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géopolitique - Page 669

  • La Chine face au dollar

    par Jean-Paul Baquiast
     
    A la mi-décembre, le président du Nicaragua Daniel Ortega et le milliardaire hong kongais Wang Jing, à la tête du Hong Kong Nicaragua Development Investment (HKND), créé à cette fin, ont inauguré un chantier qui devrait occuper 50.000 ouvriers d'ici à 2020 et coûter plus de 50 milliards de dollars. Il s'agit d'un canal à grand débit destiné à concurrencer celui de Panama.

    Le projet, dont la gestion est confiée à HKND pour une centaine d'années, prévoit également la construction de deux ports, d'un aéroport, d'un complexe touristique, d'un oléoduc et d'une voie ferroviaire qui relierait elle aussi les deux océans...1)

    Sans faire officiellement partie du Brics, le Nicaragua est en bons termes avec ses membres, notamment la Chine, le Venezuela, le Brésil et la Russie. La participation, directe ou indirecte (via Hong-Kong) de la Chine au financement est généralement considérée comme une première concrétisation des intentions affichées lors des derniers sommets de cet organisme visant à la mise en oeuvre de grands projets de développement et d'infrastructures communs. Cependant l'Etat vénézuélien annonce conserver une part majoritaire dans le financement du projet.

    On peut s'interroger cependant sur les ressources dont l'Etat disposerait en propre pour ce faire. Clairement, la participation chinoise s'inscrit dans les nombreux programmes dans lesquels la Chine investit en Amérique centrale et latine. L'objectif est tout autant politique qu'économique. Il s'agit de disputer aux Etats-Unis le monopole qu'ils se sont assuré depuis deux siècles, en application de la doctrine de Monroe, dans cette partie du monde. Dans l'immédiat, Washington n'aura guère de moyens politiques pour réagir, sauf à provoquer un changement de régime à la suite d'un coup d'état qu'il aurait organisé.

    Cependant le projet de canal suscite de nombreuses oppositions: d'abord parce que le tracé du canal passe par la plus grande réserve d'eau douce d'Amérique latine, le lac Cocibolca. Ensuite parce qu'il conduirait à déplacer près de 30.000 paysans et peuples locaux qui vivent sur les terres où il sera percé. Ces craintes pour l'environnement et la population sont parfaitement fondées. Mais elles sont relayées par divers ONG d'obédience américaine, ce qui leur enlève une part de crédibilité. Les entrepreneurs américains redoutent en effet l'arrivée de nombreuses entreprises chinoises dans une zone qu'ils considéraient jusque-là comme une chasse gardée. Le Nicaragua et la Chine n'ont aucune raison de continuer à leur concéder ce monopole.

    Au delà de toutes considérations géopolitiques, les environnementalistes réalistes savent que de toutes façons, dans le monde actuel soumis à des compétitions plus vives que jamais entre pouvoirs politiques, économiques, financiers, ce canal se fera, quelles que soient les destructions imposées à la nature et aux population. Il s'agira d'une destruction de plus s'ajoutant à celles s'étendant sur toute la planète, en Amazonie, en Afrique, au Canada, dans les régions côtières maritimes censées recéler du pétrole. Les perspectives de désastres globaux en résultant ont été souvent évoquées, sur le climat, la biodiversité, les équilibres géologiques. Inutile d'en reprendre la liste ici. Mais on peut être quasi certain que ces perspectives se réaliseront d'ici 20 à 50 ans.

    Les investissements chinois dans le monde.

