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géopolitique - Page 666

  • État Islamique : L’apocalypse au nom d’Allah – 5e partie

    IV Le Combat

    La pureté idéologique de l’État islamique offre au moins un avantage : elle nous permet de prévoir certaines de ses actions. Ben Laden était difficilement prévisible. Il avait achevé son dernier entretien télévisé sur CNN de manière mystérieuse. A la question de Peter Arnet concernant ses futurs plans, il avait répondu: “vous le verrez et vous en entendrez parler dans les médias, si Dieu le veut”. L’État islamique claironne au contraire ouvertement ses plans – pas tous, mais suffisamment pour qu’en l’écoutant avec attention nous puissions déduire comment il compte s’étendre et gouverner.

    Par Graeme Wood - Traduction libre réalisée par Fortune.

    A Londres, Choudary et ses étudiants ont décrit dans le détail la manière dont l’EI devait désormais mener sa politique étrangère en tant que califat. Il a déjà repris ce que la loi islamique désigne comme le “djihad offensif”, à savoir l’expansion par la force dans les pays dirigés par les non-musulmans.
     

    Choudary explique : “Jusqu’à maintenant nous ne faisions que nous défendre. Sans califat, le djihad offensif reste un simple concept. Mais la guerre d’expansion est un devoir essentiel du calife.”

    Difficile pour Choudary de faire passer les lois de la guerre, appliquées par l’EI, comme clémentes plutôt que brutales. Il m’affirme que l’État est obligé de terroriser ses ennemis – c’est un commandement sacré que de les effrayer à grands renforts de décapitations, crucifixions, mises en esclavage des femmes et des enfants, parce que toutes ces actions précipitent la victoire et évitent l’enlisement.

    Abu Baraa, le collègue de Choudary, explique que la loi islamique n’autorise que des accords de paix éphémères, ne dépassant pas 10 ans. De la même manière, comme l’a établi le Prophète et comme le rappellent les vidéos de propagande de l’EI, reconnaître des frontières constitue un anathème.

    Si le calife consent à une paix à long terme ou reconnaît le caractère permanent d’une frontière, il sera dans l’erreur. Les traités de paix temporaires sont renouvelables, mais ils ne peuvent s’appliquer à tous les ennemis en même temps: le calife doit lancer le djihad au moins une fois par an. Il ne peut pas demeurer inactif car il se trouverait en état de pêché.

    L’État islamique peut être comparé aux Khmers Rouges qui ont décimé environ le tiers de la population cambodgienne. Mais les Khmers Rouges occupaient le siège du Cambodge à l’ONU.

    “Ce n’est pas permis” explique Abu Baraa. “Envoyer un ambassadeur aux Nations-Unies, c’est reconnaître une autre autorité que celle de Dieu. Ce serait du polythéisme (shirk) et Baghdadi devrait être remplacé pour cause d’hérésie. De la même manière, hâter l’avènement du califat par des moyens démocratiques, en votant par exemple pour un candidat qui lui serait favorable relèverait de l’idolâtrie”.

    On n’insistera jamais assez sur la manière dont le radicalisme paralyse l’État islamique. Les relations internationales actuelles, issues du traité de Westphalie de 1648, reposent sur la volonté de chaque État de reconnaître les frontières, même à contre-cœur. Pour l’État islamique, une telle reconnaissance constitue un suicide idéologique.

    D’autres groupes islamistes, comme les Frères Musulmans ou le Hamas, ont cédé aux facilités de la démocratie et à la perspective de rejoindre le concert des nations et un siège à l’ONU. Négociations et arrangements ont parfois également fonctionné pour les Talibans.

    Les autorités talibanes d’Afghanistan avaient en leur temps procédé à un échange d’ambassadeurs avec l’Arabie Saoudite, le Pakistan et les Émirats Arabes Unis, ce qui les a discrédités aux yeux de l’État islamique, pour qui ces pratiques ne constituent pas des options mais des actes d’apostasie.

    Les USA et leurs alliés ont réagi tardivement et de manière confuse. Les ambitions du groupe et la brutalité de ses stratégies apparaissaient pourtant clairement dans ses déclarations et sur les médias sociaux bien avant 2011, alors qu’il n’était encore qu’un groupe terroriste parmi d’autres en Syrie et en Irak et n’avait encore perpétré aucune atrocité à grande échelle.

    Le porte parole Adnani affirmait à ses “followers” que le groupe ambitionnait de “rétablir le califat islamique”, et d’évoquer l’apocalypse : “Il ne reste plus que quelques jours à présent.” Baghdadi s’était déjà auto-proclamé “commandeur de la foi”en 2011, un titre habituellement réservé aux califes. En avril 2013, Adnani déclarait le mouvement “prêt à redessiner le monde selon les principes du califat révélé par le Prophète”.

    Au mois d’août suivant, il ajoutait : “Notre objectif est d’ériger un État islamique qui ne reconnaît aucune frontière, conformément à la parole du Prophète”. Et c’est ainsi que le groupe s’est emparé de Raqqa, la capitale d’une province syrienne de près de 500.000 habitants, et attira un nombre considérable de combattants étrangers qui avaient entendu ses messages.

