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géopolitique - Page 747

  • A. Douguine: union économique eurasienne, alliance UE/Russie, hégémonisme américain

    Entretien avec Alexandre Douguine
    Sur l'Union économique eurasienne, sur la nécessité d'une alliance UE/Russie, sur l'hégémonisme américain en Europe
    Propos recueillis par Bernard Tomaschitz
    Professeur Douguine, le 1 janvier 2015, l'Union Economique Eurasienne deviendra une réalité. Quel potentiel détient cette nouvelle organisation internationale?

    AD: L'histoire nous enseigne que toute forme d'intégration économique précède une unification politique et surtout géopolitique. C'est là la thèse principale du théoricien de l'économie allemand, Friedrich List, impulseur du Zollverein (de l'Union douanière) allemand dans la première moitié du 19ème siècle. Le dépassement du "petit-étatisme" allemand et la création d'un espace économique unitaire, qui, plus tard, en vient à s'unifier, est toujours, aujourd'hui, un modèle efficace que cherchent à suivre bon nombre de pays. La création de l'Union Economique Eurasienne entraînera à son tour un processus de convergence politique. Si nous posons nos regards sur l'exemple allemand, nous pouvons dire que l'unification du pays a été un succès complet: l'Empire allemand s'est développé très rapidement et est devenu la principale puissance économique européenne. Si nous portons nos regards sur l'Union Economique Eurasienne, on peut s'attendre à un développement analogue. L'espace économique eurasien s'harmonisera et déploiera toute sa force. Les potentialités sont gigantesques.
    Toutefois, après le putsch de Kiev, l'Ukraine n'y adhèrera pas. Que signifie cette non-adhésion pour l'Union Economique Eurasienne? Sera-t-elle dès lors incomplète?
    AD: Sans l'Est et le Sud de l'Ukraine, cette union économique sera effectivement incomplète. Je suis d'accord avec vous.
    Pourquoi l'Est et le Sud?

