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géopolitique - Page 604

  • Invincibilité de l’armée américaine : réalité ou illusion ?

    Depuis le milieu du XXème siècle, l’armée américaine affirme sa toute-puissance à travers le monde, jouant les gendarmes loin de ses frontières avec force de déploiements spectaculaires, de grands discours dont certains se sont révélés de la pure désinformation (vous avez dit « armes de destruction massive » ?) et d’imagerie héroïque hollywoodienne.

    Seulement voilà… Sur les 50 dernières années, l’armée américaine ne s’est frottée qu’à des pays peu développés. De plus, on ne peut pas dire que ses interventions au Viet Nam, en Irak ou en Afghanistan ne se soient traduites par des victoires éclatantes œuvrant pour la paix et la stabilité du monde…

    La situation géopolitique aujourd’hui engendrée par la crise de l’Ukraine est tout à fait différente : par sa volonté de rallier à l’atlantisme des pays pouvant être considérés à certains égards (historiques, géographiques, culturels…) comme faisant partie de la sphère d’influence de la Russie, Les Etats-Unis se retrouvent confrontés en direct à une armée puissante et moderne, en tout point égale à la sienne.

    Tout d’abord commençons par nous poser la question suivante : comment, en tant qu’européen, devons apprécier le déploiement des forces américaines en Europe de l’est ?

    • Batteries de missiles anti-aériens en Pologne et en Tchéquie (un Cuba à l’envers !) : le peuple européen a-t-il été consulté, informé ?
    • Déploiement de la Navy en Mer Noire : ont-ils droit d’y être ? Quid de la convention de Montreux[1] ? La Turquie répond-elle à ses obligations dans le contrôle du détroit des Dardanelles ?

    Réponse : Non, non et non…

    Difficile pour les vulgum pecus que nous sommes de juger si tout ce qui se passe est dans l’intérêt de l’Europe tant il parait évident que nous subissons une remarquable non-information pour ne pas dire désinformation…

    Je vous livre mon ressenti : c’est précisément parce que de toute évidence nous ne sommes pas informés qu’il y a tout lieu de s’inquiéter…

    A présent, posons-nous la deuxième question : combien de temps un porte-avions US et sa flotte d’accompagnement pourraient-ils survivre dans une bataille contre une vraie armée (au hasard, les russes) ?

    Retour dans les années 1970. L’amiral Rickover, le père de la marine nucléaire, dut précisément répondre, devant le Sénat, à cette question. Sa réponse a causé une vive désillusion :

    « Deux ou trois jours avant qu’ils ne coulent, peut-être une semaine s’ils restent au port».

    Quel serait la réponse aujourd’hui ? La même !

    Plusieurs évènements récents viennent étayer cette réponse pouvant paraître de prime abord surréaliste.

    Première alerte en octobre 2000 en mer du Japon: une paire d'avions de chasse russes a fait au moins trois passages à grande vitesse au-dessus du porte-avions américain USS Kitty Hawk qui mit plus d’une demi-heure pour faire enfin décoller 1 intercepteur (pour 85 avions à bord) !

    Deuxième alerte en avril 2014 : en Mer Noire cette fois, le destroyer ultra-moderne USS Donald Cook a été paralysé par un seul avion SU-24 russe.

    Le destroyer américain est équipé du système de combat Aegis le plus avancé, un des systèmes d’armes navales qui assurent la détection, le suivi et la destruction de plusieurs  cibles en même temps. L’USS Donald Cook est aussi équipé de quatre grands radars, dont la puissance est comparable à celle de plusieurs stations. Pour sa protection, il transporte plus de 50 missiles anti-aériens de divers types.

    Le petit Sukhoi n’était pas armé, mais équipé avec le dernier appareil de la guerre électronique, appelé Khibiny.

    Lorsque le SU-24 s’est approché du destroyer, tous les systèmes de radar et de contrôle, les transferts d’information, etc., de l’USS Donald Cook ont été soudainement paralysés par Khibiny. En d’autres termes, le système Aegis apparemment supérieur était complètement hors-service.

    Par la suite, le SU-24 a simulé des attaques de missiles à basse altitude sur l’USS Donald Cook aveugle et sourd (imaginer le plaisir des deux pilotes russes !).

    Après cet incident, l’USS Donald Cook a choisi de rentrer immédiatement et à pleine vitesse vers son port d’attache en Roumanie, où 27 membres de l’équipage, en état de choc, ont démissionné du service actif.

    Troisième alerte et cette fois cocorico : en mars 2015, le sous-marin d’attaque français « Saphir » participe au large des côtes de la Floride à un exercice avec un groupe aéronaval de la Navy.

    Après avoir brillamment joué le rôle de l’allié en protégeant la belle flotte américaine, notre fier équipage de 70 hommes reçoit la mission de prendre le rôle du méchant.

    « Le Saphir s'est glissé discrètement au cœur de l'écran formé par les frégates américaines protégeant le porte-avions, tout en évitant la contre-détection des moyens aériens omniprésents » explique la Marine. Lorsque l'ordre d'ouvrir le feu a été donné, le SNA[2] était en position idéale pour envoyer par le fond non seulement l'USS Theodore Roosevelt (qui a pris depuis la relève d'un autre porte-avions dans le golfe Arabo Persique afin de combattre Daech) mais aussi une bonne partie de la flotte l’accompagnant !!

    Rappelons que le Saphir a été mis à l’eau en 1984 : pas mal pour un vétéran de plus de 30 ans d’âge. Alors imaginez ce qu’il en serait avec un sous-marin russe dernière génération !!...

    Quatrième alerte : Su-24 Khibiny versus AEGIS acte 2 ! Toujours en Mer Noire, le 30 mai 2015, a eu lieu un premier « incident » entre une frégate lance-missiles équipée du système de défense aérienne AEGIS, le USS Ross et « des » (nombre non précisé) Su-24 russes.