    En cernant plus tôt la nature des intentions de l’État islamique et en réalisant que le vide laissé laissé en Syrie et en Irak lui permettrait de les mettre à exécution, nous aurions pu a minimaencourager l’Irak à renforcer sa frontière avec la Syrie et à négocier préalablement avec les sunnites. Cela aurait pu éviter les effets fulgurant de la propagande générés par la déclaration du califat juste après la conquête de la troisième plus grande ville d’Irak.

    Moins d’un an auparavant, Obama déclarait cependant au New Yorker qu’il considérait l’EIIL comme le plus faible des partenaires d’al-Qaeda. “Si une équipe junior enfile le maillot des Lakers, ça n’en fait pas des Kobe Bryant pour autant” avait dit le président.

    Notre échec à apprécier l’écueil entre l’État islamique et al-Qaeda ainsi que les différences essentielles entre les deux, a conduit à prendre de dangereuses décisions. L’une des dernières en date, pour prendre un exemple, est le feu vert du gouvernement américain en faveur d’un plan désespéré pour sauver la vie de Peter Kassig.

    L’interaction de certaines personnalités historiques de l’État islamique et d’al-Qaeda semblait nécessaire pour en faciliter le bon déroulement. Au final, le plan aurait difficilement pu apparaître plus improvisé.

    Cela a provoqué l’enrôlement d’Abu Muhammad al Maqdisi, le mentor de Zarqawi et figure historique d’al-Qaeda pour approcher Turki al Binali, chef de file des idéologues de l’État islamique et ancien étudiant de Maqdidi, en dépit de leur brouille suite aux critiques de ce dernier à l’encontre de l’EI.

    Maqdisi a d’ores et déjà appelé à la clémence pour le chauffeur de taxi britanique Alan Henning, entré en Syrie pour fournir de l’aide humanitaire aux enfants syriens. Au mois de décembre, The Guardian rapportait que le gouvernement américain avait sollicité Maqdisi par le truchement d’un intermédiaire pour qu’il intercède en faveur de Kassig.

    Sur Twitter les fans de l’EI se moquent sans détour de Maqdisi et al-Qaeda est méprisé pour son refus de reconnaître le califat. Cole Bunzel, un universitaire qui étudie l’idéologie de l’État islamique et qui a lu l’opinion de Maqdisi sur la situation de Henning, pense que son intervention aurait précipité sa mort et celle d’autres captifs. “Si j’étais retenu prisonnier par l’État islamique et que Maqdisi proclame qu’il ne faut pas me tuer, alors je serais cuit”.

    L’exécution de Kassig fut une tragédie, mais le succès du plan eut été pire encore. Une réconciliation entre Maqdisi et Binali aurait consisté à combler le fossé qui existe entre les deux plus importantes organisation djihadistes. Il est possible que le gouvernement ait voulu le sortir de prison à des fins de renseignement ou pour l’éliminer. (Plusieurs tentatives pour obtenir des commentaires de la part du FBI sont restées vaines).

    Quoiqu’il en soit, l’idée des Américains de jouer les entremetteurs entre deux organisations terroristes majeures et antagonistes démontre d’étonnantes et piètres qualités de jugement.

    Passée l’apathie initiale, nous combattons désormais l’État islamique à travers des frappes aériennes régulières et des actions au sol dont les kurdes et les irakiens sont les intermédiaires. Si ces stratégies ne sont pas parvenues à chasser l’EI de ses principaux bastions, elles l’ont toutefois empêché d’attaquer directement Baghdad et Erbil et d’y massacrer les Kurdes et les Chiites.

    Certains observateurs demandent un renforcement des moyens d’action, notamment les défenseurs du droit d’ingérence (Max Boot, Frederick Kagan), réclamant le déploiement de dizaines de milliers de soldats américains. Ces demandes ne devraient pas être écartées trop rapidement: une organisation génocidaire patentée se trouve à portée de canon de ses victimes potentielles et commet d’ores et déjà chaque jour des atrocités sur les territoires qu’elle contrôle.

    Un des moyens pour rompre le charme de l’EI sur ses adhérents serait de le surclasser militairement et d’occuper les territoires qui, en Irak et en Syrie, constituent le califat. Al-Qaeda ne peut pas être éradiqué, car il peut survivre dans la clandestinité, tel un cafard. L’État islamique, lui, ne le peut pas. S’il perd le contrôle des territoires conquis en Irak et en Syrie, il ne sera plus un califat.

    Fondé sur le principe de l’autorité territoriale, ce dernier ne peut pas être un mouvement clandestin: retirez-lui ses territoires et tous les serments d’allégeance deviendront caduques. Bien sûr ses anciens affidés peuvent, en tant que “travailleurs indépendants”, continuer à lancer des attaques contre l’Occident et décapiter leurs ennemis.

    Mais la plus-value du califat en matière de propagande aura vécue, et avec elle le supposé devoir religieux d’y émigrer et d’y servir. Si les États-Unis devaient débarquer, l’obsession de l’État islamique concernant la bataille de Dabiq laisse penser qu’il pourrait y envoyer d’importantes forces pour engager une bataille conventionnelle. S’il y massait toutes ses forces, il y serait vaincu et ne s’en remettrait pas.

    Cependant les risques d’une escalade sont énormes. Le premier partisan d’une invasion américaine étant l’État islamique lui-même. La vidéo dans laquelle un bourreau masqué s’adressait nommément au président Obama était clairement destinée à provoquer l’engagement des Américains dans le combat.

    Une invasion américaine consacrerait dans le monde entier une large victoire de la propagande djihadiste, peu importe qu’ils aient prêté allégeance au calife ou pas, ils sont tous persuadés que les Américains veulent mener une croisade et tuer les musulmans. Une nouvelle invasion ainsi qu’une occupation viendraient confirmer cette suspicion et intensifier le recrutement.

    La réticence à intervenir se nourrit de l’incompétence dont nous avons fait preuve en tant qu’occupant. Après tout, l’avènement de l’EIIL est surtout la conséquence de l’espace que nous avons laissé à Zarqawi et à ses successeurs lors de notre précédente occupation. Quelles seraient les conséquences d’un autre travail bâclé ?

    Compte-tenu de ce que nous savons de l’État islamique, le saigner lentement au moyen de frappes aériennes et de frappes au sol kurdes et irakiennes, apparait comme la moins mauvaise des options militaires. Pas plus les Kurdes que les Chiites ne pourront contrôler le cœur des terres sunnites d’Irak et de Syrie où ils sont honnis et où ils n’ont aucune envie de tenter l’aventure.

    Mais ils peuvent stopper l’État islamique dans son expansion. Mois après mois, à mesure qu’il échoue à s’étendre, il ressemble de moins en moins à l’État conquérant du Prophète Mahomet et de plus en plus à un gouvernement du Moyen-Orient échouant à apporter la prospérité à son peuple.

    Le coût humanitaire de l’État islamique est élevé. Mais la menace qu’il fait peser sur les États-Unis est plus faible que celle suggérée par le fréquent amalgame avec al-Qaeda. Les attaques contre l’Occident lointain prônées par ce dernier ne trouvent guère d’écho auprès de la plupart des groupes djihadistes qui sont davantage concernés par des objectifs locaux ou régionaux.

    C’est précisément le cas de l’État islamique en raison de son idéologie. Il se voit cerné par des ennemis, mais tandis que ses dirigeants vitupèrent contre les États-Unis, l’application de la Charia au sein du califat ainsi que son extension aux territoires limitrophes demeurent essentielles.

    Bagdhadi n’a pas dit autre chose lorsqu’au mois de novembre, il a demandé à ses agents saoudiens de s’en prendre d’abord aux Chiites (rafida) … puis aux sunnites soutenant la monarchie des Saouds (al-Sulul)… et enfin aux croisés.

    Musa Cerantionio et Anjem Choudary sont capables de contempler des meurtres de masses puis de discuter des vertus du café vietnamien avec une égale et apparente délectation.

    Les combattants étrangers (ainsi que leurs femmes et leurs enfants) ont pris un aller simple pour le califat : ils veulent y vivre selon les règles de la véritable Charia et beaucoup souhaitent le martyre. Il faut rappeler que la doctrine impose aux croyants d’habiter dans le califat dès lors que cela leur est possible.

    L’une des vidéos les moins sanglantes de l’EI met en scène un groupe de djihadistes brûlant leurs passeports français, britanniques et australiens. Ce qui serait un peu farfelu pour des gens qui voudraient rentrer se faire exploser dans la file d’attente du Louvre ou prendre en otage un autre salon de thé à Sidney.

    Plusieurs “loups solitaires” partisans de l’État islamique s’en sont pris à des cibles occidentales et d’autres attaques se produiront encore. Mais la plupart étaient le fait d’amateurs frustrés, dans l’impossibilité d’émigrer vers le califat à cause de la confiscation de leur passeport ou pour d’autres raisons.

    Même si l’État islamique se réjouit de ces attaques – et en fait état dans sa propagande – il n’en a pour l’instant planifié ou financé aucune. (L’attaque de Paris contre Charlie Hebdo était principalement une opération d’al-Quaeda).

    Au cours de sa visite à Mossoul au mois de décembre, Jürgen Todenhöfer demanda à un djihadiste allemand si certains de ses camarades étaient rentrés en Europe pour y conduire des attaques. Mais ce dernier semblait les considérer comme des décrocheurs plutôt que comme des soldats. “En fait, ceux qui ont quitté l’État islamique pour rentrer chez eux devraient s’en repentir. J’espère qu’ils pratiquent leur religion”.

    Correctement contenu, l’État islamique sera la cause de sa propre perte. Il n’a pas d’allié et son idéologie garantie qu’il en sera toujours ainsi. Le terrain qu’il contrôle, bien qu’étendu, est majoritairement pauvre et inhabité. Alors qu’il stagne ou qu’il rétrécit lentement, sa posture d’agent de l’apocalypse et de porte-parole de la volonté divine s’affaiblit et moins de croyants vont le rejoindre.

    À mesure que sortent les rapports sur la misère qui règne en son sein, les mouvements islamistes radicaux partout ailleurs vont être discrédités : Personne n’avait encore tenté d’appliquer aussi strictement la Charia par la violence. Voilà à quoi cela ressemble.

    Mais même dans ce cas, la mort de l’État islamique ne sera hélas pas immédiate, et la situation peut encore se dégrader. Si l’État islamique obtenait l’allégeance d’al-Qaeda, réalisant d’un seul coup l’unité de leurs bases respectives, il pourrait devenir un ennemi plus redoutable qu’auparavant.

