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géopolitique - Page 605

  • Syrie: la coopération russo-iranienne empêche Washington de renverser Assad

    L'administration de Barack Obama se trouve dans l'impasse des points de vue diplomatique et stratégique, indique le The Wall Street Journal.

    L'élargissement de la coopération entre la Russie et l'Iran s'est converti en un obstacle non-négligeable pour Washington dans ses efforts visant à renverser le président syrien Bachar el-Assad, a rapporté le The Wall Street Journal lundi.

    "Selon des personnalités officielles des Etats-Unis et des pays du Proche-Orient, l'intensification de la coopération entre la Russie et l'Iran, qui cherchent à aider le président Bachar el-Assad à maintenir son contrôle sur le point d'appui dans la zone littorale, fait obstacle à la réalisation des objectifs diplomatiques de Washington", fait savoir le journal américain tout en expliquant que ces buts consistent avant tout à démettre Assad.

    Selon le Wall Street Journal, le soutien accordé au président syrien par la Russie et l'Iran "pousse l'administration d'Obama dans une impasse des points de vue diplomatique et stratégique".

    Ainsi, Washington a réduit ses exigences et n'appelle plus à la démission de Bachar el-Assad "avant que le processus de transfert du pouvoir ne soit lancé dans le pays". En outre, le secrétaire d'Etat des Etats-Unis John Kerry a déclaré le week-end passé que le président syrien pouvait jouer un rôle dans la transition du pouvoir à un nouveau gouvernement, a rappelé le journal.

    Le quotidien américain cite également une source qui estime que le renforcement des positions russes en Syrie "pourrait contribuer au règlement de la situation en Syrie par des moyens diplomatiques" selon les conditions imposées par Moscou, et non pas par Washington.

    Selon le journal, des diplomates russes et iraniens, des généraux et des stratèges militaires se sont rencontrés à Moscou à plusieurs reprises afin de mener des négociations sur la protection éventuelle du président syrien ainsi que sur le déploiement de troupes russes sur le territoire du pays. Le Wall Street Journal souligne que la province syrienne de Lattaquié, placée sous le contrôle d'Assad, est la zone principale de coordination des actions conjointes.

    Depuis 2011, la Syrie est déchirée par un conflit armé qui a fait plus de 250.000 morts. Début 2014, le groupe djihadiste Etat islamique a commencé à intensifier son activité dans la région en cherchant à créer un califat sur les territoires irakiens et syriens tombés sous son contrôle.

    Connu pour sa cruauté extrême, le groupe Etat islamique est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux Etats et est accusé par l'Onu, l'UE, les Etats-Unis ou encore la Ligue arabe, d'être responsable de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de génocide.

    Depuis août 2014, une coalition internationale conduite par les Etats-Unis intervient militairement contre ce groupe.

    source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuFpVuAlZaCnnRJOS.shtml

  • Guerre civile en Ukraine, un témoignage captivant...

     

    Le même volontaire a également accordé un entretien à l'équipe derealpolitik.tv loin des visions caricaturales de l'un ou l'autre camp.

    [...] Pouvez-nous expliquer comment se sont déroulés votre préparation et le voyage vers l’Ukraine ?

    Les préparatifs ont commencé durant la sécession de la Crimée. Nous voulions rejoindre les Cosaques et les barricades de « l’anti-Maïdan ». Prendre une bagnole et traverser l’Ukraine… Puis c’est devenu une guerre, et nous avons dû changer de plan. Se procurer des visas russes, trouver des contacts sur place. Tout notre argent personnel y est passé. J’ai même dû revendre mes vêtements… Tout le monde appelait aux volontaires, tout le monde se vantait d’avoir des réseaux, mais au final, nous avons dû nous débrouiller, car rien n’était mis en place, en France comme au Donbass. Le voyage a été long, nous avons dû rentrer en Europe faute de visas. Lors du second voyage en Russie, nous avons été arrêtés et expulsés par le FSB, puis nous sommes passés par l’Ukraine, en traversant le front, déguisés en journalistes… ça a été un peu rocambolesque.

    Quel accueil vous a été réservé sur place ? L’intégration a-t-elle été facile et avez-vous suivi un entraînement sur place ? Les autorités de Donetsk et Lugansk ont-elles été compréhensives ? Et les autorités et l’administration russes ?

    C’est assez paradoxal. D’une part, un très bon accueil chez certains commandants de milices, qui s’arrachent les volontaires étrangers, très contents de les avoir pour les exhiber devant les journalistes.