    Les avions venaient d’une base côtière pour effectuer une démonstration d’interdiction, parce que le commandement russe estimait que le USS Ross suivait un cap qui allait le faire pénétrer dans les eaux territoriales russes. (Deux « incidents » impliquant les mêmes types d’avion russe et le même navire, cette fois accompagné d’un navire de guerre ukrainien, ont eu lieu le 31 mai et le 1er juin.) Les Russes ont affirmé qu'ils avaient forcé la frégate à changer de route, l'US Navy a affirmé qu'il n'en fut rien simplement parce que le USS Ross ne fonçait pas du tout vers les côtes russes…

    Ces deux incidents à un an d’intervalle ont donné lieu à des déclarations officielles de la part des américains dont l’abondance (allant même jusqu’à diffuser les images des passages des SU-24 en mai-juin 2015[3]) en dit long sur la volonté d’en minimiser l’importance…

    Tout cela pour dire ce qui est malheureusement une évidence. Notre civilisation occidentale et plus particulièrement européenne, durement éprouvée par des siècles de guerre, se berce de l’illusion qu’il est possible de gagner une guerre du seul fait de sa supériorité technique et technologique et ce sans perdre une âme. Le symbole de cette illusion est le développement des drones…

    Lorsque l’ennemi est prétendument faible et donc menant une guerre asymétrique, comme aujourd’hui Daech, seules des troupes au sol, bien sûr avec l’appui des technologies, peuvent en venir à bout. Mais alors il faut en accepter le coût humain. Les politiques qui nous gouvernent, tout à leur réélection, sont incapables de prendre une telle si terrible décision. Peut-on leur en vouloir ?

    Lorsque l’ennemi est « symétrique », il ne peut y avoir de vainqueur : les technologies se neutralisent d’autant plus facilement qu’elles sont sophistiquées.

    Il est temps que les Russes et les Américains arrêtent de jouer au chat et à la souris à notre porte…

    …et que les européens clament enfin à l’unisson une troisième voie posant l’équilibre qu’elle souhaite pour demain.

    Arnaud de Lamberticourt


    [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Montreux Selon la Convention de Montreux, les navires de guerre des États qui ne sont pas riverains de la mer Noire sont autorisés à rester dans celle-ci pour un maximum de 21 jours et pour un tonnage maximum de 30 000 tonnes (un seul porte-avions, c’est déjà 100 000 tonnes !)… La question se pose pour le conflit avec l’Ukraine comme elle s’était déjà posée pour le conflit avec la Géorgie. 

    [2] SNA : Sous-marin Nucléaire d’Attaque

  • Syrie : l’aviation française a frappé L’État Islamique

    Les Rafale de l’armée de l’Air française ont frappé des sanctuaires de Daesh, a annoncé un communiqué de l’Élysée. « Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu », ajoute la présidence.

    La France « a frappé en Syrie », a annoncé la présidence de la République ce dimanche dans un communiqué officiel. « Nos forces ont atteint leurs objectifs », a ajouté le chef de l’Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes civiles.

    Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition.

    Décryptage : la France a demandé aux États-Unis la permission de lancer ses raids.
    Dans la matinée, Manuel Valls a précisé que ces frappes ont été menées contre « les sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France ».

    Nous frappons Daech en Syrie, car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires, a poursuivi Manuel Valls. Nous agissons en légitime défense.

    Le Premier ministre ne précise pas comment les reconnaissances aériennes qui ont servi de « préalable » à ces frappes – selon la communication officielle — ont permis de déterminer que les terroristes formés dans ces camps d’entraînement visaient spécifiquement la France. Il s’agit donc soit de frappes décidées sur la foi de renseignement humain… soit d’une action décidée sur des motifs plus politiques que militaires.
    L’annonce intervient opportunément à la veille de l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de l’ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur. Il s’agit de marquer des points et d’affirmer le rôle de la France alors que, sur le dossier syrien, celle-ci se trouve de plus en plus isolée sur le plan diplomatique.
    Angela Merkel a rejoint le camp de ceux qui prônent un dialogue avec Bachar el-Assad pour combattre Daesh, aux côtés de la Russie. Même les États-Unis semblent peu à peu accepter cette idée.
    François Hollande maintient de son côté le cap -pour une fois…- du ni-ni (ni l’État islamique, ni Assad)

    Plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève. La France y est engagée.

    explique le communiqué élyséen, se gardant bien de définir ce qu’est « l’opposition modérée » en Syrie, à peu près aussi facile à trouver que le dahu dans les Alpes ou le Yéti dans l’Himalaya. Pas très grave, car vu le climat entre la France et la Russie, il est peu probable que Poutine fasse rentrer Hollande dans le jeu d’une solution au conflit. Moscou a fait une croix sur Hollande, régulièrement humilié sur la scène internationale, trop souvent accusé d’être le toutou des Américains. Une opération de communication qui risque de se retourner contre la France ? Probablement…

    http://fr.novopress.info/

  • Coordination contre l'EI : les Etats-Unis d'accord avec la Russie

    Début d'après-midi : "Poutine veut une coordination face l'EI"

    "Le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il cherchait à mettre en place avec les pays de la région un "cadre de coordination" afin de combattre les jihadistes du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie".

    Fin de journée : "Kerry appelle à une coordination face à Daech"

    "Il est capital de coordonner l'ensemble des efforts de lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI) au Proche-Orient, ce qui n'est pas encore le cas actuellement, a déclaré dimanche le secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

    "Je crois que l'enjeu crucial, c'est que l'ensemble des efforts soient coordonnés. Ce n'est pas le cas actuellement. Je pense que nous devons réfléchir à la manière dont nous allons continuer".

