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géopolitique - Page 745

  • Encore une brillante réussite américaine : la création et l’abandon du Kosovo

    Le texte qui suit est une traduction condensée d’une tribune de Thomas S. Harrington, professeur d’études ibériques au Trinity College de Hartford, Connecticut. Source originale : commondreams.org

    Le Kosovo s’effondre, et par milliers ses habitants cherchent désespérément et par tous les moyens à le quitter. Vous n’en avez pas entendu parler ? Peut-être tout simplement parce que les États-Unis sont quasiment les seuls responsables de la création d’un Kosovo indépendant et de la mise en place d’un pouvoir brutal et corrompu qui régit cruellement la vie de son peuple.

    Cette création d’un Kosovo indépendant au nom de la démocratie et de l’humanisme est d’ailleurs considérée par les Clinton et leur clan comme le dernier succès en politique extérieure américaine depuis la fin de la guerre froide.

    Sous l’impulsion de feu Richard Holbrooke (1), père spirituel – si l’on peut l’exprimer ainsi – de Susan Rice ou Samantha Powers, un nouveau protectorat américain a été créé au cœur des Balkans, une des régions historiquement les plus instables du monde occidental.

    Bien sûr, cette aventure n’avait à l’évidence aucun lien avec la démocratie ou l’humanisme, mais par contre, et comme pour toutes les grandes opérations déclenchées par les États-Unis dans le monde depuis 1989, un lien évident avec le besoin de donner aux USA la possibilité :
    - de pouvoir intervenir y compris par la force en n’importe quel point du globe ;
    - de déjouer les plans de n’importe quel pays ou groupe de pays en perturbant ses desseins économiques ou militaires.

     

    Plus concrètement, le plan américain visait à s’assurer un lien fort avec les pays récemment “libérés” de l’est et du sud-est de l’Europe, pour éloigner ces pays de leurs voisins européens.

    Cette dépendance une fois établie, comme ce fut le cas au Kosovo, en Bulgarie, en Pologne (pays qui n’eut pas besoin de beaucoup d’encouragements) et les républiques baltes, il devenait possible aux États-Unis et comme Rumsfeld, on s’en souvient, le laissa échapper en 2003, de jouer la nouvelle Europe contre l’ancienne, et de neutraliser ainsi toutes les opportunités qui auraient pu se présenter au vieux continent pour contrer les ambitions américaines.

    Ce plan a fonctionné comme un sortilège. Comment le savons-nous ? Observez juste comment les pays européens les plus importants comme l’Allemagne ou la France (les appeler “puissances” aujourd’hui mettrait à rude épreuve notre crédibilité) ont jusqu’à tout récemment adopté dans l’affaire ukrainienne une politique étrangère entièrement mise au point à Washington, mais nuisant gravement à leurs propres intérêts économiques et stratégiques.

    Mais les équipiers de ce jeu de stratégie à Washington, ces fils et filles de Brzezinski, Holbrooke et Albright, ont d’autres idées en tête. Et jusqu’à leur rencontre à Minsk avec Poutine, il semble bien que ni Merkel ni Hollande n’aient vraiment compris le rôle d’idiots utiles qu’ils jouaient dans cette partie américaine.

    Mais retournons au Kosovo. Après avoir imposé l’indépendance d’un état définitivement non viable pour obtenir ce qu’ils voulaient, c’est à dire la plus important base militaire américaine construite en dehors d’Amérique depuis la guerre du Vietnam (2), les États-Unis ont, avec leur style inimitable, égoïste, dur et insouciant, laissé le Kosovo et ses habitants macérer dans leur enfer.

    Après avoir suscité la pire sorte de nationalisme de pacotille pour réaliser leurs plans, les Américains les ont abandonnés à leur sort, dans une misère accablante, au milieu de mafias qui ont prospéré grâce aux liquidités générées par la construction de cette base, et à la caisse noire de la CIA. En prime, fleurissent aussi les “industries” de la prostitution et de la drogue qui prolifèrent toujours dans les sociétés pauvres bénéficiant tout à coup d’injections massives de capitaux étrangers et opaques.

