Paris au nouvel envoyé spécial de l'ONU, Martin Kobler, et à l'entente des parties libyennes. À charge pour celles-ci de mener ensuite la lutte contre Daech, grâce aux pays qui proposeront leurs troupes. Une autre hypothèse ne peut être exclue, euphémise-t-on à l'Hôtel de Brienne: faute d'un accord politique entre Libyens, la France «poursuivrait son travail» pour mettre sur pied une coalition militaire.

    Alain Barluet
    source Le Figaro ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVpluyEEFllCOSPvE.shtml

  • Libye : la France est de nouveau sur le sentier de la guerre

    La communauté internationale attend que de nouvelles autorités libyennes lui demandent d’intervenir militairement contre Daech, désormais implantée dans le pays. Paris est très actif sur ce dossier.

    La France est de nouveau sur le sentier de la guerre et c’est encore la Libye qui est concernée. Le ministère de la Défense et l’Etat-major des armées poussent à la roue pour une nouvelle intervention militaire avec les alliés occidentaux et arabes.Contrairement à 2011, ce n’est plus un dictateur qu’il s’agit de faire tomber  : l’objectif est de « taper » les miliciens de Daech, qui s’installent dans le pays en profitant du vide politique créé, en partie, par notre précédente opération...Ils seraient aujourd’hui de l’ordre de 3000, surtout dans la région de Syrte. Dans les milieux diplomatiques et du renseignement, on redoute en effet que la Libye ne devienne le lieu de repli de Daech, confronté à une forte pression militaire en Irak et Syrie. « Daech n’est pas un projet territorialement limité. Il peut avoir besoin d’une base de recueil », indique-t-on au Quai d’Orsay.

    Depuis septembre 2014 au moins, Jean-Yves Le Drian n’a eu de cesse d’alerter quant à la dégradation de la situation en Libye, plaidant mezzo voce pour des frappes aériennes et des opérations spéciales, dans le cadre d’un accord politique et diplomatique. Les Affaires étrangères étaient, jusqu’à présent, parvenues à freiner les ardeurs guerrières de l’Hôtel de Brienne, en invoquant le droit international, mais les attentats du 13 novembre ont changé la donne. François Hollande l’a dit  : « La France est en guerre » contre Daech. Si l’on frappe l’Organisation de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, pourquoi s’interdire de le faire en Libye  ? Les réticences du Quai sont en train de voler en éclats, d’autant, estime un bon connaisseur du dossier, que les diplomates français « sont à l’Ouest, faute de présence sur le terrain depuis l’évacuation de l’ambassade à Tripoli. » [....]

    La suite sur Secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Libye-la-France-est-de-nouveau-sur

  • Engagé sur le front en Irak ( Kurdistan), un volontaire français témoigne [ interview]