    Lahire

  • Les USA en Ukraine pour apprendre à "combattre la Russie"

    Le président ukrainien a annoncé l'arrivée en novembre prochain d'instructeurs américains afin de coopérer avec les forces spéciales ukrainiennes et d'apprendre à combattre la Russie.

    Doctrine militaire: Kiev désigne la Russie comme son principal ennemi

    En visite à New York pour participer à la 70e session de l'Assemblée générale de l'Onu, Piotr Porochenko a qualifié "d'échange mutuellement avantageux" la présence en Ukraine des instructeurs américains qui entraînent les soldats de la Garde nationale ukrainienne.

    "Non seulement les Ukrainiens sont-ils intéressés à apprendre la façon dont on se bat chez les partenaires américains, mais il est tout aussi intéressant pour les Américains d'apprendre à combattre la Russie ", a déclaré M.Porochenko lors de sa rencontre avec les représentants de la diaspora ukrainienne aux Etats-Unis.

    Outre les Etats-Unis, la Pologne, le Canada et le Royaume-Uni ont aussi pris la décision d'envoyer des instructeurs militaires en Ukraine. Les instructeurs américains y sont depuis avril dernier.

    Kiev a adopté jeudi dernier une nouvelle doctrine militaire où la Russie est considérée comme un "ennemi militaire" de l'Ukraine. La nouvelle doctrine militaire exprime également la nécessité de préparer l'Ukraine à sa défense et de restaurer la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays.

    http://fr.sputniknews.com/international/20150927/1018423390/porochenko-usa-instructeurs.html#ixzz3myMXqxZx

