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géopolitique - Page 745

  • Ukraine : les Américains s'inquiètent des capacités militaires des rebelles

    La Maison Blanche a exprimé son inquiétude à propos de l'accès des rebelles prorusses en Ukraine à des armes sophistiquées, après la mort jeudi 29 mai de 12 soldats ukrainiens dans un hélicoptère abattu par les insurgés.
    Le porte-parole de l'administration Obama a déclaré dans la journée :
    « Nous nous inquiétons des violences qui se poursuivent dans l'est de l'Ukraine, dont des informations sur le fait que des séparatistes ont abattu un hélicoptère militaire ukrainien. (...) Nous sommes préoccupés de voir que cela signifie que les séparatistes continuent à avoir accès à des armes sophistiquées et à une assistance de l'extérieur. »

    Le Mi-8 ukrainien abattu a été visé par un lance-missiles sol-air portatif russe près du bastion prorusse de Sloviansk, avait affirmé plus tôt le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov. Si les Etats-Unis et l'Ukraine sous-entendent que la Russie fournit du matériel militaire aux rebelles, Moscou a plusieurs fois démenti de telles informations.
    Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a par ailleurs indiqué jeudi avoir pris connaissance du fait que « les troupes [russes] qui étaient à la frontière reculent vers Moscou, pas vers Kiev ». Il a toutefois déclaré à la télévision publique américaine avoir des preuves que « le personnel de Tchétchénie entraîné en Russie franchit la frontière [entre la Russie et l'Ukraine] pour attiser les choses, pour engager le combat ».
    Plusieurs médias ukrainiens ont affirmé dans la semaine que des soldats tchétchènes étaient présents à Donetsk, bastion des insurgés prorusses. Mercredi, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, a démenti avoir envoyé des militaires combattre aux côtés des rebelles dans l'est de l'Ukraine, sans exclure toutefois que des Tchétchènes aient pu s'y rendre de leur propre gré.

    Le Monde :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupEuFVlEAlfpAPoVb.shtml

  • Comment la CIA déstabilise les entreprises françaises

    Côté pile, Alcatel. Depuis trois semaines, le dossier est classé confidentiel défense . Les services secrets français ont acquis la conviction qu'une tentative de déstabilisation du géant des télécoms a été orchestrée depuis les Etats-Unis par un grand rival. 
    Côté face, Schneider. Selon les milieux du contre-espionnage, les démêlés de Didier Pineau-Valencienne, le patron du groupe, avec la justice belge auraient été attisés par un souffleur d'outre-Atlantique. En ligne de mire : le cabinet d'investigation Kroll. Derrière ce superprivé, habitué à ne pas laisser de preuves sur son passage, les Français ont vu la patte de l'ennemi héréditaire de Schneider. Une fois encore, c'est un géant américain. 
    Troublant... Dans les deux cas, deux affaires retentissantes, deux leaders mondiaux, férocement combattus sur leurs marchés. Et le même soupçon à l'égard d'une même puissance étrangère. 
    L'Amérique a beau crier à la paranoïa, les autorités françaises n'en démordent pas. Sur le terrain économique, le grand allié n'a plus de scrupule. Que ce soit les petites phrases de Bill Clinton prononcées à Seattle dans la cour de Boeing, accusant Airbus de voler des emplois , celles de Ron Brown, le secrétaire d'Etat au Commerce, insistant sur les liens désormais inextricables qui doivent exister entre la sécurité nationale et la sécurité économique , ou encore celles de James Woosley, l'ancien chef de la CIA, racontant aux géants de l'automobile à Detroit comment la mobilisation des forces de la nation avait permis d'engranger 20 milliards de dollars à l'exportation... Les vibrants appels au patriotisme économique ne laissent aucun doute. La machine de guerre américaine est en marche. 
    Et tous les coups sont permis. Surtout ceux capables de briser les reins des derniers porte-drapeaux industriels de l'Europe. Fini les barbouzes à la grand-papa ! Terminé les cravates des visiteurs trempées dans les solutions chimiques des laboratoires ou les semelles de crêpe destinées à recueillir les copeaux de métal le long d'une ligne de production ! L'espionnage a changé d'âge et gagné en perversité. Place à la déstabilisation ! Que pèse désormais un vol de brevets face au préjudice inestimable que fait supporter à son entreprise l'image souillée d'un grand patron ? Dans cette nouvelle partie d'échecs, la France est devenue une cible de choix. Pour une raison simple : ses intérêts vitaux recoupent en tous points ceux du grand protecteur : la défense, l'aéronautique, le secteur spatial, l'agriculture, les télécommunications... Aucun autre pays d'Europe n'offre aux Américains une telle concurrence frontale dans des métiers aussi stratégiques , tranche François David, président de la Coface et ancien directeur général des affaires internationales d'Aérospatiale. Conscient du problème, le Centre français du commerce extérieur (CFCE) tente de bâtir une grande centrale d'intelligence économique à destination des entreprises (nom de code R3I). Il est grand temps. 

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  • 20 MAI 2014: Le jour où les USA ont perdu la maîtrise du monde...

