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géopolitique - Page 748

  • Ukraine: il y aurait des mercenaires américains ?

    Selon le journal allemand Bild am Sonntag, cité ici. Extrait.

    "Ces 400 mercenaires travaillent pour Academi, plus connu sous son ancien nom de Blackwater, une entreprise de sécurité qui avait été privée de contrat par l’armée américaine en Irak après une fusillade sur des civils en 2007, précise le Bild. Le journal précise toutefois ne pas savoir qui a passé le contrat avec Academi. Le Bild am Sonntag rappelle que la Russie avait dénoncé il y a quelques semaines la présence de « contractors » américains aux côtés des troupes gouvernementales ukrainiennes, ce que l’ambassadeur américain à Kiev, Geoffrey Pyatt avait démenti mi-mars."

    Paula Corbulon

  • Ukraine : l’Union européenne les pieds dans la gadoue !

    Demain, une partition du pays sera inévitable : l’Ouest soutenu par l’Union européenne et l’Est aidé par la Russie.   

    Le 13 mai 2014, le gouvernement provisoire ukrainien mené par le Premier ministre Arseni Iatseniouk sera reçu par la Commission européenne à Bruxelles. Mais quel gouvernement ?

    Un gouvernement qui s’est proclamé illégitimement à Kiev après avoir destitué, par la rébellion, le gouvernement légitime. Pourtant, le gouvernement de Viktor Ianoukovitch a bien été élu démocratiquement, même s’il était totalement corrompu. Il avait lui-même succédé à un gouvernement tout aussi corrompu dirigé par Ioulia Timochenko et qui a l’audace de se représenter !

    Ce gouvernement illégitime, dont les premières mesures ont été totalement irresponsables, et qui a créé une fracture irrémédiable avec l’autre moitié de l’Ukraine, celle de l’Est, notamment en interdisant la pratique de la langue russe parlée par 50 % de la population.

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  • Les relations Russie-Biélorussie – l’affaire Uralkali

    « La Russie nous [la Biélorussie] traite comme ses vassaux. Nous sommes une nation gouvernée de facto par la Russie dans les secteurs clés » (1). Mais plus encore qu’à un gouvernement de facto, c’est à l’absorption que la Russie aspire.

    Par Mathieu PIEROTTI

    Elle partage avec la Biélorussie une langue, une ethnie, une histoire, une religion et les deux nations sont intimement liées tant sur le versant politique que sur le versant économique.

    Assénée régulièrement par le Président russe V. Poutine mais aussi par son homologue A. Loukachenko, la fusion politique des deux Etats, « possible [et] désirable » (2), était encore récemment envisagée dans un contexte de crise économique majeure en Biélorussie et concomitamment à la vente d’une partie stratégique de son industrie en échange de moyens de financement.

    Avec l’affaire Uralkali – dont les tenants et les aboutissants ne sont pas entièrement démêlés – s’envolent déjà les illusions des plus crédules mais nous verrons à quel point, au contraire, elle est symptomatique d’une relation en dents de scie qui, depuis l’arrivée au pouvoir de V. Poutine, prend la tournure d’un mariage forcé sans réelle stratégie de long terme.

    L’affaire s’est amorcée fin juillet, lorsque l’entreprise publique russe Uralkali, géant de la production de potasse – un fertilisant utilisé massivement dans les engrais –, s’est retirée d’un consortium auquel elle appartenait avec l’entreprise biélorusse Belaruskali. Le retrait est intervenu après que A. Loukashenko ait autorisé la vente de potasse en dehors du consortium qui pourtant constituait un acteur majeur, quasi-monopolistique, sur le marché. A l’instar de l’OPEP pour le pétrole ou de De Beers pour les diamants, les deux entreprises surévaluaient les prix en formant un cartel avec quelques groupes canadiens. Rien ne justifiait donc, a priori, la décision du Président biélorusse et la crise diplomatique qui s’en est suivie. L’affaire s’est ensuite envenimée avec l’arrestation du Directeur général d’Uralkali au sortir d’une réunion avec le Président biélorusse et sur invitation de ce dernier. Le marché de la potasse a plongé de près de 25% et reste très instable alors que l’avenir du consortium est toujours incertain.

    Il serait donc légitime de penser que l’affaire Uralkali porte un sérieux coup à l’intégration politique progressive de la Biélorussie à la Russie (I). Néanmoins, le scandale reste dans la droite ligne des « guerres » commerciales (II) auxquelles se sont livrées les deux nations et qui n’ont su entraver le processus de rapprochement. Les motivations sous-jacentes de l’affaire, initiée par la Biélorussie contre ses propres intérêts, restent cependant mystérieuses. Il est donc légitime de s’interroger : A qui profite l’affaire Uralkali ? (III)

     

    I – Une atteinte apparente à l’intégration politique progressive de la Biélorussie

    Le processus d’intégration de la Biélorussie débute dès la chute de l’URSS lorsque le 8 décembre 1991, la Communauté des Etats Indépendants est créée. Mais les tentatives russes de retenir ses anciennes républiques dans son giron resteront vaines de nombreuses années, la Biélorussie, comme les autres Etats de l’ « étranger proche », dérivant vers l’Ouest. C’est pourquoi dès 1993, la Russie a adopté une nouvelle politique étrangère, calquée sur la « doctrine Monroe » américaine, octroyant un statut prioritaire à la Biélorussie, de même qu’à l’Ukraine et qu’au Kazakhstan.