    AD: Pour la constitution d'une Union Economique Eurasienne, les parties économiquement les plus importantes de l'Ukraine se situent effectivement dans l'Est et le Sud du pays. Il y a toutefois un fait dont il faut tenir compte: l'Ukraine, en tant qu'Etat, a cessé d'exister dans ses frontières anciennes.
    Que voulez-vous dire?
    AD: Nous avons aujourd'hui deux entités sur le territoire de l'Ukraine, dont les frontières passent exactement entre les grandes sphères d'influence géopolitique. L'Est et le Sud s'orientent vers la Russie, l'Ouest s'oriente nettement vers l'Europe. Ainsi, les choses sont dans l'ordre et personne ne conteste ces faits géopolitiques. Je pars personnellement du principe que nous n'attendrons pas longtemps, avant de voir ce Sud et cet Est ukrainiens, la "nouvelle Russie", faire définitivement sécession et s'intégrer dans l'espace économique eurasien. L'Ouest, lui, se tournera vers l'Union Européenne et s'intégrera au système de Bruxelles. L'Etat ukrainien, avec ses contradictions internes, cessera pratiquement d'exister. Dès ce moment, la situation politique s'apaisera.
    Si, outre le Kazakhstan, d'autres Etats centrasiatiques adhèrent à l'Union Economique Eurasienne et que tous entretiennent de bonnes relations avec la Chine, un puissant bloc eurasien continental verra le jour: ce sera un défi géopolitique considérable pour les Etats-Unis, plus considérable encore que ne le fut jamais l'URSS…
    AD: Non. Je ne crois pas que l'on puisse comparer les deux situations. Nous n'aurons plus affaire à deux blocs idéologiquement opposés comme dans l'après-guerre. L'idéologie ne joue aucun rôle dans la formation de cette Union Economique Eurasienne. Au contraire: pour l'Europe occidentale, cet immense espace économique sera un partenaire stratégique très attirant. L'Europe est en mesure d'offrir tout ce dont la Russie a besoin et, en échange, la Russie dispose de toutes les matières premières, dont l'Europe a besoin. Les deux partenaires se complètent parfaitement, profiteraient à merveille d'une alliance stratégique.
    A Bruxelles, en revanche, on voit les choses de manière bien différente… On y voit Moscou et les efforts de convergence eurasiens comme une "menace". On utilise un vocabulaire qui rappelle furieusement la Guerre froide…
    AD: Pour que l'alliance stratégique, que je viens d'esquisser, puisse fonctionner, l'Europe doit d'abord s'auto-libérer.
    Se libérer de quoi?
    AD: De la domination américaine. L'UE actuelle est bel et bien dominée par Washington. D'un point de vue historique, c'est intéressant: les Européens ont commencé par coloniser le continent américain et, aujourd'hui, par une sorte de retour de manivelle, les Américains colonisent l'Europe. Pour que l'Europe puisse récupérer ses marges de manœuvre, elle doit se libérer de l'hégémonisme américain. Le continent européen doit retrouver un sens de l'identité européenne, de manière à ce qu'il puisse agir en toute autonomie, en faveur de ses propres intérêts. Si les Européens se libèrent de la tutelle américaine, ils reconnaîtront bien vite que la Russie est leur partenaire stratégique naturel.
    La crise ukrainienne et les sanctions contre la Russie, auxquelles participent aussi l'UE, révèlent combien l'Europe est sous l'influence de Washington. Pensez-vous vraiment que l'UE est capable de s'émanciper des Etats-Unis sur le plan de la défense et de la sécurité?
    AD: Absolument. Aujourd'hui, l'Europe se comporte comme si elle était une entreprise américaine en franchise. Les sanctions contre la Russie ne correspondent en aucune façon aux intérêts économiques et stratégiques de l'Europe. Les sphères économiques européennes le savent bien car elles ne cessent de protester contre cette politique des sanctions. Cependant, une grande partie de l'élite politique européenne est absolument inféodée aux Etats-Unis. Pour elle, la voix de Washington est plus importante à écouter que les plaintes de ses propres ressortissants. Il est intéressant de noter aussi que la grande majorité des Européens, au contraire de l'élite politique, est critique à l'égard des Etats-Unis et est, dans le fond, pro-européenne au meilleur sens du terme. Une confrontation politique adviendra en Europe, c'est quasi préprogrammé. Ce sera une sorte de révolution. Il suffit d'attendre.
    En mai, le traité sur les livraisons de gaz entre la Russie et la Chine a été conclu: ce traité prévoit que les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Peut-on dès lors prévoir la fin de l'hégémonie du dollar, si cet exemple est suivi par d'autres?
    AD: Par cet accord, la Russie et la Chine cherchent de concert à imposer un ordre mondial multipolaire. Ce sera une multipolarité en tous domaines: économique, stratégique, militaire, politique et idéologique. En Occident, on croit toujours à la pérennité d'un modèle unipolaire, dominé par les Etats-Unis. L'accord sino-russe de mai dernier marque cependant la fin de ce modèle prisé à l'Ouest. Quelle en sera la conséquence? Les Etats-Unis deviendront une puissance régionale et ne seront plus une puissance globale. Mais la Russie et la Chine, elles aussi, demeureront des puissances régionales, de même que l'Europe qui se sera libérée. Le monde multipolaire de demain sera un monde de puissances régionales. L'architecture du monde en sera changée.

    (Entretien paru dans zur Zeit, Vienne, n°27-28/2014; http://www.zurzeit.at ).

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/07/15/a-douguine-union-economique-eurasienne-alliance-ue-russie-hegemonisme-ameri.html

  • Crise en Ukraine le traitement par les médias occidentaux Видео на русском

  • Vol MH17 : Pour Jacques Sapir, "Les conclusions s’imposent d’elles-mêmes."

    Des révélations qui mettent à mal la thèse américano-européenne...

    " Devant l’accumulation des déclarations contradictoires sur la catastrophe du vol MH17 de la Malaysian Airlines, il convient de préciser certains points.

    1 - Les déclarations de John Kerry (Ministre des Affaires Etrangères des Etats-Unis).

    John Kerry a déclaré devant CNN que le gouvernement américain détenait les preuves de l’implications des insurgés dans la destruction du vole MH17. Alors, si ces preuves existent, elles doivent être divulguées au plus vite. Rappelons néanmoins que son prédécesseur sous la présidence George W. Bush, le général Colin Powell, disait la même chose à propos des « armes de destruction massive » supposées détenues par l’Irak de Saddam Hussein. Monsieur Colin Powell a depuis reconnu avoir menti lors de son discours devant le conseil de sécurité de l’ONU. Il a même affirmé que ce discours constituait un « tache sur sa carrière »[1]. M. Kerry a aussi ajouté que la Russie aurait transféré aux insurgés des systèmes SAM-17. Mais, comment une milice pourrait-elle exploiter ce genre de systèmes d’armes ? Par ailleurs, il ne suffit pas de transférer un véhicule TELAR, il faut aussi transférer le radar « Snow Drift » sans lequel toute interception est très difficile. [...]