    La situation est si dramatique que les gens fuient en masse, bravant les montagnes et la neige, pour tenter d’atteindre ce paradis démocratique notoire qu’est la Serbie.

    Et ce qui n’arrange rien, c’est que nous pourrions énumérer de part le monde nombre d’exemples identiques ou même pires, où un pareil scénario de création destructive s’est joué sous l’impulsion directe des États-Unis. C’est là que nous en sommes. C’est pour faire cela que nous empruntons des milliards aux Chinois. Quand, si cela arrive un jour, le peuple américains commencera-t-il à s’en rendre compte ?

    Thomas S. Harrington

    * 1) Décédé en 2010, assistant du secrétaire d’Etat des USA pour l’Europe et le Canada, Richard Holbrooke est présenté par Wikipédia comme le principal artisan de la paix en Bosnie (!) . Il est aussi l’un des principaux inspirateurs des accords de Dayton signés à Paris en décembre 1995, et qui consacrent la partition de la Bosnie-Herzégovine. Selon l’opinion de Holbrooke, Milošević serait le principal responsable de la destruction des Balkans.

    **2) Construit au sud est du pays mais au centre de la zone américaine en 1999 et sans consulter le gouvernement serbe, Camp Bondsteel, dit aussi « little Guantanamo », occupe 3,865 Km2. Il a servi de lieu de détention et de base pour des vols secrets de la CIA, mais aussi dans diverses opérations militaires, et abrité jusqu’à 7000 hommes de la KFOR. Censé remplacer une partie des bases US européennes en cours de démantèlement, tout particulièrement en Allemagne, il était pourtant également question de son abandon dès 2013.

    http://fr.novopress.info/183554/encore-brillante-reussite-americaine-creation-labandon-du-kosovo/

  • Qui est Moktar Belmoktar ?

    l’Algérien Moktar Belmoktar est le chef du groupe djihadiste Al-Mourabitoune. Ce terroriste a revendiqué l’attentat de Bamako dans un enregistrement audio diffusé par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar.

    Né en 1972 à Ghardaïa en Algérie, il se définit lui -même comme un jihadiste précoce et sa vie ne sera que combat pour l’islam. Il part se former et faire la guerre contre l’armée soviétique à l’âge de 19 ans au Pakistan où il perd un œil.

    le moudjahidine revient dans son pays en 1992 participer à la guerre civile au sein du Groupe islamiste armé (GIA), puis il est un des créateurs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Cette organisation s’expatrie dans différents pays du Sahel en y attaquant les forces de sécurité. En 2007, le GSPC fait allégeance àAl-Qaida et devient le représentant de la nébuleuse islamiste en Afrique du Nord sous l’appellation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
    Mokhtar Belmokhtar, l’homme aux multiples surnoms (le Borgne, Mister Marlboro, l’insaisissable) prend la tête d’un bataillon d’Aqmi composé d’une centaine de membres, dont le rayon d’action s’étend dans le sud désertique de l’Algérie, à la frontière avec le Mali et en Mauritanie.

    Dans ses nouvelles fonctions, il est suspecté d’implication dans l’enlèvement de 32 touristes européens en 2003. C’est lors de cette opération qu’il est surnommé «l’insaisissable» par les services de renseignements algériens.
    Il est également soupçonné d’avoir joué un rôle dans d’autres prises d’otages, notamment dans les négociations en 2008 pour la libération de deux Autrichiens et dans les négociations en 2009 pour la libération de deux Canadiens.
    Belmoktar est également à l’origine de l’enlèvement de deux Français au Niger en janvier 2011 ou encore de l’attentat contre l’ambassade de France en Mauritanie en août 2009.