    Dès 1995, un traité d’amitié et de coopération relance le processus d’intégration qui prendra la forme d’une « communauté » en 1996 et d’une « union » en 1997-1999. Une zone de libre-échange puis une union douanière sont créées et la Russie accorde à son allié de nombreux tarifs préférentiels notamment en matière énergétique. Malgré une période d’accalmie durant les deux premiers mandats de V. Poutine, l’objectif d’intégration politique par la création d’une fédération émerge régulièrement et l’Union Eurasienne de 2010 en est le point de départ.

    L’affaire Uralkali intervient ainsi paradoxalement dans un contexte que les protagonistes décrivent comme chaleureux. Mais si l’on pourrait croire qu’elle porte un coup certain aux aspirations de réunification, elle n’est en réalité qu’un énième soubresaut dans le cours d’une lente agonie qui découle de l’utilisation agressive par la Russie de son économie résurgente.

    II – Un scandale dans la droite ligne des « guerres » commerciales

    Avec l’arrivée au pouvoir de V. Poutine, la coopération progressive s’est transformée en bras de fer. Bien que moins en lumière que celui qui implique l’Ukraine, il n’en est pas moins violent et efficace. Son succès repose sur l’absence, pour la Biélorussie, d’échappatoire stratégique puisque l’Union européenne la considère toujours comme « la dernière dictature d’Europe ». Cette stratégie russe n’a pas oscillé avec l’arrivée de D. Medvedev au pouvoir, V. Poutine demeurant la référence en matière de politique étrangère, particulièrement dans l’ « étranger proche ».

    Les « guerres » commerciales se sont donc enchainées à tel point que la Biélorussie est souvent considérée comme ne possédant plus qu’une demi souveraineté. A chaque semonce, la Russie s’approprie une partie de l’industrie stratégique biélorusse, principalement en matière énergétique. Elle utilise pour ce faire divers leviers mais la totale dépendance Biélorusse concernant le gaz, le pétrole et l’électricité fait de l’énergie son levier favori. On parle de« diplomatie de la valve » (3), illustrée essentiellement entre 2006 et 2010.

    L’affaire Uralkali ne se situe pas dans cette lignée puisque V. Poutine a préféré, cette fois-ci, utiliser la dette biélorusse dont la Russie est en grande partie détentrice en conditionnant l’obtention de nouveaux financements. Egalement, il menace l’industrie laitière d’une crise de grande ampleur, à l’image de celle de 2009 (4) et a déjà coupé ses importations de porc. Dans ce contexte, cette affaire doit se comprendre comme une nouvelle épreuve de force qui, loin de stopper l’intégration biélorusse, la renforcera de manière autoritaire. La Biélorussie commence déjà à céder, mi-octobre, et demande la réintégration d’Uralkali dans un nouveau consortium afin de recréer le cartel qui fonctionnait si bien. Nul doute qu’A. Loukachenko obtiendra satisfaction, mais à quel prix ? Un tel dénouement était prévisible. Difficile donc de comprendre la décision, en juillet dernier, de mettre à l’écart la Russie en vendant de la potasse de façon autonome. Mais alors, à qui profite l’affaire Uralkali ?

     

    III – A qui profite l’affaire Uralkali ?

    Après avoir replacé les événements dans leur contexte, déterminé leurs conséquences, précisé leurs tenants et aboutissants, nous aurions pu en rester là. Mais de telles considérations ne donnent pas de réponses sur l’existence même de la crise. Pourquoi le Président A. Loukachenko a-t-il pris une telle décision ?

    L’une des raisons possibles est liée à la dépendance énergétique. Les prix du gaz pour l’année 2014 ont été fixés discrètement en septembre et n’ont pas fait l’objet d’une augmentation. La crise a offert à A. Loukachenko l’opportunité de faire un geste – libérer le directeur d’Uralkali par exemple – si la Russie avait décidé d’augmenter ses tarifs. Cette dernière, si elle avait persisté, aurait alors été immédiatement perçue de manière négative. Ce n’est pas négligeable lorsque l’on sait les implications qu’ont pu avoir de telles batailles informationnelles en Biélorussie comme en Ukraine.

    Certains voient également dans ce scandale une manœuvre du Président russe pour évincer le puissant milliardaire S. Kerimov, propriétaire d’Uralkali à hauteur de 21.75%, et sous mandat d’arrêt biélorusse. S. Kerimov, bien que proche du Kremlin, est un appui de poids pour D. Medvedev et le principal soutien financier de la campagne anti-poutine qui a précédé les dernières élections (5). Il a effectivement vendu l’intégralité de ses parts, reprises pour partie par un proche de V. Poutine et pour partie par un fond d’investissement chinois.