    La suite sur RussEurope

  • La France doit s’engager aux côtés des chrétiens d’Orient

    Communiqué de Karim Ouchikh, Conseiller de Marine Le Pen à la Culture et à la Francophonie, Conseiller municipal de Gonesse

    Forte encore d’une communauté de 13 à 15 millions de fidèles, les chrétiens d’Orient se voient contraints ces dernières années d’émigrer d’Irak, de Syrie, d’Egypte ou de Palestine pour des raisons essentiellement politiques et sécuritaires

    Ce phénomène inédit s’amplifie à présent à mesure que s’étend l’emprise des forces islamistes dans la région : l’Etat Islamique en Irak cible prioritairement les minorités chrétiennes, notamment à Mossoul, obligeant celles-ci à fuir massivement le pays ; ces mêmes djihadistes ultras pratiquent à l’égard de chrétiens de Syrie des actes de crucifixion dont la barbarie est à peine dénoncée par la « communauté internationale » ; menacés par les persécutions anti-chrétiennes qui se multiplient de longue date en Egypte, les coptes éprouvent le besoin de migrer par milliers vers l’Europe ou les Etats-Unis… En dépit des atrocités qui se commettent chaque jour dans cette région troublée du monde, François Hollande a fait le choix de se taire, préférant sans doute ne pas attiser les tensions interconfessionnelles qui se développent sur le territoire français sur fond de crise proche-orientale. A bien y regarder, cette dérobade diplomatique insupportable s’ajoute aux errements récents de notre politique étrangère, dont l’alignement systématique vis-à-vis des intérêts américains a conduit l’actuel locataire de l’Elysée, comme hier Nicolas Sarkozy, à encourager aveuglement l’éclatement d’Etats du monde arabe qui, bien qu’autoritaires, assuraient tant bien que mal, en Libye, en Irak ou en Syrie, une protection minimale de leurs minorités religieuses. Depuis 1535, date de signature des accords diplomatiques entre François Ier et Soliman le Magnifique, la France s’engage à protéger les chrétiens en Terre sainte. La légitimité historique du protectorat français sur les chrétiens d’Orient n’a depuis jamais été remise en cause par quiconque, son statut de protecteur des lieux saints ayant même été reconnu par le Saint-Siège. Par fidélité aux devoirs que l’histoire lui assigne sur cette terre depuis cinq siècles, mais aussi pour conserver son influence légitime au Proche et au Moyen-Orient, la France se doit de rompre avec son attentisme diplomatique actuel, en apportant assistance et soutien aux chrétiens d’Orient aujourd’hui menacés d’anéantissement par la montée en puissance d’un islam radical. En enrayant l’exode tragique des chrétiens d’Orient, il est encore temps pour notre pays d’œuvrer résolument au maintien d’une présence chrétienne dans une région où naquit voici deux mille ans la religion du Christ.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-France-doit-s-engager-aux-cotes

  • Le Secrétaire général de l’ONU troublé par les menaces contre les Chrétiens à Mossoul

    Déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon :

    "Le Secrétaire général condamne dans les termes les plus fermes la persécution systématique de populations minoritaires en Iraq par l’« État islamique » (IS) et les groupes armés associés.  Il est particulièrement troublé par les informations faisant état de menaces contre les Chrétiens à Mossoul et autres régions de l’Iraq contrôlées par l’« État islamique », notamment un ultimatum pour soit se convertir, soit payer une taxe, soit quitter le pays ou alors faire face à une exécution imminente.  Selon des informations tout aussi révoltantes, les Turkomans, les Yazidis et les Shabaks sont menacés d’enlèvements, d’assassinats ou de la destruction de leurs biens et les maisons des Chrétiens, des Chiites et des Shabaks résidant à Mossoul ont été marquées.

