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géopolitique - Page 601

  • Le soutien aux chrétiens d'Orient à la Une

    Du Figaro :

    F

    Michel Janva

  • Michel Onfray : pourquoi est-ce qu’on fait la loi au Mali ; chez Kadhafi ! ...au prétexte que ça serait les droits de l’homme qui nous animeraient ! pourquoi [alors] on intervient pas au Pakistan, au Qatar ou en Israel ?!

    Michel Onfray chez Jean-Jacques Bourdin 1/2

    Michel Onfray : vers une soralisation dans le politiquement non correct ?!

    ... l'interview commence bien :
    Bourdin :
    le Qatar soutient quand meme l'idéal terroriste !?
    Onfray :
    oui

     

    (le Qatar si chouchouté par nos élites politiques, médiatiqes et sportives : on croit rêver en entendant ça !)

     

    En tout cas il balance ses bazookas tous azimuths ; bien pire que le Hamas !
    ... venant d’un intellectuel français très médiatisé, qui se dit sioniste, son cas est remarquable !
    ... cette vidéo, qui n’a pas depuis plus de deux ans reçu de véritable réponse de la part de notre intelligentsia politiquement correcte, qu’elle se dise de gauche, de droite, chrétienne, musulmane ou encore sioniste ou franc-maçonne ;
    cette intelligentsia est pure vacuité au plan de l’intellect sociétal français et ne garde son pouvoir "sur les esprits", que par le jeu de magouilles et autres combinaisons politiques de notre démocratie censément représentative !

     

    Un best Bourdin/Onfray à ne pas manquer !

     

    Attendons la suite :

     

    future soralisation (dans le politiquement non correct) de Michel Onfray ? c’est le débat que je propose !
     

    http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/michel-onfray-pourquoi-est-ce-qu-50650

  • 8000 déserteurs ukrainiens ont rejoint les rangs des insurgés de Novorossiya … Vidéo d’enfants-soldats à Kiev

    Le procureur général militaire d’Ukraine, Anatoli Matios, a déclaré au cours d’un briefing:

    « Nous avons des listes complètes d’ environ 5.000 officiers de maintien de l’ordre et de 3000 membres de l’armée qui sont passés à l’ennemi »,  a-t-il dit.
    Parmi  eux, se trouvent certains qui ont gagné la Crimée maintenant annexée par la Russie. »
    Matios se dit convaincu que tous les traîtres seront appelés à répondre de leurs actes.
    « Comme vous le savez », précise-t-il, « auparavant, le bureau du procureur militaire a rapporté que 144 anciens procureurs de  Crimée sont soupçonnés de trahison. » (Source ukrainienne)

    Alexander Kolomiyets

    Aleksandr Kolomiyets, Général major de l’Armée de Kiev, lors d’une conférence à Donetsk en juin 2015

    Le général d’armée, Alexandr Kolomiyets, qui  avait rejoint avec d’autres officiers la rébellion du Donbass, en juin dernier, avait annoncé que nombre de ses camarades officiers cherchaient à passer du côté des indépendantistes: « Le moral de l’armée ukrainienne est au plus bas, avait-il déclaré en outre, officiers et généraux se rendent compte du caractère criminel de la politique du pouvoir en place à Kiev et ne veulent plus combattre ».

    Lire la suite

  • La Cinquième colonne de Washington en Russie et en Chine

    Il a fallu deux décennies à la Russie et à la Chine pour comprendre que les organisations pour la démocratie et les droits humains opérant au sein de leurs pays étaient des organisations subversives fondées par le Département d’État et une collection d’institutions américaines privées organisées par Washington. Le but véritable de ces organisations non gouvernementales (ONG) est de faire progresser l’hégémonie de Washington en déstabilisant les deux pays capables de résister à l’hégémonie US.

    La cinquième colonne de Washington a monté des Révolutions de Couleur dans les anciennes provinces russes, comme la Géorgie, le lieu de naissance de Joseph Staline, et l’Ukraine, une province russe depuis des siècles.

    Lorsque Vladimir Poutine a été élu la dernière fois, Washington a été en mesure d’utiliser ses cinquièmes colonnes pour déverser des milliers de protestataires dans les rues de Moscou qui affirmaient que Poutine avait volé l’élection. Cette propagande américaine n’a pas eu d’effet sur la Russie, où les citoyens soutiennent leur président à 89%. Les autres 11% consistent presque entièrement en des Russes qui croient que Poutine est trop mou à l’égard de l’agression occidentale. Cette minorité soutient également Poutine. Ils veulent seulement qu’il soit plus rigoureux. Le pourcentage actuel de la population que Washington a été capable de transformer en agents de la trahison est seulement de 2% à 3%. Ces traîtres sont les Occidentaux, les intégrationnistes atlantistes, qui veulent que leur pays devienne un état vassal de l’Amérique en échange d’argent. Argent pour eux, évidemment.