    Michel Lhomme 

    Ex: http://metamag.fr

    La Chine et la Russie ont conclu à Shanghai un méga-contrat d'approvisionnement gazier, fruit d'une décennie de négociations. La Russie fournira en gaz la deuxième économie mondiale à partir de 2018, et le volume livré à la Chine gonflera progressivement « pour atteindre à terme 38 milliards de mètres cube par an », a indiqué le groupe pétrolier public chinois CNPC dans son communiqué. Le prix total du contrat conclu pour 30 ans se chiffre à 400 milliards de dollars. Le gaz russe sera acheminé vers la Chine par une ramification orientale du gazoduc Iakoutie-Khabarovsk-Vladivostok baptisé Power of Siberia. Les livraisons doivent débuter en 2018. Prévus au départ à 38 milliards de mètres cubes par an, les volumes de gaz fournis à la Chine pourraient atteindre 60 milliards de mètres cubes. Le contenu en détail de l'accord reste secret. La signature de ce méga-contrat intervient, alors que les relations entre la Russie et les pays occidentaux connaissent une période de vives tensions sur fond de crise ukrainienne et syrienne.

    Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping avaient tous deux assisté à la signature. Ils pouvaient ne pas le faire. Cette signature est donc un signe international adressé aux USA, à l'Otan et à l’Europe. Vladimir Poutine a ensuite participé à Shanghai à la quatrième édition de la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie ( Cica ), un nouveau forum de sécurité régionale. 

    Après cette conférence, des exercices militaires conjoints russo-chinois ont été décidés et programmés pour 2015. Pourquoi ? Pour obliger l’Amérique à « jouer selon les règles des pays civilisés », a estimé mardi Igor Korottchenko, directeur du Centre d’analyse du commerce mondial des armes ( TSAMTO ). « Compte tenu de l’actuelle situation géopolitique dans le monde, la Russie et la Chine deviennent des partenaires stratégiques, et leur coopération ne sera plus uniquement économique, mais aussi militaire. Aussi, la tenue d’exercices militaires conjoints constitue un facteur extrêmement important attestant la similitude de nos approches des problèmes militaires et politiques », a déclaré l’expert militaire à RIA Novosti.

    Ainsi, la participation de la Chine à ces exercices montre une fois de plus que Moscou et Pékin ont des objectifs communs et partagent les mêmes positions sur les événements en cours dans le monde. Il est, en effet, devenu nécessaire d’empêcher les Etats-Unis de décider seuls des destinées du monde, ont estimé ensemble la Russie et la Chine. Selon les deux puissances asiatiques, les Etats-Unis sont devenus une puissance dangereuse et en organisant des exercices conjoints, Moscou et Pékin montrent aux Etats-Unis qu’ils sont des pays capables de dresser une barrière sur la voie de l’expansion américaine. D’après le général Evgueni Boujinski, ex-responsable de la direction des accords internationaux auprès du ministère russe de la Défense, les exercices russo-chinois seront très vraisemblablement des exercices terrestres. Ces dernières années, la coopération militaire entre la Russie et la Chine est en plein essor. En 20 ans, Moscou a livré à Pékin un large éventail d’armements et de matériels de combat, dont des chasseurs Su-27, et des armes de défense antiaérienne, dont des missiles sol-air S-300, Bouk et Tor. La partie chinoise compte élargir la nomenclature des armements achetés à la Russie, notamment commander des systèmes S-400 et des avions Il-76 et Il-78.

    Par ailleurs, l'accord énergétique russo-chinois qui vient d'être finalisé à Shangaï entérine la fin de la dollarisation. Pour la première fois depuis 40 ans, c'est-à-dire depuis Kissinger, un pays ne devra pas d’abord aller acheter du dollar sur les marchés pour acheter son énergie. Le dollar en effet se meurt doucement. Pour l'instant, il arrose l'Amérique mais ce n'est plus qu'une monnaie de papier de singe, fabriquée de toutes pièces par la FED. Tous les grands de la planète le savent. Certes, l'Amérique dispose de la haute technologie militaire. Elle croit être définitivement sauvée par ses drones ou ses avions furtifs, son B2 mais il faut aussi payer les heures de vol. L'Amérique est en réalité à genoux. Ses anciens combattants d'Irak ou d'Afghanistan croupissent dans les hôpitaux psychiatriques ou se suicident. Ses soldats souvent drogués, sauf peut-être ses mercenaires privés, n'ont même plus l'éthique du combat, la moralité virile de l'honneur pour se battre. L'Amérique est psychologiquement épuisée : ses vieillards travaillent maintenant dans les MacDo ! Détroit est en ruine, les villas de l'American Way of Life sont à vendre ou en saisie. Les prisons sont pleines, les homeless végètent dans les rues, même plus secourus par l'Armée du Salut. Neuf millions de ménages américains ont perdu leur foyer après la crise des subprimes. La population carcérale américaine a augmenté de 600 %, j'écris bien 600 %, ces quarante dernières années. L'Europe a choisi le destin américain. Elle a choisi le camp des perdants.