    L’un des seigneurs de guerre les plus réputés

    Au-delà de son implication dans des enlèvements, il est l’un des plus importants «gangsters djihadistes» du Sahara. Mokhtar Belmokhtar, «l’un des seigneurs de guerre les plus réputés» de la région pour Stephen Ellis, professeur au Centre d’études africaines de Leyde (Pays-Bas). Il s’est en effet imposé dans la fourniture d’armes aux groupes islamistes de la région et dans le trafic de cigarettes, ce qui lui vaut localement le surnom de «Mister Marlboro».
    Comme la plupart des groupes de combat algériens, il mélange criminalité et idéologie. Il est cependant réputé moins religieux que son concurrent à la tête d’une autre katiba d’Aqmi, Abou Zeid.

    Les diverses activités de Mokhtar Belmokhtar lui ont permis de nouer des liens étroits avec les communautés touareg. Surtout avec les combattants qui ont participé au printemps 2012 à l’offensive ayant abouti à la prise du nord du Mali. Pour asseoir sa mainmise dans la région, il aurait notamment pris des Touareg pour épouses. En juin 2012, une chaîne de télévision algérienne a rapporté qu’il avait été tué dans des combats entre islamistes et séparatistes touaregs à Gao dans le nord du Mali. L’un de ses collaborateurs a par la suite démenti sa mort.

    Mokhtar Belmoktar avait annoncé dans une vidéo sa rupture avec Aqmi pour créer son propre groupe armé -la katiba des Moulathamine-«Ceux qui signent de leur sang»- tout en maintenant son allégeance à Al-Qaida. C’était avant la prise d’otages en Algérie, l’attaque contre Areva en 2013 et ce nouvel attentat sanglant perpétré à Bamako.

    http://fr.novopress.info/

  • Le Monde déroule le tapis rouge au secrétaire général de l’Otan

    (source : ojim.fr) – Toujours enclin à l’anti-Poutinisme primaire, l’occasion de la visite du secrétaire général de l’Otan à Paris était une aubaine à ne pas manquer pour Le Monde.

    Le Norvégien Jens Stoltenberg s’est ainsi vu offrir un entretien des plus complaisants dans les colonnes du quotidien du soir. À cette occasion, la journaliste Nathalie Guibert, « qui est passée d’”experte” en faits divers à “experte” en questions de Défense depuis qu’elle a passé un mois à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque en mission »comme le note le site d’E&R, n’a, c’est le cas de le dire, utilisé que le dos de la cuillère dans le choix de ses questions à propos du conflit ukrainien.

    « Combien y a-t-il de soldats russes aujourd’hui en Ukraine ? », « Avez-vous noté des mouvements russes autour de Marioupol ? », « Que faire ? », « L’Alliance doit se préparer à l’escalade ? », « La France doit-elle faire plus et fournir une aide militaire directe ? »… les exemples sont légion. En somme, un entretien atlanto-atlantiste qui ne se soucie guère de neutralité et adopte une posture sournoise de solidarité occidentale.

    À ce stade, d’ailleurs, peut-on encore parler d’entretien, ne s’agit-il pas plutôt d’une tribune libre dissimulée ? Au regard de la teneur des questions, plus destinées à laisser à l’interlocuteur toute la liberté de dérouler son discours que de soulever d’éventuels contradictions, il est permis de s’interroger… Pourtant, il aurait été avisé, par exemple, de l’interroger sur le soutien, tout aussi visible et critiquable en matière d’ingérence, de l’Otan à Kiev, ou sur les véritables instigateurs du chaos de la « révolution » de Maïdan.

    En attendant, le conflit ukrainien suit son cours, avec toute sa complexité, et ne doit en aucun cas être résumé, comme Le Monde vient de l’illustrer, à cet angle biaisé qui voudrait que l’on s’interroge uniquement sur ce que doit faire « l’Occident » face à la nouvelle menace rouge.

    Télécharger l’infographie de l’Ojim consacrée au groupe Le Monde

    http://fr.novopress.info/183486/entretien-exclusif-charles-robin-mai-68-permis-mutation-du-liberalisme-en-liberalisme-libertaire-22/#more-183486

  • L’armée irakienne tente d’encercler l’EI à Tikrit

    Selon le Réseau Voltaire les 30 000 hommes engagés dans la bataille de Tikrit seraient conduit par les Gardiens de la révolution iraniens en étroite coopération avec les américains.

  • Les voilà, Madame Taubira, les vrais « déchets de la pensée humaine » !

    Après la mise à sac du musée de Mossoul, la semaine passée, les barbares de l’État islamique ont rasé au bulldozer les vestiges de la vieille cité de Nimrud, dans le nord de l’Irak.

    Après la mise à sac du musée de Mossoul, la semaine passée, les barbares de l’État islamique ont rasé au bulldozer les vestiges de la vieille cité de Nimrud, dans le nord de l’Irak. Un joyau archéologique fondé 13 siècles avant notre ère, sur la rive ouest du Tigre. Un trésor de l’Histoire et de l’Humanité.

    Madame Taubira, dans une véritable crise d’hystérie, a lâché contre un malheureux élu de la République des qualificatifs aussi haineux qu’outranciers. Alors aujourd’hui on lui demande : si ce malheureux Darmanin a provoqué chez vous une telle montée de fiel, qu’avez-vous à dire de ces djihadistes qui ont détruit au bulldozer l’antique cité assyrienne ? Des gens assurément « incultes », « moralement, culturellement, politiquement indigents », de véritables « déchets de la pensée humaine », ceux-là ! Mais peut-être pensez-vous qu’il faut « les comprendre » ?

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  • Les deux chiffres du jour

    • Le gouvernement tchadien révèle qu'environ « 40% des armes saisies par les forces armées du Tchad aux combattants de Boko Haram sont de fabrication française »
    • D'après une étude de la Brookings Institution, le français est la troisième langue la plus utilisée par les sympathisants de l'Etat islamique sur Twitter

    Louise Tudy

  • L'américanité ou l'Europe...

    Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Diego Fusaro, cueilli sur le site du Cercle Aristoteet consacré à la domination qu'exerce les États-Unis sur l'Europe. Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Milan et déjà auteur d'une dizaine d'essais, Diego Fusaro est considéré comme le principal disciple de Costanzo Preve, mort en 2013.

    L'américanité ou l'Europe

    Après la disparition des systèmes socialistes sous les décombres du Mur de Berlin (9 novembre 1989), et l’élimination subséquente de toute alternative politique digne de ce nom, l’ancien dilemme de Novalis« L’Europe ou la chrétienté »(de l’ouvrage du même titre) s’est  reconfiguré sous les traits d’une alternative perverse et macabre : celle de «l’américanité ou l’Europe ».

    La puissance sortie victorieuse de la Guerre froide a depuis lors renforcé ce processus délétère d’américanisation intégrale du « Vieux Continent », déjà entamé à partir de 1945. Cela s’est manifesté notamment dans la culture, non seulement celle de masse, avec l’américanisation de la musique populaire, mais aussi la culture scolaire, qui a subi toute une restructuration capitalistique de son logiciel, et qui s’est dès lors vu de plus en plus façonner sur le modèle entrepreneurial, selon la logique « dettes/crédits », faisant ainsi des professeurs desmanagers,et des étudiants des apprentis-consommateurs. Cela s’est également manifesté dans les politiques sociales, au travers de la démolition du système européen d’assistanat.

    De fait, dans l’histoire récente de l’Europe, de la chute du Mur jusqu’à l’implosion de l’Union soviétique (peut-être la plus grande tragicomédie géopolitique du XXe siècle), plusieurs événements successifs sont venus alimenter un plus vaste processus de substitution paradigmatique du modèle américain, fondé sur un capitalisme dépourvu de toute base éthique, au modèle européen, qui s’était lui constitué en haute lutte comme équilibre entre le capitalisme, leWelfarestateet de solides fondations axiologiques. Aujourd’hui, on voit l’Europe devenir de plus en plus un protectorat américain, les États européens étant aux États-Unis ce qu’étaient les satellites du pacte de Varsovie vis-à-vis de l’URSS et de sa ligne de conduite marxiste.

    Dernière manifestation en date de ce scénario scandaleux, la stupeur déclenchée il y a quelques temps lors des révélations sur les pratiques obscènes d’espionnage des États-Unis à l’égard de leurs prétendus « alliés » (dans les faits leurs subordonnés).  Mais en réalité, pourquoi tant de stupeur ? Est-ce une nouveauté que cette absence de relationinter pares  entre les États européens et les États-Unis ? Qu’y a-t-il d’exceptionnel à cela ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Empire du Bien traitât l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne comme des États libres et égaux à lui ?

    La « Quatrième Guerre mondiale »[1] (selon le concept de Costanzo Preve, sur la séquence historique qui s’étend de 1991 à nos jours) a vu la puissance américaine systématiquement entrer en lutte contre les forces qui résistaient à sa domination ; et, aussi bien avec l’Irak en 1991 qu’avec la Libye en 2011, l’on a vu à chaque fois ses soi-disant « alliés » se retrouver acculés à servir leur maître en prenant activement part à ses agressions impérialistes. L’on songe ici à ce que Carl Schmitt écrivait déjà en son temps dansLa notion de politique(1927) :« Si, sous forme de sentence ou de quelque autre manière, un peuple se laisse prescrire par un étranger l’hostis (l’ennemi) qui doit être le sien, contre lequel il lui est permis ou interdit de combattre, c’est qu’alors il n’est plus un peuple politiquement libre, mais un peuple satellisé ou subordonné à un autre système politique ».Ces mots sont à l’image de l’Europe actuelle.

    Il apparaît chaque jour plus évident que cet État sorti vainqueur de la Guerre froide, qui œuvre aujourd’hui à la stigmatisation de toute contre-puissance se refusant à subir sa domination et sa vision du monde (elle se voit alors immédiatement condamnée commerogue State, « État voyou »), repose sur une culture impérialiste foncièrement incompatible avec la perspective d’un véritable rapport à l’Autre : qu’elle le présente sous les traits du « terrorisme » ou de la « dictature », ou qu’elle le range avec mépris dans le champ du« Rest of the world »,dans tous les cas, elle se refusea priorià lui accorder la moindre légitimité. Cette règle n’épargne pas les États Européens : dans l’horizon de l’idéologie impériale américaine, ces derniers ont le droit d’exister tout au plus comme protectorat de la Mère-Patrie.

    A cette caractéristique, que l’on retrouve dans presque toutes les formes d’impérialisme de l’Histoire, doit être rajoutée une autre : le facteur explicatif majeur que constitue en soi la prégnance aux États-Unis du protestantisme puritain d’origine vétérotestamentaire. Telle est l’idéologie qui alimente la « monarchie universelle » [2] américaine : sous sa caution, les Américains tendent naturellement à se concevoir comme le « Peuple élu », si ce n’est même comme la seule nation digne de ce nom, entraînant par là des conséquences désastreuses sur la vie internationale.

    « America stands as the world’s indispensable nation », pouvait-on entendre dans le discours de Bill Clinton du 20 janvier 1997. Si l’Amérique est la seule nation indispensable au monde, alors toutes les autres ne sont plus bonnes à exister que comme ses colonies, au mieux ses subordonnées.

    Porte-drapeau d’une « Special mission »qui lui aurait été assignée par Dieu, « l’Empire du Bien » étiquette immédiatement comme « terroristes » toutes les formes de résistance que peuvent lui opposer les peuples opprimés ou les États (de l’Iran à Cuba, en passant par la Corée du Nord jusqu’au Venezuela),  qui, malgré des contradictions internes parfois très lourdes, ne se plient pas au diktat de la mondialisation capitaliste. Par leur positionnement géostratégique courageux, ces derniers rappellent ainsi aux Européens que résister est encore possible (pour prendre à-rebours le titre du peu glorieuxbest-sellerde Walter Sitti :Résister ne sert à rien).

    Dans une opposition revendiquée aux chantres duPolitiquement correctet à nos éternels « repentis », toujours prompts à discréditer comme pure nostalgie la récupération des catégories de pensée à même de déceler les contradictions de notre temps, la revivification de la critique de l’impérialisme est aujourd’hui d’une importance vitale. Face aux stratégies manipulatoires de la propagande officielle, capable de déclarer à son gré telle ou telle perspective critique comme complètement dépassée, l’impérialisme est aujourd’hui plus vivant que jamais – et que, par son pouvoir d’adaptation, il se soit métamorphosé sous un nouveau visage, compatible avec l’idéologie mondialiste, n’y change rien – ; face à lui, la tendance à le disqualifier comme une catégorie politique désuète  révèle une volonté mal cachée d’anesthésier toute critique en faisant passer pour mort l’objet pourtant bien vivant sur lequel elle est censée s’exercer.

    Comme Voltaire en son temps, nous n’aurons de cesse de le répéter : il ne pourra y avoir de démocratie en Europe tant que son territoire sera sous l’emprise de bases militaires états-uniennes. Il ne pourra y avoir d’Europe sans souveraineté géopolitique. Il ne pourra y avoir d’Europe démocratique d’États libres et égaux tant que le « Vieux Continent » continuera d’exister comme simple protectorat d’une monarchie universelle, ou simple pion de l’Eurocratie en place. S’étonner qu’une telle affaire d’espionnage ait pu avoir lieu est un privilège de vierges effarouchées. Il faut, au contraire, s’appliquer à éliminer à la racine les conditions qui rendent possibles des scandales comme celui-ci.

    Diego Fusaro (Cercle Aristote, 26 février 2015)

    Notes :

    Texte original en italien :Diego Fusaro, « Americanità o Europa », Lo Spiffero, Pubblicato Lunedì 08 Luglio 2013.

    [1] Constanzo Preve,La Quatrième Guerre mondiale,éd. Astrée, 2008, trad. 2013. Disponible sur :http://www.editions-astree.fr/BC/Bon_de_commande_Preve.pdf

    [http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/03/03/l-americanite-ou-l-europe-5570647.html2] On se réfère ici à l’« Universal monarchie » mentionnée par Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795)

  • 100 médias russes interdits en Ukraine, Moscou dénonce une guerre de l’information

    Les retraits d'accréditation de100 médias russes par Kiev ont été qualifiés de «discrimination ouverte» en Russie. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, cela met en doute l'intérêt de l'Ukraine à mettre un terme pacifique à la crise.

    Une recommandation du Service de Sécurité d'Ukraine (SBU) publiée hier vise à priver 100 médias russe de leur accréditation à exercer leur activité dans le pays. Cette liste comprend TASSRossiya Segodnya et toutes les chaînes russes sauf Dozhd (chaîne connue pour son soutien à l'opposition en ) selon la porte-parole du service Elena Gouitlianskaïa. Les médias seront non-accrédités jusqu’à la fin du conflit ukrainien.

    «La décision tout à fait discriminatoire du parlement ukrainien de priver les médias russes d’accréditation gouvernementale s’inscrit dans la continuité d’une politique visant à débarrasser l’espace médiatique ukrainien de tout point de vue alternatif», a signalé le ministère russe des Affaires étrangères dans une déclaration la veille.

    Le ministère a ajouté qu’une telle décision intervient «en porte-à-faux avec les résolutions du sommet au format Normandie» et met en doute «l’intérêt de Kiev à la résolution pacifique du conflit».

    En savoir plus : les participants au sommet de Minsk ont réitéré leur soutien à l’accord du 12 février

    Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a informé samedi que le Kremlin touchera un mot à Kiev à ce sujet, soulignant «l’inadmissibilité de telles mesures». Il a aussi dit à TASS que Moscou ne répondra pas aux actions de Kiev en compromettant l'accès des médias ukrainiens à l'auditoire russe car «la Russie est un pays où l’activité des médias est régulée par la loi et où les journalistes russes et étrangers ont les mêmes droits d'obtenir des informations».

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  • Eric Zemmour dénonce l’attitude intenable de la France à l’égard de la Syrie. Bachar ou l’Etat Islamique, il faut choisir…

  • TVL : Mère Agnès-Mariam de la Croix: "en Syrie, Hollande est schizophrénique"