    Le fossé entre l’État islamique et al-Queda s’est élargi au cours des derniers mois. En décembre, la revue Dabiq consacrait un long article aux défections d’al-Quaeda, décrivant ce dernier comme un groupe impuissant et corrompu dirigé par un Zawahiri incapable et distant. Mais il convient d’être vigilant quant à un tel rapprochement.

    En dehors de ce scénario catastrophe ou d’une menace d’assaut imminente sur Erbil, une intervention d’envergure au sol ne ferait sans doute qu’empirer la situation.

    http://fortune.fdesouche.com/378643-etat-islamique-lapocalypse-au-nom-dallah-5e-partie

  • État Islamique : L’apocalypse au nom d’Allah – 4e partie

    III. L’Apocalypse

    Tous les musulmans admettent que seul Dieu connaît l‘avenir. Mais ils admettent également qu’il nous a accordé un moyen de l’entrevoir grâce au Coran et aux paroles du Prophète. L’État islamique considère que l’origine divine de ces écritures et de ces récits tient une place centrale. En cela, il se distingue de presque tous les autres groupes djihadistes du moment. C’est dans cet aspect des choses qu‘il est le plus audacieux par rapport à ses prédécesseurs, en donnant à sa mission une nature très clairement religieuse.

    Par Graeme Wood

    Pour faire simple, al-Qaeda agit comme un mouvement politique clandestin aux visées planétaires et intemporelles – l’expulsion des non-musulmans de la péninsule arabique, l’abolition de l’État d’Israël, la fin du soutien aux dictatures dans les pays musulmans.
     

    L’État islamique possède également des objectifs globaux (incluant, partout où il s’est implanté le ramassage des ordures et le maintient de la distribution d’eau), mais la fin des temps constitue un leitmotiv de sa propagande. Ben Laden faisait rarement mention de l’apocalypse et lorsque c’était le cas, il avait l’air de penser qu’il serait mort depuis longtemps quand sonnerait enfin l’heure du jugement dernier.

     
    Will McCants, membre du Brookings Institution et auteur d’un ouvrage en cours sur la pensée apocalyptique de l’État islamique, affirme que “Ben Laden et Zawahiri appartiennent à l’élite des familles sunnites et regardent avec une certaine condescendance ce genre de spéculations populaires“.

    Durant les dernières années de l’occupation américaine en Irak, les pères fondateurs de l’État islamique au contraire voyaient partout des signes de la fin des temps. Ils attendaient avant un an la venue du Mahdi – une figure messianique destinée à conduire les musulmans à la victoire avant la fin du monde.

    Pour certains véritables croyants – ceux du genre passionnés de luttes épiques entre le Bien et Mal – les visions apocalyptiques de bains de sang répondent à un besoin psychologique profond. Parmi les partisans de l’État islamique, j’ai rencontré Musa Cerantonio, l’Australien, qui avait manifesté un profond intérêt au sujet de l’apocalypse et sur l’apparence des derniers jours de l’État islamique – et du monde.

    Une partie de ces prédictions lui sont propres, et n’ont pas encore valeur de doctrine. Mais d’autres parties proviennent des sources sunnites les plus courantes et imprègnent toute la propagande de l’État islamique. Notamment la croyance selon laquelle il n’ y aura que 12 califes légitimes et que Baghdadi est la huitième et que les armées de Rome se masseront dans le Nord-Est de la Syrie pour y rencontrer celles de l’Islam.

    L’ultime confrontation entre l’Islam et l’Antéchrist se déroulera à Jérusalem à la suite d’une nouvelle ère de conquête islamique.

    La ville syrienne de Dabiq, près d’Alep, revêt une importance énorme aux yeux de L’État islamique. Son magazine de propagande porte d’ailleurs son nom. La conquête (onéreuse) de cette ville pourtant située dans une plaine dépourvue d’intérêt stratégique a donné lieu à des célébrations hystériques.

    On raconte que c’est là, selon le Prophète, que les armées de Rome dresseront leur camp. Les armées de l’Islam les y rencontreront, et Dabiq sera pour Rome l’équivalent de Waterloo ou d’Antietam.

    Comme l’a twitté un partisan de l’EI, ”Dabiq est une plaine agricole, on imagine aisément que de grandes batailles puissent s’y dérouler”. La perspective de cet événement fait saliver les propagandistes de l’État islamique qui laissent constamment entendre que cela va arriver bientôt. Leur magazine cite Zarqawi : “l’étincelle a jailli ici, en Irak et son feu va continuer de croître… jusqu’à consumer les armées croisées à Dabiq.

    Une récente vidéos de propagande utilise des extraits de films hollywoodiens sur le thème médiéval – peut-être parce que nombre de ces prophéties prédisent que les armées seront à cheval et équipées d’armes anciennes.

    Maintenant qu’il contrôle Dabiq, l’État islamique attend l’arrivée d’une armée ennemie dont la défaite déclenchera le compte à rebours de l’apocalypse. Les médias occidentaux font fréquemment l’impasse sur Dabiq lorsqu’ils analysent les vidéos de l’EI, pour se focaliser sur les terribles images de décapitation.

    Nous sommes là, enterrant le premier croisé américain à Dabiq, attendant avec impatience l’arrivée du reste de vos armées” assène un bourreau masqué dans une vidéo réalisée en novembre et montrant la tête tranchée de Peter Kassig (Abdul Rahman), un aide humanitaire qui était retenu prisonnier depuis plus d’un an.