    Y aura-t-il une réaction américaine à Shanghai : pour la première fois depuis des années, un avion Us provenant du Nigeria s'est posé le 18 mai sur l'aéroport de Téhéran. Que transportait-il  ? De l'uranium ? Que préparent donc les Américains en riposte du coté de l'Iran ? Avec quelles complicités ?... 

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/26/20-mai-2014-le-jour-ou-les-usa-ont-perdu-la-maitrise-du-monde.html

  • South stream : le gazoduc pourrait contourner l’UE (Poutine)

    La Russie pourrait faire passer le gazoduc South Stream par des pays non membres de l'UE, si cette dernière continue de dresser les obstacles à la réalisation du projet, a déclaré samedi à Saint-Pétersbourg le président russe Vladimir Poutine.

    "Si nous avons toujours des problèmes concernant South Stream - et Bruxelles dresse des obstacles à la réalisation de ce projet - nous étudierons d'autres variantes et poserons le gazoduc dans les pays qui ne font pas partie de l'Union européenne. L'UE fera alors face à un autre pays transitaire. Je ne comprends pas pourquoi Bruxelles le fait. Mais nous souhaitons réaliser les projets South Stream et Nord Stream", a indiqué M.Poutine lors d'une rencontre avec les dirigeants d'agences d'information internationales.

    La Russie construit les gazoducs sous-marins Nord Stream et South Stream pour diversifier les livraisons de gaz en Europe et réduire sa dépendance vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Ces derniers temps, l'avenir du transit de gaz russe par l'Ukraine paraît moins prévisible en raison de l'instabilité politique en Ukraine et l'intention du russe Gazprom d'appliquer le système de prépaiement à Kiev, dont la dette gazière s'élève déjà à 3,5 milliards de dollars.

    Les autorités européennes ne permettent pas à Gazprom d'utiliser à 100% le gazoduc Opal reliant le gazoduc sous-marin Nord Stream au réseau gazier européen. La Russie et l'Allemagne œuvrent depuis trois ans pour qu'Opal soit mis à l'abri des exigences du Troisième paquet énergie européen qui permet à Gazprom d'utiliser seulement 50% du gazoduc. "C'est absurde. Nous avons investi des milliards de dollars, nous avons acheminé du gaz jusqu'au territoire allemand, mais nous ne pouvons transporter que 50% sur son territoire. Mais nous essayerons toujours de nous mettre d'accord avec nos partenaires", a conclu M.Poutine.

    http://fr.ria.ru/business/20140524/201315028.html

  • Défense : la faute de François Hollande

    La valse-hésitation du Président de la République sur le budget des armées aggrave le mécontentement et la désorientation du monde militaire, qui fait bloc

    "Le ministre Le Drian s’est battu, au sens civil du terme, au sens politique du terme, pour que le budget de la Défense puisse être préservé.

    Il a obtenu satisfaction, non pas parce que c’était lui, non pas simplement parce que c’était moi, mais parce que la représentation nationale l’a voulu ainsi et parce que c’était une nécessité." Voilà ce que François Hollande déclarait, le 8 janvier sur la base aérienne de Creil, lors de ses voeux aux armées. Quatre mois plus tard, ce même président de la République laisse délibéremment se développer une crise très grave au sommet de l’Etat, avec menace de démission des quatre chefs d’état-majors, sur ce même sujet.

    Certes, Manuel Valls s’est voulu rassurant, ce vendredi, en affirmant que " la loi de programmation militaire sera totalement préservée". Mais le doute s’est installé et la confiance est sérieusement ébréchée : les paroles d’un Premier ministre le 23 mai valent-elles plus que celles d’un Président le 8 janvier ? D’autant qu’on doit s’interroger sur le sens des déclarations du Premier ministre. Entend-il prendre la main sur ce dossier régalien contre les hésitations de l’Elysée ? Ce n’est pas exclu. En effet, vendredi en fin de matinée , soit six heures avant la sortie de Manuel Valls, l’Elysée faisait savoir que les arbitrages seraient rendus "dans les prochaines semaines". La veille, une source bien informée assurait d’ailleurs à l’Opinion que les arbitrages n’étaient pas rendus et, regrettant une "communication indisciplinée", précisait que le chef de l’Etat "ne réagirait pas sous la pression". [...]

    La suite sur Secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Defense-la-faute-de-Francois

  • Les Cosaques se battront pour l’indépendance du Sud-Est de l’Ukraine

    C’est à Kramatorsk et à Slaviansk, où sont déployées les principales forces des milices cosaques, que l’on peut rencontrer l’une des figures cosaques les plus emblématiques : celle du commandant Babaï. Cosaque orthodoxe, il a su séduire les journalistes russes grâce à son aspect singulier. A sa ceinture pendent un pistolet et un couteau nu. Le commandant Babaï veut construire sur le territoire de l’Ukraine un Hetmanat cosaque placé sous la suzeraineté d’un Tsar orthodoxe. Il se vexe lorsqu’on le compare aux nationalistes ukrainiens, lui qui se dit guerrier orthodoxe. Babaï affirme que l’Ukraine est un Etat artificiel et que les Ukrainiens n’existent pas en tant que nation.

    Par Vladimir Dergatchev, Gazeta.ru

    Le commandant Babaï (à droite) se vexe lorsqu’on le compare aux nationalistes ukrainiens. Crédit : Anton Krouglov/RIA Novosti

    Gazeta.ru : Vous vous définissez comme un guerrier orthodoxe, n’est-ce pas ?

    C’est exact. Les Cosaques sont des guerriers orthodoxes.

    Qu’est-ce que vous attendez ? Comment les événements vont-ils évoluer selon vous ? La Russie fournira-t-elle une aide ou bien l’Ukraine va-t-elle commencer une guerre à grande échelle et vous envoyer les chars ?

    Non, les Ukrainiens ne choisiront pas cette voie. Les mercenaires, oui. Ces gens que l’on paie pour ça. On y trouve des bandits, des mercenaires de différentes régions et du monde entier.

    Irez-vous au combat si les autorités de Kiev lancent une guerre à l’échelle nationale ? Jusqu’où la Russie vous soutiendra-t-elle ? 

    Vous savez, officiellement, la Russie ne nous aide pas. En fait, ce sont les gens qui nous aident. Des gens de toutes les régions du pays nous viennent en aide. Ce pays, que l’on appelle Ukraine ou « extrémité de la Russie », et donc Russie en soi.

    Quoi qu’il en soit, ces gens ont tous vécu 23 ans en Ukraine. Cela ne vous attriste pas de la voir éclater en morceaux ?  D’abord la Crimée, puis la « Nouvelle Russie » (en russe, « Novorossia », désigne les territoires du Nord de la mer Noire)

    Vous savez pourquoi je ne m’en offusque pas? Parce que le plan Dulles, comme on l’appelle, est en action. Vous comprenez, actuellement, des peuples frères sont montés l’un l’autre. Nous devons aujourd’hui tuer des chrétiens orthodoxes comme nous. Nous ne le souhaitons pas, mais de leur côté, on les y oblige. Nous avons réussi à capturer un homme du « Secteur droit »(le groupe d’extrême-droite nationaliste, ndlr). Il était dans l’une des unités de « Secteur droit ». Il a été contacté par l’un d’entre eux qui lui a dit : soit tu viens avec nous, soit tu n’existes plus, et ta famille, tes proches, tes amis disparaîtront avec toi. Que pouvait-il faire ? Bien sûr qu’il les a suivis, à ses risques et périls…

    Vous pensez que l’armée ukrainienne se bat actuellement sous la menace de sescamarades, le pistolet sur la tempe ?

    Oui. Les simples soldats qui ont été appelés ne souhaitent pas se battre contre leur propre peuple qu’ils ont jurés de protéger. Mais la garde nationale, en revanche, n’a prêté aucun serment sur la défense du peuple ukrainien. Ils tuent sur commande et pour l’argent.

    Pensez-vous que la Russie va envoyer ses troupes ?

    A sa place, je le ferais.

    Y aura-t-il des élections présidentielles le 25 mai prochain ?

    Je ne pense pas. Si c’est le cas, elles ne seront pas légitimes, car il y a un encore un président vivant, actuellement hors de l’Ukraine. Je pense que ces élections ne sont pas légitimes. Et personne ne reconnaît leur légitimité. Par exemple, la Russie ne la reconnaît pas. Quant à l’avis des autres pays, des Etats occidentaux, il ne nous intéresse pas. Que l’Occident lave son linge sale en famille. Et nous, nous règlerons nos différents entre peuples orthodoxes.

    Comment voyez-vous l’avenir des « Républiques populaires » de Donetsk et Lougansk ? 

    Comment ? Radieux.

    Autonome ou faisant partie de la Russie?

    Au sein de la Russie, je pense.

    Donc, ce serait une sorte de renaissance de l’Empire russe…

    Oui. Et puis j’aimerais ressusciter l’Hetmanat cosaque. Pour qu’il n’y ait plus aucun pouvoir étatique. Un pouvoir central, sous la direction d’un ataman (chef cosaque, ndlr).

    Le gouvernement ukrainien considère qu’ici, il n’y a que des terroristes et des séparatistes, et que la moitié au moins sont soit Russes, soit du GRU (Service de renseignements de l’Etat-major des forces armées, ndlr). Quelle est la part de vérité ?

    Comme dit le proverbe, la peur a de grands yeux. Ils pensent que nous sommes du GRU, des forces d’intervention spéciales. Oui, nous sommes un détachement de forces spéciales, le détachement des cosaques à désignation spéciale, les « Cents loups ». Maintenant, les Cosaques des « Cents loups » vont nous rejoindre et je pense que nous allons rapidement éclaircir la situation.

    Les Ukrainiens disent qu’il y a beaucoup de Tchétchènes, que les hommes de Kadyrov sont à vos côtés pour combattre…

    Je ne sais pas. Pour l’instant, à Kramatosk et à Slaviansk, il n’y a pas une seule unité tchétchène. Nous n’avons pas besoin des Tchétchènes ici. Nous mêmes, peuples orthodoxes, savons résoudre nos problèmes entre nous.

    Quel message souhaiteriez-vous adresser à l’armée ukrainienne ? 

    Chère Garde nationale, « Secteur droit », junte et tous les autres, mercenaires ou non, voici ma requête : renoncez et rentrez chez vous. Posez vos armes à la maison, prenez vos bêches et allez travailler vos terres. Parce que vous pensez que vous gagnerez ici de l’argent, mais en allant à la mort, comment le dépenserez-vous ? Plutôt difficile. Et qui dépensera ? Vos familles ne recevront sans doute jamais rien. C’est la première chose.

    Ensuite, parce que vous êtes venus ici et que vous avez commencé à tuer des gens, des civils, je pense qu’après cela, vos propres familles souffriront. Alors renoncez, déposez les armes et ne venez plus fourrer votre nez dans cette politique crasseuse. Voilà tout.

    fr.rbth.com

  • Ces milices qui se battent aux côtés de Bachar Al-Assad

    Matthieu Cimino est Historien et politologue, spécialiste des relations entre Israël, le Liban et la Syrie. Docteur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI, Paris) et enseignant au collège universitaire de Sciences Po (campus de Paris et Menton).

    Depuis trois ans, la dimension régionale — voire globale — du conflit syrien n’a fait que s’affirmer. Alors que les ramifications internationales de l’opposition, notamment à travers l’arrivée de djihadistes européens et les financements venus du Golfe, sont fréquemment relevées, le rôle joué par les combattants étrangers soutenant le régime de Bachar Al-Assad apparaît moins documenté. Il n’en est pas moins fondamental.

    L’image est frappante : le 16 avril 2014, le site Live Leak (proche du régime syrien, mais où s’affrontent loyalistes et opposants à grands renforts de publications) publie la vidéo d’un homme présenté comme un combattant du Hezbollah sonnant les cloches d’une église de Maaloula (1). Ce petit bourg chrétien, perché sur les montagnes de Qalamoun, était depuis plusieurs mois tenu par des groupes djihadistes, et notamment par le front Al-Nosra. Au-delà de l’aspect symbolique (2), ce document rappelle que, depuis deux ans, l’effort de guerre du pouvoir syrien est appuyé massivement par des combattants étrangers, ces « autres djihadistes », dont l’importance est parfois mésestimée.

    LE RÉGIME RAPIDEMENT DÉPASSÉ

    Le phénomène implique un bref retour en arrière, au début de l’année 2012. Dans le contexte d’une militarisation progressive de la révolution (3), de l’émergence de groupes djihadistes et de l’arrivée de plus en plus conséquente de combattants du « djihad global », le régime syrien fait lui-même massivement appel à des soutiens étrangers. Quelques dizaines ou centaines de conseillers russes et iraniens sont envoyés sur place tandis que des éléments du Hezbollah, notamment des snipers (4), sont positionnés dans certains endroits stratégiques, notamment à Damas. Certains d’entre eux assistent les soldats syriens dans leurs opérations de ratissage.

    Cependant, le régime syrien a été assez rapidement dépassé par le mouvement révolutionnaire et a réévalué sa stratégie. Si l’essentiel de l’appareil répressif était alors assuré par les services de renseignements (dont les célèbres Jawîyah, issus de l’armée de l’air), le pouvoir a néanmoins dû s’appuyer sur des forces armées conventionnelles afin de reprendre les villes ou les quartiers tenus par l’opposition. Or, les troupes syriennes, mal formées et mal équipées, se sont progressivement effondrées, dévastées par les défections (jusqu’à 100 % dans certaines unités), les morts et les blessés (5). Quelques éléments loyalistes subsistaient mais, inexpérimentés et de plus en plus limités à la communauté alaouite, ils n’étaient pas en mesure de combattre une guérilla : à l’exception de la guerre du Liban, ils n’avaient pas tiré un coup de feu depuis trente ans. Les forces armées syriennes (FAS) apparaissaient alors comme une armée de conscrits, structurée pour occuper le Liban et en position défensive face à Israël, ennemi qu’elle n’osait jamais attaquer.

    Pour pallier cette faiblesse considérable, Téhéran, et de façon plus marginale Moscou, ont décidé d’envoyer des troupes en renfort. La Russie a ainsi dépêché des navires de guerre pour assurer la contrôle de la façade méditerranéenne. Une « mission de conseil » iranienne (composée de plusieurs centaines de membres des services de renseignement, des forces terrestres et de la brigade Al-Qods des pasdarans) a été déployée en mai 2011 afin de coordonner l’arrivée des forces étrangères. Par ailleurs, l’une des tâches de ce dispositif était d’organiser, entraîner et déployer sur le terrain des miliciens irakiens : d’après le Guardian, ces derniers seraient au nombre de 10 000 et assisteraient le régime dans les opérations de sécurisation des sites religieux. Dans un article récent, Al Ahram Weekly établit une prosopographie complète de l’ensemble des formations irakiennes présentes en Syrie et chiffre leur effectif à 40 000.

    Parallèlement à cet effort qui peut être directement relié à la politique étrangère iranienne, le régime s’est vu appuyé, à l’instar de l’opposition, par des éléments périphériques ou marginaux. L’histoire retiendra la présence hallucinante de membres du gang californien Sureños, de combattants yéménites issus de la rébellion « houthiste » ou encore la « folle histoire » de ces mercenaires russes projetés pour reprendre les champs pétrolifères des mains des groupes djihadistes6, avant d’être finalement rapatriés dans l’urgence.

    À L’AVANT-GARDE DES COMBATS

    Parmi les éléments envoyés en Syrie, le Hezbollah libanais a pris une place de plus en plus importante dans le dispositif : si, à l’origine, l’importation de ces combattants avait été pensée comme un simple appui logistique et humain aux soldats syriens, la branche militaire du parti chiite s’est rapidement transformée en une véritable force de substitution, et ce depuis la bataille symbolique d’Al-Qoussair.

    En effet, entre avril et juin 2013, quelque 4 000 combattants du Hezbollah ont été envoyés dans ce bourg frontalier afin de reprendre la ville des mains de l’opposition armée. Pour la première fois depuis le début de la révolution, les FAS ont été mises à l’écart des combats, menés de front par le Hezbollah et quelques pasdarans iraniens. L’implication du parti chiite a été d’ailleurs si peu discrète qu’Hassan Nasrallah a dû, enfin, reconnaître officiellement la présence massive de la branche militaire de son parti en Syrie lors d’un discours tenu le 25 mai 2013.

    Jusqu’à présent, le leader libanais s’était contenté d’évoquer des « combattants isolés » se battant de leur propre chef — ou éventuellement des membres du parti ayant reçu l’ordre d’« assurer la sécurité de la frontière libanaise ». Or, il devenait de plus en plus difficile pour le parti de cacher les décès de jeunes hommes en pleine santé, et enterrés discrètement dans la vallée de la Bekaa (7). Puis, lors de la bataille d’Al-Qoussair, de nombreux médias (et notamment la chaîne d’information saoudienne Al-Arabiyah) ont diffusé en boucle les images attestant de la présence massive du Hezbollah dans cette ville frontalière : après la diffusion de reportages sur « des membres du Hezbollah déployant des banderoles sur la mosquée d’Omar ibn Al-Khattab » à Qoussair (8), comment le parti chiite pouvait-il relativiser sa présence en Syrie ?

    C’est ainsi qu’entre 5 000 et 10 000 hommes du Hezbollah y seraient présents en permanence, officiellement pour sécuriser la frontière, porter assistance aux réfugiés et assurer la défense des sites sacrés chiites, comme par exemple le mausolée de Sayida Zeinab au sud de Damas. Le rôle déterminant du parti chiite s’expliquerait par plusieurs facteurs : tout d’abord, contrairement aux conseillers iraniens et russes, les combattants du Hezbollah s’expriment en arabe, et peuvent ainsi être facilement intégrés dans des dispositifs mixtes avec l’armée syrienne. Ensuite, d’un point de vue opérationnel, le Hezbollah dispose d’un savoir-faire incontestable en contre-guérilla et combat d’infanterie, après des décennies de lutte contre Israël. Enfin, la proximité géographique du Liban réduit les difficultés logistiques, plus contraignantes lorsque les miliciens sont envoyés d’Irak ou d’Iran. Le Hezbollah a ainsi été responsable de la « sécurisation » de la frontière syro-libanaise, de laquelle il ne s’éloigna jamais, à l’exception de la bataille d’Alep.

    TENSIONS INTERNES

    Après plus de deux années de présence consécutive sur le sol syrien et en dépit des revers infligés à l’opposition, il apparaît que la cohabitation entre les combattants chiites et les militaires syriens ne se déroule pas sans heurts et qu’elle porte en elle les ferments de tensions internes qui pourraient peser sur le conflit, comme elles ont pu le faire dans le camp de l’opposition.

    Depuis plusieurs mois, des incidents semblent avoir contribué à dégrader quelque peu les relations entre les combattants du Hezbollah et leurs hôtes syriens. Par exemple, le 6 juin 2013, après l’assaut final de Qoussair, quatre soldats du parti de Dieu auraient été tués par des insurgés dans une zone où opérait l’armée syrienne, cette dernière ayant assuré que les environs étaient sécurisés alors que des poches d’insurgés étaient encore présentes (9). Cette preuve d’incompétence aurait même poussé le Hezbollah à revoir sa stratégie militaire afin de se préserver d’autres mauvaises surprises (10). D’autres erreurs (des tirs mal réglés ou des renseignements erronés) auraient entraîné la mort de militaires chiites, à Alep, Yabroud et dans la région de Kessab (11). D’après un responsable de la sécurité lié à l’Armée Syrienne Libre (ASL), les combattants du Hezbollah tiendraient notamment leurs homologues syriens pour responsables de la mort de plusieurs des leurs (12).

    Le 14 avril 2014, trois journalistes de la chaîne libanaise Al-Manar sont tués dans les environs de Maaloula. « Embedded » au sein d’une unité mixte syro-libanaise, cette équipe filmait une unité du Hezbollah lorsqu’elle serait tombée dans une embuscade tendue par les dernières poches de résistance djihadiste, cachées dans une cave. Alors qu’il est évidemment difficile de connaître les détails de l’incident, l’épisode donne lieu à bien des interprétations. Bisman Al-Sheikh, dans Al-Hayât, le journal à capitaux saoudiens qui a soutenu les rebelles syriens, développe une thèse qui pointe en direction des tensions internes aux soutiens de Al-Assad : d’après elle, le régime était depuis longtemps « de plus en plus indisposé par les « abus » d’Al-Manar », à tel point que Damas aurait interdit aux journalistes de la chaîne de couvrir le conflit. L’équipe libanaise ne disposait donc pas des autorisations nécessaires. Pour l’éditorialiste, les trois journalistes auraient ainsi été tués par des « tirs amis » afin de faire payer à Al-Manar ses reportages jugés dévalorisants pour l’armée syrienne (13). Si une telle interprétation apparaît comme sans doute excessive et en tout cas faiblement documentée, elle souligne néanmoins le développement de logiques qui pourraient à terme devenir conflictuelles.

    Car, depuis la bataille de Qoussair, le Hezbollah et sa base combattante et militante revendiquent ouvertement un rôle déterminant dans la reconquête du territoire. Les reportages quotidiens sur Al-Manar (14) mettent en avant le Hezbollah et laissent entendre que les victoires du régime sont exclusivement le fait du parti, « appuyé » en quelque sorte par ses supplétifs de l’armée syrienne, et non l’inverse. Par ailleurs, sur le terrain, l’égo des combattants commence à s’exprimer : depuis le début de l’année 2014, de plus en plus de vidéos « accidentellement » mises en ligne sur Internet se font l’écho des actions du parti chiite. Nasrallah lui-même a déclaré que « le régime syrien ne risque plus de tomber » (15), s’attribuant au passage le mérite de ce retournement de situation.

    Il est également intéressant de noter que le 14 avril 2014, un officier syrien de la Garde républicaine aurait tiré sur un commandant du Hezbollah, à Alep. Qu’il s’agisse d’un différend personnel ou d’un problème de fond entre unités syriennes et libanaises, l’acte aurait apparemment conduit à l’abandon d’une position tenue par le parti libanais.

    Ces évènements pourraient, à terme, poser des difficultés dans l’équation militaire du conflit syrien. D’une part, le régime syrien ne peut survivre sans la présence du Hezbollah, qui entend bien faire savoir qu’il est à l’origine des succès militaires de Bachar Al-Assad. Mais d’autre part, le parti chiite, sous pression de la coalition libanaise du 14-mars (anti-syrienne et dirigée par Saad Hariri), n’envisage pas de rester indéfiniment en Syrie. Cette situation pourrait conduire, sous peu, à aggraver les tensions entre les deux alliés.

    Matthieu Cimino

    notes :

    1 « Hezbollah Soldier Ringing Bells in Maloula Christian Church », Live Leak, 16 avril 2014.

    2 Le message « le Hezbollah protège et respecte les minorités du Proche-Orient » s’adresse ici aux communautés chrétiennes de Syrie et du Liban.

    3 Lire Jean-Pierre Filiu, Le Nouveau Moyen-Orient : Les peuples à l’heure de la révolution syrienne, Paris, Fayard, 2013. - 408 p.

    4 Le parti chiite semble disposer d’une véritable expertise dans ce domaine.

    5 Les blessés ne reçoivent pas de traitement adapté, quelle que soit la blessure. Ils sont donc inaptes au combat.

    6 James Miller, « The Insane Story of Russian Mercenaries Fighting for the Syrian Regime », Huffington Post, 21 novembre 2013.

    7 Hisham Ashkar a publié une infographie, estimant à 322 le nombre de combattants du Hezbollah tués en Syrie.

    8 Le Hezbollah célèbre sa victoire à Qoussayr et la proclame ’ville chiite’, Al-Arabiya, 8 juin 2013.

    9 Hezbollah develops new tactics in Syrian civil war, Associated Press, Haaretz, 13 avril 2014.

    10 Ibid.

    11 Entretien téléphonique avec un commandant de l’ASL basé au Liban, 18 avril 2014.

    12 Ibid.

    13 Ibid.

    14 Chaîne exprimant le point de vue du Hezbollah.

    15 Pour Hassan Nasrallah, le régime Assad ne « risque plus de tomber », L’Orient-le Jour, 6 avril 2014.

    source : orientxxi. ::  lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EupEEpyFlEBSHSxZNv.shtml

  • Pierre-Alexandre Bouclay / Ukraine : «La Russie a gagné la guerre des médias»

    Pierre-Alexandre Bouclay, journaliste, est invité sur TV Libertés pour débattre avec Jean-Yves Le Gallou de la guerre d’information dans le conflit ukrainien.