    Concernant la montée en puissance de la Chine, il faut bien voir que ce projet de canal ne sera qu'un petit élément s'ajoutant aux investissements en cours et prévus le long du vaste programme chinois dit de la Nouvelle Route de la Soie. Un article du journaliste brésilien Pepe Escobar vient d'en faire le résumé. Certes l'auteur est complètement engagé en soutien des efforts du BRICS à l'assaut des positions traditionnelles détenues par les Etats-Unis et leurs alliés européens. Mais on peut retenir les éléments fournis par l'article comme indicatifs d'une tendance incontestable. L'auteur y reprend l'argument chinois selon lequel les investissements de l'Empire du Milieu seront du type gagnant-gagnant, tant pour la Chine que pour les pays traversés. 2)

    Encore faudrait-il que ces derniers aient les ressources nécessaires pour investir. Aujourd'hui, comme la Banque centrale européenne, sous une pression principalement américaine, refuse aux Etats de le faire, et comme les industriels européens se voit empêcher d'accompagner les investissements chinois et russes, du fait de bilans fortement déficitaires, la Nouvelle Route de la Soie risque de se transformer en une prise en main accrue des économies européennes par la concurrence chinoise. Les résultats en seraient désastreux pour ce qui reste d'autonomie de l'Europe, déjà enfermée dans le statut quasi-colonial imposé par Washington.

    D'où viennent les capacités d'investissement de la Chine ?

    La Chine détient près de 1 200 milliards de dollars de bons du Trésor américain. En effet, ces dernières années, grâce notamment à des salaires bas, elle a pu beaucoup exporter sur le marché international en dollars, alors que sa population achetait peu. Elle a donc accumulé des excédents commerciaux. Cette situation change un peu en ce moment, du fait d'une augmentation de la consommation intérieure et de la concurrence sur les marchés extérieurs de pays asiatiques à coûts salariaux encore plus bas. Mais elle reste une tendance forte de l'économie chinoise. Que faisait-elle ces dernières années de ses économies? Elle les prêtait massivement aux Etats-Unis en achetant des bons du trésor américain. Aujourd'hui ces réserves en dollars, tant qu'elles dureront, lui permettront de financer des investissements stratégiques dans le monde entier

    Mais d'où viennent les capacités d'investissement des Etats-Unis?

    Dans le même temps en effet que la Chine économisait, les Etats-Unis dépensaient largement au dessus de leurs revenus, dans le cadre notamment des opérations militaires et interventions extérieures. Pour couvrir ces dépenses, la Banque fédérale américaine (Fed) émettait sur le marché international des sommes largement supérieures, sous forme de bons du trésor (emprunts d'Etat). La Fed s'en est servi pour prêter des sommes considérables aux principales banques américaines, Morgan Stanley, City Group. Merril Lynch, Bank of America Corporation, etc. Les dettes de ces banques auprès de la Fed atteignent aujourd'hui plus de 10.000 milliards de dollars. Les banques disposent certes en contrepartie de milliards de dollars d'actif, mais insuffisamment pour couvrir leur dette auprès de la Fed en cas de nouvelle crise financière. 

    Ces actifs eux-mêmes ne sont évidemment pas sans valeur. Ils correspondent à des investissements financés dans l'économie réelle par les banques. Mais en cas de crise boursière, ils perdent une grande partie de leur valeur marchande. Les grandes banques se trouvent donc en situation de fragilité. Lors des crises précédentes, elles se sont tournées vers la Fed pour être secourues. La Fed a fait face à la demande en empruntant à l'extérieur, notamment en vendant des bons du trésor. Mais ceci n'a pas suffit pour rétablir les comptes extérieurs de l'Amérique, en ramenant la dette extérieure à des niveaux supportables. Bien que le dollar soit resté dominant sur les marchés financiers, du fait que les investisseurs internationaux manifestaient une grande confiance à l'égard de l'Amérique, il n'était pas possible d'espérer qu'en cas d'augmentation excessive de la dette il ne se dévalue pas, mettant en péril les banques mais aussi les préteurs extérieurs ayant acheté des bons du trésor américains.

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    Ce scénario catastrophe est celui qui menace tous les Etats, lorsqu'ils accumulent une dette excessive. Mais, du fait de la suprématie mondiale du pouvoir américain, celui-ci a pu jusqu'ici s'affranchir de cette obligation d'équilibre. La Fed a fait fonctionner la planche à billet, si l'on peut dire, dans le cadre des opérations dites de quantitative easing ou assouplissement quantitatif qui se sont succédées ces dernières années. Dans le cadre de cette politique, la Banque Centrale se met à acheter des bons du trésor (ce qui revient à prêter à l'État) ainsi que d'autres titres financiers . Elle met donc de l'argent en circulation dans l'économie . Ceci augmente les réserves du secteur bancaire, lui permettant en cas de crise et donc de manque de liquidités des banques, à accorder à nouveau des prêts. Lors de la crise dite des subprimes, les banques  n'avaient pas pu le faire par manque de réserve.

