géopolitique - Page 601
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Bernard Lugan :"L'Afrique du Nord est dans une phase d'implosion, d'explosion, de perdition…"
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Fronts du Donbass et de Syrie : deux théâtres d’une même guerre
Dans plusieurs articles et dans deux conférences données pour les « Journées eurasistes », patronnées par Laurent James à Bruxelles puis à Bordeaux, j’ai eu l’occasion de dire et de répéter que ces deux théâtres de guerre sont liés sur le plan stratégique. Je le répéterai ici car la prise de conscience de ces tragiques faits d’actualité peut contribuer à redonner aux Européens (et aux Russes) la conscience d’un destin commun : celui d’une civilisation bicéphale, ottonienne et rurikide en ses premiers fondements, non plus triomphante mais assiégée, martyre, conspuée comme un Heliand non reconnu par les homme triviaux, sans foi ni loi.
Revenons aux deux fronts de la guerre en cours : il serait sot d’imaginer que la situation en Syrie n’a rien à voir avec celle, bloquée, qui afflige les régions de l’Est de l’Ukraine. L’histoire nous enseigne que les deux régions sont des « régions-portails », des « gateway regions » sur les « rimlands » entourant le « heartland », la terre du milieu, dominée par la Russie. La notion géopolitique de « gateway région » ou « région-portail » a été mise en exergue par le stratégiste américain Saul B. Cohen dans plusieurs de ses essais et ouvrages. L’importance d’immobiliser, de détruire ou de bloquer les régions-portail est cruciale pour la stratégie globale actuelle et passée des Etats-Unis puisque celle-ci a toujours consisté à interdire le déploiement de synergies continentales sur la masse territoriale eurasiatique, dans le Vieux Monde ou sur l’Ile-monde du géopolitologue britannique Halford John MacKinder. Cette stratégie globale implique d’empêcher toute coopération sur le long terme entre l’Europe centrale et la Russie. La pratique consiste dès lors à créer artificiellement des conflits dans les régions-portail afin qu’elles ne puissent plus jouer leur rôle d’interface entre grandes régions d’Eurasie. On y créera des turbulences permanentes ou des guerres de longue durée en appuyant indirectement des intermédiaires, des « proxies », dont l’idéologie est toujours farfelue, délirante, criminelle et fanatique. Pendant des décennies, les régions-portail seront inutilisables, ne pourront plus servir à joindre des énergies constructives.
La partie de l’Ukraine située à l’Est de la Crimée a relié jadis l’Europe (représentée par les comptoirs génois et partiellement vénitiens) au reste de l’Asie aux temps de Marco Polo, des grands khans mongols et plus tard encore, bien que dans une moindre mesure. La côte syrienne était la porte d’entrée des longues routes terrestres vers l’Inde et la Chine. La nécessité vitale de contrôler cette voie d’accès a amené l’Europe occidentale à lancer huit croisades durant notre moyen-âge (Spengler nous expliquait toutefois que la notion de « moyen-âge » n’est valide que pour nous).
Les réalités géographiques sont stables et permanentes. Elles seules sont significatives, au-delà des régimes ou des personnalités politiques, des idéologies ou même des religions. Tous les oripeaux idéalistes, utilisés pour susciter des guerres inutiles ou, pour être plus exact et précis, des guerres retardatrices (Carl Schmitt), sont autant de dérivatifs lourds et parasitaires pour aveugler les naïfs. MacKinder a voulu nous l’expliquer dans son livre magistral et plus ou moins oublié aujourd’hui, Democratic Ideals and Realities, qui a connu plusieurs éditions, chaque fois remaniées, entre 1919 et 1947.
Aujourd’hui, si les deux régions-portail en ébullition étaient pacifiées, les puissances économiques situées à l’Est et à l’Ouest de celles-ci, pourraient permettre l’acheminement de biens et de matières premières par voies terrestres, oléoducs et gazoducs, chemins de fer entre l’Asie orientale, l’Iran et l’Europe (dans le cas de la Syrie) et entre la Chine, la Russie et l’Allemagne (dans le cas de l’Ukraine). Ce qui est important aujourd’hui, et donc ne pourrait subir d’entraves artificielles, ce sont les projets postmarxistes et « listiens » de la Chine : elle les a imaginés et a commencé à les mettre en œuvre grâce aux surplus qu’elle a pu engendrer en devenant le principal atelier du monde. Elle envisage de les réaliser dans le cadre des BRICS et/ou du Groupe de Shanghai, avec l’assentiment de la Russie et du Kazakhstan.