    En conclusion, il est peu probable que les motivations sous-jacentes soient révélées un jour. Du point de vue Biélorusse, « la Russie poursuit des objectifs de court terme et étroits d’esprit […], basés sur les instincts primaires. Elle n’a aucune stratégie » (6). Il n’empêche que depuis quatorze années au pouvoir, V. Poutine n’a pas laissé à la Biélorussie l’opportunité d’affirmer des velléités centrifuges. L’affaire Uralkali lui a permis de consolider encore un peu plus sa position dominante.

    BIBLIOGRAPHIE

    • Sur l’affaire Uralkali

    The New York Times, « A bitter ‘fertilizer war’ gripping Belarus and Russia is helping U.S. farmers », 16 septembre 2013
    Vedomosti, « В Россиивозбудилиделов отношенииБаумгертнера » (« En Russie, l’affaire Baumgertner repart », traduction de l’auteur), 14 octobre 2013

    • Sur les relations entre la Russie et la Biélorussie

    Dura G., « The EU’s Limited Response to Belarus’ Pseudo ‘New Foreign Policy’ » CEPS Policy Brief No. 151, Février 2008
    Guillet J., « Gazprom as a predictable partner. Another reading of the Russian-Ukrainian and Russian-Belarussian energy crises », Russie NEI Vision n°18, Mars 2007
    Hancock, K. J., « The Semi-Sovereign State: Belarus and the Russian Neo-Empire », Foreign Policy Analysis, Vol. 6, pp. 117-136, 2006
    Martinsen K. D., « The Russian-Belarussian Union and the near abroad », NATO Paper, Norwegian Institute for Defence Studies, Juin 2002, 38p.
    Tarr G. D., « The Eurasian Custom Union among Russia, Belarus and Khazakstan: can it succeed where its predecessor failed? », 2012, disponible sur SSRN :http://ssrn.com/abstract=2185517 (dernière vérification le 15 octobre 2013)
    Yakovlev Golani H., « Two Decades of the Russian Federation’s Foreign Policy in the Commonwealth of Independent States: The Cases of Belarus and Ukraine », Working Papers, Forum Européen de l’Université de Jérusalem, 2011
    Zigard M., Panouchkin V., Газпром, новое русское оружие(« Gazprom, la nouvelle arme russe », traduction de l’auteur), Moscou, 2008, 124p.

    notes :

    1. Témoignage de Mikhalevich A. (traduction de l’auteur) dans S. Batory Foundation, « Belarus: Neither Europe, nor Russia – Opinions of Belarusian elites », S. Batory Foundation, Warsaw, 2006, 238p., p. 171

    2. The Wall Street Journal, « Putin supports merger of Russia and Belarus », 2 août 2011

    3. «Вентильная дипломатия» (« La diplomatie de la valve », traduction de l’auteur), Kommersant, le 16 juin 2006

    4. Kamenev M., « Russia Belarus relations sour over milk ban », Time, le 16 juin 2009

    5. Vershinin L., «Россия не объявляла войну Белоруссии» («La russie n’a pas déclaré la guerre à la Biélorussie», traduction de l’auteur), IA Rex, le 31 août 2013

    6. Témoignage de Byalyatski A. (traduction de l’auteur) dans S. Batory Foundation, « Belarus: Neither Europe, nor Russia… »op. cit., p. 162

    infoguerre.fr

  • La construction d'un empire eurasiatique III

    Arnaud Leclercq - Le Russie puissance d'Eurasie ; Histoire géopolitique des origines à Poutine - Chap. 4 L'Empire eurasiatique fait la synthèse et ouvre sur le monde - I. La construction d'un empire eurasiatique - pp. 139 à 141 - aux éditions ellipses.