    Le mois suivant, en Irak, la rumeur selon laquelle des moudjahidines auraient aperçu des soldats américains pendant des combats, a provoqué sur les comptes Twitter de l’EI une véritable vague de messages où l’enthousiasme le disputait à l’excitation.

    Le récit prophétique qui prédit la bataille de Dabiq désigne Rome comme l’ennemi. Qui est “Rome”, maintenant que le Pape n’a plus d’armée, la question reste toujours sans réponse. Pour Cerantonio, il s’agit de l’Empire romain d’Orient dont l’ancienne capitale est aujourd’hui Istanbul.

    Nous devons penser à cette Rome comme à la république de Turquie – la même République qui mis fin au “califat ” il y a 90 ans. D’autres sources au sein de l’EI y voient plutôt l’ensemble des armées infidèles, au premier rang desquelles, celle des États-Unis.

    A l’issue de la bataille de Dabiq, Cerantonio affirme que le califat s’étendra et mettra à sac Istanbul. Certains pensent même qu’il couvrira toute la surface de la Terre, mais Cerantonio suggère plutôt que son étendue ne dépassera pas le Bosphore.

    Un anti-Messie, que la littérature apocalyptique musulmane nomme Dajjal viendra de la région de Khorasan dans l’Est de l’Iran et tuera un grand nombre de guerriers du califat, jusqu’à ce qu’il n’en demeure plus que 5.000, encerclés dans Jérusalem.

    Mais au moment où Dajjal s’apprêtera à les achever, Jésus – le second prophète le plus révéré en Islam – reviendra sur terre, transperçant Dajjal et conduisant les musulmans à la victoire.

    “Dieu seul sait” si les armées de l’EI sont celles de la prédiction, déclare Cerantonio. Mais il est confiant. “Le Prophète a dit qu’un signe de l’arrivée imminente de la fin des temps serait que les gens n’évoqueraient plus depuis longtemps cette fin des temps. Si vous allez aujourd’hui dans une mosquée, vous verrez que les prêcheurs restent silencieux sur ce thème”.

    Selon cette théorie, même les revers infligés à l’EI sont sans importance, Dieu a d’ores et déjà programmé la fin prochaine de son peuple. Pour l’État islamique, le meilleur et le pire sont à venir.

    http://fortune.fdesouche.com/378107-etat-islamique-lapocalypse-au-nom-dallah-4e-partie

  • La guerre de Crimée : une histoire qui recommence ?

    Crimée, Malakoff, Sébastopol : métros, rues, boulevards, communes aux noms exotiques ; n’oublions pas non plus le pont de l’Alma et le zouave de pierre qui monte la garde face à la Seine, permettant aux badauds parisiens d’en mesurer les crues, autant de rappels d’une guerre qui s’acheva le 30 mars 1856 par un traité du nom de notre capitale.

    Son anniversaire aujourd’hui nous suggère un rapprochement avec l’actuelle affaire d’Ukraine, des analogies et jusqu’à des similitudes avec, néanmoins, des différences importantes à remarquer.

    Ce conflit, en 1854, vit la France et l’Angleterre voler au secours de l’Empire Ottoman, qui était alors, comme le disait le tsar Nicolas Ier, « l’homme malade de l’Europe », pour contrecarrer les ambitions de la Russie et lui infliger une défaite exemplaire, l’Autriche-Hongrie restant, en dehors d’une période d’interposition, dans une attitude d’attention menaçante.

    Ce fut le contraire d’une promenade : une guerre de deux ans, aux conditions très difficiles pour les troupes, coûteuse, meurtrière, et révélant de graves lacunes dans les commandements, à l’exception relative de la France.

    Après la victoire des alliés sur le fleuve Alma, lors de laquelle les zouaves s’illustrèrent, cette guerre se résuma au long siège de Sébastopol en Crimée, territoire russe, qui tomba quand les français s’emparèrent du fort de Malakoff. Face à une coalition renforcée du Piémont et de la Suède, le nouveau tsar Alexandre II dût accepter le traité scellant l’humiliante défaite et mettant fin à l’ambition de domination régionale et d’accès à la Méditerranée.

    L’Histoire vue de plus haut retiendra que deux puissances qui se disaient chrétiennes, avec l’accord tacite d’une troisième, se sont entendues, par rivalité d’ambitions, pour soutenir un Empire déliquescent, oppresseur de chrétiens, et ont ainsi empêché la Russie de restaurer Constantinople dans ce qu’elle était originellement : la capitale de l’empire romain chrétien d’Orient.

    Aujourd’hui, dans l’actuelle crise, « l’homme malade » n’est plus l’empire turc mais l’Europe elle-même, minée par les diversités qu’elle inclut, aussi bien au sein de la supposée « communauté » européenne qu’à sa périphérie.

    La Russie est à nouveau présentée par les faiseurs d’opinion occidentaux comme un ours mal léché qu’il faut impérativement reléguer dans sa Taïga avant de le « réformer ».

    L’Allemagne a remplacé l’Empire Austro-Hongrois, dans son rôle de puissance observatrice influente et intéressée.

     

    La puissance géographiquement lointaine mais mondialement dominante, soucieuse de diviser pour régner et de tirer les ficelles au service de ses intérêts stratégiques, n’est plus l’Empire Britannique, mais les USA dont le Royaume-Uni est devenu le premier vassal.