    Au cours de ces dernières années, les communautés minoritaires qui ont vécu ensemble pendant des milliers d’années et dans la province de Ninewa ont fait l’objet d’attaques directes et de persécutions par l’« État islamique » et les groupes armés associés.  Des dizaines de milliers de membres de ces groupes de minorités ethniques et religieuses ont été déplacés ou forcés de fuir et de chercher refuge ailleurs, tandis que de nombreux autres ont été exécutés ou enlevés.

    Le Secrétaire général réitère que toute attaque systématique contre la population civile ou des groupes de la population civile en raison de leur appartenance ethnique, leurs croyances religieuses ou leur foi pourrait constituer un crime contre l’humanité, dont les auteurs seront tenus responsables.  Tous les groupes armés, en particulier l’« État islamique » et les formations associées, doivent se conformer au droit international humanitaire et protéger les civils vivant dans les zones qu’ils contrôlent.

    Les Nations Unies continueront à intensifier leurs efforts, en coopération avec le Gouvernement de l’Iraq et le Gouvernement régional du Kurdistan, pour répondre aux besoins humanitaires urgents de ceux qui ont été déplacés à cause du conflit en cours et de la menace terroriste à laquelle les groupes minoritaires iraquiens, le pays et la région sont confrontés."

    Michel Janva

  • Le Hamas a voulu tester la défense antimissiles d'Israël

    Lu ici :

    "Après plus d’une semaine de conflit militaire entre le Hamas et Israël, les stratèges et les analystes de l’état-major israélien essaient de comprendre pourquoi le Hamas s’est lancée dans une aventure destructrice, vouée à l’échec, en sachant qu’il n’avait aucune chance de réussir face à une armée puissante. Comme si, étrangement, c’étaient les militaires israéliens qui n’arrivaient pas à admettre les échecs des tirs de roquettes lancés depuis Gaza.

    Bien sûr le système antimissiles Dôme de fer a montré son efficacité en détruisant plus de 80% des armes volantes, mais il est difficile de croire à l’incompétence des lanceurs palestiniens quand on voit le nombre élevé de roquettes qui atterrissent sur un terrain vague. Les experts militaires estiment désormais que les centaines de projectiles lancés n’étaient pas envoyés pour tuer ou pour détruire mais pour tester la défense israélienne et la qualité de réaction du système Dôme de ferLe Hamas était en mission commandée au profit des ennemis naturels d’Israël, l’Iran et le Hezbollah qui n’ont jamais renoncé à détruire Israël malgré leur implication dans d’autres conflits au Moyen-Orient. [...]

    Or le Hamas avait reçu une mission de la part de ses alliés, l’Iran et le Hezbollah, consistant à tester le système antimissiles dans toutes les conditions d’une guerre totale et massive. L’objectif était de tirer le maximum de roquettes simultanément pour détecter la saturation du système de défense antimissile Dôme de fer. La chute de certains missiles sur des zones civiles n’était pas la finalité mais il fallait prouver que la protection israélienne n’était pas totalement étanche et que le système Dôme de fer avait des limites. [...]"

    Michel Janva

  • Rassemblement de soutien à la région du Donbass : « un combat pour les valeurs » s’est engagé

    C’est non loin de l’avenue de Saxe, où siège l’ambassade d’Ukraine, que divers organismes[1] tels que le comité France-Donbass et le collectif France-Russie ont rassemblé entre cinquante et cent personnes ce samedi 19 juin 2014 à Paris.

    Soutien Donbass 2Les organisateurs ont dénoncé les bombardements opérés sur la population civile du Donbass, région du Sud-Est de l’Ukraine, victime des attaques de ceux qualifiés de « Nazis de Kiev aux ordres de Washington[2] ». Le silence médiatique de la presse occidentale a été souligné avec véhémence, tout comme l’ingérence des autorités impérialistes (Etats-Unis et états européens) dans ce conflit ; cette politique interventionniste a été mise en parallèle avec les déstabilisations engendrées par ces puissances en Orient (Syrie, Libye, Gaza, …), où l’OTAN joue le premier rôle et provoque la mort de milliers de civils. L’enjeu de plus en plus visible des états occidentaux serait de forcer la Russie à prendre part au conflit en Ukraine, entraînant son isolement et un affaiblissement de son pouvoir face au bloc occidental ; l’attaque lancée sur le Boeing de la Malaysia Airlines interviendrait de façon particulièrement propice en ce sens, les Etats-Unis accusant plus ou moins implicitement la Russie d’en être le commanditaire.