Je parle ici très spécifiquement de projets « listiens » dans le cadre de cette grande organisation continentale car Friedrich List fut le principal théoricien du développement dans l’histoire du monde. Il demeure un classique de la pensée politique concrète et reste d’une grande actualité. Il ne faut jamais oublier que List impulsa le développement des chemins de fer dans l’Allemagne non encore industrialisée de la première moitié du 19ème siècle, initiative qui a permis l’unification territoriale des Etats allemands (du Zollverein à la proclamation du II° Reich à Versailles en 1871) et leur industrialisation fulgurante. Sans List, personne n’aurait jamais parlé d’une puissance allemande, politique et économique. Ce fut aussi List qui dressa les plans du creusement de canaux économico-stratégiques aux Etats-Unis (il fut fait citoyen américain), de façon à relier les régions des Grands Lacs aux ports de la côte est. En Allemagne encore, il propose aux cercles d’avant-garde politique, qui ne souhaitaient pas végéter dans l’aimable désordre de la Kleinstaaterei, de relier par canaux les bassins fluviaux de la Vistule à la Meuse dans la plaine nord-européenne alors dominée par la Prusse. Sans le génie de List, personne n’aurait jamais pu parler de la puissance agricole globale des Etats-Unis : en effet, l’Etat américain n’aurait jamais pu exploiter correctement le « wheat belt », la « ceinture de blé », du Middle West sans l’existence précoce d’un moyen de transport de masse vers les ports de l’Atlantique. De plus, l’approvisionnement aisé des grandes villes de la côte atlantique a permis d’attirer une immigration de grande ampleur venue d’Europe. Le ravitaillement était assuré.
Selon List, qui songeait en termes de multipolarité continentale et favorisait les projets d’unification pacifiques sous l’égide du développement technologique, le rôle de l’Etat est justement de soutenir et de subventionner les moyens de communication pour susciter le développement de forces créatrices, industrielles, techniques et privées, appelées à croître. En ce sens, Joseph Schumpeter est son disciple. List appartient donc à une école libérale constructive, non handicapée par un fatras de notions idéologiques nauséeuses, présentées comme eudémonistes. Il est la figure de proue d’une école pragmatique efficace et non stupidement conservatrice de statu quo handicapants, qui a pu, dans le cadre des Lumières actives et non des Lumières bavardes, rejeter les aspects négatifs de l’idéologie libérale vulgaire qui oblitère l’Europe et l’eurocratisme aujourd’hui.
Les pionniers chinois du développement de l’Empire du Milieu se réclamaient de List, à la fin de l’ère impériale moribonde à la fin des années 1890 et aux débuts du défi lancé par les Républicains nationalistes de Sun Yatsen (qui réussit sa révolution en 1911). List a eu beaucoup de disciples chinois. Après les crises subies par la Chine au cours de la première moitié du 20ème siècle, les guerres civiles, les troubles provoqués par les « warlords » en lutte les uns contre les autres, l’occupation japonaise, l’ère communiste et la révolution culturelle, la Chine a décidé de se débarrasser tacitement du marxisme de l’époque maoïste, sans faire trop de tapage pour ne pas ameuter les masses auparavant conditionnées et les membres du parti. Cette « dé-marxisation » silencieuse est en fait une redécouverte de List et de ses disciples actuels, des plans qu’ils ont pensés et qui ressemblent à ceux que le maître initial avait forgés pour l’Allemagne ou pour les Etats-Unis.
Ces plans ont donné la puissance économique, industrielle et agricole à ces deux pays. Les divagations idéologiques actuelles créent la confusion et font émerger des conflits empêchant l’éclosion et la mise en œuvre de développements utiles dans le domaine des communications, dont l’humanité toute entière pourrait bénéficier. C’est une politique belliciste et retardatrice (Carl Schmitt) qui a provoqué les guerres horribles et inutiles de Syrie et du Donbass. Et ces conflits pourraient, on l’imagine bien, être rapidement étendu au Caucase (Tchétchénie, Daghestan, Ossétie), aux provinces de l’Est de la Turquie (les Kurdes contre l’établissement turc), bloquant pour de longues décennies toute possibilité d’étendre les voies de communication ferroviaires, les oléoducs et gazoducs et les routes terrestres.
Robert Steuckers.