    La France enfin, est à nouveau sans intérêt direct ni majeur dans l’affaire, en quête d’un prestige perdu, ou de ce qui pourrait en tenir lieu.

    Reste que le rapport des forces en présence ne semble plus du tout le même, d’autant plus que d’autres puissances ont émergé dans le jeu géopolitique mondial, le rendant plus complexe.

    « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ».

    Ces mots de Karl Marx comparant le 18 brumaire de l’an VIII du futur Napoléon 1er, au 2 décembre 1851 de son neveu, s’appliqueraient assez bien pour l’instant au cas présent, nonobstant un nombre déjà conséquent de victimes. Espérons pourtant, qu’entre l’imitation et le modèle, ce rapport, envenimé par de dangereux manipulateurs, ne s’inverse pas.

    Patrick Malvezin

    http://www.medias-presse.info/la-guerre-de-crimee-une-histoire-qui-recommence/28551

  • Guerre en Syrie : les commandos féminins de Bachar al-Assad en première ligne

    Le conflit en Syrie, qui dure depuis plus de quatre ans, voit de nombreuses femmes en première ligne. Que ce soit dans les rangs des rebelles, des Kurdes - comme les unités de femmes peshmergas - ou dans les rangs de l'armée syrienne de Bachar al-Assad. Plongée dans le quotidien des commandos féminins de la garde républicaine. 
     
    Assises sur un plancher surélevé en tôle, un fusil de précision russe à la main, les deux meilleures tireuses embusquées de l'armée syrienne guettent leur «proie» dans le quartier de Jobar à Damas. 
     
    La sergente Rim, 20 ans, et la sergente chef Samar, 21 ans, appartiennent à la 1re brigade des commandos féminins de la garde républicaine du régime de Bachar al-Assad.
     
    Cette unité d'élite, rencontrée par les journalistes de l'AFP, est en charge du front le plus difficile, face à des rebelles déterminés dans le triangle Jobar-Zamalka-Aïn Tarma, trois zones de l'est de la capitale. 
     
    Devant elles, un trou d'où dépasse seulement leur arme, un fusil de précision SV-98. En face, des immeubles en ruines, des maisonnettes démembrées, des carcasses de voitures. Il semble qu'il n'y ait pas âme qui vive sur ce champ de bataille. Mais l'apparence est trompeuse : le sol est traversé de tunnels et la mort rôde derrière chaque bâtisse. 
     
    Leur commandant les présente comme les plus fines gâchettes de la brigade.«C'est vrai que nous avons beaucoup de patience, première qualité d'un tireur embusqué», affirme timidement Rim. 
     
    Derrière un visage rond, un sourire enfantin et des yeux légèrement maquillés se cache une redoutable guerrière. «J'atteins généralement trois ou quatre cibles par jour et honnêtement quand je rate un homme armé d'en face, il m'arrive d'en pleurer de rage», confie-telle. 
     
    «Pas une question de sexe» 
    Son record : 11 rebelles abattus en une journée. «Mon chef m'a remis une sorte de diplôme, comme à l'école», rit-elle. Sa coéquipière se targue d'un record de sept victimes. L'immeuble stratégique où elles opèrent se trouve à moins de 200 mètres de la première ligne de front. Il est entièrement tenu par des femmes militaires. 
     
    Derrière une autre façade, est postée Zeinab avec son B-10, un canon sans recul russe de 82 mm. Équipée d'un casque anti-bruit, elle vient de tirer dans un fracas épouvantable sur une maison située à 500 mètres et «l'objectif a été touché», explique-t-elle fièrement. Cette femme de 21 ans, cheveux long et regard clair, a choisi la carrière militaire après son baccalauréat. Ses amis et sa famille l'ont encouragée et après trois mois d'entraînement, elle a rejoint les commandos. 
     
    Pourquoi manier un canon aussi impressionnant ? La réponse est radicale : «Le tireur embusqué tue une personne à la fois, mais avec le B-10, quand j'ai tiré sur la maison, je suis sûre que tous les gens s'y trouvant sont morts».
    Le capitaine Ziad, en charge de l'immeuble, est satisfait de l'attitude au feu des femmes sous ses ordres. «Il n'y a pas de différence entre hommes et femmes. Certains ont le cœur solide et un courage chevillé au corps, d'autres pas. Ce n'est pas une question de sexe». 
     
    Des femmes combattantes, une décision de Bachar al-Assad 
    La brigade des commandos féminins, la seule unité de femmes combattantes, a été créé il y a près de deux ans et compte 800 soldates reparties sur tout le front est et sud-est de Damas, face aux bastions rebelles. Quand on demande à leur chef, le commandant Ali, si cette unité a été créé pour pallier aux pertes importantes subies par l'armée depuis le début de la révolte -- une ONG a décompté plus de 46.000 soldats tués en quatre ans - il nie catégoriquement. 
     
    «C'est une décision du président Bachar al-Assad qui veut promouvoir le rôle de la femme syrienne et montrer qu'elle est capable de réussir dans tous les domaines» assure-t-il. Une efficace propagande en quelque sorte. 
     