    Soutien Donbass 3Le réseau Unité continentale a ensuite pris la parole et lancé un appel au soutien de son mouvement ; prônant l’hégémonie souveraine des États-nations face à « l’impérialisme occidental et son idéologie mondialiste [3]», ce groupe est constitué de volontaires s’engageant en Ukraine aux côtés des pro-russes et intervenant dans les zones victimes de bombardements ou d’attaques (Lougansk, le Donbass, etc.) Pour eux, un véritable « combat pour les valeurs » a commencé, opposant les tenants d’un mondialisme à l’appétit consumériste vorace et les partisans d’un continentalisme privilégiant la coopération de nations aux « peuples libres »[4]. Annonçant qu’elle ne bénéficiait d’aucun soutien économique officiel, l’organisation en a appelé à la générosité de chacun[5].

    La teneur de la mobilisation a été saluée par les organisateurs, qui promettent de nouveaux rassemblements à la rentrée ; c’est sur l’exclamation : « Gloire aux combattants du Donbass » que la manifestation s’est finalement achevée.


    [1] Les organisations suivantes ont également apporté leur soutien : Comité anti-impérialiste, La voix de la Libye, le Rassemblement pour la Syrie, le Réseau Voltaire, Unité Continentale, Dissidence française.

    [2] Selon le communiqué distribué lors de la manifestation.

    [4] « Le continentalisme, c’est l’internationale des nations, c’est l’Unité -et non la fusion- des peuples libres » peut-on lire dans le manifeste.

    [5] Contact pour envoyer des dons aux combattants français dans le Donbass : unitecontinentale@gmail.com

    http://medias-presse.info/rassemblement-de-soutien-a-la-region-du-donbass-un-combat-pour-les-valeurs-sest-engage/13097

  • MH17 : ne pas jeter de l’huile sur le feu

    Le drame du vol MH17 a brutalement transformé une guerre locale de faible intensité dans l’est de l’Ukraine en une affaire mondiale. Passé l’effet de sidération, il convient d’établir la réalité des faits : si des faisceaux de présomption pointent la responsabilité des séparatistes pro-russes pour le tir d’un missile sol-air et celle du gouvernement de Kiev pour avoir laissé les vols civils s’engager dans une zone de guerre, il faut comprendre exactement ce qu’il s’est passé et pour l’heure nous ne le savons pas.

    De cette crise, le pire ou le meilleur peuvent sortir.

    Le pire, c’est que chacun se laisse dominer par ses propres démons. A l’Ouest, c’est le "Haro sur Poutine" et la tentation est bien présente dans la presse ou chez les spécialistes... En Ukraine, c’est la volonté de règler par la force la crise politique dans l’Est face aux "bandits" et aux "terroristes" tout en précipitant l’Ouest dans l’affrontement avec Moscou. Chez les séparatistes de l’Est, c’est le triomphe des gros bras alcoolisés qui croient lutter contre une junte fasciste. A Moscou, c’est le durcissement face à l’Ouest et le discours souvent délirant des médias.

    Chacun doit balayer devant sa porte et sortir de la logique binaire : si Poutine gagne, nous perdons. La réalité est malheureusement plus simple que cela : dans l’affaire ukrainienne, soit nous gagnons tous ensemble, soit nous perdons tous ensemble.

    N’oublions pas que ce qui se déroule dans la région de Donetsk est la plus grave crise - un début de guerre - que l’Europe ait connu depuis l’effondrement de la Yougoslavie. Les morts se comptent déjà par centaines, dont les passagers et l’équipage du vol MH17.

    La suite dans Secret Defense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?MH17-ne-pas-jeter-de-l-huile-sur

  • Ultimatum pour les Chrétiens de Mossoul

    Les Chrétiens de la ville de Mossoul n’ont plus le choix.

    Les quelques uns qui restaient sur place ont fui en masse hier après que les djihadistes de l’Etat islamique ont lancé un ultimatum leur donnant quelques heures pour quitter les lieux explique le patriarche chaldéen, Monseigneur Louis Sako, et plusieurs témoins.

    Après que toutes les maisons chrétiennes aient été marquées ces derniers jour du « N » de Nazarat, Chrétiens, c’est désormais la fuite obligatoire.