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Phillip Blond : « Jamais la mondialisation n’avait connu un tel rejet dans les urnes »
Après le Brexit, le penseur britannique, Philipp Blond, a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. Selon le « Michéa anglo-saxon », cette victoire est l’expression du divorce entre les bobos et les classes populaires à l’œuvre dans l’ensemble du monde occidental.
Êtes-vous surpris par la victoire du Brexit ? Que révèle-t-elle selon vous ?
Cette victoire n’a pour moi rien d’inattendu ; elle est le résultat de tendances de fond qui affectent différentes couches du peuple britannique. En leur permettant de se fédérer, le référendum a été pour ces groupes l’occasion d’un contrecoup décisif.
Je pense en effet que nous sommes en train de passer d’une société où les deux tiers de la population environ s’estimaient satisfaites de leur sort, à un monde dans lequel ceci n’est plus vrai que pour un tiers de la population.
Dit autrement, le vote en faveur du Brexit exprime le plus grand rejet de la mondialisation qu’ait connu dans les urnes le monde occidental. Les bénéficiaires de la mondialisation, tous ceux qui culturellement comme financièrement se trouvent en phase avec le nouvel ordre du monde, sont désormais minoritaires dans la société.
Cette révolte contre la mondialisation ne regroupe pas seulement les catégories sociales les plus défavorisées. On y distingue aussi une population plutôt aisée, composée pour l’essentiel de personnes âgées vivant en province et qui se sentent culturellement menacés par l’immigration. Cette même population a le sentiment que le système de valeurs qui a historiquement caractérisé l’Angleterre - sans doute l’un des plus influents et des précieux dans le monde - est aujourd’hui remis en cause par l’arrivée d’une population qui lui est indifférente voire dans certains cas, carrément hostile, et que la Grande-Bretagne a abdiqué sa souveraineté face à une puissance étrangère en adhérant à l’Union Européenne. [....]
La suite Le Figaro.vox
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Phillip-Blond-Jamais-la
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Le Hezbollah assène un coup dur à Daech au Liban
Après l'attentat terroriste contre le village frontalier d'al-Qaa à l'Est du Liban, la riposte du Hezbollah ne s'est pas fait attendre.
Ce samedi, un groupe de combattants de la résistance islamique a réussi à s'infiltrer dans la région de Mira-Faykha, sous le contrôle du groupe terroriste dans le jurd d'al-Qaa proche d'Aarsal.
Une fois arrivés à proximité du siège du commandement militaire de Daech, les combattants ont lancé une roquette téléguidée à courte distance. S'en est suivi une autre roquette qui a frappé de plein fouet une deuxième maison proche.
Parmi les morts dans cette opération figure le commandant militaire de Daech, Abou Khattab, chargé des attaques à Mira-Faykha, et du groupe des kamikazes dans la région de Mira-Martbiya.
Abou Khattab a pris part à plusieurs attaques contre l'armée syrienne à Qousseir, Joussieh, et au Qalamoun de l'Est, et aux attentats contre les positions de l'armée libanaise dans le jurd de Ras-Baalback-alQaa-Aarsal. Parmi ces attaques, on rappelle celle lors de laquelle des militaires libanais ont été enlevés et tués.
Dans son dernier discours vendredi, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a promis de protéger les habitants d'al-Qaa ainsi que toute la région au Nord-Est du Liban.al manar :: lien
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Poutine: La Syrie est l’épicentre de la lutte contre le terrorisme
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que "la Syrie est l’épicentre de la lutte contre le terrorisme" ajoutant que " la fin du conflit en Syrie est encore loin" ont rapporté les médias russes.
S'exprimant, lors de la réunion des ambassadeurs de Russie dans le ministère russe de la Défense, Poutine a déclaré que "les terroristes cherchaient à s'emparer d'armes chimiques et qu'il était difficile de prédire quelle cible ils allaient frapper la prochaine fois".
Et de poursuivre : "La Syrie est l’épicentre de la lutte contre le terrorisme. Je n'exagérerais pas si je disais que l'avenir du Proche-Orient dépend du destin de ce pays. L'issue de la guerre contre Daech se décide sur le sol syrien. Les terroristes et extrémistes de toutes sortes se sont rassemblés sous la bannière de Daech, ils sont réunis par leur aspiration commune à prendre le contrôle de tout le monde islamique".