    Une fois débarrassées de la menace tatare, les terres noires du sud exercent un fort pouvoir d'attraction pour la paysannerie russe mais il en va de même pour les régions forestières de l'Oural. C'est une famille de marchands - les Stroganov, spécialisés dans le commerce du sel et des fourrures - qui joue ici un rôle décisif, avec le soutien du tsar qui leur accorde de vastes concessions dans les régions, considérées comme vides, du bassin de la Kama supérieure. Ils y organisent une véritable colonisation puis lancent plus à l'est des expéditions, qui, franchissant la barrière très modeste de l'Oural, partent reconnaitre le bassin de l'Ob. Ils font appel pour cela aux Cosaques, habitués au combat livrés sur les zones frontalières du sud de la Russie. A la mort d'Ivan le Terrible, survenue en 1584, le territoire moscovite s'étend sur près de cinq millions de km² mais les gains obtenus au sud-est et à l'est contrastent avec l'échec des tentatives conduites en direction de la Baltique, là où les Russes se heurtent à des États constitués plus puissants. Sous le règne de Fédor Ier, le traité de Tyavzin, conclu en 1595, permet de récupérer les territoires perdus douze ans plus tôt au profit de la Suède. Mais c'est en Sibérie que la poussée apparaît la plus spectaculaire. Dés 1585, les Russes installent une première base de colonisations au-delà de l'Oural, à Obskyi Gorodok en territoire bachkir. En 1586, l'ancienne capitale de Koutchoum, le khan de Sibir, devient Tioumen et Toboslk est fondée en 1587, au confluent de l'Irtych et du Tobol. Les acquis de la seconde moitié du XVIe siècle sont dangereusement mis en cause avec le "temps des troubles" né de la disparition, sans héritier, de Fédor Ier. Correspondant à une crise dynastique, politique et sociale majeure, cette sombre période voit aussi les pays voisins, notamment la Suède et la Pologne, tentés de profiter de la situation, au point que l'existence même de l’État russe se retrouve menacée, aussi bien par les révoltes intérieures que par les invasions étrangères. Smolensk retombe alors aux mains des Polonais alors que Novgorod passe sous le contrôle des Suédois... La sortie de cette crise, qui va de pair avec la proclamation de la nouvelle dynastie des Romanov, témoigne du sursaut patriotique et orthodoxe qui a mobilisé contre l'envahisseur polonais mais le pays sort épuisé de l'épreuve et enregistre sur ses marges des pertes territoriales significatives. La paix de Stobovo conclue avec la Suède en 1617 permet certes à la Russie de récupérer Novgorod mais elle perd de nouveau l'Ingrie et la région du lac Ladoga, ce qui la prive de tout accès à la Baltique, Face aux polonais, Smolensk est perdue.

    La prudence qui s'impose face à des adversaires tels que la Suède, la Pologne ou l'Empire ottoman à l'ouest et au sud ne vaut pas en Sibérie où - à l'initiative, le plus souvent, des conquérants cosaques - la présence russe va s'affirmer toujours plus loin vers l'est. Dispersés en groupe ethniques aussi différents qu'éloignés les uns des autres, les autochtones sibériens ne pouvaient guère s'opposer aux Russes, qui bénéficiaient d'une large supériorité militaire. Dés 1600, l'embouchure de l'Ob sur l'océan Arctique est atteinte , au cours des années suivantes, ce sont les rives de l'Ienisseï et les populations locales - Samoyèdes et Toungouzes - sont soumises. Les Russes arrivent sur les bords de Léna en 1632 et les Iakoutes sont contraints de ses soumettre à leur tour. Dés 1639, les côtes du Pacifique sont atteintes à l'issue d'une progression d'ouest en est de près de cinq mille kilomètres, réalisée en l'espace d'une trentaine d'années. Les Cosaques sont à la pointe de ce mouvement et c'est l'un d'entre eux, Simon Dejnev qui, parti de l'embouchure de la Kolyma, franchit le premier, en 1648, le détroit qui prendra ultérieurement le nom du navigateur danois Béring, parti le reconnaître en 1728 pour le compte du tsar. La pénétration de ces nouvelles terres est rapidement suivie de l'installation d'ostrogi, ces postes fortifiés entourés d'une palissade de bois qui témoignent de la souveraineté russe sur ces immenses étendues à peu près vides. Tomsk est fondée en 1604 en Sibérie occidentale et Iakoutsk l'est sur la Léna dés 1632, avant que l'établissement d'Okhotsk, sur la côte pacifique, ne conclue, en 1649, cette spectaculaire poussée vers l'est. Plus au sud, Irkoutsk est fondée sir les bords du lac Baïkal dés 1652, mais la résistance indigènes bouriates est plus forte face aux nouveaux venus. L'arrivée sur le cours supérieur de l'Amour entraîne également des accrochages avec des troupes chinoises de l'empereur mandchou, qui perdurent jusqu'à la conclusion, en 1685, du traité sino-russe de Nertchinsk, qui limite pour un temps l'expansion russe à la chaîne des monts Stanovoï. (à suivre...) 

    http://lheurasie.hautetfort.com/archive/2014/05/09/la-construction-d-un-empire-eurasiatique-iii-5365570.html

  • Des universités américaines en guerre contre « Israël » et pour un boycott.

    PALESTINE – CPI

    Aux Etats-Unis, le  a mis tout le poids de son lobby, juif et chrétien , pour mener une guerre sans merci contre le mouvement de  mené contre l’. Ce boycott commence à prendre de l’ampleur dans les universités américaines, une étape avant un boycott économique effectif.

     

    Boycott Israeli Products

    En effet, Benyamin , le premier ministre israélien, a lancé sa campagne contre le mouvement de boycott le jour où il a donné son discours devant le lobby juif des Etats-Unis. Il a violemment attaqué le boycott en le qualifiant de discriminatoire et de honteux. Il a appelé à traiter les militants du mouvement de boycott comme on traite « tout raciste  ».

