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géopolitique - Page 603

  • L’affrontement Trump/H.Clinton reflète bien les fractures de la société américaine

    Dans le cadre d’un séjour à Washington, Denis Bachelot a rencontré un certain nombre de personnalités locales et évoqué avec elles leurs visions de l’élection présidentielle, centrées autour de l’affrontement Trump/H.Clinton.

    Il en tire quelques réflexions qui permettent de mieux cerner les enjeux du contexte politique américain, mais aussi français.
    Polémia.

    Les sondages aujourd’hui, outre le fait qu’ils peuvent évoluer, ne permettent pas de dégager la probabilité forte d’une victoire pour l’un ou l’autre des candidats, tant ils sont dans l’ensemble serrés.

    La probabilité d’une victoire de Trump est toutefois prise très au sérieux par l’Establishment de WDC que j’ai pu rencontrer et, de fait, beaucoup d’éléments plaident en sa faveur. Ce sentiment est d’autant plus probant que le milieu washingtonien est globalement très « liberal » (au sens anglo-saxon) et donc très anti-Trump. Dans bien des assemblées où je me suis retrouvé avec des personnalités locales, la comparaison entre Trump et Hitler était énoncée comme une banalité. Ce milieu de la haute administration, des médias et des organismes internationaux, propre à WDC, ne reflète toutefois pas la complexité actuelle de la société américaine.

    Plusieurs éléments concrets montrent une réalité beaucoup plus contradictoire que l’image simpliste véhiculée par les médias français, celle de l’Amérique du ressentiment des petits Blancs perdants de la mondialisation, face aux classes « éclairées » de la société et aux minorités qui, « naturellement », soutiendraient H. Clinton (ce qui renvoie à l’analyse classique du vote FN en France). La dimension identitaire est, certes, réelle, mais elle n’explique pas tout le phénomène Trump.

    Un partie des milieux d’affaires est derrière Trump

    Le rejet des démocrates et de H. Clinton en particulier est énorme, non seulement dans les classes populaires ou moyennes, premières victimes de la crise économique, mais également, ce que l’on ne perçoit pas du tout en France, dans les milieux d’affaires. Il est faux de dire que le « big business » soutient inconditionnellement Clinton, tant il serait terrorisé par l’apocalypse économique que représenterait l’arrivée de Trump au pouvoir. Beaucoup de personnalités du monde des affaires considèrent que la gestion de l’ère Obama est une catastrophe pour l’économie américaine et que les milieux d’affaires ont été brimés ; notamment par le harcèlement judiciaire. Un point de vue très libéral (au sens classique du terme) qui pourrait faire sourire en France, mais qui compte aux USA.

    Ainsi, contrairement à la France où la quasi-totalité du patronat institutionnel condamne officiellement le FN, des personnalités de premier plan du monde des affaires soutiennent Trump. On peut citer : T. Boone Pickens, le milliardaire texan, Tom Barrak, un des rois de l’immobilier, Sheldon Adelson, le tycoon des casinos et des hôtels, Andy Beal, un banquier de Dallas, Julian Robertson, patron d’un grand hedge fund

    Ces personnalités se regroupent et, selon la pratique américaine, créent des « super PAC » (Political Action Commitee) pour soutenir le candidat républicain. Ils mobilisent déjà des dizaines de millions de dollars, et visent des centaines. Il suffit d’aller sur Internet pour suivre l’évolution de ces fonds de soutien à Trump et connaître les hommes qui les animent et le montant des sommes qu’ils collectent. Mais surtout, ces personnalités légitiment la candidature de Trump auprès de la communauté des affaires et du grand public. En fait, leur attitude est pragmatique. Elles se soucient assez peu des déclarations contradictoires ou incohérentes de Trump (elles sont réelles), mais prennent acte de sa volonté de changement et de sa dynamique politique. Ils se placent auprès du candidat et travaillent avec lui pour lui amener les compétences nécessaires une fois au pouvoir.

    Kissinger dialogue avec Trump

     Il en va de même pour le domaine de la politique internationale. Les médias français ont totalement ignoré les rencontres entre Kissinger et Trump (la dernière date du 18 mai) ; officiellement ce dernier a nié soutenir le candidat républicain ; il affirme, à juste raison, rencontrer les autres candidats pour s’assurer de leur compréhension des enjeux internationaux. Mais, de fait, sa non-condamnation de Trump et son dialogue avec lui sont déjà une reconnaissance puisqu’il le considère comme un interlocuteur légitime et incontournable. Il a même proposé à Trump de l’aider à constituer son équipe d’experts internationaux. Or, l’autorité de Kissinger est toujours considérable.

