Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

géopolitique - Page 600

  • Subtiles tractations de la Russie autour de son projet de coalition élargie, pour la paix en Syrie…

    La « Coalition nationale syrienne » veut la tête de Bachar

    La prétendue « opposition syrienne » dite « modérée », montre son vrai visage à Moscou. A peine ses négociations avec la diplomatie russe achevée, le représentant en exil de la « Coalition nationale syrienne », Khaled Khoja, était heureux d’annoncer, lors d’une conférence de presse, que « Les autorités russes ne sont pas attachées à la personne de Bachar el-Assad », « la préservation de l’Etat syrien » et son intégrité territoriale « préoccupent la Russie plus que la personne du président ». affirmait-il comme s’il venait de décrocher de Moscou le feu vert pour la curée: la liquidation de Bachar-el-Assad.

    Une affirmation qui a été reprise en choeur par les vautours de la presse. Un façon  pour l’homme Khoja, de se donner une petite importance tout en satisfaisant ses soutiens étrangers; en effet, Ankara exerce une influence significative sur la « Coalition nationale syrienne », à travers les Frères musulmans. M. Khoja, s’est fait fort d’avoir rappelé à  Sergeï Lavrov, le Ministre russe des Affaires étrangères, qu’il désirait que Le président syrien quitte la présidence, précisant qu’« il n’a aucun rôle à jouer dans l’avenir de la Syrie. »

    La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a aussitôt rectifié: « Nous avons toujours dit que nous ne soutenions pas Assad personnellement, mais que nous soutenons le président légitimement élu de Syrie ».

    Lire la suite

  • Ouvert à tous les vents migratoires l’Occident refuse les réfugiés d’Afrique du sud… Blancs

    L’Europe accueille des dizaines de milliers de "migrants" dont les peuples ont spolié et martyrisé tous les Blancs qui leur tombaient sous la main. Mais il n'existe aucun programme d'aide aux centaines de milliers d Afrikaners victimes d'épuration ethnique dans un pays qui devint celui de leurs ancêtres avant que le premier Bantou y ait mis le pied.

    C'est justement ce que tente de combler un Brésilien, Rodrigo Erhaus de Campos, qui n'avait d'autre raison de se lancer dans cette entreprise que son écœurement devant l’indifférence du monde face au martyre du petit peuple Afrikaner. Face à la haine qui de toutes parts se coalise contre lui. Face à la stupéfiante connivence des autorités politiques, morales et intellectuelles mondiales avec leurs bourreaux. Il avait pour but de rassembler 35 000 signatures afin de contraindre les satrapes de Bruxelles de mettre en route un processus législatif de rapatriement des Européens d'origine pris au piège de cette Afrique du Sud fallacieusement qualifiée de « nation arc-en-ciel » et qui désireraient revenir en Europe.

    Certes le projet a peu de chances d'aboutir. Mais il peut enfin contraindre la presse poubelle à s'intéresser à cette tragédie et à inciter les centaines de correspondants muets qu'ils entretiennent au sud du Limpopo à traiter des crimes racistes commis depuis vingt ans dans ce qui était l'odieux pays de l'apartheid.

    Le but des organisateurs de la pétition est « une initiative citoyenne européenne ». Soumise, il est vrai, à des conditions draconiennes. Elle doit être en effet signée par 1 million de citoyens d'au moins 7 pays de l'Union Européenne sur les 28. Faudrait-il encore que les média en parient Bien que lorsque ces lignes sont écrites le chiffre de 35 000 signatures soit pratiquement atteint, sans doute surtout apposes par des Sud-Africains (On peut voter sur Changejorg.). L'initiative doit porter sur « n'importe quel domaine dans lequel la Commission est habilitée à présenter une proportion législative, par exemple l'environnement, l'agriculture, les transports ou la santé publique ». Deux paragraphes seulement pourraient faire l'objet d'attention de la part de la Commission.

    Le premier concerne « l'Aide humanitaire et la protection Civile ». (Article 214). Il traite surtout de catastrophes naturelles - au premier rang desquelles le bobard du Réchauffement Oimatique.il est certes fait mention des « victimes de conflits » mais l'Afrique du Sud dont le régime communiste de l’ANC a exclusivement bénéficié depuis 20 ans des largesses de l’UE, ne s'est jamais vu octroyer la moindre aide destinée aux Blancs victimes du racisme d'Etat et du nettoyage ethnique anti-Afrikaner.

    Le second paragraphe concerne « les politiques relatives aux contrôles aux frontières, à l’immigration ». (Articles 77 à 80). Hélas il faut bien se rendre à l'évidence : alors que depuis un demi-siècle et la création du premier organe d'unification européenne, des centaines de milliers d'Européens ont été chassés de territoires anciennement dits coloniaux, il n'existe à ce jour pas un seul alinéa de la constitution européenne qui s'intéresse à leur sort. Montrant à quel point les concepteurs de ce bout de papier étaient d'abord guidés par un souci de discrimination anti-Blanche, laquelle est au cœur de la monstruosité qu'est l'Union Européenne. Il faudra bien cependant que dans les 50 ans à venir l'Europe envahie par des centaines de millions de non-Européens trouve de la place pour accueillir les centaines de millions de Blancs qui vont devoir fuir le continent américain et l'Océanie.

    « L'idée, commence le texte de la pétition, que les Sud-Africains blancs aient le droit de retourner en Europe est basée sur le concept des droits des indigènes à l'autodétermination. 

    La population blanche d'Afrique au Sud est actuellement confrontée à un processus d'épuration ethnique et de persécutions qui lui sont infligées par le gouvernement de l'ANC, l'Economic Freedom Fighters (EFF, le parti de Julius Materna un extrémiste raciste qui réclame l'expulsion des Blancs) et divers individus agresseurs de Blancs. Plus de 4 000 fermiers blancs ont été sauvagement assassinés, souvent après avoir été torturés, violés et mutilés. Beaucoup de Sud-Africains blancs vivent aujourd’hui dans la misère et la déchéance comme conséquence de la politique de Discrimination Economique en faveur des Noirs qui exclut les Blancs du marché de l'emploi.

    Aligné sur la politique au gouvernement israélien qui autorise les Juifs à retourner en Israël, nous pensons que non seulement il est souhaitable mais moralement obligatoire que l'Europe donne à tous les Blancs d'Afrique du Sud un droit de retour ».

    La pétition fait ici remarquer que de nombreux Sud-Africains en mesure de tracer leur origine en Grande-Bretagne et aux Pays Bas, ont eu leur demande de naturalisation rejetée. D'autres, en très grand nombre, se sont vus refuser le statut de réfugiés au Canada et aux Etats-Unis, alors que dans le premier pays des dizaines de milliers de ressortissants des Antilles ont obtenu sans difficulté ce statut. Ce fut notamment le cas d'un ancien Gouverneur Général, Michaëlle Jean, Haïtienne. En revanche le rejet systématique des demandes de statut de réfugié à des Sud-Africains blancs a mis en évidence la féroce volonté des autorités canadiennes de n'accepter aucune demande d'asile venant d'un Sud-Africain blanc, même anglophone. Ce fut le cas notamment de Brandon Huntley auquel un premier jugement avait donné gain de cause suscitant la colère des autorités sud-africaines dans les termes que décrivit ainsi une avocate canadienne, Stefanie Gude : « Immédiatement après cette décision positive, la réaction du gouvernement sud-africain fut rapide et hostile. Il avertit que les relations  diplomatiques pourraient en être affectées si la décision n'était pas rectifiée. » Décision d'ailleurs qualifiée de "raciste" et « inspirée par l’apartheid ». Le 14 juin Huntley était définitivement débouté du droit d'asile après 12 ans passés dans le pays et renvoyé vers le gouvernement d’Afrique du Sud « à même d'assurer sa sécurité », selon les propos surréalistes de la juge de la Cour d'Appel au joli patronyme de Catherine Kane. Il avait trente jours pour déguerpir avec sa famille.

    Aux Etats-Unis les mêmes faits provoquent les mêmes effets. Aucun statut de réfugié n'est accordé à des Blancs sud-africains alors que chaque année plusieurs milliers de Noirs l’obtiennent. Entre le 1er et le 31 octobre 2014 sur les 6 352 réfugiés du Tiers Monde reçus par les Etats-Unis d’Obama, 322, exclusivement Noirs, arrivaient d'Afrique du Sud. Il y a quelques mois Change.org a lancé une consultation sous l'égide d'un illustre inconnu de Courbevoie dont le patronyme est un sésame par les temps qui courent : Arash Derambash. Que soutenait un autre humaniste d'ultra-gauche, Mathieu Kassovitz, omniprésent sur la planète pipeul dès qu'il s'agit d'ajouter un peu plus de clinquant à sa coruscante célébrité. Il s'agissait, par un amendement à la Loi Macron, de contraindre les Grandes Surfaces à faire profiter chaque jour de leurs invendus à des associations de bienfaisance. Elles le faisaient depuis des années pour la partie qui n'est pas interdite par la loi au nom de la sécurité alimentaire et du principe de précaution. En fait pour un certain nombre de députés - Frédéric Lefebvre, Alexis Bachelay, Pouria Arnirshahi, Guillaume Garot, Jean-Pierre Decool, Thierry Solere, Xavier Bertrand, Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy, Christophe Premat - qui participèrent à cette opération, il importait de faire parler d'eux. Dans une video pleurnicharde qui circula sur Internet pendant des semaines une brochette de gens du spectacle omirent leur concours - Djorkaeff, Damidot, DeCaunes père et fille, Rost, Bel, Kelly, Keim, Gcio, Folin -. Ça ne leur coûte pas cher et ça peut leur rapporter gros.

    Avec 210 000 signatures en 4 mois,cette mini-consultation, qui conduisit ses organisateurs à l’Elysee,a abouti à une légalisation définitive. Elle bénéficia d'un énorme appui médiatique et sur tous les supports de communication les auditeurs, spectateurs ou téléspectateurs furent soumis à un feu roulant d'agit'prop en faveur de cette initiative. Les Sud-Africains qui osent à peine espérer qu'on cessera un jour de les traiter comme un gibier de potence ont peu d'espoir au fond que l'Union Européenne ou l'Amérique du Nord leur accorde un jour un statut en rapport avec la tragédie qui est la leur.

     

    J.R. Rivarol du 25 juin 2015

  • De l’Afrique du Sud à la Caroline du Sud, les Blancs, cernés, se battent pour leur survie

    Ces pages consacrées aux tentatives désespérées des plus lucides parmi les Blancs d'Afrique du Sud d'échapper à l'insondable chaos dans lequel leur pays a sombré, n'étaient pas achevées quand ont résonné à travers le monde les coups de feu de Charleston. Or le geste de Dylann Roof est loin d'être étranger à l'Afrique Australe. D'abord parce que le blouson qu'il arbore sur de nombreuses photos porte en réduction un drapeau afrikaner et celui de la Rhodésie. Egalement parce qu'il est rapidement apparu que depuis plusieurs mois le jeune homme avait créé un site Internet sur lequel il diffusait des photos de lui-même et les textes de ce qui est devenu son "Manifeste" Ce site portait une dénomination sans ambiguïté : < lastrhodesian.com >. Pour beaucoup l'expérience rhodésienne, qui ne dura que 14 ans, de 1965 à 1979,aura été la dernière étincelle d'une civilisation européenne en pleine déroute. 80 000 Blancs, cernés de toutes parts, confrontés à une guérilla menée par des dizaines de milliers d'adversaires soutenus par le monde entier, l'Afrique du Sud exceptée, montrèrent ce que le courage, la détermination et l'esprit d'entreprise étaient capables de faire face à la lâcheté, la pusillanimité et l'abdication. Il ne fait pas de doute qu'en plaçant son action criminelle sous les auspices d'une virgule de l'Histoire dont plus personne ne se souvient, il se lançait à lui-même un défi inaccessible. Sans doute importait-il que dans ce dossier sur l'incertitude plus que jamais dramatique à laquelle sont confrontés les Afrikaners de souligner que dans le parcours sanglant qui a mené Dylann Roof au-delà de son destin il y a ces dizaines de milliers de Blancs Sud-Africains massacrés. Pour lesquels des millions de Blancs dans le monde saignent. Et portent en eux une colère inextinguible envers les peuples qui participent à ces pogromes. Notre ami sud-africain Mike Smith (Mike Smith's political Commentary) pose quelques questions intéressantes sur Dylann Roof et sur la fusillade de l'Eglise Evangélique de Charleston. Il trouve en tout cas étrange la diffusion dans le monde entier de son blouson adomé de drapeaux rhodésiens et afrikaners. Lesquels, pour le commun des mortels, dont le cerveau est bourré de bobards médiatiques, sont des représentations lucifériennes du racisme et de la barbarie blanche, à un moment précisément où l'Afrique du Sud plongée dans un chaos inextricable, est le théâtre de réactions identitaires blanches inattendues. Or celles-ci avaient-elles besoin d'un supplément de haine médiatique reprise à tira vers la planète à vitesse électronique ?

    Cela dit, en une sorte de contrepoint aux média haineux qui tentaient d'ajouter F abjection à l'horreur en montrant toute l'obscénité des racistes blancs n'hésitant pas à s'attaquer à une assemblée de prêcheurs réunis dans la maison de Dieu, Mike rappela un autre massacre perpétré le 25 juillet 1993, en Afrique du Sud. Ce jour-là quatre héros de la libération africaine appartenant à l'Azanian People's Liberation Army (APLA) mitraillaient une assistance de fidèles Blancs, dans une Eglise blanche d'un quartier Blanc du Cap, Kenilworth. Arrosant la foule au fusil d'assaut R4 et avec des grenades garnies de clous. La tuerie eût été décuplée si l'un des participants, Charl Van Wyk, armé d'un pistolet, n'avait fait feu sur les assaillants en blessant un et mettant les autres en fuite. Leur projet en effet était de faire sauter l'église dans laquelle se pressait un millier de fidèles. Il y eut 11 morts et 58 blesses. Les terroristes n'en étaient d'ailleurs pas à leur coup d'essai ayant déjà à leur tableau de chasse au moins trois autres attaques de civils Blancs et 13 morts. En tout l'APLA est créditée de 22 morts et de 120 blessés graves. Une majorité des terroristes de cette organisation furent intégrés dans l'armée sud-africaine. Les criminels furent tous amnistiés par la Commission Vérité et Réconciliation du curé Toutou, la même mafia qui maintient toujours derrière les barreaux depuis 22 ans Clive Derby-Lewis et Janusz Walus. Lesquels n'avaient fait qu'abattre le secrétaire du Parti Communiste, Chris Hani, action ponctuelle qui visait un ancien chef de l'organisation terroriste Umkhonto We Sizwe, créée par Mandela. On peut douter que Dylann Roof soit libéré dans les 5 ans, lui ! On rappellera à cette occasion les commentaires dont les membres de la Commission osèrent accompagner leur décision d'accorder l'amnistie aux terroristes : « l'acte lui-même consistant sur les ordres de l'APLA/PAC à attaquer spécifiquement des cibles civiles fut une grave violation des droits humains et de la loi humanitaire interne ». Etaler ainsi son racisme en ne donnant pas plus d'importance à des victimes sous prétexte qu'elles sont Blanches est d'un cynisme d'autant plus intolérable que cette Commission Vérité et Réconciliation est considérée comme un modèle de Justice Internationale par la tyrannie mondiale orwelienne qui domine notre temps.

     

    Jim REEVES. Rivarol du 25juin 2015

  • Martin Pelletiers : « l’Amérique est une création judo-maçonne »

    RIVAROL : Vous venez de publier 20 bonnes raisons d'être anti-américain chez l'éditeur DIE, pourquoi ? N'est-il pas plus urgent de dénoncer l'invasion de l'Europe, Daesh, les guerres d'Ukraine et du Proche-Orient ?

    Martin PELTIER : Et tant d'autres menaces actuelles, le traité transatlantique, l’inféodation croissante de la France à l'OTAN, la crise par (et non de) l'euro, le bouleversement juridique et moral qui menace notre civilisation, etc. Mais est-il utile de protester contre des faits ? Tout le monde est contre le chômage et l’insécurité. Ce sont les causes qu'il faut découvrir, les responsables qu'il faut démasquer. Dans cet ordre d'idées il faut dénoncer les "républicains", les mondialistes - et  les Américains. L'apologue de la mer, de la digue et du saboteur me semble toujours éclairant : quand une brèche dans une levée menace d'inonder un pays, une fois la brèche aveuglée, que faut-il faire, quelle menace urgente faut-il combattre ? Réponse, le saboteur, qui est beaucoup plus dangereux que la mer, laquelle, elle, a toujours existé, et est dans son rôle de mer. C'est le saboteur le danger. Il en va de même pour l'invasion de l'Europe et de la France. Des peuples étrangers attirés par la richesse et la facilité, il y en a toujours eu : mais c'est la politique migratoire lancée par les "républicains" au début des années 1970 qui a lancé le mouvement de l'invasion, et c'est la politique étrangère des Etats-Unis d'Amérique qui l’a accentué.

    La guerre qu'ils sèment aux quatre coins du monde a pour effet entre autres de provoquer à la fois la fuite de centaines de milliers d'autochtones, leur demande d'asile, et la compassion des populations occidentales travaillées par le sentimentalisme des media. En d'autres termes l'Amérique a repris la fonction de policeman de l'univers occupée jadis par la Grande-Bretagne, et elle en profite, comme celle-ci avant elle, pour tenir les peuples dans le chaos afin de mieux les soumettre. En d'autres termes les désordres militaires, financiers, économiques, sociaux, l'invasion, sont les moyens d'une domination. J'observe en passant que du temps des empires coloniaux, les populations colonisées d'Afrique et d'Asie, quoique croissantes grâce à la santé et à la prospérité apportées par les Européens, demeuraient dans leurs régions d'origine. C'est le chaos postcolonial régi d'abord par l'URSS et les Etats-Unis, aujourd'hui par l'Amérique et la Chine qui a jeté des millions de migrants sur des routes qui toutes mènent à l'Europe. Et cela sans aucune justification démographique : l'invasion d'origine africaine vient d'une zone peu peuplée et vise une zone densément peuplée.

    R : Sans doute, mais à force de vouloir montrer que tout est lié, ne risquez-vous pas de tout mélanger ?

    M. P. : Non. Il faut simplement garder à l'esprit que les Etats-Unis sont nuisibles à plusieurs titres : au titre d'ennemis de l'Europe et de la France, au titre de superpuissance avide d'imposer son hégémonie, au titre d'inventeurs et de diffuseurs d'une révolution mentale affligeante, le rêve américain, ou l’american way of life, en somme au titre de professeur de sottise ou de décivilisation, et enfin à celui de patrie du mondialisme, comme l'URSS fut naguère celle du communisme. De sorte qu'un navet d'Hollywood peut-être à la fois une sottise avilissante, une façon de formater les citoyens américains et un moyen d'asservir le reste du monde.

    R. : Concrètement, de quoi parlez-vous ? J'ai vu très peu de choses sur deux sujets qui sont pourtant fortement d'actualité, la guerre d'Ukraine et le traité transatlantique, dont, vous soulignez vous même l’importance" et qui me semblent deux bonnes raisons d'être anti-américain !

    M. P. : C'est peut-être une erreur de ma part, j'ai fait confiance au lecteur cultivé, j'ai pensé que ces deux sujets, justement parce qu'ils sont dans l'actualité immédiate, peuvent être tenus pour acquis...

    R. : C'est dangereux. Toute la propagande européenne et américaine, que nos média ont parfaitement intériorisée, a consisté précisément à ne faire état que des griefs de l'Occident contre la Russie et les pro-russes, et à ne pas faire état des innombrables indications de l'action déterminante et constante des services américains dans l'affaire de Maïdan et ses suites. Quant à la négociation du traité transatlantique, qui va décider de l'avenir de l'Europe et soumettre celle-ci à la fois au projet mondialiste et à l'intérêt des Etats-Unis, il est en cours de négociation depuis plusieurs années, et pendant de très longs mois les gouvernements concernés ont omis d'en avertir les peuples. Aujourd'hui encore, à part quelques détails médiatisés, qui sait avec précision sur quoi il porte, à quels domaines exactement s'étend notre renonciation à la puissance et à la liberté ?

    M. P. : Je ne parle pas non plus du traité OMC, en cours de ratification rampante et tout aussi dangereux, mais quand on écrit il faut faire des choix : le secret d'ennuyer est celui de tout dire. J'ai pensé qu'il était plus utile de remonter jusqu'à la source et à l'essence des choses plutôt que de trop insister sur l'analyse de l'actualité. Par exemple, concernant la guerre yankee, qui est une façon à la fois d'être pour l'Amérique et de dominer, ou mieux, de former le monde, plutôt que de répéter ce que chacun peut observer depuis vingt-cinq ans notamment à travers les conflits du Proche-Orient, j'ai préféré rappeler au lecteur que, dès l'origine, dès la fin du dix-huitième siècle, les Etats-Unis furent des ennemis de l'Europe, de la France, de l'Eglise catholique, que cela ne s'est pas seulement traduit par des affrontements économiques mais par une guerre politique et même des affrontements militaires nombreux et graves. C'est cette constance historique et ses causes qu'il m'a paru utile de dégager, derrière le double verbiage de « l'amitié américaine » et des « Américains grands enfants ».

    R : Que vouiez-vous dire par là ?

    M. P. : Depuis leur indépendance les Etats-Unis se comportent en ennemis de l'Europe et de la France, et en remplaçants, dans le dessein de faire advenir une humanité meilleure, dont ils se pensent les instituteurs et les bergers. Ce qui se passe aujourd'hui au grand jour est la suite de ce qui s'est tramé depuis le début du dix-neuvième siècle. Sans doute, par exemple, au début de la Première Guerre mondiale, y eut-il une campagne d'opinion forte qui remplit d'enthousiasme une partie des soldats américains qui partaient pour le front, des gens aussi divers que Giraudoux, Morand ou Wilson en témoignent. Mais ce ne fut qu'un moment très court dans une dialectique plus vaste qui devait amener à la mise à mort de l'Europe. Un moment de convergence entre les intérêts judéo-maçons de Wilson et du « colonel House » et les intérêts judéomaçons de la Troisième République, dans la célébration commune du maçon Lafayette. Le peuple américain, comme tous les peuples, est capable d'emballements, et donne volontiers un tour sentimental et moral à ses engouements, mais ses élites n'ont rien d'enfantines, elles savent ce qu'elles veulent et où elles vont. Depuis la fin du dix-neuvième siècle, elles ont fait là guerre à la France (guerre du Mexique, plans financiers de rentre-deux-guerres, guerres de décolonisation avec notamment l'aide au Viêt-minh), guerre à l'Espagne, et enfin, à travers les deux guerres mondiales, abaissement de toute l'Europe.

    R. : Vous parlez d'intérêts judéo-maçons, or les Etats-Unis sont considérés par beaucoup comme une grande puissance chrétienne, les islamistes appellent même les forces de la coalition du Proche-Orient « les croisés ».

    M. P. : Tel est en effet le vocabulaire d'islamistes qui sont eux-même un golem de la politique anglo-saxonne. En réalité, comme la Troisième République dont elle a pris la suite dans l'élaboration du mondialisme, l'Amérique est une création judéo-maçonne, et c'est sur ce point que 20 bonnes raisons d'être anti-américain offre le travail le plus poussé. Il montre comment dès l'origine des colonies d'Amérique, le judaïsme, sous sa forme ritualiste comme sous sa forme irreligieuse, ratiocinante, marrane, a puissamment influencé la mentalité américaine, l’a jeté contre l'Europe catholique, et comment cette parenté mentale, morale, religieuse, fait des Etats-Unis tout naturellement les leaders de la république universelle, dont l'inspiration est elle aussi profondément marrane.

    Ce n'est pas un hasard si l'Amérique est aujourd'hui sioniste, et la mère de la religion de la shoah. Il y a convergence dès l'origine entre les sectes biblistes du dissent britannique qui émigrent et les juifs qui les rejoignent, entre Wasp et marranes contre Rome, dont ce brave Dan Brown est un reflet. Et la haine de Rome se double d'une haine de l'Europe qui se comprend dès que l'on regarde comment se sont formés les Etats-Unis : avec les rebuts de l'Europe, qui en avaient été rejetés et qui l'ont rejetée à leur tour, pèlerins du Mayflowers ou juifs russes fuyant les pogroms. Le recours à l'histoire rend transparents des faits que l'actualité tend à brouiller et que la propagande s'efforce d'enfumer.

    R : A cet égard, vous parlez beaucoup d'Obama...

    M. P. : Dans deux grands chapitres. L'un est une conférence que j'ai donnée trois semaines après son élection de 2008, que j'ai un peu raccourcie pour les besoins de la mise en page, mais à laquelle je n'ai rien rajouté, pour la bonne raison qu'elle n'a pas pris une ride, elle décrit le personnage, le danger qu'il fait courir à l'Europe et au monde en tant qu'incarnation du nouveau dominant, et du nouveau nouveau monde. Le nouveau dominant, celui qui préside à la modification de la planète et à sa soumission progressive à la gouvernance globale, est certes américain, mais, à la différence de l'ancien, il n'est plus ni blanc ni chrétien, c'est un métis, un colored people qui se définit par opposition aux blancs, qui leur demande une repentance indéfinie, et qui se sert, en bon disciple du trotskiste Alinski, des minorités dites défavorisées pour faire la révolution.

    Les statistiques le prouvent, alors que son concurrent Mac Cain était nettement élu par la majorité encore blanche des Américains, Obama a été élu grâce à une mobilisation démagogique des minorités, noire et chicano. Et sa politique, aussi bien l’Obamacare que l’executive order qui a imposé la régularisation de cinq millions de clandestins, se sert elle aussi des minorités pour bouleverser l'Amérique et donner l'Amérique nouvelle en modèle au monde. Il est à noter qu'en France les penseurs du parti socialiste, sur le modèle Obama, ont renoncé à récupérer un prolétariat petit blanc qui les a définitivement quittés pour chercher leurs militants et leurs électeurs chez les LGBT, les féministes et surtout les immigrés.

    R. : Mais les Etats-Unis ne risquent-ils pas d’imploser à force ?

    M. P. : Si, c'est même obligé. La renverse démographique est pour bientôt, et la politique d'Obama freine l'économie en même temps qu'elle attise le chaos : mais il préfigure ainsi le visage qu'aura demain l’Euramérique. Le modèle, c'est l'empiré éclaté, l'empire bancal, dont le seul liant est la démocratie, c'est-à-dire une certaine façon de vivre conforme à la nouvelle morale, je dirai un néopythagorisme maçon noachique, dont l'idéal humain est un "gris" battant pavillon arc-en-ciel, un homme sans frontières, ni de nation, ni de race, ni de religion, ni de sexe, ni d'orientation sexuelle. Et c'est cette démocratie là que l'Amérique mondialiste entend imposer partout, dans les pays musulmans comme dans les pays chrétiens. Elle l'impose parfois par les ONG, qui sont son bras armé, on l’a vu notamment en Ukraine, où d'innombrables ONG américaines redoublent ou couvrent l'action des services, aidées aussi par celles qui sont financées par des "indépendants" tel Georges Soros. D'autre fois elle l'impose par des pressions financières, comme en Ouganda par exemple. Il faut savoir que ce pays a réussi à combattre le sida de façon beaucoup plus efficace que ses voisins qui ont pourtant bénéficié d'aides occidentales énormes, par une campagne qui visait la fin du vagabondage sexuel. Parmi la panoplie de décisions efficaces figurait une loi réprimant les actes homosexuels, ce que ne pouvait supporter la démocratie occidentale : que périssent des centaines de milliers d'Africains, plutôt que le principe du triomphe LGBT. Aussi les Etats-Unis et les Pays-Bas ont-ils supprimé leurs subventions à l'Ouganda, en même temps qu'ils lançaient une campagne, par le biais d'une ONG et de juristes, pour faire condamner l'arsenal législatif ougandais par la cour suprême ougandaise : le gouvernement des juges, sur le modèle américain, est aussi l'un des moyens de l'instauration de la gouvernance globale.

    Enfin, dans les cas graves il reste la guerre, la guerre qui présente en outre l'avantage de monter en épingle un golem épouvantail, un repoussoir unificateur, hier Oussama, aujourd'hui Daesh. Et la guerre qui sert aujourd'hui à justifier l'invasion de l'Europe. Réveillés par le populisme, les peuples d'Europe se sont rendu compte que l'invasion menace, que le grand remplacement est en cours. Ils attendent donc de leurs dirigeants qu'ils stoppent l'afflux aux frontières. Or le modèle de l'invasion de l'Europe, décidé voilà trente ans par l'ONU, et illustré par les documents de l'ONU recommandant d'accueillir un nombre précis d'immigrés, reste valide et doit être imposé aux peuples. Comment y parvenir ? En changeant d'immigrés et en modifiant la terminologie. Déjà, l'on parle de migrants, comme le veulent les documents des institutions internationales, ensuite, il ne s'agit plus comme hier de migrants alimentaires, mais de migrants humanitaires : aux pompes aspirantes que sont nos lois sociales, s'ajoute une immense pompe foulante qui est la guerre, la guerre qui jette sur les routes des migrations des millions de personnes : il n'est pas moral de les rejeter, la compassion ordonne à nos marines de les recueillir, à nos pays de les accueillir. Nous payons, très cher, pour installer chez nous des envahisseurs que la guerre américaine, à laquelle nous prêtons la main, produit. Tel est le cycle infernal d'assassinat de l'Europe par les Etats-Unis avec la complicité des prétendues élites européennes.

     

    Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du25 juin 2015

  • La guerre d’Ossétie de 2008 et les événements d’Ukraine (Partie 1)

    Il y a sept ans de cela éclatait la guerre d’Ossétie du Sud.

    Il y a sept ans de cela éclatait la guerre d'Ossétie du Sud. Cet événement dramatique préfigurait ceux que nous avons connus en 2014 et 2015 en Ukraine et dans le Donbass. En un sens, les manœuvres, tant de la Géorgie que des Etats-Unis, en août 2008 préfigurent ce que nous connaissons aujourd'hui. Tant dans le degré de violence envers les populations, que dans les manipulations donnant naissance à une véritable hystérie antirusse, la guerre d'Ossétie du Sud peut passer pour un prototype de ce que nous connaissons aujourd'hui.

    Le piège de l'ethno-nationalisme

    Cette guerre était un événement certes prévisible, mais qui aurait pu être évité. En effet, les sécessions de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud par rapport à la Géorgie ont eu lieu dès la fin de l'Union soviétique. Elles traduisaient la volonté de populations fondamentalement étrangères à la population géorgienne de se rapprocher des populations similaires qui vivent sur le territoire de la fédération de Russie. De ce point de vue, ces sécessions témoignent de l'échec de ce qu'il faut bien appeler un ethno-nationalisme, c'est à dire un nationalisme qui se construit autour d'une représentation mythifiée d'une « pureté ethnique » de la nation, et qui opprime, ouvertement ou insidieusement, des populations considérées dès lors comme « impure » par l'idéologie officielle du gouvernement géorgien hier, et du gouvernement de Kiev. Pourtant, ces mêmes populations faisaient bien auparavant partie de cette Nation. De ce point de vue, cet ethno-nationalisme se révèle le fossoyeur de ces nations issues de la désintégration de l'Union soviétique car il prétend substituer une « pureté ethnique » à un pacte politique. En fait, on ne peut que constater amèrement la résurgence d'une idéologie étroitement identitaire que l'on pensait défunte depuis la défaite du nazisme en 1945.

    Lire la suite :

     

  • Mondialisme et Nouvel Ordre Mondial

    Voici un siècle, l’empire Victorien, le plus vaste empire de l’Histoire, dominait déjà le monde. Par leurs alliances avec les familles de l’élite wasp (White, Anglo-saxon, Protestant), les élites dirigeantes britanniques de cet empire favorisèrent l’émergence des États-Unis sur la scène mondiale, entrés délibérément en guerre en 1898 contre l’Espagne après l’explosion (très suspecte) du cuirassé américainMaine dans le port de La Havane. Alors déjà, les dirigeants des États-Unis camouflaient leur cynique soif d’hégémonie et leurs brutales ambitions impériales derrière un discours qui instrumentalisait en les magnifiant, la Démocratie, la Liberté et le Droit, comme les principes humanitaires, ainsi que le rappelle Henry Kissinger dans son dernier ouvrage intitulé Diplomatie.

    Début du nouvel empire mondial : la création de la banque centrale en 1913

    Ce sont ces mêmes élites anglo-saxonnes qui, après avoir organisé la panique monétaire de 1907 aux États-Unis (comme le révèle le pris Nobel Milton Friedman), jetèrent les bases de leur nouvel empire mondial en imposant à l’opinion publique en 1913 la création de la banque centrale des États-Unis, le Federal Reserve System, dont elles conservent toujours depuis lors le contrôle étroit. Elles créèrent en outre à cette même époque, sur les modèles de laRound Table et de la Fabian Society de l’empire Victorien, de nombreuses organisations, réunissant discrètement les personnes des milieux financiers, politiques, médiatiques, industriels, syndicaux, intellectuels et universitaires, les plus puissantes de la planète : elles fondèrent ainsi entr’autres, sous la houlette du “colonel” Edward Mandel House, mentor du Président Woodrow Wilson, le Council of Foreign Relations (CFR) à New-York, et le Royal Institut of International Affairs (Chattam House) à Londres, qui essaimèrent par la suite en d’autres organisations similaires dans bien d’autres pays.

    À l’issue du premier conflit mondial, c’est encore la “diplomatie” des États-Unis qui imposa largement aux états européens les nouveaux découpages des empires centraux vaincus, abrités derrière les fameux “quatorze points”, attribués, pour les innombrables naïfs, au Président W.Wilson. Un quart de siècle plus tard, le CFR et le RIIAA ont pu à nouveau exercer leurs influences lors du partage de l’Europe et du monde qui a prévalu lors des conférences de Yalta et de Postdam, après l’écrasement des puissances de l’Axe. Les ouvrages du professeur américain Caroll Quigley (cf. par ex. Tragedy and Hope ou The Anglo-American Establishment) auquel le Président Bill Clinton a rendu publiquement hommage lors de son allocution d’investiture, font désormais autorité sur le sujet.

    Bien que toujours inconnu du grand public, le CFR de New-York, associé à son homologue britannique, le RIIA de Londres, continue de gérer depuis les premières décennies du siècle le destin et la vie politique des États-Unis, et prétend à présent régenter le monde entier en imposant son Nouvel Ordre Mondial, conforme aux conceptions, et surtout aux intérêts et à la soif de puissance de leurs chefs. Ces organisations ont du reste, depuis une trentaine d’années, essaimé en de multiples cercles “externes” transnationaux, dont certains, tels le Groupe Bilderberg (en 1954), la Commission Trilatérale (en 1973) ou le Forum de Davos (en 1978), commencent désormais à être connues du grand public, les médias n’acceptant que maintenant seulement, d’en parler peu à peu à l’occasion.

    Dans son allocution inaugurale à la session de juin 1991 du Bilderberg Group, en effet, M. David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank, fils du grand John Davison Rockefeller, l’un des fondateurs du CFR, que lui, son fils, préside aujourd’hui, lui-même fondateur et actuel président de la Commission Trilatérale, n’accueillait-il pas ainsi à Baden-Baden les personnalités venues du monde entier participer aux travaux :

    « Nous remercions le Washington Post, le New-York Times, Time Magazine et les autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion pendant au moins 40 ans… Il eut été impossible pour nous de développer notre place mondiale si nous avions été l’objet d’une publicité quelconque pendant ces années-là. Mais le monde est aujourd’hui vraiment plus sophistiqué et préparé à marcher vers un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et des banquiers mondiaux est certainement préférable aux décisions nationales qui se pratiquent depuis des siècles… »

    Des champions du malthusianisme

    Soulignons en passant que les Rockefeller, père et fils, se sont par ailleurs, depuis au moins les années 1930, constitués les champions du malthusianisme mondial, et de la lutte contre la fécondité humaine. À la suite des recherches qu’ils ont financées avec persévérance, ce sont leurs firmes qui possèdent aujourd’hui les premiers brevets des pilules contraceptives à œstrogènes, ainsi que ceux des premiers stérilets abortifs. Leurs immenses richesses et les multiples fondations privées exemptées d’impôts, dont le Population Council, qu’ils ont créées aux États-Unis, leur ont en outre permis d’exercer depuis les années 1950 dans ce domaine, un véritable magistère sur les organisations internationales, en particulier sur le système des Nations Unies. Cette influence prend aujourd’hui tout son sens en Europe, dont les peuples sous-féconds sont désormais largement engagés depuis 25 ans dans un processus cumulatif mortel d’implosion démographique qui renverse leurs pyramides des âges.

    Tous ces groupes, dont les dirigeants aujourd’hui déterminent déjà largement de facto les affaires mondiales, tentent d’unir leurs efforts pour imposer maintenant à tous les peuples du monde l’émergence et la construction de jure d’un gouvernement mondial qui se substitue aux nations, et spécialement aux états nations historiques, appelés à être dissous, qui subsistent encore. Et les textes des traités européens récents imposés aux opinions publiques européennes, tels l’Acte Unique (1986), le traité de Maastricht (1992) et celui d’Amsterdam (1998), prennent alors tout leur sens sous cet éclairage, en constituant l’étape décisive de la quête de cet objectif : Un gouvernement mondial devant très vite disposer d’une monnaie mondiale (l’euro, déjà presque à parité avec le dollar, étant appelé à fusionner avant dix ans dans une monnaie unique transatlantique), et d’une police mondiale dévolue à l’OTAN, bras armé des maîtres mondialistes, qui s’essaie aujourd’hui à son nouveau rôle en détruisant la Serbie, alliée traditionnelle de la France, pour imposer par la force et la terreur le Nouvel Ordre Mondial des Rockefeller & Co. aux peuples récalcitrants.

    Même si les opinions publiques en sont toujours tenues dans l’ignorance, cet état de chose des affaires du monde n’est plus, bien sûr, au-delà des cercles des initiés, totalement inconnu d’un public averti. Ainsi Le Figaro a-t-il fait écho récemment dans sa page “Opinions” à des positions qui faisaient des allusions précises sur ce sujet : le 30 mars 1999, l’historien Dominique Venner y publiait un court article sur la guerre à la Serbie sous le titre éloquent : « Qui commande le monde ? » ; mais surtout le 18 janvier 1999, dans un article intitulé « Vers une Europe américaine, Amsterdam est l’aboutissement d’une politique hégémonique destinée à faire disparaître les nations européennes », l’ancien Ambassadeur de France Albert Chambon, révélait le dessous des cartes du traité d’Amsterdam en impliquant directement l’action du CFR et de la Trilatérale.

    Il est particulièrement révélateur d’observer que, en réponse à l’article de M. l’Ambassadeur Albert Chambon qui brisait ainsi l’Omerta en révélant dans la grande presse à l’opinion française le rôle moteur du CFR et de la Trilatéraledans l’élaboration du traité d’Amsterdam, ce fut le polono-américain, Zbigniew Brzezinski, conseiller de M. David Rockefeller et de plusieurs présidents des États-Unis, qui s’est senti tenu de publier dans les mêmes colonnes duFigaro, le 26 janvier 1999, un article intitulé : « Défense de la Trilatérale. Il n’y a aucun “complot” ». Or c’est ce même personnage qui, quelques mois plus tard, à la une du journal Le Monde du samedi 17 avril 1999, sous le titre « Guerre totale contre Milosevic ! » (expression employée pour la première fois par Joseph Goebbels), rapportait avec arrogance les dernières consignes des vrais dirigeants, en rappelant le Président de la République française, Jacques Chirac, et son Premier Ministre, Lionel Jospin, ainsi que les dirigeants français, à la fidélité à leurs obligations, après près d’un mois de bombardements aériens de l’OTAN sur la Serbie.

    Les drames, les atrocités et les crimes de guerre en tous genres qui ont accompagné la dislocation de l’ex-Yougoslavie depuis 1991, en Bosnie serbo-musulmane, en Kraïna et Slavonie serbo-croates d’abord, et qui sévissent aujourd’hui auKosovo albano-serbe, masquent utilement aux opinions publiques des “grandes démocraties” occidentales les véritables enjeux géopolitiques de ces événements, enjeux qui visent en réalité l’avenir de l’indépendance et de la liberté en Europe face aux diktats des dirigeants mondialistes américains et à leurs appétits de puissance.

    L'avertissement d'Attali à la France

    Depuis deux ans déjà pourtant, nous en étions, nous Français, solennellement avertis : alors que M. Felix Rohatyn, l’un des dirigeants du Groupe Lazard Brothers de New-York, et l’un des gestionnaires de fonds les plus puissants sur leStock Exchange de New-York, acceptait de s’éloigner de ses bureaux de Manhattan pour remplacer l’Ambassadeur des États-Unis à Paris, Mme Pamela Harriman, qui venait tout juste de décéder subitement, M. Jacques Attali, lui-même très proche du groupe Lazard et de M. Felix Rohatyn, ancien conseiller (et sherpa) du Président français, François Mitterrand, aujourd’hui dirigeant d’un cabinet de conseil international financé par le groupe Lazard, venait de signer un article fracassant dans le journal Le Monde du 4 mars 1997 sous le titre « Géopolitique de l’immigration ». Lui aussi, avec arrogance, fidèle écho des volontés des “cénacles” supérieurs, mettait ainsi sévèrement en garde les responsables français :

    « Si la France et l’Europe décidaient de s’affirmer comme un club chrétien, elles devraient se préparer à l’affrontement avec un milliard d’hommes, à une véritable “guerre de civilisations”. Avec, en prime, en France, une guerre civile. Car la France, en raison de ses choix géopolitiques antérieurs, est une nation musulmane : l’Islam est la religion de plus de deux millions de citoyens français et du tiers des immigrés sur son sol ».

    M. Attali tenait soigneusement cependant le lecteur de son article du Monde dans l’ignorance de la contribution essentielle qu’il venait d’apporter, sous le titre « For a New Political Order », au numéro “special winter” 1996 que la revue américaine Time Magazine venait de consacrer quelques mois auparavant à l’Europe et à son avenir. Il y exposait, avec condescendance, les vues mondiales et mégalomanes pour les 50 prochaines années des vrais dirigeants des affaires du monde, son article, paru ensuite dans Le Monde à l’usage des seuls lecteurs français, apparaissant dès lors n’être plus qu’une simple application localisée et provinciale de l’exposé général du grand dessein et du grand œuvre des nouveaux maîtres du monde. Parmi ces aperçus admirables et impératifs, on relèvera sous la plume de M. Attali la stricte obligation américaine faite aux états membres de l’Union Européenne d’intégrer dans un avenir très proche la Turquie, alliée stratégique des États-Unis, comme membre à part entière de l’Union, obligation dont, du reste, le président de la République, M. Jacques Chirac, qui s’en était, depuis quelques années déjà, constitué le champion, apparaît aujourd’hui le premier et le plus zélé porte-parole en Europe.

    Comme l’expose du reste sans détour, avec un cynisme ingénu, M. Zbigniew Brzezinski, en page 68 de son livre, publié en France en 1997 sous le titre Le grand échiquier : l’Amérique et le reste du monde, livre que tous les citoyens des pays européens se devraient d’avoir lu méticuleusement et de méditer, quand il identifie les conditions du maintien pour le prochain demi-siècle de l’hégémonie mondiale à laquelle les États-Unis sont aujourd’hui parvenus :

    « Cette approche géopolitique n’a de sens qu’autant qu’elle sert les intérêts de l’Amérique, c’est-à-dire, à court terme, le maintien de son statut de superpuissance planétaire et, à long terme, l’évolution vers une coopération mondiale institutionnalisée (1). (…) Les 3 grands impératifs géostratégiques se résumeraient ainsi : éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives ».

    1. Bien évidemment dominée par les actuels dirigeants mondialistes anglo-américains du CFR et du RIIA (commentaire de l'auteur de cet article)

    On peut mesurer à quel point les sacro-saints principes de Démocratie, des Droits de l’Homme et autres Droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, ainsi que les fondements solennels de la Charte des Nations Unies sont ici oubliés, voire niés, car devenus alors par trop inopportuns.

    Couper l'Europe des richesses de la Russie-Sibérie et chasser les Européens de leurs positions africaines

    En réalité l’hégémonie américaine n’a pu s’établir au XXe siècle, et ne peut se perpétuer à l’avenir, qu’en coupant délibérément l’Europe, principal réservoir mondial des ressources humaines culturelles, scientifiques et techniques, des gigantesques réservoirs mondiaux de matières premières que constituent la Russie-Sibérie d’une part, et l’Afrique d’autre part, toutes deux géographiquement limitrophes ou proches de l’Europe.

    Historiquement, ce sont les deux premiers conflits mondiaux, qui, en plongeant la Russie dans la paralysie du communisme, puis en séparant l’Europe par le rideau de fer, la coupant ainsi des richesses de l’Est, ont assis la domination des États-Unis sur notre continent au cours de ce siècle. On mesure ici ce que l’hégémonie américaine actuelle doit à l’instauration du communisme et aux deux guerres mondiales.

    Le soutien des États-Unis à la décolonisation d’après guerre, qui plonge aujourd’hui le continent africain dans le marasme et les guerres ethniques, le financement qu’ils ont assuré au FLN algérien dans leur lutte contre la France dans les années 50, leurs menées actuelles en Afrique Centrale et Australe, illustre bien leur souci constant de chasser l’Europe de ses positions africaines, pour la couper de ces réservoirs de matières premières.

    Cependant l’effondrement interne du communisme à l’Est, et la désagrégation récente de l’empire soviétique, en dépit des efforts désespérés de la diplomatie du Président américain Georges Bush et de son allié le Président Mikhaïl Gorbatchev, constitue désormais une menace, de nature à remettre en cause à terme la suprématie actuelle des dirigeants des États-Unis sur le monde, et susceptible de ruiner, lors même qu’ils semblent enfin accessibles, leurs rêves mondialistes.

    Le livre, paru il y a deux ans sous la signature d’Alexandre del Valle, Islamisme et États-Unis, une alliance contre l’Europe, (et, devrait-on ajouter, contre la Russie) jette une lumière crue sur la stratégie de rechange, engagée déjà depuis une vingtaine d’années par les dirigeants mondialistes américains pour faire face à ce nouvel état de chose. Il constate que, de l’Irak à l’Afghanistan, en passant par l’Iran et le Pakistan, ainsi que dans d’autres pays musulmans, en particulier en Afrique du Nord, la politique et la diplomatie américaines, sous couvert des menées de l’Arabie Saoudite, leur protégée, s’ingénient à susciter et à promouvoir délibérément les régimes islamiques les plus rétrogrades, faciles à contrôler par la corruption de leurs dirigeants impliqués dans les trafics internationaux de drogues, et à détruire les régimes laïques de ces pays fondés sur l’idée nationale, excitant ainsi potentiellement les islams les plus extrémistes contre les chrétientés européennes et slaves, dont ils sont géographiquement proches. Appelée, bien sûr, à gagner les pays musulmans d’Afrique, cette hostilité potentielle est de nature à couper un peu plus l’Europe des richesses naturelles de l’Afrique.

    Mitterrand avait vu juste : l'Amérique nous mène une guerre à mort

    Dans un livre paru la même année, Le Syndrome de l’ortolan, où il explicitait la stratégie médiatique d’aveuglement des opinions publiques européennes, Arnaud-Aaron Upinsky rappelait opportunément cette citation impressionnante, tirée d’un entretien du Président François Mitterrand accordé au journaliste Georges Marc Benamou :

    « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts. Apparemment (…) Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. Une guerre inconnue, une guerre permanente, sans morts apparemment, et pourtant, une guerre à mort. (…) Les Américains voulaient envoyer les Turcs bombarder les Serbes » (Le dernier Mitterrand, 1995).

    Dans la traduction française de son livre Le choc des civilisations, paru également la même année, le professeur américain Samuel P. Huntington insistait, quant à lui, longuement sur les opportunités géopolitiques qu’offre le clivage historique et culturel qui sépare la chrétienté européenne entre les peuples slaves et orthodoxes d’une part, et les pays catholiques et protestants d’autre part.

    La destruction de la Serbie était préparée depuis longtemps

    Dès lors s’éclaire la stratégie des cénacles mondialistes américains et leurs intentions dans les Balkans. Mme Madeleine Albright, leur porte-parole dans le gouvernement Clinton, tchèque d’origine et très liée à M. Brzezinski, exige impérieusement aujourd’hui de la part de leurs affidés européens, la destruction de la Serbie, planifiée déjà depuis plusieurs années à Washington, qui fait obstacle à la réalisation de leurs plans, destruction de la Serbie par l’Union Européenne et l’OTAN qui leur permettrait d’un seul coup d’atteindre plusieurs objectifs !

    En effet, la destruction délibérée de la Serbie sous les bombes de l’OTAN, suivie de l’engagement des contingents européens sur le sol serbe, programmé sans doute pour l’été prochain, au moment où les populations des “grandes démocraties” gagnent les plages de leurs vacances annuelles, anesthésiant ainsi les opinions publiques occidentales, permettrait d’abord de creuser un fossé irrémédiable entre les peuples slaves et orthodoxes d’une part et ceux de l’Europe occidentale d’autre part, coupant en particulier la France des alliés traditionnels de sa diplomatie à l’Est. En outre, ce fossé rétablirait la coupure que le communisme avait autrefois établie en Europe, qui interdisait à celle-ci l’accès aux richesses de l’empire Russe.

    La destruction impitoyable de la Serbie devrait en outre servir d’exemple pour dissuader les peuples européens de toutes velléités de retour à leur ancienne indépendance nationale, au moment où se parachève l’Union Européenne fédérale, sous protectorat des États-Unis, base décisive de la construction du rêve mondialiste de leurs dirigeants.

    Les dirigeants américains veulent ré-islamiser les Balkans

    L’écrasement de la Serbie aurait en outre pour effet d’abaisser la Grèce dans la région, et de lever l’obstacle grec à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne.

    Comme le dénonce, avec autant d’obstination que de pertinence, le Général Pierre-Marie Gallois, auquel le Général De Gaulle avait naguère confié le soin d’élaborer la doctrine d’emploi de la force de dissuasion française, auteur des deux livres Le sang du pétrole (tome I : L’Irak ; tome II : La Bosnie), et qui a préfacé Islamisme et États-Unis, les dirigeants américains veulent ré-islamiser les Balkans. Les accords de Dayton leur ont déjà permis d’établir en Bosnie, après en avoir largement chassé les Serbes, la première République Islamique en Europe, dirigée par le fondamentaliste musulman Itzec Begovics. La destruction de la Serbie leur permettra de réaliser prochainement une grande Albanie islamique, placée sous leur protectorat, et sur le territoire de laquelle, comme chez leur protégée musulmane du Golfe, l’Arabie Saoudite, ils pourront disposer de larges bases militaires navales et terrestres permanentes, y installant, comme en Arabie Saoudite, du matériel lourd, et des troupes à demeure.

    Ces républiques islamiques, ainsi installées dans les Balkans, deviendraient les “clientes” naturelles de la Turquie, prochain membre, de par la volonté américaine, de l’Union Européenne, le reste des Balkans restant sous influence allemande, l’ensemble de la zone, ainsi que les alliés privilégiés turcs et allemands des États-Unis, demeurant sous le contrôle de ces derniers au sein de l’Union Européenne.

    Neutraliser définitivement la Russie

    Cette présence Turco-islamique au cœur de l’Europe, étroitement sous contrôle des dirigeants mondialistes des États-Unis, garantirait à ces derniers la pérennité de leur suprématie mondiale pour le prochain demi-siècle : De nature, en effet, à maîtriser l’incertitude Russe, que, dans son livre, M. Brzezinski appelle “le trou noir”, en neutralisant définitivement la Russie, cette installation de son ennemi historique et culturel turc sur ses frontières du Sud-Ouest, complèterait son encerclement au sud par les républiques musulmanes turcophones, où les diplomaties américaine et israélienne, attirées par la richesse de leur sous-sol et de leur position stratégique, sont déjà très actives.

    De plus, la Turquie, devenue état membre de l’Union, pourrait très vite peser d’un poids décisif sur la politique migratoire et sur l’ouverture des frontières européennes aux mondes musulmans des proche et moyen Orient et d’Afrique, alors même que les effectifs des populations de la chrétienté européenne et du monde orthodoxe ont déjà amorcé leur déclin. Après plus de 25 ans d’une fécondité toujours plus éloignée du seuil de remplacement des générations, ces populations européennes autochtones, à présent en cours de vieillissement rapide, se sont ainsi engagées en effet dans un processus d’implosion démographique bientôt irréversible. Elles ont déjà largement entamé le renversement de leurs pyramides des âges appelé à s’accélérer au cours des trois prochaines décennies. Au cours de la même période, de Dakar à Alma-Ata, les jeunes populations musulmanes, proches de l’Europe et de la Russie, vont au contraire connaître l’apogée de leur croissance démographique en doublant leurs effectifs.

    Persévérance de la croisade malthusienne

    Les dirigeants mondialistes des États-Unis, qui, par la persévérance de leur croisade malthusienne depuis une cinquantaine d’années, ont poussé les peuples européens dans ce processus d’implosion démographique en passe de devenir maintenant incontrôlable, tirent à présent un parti cynique de cette nouvelle donne géostratégique, parfaitement prévisible, qui bouleverse le face à face entre les chrétientés européennes et slaves et les mondes musulmans d’Afrique et du Moyen Orient, en accompagnant aujourd’hui délibérément l’islamisation rapide de l’Europe et de la Russie au cours du premier tiers du siècle qui s’ouvre, pour tenter de la canaliser au mieux de leurs intérêts et de leurs projets.

    Ce nouvel état de chose garantissant à ces dirigeants, pour plus d’une génération encore, la maîtrise sans partage des affaires du monde, est de nature à leur ouvrir la perspective prochaine de réaliser enfin leur rêve d’imposer à tous les peuples du monde un gouvernement mondial dont ils pourraient espérer conserver le contrôle au cours du siècle qui s’ouvre, sous réserve de parvenir à convaincre rapidement les dirigeants de la Chine et de l’Inde de s’y associer. Du moins est-ce là la vision générale de ces dirigeants mondialiste, telle qu’elle ressort de la lecture des livres et articles récents de leurs principaux porte-parole.

    ► Philippe Bourcier de Carbon, Nouvelles de Synergies Européennes n°54, 2002.

    ◘ L'auteur : Démographe, ancien auditeur de l’IHEDN, président du Comité d’honneur de La Voix des Français(Renaissance 95).

    http://www.archiveseroe.eu/recent/33

  • La main invisible des États-Unis

    Sur les instruments indirects de la puissance politique américaine : « USAID », « Freedom House » et « National Endowment for Democracy »

    Pour répandre la « démocratie libérale » dans le monde et, simultanément, pour étayer leur position hégémonique, les États-Unis ne se contentent pas de faire des guerres mais se servent aussi d’un bon nombre d’organisations et d’institutions. Parmi celles-ci, il y en a une, l’United States Agency for International Development, ou, en abrégé « USAID », qui occupe une place particulièrement importante. Les activités de cette agence indépendante, dont le siège se trouve dans l’immeuble Ronald Reagan à Washington, ne se limitent pas aux seules régions habituelles, qui ont besoin d’une aide au développement, comme, par ex., pour construire des routes ou des hôpitaux. Elle soutient aussi, comme elle le signale elle-même, « les objectifs de la politique extérieure américaine en apportant une aide aux partenaires locaux des États-Unis, afin de pouvoir rétablir dans les pays cibles ravagés par la guerre la paix et la démocratie ». Son objectif principal semble être de favoriser des « changements politiques » dans des pays récalcitrants, qui refusent de suivre l’exemple de « la Cité lumineuse sur la colline », c’est-à-dire les États-Unis, comme ils aiment à se décrire eux-mêmes. Car, comme l’affirme tout de go la ministre américaine des affaires étrangères Hillary Clinton, avec un sentiment de supériorité bien yankee, « le monde a besoin d’une direction ».

    Les choses ont le mérite d’être claires : le renforcement constant de la position hégémonique est le leitmotiv permanent de la politique étrangère des États-Unis, indépendamment du fait que le président en place est un démocrate ou un républicain. Il n’y a de différences que dans la manière de faire valoir les intérêts américains : si les républicains, comme sous la présidence de George W. Bush, recourent à des moyens généralement militaires (la guerre contre l’Irak l’a prouvé de manière emblématique), les démocrates cherchent à agir de manière plus douce sur l’échiquier international, en camouflant plus habilement leurs intentions.

    Quand il s’agit de maintenir et d’étendre le rôle hégémonique de l’Amérique dans le monde, alors les États-Unis n’hésitent pas à débourser des sommes d’argent considérables. En cette année 2009, le budget de l’USAID s’élève à quelque 54 milliards de dollars. L’organisation consacre dans ce contexte des sommes énormes, des dizaines voire des centaines de millions de dollars, à des États qui ne sont pas, à proprement parler, des pays en voie de développement. Ainsi, le Kosovo recevra en cette année 2010 une centaine de millions de dollars pour garantir son indépendance, qu’il a proclamée unilatéralement voici 2 ans contre la Serbie. Car, c’est, paraît-il, un « défi urgent », de mettre sur pied, dans cette province sécessionniste de la Serbie méridionale, des structures administratives en état de fonctionner, cas c’est une condition essentielle « pour intégrer le Kosovo dans les structures ouest-européennes et transatlantiques ». De même, devront aussi être tôt ou tard intégrés dans les « structures transatlantiques », c’est-à-dire dans l’OTAN, des pays comme la Bosnie-Herzégovine et même la Serbie, l’alliée traditionnelle de la Russie dans les Balkans, contre laquelle le pacte militaire animé par Washington avait déclenché une guerre en 1999.

    L’USAID soutient également des organisations américaines non étatiques dont les objectifs sont tournés vers l’extérieur et qui se donnent pour but de répandre la « démocratie libérale ». Parmi celles-ci, nous avons avant tout la National Endowment for Democracy (NED), fondée en 1983 par le Président Ronald Reagan. La NED a reçu récemment 100 millions de dollars. Cette « fondation pour la démocratie » se présente elle-même comme « animée par la croyance que la paix est un objectif humain qui peut se réaliser par le développement d’institutions, de procédés et de valeurs démocratiques » mais, en réalité, elle est un volet civil et pratique du service secret américain actif en dehors des États-Unis, la CIA. En effet, la NED a été fondée quand les services ont appris que beaucoup de groupes d’opposition en dehors des États-Unis d’Amérique, que la CIA avait soutenu activement, étaient tombés en discrédit lorsqu’on avait appris le rôle des services américains dans leur émergence et développement. Il y a quelques années à peine, un ancien directeur de la NED, Allen Weinstein, reconnaissait sans circonlocutions inutiles : « Beaucoup d’actions que nous menons actuellement, la CIA les faisait en secret il y a 25 ans ».

    Les activités actuelles de la NED sont tout à la fois remarquables et surprenantes : dans les années 80 du XXe siècle, le gros des activités de l’organisation était dirigé vers l’Amérique centrale, où le mouvement sandiniste, étiqueté « marxiste », recrutait des adeptes bien au-delà du Nicaragua ; depuis la fin de la guerre froide, le gros des activités s’est déplacé vers l’Europe orientale, avec, pour mission, d’inclure dans la sphère d’influence américaine les États qui s’étaient débarrassé du joug communiste soviétique. Ainsi, la NED a été partie prenante quand il s’est agi de lancer une campagne internationale contre le premier ministre slovaque Vladimir Meciar, considéré comme « nationaliste ». Ensuite, la NED a participé aux troubles qui ont agité la Serbie, la Géorgie et l’Ukraine.

    Le 7 décembre 2004, à la veille de la « révolution orange » à Kiev, Ron Paul, député républicain à la Chambre des représentants, déclare devant la commission des relations internationales de cette même chambre : « Il est établi qu’une forte somme en dollars, payés par la contribuable américain, s’en est allée en Ukraine, pour soutenir l’un des candidats (ndlr : l’actuel président ukrainien Victor Iouchtchenko). Posons-nous dès lors la question : que ressentirions-nous si la gouvernement chinois essayait de soutenir l’un des candidats à la présidence aux États-Unis ? Un tel financement étranger serait considéré à juste titre comme illégal. Or c’est justement ce que nous faisons à l’étranger. Mais ce que nous ne savons pas, c’est le montant exact de la somme, prélevée sur nos deniers publics, qui s’en est allée pour influencer le résultat final du scrutin en Ukraine ».

    L’Ukraine cependant demeure la cible principale des activités de la NED sur le continent européen. L’USAID, organisation américaine destinée à l’aide au développement, maintient son point de vue : il faut créer une Ukraine démocratique, prospère et sûre qui « pourra alors être entièrement intégrée dans la communauté euro-atlantique ». L’hégémonie américaine en Europe s’étendrait alors jusqu’aux frontières de la Russie. Ensuite, il faut aussi retourner la « Serbie récalcitrante » et faire de Belgrade une capitale sagement soumise aux volontés américaines.

    Pour atteindre cet objectif, le National Democratic Institute (NDI) a obtenu le soutien de l’USAID afin de soutenir les « partis politiques favorables aux réformes », comme on peut le lire sur internet, de façon à « augmenter leurs chances lors d’élections ». par « favorables aux réformes », on entend toutes les forces politiques prêtes à soumettre tous les intérêts nationaux légitimes de la Serbie aux ukases de Washington et de l’eurocratie bruxelloise. Dans ce cadre, ces forces politiques, pour bénéficier de la générosité américaine doivent reconnaître notamment l’indépendance du Kosovo. Dans cette province sécessionniste, Washington entretient depuis 1999 une base militaire gigantesque de 386 hectares, le « Camp Bondsteel », destiné à devenir l’un des principaux points d’appui des forces américaines dans le Sud-Est de l’Europe.

    Le NDI est une organisation proche du parti démocrate, qui « entend procurer aux dirigeants civils et politiques une aide au développement des valeurs, pratiques et institutions démocratiques ». La présidente de cette organisation n’est personne d’autre que Madeleine Albright, qui était ministre des affaires étrangères aux États-Unis lorsque l’OTAN menait la guerre contre la Serbie.

    Depuis des années déjà, le point focal sur lequel se concentrent les multiples organisations propagandistes et lobbies américains, c’est la Russie. Alors qu’au moment de l’effondrement de l’Union Soviétique, il s’agissait principalement de former une nouvelle « élite » pro-occidentale, aujourd’hui, il s’agit plutôt de lutter contre des « tendances autoritaires ». Car la situation s’est modifiée depuis les « temps bénis » de la présidence de Boris Eltsine ; Moscou a retrouvé confiance en elle-même et s’est redonné une politique étrangère active. Les Russes entendent récupérer leur sphère d’influence perdue en Europe orientale et en Asie centrale et ne plus abandonner ces régions sans résister. Ce dynamisme contrecarre bien entendu les projets de Washington de vouloir dominer sans partage la masse continentale eurasiatique.

    Conséquence de cette nouvelle confrontation Est/Ouest : dans les publications de tous ces organismes américains, qui font semblant de vouloir répandre la paix et la démocratie dans le monde, on trouve à foison des tirades très hostiles à l’endroit de la Russie, comme nous le montre, par ex., un rapport de la Freedom House. Cet organisme, financé aux deux tiers par l’État américain, a été fondé en 1941 et, parmi ses membres fondateurs, nous trouvons notamment Eleanor Roosevelt, épouse du Président Franklin Delano Roosevelt, franc-maçon de haut grade. En mars 2003, la Freedom House, qui coopère également avec la fondation Open Society du milliardaire George Soros, a soutenu l’attaque américaine contre l’Irak. Dans une déclaration de la Freedom House, on peut lire : « Du fond du cœur nous espérons que cet effort de guerre, où sont engagé les forces armées américaines, connaîtra un bon aboutissement et que la tyrannie de Saddam Hussein tombera avec un minimum de pertes en vies humaines ».

    Dans un rapport de la Freedom House daté de juin 2009 et intitulé significativement « Russie – capitalisme sélectif et cleptocratie », la Russie est dépeinte comme un croquemitaine qui oppresse ses citoyens et constitue un danger croissant pour la paix dans le monde. Ce rapport critique le fait « que le Kremlin s’immisce partout dans les anciennes républiques de l’ex-URSS, dans leurs affaires intérieures et financières, dans leurs approvisionnements énergétiques et dans leurs communications stratégiques ». Le rapport ne mentionne pas, bien entendu, que les États-Unis font exactement la même chose !

    La NED, en effet, soutient toute une série d’ONG russes, dont beaucoup, comme par hasard, s’activent dans la région septentrionale du Caucase, talon d’Achille de l’actuelle Fédération de Russie. Ainsi, au début de l’année, le Caucasus Institute Foundation (CIF) a reçu des subsides pour un total de 49.000 dollars ; quant au Comité tchétchène de sauvegarde nationale, il a reçu 75.000 dollars ; la Société pour l’amitié russo-tchétchène, elle, a dû se contenter de 25.000 dollars. Les services russes de sécurité reprochent à ces organisations soutenues par les États-Unis d’exciter encore davantage les esprits dans une région comme le Caucase du Nord, où la situation est déjà explosive ; l’objectif, ici, est d’obliger la Russie à mobiliser toutes ses ressources dans la pacification de son flanc sud.

    La nouvelle politique étrangère de la Russie du tandem Medvedev/Poutine et la renaissance de la conscience géopolitique russe qui l’accompagne dérangent Washington mais il a plus dérangeant encore : la Russie, en dressant des barrières administratives contre les ONG financées et soutenues par l’étranger, impose de ce fait un verrou solide aux immixtions américaines. L’américanosphère riposte dès lors sur le front de la propagande : depuis des années, les écrits de laFreedom House dénoncent le soi-disant ressac en Russie des libertés démocratiques et prêchent pour que celle-ci soit dorénavant rangée dans la catégorie des « États voyous ». Très récemment, à la mi-janvier 2010, on peut lire dans un des rapports de la Freedom House : « Des États autoritaires comme l’Iran, la Russie, le Venezuela et le Vietnam ont renforcé récemment leur arsenal répressif ». En 2008, la Freedom House avait comparé l’état de la démocratie en Russie avec celui de la Libye et de la Corée du Nord ».

    ► Bernhard Tomaschitz (article paru dans zur Zeit n°3/2010, Vienne ; tr. fr. : RS).

    http://www.archiveseroe.eu/recent/30