    L’AFFAIRE DU BOYCOTT BOUGE SUR PLUSIEURS NIVEAUX.

    Sur le niveau fédéral, les pro- ont présenté au  un nouveau projet de loi, sous le code HR4009. Des députés des deux partis républicain et démocratique l’ont adopté. La « loi de protection de la liberté académique » interdira toute subvention de la part du à toute institution académique qui participe au mouvement de boycott contre « Israël ». Un de ses articles va encore plus loin, en interdisant toute subvention à toute institution d’éducation et à toute université qui parrainent une organisation travaillant pour le mouvement de boycott contre l’entité sioniste.

    Et au niveau des gouvernements locaux des Etats, le lobby pro-sioniste a concentré ses efforts sur trois Etats où se trouvent les sièges des organisations menant le mouvement de boycott contre « Israël » : New York, Maryland et Illinois. En fait, à New York, les boycotteurs avaient réussi à mettre en échec un projet de loi imposant des sanctions aux organisations boycottant « Israël ».

    Dans le Maryland, les pro- »Israël » ont présenté au parlement un projet de loi diminuant la subvention à toute université publique dont certains professeurs participent aux organisations appelant au boycott de l’entité sioniste.

    Dans l’Etat de l’Illinois, il y a une grande minorité palestinienne de deux cent mille personnes, en particulier dans la ville de Chicago. Dans cette ville, le Congrès de l’Etat a reçu un projet de loi (numéro 3017) interdisant toute université publique qui reçoit une subvention de l’Etat de participer à tout « boycott contre un pays membre de l’organisation de coopération et de développement économique (OECD) ou contre ses institutions d’éducation supérieure ». Cette université perdra toute la subvention publique de toute l’année.

    Bien que le projet de loi n’ait pas encore été discuté au parlement de l’Etat, les organisations palestiniennes et les organisations américaines pro-palestiniennes ont mis en place une coalition destinée à protéger la liberté académique et la liberté d’expression. Elles commencent à collecter des signatures dans une  refusant le projet de loi. Elles comptent prendre d’autres mesures le jour où le projet sera présenté au parlement local.

    La coalition a déjà réussi à mettre en échec une réunion de la commission parlementaire de l’Etat, une réunion pour discuter du projet. La commission a reçu des centaines d’appels téléphoniques, de mails, de pétitions. Il y a eu aussi des discussions directes avec les députés pour confirmer l’opposition à ce projet de loi. Mais un autre projet, sous le code SJR59, a été déposé. Ce projet voudrait considérer toute personne boycottant « Israël » comme antisémite.

    Article paru dans le journal hébreu Maariv, le 26 avril 2014, traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)

    Source : www.palestine-solidarite.org

     

    Source Article from http://reseauinternational.net/des-universites-americaines-en-guerre-contre-israel/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=des-universites-americaines-en-guerre-contre-israel

    http://www.altermedia.info/france-belgique/reseauinternational/universites-americaines-en-guerre-contre-israel-boycott_107312.html#more-107312

  • L’armée syrienne s’est emparée de Homs « capitale de la révolution »

    L’armée syrienne et les rebelles avaient signé un accord pour permettre l’évacuation de la ville de Homs. Celle-ci s’effectue depuis mercredi et s’est terminée vendredi. C’est à peu près 2000 personnes qui ont été évacuées. C’est une victoire de la plus haute importance pour Assad et l’armée syrienne avant l’élection présidentielle du 3 juin. C’est la première fois depuis fin 2011 que l’armée pénètre dans la vieille ville de Homs (centre), cité surnommée la « capitale de la révolution » d’où avait été lancée l’insurrection.  La prise de cette ville est cruciale car elle relie la capitale Damas au littoral ouest de même que le nord au sud du pays, ce qui facilite les déplacements des renforts notamment. C’est une preuve de plus que les rebelles sont en perte de vitesse en Syrie.

    http://medias-presse.info/larmee-syrienne-sest-emparee-de-homs-capitale-de-la-revolution/9734

  • Vladimir Fédorovski dénonce le manque de professionnalisme des journalistes

    Vladimir Fédorovski, écrivain russe d'origine ukrainienne, déclare au Figarovox :

    "La guerre en Ukraine est triple: par les armes, par la propagande et par les services secrets. Dans cette triple guerre les journalistes occidentaux sont instrumentalisés. Même à la fin du communisme, période que je connais très bien, les journalistes étaient plus prudents, et les informations fausses ou non vérifiées finissaient par être démasquées -on se souvient de l'affaire des charniers de Timișoara. Aujourd'hui, c'est pire que du deux poids-deux mesures, je suis ahuri par le manque de professionnalisme des journalistes, notamment français. Les journalistes allemands et américains sont plus pointus, les Français, sont souvent politiquement correct et voient le monde en noir et blanc.

    Or, comme l'a dit Hubert Védrine dans vos colonnes, «la haine ne fait pas une politique». La présentation unilatérale du massacre d'Odessa, imputé à la responsabilité russe, alors ce sont des russophones qui ont été brulés vifs, est à cet égard significative. Les journalistes ont donné les réponses avant de poser les questions, concluant à la culpabilité russe.