    Sur le plan international, également, les ressentiments à l’égard des démocrates sont très forts et l’Amérique est lasse de l’interventionnisme mou d’Obama, après l’interventionnisme « hard » de Bush. La question, notamment, d’Israël et du rapprochement avec l’Iran a laissé des traces profondes contre l’administration Obama et divisé la communauté juive qui est loin d’être unanimement du côté de Clinton, malgré la « reductio ad Hitlerum » qui frappe Trump.

    Pour nous Européens, les perspectives d’une nouvelle entente entre les Etats-Unis et la Russie sont un élément absolument capital qui peut être très prometteur, mais également se faire au-dessus de nos têtes et à notre détriment. En vue de futurs et possibles changements politiques dans l’axe USA/Russie, nous devons nous positionner comme des partenaires et intermédiaires indispensables à un dialogue équilibré et non comme des suiveurs dociles.

    Dépasser la vision simpliste des médias

     Enfin, si l’on veut comprendre les enjeux des élections américaines il faut dépasser la vision véhiculée par les médias internationaux centrée sur la promotion d’une image bouffonne et dangereuse de Trump. Derrière le show médiatico-politique se positionnent de vrais choix politiques qui mobilisent les forces profondes de la société américaine. On ne perçoit pas en France, en raison du parti pris des médias, combien l’image de H. Clinton est mauvaise et répulsive. Quel que soit le milieu des gens rencontrés, toutes les personnes qui m’ont dit qu’elles voteraient pour elle le font juste par rejet de Trump. Je n’ai pas entendu un seul commentaire positif à son sujet. Elle a une image d’opportuniste et de corrompue. Outre l’affaire des mails, elle est, selon un article récent du Washington Times, repris ni aux USA ni en Europe, sous le coup d’une enquête du FBI sur sa fondation qui pourrait entraîner une procédure pour « racket, concussion et blanchiment d’argent ». Les bourdes de Trump, à côté, font figure de broutilles.

    Par ailleurs, la question des minorités ethniques, théoriquement massivement favorables à Clinton, est plus complexe qu’il n’y paraît. Les Hispaniques, notamment, ne sont pas insensibles au discours conservateur de Trump sur les valeurs, même si, selon les derniers sondages, ils soutiennent Clinton à plus de 60% contre 23% pour Trump. Les études d’opinion relèvent cependant des potentiels de progression pour le candidat républicain dans cet électorat. Il faut rappeler que Trump a fait un de ses meilleurs scores à New York (plus de 60%) où les communautés noires et latinos sont nombreuses. La politique de laxisme sécuritaire du nouveau maire gaucho communautariste de Blasio est mal vécue par une part grandissante de la population, après l’ère sécuritaire des conservateurs Bloomberg et Giuliani.

    En conclusion, si les jeux semblent encore ouverts dans la course à la Maison-Blanche, il est clair que la présentation faite en France par les médias est tronquée et sous-estime totalement la dynamique Trump et ce qu’elle représente comme volonté de changement et de renouvellement de la vie politique américaine. Cette volonté est massive et ne concerne pas que les classes moyennes et populaires blanches, même si celles-ci sont particulièrement mobilisées. Pour preuve : 14,7 millions d’électeurs ont voté pour Trump lors des primaires, contre 10 millions pour le candidat Mitt Romney en 2010 ! Après l’Autriche, la perspective du Brexit et l’élection d’une candidate d’un parti contestataire à la mairie de Rome, l’exemple américain traduit l’ampleur des mutations politiques et civilisationnelles qui travaillent les peuples des pays occidentaux. Les leçons de l’élection américaine seront certainement riches d’enseignement pour les échéances françaises de 2017.