  • Route des épices et conquête du Pacifique

    Recension : Carlos Canales y Miguel del Rey, Naves negras – La Ruta de las especias, EDAF (http://www.edaf.net – edaf@edaf.net ), Madrid, 2015.
    La collection historique EDAF, publiée en Espagne, est remarquable à plus d’un titre. Elle se focalise essentiellement sur l’histoire militaire espagnole depuis les Celtibères. Le dernier volume paru est consacré tout à la fois à la recherche tâtonnante et épique des meilleures routes pour obtenir les épices si convoitées, quand l’Europe était bloquée en Méditerranée par le verrou ottoman, installé surtout depuis la conquête de Constantinople en 1453. L’Europe, acculée par la pression turque, risquait d’étouffer, dos à l’Atlantique alors res nullius, et se trouvait donc devant une nécessité impérieuse : renouer commercialement avec les Indes et la Chine, alors principales créatrices de richesses, soit en faisant sauter le verrou ottoman (opération impossible à l’époque), soit en contournant l’Afrique (le projet portugais), soit en dégageant la Volga de l’étau des Tatars islamisés (l’option russe), soit en voguant vers la Chine par l’Ouest (le projet de Colomb). Ce sont les deux projets ibériques qui obtiendront le plus retentissant succès, bien que les efforts russes en direction de la Caspienne n’aient pas été vains. Les Portugais et les Espagnols contourneront l’Afrique en direction de l’Océan Indien prenant ainsi les Ottomans à revers qui riposteront en conquérant le Levant, la Mésopotamie et l’Egypte.
    Colomb, en voulant aller au Cathay (Chine) et aux Indes des épices par les voies maritimes de l’Ouest atlantique, croyait à la véracité des calculs faux d’un géographe et cartographe italien, Toscanelli, qui, en 1474, avait dessiné une carte où l’île de « Cippangu », soit le Japon, se trouvait à hauteur du Mexique et le Cathay au large de la Californie. Toscanelli, inspiré par Eratosthène, imaginait que la Terre avait une circonférence de 29.000 km, alors que le chiffre exact est de 40.000 km. Entre les côtes portugaises et l’hypothétique emplacement de Cippangu, il n’y avait donc pas une distance maritime facilement franchissable mais d’abord la colossale barrière d’un Nouveau monde américain, s’étendant de l’Arctique à l’Antarctique, et, derrière elle, une immense « Mer du Sud », l’Océan Pacifique. L’ouvrage très documenté et richement illustré de nos deux auteurs raconte l’histoire héroïque de la conquête du Pacifique par les forces ibériques, à commencer par la recherche d’un passage à travers l’immense barrière américaine lors de l’expédition de Magellan.
    Cette expédition inaugure la conquête du Pacifique, gigantesque espace maritime, que n’avaient même pas deviné les plus méticuleux des cartographes prédécesseurs de Mercator, dont la maîtrise, on le verra, assure la domination mondiale. En s’installant aux Philippines, les Espagnols tiennent en échec les marins chinois et japonais et deviennent les premiers Européens à dominer cet immense espace maritime qui leur sera successivement contesté par les puissances protestantes (Hollande et Angleterre) puis par les Etats-Unis qui les évinceront suite à la guerre de 1898, où l’Espagne perd les derniers de ses atouts impériaux. Cet effondrement provoque la fameuse crise politique et culturelle de 1898 qui force l’Espagne à se penser autrement qu’en l’instrument d’une impérialité voulue par la divine providence. L’Allemagne prend brièvement son relais dans le Pacifique, au nom de l’ancienne fraternité impériale du temps de Charles-Quint, et s’installe aux Mariannes, dominant provisoirement le Pacifique sans pour autant y déployer une volonté géopolitique suffisante. Quand le géopolitologue Karl Haushofer rencontre Lord Kitchener aux Indes, alors qu’il faisait route vers le Japon pour y assumer les fonctions d’attaché militaire allemand, leur conversation, amicale, tourne autour de la maîtrise du Pacifique : Kitchener semblait privilégier une entente anglo-allemande dans cette région maritime. Il ne souhaitait ni une présence américaine accentuée (au-delà des Philippines) ni une conquête japonaise, en dépit de l’alliance anglo-japonaise contre la Russie en 1904-1905. Pour Kitchener, l’éviction des puissances européennes hors de cet espace maritime sonnerait le glas de la prééminence européenne dans le monde. Le vieux général britannique a été prophète, tout en se mettant en porte-à-faux par rapport aux options impérialistes anglaises habituelles. Le Japon déclarera la guerre à l’Allemagne en 1914 pour pouvoir s’emparer, à peu de frais, des Mariannes et des bases chinoises de la marine du Kaiser. Cet élargissement de son assiette géopolitique dans le Pacifique lui vaudra l’inimitié implacable des Etats-Unis qui, à l’occasion de la seconde guerre mondiale, s’empareront à leur tour des Mariannes, ex-espagnoles, ex-allemandes, ex-japonaises, scellant de la sorte leur pouvoir dans la « Grande Mer du Sud », fortement consolidé par leur présence au beau milieu de l’Océan Indien, à Diego Garcia, île minuscule transformée en une formidable base aéronavale à partir de laquelle les Américains sont capables de frapper tous les littoraux et arrière-pays de l’Océan Indien ou de la « Zone des moussons », de l’Afrique du Sud à la péninsule arabique, de l’Inde à Singapour et de Singapour à l’Ouest de l’Australie. C’est à partir de Diego Garcia que les bombardiers américains ont frappé l’Afghanistan dès l’automne 2001. Demain, ce sera au départ de cette même base qu’ils pourront, le cas échéant, frapper les îles ou atolls conquis ou fabriqués par la Chine dans la Mer de Chine du Sud. Avec leurs maîtrise du Pacifique et leur domination de l’Océan Indien au départ de la petite île de Diego Garcia, les Etats-Unis peuvent prétendre être une puissance globale, la première puissance globale de la planète, dont la prééminence est toutefois contestée aujourd’hui par des forces politiques sud-américaines, russes, indiennes, persanes et chinoises.
    Lord Kitchener et Karl Haushofer, qui deviendra bien vite un grand spécialiste du Pacifique, avaient raison : la maîtrise de la « Grande Mer du Sud » est la clef de la puissance globale qu’exercent aujourd’hui les Etats-Unis. Cette puissance, initialement, a été espagnole et habsbourgeoise, seule synthèse légitime à nos yeux (l’Angleterre et la France n’ont aucune légitimité traditionnelle en Europe : elles représentent toutes deux des forces obscures et malsaines, issues de la forfaiture anti-templière de Philippe le Bel, des platitudes morales de Louis XI ou de la piraterie utilisée par Elisabeth I). Il faut sans cesse rappeler que cette synthèse du 16ème siècle de Charles Quint est celle qui unit les légitimités bourguignonne (Marie, fille de Charles), habsbourgeoise (Maximilien, fils de Frédéric III), castillane et aragonaise (Ferdinand et Isabelle), celle que l’historien catholique belge Luc Hommel nommait la « Grande Alliance », celle en laquelle voulait nous ancrer un autre historien oublié, Drion du Chapois. C’était le seul projet européen valable, qui aurait pu sauver l’unité de notre civilisation, empêcher préventivement que nous ne tombions dans les abjections actuelles : il a été contrecarré par toutes les voyoucraties incapables d’avoir une vision synthétique et longue-termiste de l’histoire et du destin européen.