    Qalubna Ma’Kum est une brigade de volontaires (américains, français…) située en Irak, au Kurdistan plus précisément, et qui combat les islamistes de Daesh et d’Al Nosra. Guillaume est arrivé très récemment au sein de cette brigade. Ce jeune français n’est pas un inconnu pour nos lecteurs : nous l’avions interrogé sur un autre front , dans le Donbass cette fois-ci, il y a quelques mois, alors qu’il s’était engagé avec les séparatistes.
    Erreur
    Après avoir quitté l’Est de l’Europe et après avoir fait une pause, le temps notamment d’écrire le récit de ses aventures qui devraient paraitre dans l’année 2016, le voilà reparti en guerre, cette fois-ci contre les islamistes, aux côtés des Kurdes. Nous l’avons interrogé sur ses motivations et sur la situation sur place.
    Breizh-info.com : Après le Donbass, vous voici désormais en Irak. Pour quelles raisons ?
    Guillaume : Je voulais combattre les wahhabites et les takfiris. Quand j’ai commencé à y penser sérieusement, en 2012, c’était le Front Al-Nusra en Syrie. Daesh (nommé ISIL à cette époque) a commencé son ascension en Irak, et même si c’est en Syrie que ce groupe est devenu célèbre, c’est en Irak que demeure son assise réelle et son origine.
    En 2014, j’étais au Donbass, j’y ai acquis des compétences et une expérience que je n’avais pas envie d’oublier, mais plutôt d’utiliser à bon escient. La guerre s’est quasiment terminée au Donbass, du moins au niveau du fantassin, ce que je suis.
    On ne nous y laissait plus « travailler » ni aider sans nous mettre des bâtons dans les roues (ce que j’explique assez longuement dans mon livre à paraître, sur cette petite aventure).
    Le travail, le terrain, la camaraderie me manquaient pourtant, je ne pouvais pas me résoudre à me « poser » tout de suite, donc j’ai trouvé une autre zone de travail. De plus, j’ai toujours eu envie d’aller en Irak, un très beau pays qui hérite d’une longue histoire.
    Breizh-info.com : Quelle est la situation sur place ?
    Guillaume : Je ne suis arrivé que très récemment, dans une seule zone, je ne peux donc pas prétendre à avoir une vue d’ensemble. Nous sommes dans un secteur partagé, sous contrôle Peshmergha (les troupes régulière du Kurdistan irakien) mais dans lequel une partie de la population est chiite et défendue par ses propres milices. Il y a parfois des frictions et des heurts entre chiites et les peshmerghas.
    Les peshmerghas se concentrent sur le renforcement de leur ligne de fortification. Cette ligne est ce qu’ils veulent la frontière permanente de territoire « final ». Le front est relativement calme et stable, les positions de Daesh sont à trois kilomètres des nôtres. Les types de Daesh profitent du mauvais temps (brouillard, pluie) pour attaquer, comme le soir de notre arrivée.
    Breizh-info.com : Quelles unités avez-vous rejointes finalement ? Comment s’organise la vie là bas?
    Guillaume : Nous avons rejoint les peshmerghas parcequ’ils sont les seuls, à ma connaissance, à accepter des volontaires occidentaux (mis à part Daesh !). Un autre groupe de volontaires, des Français, se trouve dans la même brigade. Arrivés avant nous, ils ont déjà accompli beaucoup de choses et nous ont aidé à nous installer.
    Nous manquons de matériel, que nous devons acquérir nous-même. Il faut récupérer, acheter, bricoler, comme au Donbass. C’est un travail important, ne serait-ce que pour la vie quotidienne, mais au moins, ici, on nous encourage à améliorer la situation, on ne nous « bloque » pas trop.
    Les Kurdes sont bien plus organisés et logiques que les milices que j’ai pu côtoyer au Donbass: c’est normal, ils font la guerre depuis plus longtemps. Ils sont également habitués à travailler avec des Occidentaux. Alors, les choses avancent bien plus rapidement qu’avec les Russes (mais toujours très différemment que dans une armée occidentale).
    Breizh-info.com : Quelles vont être vos missions ? Avez-vous déjà été engagés au combat ?
    Guillaume : Le soir même de notre arrivée, nous avons été déployés à l’improviste sur le front pour combler un vide dans la ligne. Les étrangers de notre brigade sont utilisés comme QRF (Quick Reaction Force = force de réacton rapide), ce qui est un honneur et un poste relativement important, et potentiellement très intéressant.
    Mais comme je l’ai dit, nous ne sommes arrivés que depuis trés récemment, d’autres Occidentaux ont commencé bien avant nous et font également, parfois, du travail d’escorte pour les officiers supérieurs. Nous savons que certains, dans la hiérarchie, tentent de garder les étrangers à l’arrière, c’est inévitable et prévisible dans ce genre de conflit. Mais d’autres commandants ont la volonté de nous utiliser dans leurs opérations. Nous espérons nous rendre le plus utile possible, et aller au contact, tôt ou tard. Nous sommes déjà mieux employés qu’au Donbass.
    Le but final de notre groupe (Qalubna Maa’kum) est de créer une antenne médicale armée et mobile pour travailler dans les zones « grises » du front. Les blessés meurent pour la plupart sur le chemin de l’hopital et il faut pouvoir les « stabiliser » avant qu’ils n’y arrivent. Nous comptons aussi travailler au plus prés possible de la population civile et éviter de nous mêler aux conflits sectaristes.
    Au final, l’Irak sera sauvé par les Irakiens (qu’ils soient Kurdes, chiites, yézidis, chrétiens ou sunnites) et pas par nous. Nous sommes juste là pour offrir une aide modeste.
    Breizh-info.com : Les autorités françaises sont-elles sur votre dos en raison de votre participation à des opérations extérieures ?
    Guillaume : Pour le moment, pas que je sache. Nous ne sommes pas payés, donc on ne peut pas nous considérer comme « mercenaires ». La France est alliée aux Peshmerghas (sur le papier) et nous ne faisons rien d’illégal.
    Personnellement, je ne vis plus en France, mais aux Etats-Unis, dont je suis citoyen. Les Américains sont habitués à ce que les leurs aillent combattre dans des conflits lointains, çà ne les choque pas. Tant que nous ne joignons pas d’organisation listée comme terroriste, nous n’avons pas grand chose à craindre. Pour les Français, ça peut être plus compliqué, selon la politique du gouvernement et l’état d’urgence qui a été instauré.
    Le gouvernement français n’a pas vraiment besoin de prétexte solide pour s’en prendre à ceux qu’il souhaite éliminer.

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