    Denis Bachelot, 20/06/2016

    http://www.polemia.com/laffrontement-trumph-clinton-reflete-bien-les-fractures-de-la-societe-americaine/

  • La baisse des prix du pétrole renverse l’échiquier géopolitique

    La baisse des prix du pétrole a démenti la théorie du « pic de Hubbert ». Il ne devrait pas y avoir de pénurie énergétique dans le siècle à venir. La baisse des prix a probablement aussi commencé le démantèlement de la théorie de « l’origine humaine du réchauffement climatique ». Elle a privé de toute rentabilité les sources d’énergie alternatives et les investissements dans les hydrocarbures de schistes et les forages en eaux profondes. Renversant l’échiquier géo-politique, elle est susceptible de rappeler les militaires US au Proche-Orient et de contraindre le Pentagone à abandonner définitivement la théorie du « chaos constructeur ».

    En deux ans, le marché mondial des sources d’énergie a été bouleversé. D’abord, l’offre et la demande ont considérablement changé, puis les flux commerciaux, enfin les prix qui se sont écroulés. Ces changements radicaux remettent en cause tous les principes de la géo-politique du pétrole.

    Le mythe de la pénurie

    Le ralentissement de l’économie des pays occidentaux et celui de certains pays émergents s’est traduit par une baisse de la demande, tandis que la croissance continue en Asie l’a, au contraire, augmentée. En définitive, la demande globale poursuit son lent développement. Côté offre, non seulement aucun État producteur n’a vu ses capacités s’effondrer, mais certains ont pu l’augmenter comme la Chine, qui amasse désormais d’importantes réserves stratégiques. De sorte qu’au total, le marché est très excédentaire.

    Ce premier constat contredit ce qui était la doxa des milieux scientifiques et professionnels durant les années 2000 : la production mondiale s’approchait de son pic, le monde allait connaître une période de pénurie au cours de laquelle certains États allaient s’effondrer et des guerres de ressources éclater. Dès son retour à la Maison-Blanche, en janvier 2001, le vice-président Dick Cheney avait formé un groupe de travail sur le développement de la politique nationale de l’énergie (National Energy Policy Development — NEPD), qualifié de « société secrète » par le Washington Post [1]. Dans une ambiance ultra-sécurisée, les conseillers de la présidence auditionnèrent les patrons des grandes entreprises du secteur, les scientifiques les plus reconnus, et les patrons des services de Renseignement. Ils arrivèrent à la conclusion que le temps pressait et que le Pentagone devait garantir la survie de l’économie états-unienne en s’emparant sans attendre des ressources du « Moyen-Orient élargi ». On ignore qui participa exactement à ce groupe de travail, sur quelles données il travailla, et les étapes de sa réflexion. Tous ses documents internes ont été détruits afin que nul ne connaisse les statistiques auxquelles il avait eu accès.

    C’est ce groupe qui conseilla de mener des guerres contre l’Afghanistan, l’Iran l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie et le Soudan ; un programme qui fut officiellement adopté par le président George W. Bush lors d’une réunion, le 15 septembre 2001, à Camp David.

    Je me souviens d’avoir rencontré à Lisbonne, lors d’un congrès de l’AFPO, le secrétaire général du groupe de travail de la Maison-Blanche. Il avait présenté un exposé sur l’étude des réserves annoncées, l’imminence du « pic de Hubbert » et les mesures à prendre pour limiter la consommation d’énergie aux USA. J’avais alors été convaincu —à tort— par son raisonnement et son assurance.

    Nous avons constaté avec le temps que cette analyse est complétement fausse et que les cinq premières guerres (contre l’Afghanistan, l’Irak, le Liban, la Libye et la Syrie) ont été de ce point de vue inutiles, même si ce programme se poursuit aujourd’hui. Cette énorme erreur de prospective ne doit pas nous surprendre. Elle est la conséquence de la « pensée de groupe ». Progressivement une idée s’impose au sein d’un groupe que nul n’ose remettre en question au risque de se voir exclure du « cercle de la raison ». C’est la « pensée unique ». Dans ce cas, les conseillers de la Maison-Blanche sont partis et sont restés dans la théorie malthusienne qui domina la culture anglicane du XIXe siècle. Selon elle, la population augmente à un rythme exponentiel, tandis que les ressources ne le font qu’à un rythme arithmétique. À terme, il ne peut pas y avoir de ressources pour tous.

    Thomas Malthus entendait s’opposer à la théorie d’Adam Smith selon laquelle, lorsqu’il est libre de toute réglementation, le marché se régule de lui-même. En réalité, le pasteur Malthus trouvait dans sa théorie —non démontrée— la justification de son refus de subvenir aux besoins des innombrables pauvres de sa paroisse. À quoi bon nourrir ces gens si, demain, leurs nombreux enfants mourront de faim ? Le gouvernement de George W. Bush était alors largement WASP et comprenait de nombreuses personnes issues de l’industrie pétrolière, à commencer par le vice-président Cheney, ancien patron de l’équipementier Halliburton.

    Si le pétrole est une ressource non renouvelable et qu’il aura donc une fin, rien ne permet de penser que celle-ci est proche. En 2001, on raisonnait en fonction du pétrole de type saoudien que l’on savait raffiner. On ne pensait pas exploitables les réserves du Venezuela par exemple, dont on admet aujourd’hui qu’elles suffisent à pourvoir à l’ensemble des besoins mondiaux pour au moins un siècle.

    On observera que la théorie de l’« origine humaine du réchauffement climatique » n’est probablement pas plus sérieuse que celle du pic pétrolier. Elle procède de la même origine malthusienne et a en outre l’avantage d’enrichir ses promoteurs à travers la Bourse des droits d’émission de Chicago [2]. Elle a été popularisée dans le but d’apprendre aux Occidentaux à diminuer leur consommation d’énergie d’origine fossile, donc de se préparer à un monde où le pétrole serait devenu rare et cher.

    La fin des prix artificiels

    La hausse du prix du baril à 110 dollars a semblé conforter la théorie de l’équipe de Dick Cheney, mais sa chute brutale à 35 dollars montre qu’il n’en est rien. Comme en 2008, cette chute a débuté avec les sanctions européennes contre la Russie qui ont désorganisé les échanges mondiaux, déplacé les capitaux et en définitive crevé la bulle spéculative du pétrole. Cette fois, les prix bas ont été encouragés par les États-Unis qui y ont vu un moyen supplémentaire de couler l’économie russe.

    La chute s’est aggravée lorsque l’Arabie saoudite y a trouvé son intérêt. En inondant le marché de ses produits, Riyad maintenait le cours du baril d’Arabian light entre 20 et 30 dollars. De la sorte, il détruisait la rentabilité des investissements dans les sources alternatives d’énergie et garantissait son pouvoir et ses revenus à long terme. Il est parvenu à convaincre ses partenaires de l’OPEC de soutenir cette politique. Les membres du cartel ont pris la décision de sauver leur autorité à long terme quitte à gagner beaucoup moins d’argent durant quelques années.

    Par conséquent, la baisse des prix, encouragée par Washington contre Moscou, a fini par l’atteindre lui aussi. Si plus de 250 000 emplois ont été détruits dans les industries de l’énergie en deux ans dans le monde, environ la moitié l’ont été aux États-Unis. 78 % des plateformes pétrolières US ont été fermées. Même si le recul de la production n’est pas aussi spectaculaire, il n’en reste pas moins que les États-Unis ne sont probablement plus indépendants énergétiquement ou ne vont pas tarder à le devenir.

    Et ce ne sont pas que les États-Unis : tout le système capitaliste occidental est impacté. En 2015, Total a perdu 2,3 milliards de dollars, ConocoPhillips 4,4 milliards, BP 5,2 milliards, Shell 13 milliards, Exxon 16,2 miliards, Chevron près de 23 milliards.

    Cette situation nous renvoie à la « Doctrine Carter » de 1980. À l’époque, Washington s’était donné le droit d’intervenir militairement au Proche-Orient pour garantir son accès au pétrole. Par la suite, le président Reagan avait créé le CentCom pour appliquer cette doctrine. Aujourd’hui on exploite du pétrole un peu partout dans le monde et sous des formes assez différentes. Le fantasme du « pic de Hubbert » s’est dissipé. De sorte que le président Obama a pu ordonner de déplacer les troupes du CentCom vers le PaCom (théorie du « pivot vers l’Asie »). On a pu observer que ce plan a été modifié avec l’accumulation de forces en Europe orientale (EuCom), mais il devra l’être encore si les prix stagnent entre 20 et 30 dollars le baril. Dans ce cas, on cessera d’exploiter certaines formes de pétrole et l’on reviendra vers l’Arabian light. La question du repositionnement des forces au Proche-Orient se pose donc dès à présent.

    Si Washington s’engage dans cette voie, il devra probablement également modifier les méthodes du Pentagone. La théorie straussienne du « chaos constructeur », si elle permet de gouverner des territoires immenses avec très peu d’hommes sur le terrain, exige beaucoup de temps pour permettre l’exploitation de vastes ressources, comme on le voit en Afghanistan, en Irak et en Libye. Peut-être faudra-t-il revenir à une politique plus sage, cesser d’organiser le terrorisme, admettre la paix, pour pouvoir commercer avec les États ou ce qu’il en reste.

  • Bernard Lugan publie une Histoire de l’Afrique du Nord qui fera date

    Lugan-Afrique-du-Nord-226x350.jpgL’africaniste Bernard Lugan publie, aux éditions du Rocher, une Histoire de l’Afrique du Nord, une somme de quelque 740 pages qui fera date. Voici la présentation qu’en fait l’éditeur :

    L’Afrique du Nord est formée de cinq pays (Égypte, Libye, Tunisie, Algérie et Maroc) que ce livre présente dans leur longue durée historique. À l’Est, centrée sur l’étroit cordon du Nil, l’Égypte développa, dès le 5e millénaire av. J.-C., une civilisation aussi brillante qu’originale. À l’Ouest, en Berbérie, apparurent au VIe siècle av. J-C., trois royaumes berbères dont les limites correspondaient aux actuels États du Maghreb.

    Rome imprégna ensuite toute la région de sa marque. L’empire byzantin qui lui succéda s’établit de l’Égypte jusqu’à l’est de l’actuelle Tunisie, renonçant à la plus grande partie du Maghreb où la « reconquête » berbère eut raison du vernis romano-chrétien.

    Aux VIIe-VIIIe siècles, l’islamisation provoqua une rupture entre les deux rives de la Méditerranée ainsi qu’une profonde mutation des sociétés nord-africaines. Au XVIe siècle, l’expansion turco-ottomane subjugua toute l’Afrique du Nord avant de buter sur le Maroc qui réussit à maintenir son indépendance en s’alliant à l’Espagne chrétienne.

    Durant la période coloniale, les Britanniques s’installèrent en Égypte, les Italiens disputèrent le vide libyen à la Turquie et, à l’exception de la partie Nord du Maroc devenue protectorat espagnol, le Maghreb fut tout entier rattaché au domaine français. L’Égypte recouvrit son indépendance en 1922, la Libye en 1951. Quant au Maghreb, il connut des péripéties sanglantes avec la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962).

    En dépit d’une « arabité » postulée et d’une islamité commune, les cinq pays composant l’Afrique du Nord eurent ensuite des destins divers illustrés par l’épisode dit des « printemps arabes ».

    Riche d’une centaine de cartes en couleur, ce livre est l’outil de référence indispensable à tous ceux qui veulent connaître les constantes qui fondent la géopolitique de cette arrière-cour de l’Europe qu’est l’Afrique du Nord.

    http://fr.novopress.info/

  • Provocation massive de l’OTAN contre la Russie

    Récemment, la Russie déclarait que la Mer Noire ne deviendrait jamais un lac de l’OTAN. Merkel, dont la Bundeswehr a accouché d’un livre blanc sur les relations germano-russes et destiné à être publié en juillet, déclare que la Russie est désormais, non plus un partenaire, mais un adversaire. Un livre blanc, allemand, qui deviendrait la Bible de l’OTAN.

    Voilà que l’OTAN passe à la vitesse supérieure, par une provocation massive contre la Russie. Paul Craig Roberts, analyste célèbre en Amérique, ancien sous-secrétaire au Trésor de Ronald Reagan, Noam Chomsky, tout aussi célèbre intellectuel de gauche, tout comme, aussi, Stephen Cohen, le meilleur analyste de la Russie, craignent cette escalade depuis bien deux ou trois ans. Quant à Kissinger, néocon, membre à vie de Bilderberg – qui s’est rassemblé ces jours-ci à Dresde -, il n’est pas du genre à désapprouver cette escalade

    Il va sans dire que le groupe Bilderberg, comme la Trilatérale, doivent se frotter les mains. Pensez : une guerre, ça ferait les affaires, tant du complexe militaro-industriel que de l’agroalimentaire. À ce sujet, je cite Henry Kissinger – encore un titulaire du prix Nobel de la paix, fomenteur de guerre ! – qui disait, il n’y a pas si longtemps : « Les militaires sont des cons, des animaux stupides qu’il faut utiliser en tant que pions en politique étrangère. » Et encore : « Contrôlez le pétrole, vous contrôlez les nations ; contrôlez l’agroalimentaire et vous contrôlez les peuples. »

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  • L’Etat Islamique revendique l’attaque d’Orlando

    Alors que le bilan de la tuerie de la boîte de nuit sodomite d’Orlando est porté à 50 morts, l’agence de communication « Amaq » revendique l’attentat.