    Mais d’autre part, ils ne prennent pas aux sérieux les étrangers, même ceux dont le CV militaire écrase celui de n’importe quel milicien (le niveau est très pauvre, là-bas). Pour eux, nous sommes des sortes de touristes indignes de confiance, ou des enfants qu’il faut surveiller et pouponner.

    – « Nous ne voulons pas qu’il vous arrive du mal. »
    – « Mais on est là pour ça !!! »

    On a tenté de nous enfermer dans des cages dorées, à l’abri de tout danger. Ou alors de nous donner des postes sans intérêts, ou encore soumis au commandement d’alcooliques incompétents aux conceptions archaïques. Les gens de là-bas agissent de même avec les volontaires russes et d’autres nationalités. Ils veulent de l’aide, mais ils ne veulent pas laisser des étrangers prendre des décisions ni se battre de manière autonome, quand bien même ces étrangers sont plus compétents qu’eux ! [Lire la suite]

    Paula Corbulon

  • Peuple, religion et ethnie

    La question des représentations, des mythes fondateurs sur lesquels s’appuie une société, se pose alors. Il faut comprendre ce qui « fait peuple » ou du moins permet à une communauté de fonctionner. Les réponses potentielles sont multiples, mais elles sont toutes problématiques. On va ici s’intéresser plus particulièrement à la question du « lien religieux » et du « lien ethnique ».

    La communauté de croyants n’est pas le « peuple ».

    On peut ainsi penser aux religions, et plus précisément aux systèmes de valeurs véhiculés par des religions, et ceci quelles qu’elles soient comme définissant une base de culture qui pourrait constituer, ou aider à constituer, un « peuple ». La question de savoir si l’existence d’un système de valeur communément admis, ce que Hayek appelle les « meta-valeurs »[1], est nécessaire à l’existence d’une société est posée. Mais la réponse qu’il a apportée à cette question pose problème en raison de sa méconnaissance des conflits qui naissent autour de ces méta-valeurs.

    Ces conflits ont occupé une bonne partie du Moyen-Age et de la Renaissance. Alors que l’on pensait en avoir finit avec eux, fusse au prix du « Dieu est mort » de Nietzsche[2], et du constat similaire qu’en tirait Durkheim[3], il nous faut constater que ces conflits ressurgissent devant nous. La fin du XXème siècle, tout comme le début du XXIème a été marquée, on l’a beaucoup dit, par une remontée de ce que l’on croit être un sentiment religieux, y compris dans des formes extrêmes (l’intégrisme) que l’on retrouve dans les principales religions. Mais, ce « retour du religieux » est un phénomène profondément contradictoire.

    Il y a d’un côté la volonté –respectable – de trouver un sens dans notre destin et ceci d’autant plus que notre cadre immédiat de vie peut être déstabilisé par les conséquences de la « mondialisation ». Le retour du religieux se vit ici comme une aventure personnelle. Mais il y a aussi, et il ne faut pas le nier, la dimension d’imposer des valeurs individuelles à l’ensemble de la société. Or, cette dernière résiste à cette tentative d’imposer des valeurs homogènes car elle est elle-même hétérogène. Dès lors, ces individus entrent en guerre contre leur propre société. C’est le début de l’intégrisme, bien représenté par ailleurs dans l’ensemble des religions. Les valeurs que l’on prétend alors porter sont en conflit direct avec les comportements des personnes qui les portent. Les intégristes de toute obédience donnent une image haïssable des valeurs qu’ils prétendent porter. À chaque acte de ségrégation, à chaque acte d’intolérance, à chaque bombe, à chaque acte terroriste, c’est bien le contraire des valeurs des religions qui est mis en avant.

    En fait, derrière l’apparence d’une montée de la religiosité, c’est en réalité à une montée des affirmations identitaires et narcissiques que l’on assiste. Les crispations autour des tabous alimentaires et vestimentaires, sur les signes extérieurs (comme la question du voile chez les musulmans) ont avant tout pour but d’identifier brutalement une communauté, de la séparer du reste de la population et de l’enfermer sur des références mythifiées pour le plus grand profit de quelques uns. Ces pratiques, en produisant des mouvements de réactions, font en réalité progresser la division des individus entre eux au lieu d’y mettre fin. Dans la quête de la pureté, et toute religion distingue le « pur » de « l’impur », il ne peut y avoir de mouvement collectif, si ce n’est de petites communautés en proie aux réactions violentes d’autres communautés. On croit ainsi se protéger de l’anomie et l’on s’y précipite tête baissée.