    L’ouvrage de Canales et del Rey a été rédigé sur le ton épique, mettant l’accent sur le caractère résolument aventureux des expéditions espagnoles et portugaises en Extrême-Orient, où deux éthiques guerrières se sont affrontées : celle du chevalier (le caballero) et celle du samourai. Les conflits entre Espagnols, d’une part, et seigneurs de la guerre chinois (comme le célèbre Li Ma Hong) ou Indonésiens musulmans se succédaient pour la maîtrise des ports littoraux, de Taiwan, des Philippines, des Moluques (où le Sultan de Ternate a essayé d’expulser les Ibériques des « épiceries ») ou de Malacca (où le Sultan d’Aceh harcelait les Portugais). Le gouvernement portugais de Goa, face à ces assauts continus, voulait capituler, se replier sur les seules Indes et abandonner les comptoirs indonésiens et pacifiques. Le Roi Sébastien, qui mourra les armes à la main au Maroc en 1578, envoie un capitaine exceptionnel, pétri des idéaux de la vieille chevalerie, Luis de Ataide, Comte d’Atouguia et Marquis de Santarem. Celui-ci déclare : « Je veux tout conserver et, moi vivant, nos ennemis ne gagneront pas un pouce de terrain ». La mort héroïque de Sébastien et de la fine fleur de la chevalerie portugaise sur le champ de bataille marocain d’Alcazarquivir en 1578 plongera l’empire lusitanien dans le chaos, avant que l’on ne se décide à donner la couronne du Portugal à Philippe II d’Espagne en 1580. Le contrôle effectif des possessions portugaises se fera à partir de Manille, pourtant assiégée par la piraterie chinoise et japonaise, par les éléments musulmans de l’archipel philippin et par les Moluquois.
    L’ouvrage de nos deux auteurs nous révèle également une quantité d’informations aujourd’hui oubliées en Europe sur le Japon et la Chine des 16ème et 17ème siècles. Les activités d’un commerçant armé japonais Luzon Sukezaemon, hostile à toute présence ibérique dans le Pacifique, montrent déjà les lignes de force de la future expansion japonaise après l’ère Meiji : Sukezaemon, en effet, a cherché, y compris avec l’aide du chef chinois Li Ma Hong, à maîtriser les Philippines pour assurer son commerce florissant avec les ports chinois et avec le Cambodge, activités marchandes qu’il poursuivra après être tombé en disgrâce au Japon. On peut dire que Sukezaemon est un précurseur inconscient mais pragmatique de l’idée d’une « sphère de co-prospérité est-asiatique », contrariée dans son développement endogène par une présence étrangère à l’espace asiatique et pacifique, qui bouleverse, par sa simple présence, des flux locaux que les autochtones auraient voulu voir se développer sans cette immixtion. Déjà, à cette époque, le Japon faisait pression, depuis le Nord de l’espace pacifique, sur les Philippines devenues espagnoles et dont les gouverneurs tentaient plutôt de se projeter vers le Sud indonésien, comme il fera pression sur les Philippines américaines après 1898, tout en visant le pétrole indonésien pour parfaire l’industrialisation envisagée par l’ère Meiji. Cette menace japonaise du 16ème siècle avait été bien perçue par le vice-roi du Mexique Martin Enriquez qui a ordonné à l’explorateur Juan de la Isla de cartographier l’océan jusqu’au 60° degré de latitude nord, soit jusqu’au Kamtchatka russe d’aujourd’hui, et de dresser un inventaire aussi complet que possible des populations indigènes et de leurs mœurs. L’objectif est de tenir en échec un Japon qui a certes pour atout une chevalerie belliqueuse et héroïque, admirée par les hidalgos castillans et aragonais, mais pour désavantages une marine peu expérimentée et des navires mal équipés en artillerie.
    D’autres capitaines, particulièrement audacieux, interviendront au Siam et en Indochine. Quelques explorateurs découvrirent même l’Australie mais sans pouvoir exploiter cette découverte : leur expédition a donc été oubliée et redécouverte par un chercheur australien Lawrence Hargrave en 1909. Ces aventures extraordinaires seront freinées par deux facteurs : les querelles entre jésuites portugais et franciscains espagnols dans le camp catholique, dont les arguments pseudo-théologiques rencontrent l’incompréhension des Asiatiques ; la concurrence entre Anglais et Hollandais dans le camp protestant, pour des motifs essentiellement commerciaux. Les rapports privilégiés entre Japonais et Espagnols, pourtant promis à un avenir fécond, prendront fin avec l’irruption des Hollandais dans la région, dès les expéditions de Joris van Spielbergen. Les Hollandais seront plus tard évincés par les Anglais, sauf, bien sûr, en Indonésie, dont la conquête totale s’achèvera une grosse vingtaine d’années après Waterloo, les Pays-Bas unis étant alors libérés de la menace française. Le 17ème siècle, déplorent nos deux auteurs, sera une guerre entre Européens en Extrême-Orient, dont tâcheront de tirer avantage Chinois, Japonais, Javanais, ressortissants de Bornéo, etc. Les premiers perdants de cette lutte quadrangulaire furent les Portugais, qui ne bénéficient plus de l’appui espagnol à partir de 1640, où les deux couronnes se séparent après avoir été unies pendant soixante ans. Les Anglais maîtriseront les Indes, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et quelques comptoirs épars mais sans jamais se tailler une présence dans la partie la plus œcuménique de l’espace pacifique, entre le Japon, les Philippines, l’Indochine, Formose et le littoral chinois : il faudra attendre le 19ème siècle et les sales guerres de l’opium pour que la pression anglaise se fasse sentir lourdement sur les côtes chinoises. L’Espagne gardera les Philippines envers et contre tout jusqu’en 1898. L’aventure commencée avec les navires que les Japonais nommaient leskurofune, les « navires noirs » prenait alors fin, réduisant à néant les efforts héroïques de soldats, de marchands, de vice-rois, de gouverneurs, de religieux et de marins qui s’étaient déployés dans les pires difficultés depuis le début du 16ème siècle, depuis la mort au combat de Magellan aux Philippines.
    Enfin, dernière remarque, l’épopée que retracent Canales et del Rey, est tellement époustouflante qu’on a peine à croire qu’elle ait été effacée des mémoires et qu’aucune agence cinématographique européenne ne se soit emparée de ces souvenirs magnifiques pour produire quantité de films passionnants afin d’éclipser définitivement ces navrantes historiettes de cow-boys, de gangs new-yorkais ou de gangsters de Chicago et les navets américains. Il faut aussi se rappeler, dans ce contexte, que l’Espagne est la première victime du système propagandiste occidental (franco-anglais) visant à répandre des « légendes noires ». Ses œuvres, pourtant cardinales pour l’histoire de l’humanité, doivent dès lors impérativement être « oubliées » comme on tente aussi d’effacer la geste russe dans le Pacifique (nous y reviendrons) ou toutes les gestes allemandes ou autrichiennes de l’histoire européenne.
    Robert Steuckers,, Madrid, juillet 2015.

  • Les États-Unis provoquent une nouvelle escalade nucléaire

    Source : Russie politics
    En annonçant leur volonté de déployer en Allemagne des armes atomiques nouvelle génération, les États-Unis provoquent une rupture de l’équilibre des forces dans la région. La réaction russe est attendue et la réponse américaine est prête. Simplement, personne ne sait où cela va s’arrêter.

    Les médias allemands, la chaîne ZDF en tête, lâchent l’info qui surprend le pays entier : les États-Unis vont déployer très prochainement sur une base navale allemande des missiles nucléaires américains nouvelle génération, qui rompent la frontière entre armes tactiques et stratégiques.
    Cette décision surprenant d’autant plus que, même si des armes nucléaires américaines sont toujours sur le territoire allemand depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la décision avait été prise en 2009 de les faire sortir du pays. Le Parlement allemand ayant pris la décision que le pays ne serait pas en possession d’armes nucléaires. La décision n’a toutefois jamais été appliquée.
    Il semblerait que cela ne dérange pas les plans américains dans un pays souverain, car en fait ce pays, aussi fort et puissant semble-t-il vu depuis la France, n’est qu’un pion de plus dans un jeu qui le dépasse.

    Car la réaction attendue est celle de l’autre grande puissance, qui malheureusement n’est plus l’Europe et ne peut être l’UE. La Russie annonce que si une telle violation de l’équilibre des forces est réalisée par les États-Unis sur le territoire européen, dans ce cas, elle se doit de sortir

    Champignon nucléaire

    Champignon nucléaire

    du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.

    Rappelant avec le réalisme brut qui est parfois le sien, que tout pays qui possède l’arme nucléaire risque une réponse nucléaire ! 

    Le président du Comité du Conseil de la Fédération pour la défense et la sécurité nationale, rappelant ainsi que si l’Allemagne veut entrer dans le club des pays nucléaires sous protection des États-Unis, elle se lie totalement les mains en cas de conflit.
    Rappelons que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire a été signé à Washington en 1987 par les présidents Reagan et Gorbatchev, prévoyant le démantèlement par les États-Unis et l’URSS de missiles à charges nucléaires et à charges conventionnelles.

    b61-12_nuclear_bomb

    La bombe nucléaire B61-12 de nouvelle génération en tests de soufflerie. Cette arme à la fois tactique et stratégique voit sa précision et sa portée accrue par rapport aux précédentes générations. Elle est d’une puissance équivalant à 80 bombes lancées sur Hiroshima.

    Dans le contexte actuel, il est évident que les États-Unis ne sont pas dans une logique de désarmement concerté. Leur intérêt est plutôt la relance de l’armement, une fuite en avant est nécessaire de leur point de vue. Or, annoncer la sortie unilatérale du Traité, en termes d’image, ils ne peuvent se le permettre.
    Ainsi, le réarmement nucléaire de l’Allemagne, qui ne répond aujourd’hui à aucun besoin défensif réel, permet de provoquer la Russie et ainsi de trouver un argument justifiant, même artificiellement et hypocritement, la rupture de leurs engagements internationaux.
    Et en effet, la machine n’est pas encore totalement lancée, que déjà ils annoncent que si la Russie « viole » le Traité, ils seront bien obligés de « répondre » et ne pouvant permettre la prédominance militaire de la Russie, ils seront « obligés » de ne plus tenir leurs obligations internationales liées à ce Traité.

    C’est simple et efficace. De toute manière, les médias sont disciplinés et n’écriront que ce qu’il faut, donc cette opération permettra de renforcer l’image de la Russie qui veut attaquer l’Europe, ayant pour effet retour de justifier le renforcement des armes nucléaires en Allemagne.

    Oubliant juste au passage, que le développement de l’arsenal nucléaire américain en Allemagne n’est pas la conséquence de la sortie de la Russie du Traité de réduction des armes nucléaires, mais la cause. Mais là aussi, combien de médias en parleront ? Une nouvelle « réalité » sera ainsi mise en place. Et l’escalade nucléaire tant nécessaire aux États-Unis pourra reprendre.

    http://fr.novopress.info/192852/les-etats-unis-provoquent-nouvelle-escalade-nucleaire/

  • À bas les USA ! par Georges FELTIN-TRACOL

    L’édition française sort à rythme régulier des ouvrages sur l’anti-américanisme tels L’Ennemi américain. Généalogie de l’anti-américanisme français (Le Seuil, 2002) de Philippe Roger ou L’Anti-américanisme. Critique d’un prêt-à-penser (Robert Laffont, 2004) du libéral et atlantiste Pierre Rigoulot. Si ces titres étaient réédités, ils évoqueraient probablement le nouvel essai du journaliste Martin Peltier qui donne 20 bonnes raisons d’être anti-américain.

     

    La curiosité pour la grande puissance d’outre-Atlantique n’est pas neuve puisque dès 1991, le philosophe catholique de tradition d’origine hongroise et exilé aux États-Unis, Thomas Molnar, rédigeaL’Américanologie. Triomphe d’un modèle planétaire ? (L’Âge d’Homme). Avec Martin Peltier, cette nouvelle discipline – l’américanologie – trouve enfin son vulgarisateur. En effet, à un moment où le virus de l’américanisme contamine tous les continents et colonise les esprits, en particulier l’imaginaire européen, Martin Peltier recense avec brio tous les méfaits de la Barbarie yankee. À la fois très informé et parfois polémique, l’essai explique que les États-Unis – qu’il ne faut surtout pas confondre avec les peuples du continent américain (Boliviens, Costaricains, Argentins, etc.) -, nuisent à l’avenir de l’Europe.

     

    Le péril yankee se décline en menaces multiformes. L’une des plus redoutables concerne l’enjeu linguistique. « En tendant à détruire le français ou à le corrompre, elle amène un affaiblissement de la culture et de la pensée (p. 80). » Certes, des peuples francophones résistent à ce flot dévastateur. Si les Québécois se montrent sourcilleux sur la préservation de leur patrimoine linguistique, cela ne les empêche pas de se soumettre au Diktat du politiquement correct et de l’extrême féminisme en violant leur langue par de grotesques féminisations telles « sapeuses pompières »…

     

    Défendre sa langue n’est pas un acte anodin; c’est le combat essentiel. Primordial même parce qu’« avec la langue anglaise, les États-Unis répandent leur manière de penser, ce qui leur donne un avantage en tout, dans le commerce comme dans les sciences, et ils accompagnent ce mouvement par le “ social learning ”, c’est-à-dire l’imposition de leurs normes éducatives, sociales, morales, politiques – en quelque sorte le progrès comme ils le voient, leur Weltanschauung (p. 83) ». Les sots anglicismes qui prolifèrent dans nos phrases témoignent d’une invasion mille fois plus préoccupante qu’une occupation militaire classique. La présente invasion migratoire de notre sol ancestral n’impacte pas notre civilisation, elle l’affecteprodigieusement. Il est d’ailleurs caractéristique que les groupuscules antifa et les mouvements socio-politiques issus d’une immigration extra-européenne adoptent la langue de l’envahisseur atlantiste anglo-saxon.

     

    Didactique, 20 bonnes raisons d’être anti-américain expose des faits indéniables. L’auteur n’évoque pas les ignominies prévues par le détestable Traité transatlantique. Il préfère ausculter les fondements théologiques des USA et en dresse leur généalogie intellectuelle. Comme le relevait déjà notre ami Tomislav Sunic dans son excellent Homo americanus. Rejeton de l’ère postmoderne (Éditions Akribeia, 2010), les États-Unis possèdent un puissant arrière-plan religieux. Construits par les descendants de protestants dissidents qui ont fui un Vieux Monde qu’ils exècrent et maudissent, les États-Unis bénéficièrent de la bénédiction du puritanisme réformé, de la franc-maçonnerie et, un peu plus tard, du judaïsme politique. Le « messianisme était commun aux sectes protestantes, au judaïsme et à la maçonnerie (p. 145) ». Cette vocation délirante continue à imprégner tout le spectre politico-intellectuel, y compris chez les adversaires conservateurs des tarés néo-conservateurs. Outre les Noirs et les juifs, sait-on que le Ku Klux Klan vomit les catholiques ? Ainsi, le catholique J.F. Kennedy fut-il mal perçu par maints de ses compatriotes. Dans la même veine existaient les Know Nothing, une société secrète nativiste anglo-saxonne au milieu du XIXesiècle, hostiles aux arrivants irlandais de confession romaine. Ce nativisme WASP demeure toutefois paradoxal de la part d’une population d’origine européenne qui a volé les terres de peuples indigènes génocidés.

     

    Il est très dommage que Martin Peltier n’évoque point le sort horrible des autochtones américains exterminés, chassés de chez eux et trahis par des traités jamais appliqués par la Maison Blanche (sinistres précédents pour les pseudo-traités euro-ricains à venir…). Il aurait pu signaler que les États-Unis détiennent aujourd’hui le plus vieux prisonnier politique du monde, l’activiste amérindien âgé de 70 ans, Leonard Peltier (sans rapport de parenté avec l’auteur !) condamné à la perpétuité en 1976, suite à une machination orchestrée par le FBI, cette véritable police politique secrète d’État.

     

    Le destin tragique des vrais Américains préfigure celui des Européens et du monde. Les Étatsuniens sont imbus de la « destinée manifeste » (décennie 1840) qui leur assurerait le devoir moral d’imposer partout leur funeste mode de vie et de penser. Tous les moyens sont dès lors mobilisés pour réussir cette injonction quasi-mystique. Co-responsable du tribunal de Nuremberg vilipendé en son temps par le courageux Maurice Bardèche, Washington devient le berceau « de la religion de la Shoah (p. 133) » et en fait « la mère et la garantie ultime du politiquement correct occidental à vocation mondiale (p. 138) ».

     

    L’auteur dénonce bien sûr ce pitoyable moralisme en des termes forts et incisifs : « La religion de laShoah ne fonde pas seulement la solidarité de l’empire du bien, elle vise plus gravement encore à habituer tous les esprits du monde à la bêtise. Elle tue l’esprit critique, l’histoire, la vraie mémoire, elle déshabitue de la réflexion, elle détache de l’identité. La religion de la Shoah est la pire vérole et le meilleur instrument de la mondialisation, elle fait du cerveau qu’elle a lavé un numéro prêt à tout gober, et c’est une raison de plus de combattre, sans relâche, les États-Unis (p. 140). » Ce lavage de cerveau collectif made in USA arase l’ethno-diversité propre aux races humaines.

     

    Déplorons que le malheureux roi Louis XVI ait commis la mortelle erreur de soutenir la racaille américaine en sédition contre son souverain George III de Hanovre, par ailleurs usurpateur du trône légitime des Stuarts. Loin des sempiternelles odes à la soi-disant amitié franco-américaine, Martin Peltier cite un conflit naval guère connu dans l’Hexagone : la Quasi-Guerre (1798 – 1800) qui vit l’affrontement des marines française et US. Il insiste aussi sur les milliers de Français qui périrent en 1944 – 45 sous les bombesyankees (bombes qu’on découvre encore en masse non explosées sept décennies plus tard) censées les libérer… Quant au crétin de Roosevelt, il « voulait placer la France après la guerre sous mandat de l’AMGOT, c’est-à-dire un gouvernorat direct de l’occupant américain (p. 29) ». En 1870, un autre président, Ulysse Grant, poivrot étoilé et expert notoire dans le pot-de-vin, télégraphia ses plus vives félicitations à Bismarck pour sa victoire sur le Second Empire français.

     

    Ces exemples historiques avérés sont occultés par le déversement dans le monde d’images produites par Hollywood qui promeut des États-Unis oniriques et virtuels… La réalité est plus cauchemardesque avec les horreurs quotidiennes d’une société multiraciale, pluri-ethnique et multiconflictuelle en cours de fragmentation. « On se représente souvent le choc des civilisations comme un conflit international, avec une ligne de front, mais dans cet État-monde que sont les États-Unis, le choc des civilisations a lieu tous les jours au bout de la rue et à la télé, dans les concours de beauté et les réclames pour pop corn, c’est un choc de civilisation intérieure, domestique, comme on dit là-bas (p. 77). » Le Système étatsunien – ou plus exactement son puissant et redoutable « État profond » – tend à y palier en célébrant sur tous les médiats massificateurs un mirifique « vivre ensemble » alors que, libéralisme aidant, on constate l’impitoyable guerre de tous contre tous… Connaît-on en Europe l’incroyable sujétion des classes moyennes au crédit bancaire qui les enchaîne durablement ? L’endettement élevé des ménages et son corollaire – le manque d’épargne – empêche toute éventuelle rébellion préjudiciable à la bonne marche des affaires. L’auteur prévient cependant que « le marché n’est pas le maître, mais juste un contremaître, pas un dieu, juste une marionnette dans la main des prêtres mondialistes (p. 70) ».

     

    Martin Peltier dénonce enfin le gouvernement des juges propre au misérable régime présidentiel adopté en 1787, le rôle dévastateur des multinationales et l’action subversive des « ONG, mains sales du mondialisme US (p. 113) ». Stipendiées par des fondations yankees, les ONG constituent une véritable cinquième colonne prête à fomenter la moindre « révolution colorée ». Certaines d’entre elles traquent la corruption dans les États tout en négligeant les États-Unis qui demeurent l’État au monde le plus corrompu avec une classe politicienne totalement achetée. Sur la colline du Capitole de Washington, les mœurs y sont bananiers… L’appui résolu des ONG à l’actuel déferlement migratoire sur notre continent apporte la preuve supplémentaire patente d’une volonté de déstabiliser nos vieilles nations blanches.

     

    Martin Peltier rapporte, démonte, examine dans cet ouvrage remarquable toutes les manœuvres sordides du « Moloch à la bannière étoilée ». Il aurait peut-être pu conclure son réquisitoire par le vif intérêt qu’éprouvent maintenant quelques cénacles US pour le transhumanisme et l’idéologie du genre. De salubrité intellectuelle publique, cet ouvrage décrit un abcès de dimension mondiale. Qui aura le courage de le crever : l’État islamique, Al-Qaïda, la Chine, la Russie, l’insurrection des peuples albo-européens ? En tout cas, plus que jamais, America delenda est !

     

    Georges Feltin-Tracol

     

    • Martin Peltier, 20 bonnes raisons d’être anti-américain, Éditions D.I.E., 2015, 210 p., 26 € (« La Sarrazine », La Fosse Marceline, F – 10 140 Jessains, France)

    http://www.europemaxima.com/

  • Le leader kurde syrien: la chute d’Assad serait "une catastrophe pour tous"

    Le président du PYD, le parti kurde syrien, Salem Muslim explique que, sans être un soutien féroce de Bachar el-Assad, l'avancée de Daesh sur Damas représente une bien plus grande menace que celle de l'armée syrienne.

    «Si le régime s'effondre en raison des salafistes [islamistes fondamentalistes] ce serait une catastrophe pour tout le monde» a déclaré Salem Muslim, le leader kurde de Syrie, au journal britannique The Indepedent.

    Une affirmation qui a d'autant plus de poids que le PYD (le parti kurde de l'union démocratique) et son président font partie des citoyens syriens qui réclamaient le départ du président Bachar el-Assad et son remplacement par une alternative «plus acceptable».

    L'homme perçoit comme «un grand danger» l'avancée du groupe terroriste Daesh sur Damas, une menace plus grande que celle que peut représenter l'armée syrienne pour son peuple. D'ailleurs, lors d'une récente attaque du groupe terroriste sur la ville de Hassaké, dans le nord du pays, les unités de protection du peuple (YPG) -bras armé du parti kurde- se sont retrouvées sous le feu de Daesh aux côtés des soldats loyalistes.

    «Notre objectif principal est la défaite de Daesh. Nous ne pouvons pas nous sentir en sécurité dans notre maison aussi longtemps qu'il y aura des combattants de Daesh encore en vie» affirme Salem Muslim.

    Ce dernier estime d'ailleurs que la menace ne vient pas seulement des adeptes du Califat de al-Bagdhadi et de citer les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda tels que le Front al-Nusra ou Ahrar al-Sham (soutenu par l'Arabie Saoudite) car dit-il: «ils ont tous la même mentalité».

    Les Kurdes sont devenus en quelques mois des acteurs essentiels de cette guerre civile syrienne -reprise de la ville de Kobané mettant fin à un siège de quatre mois et demi- un peuple qui lutte aussi contre Daesh en Irak. Certaines femmes yézidies ayant même décidé de prendre les armes aux côtés des Pershmergas irakiens.

    Aussi, si Salem Muslim affirme qu'il veut toujours le départ de Bachar el-Assad, il est aussi très clair qu'il n'est plus son ennemi numéro 1.

    La crise syrienne a mis sur les routes des millions de personnes et de familles. Des réfugiés qui tentent coûte que coûte de gagner l'Europe pour échapper à la barbarie terroriste. Depuis maintenant près d'une année la coalition internationale, menée par les Etats-Unis, tente de stopper Daesh en bombardant le territoire syrien de manière ciblée.

    Une position dénoncée par la Russie, qui estime ces efforts vains et contre-productifs. Moscou estimant en effet nécessaire et urgent d'associer le Président el-Assad et son armée dans ce combat.

    source , Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuFFkpFAyXyLVBjdN.shtml

  • Eric Zemmour: «Fabius est devenu l’homme qui se trompe tout le temps»

     

    Pour Eric Zemmour, « Fabius est devenu l’homme qui se trompe tout le temps » : Iran, Syrie, Russie… L’Élysée a l’habitude maintenant de contourner à chaque fois la résistance du Quai d’Orsay.

    Celui qui était présenté comme le seul ayant de l’expérience dans l’équipe gouvernementale – le seul qui avait son bac, ajoutent les mauvaises langues —,

    incarne maintenant une diplomatie française schizophrène, qui décrète qu’Assad n’a pas le droit de vivre, que Poutine est un tyran, qu’Orban est la honte de l’Europe quand la Hongrie est la seule à remplir les obligations de Schengen en fermant sa frontière. Dans le même temps, le héros des droits de l’homme s’acoquine avec l’Arabie Saoudite et son régime médiéval où le bourreau fait des heures supplémentaires.

    http://fr.novopress.info/192810/eric-zemmour-fabius-devenu-lhomme-se-trompe-temps/