    Revendication ENG

     
  • Provocation massive de l’OTAN contre la Russie

    Il va sans dire que le groupe Bilderberg, comme la Trilatérale, doivent se frotter les mains.

    Récemment, la Russie déclarait que la Mer Noire ne deviendrait jamais un lac de l’OTAN. Merkel, dont la Bundeswehr a accouché d’un livre blanc sur les relations germano-russes et destiné à être publié en juillet, déclare que la Russie est désormais, non plus un partenaire, mais un adversaire. Un livre blanc, allemand, qui deviendrait la Bible de l’OTAN.

    Voilà que l’OTAN passe à la vitesse supérieure, par une provocation massive contre la Russie. Paul Craig Roberts, analyste célèbre en Amérique, ancien sous-secrétaire au Trésor de Ronald Reagan, Noam Chomsky, tout aussi célèbre intellectuel de gauche, tout comme, aussi, Stephen Cohen, le meilleur analyste de la Russie, craignent cette escalade depuis bien deux ou trois ans. Quant à Kissinger, néocon, membre à vie de Bilderberg – qui s’est rassemblé ces jours-ci à Dresde -, il n’est pas du genre à désapprouver cette escalade.

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  • La réponse est-elle politique ? par Gabriele ADINOLFI

    La mondialisation, c’est la continuité d’un processus né avec l’Usure, un processus qui s’affirma ensuite par l’hégémonie que celle-ci obtint au XXe siècle par le biais de deux guerres mondiales et de la Révolution bolchévique.

    Le système global, particulièrement en Occident, est de type soviétique, capitaliste mais soviétique, par la mentalité imposée, par ses règlements, dans sa culture et sa bureaucratie. 

    Ce système a pour ennemis l’identité, la liberté, l’initiative, la propriété, la communauté, le sacré.

    Au moins l’Occident dans son entièreté et tout l’Orient blanc sont imbus de la mentalité soviétique dans laquelle ils sont prisonniers. 

    Nos institutions nationales, l’Union européenne, l’ancien empire soviétique, forment un seul goulag, un seul désert qui grandit. Malheur à celui qui cache en lui des déserts! 

    La réponse est-elle politique ? Jusqu’à un certain point. 

    Le pouvoir politique est soumis à celui des soviets de la finance et des satellites, et il n’existe plus en soi, sauf dans une partie minime.

    Les réactions populaires constituent un phénomène intéressant mais, quoi que l’on pense de ceux qui les gèrent, elles ne fournissent rien d’autre que des illusions si elles ne sont pas accompagnées d’une alternative déjà structurée.

    Donc ?

    Donc nous devons structurer cette alternative en parallèle au système politique. Ce qui signifie être en relation constructive et dialectique avec les réactions populaires mais ne pas se limiter à cultiver des illusions. 

    Au désert nous devons opposer la forêt : notre monde de sources, de fleuves, de montagnes. Nous devons créer pour remplir le vide, nous devons croître à contre-courant.

    Ce qui compte le plus, c’est de grandir mentalement, spirituellement, culturellement, économiquement, organisationellement, afin de créer autonomie et pouvoir.

    Nous devons donc organiser l’autonomie des institutions de la part des catégories productrices, les liant entre elles par une logique corporatiste et renforcer aussi les autonomies locales.

    Celle-ci est importante : beaucoup plus que les résultats électoraux.

    Il faut faire cela dans toute Europe, selon l’optique de l’Impérium.

    Un Empire qui ne coïncide pas avec l’UE et qui, en même temps, tout en l’attaquant, ne se laisse pas entraîner dans une logique centrifuge qui nous priverait de toute puissance.

    Un Empire que nous devons créer dans notre imaginaire mais que nous devons aussi bâtir dans notre activité quotidienne.

    Un Empire qui garantit et qui exalte nos nations et nos régions.

    Un Empire héritier de la pensée grecque et de l’Axe gibelin, qui nourrit et exalte à la fois ses racines qu’il faut renouveler (normanité, celtisme, âme slave, latinité) et ses univers de pensée, ainsi que ses anciens mondes coloniaux (Espagne, Portugal, France, Belgique, Hollande) qui sont encore et toujours porteurs de relations internationales qui, une fois rétablis, permettraient même d’inverser le flux migratoire.