    Mais on pourrait en dire autant de ce que l’on appelle des « religions laïques [4]», termes qui sont en réalité terriblement ambiguës et trompeurs. Ces termes qui recouvrent la tentative de sacraliser un certain nombre de principes. Ils oublient que la laïcité est un principe politique et non une position philosophique[5], même si il y a une philosophie qui peut s’inspirer de ce principe. Ici aussi, derrière les extravagances des extrémistes, il est facile de trouver la même revendication identitaire et le même narcissisme que chez les intégristes, mais de plus souvent enrobées dans un épais discours de bien-pensance. C’est à une course non vers l’autre mais à la revendication de soi que l’on assiste. Et l’on comprend bien que, dans cette course effrénée, les principes eux-mêmes sont manipulés, instrumentalisés, sacrifiés et finalement perdus. Les fameuses « réformes sociétales », aujourd’hui promues au rang de substitut des réformes sociales par ceux-là mêmes qui ne font que pousser à la roue du « froid paiement au comptant » et de l’idéologie de marché[6], se font alors que dans la société un certain nombre de droits fondamentaux régressent. Le narcissisme forcené se révèle à chaque étape de ce que l’on veut nous présenter comme une lutte émancipatrice et qui n’est qu’une parade des intérêts individuels de certains. Ce n’est donc pas dans la parade des identités camouflée sous le masque du religieux (ou d’un athéisme militant), que l’on trouvera un principe permettant à des populations de vivre ensemble ; bien au contraire.

    Le rôle de l’ethnicité.

    Une autre solution pourrait être fournie, en apparence, par l’ethnicité. C’est ici que se situe le fantasme du « grand remplacement », mais aussi certaines réalités dérangeantes. Comment, alors, définir un groupe ethnique ? S’opposent ici les tenants entre une vision essentiellement subjective de l’ethnicité et les partisans d’une vision dite « objective »[7]. Il est cependant relativement facile de montrer que ce ne sont pas des faits « objectifs » qui amènent à la constitution d’une Ethnie ou d’un Peuple mais bien des principes politiques. Ceci a été montré par un grand anthropologue, Maurice Godelier, dans son étude sur les Baruya[8]. Il insiste sur l’origine historique des clans et des ethnies. La définition ethnique n’est pas la solution à la constitution de la société :« L’ethnie constitue un cadre général d’organisation de la société, le domaine des principes, mais la mise en acte de ces principes se fait dans une forme sociale qu’on reproduit et qui vous reproduit, qui est la forme tribale »[9]. La distinction entre « tribu » et « ethnie » est essentielle si l’on veut comprendre comment se constituent les peuples. Avec la tribu nous sommes de plein pied dans des formes politiques d’organisations de la société.

    Il faut cependant faire une distinction nécessaire entre l’imaginaire et le symbolique pour ce qui est la constitution historique de ce corps social. Dans le domaine du symbolique, il apparaît l’importance de la part du corps dans la constitution de ce sujet social et plus récemment sur la distinction entre les choses que l’on vend, les choses que l’on donne et celles qu’il ne faut ni vendre ni donner mais transmettre. On retrouve ici l’importance des règles, qu’elles soient explicites ou implicites, et qu’elles soient ou non adossées à un tabou. Si les règles symboliques, du fait de l’importance qui leur est conférée, ont bien un effet objectif (nul ne peut s’abstraire sans conséquences des liens familiaux particuliers ni rompre un tabou) leur origine est purement sociale (établir une domination ou organiser des formes de coopération). L’existence d’un tabou particulier renvoyant le plus souvent à une forme de domination d’une minorité sur une majorité.

    Le processus d’autonomisation par rapport aux conditions d’émergence et de production est bien de l’ordre du réel, et la situation crée par l’existence d’un mode symbolique en surplomb du monde réel constitue bien une contrainte pour la totalité des acteurs. Pourtant, cela n’empêche pas qu’historiquement, ce qui prime est le processus d’engendrement et de production de ces mêmes règles sociales. La vie en société est donc en réalité antérieure à la construction de l’ethnie. L’ethnie est une construction sociale[10] et non une réalité biologique, et il s’agit parfois d’un mythe discursif utilisé pour séparer une population d’une autre. Mais, une fois que l’on aura répété ces vérités, on sera néanmoins confrontés à l’acquisition des règles nécessaires à la vie en société par de nouveaux arrivants souhaitant se joindre à une population. Et, c’est ici que se trouve la frontière entre le discours mythique du « grand remplacement » et le constat, quant à lui bien réel, de l’échec d’une intégration pour une partie des populations immigrantes car ces dernières n’ont pas eu de références qu’elles pouvaient assimiler. L’intégration est un processus d’assimilation des règles et des coutumes, qui est en partie conscient (on fait l’effort d’apprendre la langue et l’histoire de la société dans laquelle on veut s’intégrer) mais qui est aussi en partie inconscient. Pour que ce mécanisme inconscient puisse se mettre en place, encore faut-il qu’il y ait un référent. La disparition ou l’effacement de ce dernier au nom d’un « multiculturalisme » qui ne désigne en fait que la tolérance à des pratiques très différentes, est un obstacle rédhibitoire à l’intégration. De fait, de même que pour échanger il faut instituer des objets que l’on n’échange pas, pour intégrer et aboutir à un principe de tolérance des individus il faut définir des limites très claires, des points sur lesquels il n’est pas question de transiger. Ici encore, on découvre les dégâts produits par un relativisme outrancier qui se pare des atours des sciences sociales pour mieux en subvertir les enseignements et en détruire les fondements.

    La force du lien politique.

    L’importance du politique se révèle par un autre terme qui est mis en avant par Maurice Godelier et qui est d’une extrême importance : c’est celui de tribu. On est ici confronté à une organisation politique, certes considérée comme primitive, mais qui assure la résilience des autres formes. Il y a là une piste extrêmement importante. Si nous ne sommes pas revenus à la situation que décrivait Marx, des individus sans plus de liens que des pommes de terre dans un sac, après être passés par différents stades intermédiaires, c’est qu’il y a bien quelque chose qui continue de nous unir. Cette chose, c’est l’État, ou l’organisation politique de la société. Oh, certes, cet État n’est plus ce qu’il était, ou plus précisément ce que l’on a cru qu’il était, et l’on peut lui faire nombre de critiques. Il faut donc se garder de le parer de toutes les vertus, et le considérer, au contraire, comme une réalité contradictoire, à la fois instrument de domination mais aussi instrument d’organisation et de coopération entre les hommes. Car, et c’est le problème que pose la tradition marxiste qui a diffusé largement, et non sans raisons, dans les sciences sociales, la question de l’Etat est perçue à partir de l’horizon historique de son abolition ou de son « dépérissement ». De ce point de vue, il y a une importante convergence entre libertaires, courant dans lequel nous englobons non seulement les anarchistes mais d’une manière plus générale les marxistes de diverses obédiences, et les libertariens, soit les libéraux radicaux qui refusent l’Etat et fétichisent la notion de liberté individuelle du point de vue de l’indépendance des individus. Les libertariens sont, en réalité, les purs représentants de l’idéologie de marché. Mais, libertaires et libertariens sont alliés de fait dans le rejet viscéral de l’Etat.

    Pourtant, l’idée que nous obéissons à des lois communes et que ces lois doivent pour être acceptées s’inscrire dans autre chose que leur simple légalité, que nous avons un futur en commun et ce quelles que soient les oppositions naturelles qui s’expriment sur ce futur, reste le ciment de notre société. En fait, et de ce point de vue l’anthropologie est une aide précieuse, on constate que c’est du politique que se sont construits les formes d’organisations qui ont permis aux sociétés d’exister. L’homme serait donc, fondamentalement, un animal politique, un animal qui se serait socialisé au contact de ses semblables. Ajoutons qu’il n’est pas le seul[11]. Mais, dire cela, constater qu’isolé l’individu est renvoyé à son animalité la plus brutale, implique que les formes prises par l’organisation sociale ont une importance. A cet égard, il n’y a pas l’opposition entre animalité et civilisation, mais la construction d’un continuum d’institution civilisant, parfois de manière inconsciente et non-intentionnelle, les individus. Ajoutons que cette civilisation est un processus sans cesse remis en cause et qu’elle ne tient que par ses institutions.

    Jacques Sapir

    notes

    [1] R. Bellamy (1994). ‘Dethroning Politics’: Liberalism, Constitutionalism and Democracy in the Thought of F. A. Hayek. British Journal of Political Science, 24, pp 419-441.

    [2] Nietzche F., Le Gai Savoir, la gaya scienza, traduction de Pierre Klossowski, Folio, 1989

    [3] Durkheim, É. Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, (5ème édition), 2003. p. 610-611.

    [4] Ce terme fut utilisé par Vincent Peillon, qui fut Ministre de l’Éducation Nationale de 2012 à 2014. Peillon V., Une religion pour la République, Seuil, La Librairie du XXIe siècle, janvier 2010.

    [5] Bodin J., Colloque entre sept sçavants qui sont de différents sentiments des secrets cachés des choses relevées, traduction anonyme du Colloquium Heptaplomeres de Jean Bodin, texte présenté et établi par François Berriot, avec la collaboration de K. Davies, J. Larmat et J. Roger, Genève, Droz, 1984, LXVIII-591. Il sera fait dans cet ouvrage référence à ce texte comme Heptaplomeres.