    Il y a une propagande exagérée du côté russe aussi, évidement. Mais cela peut se comprendre: les journalistes russes vivent sous un régime autoritaire et n'ont pas vraiment le choix. Mais en Occident, la propagande est le triomphe du politiquement correct qui prime sur l'analyse. [...]

    On ne peut m'accuser d'être complaisant avec Poutine. Je n'ai pas attendu la crise ukrainienne pour le critiquer. Mais je suis effaré par la diabolisation qui en est faite. Quand Mme Clinton compare Vladimir Poutine à Hitler, c'est effrayant de bêtise. Poutine défend les valeurs traditionnelles face à un Occident qui selon lui se serait «dégonflé» face à l'islamisme (pour lui l'islamisme modéré n'existe pas plus que le communisme modéré) et aurait abandonné le combat idéologique. Il se présente comme le rempart au déclin de l'Occident face à l'islam. Il incarne l'antithèse de la gauche caviar, c'est pourquoi l'élite médiatique le déteste. [...]

    Cette russophobie de la presse est inversement proportionnelle à celle du public. [...] Je mets en garde les journalistes occidentaux: à jouer le jeu- sans en être conscients sans doute- de certains services secrets, ils se font les boutefeux du conflit. Ils entretiennent un climat de guerre civile en Ukraine, qui pourrait conduire à un grand conflit généralisé. Je dis souvent pour faire peur que l'Ukraine pourrait être le Sarajevo de 2014. C'est possible. [...]

    Les Américains ont essayé d'humilier la Russie, c'était la stratégie de Brzeziński (conseiller de Carter), après la chute du communisme. Or quand vous humiliez un pays, il faut s'attendre à ce qu'il y ait un esprit de revanche et un retour de bâton autoritaire. C'est ce qui est arrivé avec l'Allemagne après le Traité de Versailles. C'est l'humiliation de la Russie dans la période post-communiste qui a conduit Poutine au pouvoir et qui guide sa politique aujourd'hui.

    Depuis un ou deux ans, les Américains renouent avec cette ambition: il faut descendre Poutine. Ils veulent casser l'axe Russo-allemand naissant, notamment par le Traité transatlantique. En faisant cela, ils repoussent la Russie vers la Chine, ce qui est catastrophique pour tout le monde. Poutine a gagné la Crimée et perdu l'Ukraine. L'Occident va gagner l'Ukraine mais perdre la Russie. Tout le monde est perdant."

    Michel Janva

  • Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

    Ex: http://www.euractiv.fr

    Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.

    Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger. 

    À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.

    Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.

    Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre. 

    Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.

    Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.

    En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.

    Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.

    Gazoduc maritime ou pas ?

    Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes. 

    Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.

    « La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.

    Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.

    Les griefs de la Commission

    EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.

    Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :

    • La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
    • L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
    • L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.

    La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.

    Liens externes: 

    Press articles:

    Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : "Южен поток" няма да бъде спрян, обяви Стойнев след разговор с Йотингер

    Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Вигенин пред ИТАР-ТАСС: България ще направи всичко, зависещо от нея, за да бъде реализиран "Южен поток"

    Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Според Вигенин евродепутатите са реагирали емоционално с призива да се спре "Южен поток"

    Georgi Gotev | EurActiv.com - traduction de l'anglais

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/05/le-torchon-brule-entre-la-bulgarie-et-la-commission-sur-sout-5362460.html

  • La construction d'un empire eurasiatique II

    Arnaud Leclercq - Le Russie puissance d'Eurasie ; Histoire géopolitique des origines à Poutine - Chap. 4 L'Empire eurasiatique fait la synthèse et ouvre sur le monde - I. La construction d'un empire eurasiatique - pp. 137 à 13 - aux éditions ellipses.

    Vers le sud, Ivan III, qui s'était dispensé du paiement de tout tribut, repousse à trois reprises les attaques mongoles et rejette officiellement en 1480 toute dépendance vis-à-vis des héritiers de la Horde d'or. En même temps qu'il prend le titre de Tsar et se proclame "souverain de toute la Russie", Ivan III entreprend d'embellir Moscou pour en faire le cœur politique et spirituel de son État. Il affirme son indépendance en se proclamant également "autocrate", rejetant ainsi toute autorité étrangère supérieure, ce titre évoluant ensuite pour désigner un souverain investi d'un pouvoir absolu. Son mariage avec la princesse Zoé, nièce du dernier empereur byzantin Constantin XI, donne de plus au tsar moscovite une légitimité nouvelle, dix-neuf ans après la prise de Constantinople par les Turcs ottomans. Vers l'ouest, Ivan III doit compter avec l’État polono-lituanien mais il est sorti vainqueur des conflits engagés avec lui et a pu ainsi récupérer une partie des régions de Smolensk et de Polotsk. Entre le début et la fin du règne, le territoire contrôlé par le tsar moscovite était passé de 470 000 km² à deux millions de km². Il rassemblait une population en majorité grand-russienne à laquelle s'ajoutaient les groupes finno-ougriens disséminés au nord-est.