    Cette logique d’Empire doit viser alors à l’organisation sociale (catégories productrices) dans une optique corporatiste et à l’enracinement ethnique, le tout dans une vision d’ensemble et dans le désir de redécouvrir notre volonté de puissance.

    Ainsi seulement nous pourrons soutenir la cohésion et la force de l’Europe tout en l’attaquant et soutenant les réactions populaires, et vice-versa. Seulement ainsi nous pourrons rentrer en jeu et défier les soviets du désert.

    Gabriele Adinolfi 

    • D’abord mis en ligne sur http://fr.gabrieleadinolfi.eu, le 3 mai 2016, puis repris le lendemain par Cercle non conforme.

    http://www.europemaxima.com/

  • Bachar el-Assad: « Notre lutte ne prendra fin qu’avec la victoire! » Discours et Analyse

    Dans un important discours prononcé mardi , Bachar el- Assad est apparu plus déterminé que jamais devant les 250 députés issus des élections du 13 avril dernier qui avaient pris leurs fonctions la veille: « Nous libérerons chaque pouce de notre territoire! » s’est il exclamé sous des ovations très nourries.  « Le peuple syrien a surpris une nouvelle fois le monde par sa participation exceptionnelle au scrutin et par le nombre considérable de candidats », a-t-il déclaré. C’était la première fois que le Président syrien s’adressait aux députés depuis juin 2012, au début de l’ancienne législature.

    Ce discours diffusé en direct à la télévision syrienne n’a pas été relayé en France, où les médias mainstream ne font plus leur travail d’information. Ce nouveau Parlement a été élu le 13 avril dernier par la partie libre de la Syrie. Le parti Baas, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle en Syrie, et ses alliés ont remporté  la majorité des sièges. Le Parlement a élu à sa tête pour la première fois une femme, Hadia Abbas.  

    Le président s’est d’abord félicité de l’importante participation du peuple et du choix de ses représentants pour adresser au monde le message clair d’un peuple qui s’attache à sa souveraineté quelles que soient les pressions. Il a insisté sur la différence de ce Parlement avec le précédent puisque les électeurs ont choisi des candidats « venus du fond de la souffrance ».« Soyez motivés par le travail au service de vos administrés, non pour vous-mêmes, exactement comme l’ont fait les blessés, les victimes et tous ceux qui se sont sacrifiés et qui continuent à le faire », a-t-il dit.

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  • « Le Leviathan » | Par James Howard Kunstler.

    L’image de la situation économique fabriquée par la transe du consensus national n’a jamais été autant hors de tout contact avec la réalité de ma vie.

    Aussi les questions que tout le monde devrait se poser, deviennent difficile à aborder. Comment puis-je protéger mes économies ? Pour qui dois-je voter ? Comment puis-je penser l’avenir de mon pays ? L’incohérence règne, en particulier dans les cercles dirigés par ceux qui protègent le statu quo, ce qui comprend les médias officiels qui ont échoué.

    La Réserve fédérale s’est transformée en une institution sans visage agissant dans l’ombre pour les objectifs plus que limités d’une claque de nécromanciens et d’astrologues, dirigée par un grand vizir, bien en vue du public, semblant guider un bateau économique gigantesque qui a, en fait, perdu son gouvernail et se trouve à la dérive dans un gigantesque tourbillon.

    Depuis plus d’un an, le sort de la nation est accroché à la décision de la Fed de relever ou non ses taux d’intérêt de référence d’un quart de point. Ils en parlent sans cesse, et la foule des observateurs des marchés financiers doit donc sans cesse aborder ce sujet et ce bavardage sert lui-même à éviter la nécessité d’une action réelle sur cette question. La Fed arrive à influencer les marchés sans jamais avoir à faire quoi que ce soit. Et surtout elle a travaillé pour produire le mythe d’une économie avancée qui fonctionne magnifiquement bien à l’avantage du bien commun.
    Cela survient dans le contexte d’un réseau mondial plus large de relations économiques qui est très clairement en train de se briser tout seul. Les tensions croissantes entre les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Union européenne ont grandi parallèlement aux bêtises monétaires innovantes de notre banque centrale, en particulier les manigances autour de la monétisation de la dette, qui ont créé des distorsions dangereuses sur les marchés, dans le commerce et dans la perception de l’intérêt national. Les nations sortent les sabres du fourreau et fanfaronnent les unes en face des autres. Le monde est en faillite après trente ans de traites tirées sur l’avenir pour financer les fêtes du présent, et les autorités ne peuvent pas le reconnaître.

