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géopolitique - Page 663

  • L’Etat islamique perd la ville de Kobané mais promet de nouvelles attaques en Europe

    L’Etat islamique freiné dans son expansion

    Après 4 mois de combats violents entre les troupes de l’Etat islamique et les forces kurdes soutenues logistiquement par les forces de la coalition internationale, la ville de Kobané est sous contrôle kurde. Cette victoire des forces kurdes et la débandade des jihadistes a une haute valeur symbolique et marque la fin de l’expansion syrienne de l’Etat islamique, du moins pour le moment. Après de rudes combats qui ont fait plus de 1 600 morts depuis la mi‑septembre, les unités de protection du peuple kurde se sont rendues maîtres de la ville et ont repoussé les assaillants hors de la ville où ils les poursuivent encore. Ce revers pourrait marquer la première étape de la reconquête des territoires syriens actuellement sous contrôle de l’Etat islamique. Malgré tout, les jihadistes contrôlent encore quelques villages en périphérie de Kobané.

    L’Etat islamique se réduit sur deux fronts

    En effet, en plus de la victoire kurde à Kobané, l’expansion de l’Etat islamique se voit également réduite à l’Est. Le commandement de l’armée irakienne a annoncé ce lundi que ses troupes avaient récupéré le contrôle total de toutes les entités territoriales, villes, cantons et districts, de la province de Diyala. Les forces de la coalition estiment donc avoir réussi à endiguer l’expansion de l’Etat islamique en Irak, même si une grande partie du pays, dont la ville de Mossoul, est toujours sous le contrôle des jihadistes. L’expansion de l’Etat islamique a donc été arrêtée pour le moment sur les deux fronts avec des victoires hautement symboliques.

    Mais la guerre risque de se globaliser

    En effet, l’Etat islamique vise à établir un califat global, et pour parvenir à ses fins, il n’hésite pas à exporter la guerre. Ainsi, dans une communication de ce lundi, le porte‑parole de l’Etat islamique a salué les attentats contre Charlie Hebdo et a appelé « les musulmans en Europe et dans l’occident infidèle à attaquer les croisés où qu’ils soient ». Cette véritable déclaration de guerre, dans une période de défaites militaires pour l’Etat islamique, laisse penser que nous devons nous attendre à l’arrivée d’un conflit asymétrique sur notre sol et que dans une société mondialisée, il est normal que les conflits soient mondialisés. Si les victoires militaires en Syrie et en Irak sont importantes, elles ne suffiront pas à gagner cette guerre d’un genre nouveau que nous promettent les jihadistes sur notre sol.

    http://fr.novopress.info/181651/letat-islamique-perd-ville-kobane-promet-nouvelles-attaques-en-europe/#more-181651

  • Le Qatar ne finance pas le terrorisme, selon Fabius (Màj : le ministre a menti)

    Màj : Laurent Fabius assure que le Qatar ne finance pas le terrorisme : le ministre a menti

    Le 21 janvier, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a déclaré sur RTL qu’il « n’était pas exact » que le Qatar finance le terrorisme islamiste. Plus précisément :

    « Nous avons fait faire par nos services des enquêtes précises qui ont montré que cela n’était pas exact. »

    Et d’ajouter :

    « S’il était avéré que les choses changent, nous changerions nos modes de relations. Mais il n’est pas question, n’y d’accuser injustement, ni si peu que ce soit d’être complaisant avec le terrorisme qui est notre adversaire. »

    Il faut être clair : Laurent Fabius a menti.

    Fabius ne peut pas ignorer…

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que, le 8 octobre 2012 sur « C dans l’air », Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la lutte contre le terrorisme à la DST, a déclaré publiquement ceci :

    « Des Français vont en Tunisie s’entraîner dans des camps djihadistes tunisiens financés par le Qatar, ou en Libye, notamment dans la région de Derna, où des gens s’entraînent avant d’aller faire le djihad en Syrie. »

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que, le 8 octobre 2012 dans un entretien à « La Dépêche du Midi », Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, a déclaré publiquement ceci :

    « Il y a aussi le problème de l’argent qui est alloué par des pays salafistes. »

    Puis, plus précis :

    « On n’ose pas parler de l’Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes. »

    Il ment sur les responsabilités qataries

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que le 4 mars 2014, David Cohen, sous-ministre des Finances pour le terrorisme et le renseignement financier, a publiquement constaté ceci : le Qatar et le Koweït laissent opérer sur leur territoire les collecteurs de fonds du terrorisme.

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que le 30 septembre 2014, dans la revue de référence « Foreign Policy », un article d’investigation d’Elizabeth Dickinson expose ceci : en Syrie, le Qatar a directement financé les combattants islamistes parmi les plus radicaux jusqu’en 2013 ; et depuis 2013, il sous-traite ce financement.

    Laurent Fabius ne peut pas non plus ignorer que le Qatar est sponsor notoire du Hamas. Pour mémoire, à son article 9, la charte de ce mouvement armé palestinien islamiste prévoit la mise en place d’une théocratie. Or, dans une interview accordée à CNN le 25 septembre 2014, il a été demandé à l’actuel émir du Qatar si son pays continuerait à soutenir le Hamas. (…)

    Source

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  • Débâcle des troupes de Kiev qui reculent sur tous les fronts tandis que le régime ukrainien poursuit ses attaques sur la population

    L’armée ukrainienne sous l’autorité de la junte de Kiev est une fois encore en débandade sur de nombreux fronts autour de Donetsk et de Lougansk, les deux républiques indépendantes de l’Est de l’Ukraine. Sur la photo ci-dessus, Alexandre Zarkhachenko, le chef de la République de Donetsk, au centre.

    Pertes ukrainiennes

    Kiev a volontairement boudé le dernier rendez-vous des pourparlers de paix de Minsk, et a en plus rompu la fragile trêve en lançant une offensive contre les civils de Donetsk après une tentative avortée de reprise de l’aéroport. Aéroport très disputé depuis le début du conflit, mais passé entièrement sous contrôle des Novorusses, depuis plus d’une semaine.

    En réponse à la mauvaise volonté évidente des autorités de Kiev, le 23  janvier le chef de la RPD, Alexandre Zakhartchenko a fait une déclaration par laquelle il montre que cette fois-ci, les Novorusses n’entendent plus se faire voler leurs victoires :

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  • Le Congrès américain, une autre Knesset ?

    L’Etat d’Israël, Etat particulièrement agressif comme en attestent aussi bien les bombardements des civils palestiniens l’été dernier qui ont fait plusieurs milliers de morts, que plus récemment le bombardement en territoire libanais (et donc à l’encontre total du droit international) de membres du Hezbollah, semble bénéficier d’une impunité totale. Ce n’est pas nouveau puisque certaines résolutions de l’ONU ne sont toujours pas appliquées dans l’indifférence générale concernant ce pays (telle par exemple, la résolution 497 qui remonte à 1981…) et il faudrait alors se poser la question de savoir pourquoi cet Etat est au-dessus des autres. Nous vous livrons le point de vue de Michel Colomès paru dans Le point et qui permet de comprendre :

    « C’était lors d’un des nombreux bras de fer du président Carter avec le Premier ministre israélien Menahem Begin, avant que le président des États-Unis ne réussisse à le forcer à signer la paix des braves avec l’égyptien Anouar el-Sadate. Déjà, le lobby juif du Congrès américain avait mis tous les bâtons possibles dans les roues du projet en essayant de faire capoter le rapprochement, arrachant à un ambassadeur de France qui avait servi aux États-Unis, cette exclamation : « Mais ce Congrès, c’est une autre Knesset ! »

    La remarque pourrait resservir telle quelle aujourd’hui avec l’invitation surprise à Benyamin Netanyahou, lancée par John Boehner, le leader de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, à venir s’exprimer devant les deux chambres réunies. Une invite rendue officielle au lendemain du discours sur l’état de l’Union du président des États-Unis et qui constitue évidemment un camouflet à un Obama manifestement pris de court et publiquement contré sur l’un des points les plus délicats de son allocution : son souhait que les parlementaires américains n’entravent pas, en votant de nouvelles sanctions contre l’Iran, les délicates négociations qui déboucheront peut-être sur des garanties suffisantes de Téhéran d’abandonner ses ambitions de se doter de l’arme nucléaire et sur le retour de ce pays dans le camp des nations fréquentables. (…)

    « Si (Obama) espère que nous resterons apathiques et sans rien faire alors qu’il concocte un mauvais accord avec l’Iran, par l’enfer il se trompe » s’est exclamé John Boehner. Et avec le nouveau chef de la majorité du Sénat, le républicain Mitch Mc Connell, il a annoncé que les deux chambres allaient mettre en place de nouvelles sanctions. « Qu’Obama le veuille ou non. » C’est là la confirmation que le Congrès, issu des élections de novembre, s’aligne sur les thèses belliqueuses de Netanyahou – qui viendra sans doute répéter devant les parlementaires américains qu’il faut lui donner les moyens de détruire les centres de recherche iraniens qui travaillent sur le nucléaire.

    La date de cette visite à Washington, prévue le 3 mars, a toutefois donné à Obama le prétexte idéal pour ne pas recevoir ce chef d’un gouvernement étranger, qui, au mépris de toutes les règles diplomatiques, accepte l’invitation du Parlement, sans que ni la Maison-Blanche ni le Département d’État aient été avertis. « Comme le veut notre pratique, a dit le porte-parole du Conseil national de sécurité, Bernadette Mechan, nous ne recevons jamais les chefs d’État à proximité d’une élection pour ne pas interférer dans le processus démocratique d’un pays étranger. » Or, les élections israéliennes auront lieu quinze jours plus tard. »

    Lire la suite sur Le point.

    On notera qu’en France aussi ce lobby juif sioniste est particulièrement puissant puisque le premier ministre se déclare lui-même éternellement lié à Israël (par sa femme), et, autre exemple, ce post que nous avions publié en son temps.

    http://www.contre-info.com/

  • Un « choc des civilisations » ? « La nature a horreur du vide »

    Les politologues s’accordent à dire que les questions internationales, de politique étrangère, et le positionnement à leur sujet des partis et/ou des candidats ne comptent que très  marginalement dans les motivations du vote des électeurs Français. Pour autant,  les  drames et  bouleversements géopolitiques récents peuvent peut être  sensiblement corrigé ce désintérêt. A cette aune,  les liens  de l’UMP et de son président  avec le Qatar ne sont pas anodins, et les efforts de M. Sarkozy (et de M. Fabius…) pour les justifier sont assez révélateurs d’un trouble grandissant. Dans ce contexte, si Marine Le Pen était hier à Bruxelles pour réagir aux annonces de Mario Draghi, président de la BCE –voir le site du FN-  c’est surtout l’annonce du remplacement d’Aymeric Chauprade de son  poste conseiller pour les questions internationales de la présidente du FN par Edouard Ferrand  qui a retenu ces derniers  jours l’attention des médias.

     Dans une vidéo diffusée le 15 janvier dernier, intitulée «La France est en guerre» et succédant à sa tribune parue cet été, s’inscrivant déjà dans la même optique, et invitant le FN à  formuler notamment une nouvelle approche du conflit israélo-palestinien,  Aymeric Chauprade  affirmait  notamment que « la France est en guerre avec des musulmans ». « Elle n’est pas en guerre contre les musulmans, mais avec des musulmans (…).  Une cinquième  colonne puissante vit chez nous et peut se retourner à tout moment contre nous en cas de confrontation générale », fraction de la communauté mahométane potentiellement dans l’orbite des fondamentalistes  qu’il estime à environ 20% des 5 à 6 millions de musulmans installés sur notre sol.

     Effectuant un parallèle avec la prise du pouvoir par  les nationaux-socialistes  en Allemagne,  et soulignant  la capacité d’entraînement des minorités actives  il a également précisé que justement  «les totalitarismes se sont formés avec une minorité, au départ. Il y a une minorité de musulmans qui a un projet qui est totalitaire, qui est l’islam radical. Cette minorité active peut convertir une partie importante d’autres musulmans. Et c’est important de faire la distinction».

     Invité de France inter lundi, Marine, qui n’avait pas été informée de la teneur de cette vidéo comme  elle ne le fut pas  de la tribune  citée plus haut, a dénoncé un manque de discipline et surtout  jugé que l’intervention du député européen frontiste s’inscrivait  dans le cadre du choc des civilisations, théorisé à la fin des années 90 par l’américain Samuel Huntington dans son livre éponyme. «Il est très facile de se soumettre à cette logique, et je la trouve terrible», a-t-elle expliqué.

     Bruno Gollnisch  l’a dit et répété, le FN, mouvement  responsable qui entend accéder aux  plus hautes responsabilités,  n’est bien évidemment pas en guerre avec les 1,5 milliards  de musulmans, avec  un islam qui n’est pas d’un bloc. Il   ne  confond pas les causes et  les conséquences du grave,  du déterminant problème identitaire qui se pose à notre pays.  

     La poussée communautariste et  fondamentaliste est générée par une immigration de masse, subie par notre pays depuis quarante ans, qui  la  nourrit mécaniquement. Comme le disait Jean-Marie Le Pen,  il y a déjà de nombreuses années, l’islam n’était pas un problème en France lorsque la France maitrisait ses flux migratoires, et que les populations immigrées étaient en nombre raisonnable  sur notre sol.

     Répétons-nous encore, la vérité consiste à dire qu’au-delà d’un certain seuil quantitatif, atteint dans de très nombreux quartiers ou   villes européennes, l’assimilation ne fonctionne plus.  Un processus de babélisation encouragé par les tenants de l’idéologie  mondialiste,  confrontés aujourd’hui au réveil des identités engendré par cette nouvelle promiscuité planétaire des groupes ethniques et religieux. Un phénomène assez bien analysé pour le coup   par Samuel Huntington.

     Dans un entretien paru (ou a paraître très prochainement), accordé au journal autrichien Zur Zeit, Bruno Gollnisch relevait que « la nature a horreur du vide ». « Nos églises se vident, les mosquées sont pleines. C’est aussi sur le vide spirituel de l’occident, de nos nations dites avancées, mais surtout désenchantées, que prospère l’islamisme. Quelles valeurs autres  que matérialistes, hédonistes, marchandes, relativistes avons-nous à opposer à l’islam conquérant ? La quête du Beau, du Bien, du Vrai qui, dés la Grèce antique, a façonné l’esprit, le génie de notre civilisation, est battue en brèche, moquée, vilipendée. En refusant de reconnaitre les racines chrétiennes de l’Europe, les instances Bruxelloises ont fait aussi, à leur niveau, le jeu de l’islam radical. En désarmant les âmes, on affaiblit aussi les cœurs et les esprits ».

     Il notait aussi qu’il restait très « circonspect »  sur cette théorie du « choc des civilisations»,  « brandi par les neocons, qui  a contribué à la justification de la catastrophique guerre contre l’Irak de 2003, nous en voyons les effets désastreux aujourd’hui, et à une volonté plus générale de remodelage  du Proche-Orient, toute aussi chaotique dans ses effets ».

     « Faut-il rappeler aussi l’aide qui fut apportée par les occidentaux aux milices islamistes en Syrie contre le régime de Bachar el Assad ? Ou encore les résultats de l’intervention française en Libye pour détruire le régime de Kadhafi ? Nous payons ses colossales erreurs géopolitiques au prix fort ».

     Bref, il convient de se méfier des exhortations à nous solidariser  « avec le monde libre » au nom de la lutte contre la « barbarie » « le fascisme islamique ». Nous le relevions aussi sur ce blogue,  les exemples historiques ne manquent pas, un péril nouveau peut faire naître des alliances conjoncturelles. Mais une opposition nationale qui ne renonce pas à faire entendre la voix d’une France indépendante et se méfie des discours simplistes, ne saurait justement communier dans l’atlantisme et avaler sans le recul nécessaire cette propagande là.

     Bien sûr, et pour conclure,  nous sommes solidaires d’Aymeric Chauprade  au regard  notamment  de qu’il a dû subir mardi sur I télé. Une chaîne qui aime tellement la pluralité des opinions  qu’elle a chassé Eric Zemmour de son antenne.  Confronté à  l’agressivité vipérine assez sidérante, et  bien peu déontologique d’Olivier Galzi,  le député frontiste y  a été accusé de tous les maux.

     Nous sommes aussi aux côtés d’Aymeric Chauprade  dans le procès qui lui est intenté suite à cette vidéo du 15 janvier  par l’officine immigrationniste  socialiste SOS racisme, et le tout aussi  controversé Collectif contre l’islamophobie en  France, dont le porte-parole est le franco-égyptien   Marwan Muhamad.

     Marine a souligné qu’Aymeric Chauprade bénéficiera du soutien juridique du FN. Dans un communiqué, le Front a condamné ce  « terrorisme intellectuel ». « Au moment où la liberté d’expression est revendiquée par tous, il est paradoxal de continuer à accorder à des associations stipendiées et résolument politisées le privilège exorbitant de poursuivre tous ceux qui expriment une opinion divergente (…). Journalistes, écrivains, élus sont aujourd’hui victimes quotidiennement de ce terrorisme intellectuel et judiciaire dont l’objectif est de maintenir une chape de plomb ».

     On ne saurait mieux dire.

    http://gollnisch.com/2015/01/23/un-choc-des-civilisations-la-nature-horreur-du-vide/

  • « L’Arabie saoudite est le problème principal ! »

    Entretien avec 

    Pierre Conesa est un ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense et l’auteur d’un rapport rendu à la mi-décembre sur la lutte contre la radicalisation intitulé « Quelle politique de contre-radicalisation en France ? »

    Dans votre rapport, vous affirmez qu’il faut désigner une cible. Laquelle ?

    Oui, je pense qu’il est stupide et très dangereux de faire des contorsions de langage : « terrorisme international » étant la phrase la plus stupide, la plus dangereuse étant celle de « terrorisme islamiste ».

    La matrice idéologique de la violence est le salafisme, pratique la plus obtuse et la plus intolérante de l’islam.

    La désigner est le bon moyen pour que les autres musulmans ne se sentent pas visés, parce que la totalité de la communauté musulmane n’est évidemment pas concernée par ces comportements.

    Vous dites que les salafistes seraient des « enfants trahis par la République »… Pourtant, il en existe partout dans le monde qui ne sont pas passés par la France.

    Pour comprendre pourquoi le salafisme a pu s’installer en France, oui, je crois qu’il faut revenir sur les ratés de la République : la Marche des beurs dans les années 80 revendiquait les principes républicains : Liberté, Égalité, Fraternité.

     

    La classe politique a instrumentalisé le mouvement en le déviant (demande de carte de séjour de 10 ans alors que les marcheurs étaient français, par exemple), et surtout en créant SOS Racisme sans aucun des leaders de la Marche.

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  • Le Sanglant crépuscule des djihadistes

    Faire le point.

    Eric Denécé, docteur ès Science Politique, est directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) et de sa société de conseil en Risk Management (CF2R SERVICES).

    ♦ « Tous les djihadistes présentent une pathologie psychiatrique, des caractères obsessionnels-compulsifs, voire dépressifs, ainsi qu’une inaptitude à la socialisation ».

    Reçue d’un correspondant et contributeur que nous remercions, Polémia publie ci-après une analyse réalisée par Eric Denécé, directeur du CF2R. L’auteur présente en quelque sorte un état des lieux de l’activité, du recrutement et de l’organisation des djihadistes dans cet immense secteur qu’est le Moyen Orient où ils mènent leurs activités destructrices et meurtrières. Cela explique la longueur de l’article qui ne doit pas décourager le lecteur, d’autant que ce dernier trouvera dans la toute dernière partie qui traite de l’Egypte et dans la conclusion des éléments plutôt optimistes.
    Polémia

    Les attaques terroristes des 7, 8 et 9 janvier étaient attendues, même si nos services ne savaient quand et contre qui elles auraient lieu. Personne n’ignorait que Charlie Hebdo était une cible. En effet, l’un des numéros du magazine Inspire, publié par Al-Qaeda en 2013, donnait la description exacte de la manière dont ont été assassinés les membres de la rédaction de Charlie Hebdo. Cela veut donc dire que les frères Kouachi n’ont fait qu’exécuter une sorte de « fatwa » et qu’ils n’ont pas choisi leur objectif eux-mêmes.

    Ces barbares actes de terrorisme engendrent horreur, stupeur et incompréhension chez nos compatriotes comme chez bien des commentateurs, qui ne peuvent concevoir qu’une telle violence brute et aveugle puisse se produire sur notre sol et être le fait d’individus issus de notre société. Tous nourrissent la crainte que de tels actes se reproduisent.

    Aussi est-il utile de refaire le point sur les modes de recrutement des réseaux islamo-terroristes et sur la nature même des individus qui les rejoignent, avant d’évaluer la portée de ces actes criminels.

    Le profil des fous d’Allah

    La quasi totalité de ceux qui rejoignent le djihad armé, Al-Qaeda ou l’Etat islamique relèvent de quatre catégories. Ce sont :

    - des délinquants ou des criminels, souvent recrutés en prison. Des imams radicaux parviennent à les rallier à leur cause en leur promettant que s’ils poursuivent leurs actions au nom de l’islam et pas seulement pour leur seul enrichissement personnel, leurs actes deviendront licites et conformes à la volonté d’Allah ;

    - des exaltés et des dérangés qui rêvent de guerre et d’action, qui cherchent à affirmer leur virilité à tout prix et qui sont en recherche de violence et d’aventure épique pour l’exprimer. Ils sont d’une certaine manière esclaves de leur testostérone. A ces derniers, le djihad offre une occasion sans pareil d’assouvir leurs penchants et de les médiatiser afin de satisfaire leur égo dérangé.

    - des frustrés ne parvenant pas à s’intégrer dans notre société par le travail, l’étude, la socialisation, le mariage, etc. Là encore, des imams radicaux réussissent à les convaincre que leurs échecs ne sont pas de leur fait mais de celui l’environnement qui les rejette. Ils leur inculquent l’idée qu’il est légitime qu’ils rétablissent la situation à leur bénéfice et agissant par la force ;

    - des demeurés et des simples d’esprit, sans repère, d’une grande fragilité psychologique, sur lesquels la propagande des barbus fonctionne à merveille.

    Tous les djihadistes présentent une pathologie psychiatrique, des caractères obsessionnels-compulsifs, voire dépressifs, ainsi qu’une inaptitude à la socialisation. L’étude de leur passé a révélé qu’ils se mettaient volontairement à l’écart, que beaucoup avaient été les témoins de crises familiales et qu’ils étaient souvent au chômage. Certains ont même fait usage de drogue quand ils ne participaient pas directement à son trafic.

    Les deux « conducteurs fous » qui ont percuté volontairement la foule à Dijon et à Nantes, peu avant Noël 2014, en sont l’illustration parfaite. Celui de Dijon était passé 147 fois en hôpital psychiatrique au cours des quatre années précédentes. Quant à celui de Nantes, en dehors du fait qu’il était sous l’emprise de l’alcool, il avait laissé un carnet dans lequel il exprimait sa « haine de la société ».

    Tous ces individus sont en recherche d’une cause leur permettant d’assouvir leurs penchants les plus vils ou de résoudre leurs frustrations ou leur mal-être. Tous se moquent bien en réalité de la religion qui n’a pas grand-chose à voir là-dedans. D’ailleurs la plupart n’y connaissent rien et répètent stupidement quelques versets qui leur ont été martelés par des imams radicaux, moins stupides qu’eux, mais bien plus dangereux car il les instrumentalisent à leur profit. Ceux qui échappent à ces profils ne sont qu’une infime minorité, des exceptions qui confirment la règle. Ajoutons que les diplômes universitaires de certains djihadistes ne sont en rien un gage de leur bonne santé mentale.

    Ainsi, Mohamed Merah et Mehdi Nemouche, Bertrand Nzohabonano[Qui a attaqué un commissariat à Joué-lès-Tours fin 2014], Maxime Hauchard, Mickaël Dos Santos et avant eux Christophe Caze et Lionel Dumont[Membres du gang du Roubaix], Hervé Djamel Loiseau [Mort à Tora Bora, en Afghanistan fin 2001], Pierre Robert [Responsable des attentats de Casablanca en mai 2003] et Willie Brigitte [Arrêté en Australie en 2003 alors qu’il préparait une attaque contre des sites militaires de la région de Sydney], entrent tous dans l’une des catégories décrites ci-dessus. C’est également valable pour les Canadiens Michael Zehaf-Bibeau [Qui est entré dans le parlement d’Ottawa après avoir tué un garde] et Martin Couture-Rouleau [Qui a foncé avec sa voiture sur deux militaires], comme l’Australien Man Haron Monis [Ancien chiite iranien converti au sunnisme radical, auteur en décembre 2014, de la prise d’otages de Sydney] et l’Américain Mohammad Reza Taheri [Il a précipité sa jeep Cherokee dans la foule de l’université de Caroline du Nord en 2006]. Et c’est bien évidemment le cas de Saïd et Chérif Kouachi, auteurs du massacre des journalistes de Charlie Hebdo, comme d’Ahmedi Coulibaly. Malheureusement, il n’y a là rien de vraiment nouveau.

    Ce qui est en revanche préoccupant, c’est que nos sociétés développées en crise économique, d’identité et de valeurs, génèrent de plus en plus d’individus fragiles, frustrés ou malades, qui sont des recrues idéales pour les prêcheurs de haine.

    L’attraction de l’Etat islamique

    Plus encore qu’Al-Qaeda, l’Etat islamique exerce sur ces individus un indéniable pouvoir d’attraction. En effet, il contrôle un territoire sur lequel il peut mettre en application les principes de vie qui guident son action. Ainsi, les jeunes hommes qui partent le rejoindre trouvent sur place ce qui leur manque en Occident ou ailleurs : une raison d’être qui les exonère de toute réflexion, un salaire, des femmes, des activités guerrières offrant un exutoire à leurs frustrations, etc.

    Comme le rappelle Olivier Roy, « Daesh offre un formidable terrain de jeu à ces jeunes, c’est le jeu vidéo total dont ils sont nourris, l’aventure. Ils sont beaux, virils, avec leurs mitrailleuses lourdes sur leurs 4×4 chargeant leurs ennemis ». Ainsi, ils sont sûrs de faire la une des médias et de plaire aux filles. « Ce qu’ils veulent, c’est faire peur aux gens qui les ont humiliés ou ne les ont pas compris [« Chez les jeunes anti-système, le djihad a remplacé le mythe de la Révolution », L’Opinion, 26 novembre 2014] ».

    Pour beaucoup, les conditions de vie – matérielles, sentimentales et sexuelles – dans le Califat sont meilleures que dans leur pays d’origine ; c’est notamment le cas pour les combattants tchétchènes qui  affluent, car les conditions de combat, en Irak et en Syrie, sont moins dures que face aux Russes et la température plus clémente…

    Les supporters de l’Etat islamique clament partout que les massacres imputés à Daesh ne sont que de la propagande occidentale et que leur « Etat » est un paradis, véritable havre de paix et de justice. De nombreux jeunes djihadistes du monde arabe considèrent que l’Etat islamique leur offre une plus grande justice sociale. Sans doute entendent-ils par là la légalisation du meurtre et de la torture, du viol et du mariage forcée, l’institutionnalisation du racket, la soumission des femmes et de tous ceux qui ne sont pas musulmans, voire des musulmans eux-mêmes lorsqu‘ils ne sont pas assez radicaux… et bien sûr l’extermination des chiites.

    Des coupables en cascade

    Si ces individus lobotomisés sont entièrement responsables des meurtres qu’ils commettent, il convient toutefois de ne pas oublier qu’ils ne sont pas les seuls coupables dans cette dynamique. En effet, deux niveaux de responsabilité – et donc deux autres types d’adversaires contre lesquels lutter – doivent être distingués :

    - ceux qui les endoctrinent et les poussent à l’acte, c’est-à-dire les imams radicaux et les responsables de mouvements terroristes étrangers. Plusieurs « combattants » occidentaux rentrés de Syrie ont témoigné du rôle essentiel des prédicateurs ultra-radicaux dans le conditionnement des djihadistes. Ces imams puisent tous leur idéologie haineuse dans les textes des Frères musulmans et du salafisme. Ce sont eux qui encouragent et légitiment les actes les plus barbares. Ils poussent leurs « ouailles » à la mort et au martyr pour leur seule gloire et afin d’accroître leur emprise sur les esprits.

    - ceux qui entretiennent le phénomène en le soutenant directement ou indirectement :

    1. Le Qatar et l’Arabie saoudite, soutiens idéologiques et financiers du salafisme et des Frères musulmans. Ces régimes arabes alliés de l’Occident sont les plus inégalitaires au monde. Ce sont des monarchies extrémistes, hypocrites et esclavagistes, bafouant les libertés politiques et religieuses, les droits de la femme et des étrangers, le droit du travail et soutenant massivement le terrorisme et le djihad partout dans le monde, avec l’espoir illusoire que leurs créatures ne se retourneront pas un jour contre eux.
    2. La Turquie, dont le régime de plus en plus personnel et autoritaire du président Erdogan, membre des Frères musulmans, appuie les djihadistes en Syrie pour asseoir son influence régionale, mais aussi parce qu’il partage leur désir d’instauration du califat. Rappelons que cet Etat est membre de l’OTAN et candidat à l’entrée dans l’Union européenne.
    3. Les Etats-Unis, qui ont contribué au déclenchement du phénomène Daesh par leur invasion illégitime de l’Irak en 2003 et le démantèlement de l’armée de Bagdad.
    4. Mais aussi la France qui, par son opposition aveugle à Bachar El-Assad, a conduit certains de nos compatriotes dérangés à rejoindre les rangs des djihadistes contre le régime syrien.

    L’échec général des radicaux et des terroristes

    Pourtant, malgré le danger qu’ils représentent, les crimes odieux qu’ils perpétuent et la propagande qu’ils répandent partout dans le monde, ces djihadistes sont loin de ne connaître que des succès. Il est même possible d’observer que, depuis le milieu des années 1990, ils ont globalement échoué dans toutes leurs entreprises :

    - En Algérie, les GIA et le GSPC ne sont pas parvenus à renverser le régime algérien et AQMI, leur héritier, est aujourd’hui en lambeaux. Certes, ils sont parvenus à provoquer des affrontements sanglants dans le pays (plus de 100.000 morts) mais ont été finalement vaincus. Plus récemment, leur tentative de prendre le contrôle du site gazier d’In Amenas (2013) s’est soldée par une défaite cuisante et la mort de nombreux otages.

    - Al-Qaeda n’a jamais pu reproduire d’attentat majeur comme ceux du 11 septembre 2001. Le groupe terroriste a été détruit à plus de 80%, Ussama Ben Laden a été éliminé comme la plupart des autres leaders. Ayman Al-Zawahiri ne lance plus guère que quelques diatribes qui ne sont guère écoutées, car son organisation a été supplantée par Daesh, avec lequel des affrontements sanglants ont eu lieu en Syrie.

    - Les pseudo « révolutions arabes », qui ont porté les islamistes au pouvoir (Tunisie, Libye, Egypte), n’ont fait que remplacer un despotisme par un autre. Elles n’ont pas résolu les problèmes qui en étaient à l’origine et n’ont réussi que deux choses : aggraver la situation interne des pays (insécurité, crise économique, chômage, etc.) en créant de plus grandes frustrations encore ; permettre l’expansion l’islam radical et le libre recrutement de djihadistes. Aujourd’hui, les Frères musulmans ont été chassés du pouvoir en Egypte – malgré le soutien que leur apportaient les Etats-Unis –  par une population excédée par leurs pratiques et leur bêtise. En Tunisie, ils ont été deux fois vaincus aux élections législatives (2013) et présidentielles (2014).

    - Les terroristes islamiques du Sahel ont été étrillés par l’armée française à l’occasion de l’opération Serval (2013) et ne peuvent se reconstituer comme ils l’entendent en raison de la poursuite des actions à travers l’opération Barkhane (2014).

    - L’Etat islamique a pu s’emparer, au premier semestre de 2014, d’une partie de la Syrie et de l’Irak afin d’y établir son califat, profitant d’une situation favorable, en premier lieu due aux erreurs politiques du gouvernement chiite d’Al-Maliki. Toutefois, malgré une communication ronflante vantant ses victoires, ses échecs sont nombreux : Daesh n’est pas parvenu à renverser Bachar malgré l’importante aide internationale dont il a bénéficié. Il n’a pu non plus s’emparer de Bagdad ou du Kurdistan. En fait, depuis l’été 2014, il a commencé à reculer car les frappes et les raids de commandos occidentaux et iraniens contre lui sont particulièrement efficaces : ils ont fait à ce jour près de 4 000 victimes dans ses rangs, soit plus de 20% de ses effectifs. De plus, il commence à connaître de sérieuses difficultés financières.

    - En Somalie, les Shebab bien que toujours actifs et dangereux, connaissent des revers face aux forces kenyanes, perdent régulièrement du terrain et ont vu un grand nombre de leurs leaders éliminés.

    Ne restent aujourd’hui en développement que quelques abcès purulents : en Libye (en raison de notre intervention désastreuse [Au cours des quinze derniers jours, les mouvements Ansar el-Islam, Jound el-Islam et dʼautres groupes ayant fait allégeance à lʼEtat islamique se sont alliés aux milices de Misrata, afin dʼétendre leur contrôle sur la région dite du “croissant pétrolier” libyen.]), au Nigéria, au Yémen, en Afghanistan (qui n’a pu être pacifié malgré l’intervention occidentale) et au Pakistan, pays durablement déstabilisé par la présence de nombreux groupes radicaux et terroristes. En réalité, le seul succès jamais remporté par les djihadistes est la guerre de libération contre les Soviétiques de 1979 à 1989, grâce à l’appui américain.

    Quant à la France

    Malgré l’horreur de ces derniers jours, notre pays a été finalement très peu touché par les actes terroristes – grâce à la qualité du travail de nos services de renseignement et de sécurité -, malgré les menaces régulières dont nous avons fait l’objet.

    De septembre 2001 à janvier 2015, en France et l’étranger (Algérie, Mali, Somalie), 49 de nos compatriotes ont perdu la vie [Hors opérations militaires en Afghanistan et au Sahel et hors victimes dans des attentats non dirigés contre la France, mais en incluant les morts de la DGSE lors de la tentative de sauvetage de Denis Allex en Somalie.], soit rapporté sur soixante mois, une moyenne de 3,2 victimes par an. Certes, cela est trop, surtout pour les familles concernées. Mais à l’échelle de la nation, cela montre que les actions terroristes n’ont jamais atteint l’ampleur de celles qui se sont produites aux Etats-Unis, en Espagne ou au Royaume-Uni et que notre pays est loin d’avoir été déstabilisé par les djihadistes, malgré leurs imprécations haineuses. Aussi doit-on reconnaître la sur-réaction des médias à l’occasion des événements de ces derniers jours.  Rappelons que le jour même des attaques à Paris, Boko Haram rasait 16 villages au Nigéria, tuant plusieurs centaines de personnes et provoquant la fuite de milliers d’autres au Tchad ; et que l’explosion d’une voiture piégée dans le centre de Sanaa a fait au moins 35 morts et 68 blessés.

    Rappelons également que nos services ont empêché environ 70 attentats depuis 2001 (soit environ 5 par an). Aussi, il convient de garder la tête froide et de répondre à ceux qui réclament à cor et à cris un renforcement des moyens policiers que notre système marche et qu’il nous a prémuni de pire. Certes, il faut revoir certaines méthodes d’évaluation des terroristes potentiels qui ont réussi à endormir la police avant de repasser à l’action – mieux coordonner l’action de la DGSI avec le renseignement territorial et se préparer à un accroissement probable de la menace.

    Surtout, il nous faut accepter, même si cela est difficile, que de temps à autre, des terroristes parviennent à passer entre les mailles du filet et à commettre des attentats. Il faut être réaliste, la sécurité à 100% est une utopie. Une nouvelle fois, rappelons le faible impact humain de leurs attaques comparé aux accidentés de la route (3 250 morts par an), aux décès d’enfants sous les coups de leurs parents (730 par an), de femmes sous ceux de leur conjoint (122 par an), au nombre annuel de meurtres (655 par an) [17] ou à celui des victimes françaises du Tsunami de 2004 (95 morts).

    L’espoir égyptien

    Face à l’obscurantisme de terroristes sans cervelle, endoctrinés et manipulés par des imams radicaux et sectaires, de sérieuses raisons d’espérer nous arrivent d’Egypte. En effet, l’attitude du président Al-Sisi doit être mise en lumière, son action saluée et ses initiatives appuyées.

    Le jour même où le journal Charlie Hebdo était attaqué et les membres de sa rédaction massacrés, un autre événement d’une portée considérable – totalement ignoré en France – a eu lieu en Egypte. Le président Al-Sisi a écourté un voyage d’Etat au Koweït afin de venir fêter le Noël copte au Caire.

    C’est la première fois dans l’histoire de l’Egypte – Etat ayant toujours été dirigé par des sunnites – qu’un chef d’Etat se rend à la messe de minuit copte. Jamais Moubarak, en trente ans de règne, ni ses prédécesseurs (Sadate, Nasser ou le roi Farouk) n’avaient manifesté une telle considération à l’égard des chrétiens d’Egypte, qui représentent plus de 20% de la population. Au contraire, les dirigeants du pays les ont toujours tenus pour des citoyens de seconde zone. La démarche du président Al-Sisi est exceptionnelle et marque une vraie rupture après l’intermède sanglant qu’a connu l’Egypte sous le régime des Frères musulmans. C’est à la fois l’expression d’un grand courage, d’une grande humanité et d’un remarquable sens politique. Quelques jours auparavant, le chef de l’Etat égyptien avait déjà tenu, à l’occasion du nouvel an, un discours retentissant – lui aussi passé inaperçu en France – sur la nécessaire remise en cause de certains textes de l’islam.

    En effet, le 1er janvier, à l’université d’Al-Azhar, au Caire (la plus haute autorité religieuse du monde sunnite), il a déclaré que les meurtres commis au nom de l’islam étaient inadmissibles. Il a proposé devant des millions de téléspectateurs que les textes postérieurs  au coran – c’est à dire les hadith et la sunna – soit revus par les religieux afin de ne plus servir de base à des actes terroristes. De plus, il a affirmé qu’il était inconcevable qu’1,6 milliard de musulmans veuillent tuer les 7 autres milliards d’habitants de la planète pour vivre leur religion.

    Ancien directeur du renseignement militaire, profondément attaché à son pays, fidèle à sa foi musulmane, le président El-Sisi, comme beaucoup de ses coreligionnaires, est atterré des violences commises au nom de l’islam par Daesh, Al-Qaeda et les Frères musulmans, et du nombre de victimes qu’elles entraînent. Ces groupes, par leur barbarie, sont ainsi en train de provoquer un débat important au sein de du monde musulman, car de très nombreux croyants sont dégoutés de ces dérives et rejettent cette lecture obscurantisme de l’islam.

    Il convient de saluer les initiatives du chef d’Etat égyptien, car il paraît être l’un des rares hommes capables de faire bouger les lignes au Moyen-Orient comme au sein du monde arabo-musulman. D’ailleurs, ses compatriotes ne s’y trompent pas qui le qualifient déjà de « De Gaulle égyptien ». Il faut également le soutenir fermement dans ses démarches d’ouverture car, évidemment, tous les extrémistes et les radicaux que compte l’islam y sont fermement opposés et le traitent d’ores et déjà d’apostat.

     Le djihadisme passera avec le temps

    Bien sûr, de tels actes de cruauté et de violence sont préoccupants. Partout les groupes terroristes demeurent menaçants et commettent des atrocités. Ils incarnent sans conteste une menace réelle et durable. Mais, cette situation ne signifie en rien leur victoire ; au contraire, de la même façon que dès 1943, il apparaissait clairement aux stratèges alliés que l’Allemagne perdrait à terme la Seconde Guerre mondiale – malgré les succès que son armée connaissait encore -, nous pouvons observer depuis quelques temps se dessiner la défaite des djihadistes.

    Nombreux sont ceux qui confirment ces faits : par exemple, une analyse du renseignement algérien explique que les terroristes repentis ou arrêtés font état d’une démobilisation totale au sein d’AQMI, liée à la pression et au harcèlement des services de sécurité, à la neutralisation de nombreux combattants et chefs influents, aux défections régulières et aux difficultés de recrutement, au manque d’approvisionnement en produits alimentaires et en médicaments, au manque d’armement et de munitions, comme aux luttes intestines. Aujourd’hui, les terroristes d’AQMI sont contraints de se retrancher dans des zones au relief accidenté, boisées et difficiles d’accès, d’où ils ne mènent plus que des actions sporadiques. Pour assurer sa survie, ce groupe en est aujourd’hui réduit à recruter ses candidats au djihad dans l’entourage familial de ses membres, parmi les anciens terroristes libérés des prisons, les repris de justice et, de plus en plus fréquemment, à l’étranger (Maghreb, Sahel Afrique noire et Europe), en raison du manque de candidats algériens. Cela explique, en partie, qu’il se soit largement transformé en un groupe criminel.

    Certes, ce phénomène ne va pas prendre fin demain, mais force est de constater son échec, malgré ses soubresauts sanglants. Gardons espoir.

    Eric Denécé, Editorial n° 37 10/01/2015

    Source : Centre français de Recherche sur le Renseignement, relayé par Metamag.fr

    http://www.polemia.com/le-sanglant-crepuscule-des-djihadistes/

  • Affaire Chauprade: SOS Racisme porte plainte contre la vidéo de la discorde sur fond de réconciliation au FN

    Hier la nièce de Marine Le Pen s’est solidarisée avec la position de son grand-père Jean-Marie Le Pen, contre Marine en un tweet; Ce mardi 20 janvier, Marion Maréchal – Le Pen a relayé la vidéo d’Aymeric Chauprade, intitulée La France en guerre et publiée jeudi 15 janvier:

    « La France est en guerre », l’analyse d’@a_chauprade sur les attaques terroristes : http://youtu.be/aEUruaIUKqI 

    On allait vers le clash entre Aymeric Chauprade et Marine LP, mais les choses avancent très vite, et aux dernières nouvelles, le FN tente de clore l’incident Chauprade: Invité sur ITélé jeudi matin, Florian Philippot a dit qu’Aymeric Chauprade était « un expert brillant » à qui il manquait simplement quelques « réflexes politiques ». Pour lui la vidéo n’est « pas dramatique ». Le recadrage de Marine Le Pen?, « C’est de la cuisine interne! »  Et le tweet de Marion Maréchal-Le Pen ? « C’est un geste de sympathie. »

    SOS Racisme porte plainte contre Aymeric Chauprade

    Mais l’affaire rebondit par l’entremise de SOS Racisme qui a annoncé qu’elle allait déposer plainte contre l’eurodéputé. Dénonçant des « propos particulièrement inacceptables », l’association a demandé à son avocat d’engager une procédure« permettant la levée de son immunité » du parlementaire européen et de déposer une plainte contre des propos qui appellent « clairement à la haine et à la violence contre une partie de la communauté nationale à raison de sa religion ».

    Dans un communiqué, la présidente du Front National a précisé que le parti mettrait, quoi qu’il en soit, à disposition d’Aymeric Chauprade « l’ensemble de ses moyens juridiques afin de l’aider à organiser sa défense »

    Un bon moyen pour le Front de reprendre la main après les pasquinades républicaines suite aux attentats! Marine Le Pen Saura-t-elle saisir l’opportunité ?

    http://www.medias-presse.info/affaire-chauprade-sos-racisme-porte-plainte-contre-le-contenu-de-la-video-de-la-discorde-sur-fond-de-reconciliation-au-fn/23825