    Un communiqué distribué dans la ville et entendu depuis les hauts-parleurs des mosquées a précisé les injonctions du « Califat » à l’adresse des Chrétiens :

    « Nous leur proposons trois choix : l’islam, la dhimma, et, s’ils refusent ces deux choix, il ne reste que le glaive ».

    Le « Calife » Abou Bakr Al-Bagdadi a en effet précisé aux Chrétiens qu’ils avaient le « choix » : la conversion, le paiement de l’impôt ou la mort.

    Il fallait choisir avant aujourd’hui, soit le lendemain : « Après cette date, il n’y aura plus entre eux et nous que le glaive », précise le communiqué.

    Il y a dix ans, avant l’invasion américaine, la ville comptait 100.000 Chrétiens, qui n’étaient déjà plus que quelques 5.000 avant la prise de la vité par les djihadistes, le 10 juin dernier. Depuis les quelques centaines de chrétiens restant fuient.« Les familles chrétiennes se dirigent vers Dohouk et Erbil » dans la région autonome du Kurdistan irakien, a indiqué patriarche chaldéen, déplorant que « pour la première fois dans l’histoire de l’Irak, Mossoul se vide de ses chrétiens ». 

    Yako Elish, franco-irakien et co-fondateur de « Entraide aux Minorités d’Orient » affirmait par ailleurs hier soir que l’Evêché syriaque catholique de Mossoul avait été entièrement brûlé.

    Une situation dramatique dans laquelle le gouvernement Américain, et tous nos gouvernement occidentaux ont une large responsabilité. Sinon directement de bourreaux, largement de complices.

    http://www.contre-info.com/

  • Comment souder entre elles l'Europe et la Russie

    Après quelques mois de délire, nous nous rapprochons des vacances, un moment où les cyber-révolutionnaires quitteront leurs bureaux et n'auront plus autant de temps pour refaire le monde à partir d'un ordinateur. 

    Malgré la chaleur, cet été pourrait être un bon moment pour réfléchir. 

    Le choc des civilisations va aller en vacances avec les ultras pro-russes et les anti-russes, et après la Coupe du Monde on découvrira que rien n’aura changé. 

    Je saisis cette occasion pour récapituler les faits saillants de ma pensée sur Maidan et les perspectives d'avenir. 

    Maidan 

    La révolte contre le gouvernement ukrainien "pro-russe" de Ianoukovitch pour autant qu'elle puisse être considérée comme «other-directed », puise ses racines dans un sentiment populaire de longue date qui ne permet pas une relation simple entre Moscou et Kiev.  

    Le gouvernement des oligarques "pro-russes", en réalité, était composé de gens qui avaient leurs intérêts dans les deux camps , ce qui est aussi le cas du nouveau : le gouvernement "pro-européen" aujourd'hui est l'expression des mêmes oligarques. 

    L'intervention des camarades de Pravy Sektor n'a pas produit la révolte, ni imposé le «nouveau»  gouvernement. Nos camarades, en combattants tels qu’ils sont, sont allés prendre la tête de l'action. S'ils le n'avaient pas fait, le parti l'atlantique l'aurait remporté sur tous les fronts sans plus aucune opposition, même potentielle. 

    Quand les gens descendent dans la rue l'avant-garde révolutionnaire se retrouve à sa tête, ou bien il n'y a pas d'avant-garde. C'est sa tâche et son devoir. 

    Je sais que les comptables, les intellectuels et les gens qui n'ont jamais entendu le sifflement d’une balle ou connu de guerre civile, peuvent penser autrement. 

    Mais ce n'est qu'une vue abstraite de la réalité. Qui a une perception réelle et charnelle des choses sait bien que sur cela, il n'y a pas de débat. 

    En outre, la solidarité avec les combattants est une priorité hiérarchique: quand s'affrontent deux parties, chacune liée à sa tradition historique et politique,  derrière leurs symboles respectifs, seul celui qui n’a pas  de passion ne peut pas ne pas   frémir dans le côté de qui, historiquement, symboliquement et par le mythe, est le sien. Permettre à cela un calcul, bon ou mauvais qu'il soit, trahit un tarissement de l'âme et une détérioration des valeurs. 

    L'implication ne doit non plus assombrir et nous rendre incapables de regarder froidement vers l'avenir.

    Le jeu américain 

    Ce n'est pas exactement celui que l’on croit. 