    Magasine I-Media N°12 (23/05/14)

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Le coup d’État a eu lieu : Le pacte transatlantique est déjà adopté

    Il y a quelques mois, j’attirais votre attention sur un risque majeur de réforme du Code Civil par Ordonnances, heureusement refusé à l’unanimité par le Sénat lors de sa lecture.

    Vous avez été nombreux à reprendre cette alerte et ce billet de blog et je vous en remercie.
    http://blogs.mediapart.fr/blog/vivre-est-un-village/160114/le-code-civil-de…(link is external)
    http://www.wikistrike.com/article-breaking-news-hollande-s-arroge-cet-apres…(link is external)
    http://reseauinternational.net/france-tentative-de-coup-detat-mise-en-echec…(link is external)

    et bien d’autres sites et blogs comme Cailloux dans l’brouillard ont repris cet article car cette réforme mettait quasiment fin à tout fonctionnement démocratique.

    Nous pensions naïvement que le refus du Sénat serait respecté, que la démocratie pourrait continuer par le biais des consultations législatives pour ce qui concerne les réformes essentielles…

    Nous nous trompions.

    Dans un silence total, sans doute devant une Assemblée nationale réduite à sa plus simple expression, masquée par les nouvelles en provenance d’Ukraineou les préparation des européennes, cette réforme scélérate vient d’avoir lieu, malgré les réflexions du Sénat qui ne sert donc plus à rien.

    Et en fait, cette réforme est encore plus scélérate que ce que l’on pense, car elle permet directement l’instauration des mesures législatives qui vont permettre l’établissement du grand marché transatlantique, puisque ces mesures vont permettre de modifier un aspect essentiel des codes législatifs nationaux : le droit des contrats, sans doute pour les mettre en accord avec ce qu’exigent les Américains, qui veulent instaurer le traité transatlantique sans que leurs entreprises ne soient gênées par nos lois nationales, votées et adoptées la plupart du temps dans le sens de l’intérêt général.

    Le mois de mai 2014 risque bien d’être le mois de deuil de tous nos principes et fonctionnements démocratiques. Et ce coup d’État, car on ne peut parler d’autre chose, s’est fait dans un silence total. Les députés et les politiques ont totalement trahi tous leurs électeurs par cette mesure ahurissante, qui est à l’inverse de tout fonctionnement démocratique puisqu’elle concentre désormais l’exécutif et le législatif dans les mêmes mains, abolissant par là même la séparation des pouvoirs.

    Réforme du droit des contrats : l’habilitation à procéder par voie d’ordonnance ne passe pas au Sénat. Le désaccord entre le Sénat et l’Assemblée Nationale au sujet de l’habilitation du Gouvernement à procéder par voie d’ordonnance pour réformer le droit des contrats et le régime des obligations, supprimée par le Sénat puis réintroduite par les députés lors de la première lecture du projet de loi, a conduit à l’échec de la commission mixte paritaire le 13 mai. « Je tiens à exprimer mon total désaccord avec le recours aux ordonnances pour modifier l’ensemble du droit des contrats et des obligations, soit un cinquième du Code civil », a indiqué le président du Sénat, Jean-Pierre Sueur. La commission des lois du Sénat s’était opposée unanimement au recours aux ordonnances. Par un scrutin public, le Sénat avait suivi, à l’unanimité moins une voix. « Avec l’ensemble des sénateurs, de tous les groupes, de la commission des lois du Sénat, je tiens à dire ma profonde opposition au consentement à ce recours aux ordonnances – qui sera inévitable si l’Assemblée nationale, qui a le dernier mot, maintient sa position – qui revient à un auto-dessaisissement du Parlement sur des sujets majeurs qui relèvent à l’évidence de la loi et justifient un vrai débat parlementaire », a fait valoir Jean-Pierre Sueur. « Je considère que le texte préparé pour l’ordonnance pose de nombreux problèmes, dans ce domaine sensible et important du droit. Pour ne prendre qu’un exemple, ce texte supprime la procédure dite de retrait litigieux, prévue à l’article 1699 du Code civil, qui constitue une garantie du droit français contre la spéculation des subprimes. Je rejoins le rapporteur du Sénat, Thani Mohamed Soilihi, qui a expliqué, exemples à l’appui, que le passage par les ordonnances ne fait pas forcément gagner de temps et pose, en revanche, de très réelles questions de sécurité juridique », a affirmé le président du Sénat. Après une première lecture devant le Sénat, le projet de loi relatif à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures avait été adopté par l’Assemblée nationale le 16 avril dernier (AN, 1re lecture, 16 avr. 2014, TA n° 324 : http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0324.asp)(link is external). Il habilite le Gouvernement à prendre par ordonnance des mesures de simplification dans les domaines de la justice et des affaires intérieures.

    Sénat, communiqué, 14 mai 2014

    http://www.lexisnexis.fr/depeches/index2.jsp?depeche=15-05-2014/05#top

    Source(s) : Réseau International(link is external), le 24.05.2014 / Relayé par MetaTV(metatv.org)