    Successeur d'Ivan III, Vassili III, qui règne de 1505 à 1533, annexe Pskov dés 1510 avant de s'emparer , onze ans plus tard, de la partie orientale de la principauté de Riazan demeurée hors de l'autorité de Moscou. En 1514, une nouvelle guerre avec l’État polono-lituanien permet de prendre Smolensk. A la mort de Vassili III, le territoire occupé par Moscou atteint une superficie de 2 800 000 km². C'est sous son règne que le moine de Pskov Philothée adresse au tsar le fameux message dans lequel il annonce ce que seront les destinées de Moscou : " (...) Daigne prêter l'oreille pieux grand-prince. Deux romes se sont écroulées mais la troisième, Moscou, se dresse vers les cieux et il n'y en aura pas de quatrième. Sous ton glorieux règne, notre sainte Église répand sur le monde une lumière plus claire que le soleil ; tous les pays orthodoxes ont été réunis sous ton sceptre, tu es devenu l'unique prince des chrétiens." Une vision qui vient donner une légitimité de nature religieuse à l'expansion moscovite. Si l'on considère la situation établie trois siècles plus tôt , celle-ci est déjà impressionnante mais se limite encore au rassemblement des terres russes - au moins grand-russiennes puisque Kiev n'est pas encore récupérée - et c'est une autre phase qui va débuter avec le règne d'Ivan IV le Terrible. Avec ce dernier, l'expansion géographique de l’État moscovite change en effet de nature, avec l'annexion de territoires et de peuples non slaves, bien au-delà des anciennes limites de la Russie kiévienne. Entre 1533, date de l'avènement d'Ivan IV et la fin du XVIème siècle, le territoire moscovite voit en effet sa superficie multiplié par deux, passant de 2,8 millions de km² à 5,4 millions de km².

    Les premières années du règne d'Ivan IV, âgé de trois ans à la mort de son père, sont marquées par une régence difficile et une lutte farouche pour le contrôle du pouvoir, à l'issue de laquelle le jeune prince parvient finalement à s'imposer, en se couronnant lui-même tsar, et non plus grand-prince, en 1547, concluant ainsi une mutation entamée sous son grand-père Ivan III. La mise en œuvre de réformes administratives et militaires lui donne les moyens d'entamer la lutte contre les khanats de Kazan et d'Astrakhan, qui menaçaient toujours les terres russes, soumises à des fréquentes razzias. Répondant initialement à l'appel des Tchérémisses, un peuple finno-ougrien de la rive droite de la Volga, Ivan prépare minutieusement sa campagne et Kazan est prise en octobre 1552, après sept semaines de siège. Il faut cependant plusieurs années pour aboutir, en 1557, à une véritable pacification de la région. Avec la prise de Kazan, la principauté moscovite donnait une nouvelle dimension à son expansion. Elle intégrait en effet désormais dans l'ensemble russe des peuples non-slaves - finno-ougriens comme les Tchouvaches et les Bachkirs - et, pour certains d'entre eux, de religion musulmane. En 1556, c'est le khanat d'Astrakhan qui est annexé à son tour, les Russes contrôlant ainsi désormais tout le cours de la Volga. L'année suivante, les Turcs Nogaï installés à l'est du fleuve font allégeance à Ivan IV, au moment où des princes de kabardes et tcherkesses établis dans le nord du Caucase, dans les steppes du Kouban, en font autant. Ces avancés ont permis la progression, dans les zones steppiques du sud et du sud-est de la colonisation agricole russe, jusque-là impossible dans les vastes espaces où les nomades qui les occupaient faisaient paître leurs troupeaux. Pour protéger ce front de colonisation qui va bientôt s'étendre vers les terres fertiles du sud de la Sibérie occidentale, le pouvoir tsariste établit, dans les années 1580, une ligne de places fortes telles que Voronej, Samara et Tsaritsyne. (à suivre...)

    source : http://lheurasie.hautetfort.com/archive/2014/04/30/la-construction-d-un-empire-eurasiatique-ii-5358748.html

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAAyyAkylyRehzYBx.shtml

  • La construction d'un empire eurasiatique I

    Arnaud Leclercq - Le Russie puissance d'Eurasie ; Histoire géopolitique des origines à Poutine - Chap. 4 L'Empire eurasiatique fait la synthèse et ouvre sur le monde - I. La construction d'un empire eurasiatique - pp. 135 à 137 - aux éditions ellipses