    [6] Comme par exemple la Fondation Terra Nova…

    [7] Simard J-J., « Autour de l’idée de nation. Appropriation symbolique, appropriation matérielle », in Nation, souveraineté et droits, Actes du IVe Colloque Interdisciplinaire de la Société de philosophie du Québec, Bellarmin, Montréal, 1980.

    [8] Godelier M., « Ethnie-tribu-nation chez les Baruya de Nouvelle-Guinée», in Journal de la Société des océanistes, N°81, Tome 41, 1985. pp. 159-168. Idem, La production des grands hommes : pouvoir et domination masculine chez les Baruya de Nouvelle-Guinée, Paris, Fayard, 1982.

    [9] Godelier M., « Ethnie-tribu-nation chez les Baruya de Nouvelle-Guinée», op.cit., p. 163.

    [10] Isajiw W.W., « Definition of Ethnicity » in Goldstein J.E. et R. Bienvenue (edit.), Ethicity and Ethnic relations in Canada, Butterworths, Toronto, 1980, pp. 1-11.

    [11] De Wall, F. Le Singe en nous, Editions Fayard, Paris, 2006.

    source : Russeurope ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuukFypppAfOmeokMs.shtml

  • En Syrie, Poutine joue la carte anti-Daech

    En intensifiant son soutien militaire à Bachar el-Assad, la Russie entend signer son grand retour au Moyen-Orient, mais aussi redevenir une puissance globale.

    Les Russes le surnomment le «Syrie express». Dans les grands instituts de la capitale, le corridor aérien qui relie Moscou à Damas est presque aussi connu que la ligne ferroviaire qui rejoint Saint-Pétersbourg. Aujourd'hui les Russes l'utilisent pour envoyer des chars et de l'artillerie, mais aussi des conseillers à leur allié Bachar el-Assad. Une action offensive qui vise à imposer aux puissances régionales et aux Occidentaux une grande coalition anti-Daech. Un coup tactique destiné à pousser même les plus réticents, comme la France, à désigner les djihadistes de l'État islamique comme leur principal ennemi.

    De Catherine la Grande qui voulait étendre son influence au Moyen-Orient à la guerre froide, qui attira dans son orbite plusieurs pays arabes, la Russie a toujours été présente en Syrie. Dans les années 1950, l'URSS a fourni plus de 200 millions de dollars d'aide militaire à Damas. L'arrivée au pouvoir d'Hafez el-Assad, un officier formé à Moscou, a consolidé l'alliance dans les années 1970 et permis à l'Union soviétique de faire de la Syrie baasiste et socialiste l'un de ses principaux clients militaires. Missiles sol-air, roquettes antichar, système de défense antiaérienne: l'armée syrienne a été équipée par le grand frère soviétique, puis russe. Les livraisons d'armes au régime de Damas se poursuivent depuis la chute du mur de Berlin. Environ 25.000 Russes vivent encore dans ce pays.

    Le nouveau renforcement militaire de Moscou en Syrie s'insère donc dans une stratégie de longue date. Il s'appuie sur des réseaux puissants et fidèles en partie installés pour contrer l'influence occidentale. «C'est le retour d'une diplomatie néo-primakovienne consistant à replacer la Russie au cœur du Moyen-Orient avec des cartes limitées mais utilisées sans état d'âme», décrypte Camille Grand, le directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Spécialiste du Moyen-Orient, ministre des Affaires étrangères de Boris Eltsine, Evgueni Primakov fut l'artisan du retour de la Russie sur la scène internationale ainsi qu'un âpre défenseur des intérêts de la puissance russe face à Washington.

    Un partenaire indispensable

    Le «retour» de la Russie au Moyen-Orient s'effectue parallèlement au «retrait» des États-Unis dans la région. Élu pour ramener les troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan, hostile à l'idée d'ouvrir un nouveau front au Moyen-Orient, tenté par un pivot vers l'Asie, Barack Obama a créé un vide que la Russie veut aujourd'hui combler. Elle le fait d'autant plus facilement que vis-à-vis de la Syrie, sa politique n'a jamais changé depuis le début de la guerre. Contrairement aux Occidentaux et à leurs alliances hésitantes, les Russes ont toujours soutenu le régime de Damas et leur allié Bachar el-Assad, même dans les périodes les plus difficiles.