    Les troupes armées syriennes comptaient près de 200.000 hommes et plusieurs milliers de réservistes. Le recrutement des soldates s'est fait par le biais d'affiches. Ainsi, Angham, 21 ans, a vu une annonce dans un magasin à Hama (centre). Recrutée, elle a été formée cinq mois à l'Académie de la marine de guerre à Jbelé (nord-ouest) avant d'être transférée à Damas. 
     
    «Mes trois frères sont soldats et j'ai une sœur qui veut me rejoindre», déclare cette spécialiste de la Doushka, une mitrailleuse lourde. Selon le commandant Ali, les recrues ont signé un contrat de dix ans. 

    A l'extérieur du bâtiment, une jeune femme de 19 ans manœuvre un tank avec deux coéquipières, soulevant un épais nuage de poussière. «Nous sommes plusieurs femmes à avoir appris à conduire un tel engin. Il fait 43 tonnes», dit-elle.«C'était très difficile, mais nous avons réussi», s'enorgueillit la tankiste sous son casque. Un casque qui ne la distingue pas d'un autre soldat. 
     

  • Pour Filip Dewinter, le président Assad est un « allié contre le salafisme et l’extrémisme »

    Le chef de file du Vlaams Belang anversois a été reçu mercredi 25 mars à Damas par le président syrien Bachar al-Assad, qu’il a qualifié d’« allié contre le salafisme et l’extrémisme ».

    « Lentement mais sûrement chacun commence à voir que nous devons le considérer comme un allié (dans la lutte) contre le salafisme et l’extrémisme », a-t-il déclaré par téléphone à l’agence Belga à l’issue de l’entretien.

    Le député belge Dewinter a expliqué que sa rencontre avec M. Assad avait duré « plus d’une heure ». Le président syrien lui a dénoncé le boycott décrété par l’Occident contre son régime et ses conséquences pour les Syriens.

    Bachar al-Assad, contesté depuis quatre ans par une révolte populaire ayant tourné en guerre civile, a aussi mis en garde contre le « chaos » dans lequel sombrerait son pays sans lui.

    Il craint également, selon le député du VB, l’avancée du groupe terroriste État islamique (EI) dans des pays comme le Liban, la Libye et « ailleurs aux frontières de l’Europe ».

    « Je ne peux absolument pas lui donner tort », a souligné Filip Dewinter, dont ce n’est pas la première visite en Syrie mais qui rencontrait pour la première fois Assad.

    Selon lui, le président syrien mérite d’être soutenu car « le maintien du boycott renforce l’EI ». « Si nous voulons gagner la guerre contre le terrorisme salafiste, il faudra coopérer avec le régime syrien, qu’on le veuille maintenant ou non », a-t-il renchéri.

    Interrogé sur son soutien à un régime accusé d’utilisation d’armes chimiques et de barils d’explosifs lancés d’hélicoptères, Dewinter a assuré avoir posé la question.

    « Ils (les dirigeants syriens) m’assurent que toutes les armes chimiques ont entre-temps été détruites. De plus, il est improbable que le régime ait utilisé ces armes dans les quartiers mentionnés de la capitale. Je n’exclus pas que cela se produise ailleurs, mais j’ai l’impression qu’une guerre de propagande est aussi menée ».

    http://fr.novopress.info/184800/assad/

  • Le nouvel exode

    Dans un long article (en anglais) agrémenté de belles photos, Newsweek passe en revue la situation des chrétiens dans tout le Moyen-Orient et revient sur les événements marquants - printemps arabe, bataille de Maaloula, enlèvements d'Hassaké, prise de Mossoul... D'après le magazine, la part des chrétiens dans la population régionale serait passée de 20% au début du XXe siècle, à 5% aujourd'hui.

    • 700 000 chrétiens ont fui la Syrie - ils étaient 1,1 million à y vivre avant 2011
    • En Irak, ils seraient entre 260 000 et 350 000, contre 1,4 million avant la guerre déclenchée en 2003
    • 100 000 Coptes ont émigré d'Egypte, qui compte plus de 4 millions de chrétiens
    • Il n'y aurait plus que 32 000 chrétiens dans le district de Jérusalem...

    Louise Tudy

  • Des militaires américains et israéliens arrêtés en Irak pour avoir aidé l’État islamique

    Les forces antiterroristes irakiennes ont arrêté quarte conseillers militaires étrangers, américains et israéliens, alors qu’ils étaient en train d’aider l’État islamique, selon l’Agence iranienne Tasnim News citant le député Mohammad Saleh Jokar.
     
    Selon le député, trois d’entre eux auraient la double nationalité américaine et israélienne alors que le quatrième est originaire du Golfe persique.

    Ces militaires étrangers ont été arrêtés dans le quartier général depuis lequel l’État islamique organise ses opérations militaires dans la province nord de l’Irak, Nineveh.

    Ces arrestations ont eu lieu pendant l’opération « The Sting of a Scorpion » (la piqûre du scorpion). Plusieurs combattants de l’Etat islamique sont morts durant l’assaut. Les détenus ont été transférés à Bagdad.

    Lire la suite sur sputniknews.com »

  • Frankfurter Allgemeine: l'Otan "parade" aux frontières de la Russie

    L'actuel transfert d’un contingent militaire américain de l'Otan à travers l'Europe de l'Est a des airs de démonstration de force, selon un journal allemand.
    Plus d'une centaine de blindés avec des soldats à bord vont parcourir environ 1.800 km à travers le territoire de six Etats pour montrer à la population des pays baltes, de la Pologne et de la République tchèque qu'elle est "bien protégée", écrit le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung  (FAZ).
    Cette marche "monumentale", selon le porte-parole du QG européen du Pentagone, est partie d'Estonie dimanche dernier et doit s'achever le 1er avril prochain en Bavière.
    Selon le quotidien allemand, il ne s'agit somme toute que d'un simple transfert de troupes, des militaires américains ayant participé à des manœuvres de l'Otan revenant sur les lieux de leur cantonnement. Cette fois, cependant, cela se fait ostensiblement. En règle générale, les blindés et les soldats sont transférés en chemin de fer ou par la voie maritime, mais à présent il s'agit bien d'une démonstration. Cette marche est protégée par la 12e brigade d'aviation. 
    L’Otan condamne régulièrement les exercices militaires russes en Russie, alors que l'Alliance effectue des manœuvres de grande ampleur dans les pays baltes et crée une "ligne des troupes" à travers l’Europe orientale. Dans le cadre de l’opération Résolution Atlantique (Atlantic Resolve), menée au cours des deux derniers mois en Estonie, Lettonie et Lituanie, 140 véhicules et 1.400 militaires de l’Otan se sont faufilées jusqu’à la ville estonienne de Narva, à 300 mètres de la frontière russe. 
    En août dernier, la porte-parole du département d’Etat américain, Jen Psaki, a déclaré que les exercices aériens russes étaient "une provocation et aggravaient les tensions". Or, les observateurs se demandent: "Est-ce que les exercices des Etats-Unis et de l’Otan près de la frontière russe, alors que l’Occident et la Russie sont en désaccord sur la crise ukrainienne, aggravent également les tensions?".

    http://fr.sputniknews.com/international/20150326/1015352688.html

  • L'esclavage fait partie de l'islam et du djihad

    Roger Botte, anthropologue et chercheur à l'institut des mondes africains, publieun article très intéressant dans l'Histoire. Il vaut la peine d'être lu en intégralité. En voici des extraits :

    "Dans toutes les sociétés ayant l'islam en partage, l'esclavage bénéficiait d'une entière légitimité en tant que pratique sociale réglée par la charia. Son abolition imposée de l'extérieur, entre le XIXe et le XXe siècle [lire par les puissances coloniales,ndlr](...) non prévue dans le Coran, a été réalisée au prix d'astuces juridiques partout contestées. L'abolition n'a jamais pu cependant faire disparaître la loi religieuse. Aussi de nombreux pays musulmans restent-ils d'autant plus imprégnés par l'idéologie esclavagiste que les règles de droit touchant l'institution continuent d'être enseignées à l'école, à l'université, dans les prêches du vendredi, ou simplement connues à la lecture du Coran.

    C'est la raison pour laquelle l'esclavage perdure encore dans certains pays (...)

    Historiquement, dans le monde islamique, l'esclavage était une institution intrinsèquement liée au djihad à travers l'asservissement des prisonniers de guerre. Or, l'enlèvement de femmes pour les réduire en esclavage -hier par le GIA algérien, aujourd'hui par Boko Haram, par l'État islamique (Daech) ou par le groupe Abu Sayyaf aux Philippines- montre que dans l'imaginaire des mouvements djihadistes sunnites le lien djihad/esclavage n'a rien perdu de son caractère prescriptif. Dès 2003, un idéologue religieux très influent, le Saoudien Saleh al-Fawzan, édictait une fatwa sans équivoque: "L'esclavage fait partie de l'islam. L'esclavage fait encore partie du djihad, et le djihad durera aussi longtemps que l'islam."

    Le djihad donc, et par conséquent le rétablissement de l'esclavage sexuel, Daech en a théorisé le retour (...)  début décembre 2014, un "Bureau des recherches et des avis juridiques" a publié en arabe une brochure qui constitue une sorte de digest des bonnes pratiques concernant l'esclavage des femmes. Ce manuel, intitulé "Questions et réponses sur la capture et les esclaves", énonce en vingt-sept items le licite et l'illicite en matière d'assujettissement (...) Est-il permis d'avoir des rapports sexuels avec elles? Oui, répond le manuel qui cite les versets coraniques (23: 1-6) déclarant non blâmables pour un homme les rapports sexuels avec ses épouses ou ses esclaves (...) Le grand nombre de fillettes enlevées a nécessité la régulation des pratiques pédophiles. Ainsi, la question n° 13: "Est-il permis d'avoir des rapports avec une esclave qui n'a pas atteint la puberté? Réponse: Il est permis d'avoir des rapports sexuels avec une esclave non encore pubère si elle est capable de rapports; toutefois si elle n'est pas apte aux rapports sexuels, on se contentera d'en jouir sans rapports."

    En France, la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l'humanité, dite loi Taubira, ne concerne que la "traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XV siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes" (article 1er). Christiane Taubira qui cherche à culpabiliser la France en permanence n'avait pas voulu étendre sa scandaleuse loi à la traite arabo-négrière pour des raisons hallucinantes :

    "Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes"

    Et là, faut-il éviter de condamner l'esclavagisme des nouveaux djihadistes pour ne pas de contrarier les nombreux candidats au djihad dont regorgent nos banlieues ? Pourquoi ne l'entendons-nous pas, elle qui manie si bien la langue française ?

    Philippe Carhon  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html