Le mot d’introduction de Ali Rastbeen, président de l’Académie de Géopolitique de Paris, au colloque consacré à la géopolitique du terrorisme qui s’est tenu le jeudi 11 décembre 2014 à Paris.
géopolitique - Page 674
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Ali Rastbeen dénonce « le Qatar devenu l’une des plates-formes des mouvements terroristes »
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Torture : des méthodes « répugnantes » pour le patron de la CIA
Le patron de la CIA John Brennan a déclaré que son agence de renseignements avait employé des méthodes de torture répugnantes, quelques jours après les révélations des méthodes d’interrogatoire dans un rapport parlementaire américain rendu public.
Le rapport parlementaire qui choque le monde entier
La publication il y a deux jours d’un rapport parlementaire accablant qui a choqué l’Amérique entière sur les méthodes utilisées par la CIA après les attentats du 11 septembre 2001, John Brennan, le directeur de la CIA, l’avoue : « nous n’étions pas préparés ». Il s’est exprimé hier jeudi lors d’une conférence de presse très attendue, au siège de l’agence de renseignement.
Le rapport décrit les méthodes de tortures qu’a fait subir la CIA aux détenus : privation de sommeil, simulations de noyades, prisonniers jetés contres des murs, enfermés dans des boites ou forcés à rester debout plusieurs jours… John Brennan a admis que « dans un nombre limité de cas, des membres de l’agence ont employé des techniques d’interrogatoire qui n’étaient pas autorisées, qui étaient répugnantes et qui doivent être justement refusées par tous. Et nous ne sommes pas parvenus à tenir ces agents responsables de leurs actes ». Il a également reconnu que certains agents étaient « sortis du cadre ».
L’efficacité de la torture n’a pas été démontrée
« La relation de cause à effet entre les techniques d’interrogatoires poussés et les informations utiles fournies par les détenus est, de mon point de vue, impossible à établir » a avoué le patron de l’agence de renseignement, avant d’ajouter que « nos évaluations indiquaient que le programme de détention et d’interrogatoire avait produit des renseignements utiles qui avaient aidé les Etats-Unis à déjouer des projets d’attaque, à capturer des terroristes et à sauver des vies ».
Le monde entier a été fortement choqué par ces déclarations. La Fédération de Russie a raillé la « prétention des Etats-Unis » à donner des leçons de démocratie. L’Iran a estimé que les Etats-Unis étaient « le symbole de la tyrannie contre l’humanité ».
Vu sur Valeurs Actuelles
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Torture-des-methodes-repugnantes
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South Stream bloqué, la « claque » des USA à l’Europe,
« La Russie pour le moment est obligée de se retirer du projet South Stream, à cause du manque de volonté de l’Union européenne de le soutenir et du fait qu’elle n’a toujours pas reçu l’autorisation par la Bulgarie de faire passer le gazoduc sur son propre territoire ».
Voilà comment le président russe Vladimir Poutine a annoncé l’arrêt du projet South Stream, le gazoduc qui aurait dû amener le gaz russe dans l’Union européenne à travers un corridor énergétique méridional, sans passer par l’Ukraine. De cette façon, écrit l’Ansa (principale agence de presse italienne, ndt), Moscou « donne une claque à l’Europe ». En réalité c’est Washington qui donne une autre forte claque à l’Europe, en bloquant un projet de 16 milliards d’euros qui aurait pu être de grande importance économique pour les pays de l’UE, en commençant par l’Italie où aurait dû être construit le terminal du gazoduc.
Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut reprendre l’histoire du South Stream. Le projet naît de l’accord de partenariat stratégique, stipulé par la compagnie publique russe Gazprom et par l’italienne Eni en novembre 2006, pendant le gouvernement Prodi II. En juin 2007 le ministre pour le développement économique, Pierluigi Bersani, signe avec le ministre russe de l’industrie et de l’énergie le mémorandum d’entente pour la réalisation du South Stream. Le projet prévoit que le gazoduc sera composé d’un tronçon sous-marin de 930 Km à travers la Mer Noire (en eaux territoriales russes, bulgares et turques) et par un tronçon sur terre à travers Bulgarie, Serbie, Hongrie, Slovénie et Italie jusqu’à Tarvisio (Province d’Udine). En 2012 entrent aussi dans la société par actions qui finance la réalisation du tronçon sous-marin la société allemande Wintershall et la française Edf à hauteur de 15% chacune, alors qu’Eni (qui a cédé 30%) détient 20% et Gazprom 50% des actions. La construction du gazoduc commence en décembre 2012, avec l’objectif de lancer la fourniture de gaz pour 2015. En mars 2014, Saipem (Eni) s’adjudique un contrat de 2 milliards d’euros pour la construction de la première ligne du gazoduc sous-marin.
Entre temps, cependant, éclate la crise ukrainienne et les Etats-Unis font pression sur les alliés européens pour qu’ils réduisent les importations de gaz et de pétrole russes. Premier objectif étasunien : empêcher la réalisation du South Stream. A cet effet Washington exerce une pression croissante sur le gouvernement bulgare pour qu’il bloque les travaux du gazoduc. D’abord il le critique pour avoir confié la construction du tronçon bulgare du gazoduc à un consortium dont fait partie la société russe Stroytransgaz, sujette à des sanctions étasuniennes. Puis l’ambassadrice US à Sofia, Marcie Ries, avertit les hommes d’affaires bulgares d’éviter de travailler avec des sociétés sujettes à des sanctions de la part des USA. Un grand coup de main est donné à Washington par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui annonce l’ouverture d’une procédure Ue contre la Bulgarie pour de présumées irrégularités dans les appels d’offre du South Stream. Le moment décisif est celui où, en juin dernier, arrive à Sofia le sénateur étasunien John McCain, qui RENCONTRE
le premier ministre bulgare Plamen Oresharski en lui transmettant les ordres de Washington. Immédiatement après Oresharski annonce le blocus des travaux du South Stream, dans lequel Gazprom a déjà investi 4,5 milliards de dollars.
En même temps la compagnie étasunienne Chevron commence les perforations en Pologne, Roumanie et Ukraine pour extraire les gaz de schiste bitumineux, par la technique de fracturation hydraulique : on injecte dans les strates rocheuses profondes des jets d’eau et de solvants chimiques à haute pression. Cette technique est extrêmement dangereuse pour l’environnement et la santé, à cause surtout de la pollution des nappes phréatiques. Le projet de Washington de remplacer le gaz naturel russe, importé par l’Ue, par celui extrait des schistes bitumineux en Europe et aux Etats-Unis, est un véritable bluff, à la fois par ses coûts élevés et par les dommages environnementaux et sanitaires de cette technique d’extraction. Et, en effet, en Pologne et en Roumanie plusieurs communautés locales se rebellent.
A la suite du blocus de South Stream, a annoncé Poutine, la Russie est obligée de « réorienter ses fournitures de gaz ». Celles destinées à la Turquie vont augmenter, à travers le gazoduc Blue Stream. Et vont augmenter surtout celles vers la Chine. Gazprom lui fournira, d’ici 2018, 38 milliards de mètres cubes de gaz par an, c’est-à-dire environ un quart de celui qu’elle fournit aujourd’hui à l’Europe. Se servant aussi d’investissements chinois prévus pour 20 milliards de dollars, Moscou projette de potentialiser l’oléoduc entre la Sibérie orientale et le Pacifique, en l’accompagnant d’un gazoduc de 4000 Km pour approvisionner la Chine. Pékin est aussi intéressé pour des investissements en Crimée, notamment pour la production et l’exportation de gaz naturel liquéfié.
Les perdants sont les pays de l’Ue : la Bulgarie, par exemple, devra renoncer à des droits de transit de l’ordre de 500 millions de dollars annuels. En Italie, à peine annoncée l’arrêt du projet South Stream, l’action Saipem en bourse a subi, à la suite des ventes, une chute continue, descendant au niveau le plus bas des six dernières années. Avec le blocus de South Stream, Saipem perd, outre le contrat pour la construction de la première ligne du gazoduc sous-marin, un autre contrat pour les travaux de support de la seconde ligne, pour une valeur totale de 2,4 milliards d’euros, auxquels se seraient ajoutés d’autres contrats si le projet avait été poursuivi.
On prévoit de lourdes répercussions sur l’emploi. A la suite de l’effacement du projet South Stream seront annulées ou re-dimensionnées les nouvelles embauches que Saipem prévoyait pour augmenter ses propres effectifs en Italie. On n’exclut pas non plus une coupe dans les effectifs actuels. L’effacement du projet South Stream assène donc un coup dur non seulement à Saipem mais à d’autres secteurs de l’industrie et des services, au moment critique où chute la production et, en conséquence, l’emploi. Il suffit de penser que le terminal de Tarvisio, prévu dans le projet originaire, aurait pu être le hub de distribution du gaz russe et donc source de fortes recettes et augmentation de l’embauche.
Tout cela est à présent devenu vain. Tandis que tirent avantage de cet arrêt du South Stream les compagnies étasuniennes comme Chevron, engagées à remplacer le gaz russe fourni à l’UE.
Il ne reste qu’à remercier « l’ami américain ».
Manlio Dinucci, 3/12/2014
Sources :
-Edition de mercredi 3 décembre de il manifesto
sous le titre South Stream, USA e getta
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio -Avenir en face.blogspot.frhttp://www.polemia.com/south-stream-bloque-la-claque-des-usa-a-leurope/
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Vladimir Poutine Discours à l'Assemblée fédérale de Russie, le 4 décembre 2014
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Corée du Nord : La liberté ou la mort
Entre la crise alimentaire chronique et des frontières totalement fermées, les 23 millions de Nord-Coréens subissent sans pouvoir protester une dictature impitoyable. Ceux qui décident de fuir le pays s’exposent à la peine de mort.
GAGNER
la Corée du Sud est impossible. La frontière est surveillée par 750.000 soldats nord-coréens. Les fuyards passent alors par la Chine, le Laos et la Thaïlande. Mais ils doivent éviter les gardes frontières chinois et laotiens, affronter la jungle et la chaleur insoutenable.
Destination la Thaïlande, où ils peuvent obtenir l’asile politique. Les CAMÉRAS
suivent le périple de Eun Hee, une jeune femme de 23 ans, de Lin Park, une grande-mère de 63 ans, et de Min Chul, 10 ans
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La sémantique du terrorisme
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Bernard Chalumeau : « Il faut revenir à un système international westphalien »
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L’État islamique en Irak et au Levant utilise ouvertement des esclaves sexuelles
Sous couvert d’une interprétation rigoriste de l’islam d’inspiration wahhabite, ces barbares dénués d’empathie, et de raison, se permettent les pires atrocités.
L’État islamique en Irak et au Levant représente la quintessence même de la négation de la vie. Cette organisation théocratique d’obédience islamique radicale et littéraliste n’hésite pas à tuer, torturer, mettre en esclavage les populations insoumises. Véritable Léviathan totalitaire, ces terroristes veulent soumettre le monde à l’abstraction de la superstition et à une vision terrible d’un dieu vengeur et tortionnaire.
Dans un document publié le 3 décembre par le « Département des prisonniers et des affaires de la femme » (sic) du groupe terroriste islamique sont décrits les sévices à infliger aux esclaves sexuelles, en des termes qui donnent la nausée : « Les filles vierges peuvent être violées immédiatement après avoir été achetées par leur propriétaire. Celles qui ont déjà eu des rapports sexuels doivent avoir leur utérus “purifié” en premier. » Il est aussi expliqué, dans ce même document, que « les polythéistes, chrétiennes et juives sont autorisées à devenir esclaves ». Sont particulièrement visées les femmes yézidi (un culte issu de la tradition des premières religions perses dites « zoroastriennes »), régulièrement vendues et violées par ces monstres.
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Kaboul : la France visée (Présent 8251)
Au moins sept morts et plus d’une vingtaine de blessés : c’est le bilan des deux attentats-suicides perpétrés jeudi à Kaboul par les talibans (photo) qui, en frappant au cœur du fameux lycée Esteqlal où fut formé le commandant Massoud, visaient directement notre pays.
Une cible symbolique
Alors que dans la matinée déjà, un premier attentat-suicide avait tué six soldats dans les faubourgs de Kaboul, en fin d’après-midi, un adolescent de 15 à 17 ans dissimulant les explosifs sous ses habits pénétrait dans le centre culturel français et se faisait exploser au milieu des spectateurs qui assistaient à une pièce de théâtre. Dans la foulée, Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, adressait aux médias un email revendiquant l’attentat et expliquant que la pièce de théâtre en question « désacralisait les valeurs de l’islam » et représentait « de la propagande contre le djihad ».
Installé dans le centre de la capitale et tout près du palais présidentiel, dans le complexe du lycée franco-afghan Esteqlal, l’une des écoles les plus connues et les plus réputées du pays, ce lieu symbole de la coopération culturelle franco-afghane, inauguré en 1970 et financé par Paris, a appris le français à plusieurs générations d’Afghans, dont le plus célèbre fut le héros de la résistance contre les Soviétiques Ahmad Shah Massoud. Cette attaque était donc hautement symbolique et visait directement la France.
La guerre n’est pas finie
Aussi François Hollande a-t-il immédiatement condamné cet attentat dans un communiqué précisant qu’« en prenant pour cible ce lieu de dialogue, c’est la culture et la création que les terroristes ont visées ». De son côté, Manuel Valls devait également condamner « avec force » cette attaque contre « un symbole de la culture et de l’universalité des valeurs portées par la France » et rappeler que « les terroristes montrent une nouvelle fois qu’ils véhiculent un message de haine et d’obscurantisme ». Avant d’ajouter : « Cet acte lâche renforce la France dans sa détermination à lutter contre la barbarie. »
Bref, deux attaques qui interviennent un peu plus de deux semaines avant la fin de la mission de combat de l’Otan en Afghanistan et laissent présager le pire pour l’avenir. Alors que l’essentiel des forces de l’Otan doit en effet évacuer le pays d’ici à la fin du mois pour céder la place à la mission « Soutien Résolu », mission d’assistance et de formation de l’armée et de la police afghanes en première ligne des combats contre les rebelles talibans, les attentats sanglants ne cessent de se multiplier à travers l’Afghanistan, notamment à Kaboul, et contre les étrangers. Et lorsque l’on voit aujourd’hui le nouveau président afghan Ashraf Ghani tendre la main de manière ridicule aux talibans pour des négociations, on peut légitimement s’inquiéter pour l’avenir de ce pays.
Franck Delétraz
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South Stream bloqué, la « claque » des USA à l’Europe,
« La Russie pour le moment est obligée de se retirer du projet South Stream, à cause du manque de volonté de l’Union européenne de le soutenir et du fait qu’elle n’a toujours pas reçu l’autorisation par la Bulgarie de faire passer le gazoduc sur son propre territoire ».
Voilà comment le président russe Vladimir Poutine a annoncé l’arrêt du projet South Stream, le gazoduc qui aurait dû amener le gaz russe dans l’Union européenne à travers un corridor énergétique méridional, sans passer par l’Ukraine. De cette façon, écrit l’Ansa (principale agence de presse italienne, ndt), Moscou « donne une claque à l’Europe ». En réalité c’est Washington qui donne une autre forte claque à l’Europe, en bloquant un projet de 16 milliards d’euros qui aurait pu être de grande importance économique pour les pays de l’UE, en commençant par l’Italie où aurait dû être construit le terminal du gazoduc.
Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut reprendre l’histoire du South Stream. Le projet naît de l’accord de partenariat stratégique, stipulé par la compagnie publique russe Gazprom et par l’italienne Eni en novembre 2006, pendant le gouvernement Prodi II. En juin 2007 le ministre pour le développement économique, Pierluigi Bersani, signe avec le ministre russe de l’industrie et de l’énergie le mémorandum d’entente pour la réalisation du South Stream. Le projet prévoit que le gazoduc sera composé d’un tronçon sous-marin de 930 Km à travers la Mer Noire (en eaux territoriales russes, bulgares et turques) et par un tronçon sur terre à travers Bulgarie, Serbie, Hongrie, Slovénie et Italie jusqu’à Tarvisio (Province d’Udine). En 2012 entrent aussi dans la société par actions qui finance la réalisation du tronçon sous-marin la société allemande Wintershall et la française Edf à hauteur de 15% chacune, alors qu’Eni (qui a cédé 30%) détient 20% et Gazprom 50% des actions. La construction du gazoduc commence en décembre 2012, avec l’objectif de lancer la fourniture de gaz pour 2015. En mars 2014, Saipem (Eni) s’adjudique un contrat de 2 milliards d’euros pour la construction de la première ligne du gazoduc sous-marin.
Entre temps, cependant, éclate la crise ukrainienne et les Etats-Unis font pression sur les alliés européens pour qu’ils réduisent les importations de gaz et de pétrole russes. Premier objectif étasunien : empêcher la réalisation du South Stream. A cet effet Washington exerce une pression croissante sur le gouvernement bulgare pour qu’il bloque les travaux du gazoduc. D’abord il le critique pour avoir confié la construction du tronçon bulgare du gazoduc à un consortium dont fait partie la société russe Stroytransgaz, sujette à des sanctions étasuniennes. Puis l’ambassadrice US à Sofia, Marcie Ries, avertit les hommes d’affaires bulgares d’éviter de travailler avec des sociétés sujettes à des sanctions de la part des USA. Un grand coup de main est donné à Washington par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui annonce l’ouverture d’une procédure Ue contre la Bulgarie pour de présumées irrégularités dans les appels d’offre du South Stream. Le moment décisif est celui où, en juin dernier, arrive à Sofia le sénateur étasunien John McCain, qui rencontre le premier ministre bulgare Plamen Oresharski en lui transmettant les ordres de Washington. Immédiatement après Oresharski annonce le blocus des travaux du South Stream, dans lequel Gazprom a déjà investi 4,5 milliards de dollars.
En même temps la compagnie étasunienne Chevron commence les perforations en Pologne, Roumanie et Ukraine pour extraire les gaz de schiste bitumineux, par la technique de fracturation hydraulique : on injecte dans les strates rocheuses profondes des jets d’eau et de solvants chimiques à haute pression. Cette technique est extrêmement dangereuse pour l’environnement et la santé, à cause surtout de la pollution des nappes phréatiques. Le projet de Washington de remplacer le gaz naturel russe, importé par l’Ue, par celui extrait des schistes bitumineux en Europe et aux Etats-Unis, est un véritable bluff, à la fois par ses coûts élevés et par les dommages environnementaux et sanitaires de cette technique d’extraction. Et, en effet, en Pologne et en Roumanie plusieurs communautés locales se rebellent.
A la suite du blocus de South Stream, a annoncé Poutine, la Russie est obligée de « réorienter ses fournitures de gaz ». Celles destinées à la Turquie vont augmenter, à travers le gazoduc Blue Stream. Et vont augmenter surtout celles vers la Chine. Gazprom lui fournira, d’ici 2018, 38 milliards de mètres cubes de gaz par an, c’est-à-dire environ un quart de celui qu’elle fournit aujourd’hui à l’Europe. Se servant aussi d’investissements chinois prévus pour 20 milliards de dollars, Moscou projette de potentialiser l’oléoduc entre la Sibérie orientale et le Pacifique, en l’accompagnant d’un gazoduc de 4000 Km pour approvisionner la Chine. Pékin est aussi intéressé pour des investissements en Crimée, notamment pour la production et l’exportation de gaz naturel liquéfié.
Les perdants sont les pays de l’Ue : la Bulgarie, par exemple, devra renoncer à des droits de transit de l’ordre de 500 millions de dollars annuels. En Italie, à peine annoncée l’arrêt du projet South Stream, l’action Saipem en bourse a subi, à la suite des ventes, une chute continue, descendant au niveau le plus bas des six dernières années. Avec le blocus de South Stream, Saipem perd, outre le contrat pour la construction de la première ligne du gazoduc sous-marin, un autre contrat pour les travaux de support de la seconde ligne, pour une valeur totale de 2,4 milliards d’euros, auxquels se seraient ajoutés d’autres contrats si le projet avait été poursuivi.
On prévoit de lourdes répercussions sur l’emploi. A la suite de l’effacement du projet South Stream seront annulées ou re-dimensionnées les nouvelles embauches que Saipem prévoyait pour augmenter ses propres effectifs en Italie. On n’exclut pas non plus une coupe dans les effectifs actuels. L’effacement du projet South Stream assène donc un coup dur non seulement à Saipem mais à d’autres secteurs de l’industrie et des services, au moment critique où chute la production et, en conséquence, l’emploi. Il suffit de penser que le terminal de Tarvisio, prévu dans le projet originaire, aurait pu être le hub de distribution du gaz russe et donc source de fortes recettes et augmentation de l’embauche.
Tout cela est à présent devenu vain. Tandis que tirent avantage de cet arrêt du South Stream les compagnies étasuniennes comme Chevron, engagées à remplacer le gaz russe fourni à l’UE.
Il ne reste qu’à remercier « l’ami américain ».
Manlio Dinucci 3/12/2014
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-Edition de mercredi 3 décembre de il manifesto sous le titre South Stream, USA e getta
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
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