    Et l'Europe ? Elle est ligotée.

    Il s'agit d'un avantage exorbitant du droit commun dont les Etats-Unis se sont attribué le privilège du fait de leur position dominante. Ni la banque de Russie ni celle de Pékin ne peuvent le faire. Quant à la BCE, elle est autorisée depuis le 18 septembre à consentir des prêts aux banques de la zone euro, dans le cadre d'opérations dite « targeted long-term refinancing operations », ou TLTRO. Ceci devrait inciter les banques à augmenter leurs volumes de prêts aux entreprises., face à la crise de croissance affectant l'Europe. Les sommes considérées sont cependant faibles au regard de celles mentionnées plus haut, quelques centaines de milliards d'euros sur plusieurs années.

    De plus et surtout, la BCE n'a pas été autorisée à prêter aux Etats, de peur que ceux-ci ne cherchent plus à réduire leur dette. Le but est louable, en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement. Mais il est extrêmement paralysant dans le domaine des investissements productifs publics ou aidés par des fonds publics. Ni les entreprises ni les Etats ne peuvent ainsi procéder à des investissements de long terme productifs. Au plan international, seuls les Etats soutenus par leurs banques centrales peuvent le faire, en Chine, en Russie, mais également aux Etats-Unis.

    Que vont faire les Etats-Unis face à la Chine ?

    Revenons aux projets chinois visant à investir l'équivalent de trillions de dollars actuels tout au long de la Nouvelle Route de la soie, évoquée ci-dessus. Dans un premier temps, la Chine n'aura pas de difficultés à les financer, soit en vendant ses réserves en dollars, soit le cas échéant en créant des yuans dans le cadre de procédures d'assouplissement quantitatifs. La position progressivement dominante de la Chine, désormais considérée comme la première puissance économique du monde, lui permettra de faire accepter ces yuans au sein du Brics, comme aussi par les Etats européens. Quant au dollar, il perdra une partie de sa valeur et la Fed ne pourra pas continuer à créer aussi facilement du dollar dans le cadre d'assouplissement quantitatifs, car cette création diminuerait encore la valeur de sa monnaie. Ceci a fortiori si la Chine, comme elle aurait du le faire depuis longtemps, cessait d'acheter des bons du trésor américain.

    Ces perspectives incitent de plus en plus d'experts à prévoir que, face à la Chine, l'Amérique sera obligée de renoncer à laisser le dollar fluctuer. Ce serait assez vite la fin du dollar-roi. Des prévisions plus pessimistes font valoir que ceci ne suffisant pas, l'Amérique sera conduite à généraliser encore davantage de politiques d'agression militaire. La Chine pourrait ainsi en être à son tour victime.

    Notes

    1) Cf http://www.pancanal.com/esp/plan/documentos/canal-de-nicaragua/canal-x-nicaragua.pdf

    2) Pablo Escobar Go west young Han http://www.atimes.com/atimes/China/CHIN-01-171214.html
    Traduction française http://www.vineyardsaker.fr/2014/12/23/loeil-itinerant-vers-louest-jeune-han/

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/12/27/la-chine-face-au-dollar.html

  • Libye : le but de la guerre était-il d’assassiner le colonel Kadhafi[1] ?

    Mardi 16 décembre 2014, à Dakar, lors de la clôture du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, acclamé par les participants, le président tchadien Idriss Déby a lâché une véritable bombe quand, en présence du ministre français de la Défense, il déclara qu’en entrant en guerre en Libye : "l’objectif de l’OTAN était d’assassiner Kadhafi. Cet objectif a été atteint".

     

    Cette accusation est gravissime car, si ce qu’a dit cet intime connaisseur du dossier est fondé, c’est en effet toute l’histoire d’une guerre insensée et aux conséquences dévastatrices qui doit être réécrite. Sans parler d’une possible saisine de la Cour pénale internationale. D’autant plus que ce conflit rationnellement inexplicable fut déclenché au moment où, paradoxalement, le régime libyen était devenu notre allié à la fois contre le jihadisme et contre les filières d’immigration.

    Revenons donc en arrière : l’intervention décidée par Nicolas Sarkozy influencé par BHL ne prévoyait originellement qu’une zone d’exclusion aérienne destinée à protéger les populations de Benghazi d’une prétendue "extermination". Il n’était alors pas question d’une implication directe dans la guerre civile libyenne. Mais, de fil en aiguille, violant avec arrogance la résolution 1973 du 17 mars 2011 du Conseil de sécurité des Nations Unies, la France et l’Otan menèrent une vraie guerre tout en ciblant directement et à plusieurs reprises le colonel Kadhafi.

    L’attaque la plus sanglante eut lieu le 1er mai 2011 quand des avions de l’Otan bombardèrent la villa de son fils Saif al-Arab alors que s’y tenait une réunion de famille à laquelle le colonel assistait ainsi que son épouse. Des décombres de la maison furent retirés les cadavres de Saif al-Arab et de trois de ses jeunes enfants.

    Réagissant à ce qu’il qualifia d’assassinat, Mgr Martinelli, l’évêque de Tripoli, déclara : "Je demande, s’il vous plaît, un geste d’humanité envers le colonel Kadhafi qui a protégé les chrétiens de Libye. C’est un grand ami." Telle n’était semble t-il pas l’opinion de ceux qui avaient ordonné ce bombardement clairement destiné à en finir avec le chef de l’État libyen sans tenir compte des "dégâts collatéraux"... La guerre "juste" permet bien des "libertés".

    Les chefs d’État africains qui s’étaient quasi unanimement opposés à cette guerre et qui avaient, en vain, tenté de dissuader le président Sarkozy de la mener, pensèrent ensuite avoir trouvé une issue acceptable : le colonel Kadhafi se retirerait et l’intérim du pouvoir serait assuré par son fils Seif al-Islam et cela, afin d’éviter une vacance propice au chaos. Cette sage option fut refusée, notamment par la France, et le colonel Kadhafi se retrouva assiégé dans la ville de Syrte soumise aux bombardements incessants et intensifs de l’Otan. [...]

    La suite sur le blog officiel de Bernard Lugan

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Libye-le-but-de-la-guerre-etait-il

  • États-Unis : Attention au krach pétrolier

    “Il n’est pas dans l’intérêt des producteurs de l’OPEP de baisser leur production, quel qu’en soit le prix“, a déclaré au Financial Times Ali al-Naimi, le ministre saoudien du pétrole depuis 1995, la personnalité considérée comme la plus influente de l’industrie énergétique mondiale. Même si le prix du baril atteignait 20 dollars, précise-t-il.

    Dans la revue spécialisée Middle East Economic Survey, il affirme que, selon lui, le baril de pétrole ne reviendra jamais à 100 dollars, suggérant par-là que les prix actuels perdureraient sur le long terme.

    Pourquoi une telle obstination? Cette politique n’a rien de suicidaire, au contraire : si l’Arabie Saoudite se mettait à baisser sa production, “les prix repartiraient à la hausse, et les Russes, les Brésiliens et les producteurs américains de pétrole de schiste prendraient notre part“, explique-t-il.

    Manifestement, les pays du Golfe veulent absolument éviter que les États-Unis deviennent énergiquement indépendant, et cherchent carrément à saborder un pan entier de leur économie. La première puissance mondiale va-elle rester les bras croisés, ou va-t-elle rappeler que leur sécurité dépend d’elle ? Nous verrons, mais la tendance écrite par les prix est très claire.

    Pour bien enfoncer le clou, le ministre saoudien a rajouté que l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe pouvait aisément supporter un prix du baril de pétrole extrêmement bas puisque leur coût de production s’élève à 4 à 5 dollars. À l’inverse, celui du pétrole de schiste américain est estimé entre 70 et 80 dollars. “Ils seront blessés avant que nous ressentions la moindre douleur“.

    La facture de ce baril à prix bas risque d’être douloureuse : “La chute des prix du brut menace de mort 1.000 milliards de dollars de projets énergétiques” titre le Financial Times. Aux États-Unis, les producteurs pétroliers ont emprunté environ 500 milliards de dollars pour financer leurs nouveaux forages. Comment vont-ils rembourser cette dette avec un prix du baril inférieur à leur coût d’extraction ?

    Une grande partie de la timide reprise économique américaine provient du secteur pétrolier, mais désormais il semble qu’il faille se préparer à l’éclatement d’une bulle. Car au-delà des fondamentaux (un baril à 100 dollars, ce qui rentabilise l’exploitation du schiste), désormais hors-jeu, ces investissements ont été excessivement encouragés par la politique de taux zéro de la Fed, exactement comme les subprimes avaient reçu le renfort de la baisse des taux initiée par Alan Greenspan après 2001.

    Jamais autant de projets n’auraient été lancés avec des taux d’intérêt réels positifs et significatifs, ce qui correspond à la situation normale d’une économie. Encore une fois, la Fed peut s’en mordre les doigts.

    Bien sûr cette baisse du prix du pétrole augmente mécaniquement le pouvoir d’achat des Américains, avec tous les effets positifs que cela induit, mais la progression des revenus des ménages jusqu’en 2007 n’a en rien amoindri le krach des subprimes, ces grandeurs ne fonctionnent pas dans le même registre.

    Nous n’en sommes qu’au début, mais cette bulle du pétrole qui éclate illustre les méfaits du dirigisme en économie : l’OPEP qui n’est rien d’autre qu’un oligopole cherchant à contrôler les prix (pourquoi l’OMC et l’UE n’engagent-elles pas de poursuites pour défendre la concurrence “libre et non faussée” ?), et la Fed qui impose son taux directeur à zéro. Ces deux organismes étatiques sont lancés comme deux trains fonçant l’un vers l’autre, le choc va faire mal.

    Par Philippe Herlin

    24HGold

    http://fortune.fdesouche.com/370073-etats-unis-attention-au-krach-petrolier#more-370073

  • L’ONU dresse l’inventaire des sites détruits en Syrie

    En trois ans, 290 sites du patrimoine culturel syrien ont été touchés, dont 24 ont été complètement détruits, et 104 ont subi de très importants dommages.

    http://fr.novopress.info/180379/lonu-dresse-linventaire-sites-detruits-en-syrie/

  • Méridien Zéro : « Approches d'une géopolitique des mafias » | Émission du 19 décembre 2014 | Avec Maurice Gendre.

    Vendredi 19 décembre 2014, Méridien Zéro vous propose une très longue émission en deux parties.

    - La première portera sur les mafias et organisation criminelles à l'ombre de la mondialisation, avec Maurice Gendre, monsieur K. et monsieur PGL. Sans prétention exhaustive ou même "savante", l'émission permettra d'envisager certains aspects d'un phénomène qui, mieux que d'autres, manifeste bien le caractère néfaste du libéralisme et de la globalisation. 
    - En deuxième partie, vous pourrez écouter deux entretiens enregistrés lors de la Table ronde de Terre & Peuple, le 7 décembre dernier, avec Gabriele Adinolfi et Georges Feltin-Tracol. 
    Nos deux invités évoqueront leur actualité éditoriale ainsi qu'un projet de structure transeuropéenne, les Lansquenets d'Europe.

    A la technique, Jean-Louis Roumégace.
    Une émission exceptionnelle à écouter ici.

  • Prix du pétrole : vous reprendrez bien un peu de “guerre froide” ?

    Pour le journaliste Sylvain Lapoix, auteur de la BD-enquête “Énergies extrêmes”, la “guerre des prix” qui voit s’affronter l’Arabie saoudite et les États-Unis offre peut-être de belles “ristournes” à la pompe, mais a déjà fait ses premières victimes : l’Iran et le Venezuela. Pour lui, cette “guerre froide” d’un nouveau genre peut en tout cas constituer “une occasion en or de prendre une importante décision : s’écarter de ce grand jeu en réduisant notre dépendance aux hydrocarbures”.

    Par Sylvain Lapoix

    Ça n’est pas pour vous gâcher la dinde mais la chute des prix du pétrole n’est pas une nouvelle rassurante. Certes le transport de la belle-famille coûtera moins cher à la pompe mais cette ristourne dissimule un tournant dans l’économie mondiale.

    Car au delà du ralentissement économique asiatique et européen et de la surproduction,

    c’est une guerre commerciale qui maintient le cours du brut si bas : celle que se livrent désormais l’Arabie saoudite et les États-Unis.


    En resserrant les prix du baril, Ryiad comprime en effet la pompe à schiste américaine.

    Nous ne parlons pas ici du gaz (soyons sérieux deux minutes) mais des huiles de schiste, le pétrole de même extraction.

    En dix ans, le Dakota du Nord (jusqu’ici seulement connu des seuls apiculteurs et des spécialistes des missiles balistiques) a jaillit au deuxième rang des Etats producteurs de pétrole (devant l’Alaska) grâce à cette nouvelle ressource, crachant désormais plus d’un million de barils par jour au visage des investisseurs qui en redemandent. Le Texas, le MidWest et les Appalaches forent également à tout-va pour extraire par les techniques de fracturation hydraulique et de forage horizontal de l’or noir ou des gaz lourds (éthane et propane) des couches de schiste profond.

    Tandis qu’au Canada, la production des sables bitumineux (pétrole ultra lourd) des provinces de l’Ouest devrait doubler d’ici 2030 pour atteindre plus de 6 milliards de barils jour, principalement destinés aux Etats-Unis.

    En 2014, les Etats-Unis roulaient au pétrole made in USA, importaient une bonne part du reste d’Amérique du Nord et devenaient premier producteur de pétrole au monde. Devant l’Arabie saoudite, donc.

    Seul hic : les nouvelles technologies utilisées pour atteindre ce pétrole coûtent cher et, sous les 80 dollars, chaque baril extrait l’est en fait en perte sèche.

    Des pipelines au lieu des bases militaires

    « Les Saoudiens veulent une bataille des parts de marché », assurait une source de l’Opeplors de la dernière réunion de l’organisation. Mais cette guerre des prix voit déjà tomber quelques soldats : l’Iran et le Venezuela ainsi que les pays non-membre de l’Opep suent à grosses gouttes.

    Un seul autre acteur, à part les Etats-Unis, semble pouvoir survivre à ce « stress test » : la Russie.

    Les difficultés économiques rencontrées par Moscou sur le rouble et les sanctions ne peuvent pas entamer deux de ses plus grands atouts : des réserves d’hydrocarbures immenses et le deuxième plus grand réseau de pipelines du monde pour les écouler vers l’Europe et l’Asie.

    Dès la chute du rideau de fer, les tractations américaines pour créer des réseaux de pipelines « non-russes »  dans le Caucase laissaient deviner que l’énergie constituait un nouveau champ de bataille diplomatique. Sous le conflit syrien continuaient de pointer cette rivalité dans l’acheminement du gaz du Qatar entre le gazoduc pro-américain (Nabucco) et le pipeline pro-russe (South Stream) soutenu par Bachar Al-Assad.

    Le boom des gaz et huiles de schiste fait basculer cette rivalité dans une autre dimension, les Américains s’engageant résolument dans une nouvelle guerre froide de l’énergie pour le contrôle des marchés.

    Une guerre disputée à coup de ports méthanier et de pipelines en lieu et place des bases militaires et sites de lancement de missiles qui faisaient trembler Khrouchtchev.