    La Russie ne voit que des avantages à ce retour précipité en Syrie. Elle sécurise sa présence dans le port de Tartous, qui lui offre son seul accès à la Méditerranée. Marginalisé après l'effondrement de l'URSS, isolé par son coup de force en Ukraine et les sanctions internationales, Moscou veut revenir au cœur du jeu moyen-oriental. Affirmer ses intérêts de puissance et contrer l'influence occidentale en imposant sa propre voie. Redevenir une puissance globale. En soutenant le régime syrien, Vladimir Poutine prévient aussi qu'il n'acceptera pas pour Bachar el-Assad le destin qui fut réservé à Kadhafi en 2011 après l'intervention franco-britannique en Libye. Le retrait d'un homme fort, selon Moscou, entraîne toujours plus d'instabilité. «Et les Russes n'aiment pas l'instabilité quand ce n'est pas eux qui la provoquent», commente ironiquement un diplomate français.

    11 septembre 2001, lorsqu'il était critiqué par les Occidentaux pour sa brutalité en Tchétchénie, en offrant son soutien à la coalition antitalibans, le Kremlin se présente aujourd'hui comme un partenaire indispensable pour combattre les djihadistes, devenus l'ennemi commun. Pour les Russes, qui s'inquiètent des turbulences dans leurs Républiques musulmanes et du nombre croissant de djihadistes qui partent combattre en Syrie, la lutte contre le terrorisme est une question de sécurité nationale. Elle est aussi un moyen de se réhabiliter aux yeux de la communauté internationale. «Les Russes préfèrent ne combatte qu'un ennemi à la fois. Ils pensent en outre que l'idée d'une coalition anti-Daech peut réconcilier tout le monde», poursuit le diplomate.

    Car le «retour» militaire des Russes au Moyen-Orient se double d'une initiative diplomatique. Vladimir Poutine pourrait rencontrer Barack Obama en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, où il se rendra le 28 septembre pour la première fois depuis dix ans. La stratégie occidentale en Syrie ayant conduit à l'impasse, la Russie devient maître du jeu. Pour mettre fin à la guerre en Syrie, Poutine propose de créer une grande coalition internationale contre les djihadistes, incluant l'armée syrienne, sous parapluie onusien. À charge pour le Kremlin de mener ensuite Bachar el-Assad à la table des négociations et d'imposer à tous une formule de transition politique qui préserverait le régime. Le projet russe assure à Moscou une place de choix à la table des futures négociations. En quelques mois, le Kremlin a réussi à imposer sa vision du futur syrien et à convaincre les Occidentaux, notamment la France, que le départ de Bachar ne devait plus être une condition préalable à des pourparlers mais l'aboutissement d'un processus de transition.

    Le plan russe, qui se nourrit du manque de vision et des incertitudes de l'Occident, a cependant des failles et des faiblesses. «Les Russes ont-ils les moyens de leur politique en Syrie ?» s'interroge Camille Grand, le directeur de la FRS. Comment convaincre, après quatre ans et demi de guerre, les opposants syriens de s'asseoir à la même table que leur bourreau? Comment garantir la survie du régime sans Bachar el-Assad? Autant de questions auxquelles l'initiative russe n'a pas encore répondu.

    Intenses négociations

    Sur la route de Vladimir Poutine en Syrie se lève aussi l'Iran, beaucoup plus impliqué que Moscou auprès du régime de Damas. Le renforcement militaire russe a sans doute été orchestré à l'occasion d'une visite fin août à Moscou de Qassem Soleimani, le général iranien commandant al-Qods, les forces spéciales des gardiens de la révolution. Mais si les Russes ont confié aux Occidentaux qu'ils n'étaient pas mariés avec Bachar el-Assad, aucun signe de cette nature n'est venu de Téhéran.

    Le président russe pourrait aussi trouver sur son chemin les États-Unis. L'Administration Obama acceptera-t-elle l'intervention russe comme un fait accompli, alors que la Syrie est utilisée par Vladimir Poutine comme un nouveau terrain de confrontation entre l'Est et l'Ouest? Elle n'a pas encore répondu à l'offre russe d'ouvrir un dialogue «entre militaires» sur le conflit en Syrie. Tout en estimant qu'une «coopération est possible», le département d'État redoute «que le soutien continu de la Russie à Assad intensifie le conflit et sape (notre) objectif commun de lutte contre l'extrémisme». La communauté internationale est toujours en panne de stratégie face à Daech, qui ne cesse de gagner du terrain, comme l'a confirmé cette semaine le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

    Les intenses négociations autour de la Syrie ont en outre relégué le conflit ukrainien en seconde position. «Grâce à la Crimée, la Russie est parvenue à renforcer sa stratégie d'accès, sa présence en Méditerranée et son ombre portée au Moyen-Orient… Il s'agit désormais de modifier l'ordre de sécurité post-1991, en profitant du retrait américain d'Europe et du Moyen-Orient», écrit le directeur de l'Ifri Thomas Gomart dans Politique étrangère.

    Isabelle Lasserre

    source : Le Figaro ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuukVFkFFASJHKMpQe.shtml

  • L’Empire contre-attaque

    La photo du petit garçon allongé sur la plage a inondé les médias européens. Tout le monde connaît son prénom maintenant : Aylan. Journalistes, artistes et toute personne du monde de « l’entertainment » ayant accès aux médias dominants (de domination ???) dénoncèrent l’égoïsme des Européens et la frilosité de leurs dirigeants.

    Quelques jours après, François Hollande annonçait l’arrivée de 24.600 migrants en France, chaque pays européen rivalisant d’ambition pour en installer des centaines de milliers sur son sol.

    Les experts passent en boucle à la télévision. Leurs arguments, toujours favorables à leur arrivée, associent la compassion à la rationalité. Seules quelques voix isolées refusent encore de céder à ce diktat. L’émotion a fait son job. Ceux qui ont créé l’émotion ont bien fait le leur. Le matraquage est permanent, culpabilisant les honnêtes gens animés de ces vertus humanistes qui font l’honneur de la civilisation européenne. Cependant, agir ainsi ne dispense pas d’analyser ce qui se passe et de conjecturer sur les protagonistes de la cinquième colonne à l’origine de ce tapage médiatique.

    C’est l’instinct qui avait motivé mon « Journalistes ou passeurs ?» (*). Depuis, beaucoup de lignes ont été écrites et publiées. Le Monde, « le journal de référence », se sent même obligé de dénoncer imposteurs et complotistes pour arguer de son bon-droit. Il n’est pas le seul à jouer dans cette fanfare. L’arrivée de millions d’individus allogènes se superposant aux dizaines de millions déjà installés sur nos territoires depuis la fin de la deuxième guerre mondiale oblige encore une fois à nous interroger. Pourquoi ?

    La réponse est triviale. Nos ennemis, non contents de l’avoir assujettie, veulent maintenant détruire l’Europe pour éliminer un rival potentiel et s’ouvrir d’autres perspectives après avoir sécurisé leurs bases arrières. La cible ultime est la Russie. Dans l’art de la guerre, le chaos chez l’autre est toujours préférable à l’ordre.

    Certes, comme cela est de plus en plus évident, la classe dirigeante européenne est complètement soumise. Elle obéit. Mais les peuples saisissent ce qui se passe et, ne voulant pas mourir, s’expriment pacifiquement en donnant à chaque élection de plus en plus de voix aux mouvements dits populistes. Partout en Europe ceux-ci progressent. On ne peut pas comprendre la montée subite de Syriza en Grèce sans envisager que c’est le contre-feu organisé par les dominants pour éliminer Aube dorée. Ses dirigeants furent mis en prison avant l’élection décisive. En outre, de plus en plus de têtes se tournent vers la Russie comme recours à cette domination extra-européenne.

    Engagé depuis plus de cinquante années, le processus de métissage de la population européenne prend maintenant une nouvelle dimension. L’Histoire enseigne que mélanger les peuples permet à un conquérant de soumettre un territoire conquis. Ainsi, Rome ne cessa de déporter et d’installer des gens de l’Empire en dehors de leur territoire d’origine. Un des exemples les plus fameux est celui des juifs après la Grande Révolte (66-73 ap. J.-C). L’échec de cette rébellion juive marque la fin de l’Etat hébreu antique et la naissance de la diaspora. L’Empire aujourd’hui fait de même après avoir installé partout des gouverneurs pour relayer sa politique.

    Depuis 1945, les classes dirigeantes historiques ont été ostracisées, au mieux, tuées dans le pire des cas. Un processus méritocratique animé par des autochtones inféodés et des allogènes récemment installés a fourni les cadres dont nos territoires avaient besoin après ces purges. Le contrôle des médias et des personnalités publiques a conditionné le peuple-souche à l’esprit de ses nouveaux maîtres. Notre civilisation gallo-américaine en est le résultat. Il eut du pain et des jeux, aussi rien ne bouge depuis – enfin… ne bougeait pas, car du pain, il y en a moins, et les jeux sont ennuyeux.

    Alors le « populisme » monte. Et les maîtres de l’Empire craignent une rébellion à la Arminius ou à la Vindex.

    Gaius Julius Vindex, Gaulois originaire d’Aquitaine et sénateur romain, était gouverneur de la province de Gaule lyonnaise. La révolte qu’il organisa contre Rome en 68 ap. J.-C. échoua. Arminius eut plus de succès. Issu de la région de la Weser, élevé à Rome comme un citoyen romain, il devint une personnalité parfaitement intégrée à la classe dirigeante et, à ce titre, proche conseiller du gouverneur Varus en Germanie. Mais… au début du 1er siècle ap. J.-C., l’anéantissement, à son initiative, de trois légions romaines au cours de la bataille de Teutobourg fixa définitivement les limites de l’Empire romain en Europe occidentale.

    L’Histoire pullule de faits semblables où des personnalités issues de peuples soumis se rebellèrent contre les maîtres qui les avaient faits rois. Tout ceci est transmis et enseigné aux personnes en charge du pouvoir. Charles De Gaulle fut un des derniers Gaulois à s’être rebellé contre la tutelle de l’Empire à qui il devait tout. Bilan : Mai-68 sur les bras ; une fuite en Allemagne suivie d’une élection perdue. La messe était dite. Georges Pompidou, plus sûr, le remplaça.

    Comme hier, l’Empire veut maintenant la Russie. Mais pour prendre la Russie, il doit contrôler ses arrières. Or, de la sujétion totale de l’Europe dépend le succès ou l’échec de cette entreprise. Malgré les institutions créées à cet effet – Union européenne, Otan, etc ; des dirigeants inféodés ; la maîtrise totale des personnalités publiques (artistes, politiciens, sportifs, « patrons » de grandes entreprises) ; l’infiltration de l’Ecole publique, etc. – l’Europe est encore une puissance militaire plus que respectable pour peu qu’elle veuille utiliser son arsenal. En outre, beaucoup de militaires comprennent la politique. Qui sait ce qu’un dirigeant inspiré par Arminius ou Vindex pourrait faire en s’alliant avec la Russie ? Alors, il faut miner cet espace nécessaire à la conquête de la Russie pour maximiser ses chances de succès lors de l’offensive finale. On ne peut expliquer l’arrivée de millions d’immigrés bien au-delà des nécessités économiques sans les envisager comme la garantie de la mainmise de l’Empire sur nos territoires. Les plus intégrés d’entre eux ont même l’honnêteté de l’admettre. Ainsi, s’adressant à Florian Philippot (FN), Malek Boutih (PS) affirma « Même si vous gagnez, on ne se laissera pas faire » (1). S’exprimait-il au nom du PS ou comme Immigré ?

    Mais d’autres Immigrés refusent d’être les pions sacrifiés aux intérêts de l’Empire. Alors on en fait venir de nouveaux. Comme les justifications économiques ne suffisent plus, on trouve d’autres arguments en utilisant tous les registres disponibles. La mort d’un enfant s’inscrit dans ce processus visant à annihiler toutes les volontés et toutes les défenses de ceux qu’il faut dominer. L’arrivée d’Afghans, de Machrekiens, d’Erythréens, etc., innocents politiquement, encadrés par des combattants de l’Empire, participe au renforcement de la domination. Le B.A.BA de tout pouvoir est de diviser pour régner.

    Une question se pose alors. Quel visage donner à cet Empire ? On prête à François Mitterrand les propos suivants avant sa mort : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort » (2).

    Délire d’un mourant ou réalisme d’un chef d’Etat averti ?

    Frédéric Villaret, 14/09/2015

    Notes :

    (*) Voy. http://www.polemia.com/journalistes-ou-passeurs/

    (1) http://www.lessonnien.fr/wp-content/uploads/Malek-Boutih-Mots-Croises-sur-France-2.png

    (2) Source : Georges-Marc Benamou, Le Dernier Mitterrand, Plon, 1997.

  • Poutine est le seul chef d’État à avoir une vision claire du Moyen-Orient

    D'Yves de Kerdrel :

    Unknown-8"Notre salut passe par Poutine. Le président de la Russie est le seul Chef d’État au monde à avoir une vision claire de ce qui se passe au Moyen-Orient. Il l’a exposée dans un discours qu’il a fait hier au Tajikistan. Selon ses informations, non seulement Dae’ch contrôle une grande partie de l’Irak et de la Syrie. Mais l’organisation terroriste a déjà planifié des attentats à La Mecque, Médine et Jérusalem. De la même manière, elle vise à s’étendre en Europe, en Russie et en Asie du Sud-Est. C’est ce qui amène Vladimir Poutine à appeler la communauté internationale à unir ses forces contre cet ennemi prêt à déstabiliser toute cette région. C’est ce qui l’a conduit aussi, selon nos informations, à expédier auprès des côtes syriennes son plus gros sous-marin nucléaire doté de 200 missiles balistiques."

    Michel Janva

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