    Mais elles peuvent fournir les conditions pour déguiser cela, en particulier par le jeu statistique de miroirs qui il-était-une-fois produisaient des signaux sensés concernant la circulation des capitaux. Au lieu de choix et de décisions fondés sur la réalité, la tâche à accomplir par les personnes en charge a été d’élaborer un faux-front économique à la Potemkine de plus en plus baroque, derrière lequel se trouve un paysage de ruine balayé par des racketteurs désespérés. Que ce racket ait évolué de manière si transparente dans l’enceinte autrefois sacrée des médicaments et même au delà, doit nous informer sur le désespoir et le danger de la situation.

    Le dernier opus du jeu de la désinformation concernait le communiqué de presse sur l’emploi de vendredi publié par l’US Bureau of Labor Statistics. C’était un blockbuster, ce qui implique un ciel bleu partout, de Montauk à Malibu. Sauf que personne ayant gardé une parcelle minimale de faculté critique ne peut y croire. 80% des nouveaux emplois ont été attribués au mythique modèle naissance-mort1, un fantasme pseudo-scientifique d’hypothétiques nouvelles mises en chantier d’affaires associées à de nouvelles hypothétiques embauches. Démographiquement, la plupart des nouveaux emplois sont allés à la cohorte des plus de 55 ans, ensacheurs d’épicerie et agents d’accueil chez Walmart – beaucoup moins pour les hommes de 25 à 54 (cette tranche a sensiblement perdu des emplois). Le taux de chômage officiel est tombé à 5%, sans discussion sérieuse sur le grand nombre de gens découragés qui ont abandonné la population active.

    Mais la perception d’une économie qui tourne à plein régime a envoyé les indices boursiers vers le ciel. Le Dow Jones, le S&P et le Nasdaq sont les seuls signaux que les médias officiels regardent avec attention et les politicards prennent leurs repères sur eux, dans une boucle de rétroaction de fausses informations qui engendre une psychologie positive plus délirante sur ces mêmes marchés. Je soupçonne que le sentiment qui règne maintenant est bien capable de passer au travers de la saison des fêtes sans accident financier.

    Mais cette Fed se trouve maintenant dans un piège de sa propre fabrication. Ayant interminablement jappé à propos de la hausse des taux d’intérêt, la banque centrale devra la mettre en place ou se taire en décembre. Seuls les chiffres définitifs de l’emploi annuel du BLS pourraient jeter un froid, si les chiffres ne semblent pas si phosphorescents. Je pense que la vérité est que cette économie bidon de la foutaise ne peut pas résister même à un maigre quart de point d’augmentation des taux d’intérêt de référence. Pour une seule raison, cela ferait exploser les modèles d’exploitation de Fannie Mae et Freddie Mac, les acheteurs de prêts immobiliers qui gardent en vie l’industrie de la construction, ainsi que le racket en parallèle dans les prêts automobiles et étudiants titrisés. Imaginez tous les paris sur les dérivés (CDS) [paris sur le non remboursement des prêts, NdT] qu’il faudrait honorer. En réalité, la Fed sait qu’elle aura à bourrer à la pelle plus d’argent ZIRP [à intérêt zéro, NdT] dans la gueule d’un Léviathan financier mourant, saturé de dettes. Elle peut le faire, bien sûr, et probablement elle le fera au cours de l’hiver 2016, mais le moment venu, elle n’aura absolument plus aucune crédibilité en réserve. Et le Léviathan sera un peu plus près d’être rejeté mort sur la plage.

    James Howard Kunstler
    9 novembre 2015.

    James Howard Kunstler est l’auteur « Too Much Magic: L'amérique désenchantée » (Le Retour aux Sources, 2014) 

    Traduit par Hervé, édité par jj, relu par Literato pour la Saker Francophone

    1Délai existant entre l’enregistrement statistique de la disparition d’une entreprise et celui de la création d’une autre.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/billets-d-auteurs/39-economie3/1914-le-leviathan-par-james-howard-kunstler