    Mais la capacité de Washington à mettre sa cinquième colonne dans les rues de Moscou a eu un effet sur les Américains et les Européens insouciants et désinformés. De nombreux Occidentaux croient aujourd’hui que Poutine a volé son élection et a l’intention d’utiliser son mandat pour reconstruire l’Empire soviétique et écraser l’Ouest. Non qu’écraser l’Ouest soit difficile à faire. L’Ouest s’est peu ou prou déjà écrasé lui-même.

    La Chine, obsédée par le projet de devenir riche, a été une cible facile pour Washington. La Fondation Rockefeller soutient des professeurs chinois pro-américains dans les universités. Des sociétés états-uniennes opérant en Chine créent des Conseils d’administration superflus dans lesquels les membres des familles de la classe politique au pouvoir sont nommés et rémunérés à coups de jetons de présence élevés. Cela compromet la loyauté de la classe dirigeante chinoise.

    Espérant avoir compromis la classe dirigeante chinoise avec de l’argent, Washington a ensuite lancé ses ONG de Hong-Kong dans des manifestations, espérant que celles-ci gagneraient la Chine et que la classe dominante, achetée avec de l’argent américain, serait lente à voir le danger.

    La Russie et la Chine ont fini par comprendre. Il est étrange que les gouvernements des deux pays que Washington considère comme des menaces aient été si longtemps tellement tolérants à l’égard d’ONG financées par l’étranger. La tolérance russe et chinoise envers la Cinquième colonne de Washington doit avoir beaucoup encouragé les néoconservateurs américains, poussant ainsi le monde plus près d’un conflit.

    Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. Le Saker rapporte que la Chine a fini par agir pour se protéger de la subversion de Washington.

    Nous, les Américains, avons besoin d’être humbles, et non arrogants. Nous avons besoin de reconnaître que le mode de vie américain, à part pour les 1% privilégiés, décline sur le long terme et cela depuis deux décennies. Si la vie sur la terre doit continuer, les Américains ont besoin de comprendre que ce n’est pas la Russie et la Chine, pas plus que ce n’étaient Saddam Hussein, Kadhafi, Assad, le Yémen, le Pakistan et la Somalie qui sont des menaces pour les États-Unis. La menace réside entièrement dans l’idéologie néoconservatrice complètement dingue de l’hégémonie de Washington sur le monde et sur le peuple américain.

    Ce but arrogant [le suprématisme fasciste, NdT] pousse les États-Unis et leurs États vassaux à la guerre nucléaire.

    Si les Américains se réveillaient, seraient-ils en mesure de faire quelque chose à propos de leur gouvernement dévoyé hors-contrôle? Est-ce que les Européens, qui ont expérimenté les résultats dévastateurs de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, sont capables de comprendre que les dommages causés à l’Europe dans ces guerres sont minuscules comparés aux dommages d’une guerre nucléaire?

    Si l’Union européenne était un gouvernement intelligent et indépendant, elle interdirait absolument à chacun de ses pays membres d’héberger une base anti-missile ou toute autre base militaire n’importe où à proximité des frontières de la Russie.

    Les groupes de pression d’Europe de l’Est présents à Washington veulent prendre leur revanche sur l’Union soviétique, une entité qui n’existe plus parmi nous. Leur haine s’est déplacée sur la Russie. La Russie n’a rien fait sinon avoir omis de lire la doctrine Wolfowitz et de réaliser que Washington tente de gouverner le monde, ce qui nécessite de l’emporter sur la Russie et la Chine.

    Paul Craig Roberts

    notes Traduit par le Saker francophone

    source Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFAuZykFVtHMPUyXC.shtml

  • Les vraies raisons de la guerre en Ukraine - Erwan Castel et Alain Benajam - Meta TV 1/3

  • Islamisme/Etats-Unis : des ennemis si intimes

    Les pays d’islam, par leur explosion démographique, par leur vocation supra-nationale à conquérir le monde – partagé pour eux entre le dar-el-islam : terre d’islam, et le dar el harb : terre à conquérir à l’islam – par le carcan coranique favorable à la stagnation intellectuelle et économique, semblent justifier la sombre prédiction de Samuel Huntington, selon lequel, au XXIe siècle, succéderaient, aux guerres idéologiques, les chocs de civilisation.
    Que les Etats-Unis, première puissance mondiale, prétendent, jouant les apprentis sorciers, instrumentaliser l’islam, et la vielle Europe déclinante, qui semble sortie de l’histoire par ses abandons de souveraineté, risque de leur être inféodée, et de devenir pour les terres d’islam le « continent complémentaire », selon l’expression du Général Gallois.
    C’est ce drame qui se joue sous nos yeux qu’a étudié, dans un livre dense et foisonnant, Alexandre Del Valle.