    Rien ne permettrait d'imaginer ce qu'allaient être les destinées de la Moscovie, tard venue dans l'espace des principautés du nord-est, dont certaines auraient pu prétendre jouer le premier rôle dans le rassemblement des terres russes. Ville-État dotée d'institutions originales, "Novgorod la Grande" était beaucoup plus riche et le territoire qu'elle commandait s'étendait jusqu'à l'Oural à l'est et jusqu'aux rives du lac Ladoga au nord. Souzdal ou Vladimir pouvaient également apparaître comme des redoutables rivales, dont la puissance était plus anciennement établie, la première mention de Moscou n'apparaissant qu'en 1147. Le prince de Vladimir-Souzdal, Iouri Dolgorouki, y établit un premier Kremlin doté d'une enceinte de bois mais la ville est prise et entièrement détruite par les Mongols en 1237. Ces débuts difficiles sont cependant suivis d'une période correspondant à une lente montée en puissance, qui va faire de Moscou l'interlocutrice privilégiée des khans mongols et le siège métropolitain de l’Église orthodoxe russe. Moscou bénéficia d'abord d'une situation géographique favorable. Etablie sur les rives de la Moskova et non loin du cous supérieur du Don, une position favorable au commerce, notamment celui qu'entretenait Novgorod au nord et Riazan au sud. Cet atout ne pouvait cependant prendre toute sa dimension qu'à la condition d'être exploité par un pouvoir politique fort, en mesure d'agir dans la continuité.

    C'est Daniel, le fils cadet d'Alexandre Nevski - prince de 1276 à 1303 - qui, alors que la principauté ne s'étend encore que sur 20 000 km², va être l'artisan d'une première extension territoriale. Prince de Moscou de 1325 à 1341, Ivan Ier Kalita - Jean l'Escarcelle - n'accroît pas son territoire mais s'impose, en lui manifestant une fidélité totale, comme l'interlocuteur du khan mongol, qui lui est reconnaissant de conduire contre Tver, réticente à payer le tribut, une expédition punitive. Un engagement qui vaut à Ivan de recevoir de son suzerain le titre de grand-prince et se voir confier la charge de collecter le tribut dans toutes les principautés russes. Le grand-prince de Moscou disposait ainsi désormais d'un droit de regard sur les autres principautés et devenait l'intermédiaire unique entre celles-ci et le pouvoir mongol, qui prit soin d'épargner à Moscou les pillages et les razzias qui s'abattaient régulièrement sur les autres régions russes. Le soutien apporté à Moscou par l’Église orthodoxe s'est avéré également décisif. Épargnée par les Mongols qui lui laissent une totale autonomie, l’Église orthodoxe va s'identifier progressivement avec la cause "nationale" russe. En 1328, le déplacement du métropolite Théognoste de Vladimir à Moscou fait de la ville la capitale religieuse de la Russie et lui donne une dimension qui va contribuer à l'affirmation de son autorité politique, renforcée également par le rayonnement du monastère de la Trinité, héritier de l'ermitage établi par Saint-Serge en 1336 au nord-est de la ville.

    Devenu grand-prince en 1359, Dimitri Donskoï s'empare en 1364 de la principauté de Vladimir et celles d'Ouglitch, de Kostroma et de Galitch, avant d'annexer également, vers la fin de son règne, celle de Kalouga. La principauté de Tver fut également soumise. Dimitri va être le premier prince de Moscou à se dresser ouvertement contre la puissance mongole. Après une première victoire obtenue en 1378 contre l'ennemi tatar, il remporte deux ans plus tard, au confluent de la Népriadva et du Don, la victoire de Koulikovo - "le Champ des Bécasses" - qui lui vaut son surnom de Donskoï. Le long règne de Vassili Ier - 1389-1425 - vit l'acquisition de Nijni-Novgorod, au confluent de l'Oka et de la Volga, mais Moscou devait encore compter avec la menace que faisait peser la Horde d'or - les Tatars, furieux de se voir refuser le versement du tribut qu'ils estiment toujours leur être dû, ravagent le territoire moscovite en 1408. Après un début de règne marqué par les querelles de successions, Vassili II - 1425-1462 - peut s'emparer de nouveaux territoires. Il annexe ainsi la principauté de Souzdal, puis Toula et, devançant un projet d'alliance entre Novgorod et les Lituaniens, il impose à la ville du nord un droit de regard dans ses affaires. C'est durant son règne qu'intervient la dissolution de la Horde d'or. Moscou a dés lors acquis une indépendance de fait par rapport à la puissance tatare et de nombreux petits princes mongols prêtent même désormais allégeances au souverain moscovite. Le règne très long d'Ivan III - 1462-1505 -, fils aîné de Vassili II, revêt ensuite pour la Russie une importance capitale. Associé au pouvoir par son père, le nouveau prince impose son autorité à ses frères et à l'ensemble des princes russes. Il poursuit également les conquêtes en annexant en 1472 la région de Perm et en 1489 celle de Viatka, des territoires qui, occupés par des populations finno-ougriennes, n'avaient jamais fait partie de la première Russie kièvienne, pas plus que l'espace russe considéré dans son ensemble. (à suivre...)

    source : http://lheurasie.hautetfort.com 

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAAyuuVkEUPRZhoTc.shtml