Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 602

  • La guerre occultée

    La guerre a heureusement montré que, malgré les affirmations de ses contempteurs, le peuple français savait s'adapter à des conditions d'existence fort nouvelles pour lui. L'adaptation s'est manifestée, non seulement chez les combattants, acceptant héroïquement l'infernale vie des tranchées, mais encore dans la population civile dont l'initiative chaque jour plus ingénieuse et plus complète répondit à toutes les nécessités de la vie industrielle, agricole et sociale.

    Gustave Le Bon.

    Je ne suis pas bonapartiste mais j'éprouve peut-être comme Léon Bloy une drôle de sensation teintée de mégalomanie lorsque sont évoquées devant moi les énormes campagnes napoléoniennes qui ont permis à la France d'écraser son empreinte belliqueuse sur l'Europe entière. C'est un sentiment irrationnel car il paraît évident que la Révolution et ses suites césariennes ont provoqué des conséquences catastrophiques pour mon pays. Toujours est-il que l'histoire des épopées impériales est grandiose et que j'éprouve un certain plaisir à contempler mes amis grognards qui participent à des reconstitutions de batailles célèbres avec leurs uniformes, leurs canons, leurs poudrières et leurs parlers sans anachronisme. Et puis, après tout, ces comédiens, très franchouillards, rendent hommage à nos ancêtres qui avaient le goût de la grandeur parce qu'il ne leur restait plus que cela. Ces gens aiment faire de la figuration, ils y trouvent un plaisir enfantin et une camaraderie qui font chaud au cœur ; ils ne demandent rien à personne sinon qu'on les laisse tranquilles, attitude parfois irritante lorsque l'on sait que cette troupe de napoléoniens réunis pourrait prendre d'assaut n'importe quel bâtiment ou militer pour la France d'aujourd'hui, pour essayer, au moins, de la sauver du cataclysme, mais ils préfèrent vivre dans leurs rêveries. D'aucuns ont donc été surpris lorsqu'ils ont entendu les propos de différents ministricules de la majorité socialiste affirmant un peu partout que ces commémorations puaient le chauvinisme et l'intolérance et qu'il fallait supprimer toutes subventions aux organisations napoléoniennes. Véritables insultes mélangées à quelques rumeurs firent exploser de colère les grognards mimétiques que l'on toucha en plein cœur comme si on avait réveillé en eux un profond atavisme que le jeu de rôle ne pouvait plus étouffer. Des comédiens redevenus les hommes dignes de leur race devant l'ennemi mortel. C'est là que l'enseignement de Gustave Le Bon revint à moi comme pour éclairer le comportement de ces drôles de zouaves. Non précisément le célèbre Le Bon de la Psychologie des foules mais celui de la psychologie des peuples et des groupes, non celui de l'effervescence de la foule mais celui de la psychologie ancestrale et de l'altruisme "racial". Je me mis alors à consulter la bibliographie complète du fameux barbu et tombai sur Les premières conséquences de la guerre, Transformation mentale des peuples, un ouvrage paru il y a exactement un siècle en 1916.

    Le réveil de l’instinct patriotique

    Un détail suffisamment important pour moi pour que je décidasse de compulser ce livre qui pouvait m'aider à comprendre mieux encore l'ignominie de notre temps illustrée dernièrement par l'insulte des petits politiques en place faite à nos glorieux ancêtres et à la France. Et de m'assurer avec Gustave dès l'entame du livre que le rôle joué par toute la classe politique, ses discours cosmopolites incessants, son individualisme axiologique (posé en valeur suprême), sa volonté de désacraliser notre héritage collectif sont carrément œuvre diabolique tant ils s'opposent à la nature profonde de notre peuple. Il existe un atavisme dans le vieux peuple français ou gaulois qui ne correspond pas du tout aux idées reçues d'ailleurs colportées par des personnes qui ne souhaitent que la disparition de notre pays. Non, les Français ne sont pas des petits égoïstes, des petits jouisseurs jaloux du voisin, des individus insensibles à la communauté, indépendants, ombrageux. Ou du moins, ils ne le sont pas essentiellement et peuvent le paraître quand ils sont soumis à la griserie de croyances nouvelles qui font office de religion comme agissait sur eux le socialisme au début du vingtième siècle ou le nihilisme aujourd'hui. En 1914, les Allemands disciplinés par 50 ans de militarisme et d'industrialisation tous azimuts croyaient, dominateurs, - à l'instar des persifleurs de chez nous qui crânent avec leur antichauvinisme de beauf (les Français incapables, petits, gros, paresseux, disent-ils en éludant l'idéosphère dans laquelle ils vivent...) - que les Français étaient bien trop versatiles, trop inconstants, pas assez courageux pour mener une guerre moderne exigeant une organisation forte, une endurance extraordinaire et un don de soi inimaginable. Les Allemands n'allaient faire qu'une bouchée de ces petits Français qui souffraient, en plus de leur indolence, d'un socialisme qui avait envahi les esprits des prolétaires et des intellectuels résolus à faire la peau de la vieilles patrie réactionnaire. Les Allemands se félicitaient ainsi de l'idée (fort répandue et perçue comme la réalité) selon laquelle les Français auraient été plus contaminés encore que les Russes (qui tomberont en 1917 sous la force du mythe socialiste) par le marxisme (qui est un produit "allemand" et juif). La France devait sombrer, craquer. Elle aurait dû plier durant l'effort puis se briser selon les intellectuels et militaires allemands de 1914. Mais le phénomène "prévu" par l'ogre germain n'a pas eu lieu, bien au contraire. « La guerre nous a surtout montré que l’égoïsme collectif, c'est-à-dire l’égoïsme de la race peut, à certaines heures, devenir plus fort que l’égoïsme individuel. Si puissante en temps de paix, la poussée d'égoïsme individuel s'efface devant les impulsions ataviques représentant l'intérêt collectif d'un peuple. » Telle est, au fond, selon Gustave Le Bon, la grande différence entre la période de paix et celle de guerre. Dans la première, l'homme a une vie individuelle, dans la seconde, une vie collective.

    La résurgence de l’altruisme

    Mais cet altruisme, son intensité, ne dépend pas seulement de la guerre seule. Cette guerre doit s'inscrire dans un contexte particulier pour qu'elle puisse générer ce renouveau sociologique. Les Allemands ont ignoré que 1914 se distinguait fortement de 1870. Sous Napoléon III, l'esprit général était bien différent de celui de 1914. En 1870 nous n'avions guère que des victoires derrière nous. Celles de la Révolution et de Napoléon Ier, puis, sous Napoléon III, nos succès de Sébastopol et d'Italie. Sans doute, le Premier Empire s'était terminé par la défaite et l'invasion, mais tant de triomphes avaient précédé ces catastrophes qu'elles ne pouvaient engendrer aucun sentiment d'humiliation.

    « En 1914, ce n'était plus la victoire, mais la défaite que nous avions derrière nous. Et une défaite qui, pendant quarante-quatre ans, avait pesé lourdement sur notre existence. Chacun sentit que nous étions en présence d'une volonté ennemie décidée à détruire la France et qu'un nouvel échec serait la fin de la patrie, l'esclavage définitif sous le pied de l'étranger. Du plus petit au plus grand, tous le comprirent et cette claire notion créa une mentalité imprévue. »

    Cependant, ce véritable instinct de survie a longtemps été contrarié par des idéologues et des agitateurs, souvent   soudoyés, qui bercèrent d'illusions les Français leur faisant croire que l'irrationalité de la guerre en avait désormais fait une chose impossible. La guerre était perçue comme une chose du passé que le pacifisme postulé avait condamnée, disaient-ils. Beaucoup d'hommes de bonne foi reprirent pour la diffuser comme une religion ce pacifisme que la raison avait validé. Ce pacifisme (plus précisément l'idée du pacifisme) fut en outre défendu par les nouveaux disciples de Karl Marx qui postulèrent que ce n'était plus la patrie qui constituait le lien entre les hommes mais l'identité de condition socio-professionnelle. Les prolétaires d'Europe ne pouvaient se battre les uns contre les autres puisqu'ils étaient frères et que leur ennemi n'était pas l'autre national mais le bourgeois, le patron et le capital. Plus éloquente que les discours, l'expérience a prouvé que cette théorie était fondée sur une méconnaissance totale des lois de la psychologie. Avant d'appartenir à une profession, l'homme « appartient d'abord à une race et la voix de cette race est autrement forte que celle des intérêts professionnels ». On change facilement de profession, on ne change pas de "race". C'est justement pourquoi, dès la déclaration des hostilités, les intérêts de la patrie ont primé les intérêts de classes et s'y sont immédiatement substitués. Le problème principal résidait dans les actions délétères des socialistes et francs-maçons d'avant-guerre qui ont non seulement déboussolé les Français angoissés par une possible Finis Franciae inéluctable (l'Histoire le veut ! La raison le veut !) en les exhortant à faire appel à leur logique de Français pour combattre le bellicisme qui vivait en eux, mais ils agirent également contre les intérêts de la France, contre sa plus élémentaire défense, en affaiblissant sur un laps de temps considérable son armée d'un point de vue humain mais aussi sur le plan matériel. Une catastrophe qui coûta la vie à des centaines de milliers de nos Poilus sacrifiés sur l'autel du fantasme cosmopolite. Il faut ajouter que cet historicisme permit aux démocrates "humanistes" de gaspiller comme ils le voulaient l'argent public au détriment du budget militaire qui fut pendant 15 ans amputé d'au moins 30 % (50 % selon les besoins des services) de la somme qui aurait assuré le fonctionnement normal de la Grande Muette. « Où en, serions-nous aujourd'hui si l'âme des foules n'avait pas vu plus juste que celle des rhéteurs ? ». La déclaration de guerre par l'Allemagne et les menaces de destruction qu'elle impliquait pour la France suffirent à faire revivre instantanément dans les âmes l'idée de patrie, ou mieux, la rirent surgir de l'inconscient, où elle était ancrée, « même chez les pacifistes qui s'y croyaient soustraits ». Mais le mal avait été fait ! Nous manquions de canons, nous manquions d'obus, nous manquions de véhicules à cause de ces dégénérés que la république hors-sol avait laissés croître en nombre et avait aidés de toutes ses forces à s'emparer des postes administratifs et universitaires.

    Le mensonge du pacifisme

    La Gueuse se défendait bien notamment par l'entremise du Général André qui contrôla les catholiques, royalistes et nationalistes de l'Armée en les sacquant littéralement, en les empêchant de s'élever dans la hiérarchie, en les espionnant. Et c'est aussi à ce triste sire que l’on doit les coupes budgétaires dans l'Armée. Défendre la nation, il n'en saurait être question, préserver le pouvoir d'apatrides parasites était sa principale mission. Mais Gustave Le Bon insiste. Si ce sabotage véritable est possible, si même le dévoilement de l'affaire des fiches n'a provoqué aucune émeute, aucune révolte, aucune révolution, c'est bien parce que le mythe du pacifisme avait imprégné un trop grand nombre de cerveaux et que ces méfaits étaient considérés par la plupart des Français de l'époque comme de malheureux effets pervers d'un républicanisme, d'un pacifisme et d'un laïcisme qu'il fallait sauvegarder malgré tout. Le pacifisme n'est pas un deus ex machina. Il n'est pas non plus une création populaire. Il est bel et bien le produit d'une idéologie farouchement antinationale qui fait fi de toutes les réalités du moment et en premier lieu de l'esprit germanique qui meut un peuple énorme se sentant investi d'une mission divine et qu'il est impossible d'amadouer avec l'idée saugrenue d'une paix cosmopolite. Les philosophes allemands ont pénétré le peuple allemand et c'est dans leurs œuvres, notamment dans celles d'Hegel que fut élaborée la théorie du droit absolu de la force, d'où sortit la religion pangermaniste avec ses aspirations d'hégémonie universelle. Dans un autre ouvrage publié peu de temps après la fin de la Grande Guerre, Psychologie des temps nouveaux (1920), Le Bon veut montrer que les Germains n'ont pas changé, ni les élites françaises d'ailleurs toujours pacifistes, toujours convaincues non pas de l'inanité seule de la guerre mais de son élimination naturelle. Bref, rien n'a changé. Les élites françaises prônent déjà la fin de l'histoire quand les Allemands sont, légitimement, remontés à bloc. Les vulgarisateurs ne font d'ailleurs, en Germanie, que répandre les principes pangermanistes (en s'appuyant sur Treitschke et Lamprecht) et enseignent au nom du droit de la force que l'Allemagne doit conquérir de nombreux pays. Alors qu'en France le mythe du pacifisme revint en force grâce à une focalisation intellectuelle sur l'ignominie de la guerre et non sur celle de son impréparation, l'Allemagne reste imperméable à l'individualisme et aux notions de pacifisme et de droits internationaux. Les théories militaires et étatistes de l'Allemagne restent vivantes et sont l'antithèse absolue de la liberté individuelle défendue religieusement par la plupart des autres pays. Le bavardage républicain fut à nouveau le pire fléau du peuple français perturbé dans son instinct de survie. Aujourd'hui, malgré le chaos qui règne en France, les idées de liberté individuelle s'établissent d'abord pour les criminels et les envahisseurs ; le pacifisme absurde ne sert qu'au désarmement matériel et spirituel de la France. Loin de neutraliser les conflits qui viennent, il les rend, assurément, plus dévastateurs pour notre pays et plus meurtriers pour nos enfants innocents que les autorités refusent coûte que coûte de protéger.

    François-Xavier Rochette. Rivarol du 16 juin 2016

  • Israël et la Turquie se réconcilient sur le dos de l’Iran

    NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Hier, Israël et la Turquie ont officialisé la normalisation de leurs relations diplomatiques après six années de brouille ; elle prendra effet avec le retour des ambassadeurs à Tel Aviv et à Ankara. A l’origine de la brouille diplomatique : l’incident de Mavi Marmara.

    Le 31 mai 2010, ce bateau d’une ONG turque menait route vers la bande de Gaza lorsque des commandos de l’armée israélienne l’ont arraisonné et saisi dans les eaux internationales, estimant que la région de Gaza était soumise à un blocus naval. Dans le violent affrontement qui avait suivi, dix Turcs avaient été abattus (et plusieurs militaires israéliens lynchés). Les liens turco‑israéliens s’étaient dégradés au point que l’ambassadeur d’Israël avait été expulsé d’Ankara, en 2011. L’accord conclu hier comprend le versement par Israël de 20 millions de dollars aux familles des victimes turques, ce qui a provoqué la colère du ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, totalement opposé à cette indemnisation.

    Mais le temps est désormais aux retrouvailles. En visite en Israël, le secrétaire général des Nations‑Unies, Ban Ki-moon, a estimé que l’accord Turquie-Israël est un « signe d’espoir pour le Moyen-Orient ». Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a pour sa part justifié l’accord conclu avec la Turquie par les intérêts économiques d’Israël, notamment sur les importantes ventes de gaz à la Turquie.

    La normalisation des relations entre Ankara et Tel‑Aviv résulte essentiellement d’intérêts stratégiques communs face à l’Iran. D’ailleurs, le point de rupture, à savoir le blocus maritime de Gaza, restera inchangé. Selon le New York Times : « La Turquie était considérée autrefois comme le plus proche ami d’Israël dans le monde de l’islam. Les deux pays partagent différents intérêts stratégiques communs, dont l’opposition à l’Iran. » Ce que confirme le débat ci-dessous tenu hier soir sur i24news.


    Pourquoi l’accord de réconciliation entre… par i24news-fr

    http://fr.novopress.info/

  • Trump – Poutine : la relation impardonnable… AUJOURD'HUI

    L’idée circulait depuis quelques jours que Poutine choisissait ouvertement Trump contre Clinton.

    La presse américaine s’est ressaisie ce week-end, ses insinuations laissant suspecter la contre-attaque à venir des « globalistes » : les souverainistes Trump, Farage, Le Pen et autres sont les « idiots utiles » ou, mieux encore, les « agents » de Poutine.

    La révélation, la semaine dernière, d’un piratage « par les Russes » du DNC (parti démocrate) n’avait pas été trop relevée, les esprits s’étant alors concentrés sur « Guciffer 2.0 », ce Roumain emprisonné aux États-Unis qui disait être entré dans le serveur privatif de la secrétaire d’État Clinton. Mais, très vite, les oreilles se tendirent lorsque le parti démocrate « révéla » que les hackers avaient essentiellement siphonné de leur serveur le dossier de destruction du candidat Trump. Puis Assange (donc Poutine, pour les médias) promit de « sortir les informations qui provoqueraient l’inculpation de madame Clinton » par le FBI.

    L’idée circulait donc, depuis quelques jours, que Poutine choisissait ouvertement Trump contre Clinton. Allusion déjà suffisante pour entretenir une campagne négative « soft » contre un Trump désargenté, pas très aidé par son parti. Les sondages étant bons, l’optimisme était de mise pour Obama et les démocrates. Le vote britannique, c’était loin.

    Lire la suite

  • Guerre & Paix #2 : « Arabie Saoudite, le calme avant la tempête ? »

  • LE PORTE AVION AMERICAIN DE SA MAJESTE PREND LE LARGE

    Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

    Le Royaume uni va-t-il devenir le 51e Etat des Etats-Unis avec le Canada, - la colonie de son ancienne colonie en quelque sorte -, chipant ce statut sous le nez de Porto Rico ? Membre de l’Union européenne il l’était, avec des privilèges par rapport à ses petits copains de classe, il part.. David Cameron a perdu de justesse un pari fou. Mais l’unité du Royaume est-elle préservée, car il sera facile pour l’Ecosse, compte tenu de ses larges prérogatives, de prendre prétexte du départ de l’Angleterre de l’U-E pour quitter le giron londonien.

    Dans un premier temps les velléités séparatistes seront mises sous le boisseau, mais le temps d’un nouveau référendum arrivera bien vite ! En revanche, la courte victoire du camp du NON à l’Europe va renforcer tous les pays eurosceptiques qui, à leur tour, vont réclamer les mêmes avantages que ceux délégués au Royaume Uni après de nombreuses négociations. Il faudra du courage à la France pour revendiquer les mêmes compétences et s’affranchir de cette insupportable tutelle bruxelloise, cette commission anonyme de 28 membres – un par pays – qui fait la pluie et le beau temps, édicte des directives transposables dans chaque pays. Junte anonyme non élue, la Commission est par contre représentative de cette oligarchie européiste au fonctionnement et à la désignation anti démocratique. C’est bien simple, l’Union européenne, c’est l’URSS sans le goulag ! Si nous sommes pragmatiques, il n’y a qu’une seule forme valable pour faire fonctionner l’Europe, c’est l’adhésion à l a carte, chaque pays en toute souveraineté déléguant au pool européen les compétences qu’il veut, compétences qu’il pourrait récupérer en toute souveraineté. L’Europe qui marche, c’est l’Europe des projets concrets : AIRBUS, le CERN, l’ESA etc… L’Euro ? La charrue a été mise avant les bœufs, il fallait harmoniser le social et le fiscal AVANT d’imposer la monnaie unique à la place d’une monnaie commune. Tout est à refaire.

    Renversons la table pour construire une autre Europe, celle des réalités, de l’indépendance par rapport aux blocs, celle d’une défense commune pour des objectifs géopolitiques communs. Sans cela, chaque Etat membre doit reprendre ses billes ! Le BREXIT est une chance pour un nouveau départ d’une vraie COMMUNAUTE européenne, non d’un ersatz de fédération !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Jacques Baud : « Terrorisme. Mensonges politiques et stratégies fatales de l’Occident »

    Bernard Plouvier, auteur, essayiste

    Ex: http://metamag.fr

    On a envie de débuter ce compte-rendu par la conclusion pratique qui s’impose, après lecture : Halte ! Grand livre ! car on ne saurait dévorer un tel ouvrage sans en recommander la diffusion la plus large, et pour plusieurs raisons.

    Officier des SR (Services de Renseignements), l’auteur a une très solide culture historique, non pas celle des manuels à usage scolaire et universitaire, tous bourrés d’erreurs factuelles et de jolies légendes issues de la Deception (désinformation, en langue anglaise), ingrédient de base de toute propagande en période de guerre ou d’exploitation des bénéfices d’une victoire. Pour tout dire, le colonel Baud a dévoré quantité de livres et de sites du Net « révisionnistes »… faut-il rappeler que le révisionnisme est une démarche intellectuelle, de type scientifique, visant à démystifier l’écriture historique et qu’elle n’a rien à voir avec les sottises des « négationnistes » de la Shoah ou des génocides vendéen, arménien ou ukrainien.

    En outre, l’auteur semble maîtriser l’arabe écrit, ce qui est appréciable pour un tel sujet. Ce n’est pas un fanatique de la lutte anti-musulmane ni du soutien inconditionnel aux USA ou à l’État d’Israël. Enfin, il ne semble pas nourrir un excès d’estime pour les politiciens professionnels, ce qui témoigne tant de son intelligence que d’un solide sens critique… on pourrait lui reprocher de ne pas associer dans son mépris les clowns des médias aux ordres de ces multinationales, dont il ose à peine médire, mais ce qu’il laisse supposer est bien suffisant pour qu’on le comprenne à demi-mot.

    Sa thèse principale est simple, remarquablement étayée par une accumulation de faits (et quelques suppositions sur ce qui est encore secret d’État : la commandite d’un certain nombre d’attentats meurtriers durant ces 40 dernières années, dont ceux de Beyrouth, en 1983. Le terrorisme islamo-arabe qui frappe l’Occident depuis les débuts de l’ère nouvelle (que l’on peut faire remonter aux alentours de 1990) a non pas une origine religieuse unique, mais au moins trois facteurs étiologiques.

    D’abord et avant tout, l’ingérence en apparence grotesque, scandaleuse pour les nationalistes africains, proches et moyen-orientaux, des Occidentaux dans la vie politique des États du Maghreb, dans celle de quelques pays d’Afrique noire (peu étudiés par l’auteur) et surtout dans les poudrières du Proche-Orient (Liban, Syrie, Irak, il est dommage que le Yémen ne soit pas étudié) et du Moyen-Orient (Afghanistan, mais l’on regrette que l’auteur n’ait pas évoqué le Pakistan ni l’impérialisme US en Républiques touraniennes : Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan ou Turkménistan, qui promettent de nouvelles émotions lorsque les USA viseront par la bande la Russie et la Chine).

    Il est évident que les ravages directs et les « dommages collatéraux » infligés aux populations par les armées US et associées (France, Grande-Bretagne, Italie pour le cas libyen, divers contingents européens symboliques pour l’exemple afghan) n’ont pu qu’indigner les frères de race et les coreligionnaires. Le terrorisme « nouvelle vague » est d’abord réactionnel à la meurtrière occupation étrangère, par l’effet de ce « droit d’ingérence », qui plait beaucoup aux requins d’affaires de New York et aux « néo-cons » de Washington, mais qui est jugé, par les autochtones des zones de combat, pour ce qu’il est réellement : une atteinte intolérable au droit des peuples. Ces gens sont moins naïfs qu’on ne le pense généralement : ils ont parfaitement compris que c’est la force qui crée le droit. Le terrorisme est l’arme des faibles, opprimés par un gros État mal organisé et présentant une multitude de zones sensibles.

    La seconde cause – celle qui vient en seconde position en matière de motivation, contrairement à ce que serinent les médias aux ordres – est le Djihâd. Le colonel Baud nous précise que, pour certains musulmans, le Djihâd est une affaire intime : un effort personnel de perfectionnement. Ce n’est exact que dans la tradition des soufis, soit le gratin non-violent de la spiritualité sunnite. Les sourates coraniques qui renvoient au Djihâd désignent bien la « guerre sainte » que tout muslim en bonne santé doit faire aux « infidèles » (les non-musulmans) qui agressent le Dâr al-Islam (les zones de Charî’a), voire qu’il doit exporter dans le Dâr al-Harb (le domaine de la guerre, soit les terres qui ne sont pas encore soumises à la loi coranique).

    On pourrait développer une troisième cause, effleurée par l’auteur : le désespoir existentiel de tous les paumés de l’immigration exotique en Europe (et à un moindre degré aux USA). Ils avaient cru que leurs immenses qualités physiques, intellectuelles, morales et religieuses feraient d’eux des maîtres, dominant des continents de dégénérés infidèles et il s’avère que leur suffisante insuffisance fait d’eux des traine-savates et des indésirables. Le Djihâd est un moyen de s’évader d’une vie nulle. D’abord en faisant éclater la joie de nuire à l’Occident, riche de valeurs que certains immigrés ne peuvent comprendre. Ensuite, en gagnant la certitude de se retrouver en un paradis fort terre-à-terre (mais admirablement adapté à un certain psychisme), fait de banquets et de houris, si l’on meurt au combat pour l’islam.

    Ceci explique qu’environ 30 000 volontaires islamiques, venus d’une centaine de pays et répartis en approximativement 1200 groupes sunnites armés, agrémentent le quotidien des Syriens.

    On peut regretter que l’auteur n’ait pas insisté sur le califat nouveau, Abou Bakr II ayant modifié la pratique du terrorisme djihadiste en autorisant des femmes et des enfants pré-pubères à y participer et en frappant de façon aveugle d’autres musulmans jugés trop tièdes, tout ceci contrevenant aux stipulations du Coran et des Hadiths sur la guerre sainte.

    Même s’il fait mine de ne pas croire aux thèses complotistes, le colonel Baud accuse les pantins politiques des USA, de France (Sarkozy et Hollande sont fort justement cités), de Grande-Bretagne (Tony Blair), d’avoir fait le jeu du « complexe militaro-industriel » et surtout des compagnies pétrolières… en n’oubliant pas que les chefs d’État qui se sont investis dans la perturbation des États islamiques depuis 1990-91 – la première guerre d’Irak – l’ont également fait pour stimuler leur cote de popularité.

    On peut regretter l’étonnante discrétion de l’auteur sur le rôle personnel de Barak Hussein Obama, qui s’est comporté, de 2010 à nos jours, soit comme le dernier des crétins, soit comme un très habile crypto-islamiste, déstabilisant tous les régimes calmes d’Afrique et du Proche-Orient, y introduisant la chienlit islamiste la plus fanatique.

    L’auteur analyse fort bien le pragmatisme des dirigeants chiites iraniens depuis la mort du  délirant Khomeiny. Les chiites sont fort peu appâtés par la cause palestinienne (qui ne semble plus guère intéresser que les fossiles des mouvements gauchistes et trotskistes de la planète). Le colonel Baud est, hélas, beaucoup plus léger sur le régime islamique turc qui paraît infiniment plus redoutable pour l’Occident que l’État islamique.

    On ne peut qu’approuver sa judicieuse analyse de l’implication des humanistes de Wall Street dans toutes ces affaires : sauver le règne du pétrodollar, contesté par les défunts gouvernements libyen et irakien, par ceux toujours en place de Syrie, de Russie et de Chine… et il aurait été judicieux de rapprocher l’activisme US en terres musulmanes de l’activisme de même origine en Amérique latine, dans des pays qui contestent la suprématie du dieu–dollar.

    En résumé, si l’année 2014 (les statistiques planétaires de l’An 2015 ne semblent pas encore disponibles, mais ce fut un grand cru) a vu se dérouler 13 463 attentats islamiques, faisant 32 700 morts, il faut en accuser, certes, le fanatisme des fous d’Allah, mais aussi et surtout la politique de gribouille ou de cyniques Machiavels des Occidentaux… une politique qui, depuis 1990, a probablement occasionné directement la mort d’un million de civils en terres d’islam.

    Chemin faisant, le colonel Baud met à nu les supercheries médiatiques à propos de la première guerre d’Irak ou du mythe Ben Laden-al Qu’Aïda (alors que les groupuscules terroristes défendent jalousement leur individualité et refusent de coordonner leurs actions). Il démonte les mensonges français sur les motivations de l’intervention en Libye et ceux des gouvernants US et français à propos de la Syrie. L’on est toutefois moins persuadé que l’auteur du côté « gentil toutou » des roitelets islamo-pétroliers d’Arabie saoudite et du Qatar… il serait bon de s’attendre à une fourberie anti-occidentale de ce côté-là.

    Les conclusions de cet excellent livre s’imposent d’elles-mêmes

    Il est nécessaire d’abolir le grotesque « droit d’ingérence » qui ne revêt d’intérêt que pour les multinationales exploitant les richesses naturelles des pays du Tiers-Monde.

    L’Europe doit se dégager – et d’urgence – des fous de guerre US, de leur pétrodollar et de leur complexe militaro-industriel (dont l’importance remonte au règne de Franklin Delano Roosevelt).

    L’Europe n’a pas vocation pour intervenir dans les bourbiers africains ni proche-orientaux. C’est aux autochtones et à eux seuls qu’il incombe de régler leurs problèmes tribaux, religieux, raciaux, politico-économiques. Il existe suffisamment de sites de matières premières, singulièrement de gisements pétroliers, pour se désengager des pays musulmans.

    Il faut plus que jamais inverser les flux migratoires et renvoyer dans le Dâr al-Islam la totalité des musulmans entrés en Europe ces quarante dernières années (en France depuis l’absurde décret Giscard-Chirac sur le regroupement national).

    Enfin et surtout, il est nécessaire (et urgent) de ne plus confier la direction des États à des pantins incultes et irréfléchis, dont les deux préoccupations majeures sont leur enrichissement personnel et la poursuite de leur carrière.

    Au total, c’est un livre qui non seulement apporte quantité de renseignements, avérés et probables, mais surtout réussit son approche étiologique d’un problème majeur de notre époque… qui risque de dégénérer en une série de conflits indirects opposant le trublion US à l’Europe (Russie incluse) et à la Chine, en plus de l’Amérique latine, où la guerre politico-médiatique fait rage depuis quelques années.

    Jacques Braud : « Terrorisme. Mensonges politiques et stratégies fatales de l’Occident« ,  2016 , Éditions du Rocher, 424 pages, 21€.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Les liens entre Attali, Trichet et Soros

    Tout le monde connaît le frétillant Jacques Attali et ses idées fumeuses, enveloppées dans un bas de soie. Tout le monde connaît Jean-Claude Trichet pour avoir été directeur du Trésor, puis gouverneur de la Banque de France pour terminer glorieusement patron de la BCE et, last but not least, président de la Trilatérale, petite sœur de Bilderberg. Personne, cependant, ne connaît les liens de ces personnages avec George Soros. Ce sont des liens discrets, mais ils ont existé ou existent toujours. 
    Voici ce que nous rapporte Marta Dyczok, de l’université de Toronto, dans son ouvrage sur l’Ukraine Ukraine: Movement without Change, Change without Movement en page 79 de son ouvrage : « Les perspectives économiques de l’Ukraine sont difficiles à prévoir, depuis la réorganisation du pouvoir économique qui change rapidement. Des financiers en vue comme Jacques Attali et George Soros se posent des questions sur les relations entre la démocratie et l’économie de marché et veulent forcer l’Occident à réexaminer les fondations de leur système économique. » On remarquera le ton : « veulent forcer ». 
    Dans la rubrique « Organisation du chaos en Europe de l’Est par George Soros », l’historien américain Frederick William Engdahl, diplômé de Princeton, rapporte : « Un autre partenaire silencieux qui s’était introduit dans l’organisation du chaos en ex-Union soviétique est Shaul Eisenberg. Eisenberg, muni d’une lettre de recommandation de Jacques Attali, à l’époque chef de la BERD, a réussi à s’assurer une concession exclusive de textile et autres commerces en Ouszbékistan. Eisenberg, accusé de fraude massive et de corruption par le gouvernement ouszbek, a dû arrêter ses activités. Ce qui a considérablement nui au Mossad dans la région, car le même Eisenberg est rapporté avoir été un membre du Mossad de très longue date, mais aussi un contributeur au trésor de guerre de 10 milliards de dollars de George Soros, dans son Quantum Group of Funds, destiné en 1992 à démolir la stabilité monétaire européenne. » Engdahl relate les liens de Soros avec la France : « Lorsque Soros appelait les investisseurs à détruire le Deutsche Mark en 1993, fin 1992, il se faisait passer dans les médias français comme un ami des intérêts français. Il est de notoriété publique que Soros est proche de l’establishment français, et en particulier de Jean-Claude Trichet. » 
    Soros, marionnettiste en chef du Nouvel ordre mondial, utilise également ses relations au sein du Conseil européen afin de promouvoir sa funeste stratégie en Ukraine, destinée à déstabiliser la Russie haïe, en particulier (toujours) Jean-Claude Trichet, qui jouerait un « rôle subtil » selon Engdahl. 
    Selon Valentin Katsonov, du Strategic Culture Foundation, professeur, docteur en sciences économiques, membre associé de l’Académie russe des sciences économiques et des affaires, « il existe d’autres vétérans des médias politiques et financiers qui ont aidé Soros avec son travail de propagande, inclus l’ancien président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Jaques Attali. Les philosophies entre George Soros et Jacques Attali sont saisissantes. Tous deux sont cosmopolites à fond, les deux ont mis leur confiance dans le rôle organisationnel des banques, les deux attaquent ce qui reste de culture et religion, les deux estiment la nécessité d’une banque centrale mondiale, une armée mondiale, etc. On dirait qu’ils ont, ensemble, un seul boss et un seul client ! » Vous avez dit « Panama Papers » ? 

  • Armes stratégiques: la Russie obtient des résultats importants

    Malgré la situation très difficile que la Russie a connue au début des années 2000, elle a réussi à perfectionner son arsenal stratégique, selon le président Poutine.
    La Russie a obtenu des résultats importants dans la modernisation de ses armes stratégiques, a déclaré le président russe Vladimir Poutine aux chefs des médias internationaux lors d'une rencontre dans le cadre du forum économique international de Saint-Pétersbourg.
    "Depuis le début des années 2000, la Russie se trouvait dans une situation très compliquée (…). Qui pouvait penser que la Russie serait capable de perfectionner ses armes stratégiques? (…) Mais nous avons prévenu que nous allions le faire, nous l'avons dit et nous le faisons", a souligné le président russe.
    Selon lui, la Russie a obtenu des résultats tangibles dans ce domaine:
    "Nous avons modernisé nos systèmes et nous développons avec succès la nouvelle génération. Je ne vous parle pas de systèmes capables de percer les boucliers antimissiles", a souligné le chef de l'Etat russe.
    Dès la deuxième moitié des années 1990 et jusqu'à présent, la Russie a construit en série deux systèmes de missiles stratégiques basés au sol, Topol-M et Iars, ainsi que les missiles basés en mer Sineva et Boulava.
    On a également modernisé les croiseurs sous-marins lance-missile de la génération précédente et lancé la construction de sous-marins lance-missile dernier cri de type Borei.
    Actuellement, la Russie met au point le nouveau système basé au sol Sarmat, doté de missiles lourds, qui doit remplacer le système R-36M2 Voevoda (SS-18 Satan, selon le code de l'Otan) dont les missiles étaient fabriqués en Ukraine.

    al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuyyFAyyuyWOYQXHzs.shtml

  • L’affrontement Trump/H.Clinton reflète bien les fractures de la société américaine

    Dans le cadre d’un séjour à Washington, Denis Bachelot a rencontré un certain nombre de personnalités locales et évoqué avec elles leurs visions de l’élection présidentielle, centrées autour de l’affrontement Trump/H.Clinton.

    Il en tire quelques réflexions qui permettent de mieux cerner les enjeux du contexte politique américain, mais aussi français.
    Polémia.

    Les sondages aujourd’hui, outre le fait qu’ils peuvent évoluer, ne permettent pas de dégager la probabilité forte d’une victoire pour l’un ou l’autre des candidats, tant ils sont dans l’ensemble serrés.

    La probabilité d’une victoire de Trump est toutefois prise très au sérieux par l’Establishment de WDC que j’ai pu rencontrer et, de fait, beaucoup d’éléments plaident en sa faveur. Ce sentiment est d’autant plus probant que le milieu washingtonien est globalement très « liberal » (au sens anglo-saxon) et donc très anti-Trump. Dans bien des assemblées où je me suis retrouvé avec des personnalités locales, la comparaison entre Trump et Hitler était énoncée comme une banalité. Ce milieu de la haute administration, des médias et des organismes internationaux, propre à WDC, ne reflète toutefois pas la complexité actuelle de la société américaine.

    Plusieurs éléments concrets montrent une réalité beaucoup plus contradictoire que l’image simpliste véhiculée par les médias français, celle de l’Amérique du ressentiment des petits Blancs perdants de la mondialisation, face aux classes « éclairées » de la société et aux minorités qui, « naturellement », soutiendraient H. Clinton (ce qui renvoie à l’analyse classique du vote FN en France). La dimension identitaire est, certes, réelle, mais elle n’explique pas tout le phénomène Trump.

    Un partie des milieux d’affaires est derrière Trump

    Le rejet des démocrates et de H. Clinton en particulier est énorme, non seulement dans les classes populaires ou moyennes, premières victimes de la crise économique, mais également, ce que l’on ne perçoit pas du tout en France, dans les milieux d’affaires. Il est faux de dire que le « big business » soutient inconditionnellement Clinton, tant il serait terrorisé par l’apocalypse économique que représenterait l’arrivée de Trump au pouvoir. Beaucoup de personnalités du monde des affaires considèrent que la gestion de l’ère Obama est une catastrophe pour l’économie américaine et que les milieux d’affaires ont été brimés ; notamment par le harcèlement judiciaire. Un point de vue très libéral (au sens classique du terme) qui pourrait faire sourire en France, mais qui compte aux USA.

    Ainsi, contrairement à la France où la quasi-totalité du patronat institutionnel condamne officiellement le FN, des personnalités de premier plan du monde des affaires soutiennent Trump. On peut citer : T. Boone Pickens, le milliardaire texan, Tom Barrak, un des rois de l’immobilier, Sheldon Adelson, le tycoon des casinos et des hôtels, Andy Beal, un banquier de Dallas, Julian Robertson, patron d’un grand hedge fund

    Ces personnalités se regroupent et, selon la pratique américaine, créent des « super PAC » (Political Action Commitee) pour soutenir le candidat républicain. Ils mobilisent déjà des dizaines de millions de dollars, et visent des centaines. Il suffit d’aller sur Internet pour suivre l’évolution de ces fonds de soutien à Trump et connaître les hommes qui les animent et le montant des sommes qu’ils collectent. Mais surtout, ces personnalités légitiment la candidature de Trump auprès de la communauté des affaires et du grand public. En fait, leur attitude est pragmatique. Elles se soucient assez peu des déclarations contradictoires ou incohérentes de Trump (elles sont réelles), mais prennent acte de sa volonté de changement et de sa dynamique politique. Ils se placent auprès du candidat et travaillent avec lui pour lui amener les compétences nécessaires une fois au pouvoir.

    Kissinger dialogue avec Trump

     Il en va de même pour le domaine de la politique internationale. Les médias français ont totalement ignoré les rencontres entre Kissinger et Trump (la dernière date du 18 mai) ; officiellement ce dernier a nié soutenir le candidat républicain ; il affirme, à juste raison, rencontrer les autres candidats pour s’assurer de leur compréhension des enjeux internationaux. Mais, de fait, sa non-condamnation de Trump et son dialogue avec lui sont déjà une reconnaissance puisqu’il le considère comme un interlocuteur légitime et incontournable. Il a même proposé à Trump de l’aider à constituer son équipe d’experts internationaux. Or, l’autorité de Kissinger est toujours considérable.

    Sur le plan international, également, les ressentiments à l’égard des démocrates sont très forts et l’Amérique est lasse de l’interventionnisme mou d’Obama, après l’interventionnisme « hard » de Bush. La question, notamment, d’Israël et du rapprochement avec l’Iran a laissé des traces profondes contre l’administration Obama et divisé la communauté juive qui est loin d’être unanimement du côté de Clinton, malgré la « reductio ad Hitlerum » qui frappe Trump.

    Pour nous Européens, les perspectives d’une nouvelle entente entre les Etats-Unis et la Russie sont un élément absolument capital qui peut être très prometteur, mais également se faire au-dessus de nos têtes et à notre détriment. En vue de futurs et possibles changements politiques dans l’axe USA/Russie, nous devons nous positionner comme des partenaires et intermédiaires indispensables à un dialogue équilibré et non comme des suiveurs dociles.

    Dépasser la vision simpliste des médias

     Enfin, si l’on veut comprendre les enjeux des élections américaines il faut dépasser la vision véhiculée par les médias internationaux centrée sur la promotion d’une image bouffonne et dangereuse de Trump. Derrière le show médiatico-politique se positionnent de vrais choix politiques qui mobilisent les forces profondes de la société américaine. On ne perçoit pas en France, en raison du parti pris des médias, combien l’image de H. Clinton est mauvaise et répulsive. Quel que soit le milieu des gens rencontrés, toutes les personnes qui m’ont dit qu’elles voteraient pour elle le font juste par rejet de Trump. Je n’ai pas entendu un seul commentaire positif à son sujet. Elle a une image d’opportuniste et de corrompue. Outre l’affaire des mails, elle est, selon un article récent du Washington Times, repris ni aux USA ni en Europe, sous le coup d’une enquête du FBI sur sa fondation qui pourrait entraîner une procédure pour « racket, concussion et blanchiment d’argent ». Les bourdes de Trump, à côté, font figure de broutilles.

    Par ailleurs, la question des minorités ethniques, théoriquement massivement favorables à Clinton, est plus complexe qu’il n’y paraît. Les Hispaniques, notamment, ne sont pas insensibles au discours conservateur de Trump sur les valeurs, même si, selon les derniers sondages, ils soutiennent Clinton à plus de 60% contre 23% pour Trump. Les études d’opinion relèvent cependant des potentiels de progression pour le candidat républicain dans cet électorat. Il faut rappeler que Trump a fait un de ses meilleurs scores à New York (plus de 60%) où les communautés noires et latinos sont nombreuses. La politique de laxisme sécuritaire du nouveau maire gaucho communautariste de Blasio est mal vécue par une part grandissante de la population, après l’ère sécuritaire des conservateurs Bloomberg et Giuliani.

    En conclusion, si les jeux semblent encore ouverts dans la course à la Maison-Blanche, il est clair que la présentation faite en France par les médias est tronquée et sous-estime totalement la dynamique Trump et ce qu’elle représente comme volonté de changement et de renouvellement de la vie politique américaine. Cette volonté est massive et ne concerne pas que les classes moyennes et populaires blanches, même si celles-ci sont particulièrement mobilisées. Pour preuve : 14,7 millions d’électeurs ont voté pour Trump lors des primaires, contre 10 millions pour le candidat Mitt Romney en 2010 ! Après l’Autriche, la perspective du Brexit et l’élection d’une candidate d’un parti contestataire à la mairie de Rome, l’exemple américain traduit l’ampleur des mutations politiques et civilisationnelles qui travaillent les peuples des pays occidentaux. Les leçons de l’élection américaine seront certainement riches d’enseignement pour les échéances françaises de 2017.

    Denis Bachelot, 20/06/2016

    http://www.polemia.com/laffrontement-trumph-clinton-reflete-bien-les-fractures-de-la-societe-americaine/