    Les Etats-Unis n'ont pas besoin d'une épreuve de force parce que leur énorme puissance nucléaire, militaire, financière, et satellitaire, les garde au niveau d’une puissance au-dessus de toutes les autres, et cela pour de nombreuses années, peut-être même pour de nombreuses décennies. 

    Ce que les Américains poursuivent c’est une synarchie multi-polaire basée sur la rivalité et les déséquilibres entre les différents puissances et en même temps sur le « franchising » américain avec toutes ces puissances. 

    Ce que n'aiment pas les Américains c’est la renaissance européenne, qui doit être maintenue sous contrôle strict. 

    En particulier Washington veut éloigner Berlin de Moscou. 

    Il faut comprendre l'idéologie américaine, qui est basée sur la haine du Père (Europe). 

    C'est la seule clé non «matérialiste» de la stratégie américaine qui, pour le reste, se manifeste très brutalement non seulement dans la politique internationale et dans le contrôle des sources d'énergie, mais aussi dans le trafic de drogue, les migrations ethniques , les spéculations boursières et ainsi de suite. 

    Et nous ne parlons pas ici des redoutables armes du climat et de la santé pour ne pas être catalogués comme des fous obsédés du complot par des gens moins avertis.

    Le jeu anglais 

    L'île des spéculateurs et des faiseurs de rois joue sur tous les terrains. 

    En particulier, elle se préoccupe - historiquement elle l’a toujours fait - de casser l'Europe et de rester présente dans l'Hearthland par le Commonwealth. 

    Londres est le sujet le plus subversif de tous. 

    D’après les aveux du Financial Times, c’est la City qui gère l'assaut de la zone euro. C’est toujours la Grande Bretagne qui insiste pour le «bouclier Otan » à l'est. 

    L'accélération de la crise en Ukraine a été causée aussi de la nécessité de récupérer la Pologne dans la sphère d'influence britannique, puisque elle avait basculé vers l'allemande, qui joue l’apaisement à l'est.

    Le jeu allemand 

    Je ne vais pas parler ici du potentiel qui réside dans l'ADN de ce peuple: j'ai mes convictions et je sais que d'autres en ont de différentes; je continue d’alimenter mes espoirs. 

    Ce qui est sûr, cependant, c’est que les marchands et les industriels allemands ne sont pas aussi individualistes que mes compatriotes et les français. 

    Les relations euro-russes nous viennent d’eux et pour l'Allemagne elles sont devenues importantes et incontournables. 

    La politique allemande, quelle que soit la conception culturelle et éthique que l’anime, est inextricablement liée à l'économie et la vie sociale en Allemagne. 

    La locomotive allemande avait conduit l'Europe à un choix pro-Poutine (crise de 2008) et depuis lors, la spéculation financière est partie pour nous déstabiliser, jouant principalement à embarrasser Berlin sur lequel tous les partenaires faibles se sont mis à jurer, en ignorant leurs propres fautes et les responsabilités anglo-américaines dans le déclanchement et dans la gestion de la crise économique et sociale. 

    Le gouvernement allemand n'est évidemment pas un exemple, mais celui-ci n'est pas l'Allemagne tout comme Valls n'est pas la France. Nous devons avoir une perspective qui se base sur les fonctions objectives des peuples, leurs économies, leurs relations historiques. C'est alors seulement que nous pouvons réaliser que l'Europe n'a pas d'avenir, mais moins encore l’ont l'Italie, la France ou la Méditerranée, si les lignes directrices géo-économique de Berlin et éthico-politique de Budapest ne seront pas suivies et renforcées . 

    Mieux encore avec des contributions révolutionnaires. 

    Le jeu russe 

    La Russie fait le sien. 

    Ni d’Europe ni d'Asie, elle est "eurasiatique" d'une manière très particulière et pas du tout exportable. 

    Poutine, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, reste l'un des quatre leaders mondiaux intéressants (avec Orban, Assad et Shinzo Abe) ; il est aussi l'ancien directeur des services secrets soviétiques. Il a une culture du pouvoir, et pas seulement du pouvoir, stalinien, ou si vous voulez post-stalinien. 

    C'est aujourd'hui ce qu'il l'était hier. 

    Hier j’acceptais cela et aujourd’hui je le pourrais encore mais dans la mesure où s’arrêteraient ses récentes croisades "anti-nazis" ainsi que ses revendications de «guerre patriotique» accompagnées de propositions répressives, style loi Gayssot, contre ceux qui font du révisionnisme « pro-Axe ». 

    Quant à la realpolitik du Kremlin, les accords avec Israël (avec une ligne rouge établie directement avec Nethanyau), avec la Chine et - comme il vient d’être annoncé - avec l'Arabie Saoudite, ça ne me choque pas en soi. Si je mets l'accent sur ces étapes « choquantes », c’est pour agiter sous les yeux bovins de ceux qui accusent nos camarades ukrainiens  d’être des serviteurs du sionisme, et leur montrer combien ils sont confus et tordus. 

    Ce que je conteste à Poutine aujourd'hui ce sont bien d'autres choses: à savoir  que l'abandon de l’axe Paris-Berlin-Moscou, qui à vrai dire est une faute tout d’abord française, tourne dans un cynisme renouvelé qui a conduit à l'acceptation de la partition de l'Ukraine qui a poussé la bed company sur nos épaules et les nationalistes des deux côtés à être sacrifiés sans aucun soutien réel. Cela ressemble à un ajustement excessif dans la logique de Yalta, qui menace une fois de plus de diviser l'Europe en deux. 

    Une Yalta géo-énergétique pousserait le nord-est de notre patrie commune vers Moscou et le sud-ouest par tous les moyens vers Washington. Dans cette clé de lecture, nous pouvons aisément comprendre les mésaventures de Berlusconi et celles qui menacent aujourd’hui Erdogan.  

    Uni-polarisme ou multi-polarisme 

    Celle-ci semble être la question actuelle. 

    Mon impression c’est que nous avons une vision déformée de ce qui se passe. 

    L'uni-polarisme ne peut avoir aucune étanchéité et je crois que les Américains ne pensent pas du tout à cette hypothèse; le multi-polarisme ne déplait pas aux États-Unis : il est partie prenante dans les stratégies inhérentes aux programmes de la Commission Trilatérale. 

    Je ne vois vraiment rien échapper des mains des États-Unis, qui sont  gagnants sur tous les étages et finalement associés partout un peu avec tout le monde. 

    Le multi-polarisme, si l'Europe n'existe pas en tant que civilisation et aussi comme une puissance, se révélera être une synarchie dans laquelle les différents sujets rivaux parmi eux, seront en fait subordonnés aux Américains. 

    La clé n'est pas là. 

    A mon avis ils en existent deux autres. 

    Une clé est la puissance basée sur l'alliance et la coopération entre l'Europe et la Russie. 

    A cette fin, cependant, il est nécessaire qu'il y ait avant l'Europe. 

    Sinon, le partage des sphères d'influence ne changera pas grand-chose, et certainement pas en mieux. 

    Le deuxième clé est dans l'autonomie, même dans une pulsion animée d’un esprit sur-hommiste : l’autonomie des hommes, des élites, des communautés et des peuples. Et celle-ci prime sur l'autre, car il n'y a pas de formules qui libèrent les hommes ou les peuples qui ne sont pas déjà libres pour nature. 

    En conclusion 

    La fierté ukrainienne n'est pas à marchander. 

    Le nationalisme européen, ou plutôt le nationalisme révolutionnaire européen est essentiel. 

    L'Europe doit se tourner vers l'est; et peut le faire en démarrant, à différents niveaux, de Budapest et de Berlin. 

    La Russie est essentielle pour l'Europe. 

    Mais pour une Europe juste et pas servile. 

    Maidan peut bien équilibrer la « Guerre patriotique » des soviets, afin que nous puissions commencer à raisonner avec les russes, fiers, la tête haute,  pour notre coopération et non seulement pour sortir de l’uni-polarisme (auquel je ne crois pas vraiment), mais aussi pour que le multi-polarisme ne corresponde plus à un système de mafia à hégémonie "mondialiste ". 

    C’est une possibilité. Elle dépend essentiellement de nous et de notre passage mental du rôle des sujets et de cireurs de chaussures (il n'est pas de meilleur maître qui rend moins serviteur un asservi) à celui de cives et de milites. 

    Enfin, comme d’habitude, je repars toujours de là : « Europe. Fascisme. Révolution ». 

    Je suis « resté à cela» parce que j’ai refusé toutes les diversions et je suis entré ainsi dans l'avenir.

    Gabriele Adinolfi

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/07/15/comment-souder-entre-elles-l-europe-et-la-russie-5411362.html