"Bien que la fin du conflit en Syrie soit encore loin, l'expérience de ces derniers mois dans ce pays a démontré que la création d’un front antiterroriste commun, mainte fois prôné par la Russie, permettrait de faire face aux dangers, au terrorisme et aux autres défis qu'affronte l'humanité", a souligné Poutine.
Poutine a remercié les militaires russes "qui avaient fait tout leur possible pour faire reculer les terroristes" et les avaient empêchés d'intervenir dans les affaires intérieures de la Syrie. Le président a en outre souligné que les militaires russes avaient beaucoup contribué à la préservation de l'indépendance de l'Etat syrien.
Le potentiel de conflit dans le monde ne cesse de croître
Pour ce qui est de la situation en Europe, Poutine a estimé que "le potentiel de conflit dans le monde ne cesse de croître et que les risques touchent de nouvelles régions".
"Le potentiel de conflit augmente, les risques dans le domaine de la sécurité économique et humanitaire ne faiblissent pas mais au contraire se multiplient et englobent de nouvelles régions du monde. Je suis persuadé qu'on peut éviter des perturbations dangereuses et un développement incontrôlable de la situation seulement par la voie du dialogue et la coopération", a souligné Vladimir Poutine.
Et d'ajouter : "L'Otan fait des pas réels de confrontation à l'égard de la Russie. L'Alliance renforce ses positions près des frontières russes ce qui vise à ébranler la parité militaire".
"Nous sommes souvent accusés d'entreprendre des activités militaires. Où? Sur notre propre territoire? Et tout ce qui est déployé près de nos frontières est biennormal", a martelé Poutine.
"En Pologne et dans les Pays baltes, des forces d'action rapide sont déployées, des dépôts d'armes offensives sont réapprovisionnés. Tout cela vise à ébranler la parité militaire qui se formait depuis des dizaines d'années", a-t-il ajouté.al manar :: lien
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Mathieu Slama : « Le grand drame de la modernité »
Mathieu Slama, essayiste, vient de publier son premier livre : La guerre des mondes : réflexions sur la croisade idéologique de Poutine contre l’Occident. Nous publions d'autant plus volontiers l'entretien qu'il vient de donner à Boulevard Voltaire [23.06] qu'il y exprime des idées tout à fait essentielles qui sont nôtres et qu'en peu de mots il définit la nature de l'affrontement entre la modernité et la tradition. Soit, « deux grandes visions du monde concurrentes : le monde libéral d’un côté, exaltant l’individu et son émancipation ; et le monde de la tradition, exaltant la communauté et l’enracinement. » Qu'on veuille bien lire cet entretien et l'on comprendra davantage encore pourquoi nous avons écrit le 27 mai dernier, à propos de son premier livre : « Nous prévenons les lecteurs de Lafautearousseau; ces réflexions sont importantes. Il faudra être attentifs désormais aux publications de Mathieu Slama ! ». Nous confirmons. LFAR
Vous parlez d’une croisade de Moscou contre l’Occident, mais l’offensive n’est-elle pas plutôt menée par les États-Unis, Poutine se bornant à défendre les traditions ?
Il y a sans doute une part de provocation dans le choix du mot « croisade », mais aussi deux raisons essentielles : d’abord, Poutine lui-même a décidé, depuis quelques années, de s’attaquer frontalement au modèle libéral des sociétés occidentales. Non seulement il défend les valeurs traditionnelles de la Russie, mais il s’en prend explicitement aux pays euro-atlantiques, et à l’Europe tout particulièrement, qu’il accuse de rejeter ses racines et de tomber dans le « primitivisme », au mépris des « valeurs spirituelles de l’humanité ». Ensuite, le mot « croisade » contient une dimension éminemment religieuse, et il se trouve que c’est aussi sur ce terrain que Poutine s’en prend à l’Occident. Défendant « les valeurs de la famille traditionnelle, de la vie humaine authentique, y compris de la vie religieuse des individus », il s’est attaqué à plusieurs reprises à la conception européenne de la laïcité. On connaît aussi sa proximité affichée avec l’Église orthodoxe, qu’il lie étroitement, dans ses discours, au destin national de la Russie.
Voici l’intuition de mon livre : ce qui se joue dans le conflit entre Poutine et les pays occidentaux est bien plus fondamental qu’un simple conflit d’intérêts sur les dossiers syrien ou ukrainien. Il y a, en arrière-plan de tout cela, le retour d’un vieil affrontement entre deux grandes visions du monde concurrentes : le monde libéral d’un côté, exaltant l’individu et son émancipation ; et le monde de la tradition, exaltant la communauté et l’enracinement.
Vous présentez Poutine comme une personnalité attachée à l’égalité entre les nations. Mais est-il vraiment cet apôtre du droit international et de la non-ingérence ? Nous pensons à la Géorgie, à l’Ukraine. Stratégie rhétorique ?
Un des mots les plus souvent utilisés par Poutine est « diversité du monde ». Dans son discours, l’Occident se rend coupable de vouloir modeler le monde à son image. Il y a là un argument essentiel qu’il faut entendre (stratégie rhétorique ou non) : l’Occident est persuadé que son modèle libéral est applicable au monde entier. Il suffit de feuilleter les reportages dans les médias français sur l’Iran, par exemple : on célèbre ce pays parce qu’il s’occidentalise ! Mais on crie à l’obscurantisme dès qu’il s’agit d’évoquer ses composantes traditionnelles. C’est tout le paradoxe de nos sociétés libérales : nous exaltons l’Autre mais ce n’est que pour annihiler son altérité. Il y a, dans cet universalisme occidental, un mélange d’incompréhension et de mépris. Cet universalisme est aussi dangereux quand il se transforme en action extérieure (cf. les ingérences occidentales catastrophiques au Moyen-Orient).
En revanche, il est exact que Poutine ne s’applique pas forcément cette règle de non-ingérence. Poutine n’est pas un saint : il y a, chez lui, une ambition impériale, liée à une volonté de protéger les intérêts stratégiques de la Russie face à une Amérique agressive et intrusive. Comme le disait Soljenitsyne, qui s’inquiétait du renouveau impérialiste russe, plutôt que de chercher à s’étendre, la Russie devrait plutôt s’attacher à conserver l’âme du territoire qu’il lui reste.
Faisant l’éloge de l’enracinement, vous prenez l’exemple de Bilbo, un Hobbit frileux à l’idée de quitter sa terre natale pour partir à l’aventure. Attachement que vous qualifiez de « noble ». Or, il me semble plutôt que les Hobbits incarnent cette prudence petite-bourgeoise, aux antipodes de la vraie noblesse qui est lutte pour la vie, mépris du confort matériel et passion pour les équipées lointaines.
Pour illustrer les limites du modèle libéral occidental, j’évoque, en effet, la belle parabole de Tolkien sur le combat de plusieurs communautés fictives qui luttent pour leur survie face à un ennemi technicien et guerrier. Les Hobbits sont des personnages intéressants car ils vivent en vase clos, selon des rites traditionnels immémoriaux. Ils partent à l’aventure à contrecœur, ayant sans cesse la nostalgie de leur terre durant leur voyage. C’est cette nostalgie que je trouve formidable, parce qu’elle représente tout ce que nous avons perdu en Occident. Le rapport à la terre, au lieu, comme disait Levinas, le sens de la mesure, la perpétuation de vieilles traditions qui donnent un sens à notre existence : tout cela ne veut plus rien dire pour nous autres Occidentaux. Les Européens ne comprennent plus qu’un seul langage, celui des libertés individuelles. C’est cela, le grand drame de la modernité.
Entretien réalisé par Romain d’Aspremont
Mathieu Slama Essayiste
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ZOOM - Alexandre Latsa :"Je crois au renouveau de la Russie"
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La stratégie du chaos : le mode opératoire des mondialistes
En évoquant à propos du Brexit, « la stratégie du chaos« , la présidente du Front national, Marine Le Pen, a parfaitement compris que les dirigeants actuels de l’Union européenne, la hargne au cœur, vont tenter de tout faire pour que les Anglais payent très chèrement leur audace de sortir de l’UE et rendre leur divorce le plus douloureux possible. Ils veulent déjà démontrer aux autres peuples, pour qu’ils ne puissent plus jamais envisager la moindre sortie, que l’on ne peut quitter l’UE sans dommages et intérêts. Mais ce pari est risqué et jouer avec la chaos pourrait avoir l’effet contraire… Dur, dur, d’être euro béat, aujourd’hui !
Sidérés, vexés, ayant reçu une gifle magistrale, le ressentiment des gouvernants européistes est d’autant plus grand qu’ils ne croyaient pas vraiment à la possibilité de voir le peuple britannique voter à 52 % pour un « out ». Jusqu’au dernier moment, tous les sondages faisaient croire, dans les mêmes proportions, l’inverse. Grosse déception ! Le décalage de plus en plus profond, qui se creuse entre les élites et les peuples, se vérifie encore une fois. Les résultats confirment ce fossé : à part, Londres, L’Écosse et l’Irlande du Nord, qui ont voté pour le maintien dans l’UE, toute l’Angleterre a voté contre. C’est dans les secteurs les plus populaires ou les endroits les plus oubliés, que le « out » obtient les plus gros pourcentages ; neuf secteurs (anciens bastions de gauche) ont voté pour la sortie de l’UE, à plus de 70 % ! Même en périphérie de Londres, comme à Thurrock, avec 72 % !
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Le drapeau irakien flotte sur toute la ville de Falloujah
Le commandant général des forces armées irakiennes Haydar Abadi a annoncé dimanche la libération totale de la ville de Falloujah et hissé le drapeau irakien sur les bâtiments de la ville, promettant de libérer « prochainement » la ville de Mossoul.
Dans un discours télévisé, retransmis par le site Sumaria news, Abadi a félicité devant des dizaines de combattants irakiens le grand exploit « survenu malgré les campagnes mensongères visant à freiner l’avancée de nos forces. La victoire a été enfin réalisée ».
« Pas de place à Daech en Irak, nous allons les pourchasser partout. Nos forces héroïques ont libéré Falloujah et vont libérer prochainement Mossoul. Cette victoire réconforte tous les Irakiens. Nous appelons le peuple à descendre dans toutes les rues du pays pour fêter cette victoire », a-t-il dit.
Et de poursuivre : « Nous n’allons pas permettre aux politiciens de même esprit que Daech de détruire l’homme, les villes et les infrastructures du pays ».
Abadi a par ailleurs appelé les Irakiens à une réconciliation sociétale qui favorise la coexistence entre les différentes composantes du peuple irakien, rappelant que Daech n’a pas distingué dans ses attaques entre sunnites, chiites ou chrétiens.
Libération du dernier quartier de Falloujah
Les derniers combats à Falloujah ont commencé dès les premières heures du matin. Les forces irakiennes, soutenues par les avions irakiens, ont réussi à libérer le village al-Joulane, le dernier bastion de Daech à Falloujah.
Des voitures appartenant aux miliciens de Daech et portant des plaques immatriculées saoudiennes et qataries ont été retrouvées.
Selon le correspondant de la chaine de télévision iranienne arabophone alAlam, les soldats irakiens pourchassent les derniers terroristes de Daech, retranchés dans les ruelles et les quartiers. « En général, la situation est calme. Des citoyens ont fêté cette victoire des forces irakiennes alors que les corps des miliciens tués de Daech jonchaient les rues », a-t-il rapporté.
Actuellement, les forces irakiennes sont déployées dans toutes les régions libérées alors que la région du quartier Andalous a été complètement sécurisée.
De même source on indique que les miliciens qui ont fui via l’Euphrate ont été la cible des hélicoptères irakiens qui ont éliminé un grand nombre d’eux, dont des dirigeants.
Les forces irakiennes ont par ailleurs saisi d’énormes quantités d’informations et de noms de dirigeants de Daech, de nationalité arabe et occidentale. De grosses quantités d’armes et de munitions ont été aussi retrouvées dans un dépôt par les soldats irakiens dans la ville.Source: Alalam et Sumaria news : al manar :: lien
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Les mondialistes perdront par déni d’humanité…
Au-delà du Brexit, ce référendum marque un coup d’arrêt sur 40 ans de manipulation mondialiste.
Les gratte-ciel continuent à tanguer depuis l’onde de choc du Brexit. Pour la première fois, les élites politiques, culturelles, financières et médiatiques ont conscience qu’elles peuvent perdre. Cependant, et au lieu de se remettre en cause et de tirer les leçons de leur échec, les mondialistes ressemblent à des enfants capricieux privés de dessert. Depuis vendredi, certains tapent du clic sur la table afin d’exiger un nouveau référendum. Pour eux, la démocratie est censée être du côté des gentils — ce qu’ils sont persuadés d’être —, et le gentil, eh bien, ça gagne toujours à la fin ! D’autres, souvent jeunes, déversent leur mépris sur ces « vieux » qui ont majoritairement voté pour le Brexit, et aimeraient qu’ils se voient retirer leur droit de vote. Face à la beauté et la dignité de ce que « la citoyenneté européenne » a réussi à produire, on ne peut être qu’admiratif et envieux…