    Alors qu’il avait fallu des mois pour voir réagir les dirigeants américains à la crise libyenne, le Congrès a vu fleurir au bout de quelques semaines de crise ukrainienne des propositions de loi pour réagir à la menace pesant sur l’approvisionnement européen en gaz : les élus demandaient d’accélérer la construction de ports exportateurs de gaz naturel liquéfié pour ne pas laisser l’Union européenne se geler dans l’ombre de la Russie. « S’opposer à cette législation serait comme raccrocher à un appel de détresse de nos amis et alliés », hurlait alors le républicain Cory Gardner. En réalité, de tels ports s’érigent sur plusieurs années mais l’occasion était trop belle de construire la législation à la faveur de cette crise pour avancer un pion de plus l’échiquier.

    Et pour remettre une couche sur nos souvenirs fanés de complots des années 1980, le nouveau candidat républicain à la président américaine, Jeb Bush (il en reste encore) pompe lui-même sa fortune dans les gaz et huiles de schiste américains. On ne change pas une équipe qui gagne.

    Ne choisis pas ton camp camarade

    Interconnectés par leurs oléoducs comme par leurs lignes électriques, les pays de l’Union européenne pris entre ces flux doivent s’adapter à ce nouvel ordre énergétique mondial. En vérité, il pourrait s’agir d’une occasion en or de prendre une importante décision : s’écarter de ce grand jeu en réduisant notre dépendance aux hydrocarbures.

    Il est certes impossible d’arrêter soudain d’acheter pétrole ou gaz à l’un des trois grands pourvoyeurs. Le cordon reste trop bien attaché pour qu’on ne le coupe sans nous étouffer nous-mêmes. Mais ces prix bas offrent une occasion unique d’instaurer la taxe carbone maintes fois repoussée, annulée, amendée, mégotée, pour construire une politique énergétique tendant vers des énergies moins polluantes. Laquelle taxe prendra tout son intérêt dissuasif quand les prix remonteront.

    L’idée ne vient pas d’un think tank écologiste radical mais de Marian van der Hoeven, directrice exécutive de l’Agence internationale de l’énergie, qui s’exprimait début décembre en marge du sommet mondial sur le climat de Lima.

    Dès lors, le chemin vers un véritable « après pétrole » serait envisageable : des politiques de valorisation des déchets, de sobriété énergétique et de transports économes impulsées au niveau européen permettrait de détourner les yeux de la jauge de carburant. Cet après-pétrole devenant un prélude à une « après guerre froide ».

    Mais la nouvelle Commission Juncker semble préférer le vintage : présentant son programme mercredi 16 décembre, elle a dégagé les paquets législatifs portant sur la qualité de l’air et l’économie circulaire, jugeant ces mesures « coûteuses » en période de relance. Coïncidence troublante : le même jour, le Parlement européen adoptait une version de la loi sur les carburants ouvrant la porte aux sables bitumineux canadiens. De quoi maintenir les pays européens la tête bien enfoncée entre les épaules, à l’ombre des trois grands producteurs d’hydrocarbures. Le syndrome de Stockholm n’est pas loin…

    marianne.net

    http://fortune.fdesouche.com/369973-prix-du-petrole-vous-reprendrez-bien-un-peu-de-guerre-froide#more-369973

  • Les Russes Blancs approuvent la Russie

    Dans une déclaration intitulée Solidaires de la Russie, rédigée par le prince et la princesse Dimitri et Tamara Schakhovskoy, des descendants d'émigrés russes approuvent la politique de Poutine :

    "[...] Malgré leur rejet total de l’Union soviétique, nos parents et grands-parents ont été bouleversés par les souffrances du peuple russe lors de la Deuxième guerre mondiale. A notre tour, nous refusons l’indifférence et le silence – devant l’extermination programmée des populations du Donbass, la russophobie délirante, l’hypocrisie de procédés totalement contraires aux intérêts d’une Europe qui nous est chère. Nous voulons espérer que les pays qui ont accueilli nos familles retrouveront bientôt la voie de la raison et de l’objectivité."

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La guerre nucléaire, c’est pour quand ?

    Notre monde brûle, nous pérorons, nous menaçons et l’ONU reste assise le cul entre deux chaises.

     

    Rien ne justifie la guerre ! Ni le nationalisme, ni la domination, ni l’idéologie, ni l’économie. Ce ne sont pas là les causes véritables des guerres mais seulement l’occasion de les faire. L’Amérique joue avec le feu, la Russie joue avec le feu, la Corée du Nord joue avec le feu, le monde entier joue avec le feu. Suite aux accusations de piratage dénoncées par les États-Unis, la Corée du Nord menace de renforcer de toutes les manières possibles ses capacités d’autodéfense, y compris sa puissance nucléaire. Suite à la volonté américaine d’implanter, dans le cadre de l’OTAN, des ogives nucléaires en Ukraine, près de la frontière de la Russie, cette dernière s’est appropriée la Crimée et a provoqué une séparation entre l’est et l’ouest de l’Ukraine.

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  • L'Otan, menace fondamentale pour la Russie, selon sa nouvelle doctrine militaire

    Vladimir Poutine a entériné vendredi une nouvelle doctrine militaire en vertu de laquelle l'expansion de l'Otan constitue une menace fondamentale pour la sécurité de la Russie, quelques jours après le pas en avant fait par l'Ukraine en vue de son entrée dans l'Alliance.

    La doctrine militaire précédente, qui date de 2010, présentait déjà l'Otan comme une menace pour la Russie, mais la nouvelle version a été préparée dans un contexte de tensions beaucoup plus vives, sur fond de crise ukrainienne.

    La doctrine, publiée sur le site du Kremlin, s'inquiète ainsi du "renforcement des capacités offensives de l'Otan directement aux frontières russes", une allusion au positionnement par l'Alliance de troupes en Pologne et dans les pays baltes.

    Moscou évoque en outre les "mesures prises pour déployer un système global de défense antimissile" en Europe centrale et orientale, un projet défendu par les États-Unis et que la Russie interprète comme étant dirigé avant tout contre elle.

    Le texte est rendu public après l'abandon mercredi par l'Ukraine de son statut de pays non-aligné, un geste en grande partie symbolique mais qui représente un pas supplémentaire sur la voie d'une éventuelle entrée dans l'Alliance atlantique.

    Une adhésion à l'Otan est toutefois une perspective très incertaine pour Kiev, qui doit fournir des efforts gigantesques pour mettre son armée aux normes de l'Alliance et dissiper les craintes de certains pays membres tels que la France et l'Allemagne, très réticents à cette idée.

    La Russie, qui a promis de "réagir" en cas d'entrée de l'Ukraine dans l'Otan, réaffirme néanmoins le caractère défensif de sa doctrine militaire, mettant l'accent sur un engagement de ses troupes à la seule condition que toutes les solutions non-violentes soient épuisées.

    Le texte répète ainsi que "la prévention d'un conflit militaire nucléaire ou de tout autre conflit constitue la base la politique militaire russe".

    La Russie se réserve toutefois le droit d'utiliser son arsenal nucléaire en cas d?agression contre elle ou ses alliés ou en cas de "menace sur l'existence même de l?État". Le terme d'"attaque préventive" n'apparaît pas, contrairement à ce que craignaient certains médias russes.

    La doctrine note que la "probabilité d'une guerre d'envergure contre la Russie a diminué", mais fait la liste d'une série de menaces qui se sont intensifiées dans certains domaines tels que les revendications territoriales, "l'ingérence dans les affaires intérieures" des États et l'envoi d'armes stratégiques dans l'espace.

    Elle introduit également le concept de "dissuasion non-nucléaire", qui passe par le maintien à un haut niveau de préparation des forces militaires conventionnelles et un engagement à l'égard des organisations régionales de sécurité telles que la CEI (Communauté des Etats indépendants).

    Moscou indique également qu'une des principales tâches de ses forces armées en temps de paix sera d'"assurer les intérêts nationaux de la Russie dans l'Arctique", une région stratégique pour le développement économique et l'approvisionnement énergétique futur de la Russie, que revendiquent aussi les États-Unis et le Canada.

    Elle voit enfin dans l'"influence par l'information" sur la population russe une des principales menaces intérieures avec le terrorisme, puisqu'elle "sape les traditions historiques et patriotiques" de la société.

    source : Afp via yahoo

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuEAyVVuFkwEnZTcxM.shtml