    « La façon dont le public a été systématiquement pilonné par les médias presque unanimes sur les événements de Yougoslavie, écrit Vladimir Volkoff, fournit un bon exemple de l’imprudence de la désinformation contemporaine, auprès de laquelle la désinformation soviétique était un modèle de subtilité ».
    Tous ceux qui n’ont été anesthésiés, naguère ni par la propagande anti-irakienne ni, aujourd’hui, par la propagande anti-serbe, et qui s’interrogent sur la cohérence de la politique étrangère des Etats Unis, écrasant tour à tour, à coup de bombes et d’embargos, un pays souverain majoritairement sunnite, et un pays majoritairement slave-othodoxe, seront passionnés par le livre d’Alexandre Del Valle, Islamisme et Etats Unis : une alliance contre l’Europe, que les éditeurs de l’Age d’Homme, après celui du Général Gallois, Le soleil d’Allah aveugle l’Occident, s’honorent de publier.
    George Bush apôtre du Nouvel Ordre Mondial, avait affirmé qu’ « il n’existait pas de substitut au leadership américain ». L’Amérique se veut unique superpuissance mondiale, puissance prosélyte, militairement et politiquement présente dans la vielle Europe, ce qui suppose un ennemi. Le communisme soviétique l’avait été, et son implosion ne doit pas grand chose à l’Amérique, ni à l’Europe. Lucide, Alexandre Del Valle remarque : « Ennemi réel, le communisme n’en était pas moins fort utile pour Washington, qui empêcha le général Patton d’en finir avec la menace soviétique. Le « péril rouge », devait en effet rester bien vivant, afin de servir « d’épouventail-ennemi » justifiant l’hégémonie protectrice américaine dans le monde ».

    L’alliance objective avec l’islamisme

    À l’heure où les chocs de civilisation ont remplacé la guerre froide, l’islamisme est pour les Etats Unis le nouvel ennemi utile, « allié » à eux, en quelque sorte, contre l’Europe. Pragmatiques et opportunistes, ils ont vu dans le mouvement islamique une « lame de fond », et ont choisi de jouer la carte musulmane pour mieux contrôler les artères de l’or noir. Cet allié dangereux qu’est l’islamisme, ils l’avaient pressenti bien avant l’implosion du communisme. Depuis la fin des années 1970, les Etats Unis ont soutenu les extrémistes islamistes, des frères musulmans syriens aux islamistes bosniaques et albanais, des talibans à la gamaa islamyya égyptienne, et ont choyé les Wahhabites, a la tête de la monarchie pro-américaine d’Arabie Saoudite qui finance la quasi-totalité des réseaux islamistes dans le monde. Ils ont joué les apprentis sorciers, et les mouvements fondamentalistes qu’ils croyaient manipuler se sont parfois retournés contre le « grand Satan » comme le 11 septembre 2001 à New York.

    En revanche, les Etats Unis ont abandonné ou écrasé les pays musulmans susceptibles d’acquérir une puissance politique et une relative autonomie. L’exemple de Carter abandonnant le Chah, alors que l’Iran était en train de devenir maître de son pétrole et pouvait se vanter du haut niveau de ses universités, pour favoriser l’obscurantisme de Khomeyni, l’exemple de Bush, Clinton puis Bush fils, écrasant l’Irak sous les orwelliennes « frappes chirurgicales », alors que l’invasion du Koweït avait été encouragée par la CIA, sont significatifs. « L’Irak, affirme Alexandre Del Valle, est l’exact antithèse politique de la stratégie confessionnelle pro-islamique des Etats Unis. »

    Car le monde musulman doit rester pour l’Amérique un monde riche en pétrole, exploitable à volonté, mais pauvre en matière grise et maintenue dans une totale situation de dépendance technologique ; un marché d’un milliard de consommateurs incapables d’autonomie politico-militaire et économique. Le carcan coranique est favorable à l’indigence intellectuelle comme en témoigne la fatwa promulguée voici quatre ans par la suprême autorité religieuse d’Arabie saoudite : « La terre est plate ; celui qui déclare qu’elle est sphérique est un athée méritant punition. »
    Mais le nationalisme irakien était une tentative d’aggiornamento de l’islam. Comme le Chah d’Iran se référait à la dynastie des Achéménides, Saddam Hussein se montrait fier du passé préislamique babylonien et chaldéen de l’Irak. Se réconcilier avec leur identité antique est aussi, pour les musulmans, retrouver une civilisation méditerranéenne commune et des passerelles entre les civilisations européenne et orientale. C’est pourquoi les islamistes veulent supprimer toute trace d’identité préislamique et, en Egypte par exemple, considèrent la visite des vestiges pharaoniques comme un acte d’impiété, ce qui est sans doute une des clés du terrorisme non éradiqué dirigé contre les touristes.

    Le grand échiquier

    Dans son livre « Le grand échiquier, l’Amérique et le reste du monde », publié en 1997, Brzezinski, ancien conseiller de Carter, et très écouté dans l’Amérique de Clinton, révélait avec une franchise cynique les raisons profondes de la stratégie islamique des Etats Unis. Selon lui, l’enjeu principal pour les Etats Unis est l’Eurasie, vaste ensemble qui va de l’Europe de l’Ouest à la Chine via l’Asie centrale : « Du point de vue américain, la Russie paraît vouée à devenir le problème… Les Etats Unis manifestent de plus en plus d’intérêts pour le développement des ressources de la région et cherchent à empêcher la Russie d’avoir la suprématie. » La politique américaine doit donc, viser à la fois l’affaiblissement de la Russie et l’absence d’autonomie militaire de l’Europe. D’où l’élargissement de l’OTAN aux pays d’Europe centrale et orientale, afin de pérenniser la présence américaine, alors que la formule de défense européenne capable de contrer l’hégémonie américaine sur le vieux continent passerait par « un axe anti-hégémonique Paris-Berlin-Moscou. » Les Etats Unis s’emploi donc à le casser en jouant systématiquement Berlin et Sarajevo contre Paris et Moscou. Ainsi s’explique la politique américaine en ex-Yougoslavie, qui prolonge à la fois la stratégie de Tito visant à affaiblir les Serbes, et celle de l’Allemagne : « Grande victoire diplomatique pour l’Allemagne », déclarait l’ancien chancelier Kohl, à propos de la dislocation de la Yougoslavie.

    Politique accompagnée d’une bataille médiatique qui diabolise et angélise, où les champions des droits de l’homme à géométrie variable, chérissant des bourreaux privilégiés et ignorant les victimes inintéressantes, branchent et débranchent à volonté les prises de consciences universelles et homologuent les épurations ethniques.

    Le Général Gallois explique l’acharnement à punir Belgrade et à favoriser l’irrédentisme islamique en ex-Yougoslavie par le désir de diviser le monde orthodoxe et l’Europe de l’Ouest au moyen d’abcès de fixation islamiques. « Les Serbes, comme les Irakiens, ajoute Alexandre Del Valle, paient le prix de l’extension de l’OTAN et de la politique étrangère américaine de l’après-guerre froide. »

    Les nouvelles enclaves musulmanes, « Israël islamique » au cœur de l’Europe, justifient la domination militaire et politique des Etats Unis, qui se font ainsi, en outre, pardonner leur présence en Arabie et leur soutien à l’Etat d’Israël, et leur permettent de tester la dilution identitaire de l’Europe, qui apparaît désormais, par ses abandons de souveraineté, comme sortie de l’histoire. Ces communautés musulmanes d’Europe, dont les premiers pourvoyeurs d’armes ont été, pour la Bosnie l’Iran et pour le Kosovo la Turquie, constituent l’embryon d’une future société européenne islamisée, modèles pour les communautés immigrées d’Europe de l’Ouest, que « le levier légitimateur de l’anti-racisme » interdit de maîtriser. Compte tenu de son implosion démographique, l’Europe de l’Ouest apparaît, selon le général Gallois, comme le « continent complémentaire », et la Bosnie comme « l’antichambre de l’eldorado ».

    De l’alliance objective à l’alliance subjective

    Le général Gallois et Alexandre Del Valle, lorsqu’ils fondent leur analyse de l’alliance objective de l’islamisme et des Etats Unis sur un foisonnement de faits et de déclarations des maîtres penseurs américains, emportent l’adhésion du lecteur. Mais la part à la fois la plus discutable et la plus originale d’Alexandre Del Valle est son étude de leur alliance subjective.

    Entre d’une part, le puritanisme américain, le fondamentalisme des droits de l’homme, le désir d’édifier « le village mondial » anglophone sur les ruines des cultures et des souverainetés nationales, et d’autre part la oumma islamique, conquérante, édifiée sur l’éradication des cultures plurimillénaires qui l’ont précédée, il y a connivences et affinités, même si elles sont inconscientes.
    Islam et puritanisme protestant sont issue l’un et l’autre de sectes judéo-chrétiennes hétérodoxes et choisissent entre « l’étroitesse ritualise » et la « transgression jouissive des interdits », quand ils ne les conjuguent pas. Tous deux prétendent conquérir le monde au nom d’une « idéologie ultra monothéiste » et du « Verbe divin non pas incarné mais calligraphié » ; tous deux s’affirment contre l’Europe. Bill Clinton, le 15 Mars 1995, a donné tout son poids à cette alliance subjective : « Les valeurs traditionnelles de l’islam sont en harmonie avec les idéaux des meilleurs de l’Occident. » Et les attentats du 11 Septembre 2001 ne démentent pas cette idée, Georges W. Bush ayant bien pris soin de prévenir de l’amalgame entre terrorisme, Islam et islamisme.

    À cela s’ajoute, en Amérique, la conscience d’être le nouveau monde révolté contre ses propres racines, le désir de déraciner la veille Europe sur le modèle du déracinement américain. L’ambassadeur Richard Holbrook affirmait : « Nous sommes une puissance européenne. L’histoire de ce siècle démontre que lorsque nous nous désengageons, l’Europe verse dans une instabilité qui nous oblige à retourner. » L’Amérique deviendrait alors l’Europe puissante, à laquelle la veille Europe déclinante serait inféodée.

    On peut dire avec Péroncel-Hugoz, auteur de la postface, qu’on fait avec ce livre dense et foisonnant, « une véritable cure d’anti-conformisme, de novation, grâce au regard cru mais non cruel » de son auteur, dont la thèse donne la clé de bien des évènements qui déchirent le monde. Elle reste ouverte cependant. Malgré les conférences interislamiques de Tirana, de Khartoum, de Téhéran, qui voulaient faire croire à un embryon d’internationale islamiste, le « bloc » musulman n’est pas uni. Les Etats Unis s’aperçoivent que l’instrumentalisation de l’islam West pas sans péril pour eux-mêmes, particulièrement par la violence anti-occidentale des talibans qu’ils ont pourtant choyés ? Enfin, le masochisme ouest-européen n’est pas sans remède et il n’est pas dit que la vieille Europe renonce à jamais à la maîtrise de son propre destin. L’imprévisible, c’est-à-dire la liberté humaine, capable de relever les défis les plus audacieux.

    Islamisme et Etats-Unis : une alliance contre l’Europe, Alexandre Del Valle, L’age d’homme, 1997.

    http://www.polemia.com/islamismeetats-unis-des-ennemis-si-intimes/

  • Guerre psychologique contre l'Europe

    Pour asseoir leur puissance dans le monde, les États-Unis mènent une guerre psychologique contre l'Europe. Les politiciens européens ne manifestent aucun intérêt à consolider une conscience européenne.

    Dans l'hebdomadaire hambourgeois Die Zeit, le journaliste américain David Brooks, rédacteur principal du Weekly Standard, essayiste auprès du New York Times, du Washington Post et du New Yorker, vient de découvrir un nouvel ennemi global de l'Amérique : la “bourgeoisophobie”. Cette phobie est constitué d'un rejet pathologique de tout ce qui est “bourgeois” ; elle a commencé à sévir vers 1830, quand des intellectuels français comme Flaubert et Stendhal — et pourquoi pas aussi Balzac ? — ont donné libre cours à leur haine des méprisables commerçants, négociants et hommes d’affaires, une haine qu'ils justifiaient au nom de l'esthétique et qu'ils dirigeaient sans pitié contre les pionniers de l’esprit capitaliste. Brooks estime que ce sentiment fondamental, né dans cette France du XIXe siècle, où il était partagé officiellement par toute l'intelligentsia française, s'est transposé aujourd'hui à Bagdad, à Ramallah et à Pékin. Ce sentiment est la base d'une conception ultra-réactionnaire, qui revient à la charge actuellement.

    La “bourgeoisophobie” est donc une conception du XIXe siècle qui sévit toujours aujourd'hui, qui est quasiment la seule à survivre de son époque et qui a des affinités avec le marxisme, le freudisme et le social-darwinisme. « Aujourd'hui, ce ne sont plus seulement les artistes et les intellectuels qui partagent ce sentiment, car il est plus que probablement partagé aussi par les terroristes et les auteurs d'attentats suicide ». Les ennemis actuels de la bourgeoisie, qui sont ces terroristes et ces commandos suicide, sont consumés par « l’ardent désir de réduire en poussière Israël et les États-Unis ». Brooks utilise ensuite des termes comme “fureur nihiliste”, “haine”, “envie”, “jalousie”, etc., pour ensuite faire référence à Spengler et à son appel à l'avènement d'un “homme supérieur socialiste” (sozialistischer Herrenmensch). Tout devient clair pour Brooks : « C'est là le chemin qui mène à Mussolini, à Hitler, à Saddam Hussein et à Ben Laden ».

    Cependant, là où il y a un danger, émergent également les éléments salvateurs. “L’Axe du Mal”, nihiliste sur le plan culturel, qui part de Flaubert pour aboutir à Ben Laden, a été pointé du doigt par le bon Président Bush, qui le considère comme un “défi moral”, qu'il faut impérativement relever. Il suffit d'évoquer la date magique du “11 septembre” pour justifier tout et le contraire de tout, pourvu que cela aille dans le sens des intérêts américains. Malheureusement, le monde arabe et l’Europe ne viennent qu'en traînant les pieds pour participer à ce combat final. Il faut donc leur faire la morale, les admonester.

    Revenons à Brooks. Ses prémisses théoriques sont déjà ridicules: le marxisme et le freudisme sont des constructions conceptuelles et scientifiques, le social-darwinisme n'en est qu'une caricature ; quant à la “bourgeoisophobie”, dénoncée avec véhémence, elle est tout au plus un affect. Si Brooks place tout cela sur le même plan, une chose est sûre : il cherche à semer la confusion dans les esprits et non pas à donner des explications claires et distinctes. Derrière l'apparente simplicité de son argumentation, derrière la volonté de donner une explication claire quant aux idées qui ont animé la scène intellectuelle européenne du XIXe à nos jours, se profilent des intentions politiques réelles.

    La première intention de David Brooks est d'excuser moralement la politique agressive d'Israël, qui, en un tournemain, est posé comme “victime des bourgeoisophobes”. Cette posture est doublement risible car Israël, vu d'Europe, n'apparaît nullement comme une citadelle de la bourgeoisie, mais comme un État fortement militarisé, où des ayatollahs se réclamant du sionisme et des colons fondamentalistes sont prêts à tout justifier et entreprendre au nom de textes bibliques vieux de plusieurs millénaires, notamment à rejeter les Palestiniens au-delà du Jourdain ; si un homme politique au pouvoir en Serbie, par ex., proposait de telles mesures, il se retrouverait aussitôt sur la liste noire des criminels de guerre à rechercher pour le Tribunal de La Haye […].

    Il s'agit d'un conflit idéologique et politique

    Brooks ne définit même pas le concept de “bourgeoisie”, de façon à pouvoir l'utiliser à mauvais escient. D'après ses descriptions, l’écœurant magnat du pétrole de la série Dallas, J. R. Ewing, serait la figure idéaltypique du “bourgeois”. Pourtant les choses ne sont pas aussi simples. La victoire de la “bourgeoisie”, à la suite de la Révolution française, signifie, pour être concis, une relève de la garde : ce n'est plus désormais la noblesse héréditaire qui domine mais la noblesse du mérite qui gère les sphères politique et économique. Cette relève de la garde s'est accompagnée de tout un pathos sur la démocratie et les droits de l’homme, ce qui a pour corollaire que la bourgeoisie se déclare la représentante et la défenderesse de revendications générales, d'ordre éthique/moral. Ce n'est pas tant contre ce pathos utilisant les notions de progrès et de liberté que se sont insurgés Balzac, Stendhal et Flaubert, plus simplement, ils voyaient que le processus à l’œuvre en Europe, c'est-à-dire une accumulation toujours plus accrue de capital, rendait ce discours toujours plus creux. L’égoïsme et la morale à deux vitesses de la noblesse, la bourgeoisie ne les a ni éliminés ni dépassés, mais, pire, les a vulgarisés ; le pathos, au départ destiné à véhiculer vers les masses de véritables idéaux, a été instrumentalisé par des malhonnêtes et trahi. La critique mordante de Flaubert n'était ni un snobisme ni une pure esthétique : elle jaillissait d'un vieux fonds éthique, considéré comme “chrétien”.

    Ainsi, cette “bourgeoisophobie” trouverait à s’alimenter tout autant en Europe qu'en Amérique aujourd'hui. Pourtant Brooks affirme qu'un front commence clairement à se dessiner à l'horizon de nos jours : les États-Unis, puissance “bourgeoise”, contre l’Europe, puissance “anti-bourgeoise” (le monde arabe et le reste de la planète restant en dehors de ce clivage). Affirmer pareille dichotomie aujourd'hui est pure déraison. Car le conflit qui oppose les deux entités n'est pas d'ordre moral mais est purement politique et idéologique. Brooks l’admet indirectement quand il explique la distance que prend actuellement l’Europe vis-à-vis des États-Unis en disant que les Européens ne savent plus « ce que c'est, de ressentir une assurance impériale, d'avoir des objectifs audacieux voire eschatologiques ».

    C'est exact. Mais d'une façon autre que ne le croit Brooks. La faiblesse d'action des Européens ne vient pas tant de leurs gènes décadents, mais de l'avance qu'ils ont en matière d'expériences historiques. Le besoin de cultiver des objectifs “eschatologiques” est largement et définitivement satisfait et dépassé, ici en Europe, après les expériences du national-socialisme et du communisme. L’Europe se situe aujourd'hui dans une phase plus avancée de la dépression post-coloniale et post-impériale. D'après la loi historique de l’ascension et du déclin des grandes puissances, les États-Unis finiront, eux aussi, par connaître cette phase de dépression. Si Brooks s'accordait un tantinet de sérénité philosophique et historique, sa vision dichotomique et simpliste s’effondrerait immédiatement. Il comprendrait tout de suite pourquoi le “11 septembre” a certes été pour le reste du monde un grand choc, mais non pas l'expérience unique d'une sorte de réveil quasi religieux. En Europe, en Afrique et en Asie, à rebours des États-Unis, les peuples ont expérimenté bien trop de “11 septembre”, au cours de leur histoire mouvementée. L'esprit missionnaire et universaliste des États-Unis repose sur une sérieuse dose de naïveté et d'ignorance.

    Sur le plan intellectuel, la polémique engagée par Brooks est sans importance aucune. Elle est néanmoins digne d'attention, parce qu'elle nous permet d'entrevoir ce qui se cache dans la chambre secrète, où la puissance américaine puise aujourd'hui ses convictions du moment. Sûr de lui, Brooks écrit : « Sans doute, après le 11 septembre, plus d'Américains s'apercevront qu’il est juste de vivre comme nous vivons, d'être comme nous sommes ». Imaginons, après ces paroles, un monde, tous continents confondus, qui prendrait exemple sur la consommation d'énergie américaine… La catastrophe écologique serait pour demain et non pas pour une date ultérieure et hypothétique… Brooks, sans vouloir le reconnaître, parle le langage de la barbarie planétaire.

    Le nouveau plaidoyer américain contre la diplomatie classique

    Dans un autre passage de son article, Brooks, soi-disant défenseur de l'esprit bourgeois, se démasque et nous apparaît sous les traits d'un Berserker, d’un énergumène, de l'ère pré-bourgeoise : « La diplomatie convient au tempérament du bourgeoisophobe esthétisant, car la diplomatie est formelle, élitaire, civilisée et surtout complexe ». Or les valeurs que Brooks attaque ici, et méprise, sont des valeurs essentiellement bourgeoises. Le monde, que nous suggère Brooks, est en revanche parfaitement unidimensionnel : Saddam Hussein et Arafat doivent disparaître, s'il le faut par la violence, et les États arabes doivent se démocratiser de gré ou de force. Simple question à Brooks : pourquoi les États-Unis n'ont-ils pas imposé par le biais d'une action musclée ce modèle démocratique à leurs alliés arabes corrompus ? Tout simplement parce qu'un régime démocratique en Égypte ou au Koweït n'irait pas dans le sens de leurs intérêts stratégiques. Exiger la démocratie chez les Palestiniens traumatisés ne permet qu'une chose : de faire gagner du temps à Sharon. La “démocratie”, la “morale”, la “bourgeoisie” sont, pour Bush comme pour Brooks, de purs instruments sémantiques et conceptuels pour promouvoir, via le gigantesque appareil médiatique contrôlé par l’Amérique, une politique qui ne repose que sur la force, qui ne sert qu'à "booster" les intérêts égoïstes des États-Unis, excités de surcroît par les fureurs fondamentalistes.

    La critique que Brooks adresse aux Européens, qui refusent aujourd'hui d'agir, et son assertion, affirmée sans appel, qui prétend que cette volonté d'inaction s'enracine tout entière dans un ego mutilé et dépressif, recèle toutefois un authentique noyau de rationalité. Car cette faiblesse mentale, militaire et politique prêtée à l’Europe, l’empêche d'affirmer de manière impavide ses différences de vue et ses divergences d'intérêts avec les États-Unis. Sortir de ce dilemme, implique, pour l'Europe, de ne jamais abandonner son sens des complexités (ndlr : fruits de la croissance organique et de la longue histoire) et de ne pas abdiquer ses scrupules face aux simplismes apocalyptiques et manichéens des Américains, car un tel abandon et une telle abdication ne feraient qu'amplifier la suprématie américaine, déjà écrasante. Par ailleurs, les Européens ne peuvent plus, comme ce fut le cas jusqu'ici, se laisser totalement dominer par les États-Unis et subir un chantage perpétuel, pour les forcer à l’inaction.

    L'objectif stratégique est de paralyser l’Europe totalement

    Une première chose saute aux yeux, dès qu'on évoque ce dernier point : le déficit de confiance en soi, dont les Européens ne cessent de souffrir depuis plusieurs décennies, peut à tout moment se voir renforcer et consolider par une action stratégique et psychologique bien ciblée, venue des États-Unis, quand ceux-ci entendent maintenir l’Europe en état de faiblesse et quand ils ont intérêt à ce que d^es complexes de culpabilité affectent certains Européens, au point de les paralyser entièrement dans leurs actions. Par exemple : les hommes politiques américains ne cessent d’admonester l’Allemagne, de l'inciter à continuer à rejeter et à diaboliser son passé, font importer des produits “culturels” comme le débat sans fin qui ronronne autour des travaux de Goldhagen, des films comme La liste de Schindler ou Le soldat Ryan, quand ils réclament des dommages et intérêts aux firmes allemandes ou quand ils orchestrent, dans la presse américaine, des campagnes systématiques de dénigrement de notre pays, à propos d'un “néo-nazisme”, pourtant très hypothétique, qui relèverait la tête dans toute l'Europe centrale (les faiseurs d'opinion de nos pays prennent allègrement le relais de cette propagande). Toutes ces manœuvres doivent être considérées, puis critiquées et rejetées, car elles sont les éléments moteurs d'une guerre psychologique que mènent sans repos les États-Unis contre l'Allemagne et contre l’Europe.

    Ensuite, deuxième point : cette guerre psychologique, dans laquelle s'insère parfaitement l'article de Brooks dans Die Zeit, ne vise pas l’Allemagne en tant que telle — notre pays est trop petit dans la perspective des Américains, il n'est que quantité négligeable — mais vise toute concentration naturelle de puissance dans le centre de l’Europe et cherche à enrayer le moteur de l'unification européenne. L’objectif stratégique est de paralyser totalement l’Europe. Aucun des pays européens pris isolément ne pourra jamais s'opposer au colosse américain et constituer un contre-poids sérieux — cependant, une Europe unie pourrait parfaitement résister et faire miroiter une alternative. Dans une telle perspective, les querelles d'intérêts en Europe et les petites jalousies intestines de notre sous-continent sont pures mesquineries et reliquats d'un passé bien révolu. La polémique lancée par David Brooks contre l’Europe doit être perçue comme un signal d'alarme par tous les Européens qui veulent œuvrer dans le sens de l'unité.

    ► Doris Neujahr, Au fil de l'épée (supplément au n°56 de NSE), août 2002.

    (article paru dans Junge Freiheit n°29/juillet 2002)

    http://www.archiveseroe.eu/recent/29

  • Le député Poisson a rencontré en Libye "des personnes sans aucune légitimité " selon F. Pucciarelli

  • L’Ukraine sur le chemin du drame yougoslave

    Le peuple ukrainien mérite de régler ses problèmes, lui-même, sans que des acteurs extérieurs viennent ajouter une couche supplémentaire de corruption et de pillage.

    Le Figaro vient de se faire l’écho des déclarations de Petro Porochenko, président de l’Ukraine : il demande la création d’une force de maintien de la paix dans l’est du pays car…. « Poutine veut toute l’Europe ». Par la bouche du président ukrainien, nous apprenons que le but ultime de la Russie est la conquête de l’Europe ! Rien de moins. Et que le scénario est déjà écrit, la mise en bouche serait la Finlande et les pays baltes.

    Heureusement, Super Petro ‘Bros’ Porochenko a vu venir le coup. En revanche, il ne voit pas que le conflit du Donbass est entretenu par des éléments nationalistes qu’il ne contrôle plus.

    Il ne voit pas que son pays connait une vague d’émigration massive des jeunes. Il ne voit pas qu’il a mis son économie à l’arrêt faute d’avoir conquis les marchés européens avant de se séparer du marché russe. Il ne voit pas que les clivages ethniques et religieux deviennent plus importants chaque jour. Il ne voit pas que les régions lassées par la corruption et le pillage orchestré à Kiev par les oligarques veulent de plus en plus leur autonomie. Il ne voit pas que l’Ukraine doit être un pont entre Eurasie et Europe occidentale et non un mur entre ces deux entités.

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